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Les trous à froid en France


alsavosges

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Chélieu 38 (554 m ) et hauteur de Mieussy/Thyez (965 m )

On ne parle jamais assez des trous à froid du Haut-Livradois où les tn peuvent desdendre à -30, ils sont dans le secteur de FOURNOLS !

Allez Emma , un petit effort , un Hobo Pro sous abri 7714 à 150/160 cm du sol , et le Haut Livradois deviendra peut être célèbre default_rolleyes.gif !
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Vous avez quand même une mentalité de m*** sur votre forum de TAFeurs, quand je lis ce genre de topic vous touchez vraiment les sommets du ridicule: http://www.localsat.net/forum/topic/4858-lnstallati

Hello,   j'ai fini de recenser les TAF à partir de ce topic.   J'ai créé une cartographie interactive simple sur Framacarte.org, voici le lien:   Cartographie des TAF de

Quelques photos des dolines sur le Méjean. (Désolé pour la qualité, les conditions étaient rudes hehe)    -Doline du Serre de Fourcat :    En haut (1180m) :   

Images postées

Allez Emma , un petit effort , un Hobo Pro sous abri 7714 à 150/160 cm du sol , et le Haut Livradois deviendra peut être célèbre default_rolleyes.gif !

Bon, tu as raison ! je trouve ça où ? mais je dois demander au proprio !
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Au passage, à propos de La Brévine, voilà ce qu'a dit Max Bouët, auteur de "climat et météorologie de Suisse romande", dans l'édition de 1985:

"Les vallées froides du Jura

Le Jura au-dessus de 900 mètres présente dans son ensemble des hivers froids; l'effet de l'altitude et du relief local rendent certains sites particulièrement froids par régime de haute pression continentale. Ce sont surtout la Vallée de Joux, le vallon de la Brévine et celui des Ponts-de-Martel pour ne citer que les plus importants. J'ai donné plus haut les indications topographiques selon lesquelles il s'agit de bassins fermés au fond desquels l'air stagne par temps calme et clair. Or une couche d'air de quelques décamètres d'épaisseur qui n'est pas brassée par le vend perd de la chaleur par rayonnement vers le ciel pendant la nuit et ne se réchauffe guère de jour, surtout si le sol est enneigé. Le processus se renouvelant plusieurs jours de suite, le refroidissement peut devenir important.

Il n'est donc pas étonnant que dans une dépression fermée, on observe en hiver de très basses températures. C'est ainsi qu'à La Brévine (1036 m) où selon Spinner la culture de la pomme de terre n'est pas possible, on a noté des températures inférieures à -30°C; on y a même repéré -41.5°C en janvier 1985. Nulle part ailleurs en Suisse on n'a relevé des températures aussi basses, même pas au Jungfraujoch (3580 m).

Aubert a cité quelques cas de forte inversion (du gradient) de température par temps calme entre Le Sentier (1024 m) et le Chalet Capt (1339 m) sur le versant du Risoux: en bas -20°C et en haut -4°C le 21 janvier 1903, soit une inversion de 16°C sur 315 m de dénivellation. L'air au-dessus de la vallée est nettement plus chaud qu'au niveau du lac, et cela ne se présente pas seulement en hiver. Hoffmänner signale aussi des inversion de température à La Chaux-de-Fonds entre le bas et le haut de la ville; il peut y avoir 2 à 4°C de plus en haut qu'en bas, et parfois même plus de 10°C.

Les "sèches" du Jura, celle des Amburnex près du Marchairuz, par exemple, sont de petits réservoirs d'air parfois très froid comme en témoigne leur végétation rabougrie."

très intéressant ! cela va dans le sens de l'étude des taf dans le MC...pour la Br"évine, on signale quand même que la stration est vraiment dans un trou !
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Posté(e)
Violay, Loire, 830 m alt.

J'ai mesuré un écart de température très important entre deux points voisins le 26/12/2006 à 6h 38 entre le sommet de la commune de Violay (alt 1000 m) et ma station en contrebas et située à 800 m à vol d'oiseau (alt 830 m).

Cet écart de température a été mesuré avec du matériel identique aux deux endroits : un enregistreur HOBO Pro temp ext dans un abri à coupelles 7714 (précision donnée par le constructeur : +/- 0.2°C)

Donc ce jour là à cette heure ci il faisait -9.0° à 830 m et +4.5° à 1000 m soit 13.5° pour seulement 170 m de dénivelé et 800 m de distance.

Notons bien qu'il s'agit d'un écart instantané, non pas d'une différence entre deux minimales... notons aussi que j'étais présent ce matin là au soleil à 1000 m et au brouillard à 800 m, il ne s'agit donc pas d'une défaillance du matériel.

Ma station à 830 m n'est absolument pas dans un TAF, elle se situe au contraire sur la ceinture chaude de la montagne (flanc de coteau à 170 m du sommet et autant de la vallée).

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  • 1 month later...

Citation (babe1 @ 12/11/2006 - 12:51) <{POST_SNAPBACK}>En idf il y a également des trous à froid, situés à 20/25km du centre de Paris, entre 150 et 200m d'altitude, près de forêts.

Dans certaines conditions synoptiques (absence de vent, ciel clair ... ) il peut y avoir 6/7° C de différence entre par exemple Toussus-le-Noble et Paris intra muros.

La différence record est de 14° C en moins de 50km en 1974 je crois ( mellow.gif ) ( ? )

Tout ceci est bien vrai et je peux en témoigner, par un bel exemple.

A la tourbière de la Cailleuse, située à 139m d'altitude au fond d'un trou à froid de la forêt de Montmorency (Val d'Oise), la température à 1m70 au-dessus du sol est descendue jusqu'à -20°C durant la nuit du 30 au 31 décembre 1970, alors qu'elle n'est descendue que jusqu'à -10°C au sommet de la butte voisine des Pins Brûlés (altitude 191m)(forte inversion thermique), mais aussi, que jusqu'à -10°C au Bourget et -7°C à Paris-Montsouris.

Il est vrai qu'en forêt cette longue nuit là, le sol était couvert de neige fraîche sur une dizaine de centimètres, qu'il n'y avait pas de vent et que le ciel s'était complètement éclairci en fin de soirée après la neige: de longues éclarcies avec un ciel noir rempli d'étoiles étaient interrompues par quelques brefs passages nuageux.

Personne ne l'a appris à l'époque. Ce TAF était alors à peu près inconnu; sauf de moi, mais aussi de mes proches qui avaient la patience d'écouter des récits qui ne leur disaient évidemment rien. Il l'est resté d'ailleurs jusqu'à la publication de ces résultats à "La Météorologie" en 1979. Ensuite ces recherches, d'ailleurs initiées avant les années 70, alors que je n'avais pas encore vingt ans, et encouragées par d'éminents scientifiques de diverses spécialités, comme par exemple le climatologue Pierre Pédelaborde et le biologiste Marcel Bournérias, entre autres, se sont poursuivies jusqu'au milieu des années 80.

Voir, à ce propos, mes commentaires sur le "Suivi du temps en Ile-de-France" de décembre 2008 et celui de février 2009, que j'aimerais rapatrier sur un topic plus pertinent, concernant la climatologie de la forêt de Montmorency. Je vous invite à consulter les commentaires de mes confrères Math ("Math92") et Philippe ("psncf"), qui se sont beaucoup intéressés à ce TAF, mais aussi m'invitent vivement à déménager mon hors sujet. Je les comprends bien.

Jean-Marc Chipoulet, dit Marc.

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A la tourbière de la Cailleuse, située à 139m d'altitude au fond d'un trou à froid de la forêt de Montmorency (Val d'Oise), la température à 1m70 au-dessus du sol est descendue jusqu'à -20°C durant la nuit du 30 au 31 décembre 1970,

Qui a fait ce relevé, et avec quel matériel?
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salut babe je pense que tu parle du jours ou il faisait -10° à Roissy et +10° à Orly non? C'est vrai que ce devait être spectaculaire, mais cela n'est pas dû à trou à froid ou je ne sais quoi, mais à une descente polaire bien costaude. D'ailleurs 30minutes plus tard il faisait aussi -10° à Orly. J'aimerais bien revivre ça. default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">

J'ai suivi cela en Ile-de-France: advection d'air polaire (vague de froid sensu stricto) occasionnant en un lieu une chute spectaculaire de la température dans le temps, mais aussi à un moment donné des différences considérables entre des stations éloignées de seulement quelques dizaines de kilomètres.

En forêt de Montmorency, ce qui était surprenant au début de l'offensive du froid c'était aussi cette lutte incessante entre l'air absolument glacial qui poussait du nord et l'air doux qui essayait de résister à cette poussée. Un va-et-vient incessant de l'un et de l'autre: le thermomètre enregistreur installé au fond du TAF de la Cailleuse l'a parfaitement montré, au cours d'une nuit où il y eut beaucoup de vent et d'alternances de températures.

Après l'installation définitive de l'air froid, il s'est mis à geler, la pluie produisit du verglas, puis elle s'est changée en neige. Durant la nuit suivante le ciel s'est éclarci et la température est descendue inexorablement pour atteindre -16,3°C. Sur place, la chute fut vertigineuse lors de cette invasion d'air polaire. Mais c'est seulement après, que le TAF a pu faire vraiment des siennes.

Marc.

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Posté(e)
Saint Leu La Foret (95), altitude 70 mètre.

Qui a fait ce relevé, et avec quel matériel?

L'auteur de l'article ci dessus est Jean Marc Chipoulet, ses recherches qui ont durées plus de trente ans ont été publiés a de nombreuse reprises dans la "Météorologie", La température était enregistré avec un thermomètre enregistreur placé sous un abri aux normes. Jean Marc donnera plus de détails dans la soirée certainement.Extrait "Les grands froids de Janvier 1985 aux tourbiéres de la cailleuse par Jean Marc Chipoulet la météorologie n°7 série n°10"

En janvier 1985 durant sept nuits, on a observé une température minimale inférieure a -16°, dont cinq au dessous de -18° et trois au dessous de -20°(les 8, 16, et 17) on trouvera ci dessous les températures minimales des nuits les plus froides avec l'indication du vent et de la couverture nuageuse :

- 4/5 : -16,3 - ciel clair, vent calme

- 5/6 : -18,3 - ciel clair, vent calme

- 7/8 : -20,3 - ciel devenant clair après 23h vent calme

- 8/9 : -19,4 - ciel progressivement nuageux, vent calme

- 13/14 - : -16,3 - ciel clair, vent calme

- 15/16 - : -20.2 - ciel clair vent calme

- 16/17 - : -22 ciel clair, vent calme.

La nuit du 16 au 17 a été celle du record de froid, il est a noter que le 16 a 18 heures, soit 1 heure 40 seulement apres le coucher du soleil, il faisait déjà -19° !.

Le 8 janvier le ciel est resté d'une grande pureté a l tourbiere, recouverte alors par un manteau neigeux de 65 litre/m2 tandis que le vent demeurait calme.......

Philippe

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En idf il ya également des trou à froid, situés à 20/25km du centre de paris, entre 150 et 200m d'altitude, près de forets.

Dans certaines conditions synoptiques ( absences de vent, ciel clair ... ) il peut yavoir 6/7° C de différence entre par exemple toussus le noble et paris intra muros.

La différence record est de 14° C en moins de 50km en 1974 je crois ( default_mellow.png ) ( ? )

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Vous êtes invités à consulter un sujet lancé par Math ("math92"). Celui-ci concerne la forêt de Montmorency dans le Val-d'Oise. On y parle d'un trou à froid: le TAF de la tourbière de la Cailleuse.

Titre du sujet: "petite balade dans un monde un peu plus hivernal que Paris". Sur le forum: "Photos, vidéos et matériel de prise de vue".

Vous trouverez aussi, sur ce thème, des posts, hors sujet, dans: "Suivis du temps en Ile-de France, décembre 2008 et février 2009".

Jean-Marc Chipoulet, dit "Marc".

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Messieurs les modérateurs, je réitère ma demande de création d'un post "trous à froid", en revanche celui-ci concernerait l'ensemble du territoire français. Ils font partie de notre histoire puisque des villages portent des noms qui leur sont associés. Saint-Bonnet-le-Froid, Saulzet-le-Froid, Saint-Eloy-la-Glacière, Gelles, Fournols (qui vient de fournelles, tempête de neige). Je fais bien la distinction entre des trous à froid régionaux et d'autres extrêmement localisés, ces fameux vallons où les gelées démarrent en premier, où la neige stagne plus longtemps etc. Ce sont ces deux formes de trous (sic) qui m'intéressent. Je crois que ce fil représenterait un intérêt réel! Chacun pourrait parler de ceux qu'il connaît. J'imagine qu'il existe de tels trous même à Luc en Provence, je vous remercie. Si les anglais ont appelé ça "sink holes", c'est qu'ils présentent bien un intérêt pratique...

Bonjour Emma.

Vous êtes invitée à consulter un sujet lancé par Math ("math92"). Celui-ci concerne la forêt de Montmorency dans le Val-d'Oise. On y parle d'un trou à froid: le TAF de la tourbière de la Cailleuse que j'ai étudié autrefois.

Titre: "petite balade dans un monde un peu plus hivernal que Paris". Sur le forum: "Photos, vidéos et matériel de prise de vue".

Vous trouverez aussi, sur ce thème, des posts, hors sujet, dans: "Suivis du temps en Ile-de-France, décembre 2008 et février 2009".

Jean-Marc Chipoulet, dit "Marc".

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  • 3 weeks later...
Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Par un message personnel de fin décembre 2008, en réponse à mes messages sur le trou à froid de la tourbière de la Cailleuse en forêt de Montmorency (Val d'Oise)(cf. suivi du temps en Ile-de-France, décembre 2008), "Météo 78", de Saint-Arnoult-en-Yvelines, m'a fait savoir qu'il connaissait un autre TAF. Je me permets de citer ce message:

"Si ça t'intéresse, je connais aussi un autre endroit: les "Buttes Brûlées"; ces buttes forment un arc de cercle presque fermé et sec qui retient le froid vraiment bien, et le matin après une nuit dégagée franchement il caille là-dedans."

Il montre une carte et une vue d'en haut qui font bien penser à un TAF.

Je me permets de dévoiler la réponse personnelle que je fis à "Météo 78", compte tenu de l'intérêt de ce qu'il m'a raconté:

"Bonjour. Très bonne idée de me contacter au sujet de cela. Il s'agit d'une dépression qui doit répondre aux caractéristiques d'un trou à froid. Cela me fait penser à la plaine de Chanfroy en forêt de Fontainebleau qui connaît des extrêmes thermiques caractéristiques des trous à froid (voir les recherches de Pierre Doignon sur la forêt de Fontainebleau).

D'abord je pense qu'il s'agit de la cuvette qu'on voit à droite sur la carte et qui est entourée par la ligne rouge des crêtes. On est d'accord? Oui cela fait cirque et à la vue de ce resserrement des lignes de niveau en direction du nord on peut prévoir déjà des inversions thermiques par rapport aux versants. L'air froid et donc dense produit au contact du sol des versants refroidi par la radiation infrarouge nette doit glisser par gravité vers le bas et contribuer à l'initiation puis l'édification d'un lac d'air froid.

D'une façon très générale un lac d'air froid peut devenir dans certains cas seulement très épais et extrêmement froid au fond (voir la doline "Gstettner-Alm" dans les préalpes d'Autriche, celle de "Glattalp" au Schwyz en Suisse et celle de "Peter Sinks" ou "Peters Sink" en Utah dans les montagnes Rocheuses, à l'ouest des USA).

Voir sur internet, où j'ai trouvé récemment des articles très intéressants décrivant ce qui se passe mais aussi les mécanismes. "Peters Sink" est vraiment exceptionnel. C'est bien plus méridional que la France et situé dans une région relativement sèche où l'air est peu humide et en plus à une altitude importante. Ce qui la nuit par ciel clair limite énormément la contre-radiation infrarouge venant d'en haut. On y a relevé -56°C!

Un processus finalement très classique sur le plan de la physique mais pas encore tout à fait élucidé dans le détail pour ce qui concerne le mécanisme lui-même. Mais dont les conséquences sur le plan des extrêmes thermiques au fond de la dépression dépendent de divers facteurs comme la forme de l'ouverture éventuelle (y a-t'il ouverture ou pas et comment se présente-t'elle?) ou la présence de végétaux faisant obstacles à l'écoulement de l'air froid vers l'aval de la dépression. Comme tu sais certainement la surface des sources d'air froid, c'est-à-dire celle du "réfrigérateur", est très importante aussi.

Quand j'ai regardé ta carte je me suis tout d'abord demandé, après avoir cherché et trouvé "Butte Brûlée", s'il ne s'agissait pas plutôt de la zone située à gauche où on voit "Butte Brûlée". En effet par-là, les lignes de niveau apparaissent concentriques, elles m'ont fait penser au premier coup d'oeil qu'il pourrait y avoir là une dépression de terrain. J'ai bondi. Et puis je me suis orienté vers une autre interprétation, plus raisonnable: à savoir qu'il pouvait s'agir tout simplement de la partie sommitale de cette "Butte Brûlée". Avec ce nom un relief en creux était peu probable, mais pas impossible évidemment. On voit tout en toponymie.

De plus il faut savoir que le relief en creux fermé type "doline" n'est pas impossible dans le bassin parisien qui est fait de roches sédimentaires: on pourrait y trouver un relief karstique avec des dolines, pourquoi pas? A ce propos je pense particulièrement au Barrois. Il faut que je cherche.

Ceci dit, en ce qui concerne ce trou à froid tu as intérêt à faire des observations fines sur la température de l'air par nuit radiative (ciel clair) avec air calme (neige au sol si possible). Tu trouveras peut-être des choses étonnantes comme ce que j'ai trouvé dans la cuvette de la Cailleuse ou même mieux.

Sur une période d'observation de 25 ans, de septembre 1972 à, mettons, juillet 1997, j'ai trouvé un minimum de -22°C. C'est bas certes mais pas si impressionnant. Il faut reconnaître que durant cette période on est passé, c'est évident, au travers des froids les plus extrêmes en Ile-de-France. En effet janvier 1985, par exemple, ne peut pas être considéré comme y ayant apporté un froid extrême type "février 1956" ou surtout "décembre 1879" entre autres. Il ne peut pas rivaliser. Il y a une différence dans l'intensité du froid lui-même.

Voilà ce que je pense. Amuse-toi bien avec ce creux! C'est toujours amusant à étudier, ces problèmes, en plus les observations se font en pleine nature et souvent dans des conditions un peu extrêmes. Alors, bien se couvrir, surtout en hiver...! Faire bien attention en hiver si tu y vas seul. Se méfier de l'hypothermie!

Fais très attention à l'étanchéité de tes bottes s'il y a de la neige, même si dans ce coin il n'y a pas de tourbe qui peut mouiller les chaussures. Petite digression. Je m'explique. J'ai failli me geler un pied le matin du dernier jour de décembre 1970 au cours d'une mesure de température à la tourbière de la Cailleuse par près de -20°C: jusqu'à ce moment mes pieds étaient au sec, même s'il y avait de la neige au sol en forêt (neige poudreuse très froide qui ne mouille pas), mais alors que je faisais mon observation dans la tourbière, les bottes enfoncées au-dessous de la couche de neige dans la tourbe saturée d'eau, eh bien une de mes bottes, non étanche, s'est mise à fuir! De l'eau est entrée par une fente, que je n'avais pas observée auparavant, dans cette botte! Je m'en suis aperçu évidemment très tôt, parce que mon pied me faisait mal à cause du froid. Rapidement il est devenu insensible! J'ai craint alors de me geler le pied! Il ne restait plus qu'une chose à faire: déguerpir de la tourbière et aller au plus tôt à un endroit proche que je savais moins froid. J'ai choisi immédiatement de monter par le plus court chemin au sommet de la butte des Pins Brûlés où je savais que je trouverais à coup sûr un air nettement moins froid et un endroit pour me réchauffer le pied. Il n'y faisait en effet que de l'ordre de -10°C. Ainsi j'ai sauvé ce pied d'une évolution moins favorable en le massant et en agitant ma jambe pour faciliter la circulation sanguine. Cela a été pour moi une leçon.

Même en région parisienne qui n'est pas le Canada, dans des conditions sévères et seul, on peut facilement se trouver confronté à un danger éventuellement vital. Voilà pour cette anecdote dont tu as la primeur. Je n'en ai jamais parlé à personne. Parce que pour moi cela n'intéressait personne ces histoires de pied froid. Tu peux, si tu veux, en parler à "math92" ainsi qu'à "psncf", qui semblent friands d'anecdotes, mais je leur en parlerai plus tard. Je n'en ai pas encore eu le temps".

Et Météo78 de me répondre:

"En effet l'histoire des "pieds froids" m'est arrivée aussi le 30 novembre cette année car je suis allé dans ce TAF après les chutes de neige avec une couche pas très épaisse (4cm) et une température tout juste négative mais sur l'étang ça a fait un bruit du genre "craac" puis j'ai failli me retrouver avec une engelure (j'ai d'ailleurs toujours mal à un orteil avec ça).

Bonne leçon aussi".

Marc.

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Posté(e)
Tourrette-Levens (06) 420m

je n'ai pas fait de relevés de température en janvier dans les buttes brûlées mais un indice était plutôt sympa concernant le froid: pendant environ une semaine après le redoux il est resté de la neige/glace en croute de 1 a 2cm parfois sous l'eau liquide dans les flaques et tout ça au fond du trou et sur les faces de buttes exposées au nord

cela indique qu'il a fait vraiment très froid dans ce coin pour geler le sol et qu'il conserve la neige aussi longtemps malgré l'air doux default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> les sols sableux étant très radiatifs ça permet de former un froid encore plus intense même si il était recouvert de presque 10cm de neige au début (effet isolant)

d'ailleurs Nico080 et Paparazzi ont aussi remarqué la persistance de la neige dans la vallée de la Rémarde (donc ma vallée) où pendant l'après midi du dernier jour de froid la neige était encore aux arbres comme si elle venait de tomber parfois

ou les impressions de Trou A Froid remarquées alors que le soleil n'est même pas couché->

"Forêt au bord de la Rémarde vers St-Arnoult. Neige uniforme, les arbres en sont encore couverts, la T° parait bien froide par rapport aux alentours:"

lien: /index.php?showtopic=40200'>http://forums.infoclimat.fr/index.php?showtopic=40200

sur ces photos ont voit également la Rémarde mais qui n'a que frisé et sur les bords uniquement alors qu'ici elle était gelée en entier et parfois sur quelques cm

imgp0574ar7.jpg

l'eau est brassée par le moulin a eau juste derrière les bambous et l'ont voit le courant grâce aux différentes textures de la glace ( la Rémarde était d'ailleurs gelée avant l'épisode neigeux vu qu'il y a de la neige en plein milieu)

le Trou A Froid des buttes brûlées doit être d'autant plus puissant que sur les "crête" comme dit Taf95 la végétation est très clairsemée et la bruyère est la seule couche entre le sable et l'air et la végétation est relativement abondante au fond avec une forêt de pins ce qui favorise un rayonnement en haut avec écoulement de l'air froid et sa retenue dans la forêt en contrebas.

forêt clairsemée en haut comme sur la butte Blanche (une des 5 buttes qui composent le cercle des buttes brulées), photo prise l'été dernier:

http://www.infoclimat.fr/multimedia/photol...eteo78&ord=

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Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Je n'ai pas fait de relevés de température en janvier dans les Buttes Brûlées mais un indice était plutôt sympa concernant le froid: pendant environ une semaine après le redoux il est resté de la neige/glace en croute de 1 à 2cm parfois sous l'eau liquide dans les flaques et tout ça au fond du trou et sur les faces de buttes exposées au nord.

Bonjour "Météo78".Quel dommage! Ce sera pour une autre fois. Comme au TAF de la tourbière de la Cailleuse en forêt de Montmorency: au moins un thermomètre min-max en bas, au fond du trou, vers 115 ou 120m d'altitude et un autre au sommet d'une des buttes voisines, vers 160 ou 165m d'altitude. Pour voir la grandeur de l'inversion de température sur une cinquantaine de mètres de dénivellation.

Cela indique qu'il a fait suffisamment froid dans ce coin pour geler le sol et pour qu'il conserve la neige aussi longtemps malgré l'air doux default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> . Les sols sableux étant très radiatifs, ça permet de former un froid encore plus intense même s' ils étaient recouverts de presque 10cm de neige au début (effet isolant).

Ces sols à base de sable sont bourrés d'air, à condition toutefois d'être secs. C'est pourquoi ils sont d' excellents isolants thermiques. On a ça aussi au TAF de la Cailleuse, qui est ceint de versants à base de sables de Fontainebleau. Avec la neige au sol cela fait une isolation supplémentaire qui limite le flux géothermique dû à la chaleur du sous-sol profond. Dans ces conditions, la nuit et par ciel clair la surface de la couche de neige se refroidit très rapidement à cause, d'une part, du rayonnement infrarouge net, qui dépend lui-même du bilan du rayonnement infrarouge brut dû à la température de surface et du contre-rayonnement infrarouge en provenance de l'espace, et d'autre part de la faiblesse du flux géothermique en présence de sol sableux sec couvert de neige.

D'ailleurs Nico080 et Paparazzi ont aussi remarqué la persistance de la neige dans la vallée de la Rémarde (donc ma vallée) où pendant l'après-midi du dernier jour de froid la neige était encore aux arbres comme si elle venait de tomber parfois.

On observe ça aussi dans le vallon du ruisseau de la Cailleuse, d'orientation à peu près zonale, où se situe le TAF: le soleil fait fondre la neige sur les flancs exposés au soleil (adret) tandis qu'il épargne les flancs regardant vers le nord (ubac). Résultat fréquent: les arbres au pied de l'adret perdent très tôt la neige mais ceux au bas de l'ubac la gardent. Ainsi, quand on suit en direction de l'ouest, par exemple, le chemin des Fonds qui longe le fond du vallon du ruisseau de la Cailleuse, en fin d'après-midi, bien après la fin d'une chute de neige matinale, on peut voir sur la droite un versant et un fond de vallée complètement déneigés tandis qu'à gauche le paysage de fond de vallée et de versant, durablement à l'abri du soleil et déjà à l'ombre, reste encore bourré de neige. M'a toujours frappé en fin d'après-midi, alors que le soleil baissait, le contraste entre adret déneigé, encore sous son emprise, jaune et de couleur chaude, et ubac enneigé, à l'ombre, bleu et de couleur froide, même glaciale. Ce contraste est visible au fond du TAF. Partie située au pied de l'adret: sol et végétation totalement déneigés; celle au pied de l'ubac: sol recouvert de neige et neige jusqu'en haut des arbres, comme si elle venait de tomber.

Ou les impressions de trou à froid remarquées alors que le soleil n'est même pas couché.

On observe cela aussi au fond de la cuvette de la Cailleuse. Dans la direction du couchant, la lumière presque horizontale du soleil, bas au-dessus de l'horizon, filtre encore un peu à travers les branches des arbres, mais déjà le froid se fait remarquer. C'est que l'usine à froid des flancs à l'ombre est déjà en action, ayant commencé plus tôt à faire glisser ses pellicules d'air froid vers le bas.

"Forêt au bord de la Rémarde vers St-Arnoult. Neige uniforme, les arbres en sont encore couverts, la T° paraît bien froide par rapport aux alentours:"

lien: /index.php?showtopic=40200'>http://forums.infoclimat.fr/index.php?showtopic=40200

Sur ces photos ont voit également la Rémarde mais qui n'a que frisé et sur les bords uniquement alors qu'ici elle était gelée en entier et parfois sur quelques cm.

imgp0574ar7.jpg

L'eau est brassée par le moulin à eau juste derrière les bambous et l'ont voit le courant grâce aux différentes textures de la glace (la Rémarde était d'ailleurs gelée avant l'épisode neigeux vu qu'il y a de la neige en plein milieu).

Cela me fait penser un peu aux bras d'eau de la forêt alluviale du Rhin où je vais très souvent. En fonction du courant mais aussi de l'intensité du froid, ils sont recouverts par la glace ou simplement leurs bords en sont frangés, l'eau courant au milieu. Et quand la neige s'en mêle, c'est encore plus beau que sans: un autre monde. Magique.

Le trou à froid des Buttes Brûlées doit être d'autant plus puissant que sur les "crêtes", comme dit Taf95, la végétation est très clairsemée et la bruyère est la seule couche entre le sable et l'air tandis que la végétation est relativement abondante au fond avec une forêt de pins, ce qui favorise un rayonnement en haut avec écoulement de l'air froid et sa retenue dans la forêt en contrebas.

C'est un peu comme cela au TAF de la Cailleuse. La butte des Pins Brûlés surtout, mais aussi d'autres endroits autour du TAF, ressemblent à la Butte Blanche citée au-dessous. C'est pareillement minimal: pins et bouleaux plus ou moins clairsemés au-dessus d'un tapis de callune recouvrant le sol sableux sec (terre de bruyère). Au fond du TAF: le domaine gorgé d'eau de la tourbière de la Cailleuse, peuplée de mousses, de sphaignes, de bruyères, de linaigrettes, de trèfles d'eau etc...et colonisée par des arbres chétifs plus ou moins clairsemés (bouleaux, parfois verruqueux mais surtout pubescents, quelques aulnes et pins sylvestres). C'est vers le fond du TAF que s'écoule, par nuit radiative, l'air froid et dense produit plus haut, sur les versants refroidis par la radiation nette.

Forêt clairsemée en haut comme sur la Butte Blanche (une des 5 buttes qui composent le cercle des Buttes Brûlées), photo prise l'été dernier:

http://www.infoclimat.fr/multimedia/photol...eteo78&ord=

Cela ressemble bien à la butte des Pins Brûlés en forêt de Montmorency, en contrebas de laquelle se situe le TAF de la tourbière de la Cailleuse.

Bonsoir, "Météo78".

Marc.

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Les températures très froides dans le Livradois n'ont rien d'étonnantes, même si ce n'est pas exactement la même zone on a relevé en Haute-Loire (à Saugues) -29.5°c le 1er mars 2005.

Une question : savez-vous si on a déjà installé un thermomètre sous abri au fond d'un cratère d'un des volcans de la chaine des puys ? on peut difficilement faire mieux comme topographie à TAF.

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Neubois (Bas-Rhin)

Une question: savez-vous si on a déjà installé un thermomètre sous abri au fond du cratère d'un des volcans de la Chaîne des Puys? On peut difficilement faire mieux comme topographie à TAF.

Bonjour. Je vais chercher les références d'un papier dont je connais l'existence sans toutefois l'avoir eu en main.
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Neubois (Bas-Rhin)

Une question: savez-vous si on a déjà installé un thermomètre sous abri au fond du cratère d'un des volcans de la Chaîne des Puys? On peut difficilement faire mieux comme topographie à TAF.

Bonjour "snowman49".

Voici les références d'un papier dont je connais l'existence:

Fournier d'Albe E. et Lafargue C. (1952)

Un ancien cratère volcanique laboratoire d'étude du rayonnement. Ann. Géophys., VIII, pp. 76-90.

et que j'ai cité, sans toutefois l'avoir lu, dans un article:

Chipoulet J.M. (1982)

Contrastes climatiques locaux dans le Massif des Trois Forêts. La Météorologie, série VI, n°28, mars 1982, pp.101-113.

où j'ai écrit, à propos du printemps 1976 à l'une des tourbières de la Cailleuse en forêt de Montmorency (Val d'Oise) (: la tourbière n°3):

Le 8 mai (1976), on a enregistré des extrêmes de 7°7 et 31°8, l'écart journalier, exceptionnel (24°1), ressemblant aux variations de l'ordre de 24 à 27° notées par Fournier d'Albe et Lafargue (1952), certains jours de beau temps calme, au fond de l'entonnoir fermé que constitue le cratère du puy de Pariou en Auvergne, //...

Je suis descendu au fond de ce cratère en été 2007, mais je n'y ai vu aucun instrument de mesure. Au fond c'est tout plat, il y a de l'herbe et quelques rochers.

Marc.

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Tourrette-Levens (06) 420m

Taf95: concernant les inversions de température très marquée oui je confirme que c'est impressionnant a voir surtout quand c'est dans une zone habitée comme chez moi.

de temps en temps sur le topic IDF je postais des photos de l'inversion en soirée vue depuis ma fenêtre l'hiver 2007-2008 avec la fumée de cheminée du voisin

les matins d'octobre sont comme partout la joie des feux de feuilles dans les jardins et l'inversion est visible très souvent entre 6h et 9h quand il fait beau avec tous ces feux

exemple avec celui-là ou l'on voit la fumée s'arrêter nettement sur le couvercle d'inversion c'est sympa a regarder en vrai avec la colonne de fumée qui monte très vite puis qui s'étale d'un coup mollement sur la couche d'inversion en faisant des mouvements d'ondulation pas du point de contact

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pris le 18 octobre 2008 vers 8h

d'autres photos de fumée dans le même genre en 2007-2008

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ça fait toujours l'impression d'avoir la mer au dessus de soi quand la fumée flotte comme ça dans les airs

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en été ou pendant les periodes douces il faut compter sur la brûme

mer de brûme coincée en vallée de la Rémarde au printemps 2008 (T positive au dessus de la couche), on voit les maisons dedans

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été 2006 avant des orages

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si j'en trouve d'autres je les posterais

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Neubois (Bas-Rhin)

Vers le Sud: le lac de Charpal gelé et recouvert de neige dans son écrin forestier et au fond la barrière du Mont Lozère. Quelques nuages méditerranéens à l'horizon.

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27/12/2008

C'était tout simplement beau...

Bonjour "Vincent63".

Les images de ton post sont magnifiques.

En regardant celle-ci mais aussi certaines des autres, j'ai eu l'impression d'être en hiver au sommet d'une montagne de Laponie et d'avoir devant moi dans toutes les directions des immensités désertes couvertes de neige sur des centaines de kilomètres jusqu'à la ligne de l'horizon, à perte de vue. En France, on ne voit ça que là, je pense.

Lorsque j'étais plus jeune et qu'il n'y avait pas encore dans le Massif Central tout ce système, très pratique d'ailleurs, de grandes routes et d'autoroutes (A75 par exemple pour n'en citer qu'une), dont on profite actuellement pour traverser ce vaste massif en moins de temps qu'il faut pour le dire, eh bien pour les distances routières on ne parlait pas en temps comme aujourd'hui, mais en kilomètres. Et ce n'était pas de dizaines, mais de centaines, je dis bien de centaines, de kilomètres qu'on parlait, tant cette région située au coeur de la France est immense. Il y avait beaucoup de détours. Ce n'était pas direct. Les routes n'étaient pas dans le même état qu'aujourd'hui. La traversée d'une petite partie du massif pouvait prendre des heures. Aujourd'hui on parle de deux ou trois heures d'autoroute pour une traversée totale du nord au sud, mettons de Clermont-Ferrand à Montpellier. Elle était longue la traversée totale, une galère, surtout en venant des Alpes et de la vallée du Rhône à cause des vallées nombreuses à passer. Aujourd'hui on va tout droit, il n'y a qu'à regarder l'A75. Viaducs, routes plus larges: c'est plus facile de circuler. Aussi, pour le francilien que j'étais alors, c'était très impressionnant de traverser cette partie du pays à pied et en autostop. Cela n'en finissait pas. Mais cela avait son charme. On se sentait vraiment loin. Et ça paraissait vraiment grand. Aujourd'hui tout se rapetisse à cause de la course à la vitesse.

Je connais bien cette région, car j'ai des attaches familiales dans la vallée du Lot. Celle-ci commence à la montagne du Goulet qu'on devinerait à gauche de cette image prise du sommet du Signal de Randon en Margeride. Elle file vers la droite en direction de l'ouest, en effleurant les pieds occidentaux du Mont Lozère. On le voit vautré de tout son long au fond de la photo, bien au-delà du proche lac de Charpal, situé en contrebas du Signal et source de la Colagne, qui s'étale au milieu de l'image sur le Plateau du Palais du Roi.

Je me souviens d'avoir été frappé, en passant aux alentours de Pâques 1969 au large de Saint-Chély-d'Apcher en Gévaudan, par la présence au loin d'une croupe enneigée perdue sous un ciel bas et que je revis ensuite des hauts de l'Aubrac déjà complètement libre de neige. C'était le Signal de Randon, point culminant de la Margeride.

Mais le massif de la Margeride, je n'y ai été qu'en été:

La cuvette tourbeuse des sources de la Seuge, à mi-chemin entre Saint-Alban-sur-Limagnole et Saugues, accessible à pied de Chanaleilles: pour les bouleaux nains qu'on y trouve et que j'ai vus. Les plateaux entre Langogne et Grandrieu via Auroux, puis la vallée du Grandrieu qui mène par le col de la Pierre Plantée à Châteauneuf-de-Randon. Le lac de Charpal pour les bouleaux nains du Plateau du Palais du Roi et les tourbières cordées bordant le lac. Ce type de tourbière n'est représenté en France qu'ici.

En Margeride, l'hiver change de l'été, comme on voit sur l'image du haut. Pas étonnant que des géographes aient parlé de Laponie à propos des territoires entourant de près ou de loin le Mont Mézenc et les sources de la Loire (Monts de la Margeride, Monts du Velay et Monts du Vivarais), mais aussi d'un anticyclone propre à cette immense partie orientale du massif Central. Plus continentale, elle est en effet capable d'en générer un en hiver: l'anticyclone dit "du Velay".

Les parties cristallines du Massif Central (Margeride, Plateau de Millevaches, Hautes-Combrailles entre autres) sont pleines d'alvéoles granitiques. Celles-ci fonctionnent comme des trous à froid. Il ne s'agit jamais de TAF fermé comme, par exemple, dans le Jura, mais toujours de TAF présentant une ouverture. Ce qui rend ces TAFs, comme tous ceux des reliefs cristallins d'ailleurs, moins redoutables que ceux des reliefs karstiques, comme le Jura, le Jura Souabe, les Préalpes, les Alpes Dinariques, peut-être aussi les Causses (?), mais pas à négliger.

Il suffit de lire ce qui est dit sur ce topic à propos des trous à froid du Pilat, du Livradois et du Forez pour être convaincu qu'il en est de sérieux dans la partie cristalline du Massif Central.

Dailleurs un paysan m'en a convaincu au début des années 1970. En ce qui concerne le bassin des sources de la Seuge où il y a des bouleaux nains, il m'a dit, alors que je campais seul en été en plein bois non loin de Chanaleilles où je m'approvisionnais auprès des petits commerçants, qu'en hiver il faisait bien plus froid là-haut, au fond d'une ample cuvette tourbeuse. Il m'a dit aussi que la neige tenait beaucoup plus longtemps là-haut qu'au village. Et que lorsqu'il faisait -13°C au village de Chanaleilles sans neige au sol, il pouvait faire là-haut, en présence de neige au sol, -25°C. J'ai bien retenu la différence dont il m'a parlé.

Ce n'est que beaucoup plus tard, au mileu des années 1980, que j'ai pu parcourir le paysage végétal nordique des alentours du lac de Charpal, de nouveau à la recherche de bouleaux nains, mais aussi en quête de tourbières cordées, un type de tourbière limité aux latitudes septentrionales d'Eurasie et d'Amérique et qu'on ne trouve en France qu'à cet endroit. Je n'ai pas eu la chance de tomber sur l'espèce rare pour la France, par contre j'ai pu voir au bord du lac des tourbières hautes, et surtout au fond d'une baie les fameuses tourbières cordées, dont les sillons, à cause de la sécheresse de l'été, n'étaient pas remplis d'eau, ce qui les rendait peu évidents et limitait du coup l'intérêt de cette visite, mais facilitait la marche sur ce terrain toujours incertain.

Pour finir, je voudrais savoir si quelqu'un a déjà fait des mesures de température au fond de la dépression où se situe le lac de Charpal. En effet cette partie du Plateau du Palais du Roi est de toute évidence, compte tenu du relief environnant, un trou à froid.

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Neubois (Bas-Rhin)

Taf95: concernant les inversions de température très marquées, oui je confirme que c'est impressionnant à voir surtout quand c'est dans une zone habitée comme chez moi.

De temps en temps sur le topic IDF je postais des photos de l'inversion en soirée vue depuis ma fenêtre l'hiver 2007-2008 avec la fumée de cheminée du voisin.

Les matins d'octobre il y a comme partout la joie des feux de feuilles dans les jardins et l'inversion est visible très souvent entre 6h et 9h quand il fait beau avec tous ces feux.

Exemple avec celui-là où l'on voit la fumée s'arrêter nettement sur le couvercle d'inversion. C'est sympa à regarder en vrai avec la colonne de fumée qui monte très vite puis qui s'étale d'un coup mollement sur la couche d'inversion en faisant des mouvements d'ondulation.

Bonjour "Météo78". Merci pour ces images très démonstratives et en plus non dénuées de poésie. Volutes de fumée montant en spirales, nuées nocturnes illuminées par en-dessous, nappes de brouillard estompant les formes ou les masquant même, bancs horizontaux de brume diaphane voilant le paysage.

De mon côté, le 22 janvier 1972, j'ai fait une observation en forêt de Montmorency, que j'ai reportée dans un article:

Contrastes climatiques locaux dans le Massif des Trois Forêts à La Météorologie VIème Série n°28 Mars 1982 pp 101-113.

J'ai écrit ceci:

Visualisation d'un lac d'air froid

Le 22 janvier 1972, à 8h, après une nuit claire et calme dans la butte de Montmorency, il y avait dans le vallon du ruisseau de la Cailleuse un lac d'air froid, formé la veille au soir. Des Pins Brûlés, on observait un voile de brume léger, horizontal, marquant la limite supérieure du lac dont l'épaisseur maximale était de l'ordre de 30m. L'intérieur du lac était clair.

Vers 8h, des pneus de caoutchouc ont été enflammés au S du Chemin des Fonds, sur le flanc E du val affluent. Les ampoules noires d'air chaud provenant du feu, très instables, par convection se sont élevées rapidement dans l'air froid et dense à l'aplomb du foyer. Après avoir passé la limite du lac d'air froid, elles se sont mélangées avec l'air plus doux et moins dense circulant en altitude. Le mélange a formé un nuage gris glissant sur la surface du lac. Il est à noter que la fumée ne s'est pas incorporée au lac d'air froid qui est resté transparent.

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Pris le 18 octobre 2008 vers 8h.

D'autres photos de fumée dans le même genre en 2007-2008.

photo151b.jpg

Ca fait toujours l'impression d'avoir la mer au-dessus de soi quand la fumée flotte comme ça dans les airs.

photo155o.jpg

En été ou pendant les périodes douces il faut compter sur la brume.

Mer de brume coincée en vallée de la Rémarde au printemps 2008 (T positive au-dessus de la couche), on voit les maisons dedans.

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Eté 2006 avant des orages.

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Si j'en trouve d'autres je les posterai.

Marc.
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Neubois (Bas-Rhin)

Photo n°1. Journée superbe, atmosphère limpide: ici les Monts du Cantal vers le NO.

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Photo n°2. Panorama sur le NO de la Lozère enneigée et au fond le Massif du Cantal.

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Photo n°3. A l'opposé, vers le NE: les volcans du Mézenc (à gauche) et les montagnes ardéchoises à droite.

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Photo n°4. Vers le Sud: le lac de Charpal gelé et recouvert de neige dans son écrin forestier et au fond la barrière du Mont Lozère. Quelques nuages méditerranéens à l'horizon.

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Ces photos extraordinaires ont été prises par Vincent Lhermet le 27 décembre 2008 au sommet du Signal de Randon, point culminant de la Margeride dans le Massif Central. Ce sont des fenêtres ouvertes sur des immensités enneigées et glaciales qui évoquent la Laponie finlandaise, alors que le plus proche rivage de la mer Méditerranée (Palavas) n'est qu'à 130km.

Photo n°1. Au loin l'immense Volcan du Cantal. En premier plan la Margeride, en contrebas le Gévaudan avec ses nombreux trous à froid bien connus, comme Saint-Alban-sur-Limagnole et Saint-Chély-d'Apcher, au-delà la partie granitique des Montagnes de l'Aubrac.

Photo n°2. Cette photo, prise vers l'ouest, est un panorama immense balayant de droite à gauche le Cézallier, les Monts du Cantal, la totalité des Monts d'Aubrac (Aubrac granitique à droite, basaltique à gauche avec les plus hauts sommets de l'Aubrac qui forment une fine barre blanche). Au premier plan les croupes de la Margeride qui donnent en contrebas sur le Gévaudan et ses fameux trous à froid. Si on montait plus haut, on découvrirait à gauche au-delà de la barre blanche des Monts d'Aubrac le Plateau de la Viadène.

Photo n°3. Au premier plan les croupes de la Margeride avec ses pittoresques monticules de granite et où se trouve le trou à froid de Châteauneuf-de-Randon qu'on devine à droite de l'image. A gauche, au-delà du Velay, les Monts du Vivarais avec le Mézenc et le Gerbier-de-Jonc et leurs nombreux trous à froid. A droite le nord des Cévennes.

Photo n°4. Cette image, je l'ai commentée sur ce topic dans un message récent. Elle m'intéresse surtout parce qu'elle montre sur le Plateau du Palais du Roi une immense cuvette au fond de laquelle s'étale le lac de Charpal. Sur les rives plates de celui-ci on trouve de nombreuses tourbières et même une tourbière cordée. Cette tourbière est d'un type que les scandinaves appellent aapa. Ce type, de répartition septentrionale, est très rare en France. Enfin la cuvette du lac de Charpal doit être un sévère trou à froid.

Ma question: que pensez-vous de ces trous à froid et spécialement de la cuvette du lac de Charpal?

Marc.

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Neubois (Bas-Rhin)

"Météo78", bonsoir.

Ceci est mon message personnel du 21/03/2009 en réponse à ton message personnel du 20/03/2009.

Message perso de "Météo78":

J'ai envoyé quelques photos d'inversions de mon TAF qui devraient d'intéresser sur le topic des TAF en France; est-ce qu'il y a pareil à la Cailleuse?

Message perso de "taf95":

Bonjour "Météo78". Je viens de lire ton message personnel. Avec un peu de retard. Excuse-m'en.

J'ai posté un message sur "Trous à froid en France" qui commentait tes photos de lac d'air froid dans la vallée de la Rémarde. Mais je n'avais pas encore pris connaissance de ton message personnel, bien que j'eusse vu auparavant sur une page web s'afficher ton nom et un texte. Cela n'avait pas fait tilt dans ma tête sur le moment car j'étais distrait. Ensuite l'affichage s'était effacé.

Mais j'ai été bien inspiré: dans mon message j'ai en effet parlé spontanément d'une observation de lac d'air froid dans le vallon où il y a le TAF de la tourbière de la Cailleuse.

Dans cette vallée, où il y a une réserve biologique domaniale servant à protéger des tourbières, il n'y a pas de village et pas de source régulière de fumée. C'est inhabité, en pleine forêt. Heureusement d'ailleurs, parce que les tourbières à sphaignes ça n'aime pas beaucoup la pollution atmosphérique.

Mais un matin, l'ONF a fait un feu avec des pneus de caoutchouc à proximité de la tourbière de la Cailleuse, pour je ne sais quelle raison. J'étais alors en hauteur, non loin du sommet de la butte des Pins Brûlés, essayant de voir un lac d'air froid.

Il y avait une opportunité à saisir pour matérialiser visuellement un lac d'air froid qui avant ce marquage était difficile à voir et pratiquement impossible à prendre en photographie, tant il était transparent et donc peu perceptible. Là j'ai eu de la chance, mais pas l'atmosphère des lieux évidemment. J'ai pu faire quelques photos en noir et blanc. Une a été publiée dans un article à La Météorologie pour montrer l'extension d'un lac d'air froid qui s'étale dans le vallon du ruisseau de la Cailleuse.

Marc.

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