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Le Sahara a plus de 7 millions d'années


florent76
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Le Sahara a plus de 7 millions d'années

10 février 2006 - 16:25

Selon un communiqué de presse du CNRS, la découverte et l'analyse de formations dunaires fossiles au Tchad par des chercheurs du CNRS (1) les ont conduits à réviser l'estimation de l'âge du Sahara. Le désert du Sahara est le chaud le plus vaste de la planète, il ne serait pas âgé de 86.000 ans, comme on le croyait initialement, mais d'au moins 7 millions d'années. Ces travaux représentent le premier jalon de la reconstruction de l'histoire climatique ancienne du Paléo-Sahara, durant une période encore largement méconnue. Ces résultats seront publiés intégralement le 10 février dans la revue Science.

Selon le CNRS, il y a quelques milliers d'années, à l'emplacement de l'actuel désert du Sahara, régnait un climat humide et se trouvaient de nombreux fleuves et lacs, dont le Lac Méga-Tchad (2). Le Sahara n'est pas pour autant un « jeune » désert : d'autres épisodes désertiques antérieurs ont été enregistrés, le plus vieux remontant à 86.000 ans. D'autres indices, trouvés au sein de carottages réalisés dans l'océan au large du continent africain, suggèrent l'existence en Afrique du Nord d'épisodes arides antérieurs à ce dernier. Mais aucune étude au cœur du Sahara n'avait encore permis de le vérifier.

desert-02.jpg

Le désert du Sahara a plus de 7 millions d'années

Le désert du Sahara est une écorégion. Il est situé dans la partie nord de l'Afrique, et c'est le plus vaste désert du monde. Il divise le continent d'est en ouest et couvre d'immenses étendues de territoires. Le Sahara s'étend sur 11 pays dont le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Égypte, le Soudan, le Tchad, le Niger, le Mali, la Mauritanie et le Sahara occidental.

Le terme Sahara est d'origine arabe (Al-Saharra ou Ar-Sahhra) qui signifie désert ou steppe. Les températures maximales dans les régions les plus chaudes dépassent 50°C. La température la plus haute enregistrée au Sahara fut de 58°c en Lybie à Aziziyah. En juin, à Bilma dans le Ténéré la moyenne des maximums est de 43°C, à Tamanrasset de 35°C , le mois le plus chaud à Dakhla est le mois d'août avec des maximums de 27°C. Les minimums moyens sont en janvier de 7°C à Bilma de 4°C à Tamanrasset mais de 13°C à Dakhla.

Le taux d'humidité de l'air est très faible, sauf sur la bordure atlantique. Dans le Ténéré les minimums (à 13h) sont inférieurs à 20% et les maximums (au petit matin) sont inférieurs à 43% sauf en août (29% et 56%). L'évaporation potentielle est importante, phénomène renforcé par l'action des vents.

Selon le CNRS, le Tchad, et plus particulièrement le désert du Djourab (Bassin du Tchad), est devenu une région clef pour étudier l'origine et l'évolution des hominidés anciens. C'est à cet endroit, depuis 1994, que les chercheurs de la Mission paléoanthropologique franco-tchadienne (MPFT) (3) ont mis successivement au jour « Abel », Australopithecus bahrelghazali, premier australopithèque décrit à l'ouest de la Rift Valley puis « Toumaï », Sahelanthropus tchadensis, le plus ancien hominidé connu à ce jour.

Comprendre les modalités d'émergence des hominidés anciens passe d'abord par la connaissance de leurs paléomilieux de vie. Aux côtés des paléontologues, des sédimentologues cherchent aussi à découvrir les paléoenvironnements successifs (contextes sédimentologiques, fauniques et floristiques) des hominidés anciens dans le Sahara. Leur méthode de travail repose sur le principe de « l'actualisme » : à partir des systèmes sédimentaires actuels, ils établissent des critères de reconnaissance pour chaque environnement (un lac, un fleuve, un désert, etc…), qu'ils appliquent ensuite aux séries anciennes. Chaque environnement possède ainsi sa signature géobiologique propre, ou « faciès sédimentaire », définie en termes de lithologie (études des dépôts sédimentaires), de structures sédimentaires, de géométrie des dépôts et de contenu paléontologique.

Les chercheurs ont ainsi identifié dans la région de Toros Ménalla, au cœur du Djourab, d'importantes formations de dunes fossiles témoignant d'un véritable erg dunaire fossile formé au Miocène supérieur, il y a 7 millions d'années. C'est le plus ancien témoignage direct d'un épisode désertique franc au Sahara. Il a précédé une phase climatique plus sahélienne marquée par la mise en place de paysages verdoyants et de lacs éphémères.

Selon le CNRS, l'identification dans le Djourab d'autres niveaux de dépôts caractéristiques des déserts suggère que le Sahara a connu des conditions arides intermittentes au moins au cours des 10 derniers millions d'années, à l'instar de ce qui a déjà été mis en évidence dans le Quaternaire (de 1,8 millions d'années à nos jours). Cette étude représente le premier jalon de la reconstruction de l'histoire géobioclimatique ancienne du Paléo-Sahara, durant une période encore largement méconnue.

Cette découverte remet en cause les connaissances que nous pensions avoir sur les changements climatiques qu'a subit le désert du Sahara durant la préhistoire. On pensait que son histoire était la suivante : « Il y a environ 40.000 ans, il existe de grands lacs au Sahara, peuplé alors de semi-nomades. Il y a environ 18.000 ans, le Sahara était hyperaride. Vers 12.000 ans avant notre époque, sa limite sud-orientale était remontée à hauteur du tropique du Cancer. Vers 10.500 ans avant notre époque, c'est sa limite sud-occidentale qui était remontée, la surface désertique étant alors moitié moindre que l'actuelle. (source : La vie sauvage au Sahara d'Alain Drajesco-Joffé 1993 Delachaux et Niestlé) »

Notes :

Laboratoire géobiologie, biochronologie et paléontologie humaine (CNRS - Université de Poitiers), Laboratoire domaines océaniques (CNRS - Université de Bretagne Occidentale, Plouzané), Centre de géochimie de la surface (CGS, CNRS, Université Strasbourg 1).

Le Lac Méga-Tchad avec plus de 350 000 km2 (soit une superficie équivalente à celle de l'actuelle Mer Caspienne ou de l'Allemagne) est le plus vaste paléolac du Sahara.

La Mission paléoanthropologique franco-tchadienne (MPFT), dirigée par Michel Brunet, Professeur à l'Université de Poitiers, est une collaboration scientifique entre l'Université de Poitiers, le CNRS, l'Université de N'Djaména et le Centre National d'Appui à la Recherche (CNAR) N'Djaména. Elle regroupe une soixantaine de chercheurs de dix nationalités.

Références : The Age of the Sahara Desert, Mathieu Schuster, Philippe Duringer, Jean-François Ghienne, Patrick Vignaud, Hassan Taisso Mackaye, Andossa Likius, Michel Brunet –Science, 10 février 2006.

Source : http://www.actualites-news-environnement.c...ions-annees.php

Florent.

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Sahara : nouvelles explications

Ce que les modèles ont montré, souligne Taylor, c’est que réduire les émissions polluantes fait gagner du temps – en ralentissant le rythme du réchauffement de la planète, mais aussi en faisant évoluer le climat de façon plus lente. Mais, tandis que les scientifiques s’efforcent de saisir sur leurs superordinateurs toutes les complexités du climat, d’autres causes de changements climatiques radicaux commencent à être évoquées.

En juillet 1999, le professeur Martin Claussen et ses collègues de l’Institut climatologique de Potsdam (Allemagne) ont publié des données tendant à prouver que l’actuel désert du Sahara a été créé il y a 5 500 ans seulement: un basculement du climat a transformé de vastes étendues de verts pâturages en terres arides et détruit d’antiques civilisations. A l’aide d’un modèle informatique sophistiqué de la terre, de la mer et de l’atmosphère, ces chercheurs ont vu à quel point peuvent être subtils certains des phénomènes susceptibles de transformer des variations du type de celles relevées par Milutin Milankovitch (dans l’orbite de la Terre) en bouleversements climatiques majeurs. Ils ont déterminé qu’au cours des 9 000 dernières années, l’attraction gravitationnelle des planètes a modifié l’inclinaison de l’axe de la Terre d’environ un demi-degré, et déplacé d’environ cinq mois le moment où elle est le plus près du Soleil.

13.jpg

Peinture rupestre du Tassili, plateau du Sahara algérien. L’actuel désert serait apparu il y a 5 500 ans seulement, après un basculement du climat qui aurait détruit d’antiques civilisations.

En eux-mêmes, des changements aussi limités n’auraient pas dû avoir d’effets climatiques importants. Mais, quand Martin Claussen et ses collègues ont inclus l’effet végétation dans leur modèle informatique, ils ont découvert qu’il provoquait l’effondrement des précipitations sur la région du Sahara. Ils ont expliqué ce phénomène par une «boucle de rétroaction»: une légère diminution de la végétation permet à la surface de la terre de refléter légèrement mieux la lumière du soleil, ce qui diminue la pluviosité, ce qui réduit davantage la végétation, etc. Selon Martin Claussen, c’est cette boucle qui a fait de l’immense Sahara verdoyant une étendue désolée en quelque 300 ans: «Ce fut le plus grand changement du couvert terrestre dans les 6 000 dernières années», estime-t-il.

Cette découverte va probablement contraindre les historiens à repenser leurs analyses du passé de cette région. Pour Martin Claussen, elle contredit l’idée reçue selon laquelle l’agriculture s’est effondrée parce que les paysans antiques avaient épuisé le sol: «Des hommes ont certes vécu au Sahara et exploité la terre jusqu’à un certain point, mais nous pensons que cette activité n’a joué qu’un rôle négligeable».

Ces résultats sont également reçus comme un nouvel avertissement sur l’instabilité potentielle de notre propre climat. «Il pourrait changer très abruptement, affirme le climatologue Andrew Goudie de l’Université d’Oxford. Nous savions que la superficie du Sahara n’a cessé d’osciller comme un yoyo pendant des millions d’années, et qu’il y a 8 000 ans, il était bien plus humide qu’aujourd’hui, avec de grands fleuves qui se jetaient dans le Nil. Mais je n’avais pas compris à quel point le changement avait été rapide. C’est salutaire.»

Source : http://www.unesco.org/courier/1999_11/fr/planete/txt1.htm

Florent.

PS : Merci Laura... voici un nouvel article tout aussi instructif !

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Ce n'est pas inintéressant, mais c'est un peu réchauffé: 1999, ce n'est pas hier en terme de recherche climatique.

En particulier, tout ce qui concerne le GS et son avenir a déjà été assez largement discuté sur ce forum (et pas seulement d'ailleurs, heureusement!)

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  • 1 month later...
Posté(e)
Remiremont - Porte des Hautes Vosges (400 m)

Bonjour! En rapport, peut être indirect avec ce sujet, je viens de lire un article sur ce qu'était le Méga-lac Tchad il y a de cela seulement 60 000 ans.

L'article est issu du quotidien "L'Est Républicain" en date du 14 Avril 2006, en voici le contenu:

L'ancien méga-lac Tchad « observé » par les satellites

Le méga-lac Tchad, qui existait en Afrique il y a plus de 6.000 ans, a été « observé » par les satellites, qui ont fourni des images permettant de reconstituer cette véritable « mer » ancienne d'eau douce au sein du continent africain. Par l'analyse de multiples données spatiales, les scientifiques de l'Institut de recherche pour le développement (Organisme français de recherche publique) et de l'université australienne Monash, estiment avoir obtenu une « preuve définitive » sur l'existence de ce gigantesque lac ancien et pouvoir préciser ses caractéristiques.

Le rivage du méga-lac marqué par un cordon sableux de plus de 2.300 km, expliquent-ils, a pu ainsi être identifié de manière quasi continue. Il délimite une superficie supérieure à 340.000 km2 au coeur du bassin (dont le lac Tchad d'aujourd'hui occupe moins de 1 %). Par comparaison, le plus grand « lac » actuel, la mer Caspienne, présente une superficie supérieure de seulement 8 %.

La profondeur maximale du méga-lac Tchad atteignait 160 mètres (contre moins de dix actuellement), pour un volume de 13.500 kilomètres cubes, soit le quatrième réservoir lacustre à l'échelle du globe, après la mer Caspienne et les lacs Baïkal et Tanganyika.

De nos jours, le lac Tchad n'est alimenté que par deux grands fleuves, le Logone et le Chari, en provenance des régions humides du sud du bassin mais, par le passé, de multiples rivières et deltas fossiles ont été détectés sur l'ensemble du pourtour du méga-lac, y compris dans sa partie nord-saharienne, aujourd'hui la plus désertique.

Ses eaux se perdent aujourd'hui dans les terres: son débordement se déversait vers un affluent du fleuve Niger, la Bénoué, et aboutissait ainsi à l'océan Atlantique.

Par ailleurs, l'examen de l'âge des différents sédiments a montré que le lac a connu plusieurs séries d'épisodes dus à des changements climatiques, notamment à l'holocène moyen, entre 8.500 et 6.300 ans avant l'époque actuelle.

"Dans le contexte actuel de réchauffement climatique global, l'analyse d'un tel outil hydrologique est particulièrement importante pour comprendre les mécanismes en jeu et découvrir les rétroactions susceptibles de se développer", commentent les scientifiques.

Dommage, je n'ai pas trouvé le moyen d'accèder aux images satellites en question, s'eut été très intêressant...

Maintenant, je me demande si il s'agit là de la cause ou de l'effet de l'aridification de cette large zone. En effet, la présence d'une telle quantité d'eau devait fortement influencer le climat des zones environnantes mais jusqu'à quel point?

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Bonjour! En rapport, peut être indirect avec ce sujet, je viens de lire un article sur ce qu'était le Méga-lac Tchad il y a de cela seulement 60 000 ans.

L'article est issu du quotidien "L'Est Républicain" en date du 14 Avril 2006, en voici le contenu:

L'ancien méga-lac Tchad « observé » par les satellites

Le méga-lac Tchad, qui existait en Afrique il y a plus de 6.000 ans, a été « observé » par les satellites, qui ont fourni des images permettant de reconstituer cette véritable « mer » ancienne d'eau douce au sein du continent africain. Par l'analyse de multiples données spatiales, les scientifiques de l'Institut de recherche pour le développement (Organisme français de recherche publique) et de l'université australienne Monash, estiment avoir obtenu une « preuve définitive » sur l'existence de ce gigantesque lac ancien et pouvoir préciser ses caractéristiques.

Le rivage du méga-lac marqué par un cordon sableux de plus de 2.300 km, expliquent-ils, a pu ainsi être identifié de manière quasi continue. Il délimite une superficie supérieure à 340.000 km2 au coeur du bassin (dont le lac Tchad d'aujourd'hui occupe moins de 1 %). Par comparaison, le plus grand « lac » actuel, la mer Caspienne, présente une superficie supérieure de seulement 8 %.

La profondeur maximale du méga-lac Tchad atteignait 160 mètres (contre moins de dix actuellement), pour un volume de 13.500 kilomètres cubes, soit le quatrième réservoir lacustre à l'échelle du globe, après la mer Caspienne et les lacs Baïkal et Tanganyika.

De nos jours, le lac Tchad n'est alimenté que par deux grands fleuves, le Logone et le Chari, en provenance des régions humides du sud du bassin mais, par le passé, de multiples rivières et deltas fossiles ont été détectés sur l'ensemble du pourtour du méga-lac, y compris dans sa partie nord-saharienne, aujourd'hui la plus désertique.

Dommage, je n'ai pas trouvé le moyen d'accèder aux images satellites en question, s'eut été très intêressant...

Maintenant, je me demande si il s'agit là de la cause ou de l'effet de l'aridification de cette large zone. En effet, la présence d'une telle quantité d'eau devait fortement influencer le climat des zones environnantes mais jusqu'à quel point?

Très intéressant.

Il y a plus de 6000 ans, vers 8000-9000 ans environ avant aujourd'hui, la température globale était bien plus chaude : il s'agit de l'optimum de L'Holocène. La pluviométrie était bien plus abondante qu'aujourd'hui sur l'ensemble du continent africain, et le Sahara était bien plus petit, comme en témoignent les nombreuses peintures rupestres trouvées de nos jours au coeur du désert et qui représentent un certain nombre d'animaux de la savane en particulier.

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Posté(e)
Remiremont - Porte des Hautes Vosges (400 m)

Ca y est default_ph34r.png/emoticons/ph34r@2x.png 2x" width="20" height="20"> , j'ai enfin trouvé les images satellite qui vont illustrer cet article, les voici:

imagessatdumgalactchad6tb.png

Ben maintenant, il ne reste plus qu'à les exploiter... default_ph34r.png/emoticons/ph34r@2x.png 2x" width="20" height="20">

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En ce qui concerne le décalage de l'aphélie et du périhélie, c'est à dire la précession des équinoxes le cycle complet est de l'ordre de 21000 ans environ. c'est de la pure mécanique céleste ! Il est évident qu'actuellement l'hémisphère nord bénéficie d'un passage au périgée vers le 6 janvier donc qu'il reçoit une quantité de rayonnement supérieure à celle qu'il reçoit vers le début juillet. Par contre les saisons sont liées à la position de l'axe de la Terre par rapport au pln de l'écliptique ( pour faire bref et à la louche)

--

lc30

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