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Les orages destructeurs du Var


Messages recommandés

Posté(e)
Marseille (13) (alt : 40m) et Gap (05) (alt : 780m)

Bonjour à tous,

Devant le nouveau drame qui s'est déroulé ce week-end dans le Var, et devant les nombreux questionnements de plusieurs personnes sur le forum ( notamment Christophe30 ) il est du coup judicieux d'ouvrir ce topic afin d'approfondir la discussion autour de l'incroyable récurrence d'orages destructeurs dans le Var depuis quelques années maintenant.

Comme l'as très bien fait remarquer Christophe30 dans le topic de suivi des régions Méditerranéennes, la situation de ce weekend ne se prêtait pas particulièrement à la formation d'orages rétrogrades et pourtant c'est ce qu'il s'est passé malgré les valeurs de cape et li plutôt faible à modérée présent en mer.

La formation et la durée de cette orage réside plutôt à mon avis dans le flux plein sud et la convergence qui ont à la fois alimentés l'orage en énergie tout en le bloquant sur place durant de nombreuses heures.

Malheureusement, les sols étaient déjà saturés par les pluies très abondantes depuis la mi-Décembre dans le Var et les Alpes-Maritimes causant la catastrophe que l'on a tous pu voir aux infos ou suivre en direct sur ce forum...

Ce topic est donc là pour s'interroger sur les récurrences qui amènent autant d'eau en si peu de temps ainsi que sur la formation de ces orages qui restent pour le moment quasi imprévisible les rendants encore plus dévastateur lorsqu'ils se produisent.

Me concernant je me pose vraiment la question car entre Juin 2010 ( Catastrophe de Draguignan ), Novembre 2011 et maintenant Janvier 2014 ça commence à faire beaucoup d'évènement censé se produire qu'une fois tout les 50 à 100 ans...

Alors..? Malchance incroyable ? Cycle météorologique ? Aléas des statistiques ?

La parole est à vous et je laisserai le soin à Christophe30 de re-poster si il le souhaite son message de ce matin avec toutes les interrogations un peu reprise ci-dessus.

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Ce qui était curieux c'est d'entendre aux infos : décrue ,accalmie , éventuelle levée de vigilances alors c'était tout le contraire qui se passait . Les niveaux de pluies étaient forts mais pas gigantesques à croire que la pluie est tombée loin des pluviaux , sur les forêts et massifs pourquoi pas .

ChristianP a mis un article sur : le temps dans les régions . Il y a même un film sur les inondations de Besse . A voir .

C'est vrai que le nouveau radar de Collobrières est en panne . Il a été posé suite aux inondations de Draguignan .

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Posté(e)
Saint-Saturnin-Lès-Avignon, Vaucluse

Ce qui était curieux c'est d'entendre aux infos : décrue ,accalmie , éventuelle levée de vigilances alors c'était tout le contraire qui se passait . Les niveaux de pluies étaient forts mais pas gigantesques à croire que la pluie est tombée loin des pluviaux , sur les forêts et massifs pourquoi pas .

ChristianP a mis un article sur : le temps dans les régions . Il y a même un film sur les inondations de Besse . A voir .

C'est vrai que le nouveau radar de Collobrières est en panne . Il a été posé suite aux inondations de Draguignan .

Le radar de Collobrières est en place depuis 2004.

Pour en revenir au sujet, personnellement je me méfie des statistiques qui ne sont à mon sens pas très représentatives, un phénomène de ce type ne se reproduira peut-être pas avant plusieurs cinquantaines, voire centaines d'années, et ensuite il y aura peut-être de nouveau un enchaînement d'épisodes plusieurs années de suite, je pencherai plus pour un cycle, mais je ne suis pas assez calé en climato pour en juger.

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Posté(e)
Sainte-Sigolène (43, 820m )

Je m'interroge aussi de plus en plus souvent sur le fait de savoir si les "cycles" d'antan sont toujours les mêmes à l'heure d'aujourd'hui, et personnellement, je n'y crois plus.

Car comme tu le dis Lefan, cela fait parfois beaucoup d'évènements censés avoir des périodes de retour très longues, se produire sur des périodes beaucoup plus courtes. Et ceci ne concerne pas que cette région de la France.

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Mais on fonctionne sur des cycles, qui sont plus ou moins intense à chaque fois..

Bof, non, cycle ou normale climatologique, c'est à voir ! Je ne dis pas que ce qu'il s'est passé est la norme, loin de là, mais le Var est régulièrement confronté à ce type de phénomène (une dernière ligne du genre, hormis 2010, c'était 2008, et plus de 100/150mm en quelques heures du côté du pradet et de La Valette, 230.4mm pour cette dernière en 24h, et ce n'est qu'un exemple parmi beaucoup d'autres).
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Posté(e)
Marseille (13) (alt : 40m) et Gap (05) (alt : 780m)

Oui en effet le radar de Collobrières n'est pas nouveau mais malheureusement il connait de gros soucis depuis plusieurs années et malgré toutes les réparations qu'il ai pu subir les pannes continuent.. C'est vraiment étrange mais ce n'est pas le sujet.

Pour les cycles on peut légitimement se poser la question de savoir si la " norme " est en train d'évoluer ou alors si nous sommes dans une période exceptionnellement pluvieuse..

Personnellement je pencherai plutôt pour une évolution des normes dans un contexte de changement climatique. Car comme chacun le sait, les moyennes ne cessent d'évoluer et ainsi l'on pourrait considérer que toute norme est caduque car elle évolue avec chaque jour qui passe...

C'est une théorie je l'avoue mais ce n'est pas pour rien que les moyennes sont calculés seulement sur les 29 dernières années. C'est bien évidemment dans le but de les rendre le plus juste possible.

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Le coupable c'est probablement le flux de sud dépressionnaire. Le Var est connu pour son jet d'est qui contourne les Alpes, et face à un flux de sud dans un contexte d'ascendances, le cisaillement à 90° semble capable de faire exploser les orages.

Question : pourquoi des situations de flux de sud dépressionnaire sur PACA ? Ce qui sous-entend un thalweg stationnaire très vertical touchant l'Algérie.

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Posté(e)
Saint-Quentin-la-Poterie (30)

Il y a diverses pistes à explorer et beaucoup de sujets à traiter si on s'y intéresse vraiment. Le Var connait un cycle extrêmement prolifique, c'est indéniable et même si les épisodes à 150 ou 200 mm arrivaient dans le passé, de telles crues répétitives n'étaient pas aussi fréquentes. Je le répète, c'est un peu comme ça s'est passé dans le Gard en 2002 puis 2003, puis 2005. Une quarantaine de morts et des crues dévastatrices. Les médias à l'époque en aurait fait quasiment une norme. Bien évidemment, ça ne fut le cas. Il y a une explication synoptique : un régime à axe vertical de thalweg, avec grosse profondeur et, à méso-échelle, une configuration de flux plein sud. Je suis d'accord avec Simon là dessus. Il y a aussi le contexte de saturation dans le secteur, karst et BV dans un état bordel-line depuis 2010. C'est un peu tard pour étayer davantage mais je chercherais à affiner ce topic dans la semaine.

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Hier en prospectant sur sur le net, je suis tombé sur un document assez intéressant de point de vue d'étude des crues, puisque l'on y parle d'analyse fréquentielle des crues historiques et sur un tres long laps de temps par l'étude sédimentaire à HR temporelle , environ 600 ans ce qui permet d'avoir un recul certain.

On s’intéresse avec cette étude au Languedoc et au Vidourle en particulier mais je pense que elle est transposable dans une certaine mesure à une bonne partie du Roussillon et de la Provence. L’intérêt je pense dans un tel type d'étude est de déceler des signaux tangibles de cyclicité et les forçages anthropiques ou non qui en sont responsables.

Voila l 'adresse à consulter : http://quaternaire.revues.org/5427?file=1 .( "DYNAMIQUES FLUVIALES EN BASSE VALLÉE DU VIDOURLE AU COURS DES SIX DERNIERS SIÈCLES:CONFRONTATION DES DONNÉES PÉDOSÉDIMENTAIRES À HAUTE RÉSOLUTION TEMPORELLE À L’ANALYSE FRÉQUENTIELLE DES CRUES HISTORIQUES" par Jean-François BERGER, Philippe BLANCHEMANCHE, Christelle REYNÈS & Pierre SABATIER paru sur le site quaternaire.revues.org)

Voici l'abstract :

L’histoire paléohydrologique du delta du Vidourle au cours du dernier millénaire est examinée par l’étude comparative de deux types de proxies :les archives sédimentaires et les séries temporelles de crues historiques. L’analyse de la rythmicité des crues du Vidourle repose sur une étude micromorphologiqueà haute résolution des 3 m supérieurs de la carotte du Lièvre, localisée dans l’axe de l’embouchure moderne du Vidourle dans l’étang deMauguio (Hérault). La vitesse de sédimentation est établie par 7 datations au carbone 14. Le modèle âge-profondeur illustre une rupture dans le taux desédimentation un peu après l’An Mil et une nette accélération de la sédimentation à partir du XVIIe s. Les tests de stationnarité réalisés montrent que lasérie de crues toutes classes confondues n’obéit pas à une distribution homogène. Aussi bien pour le Vidourle que pour l’ensemble des fleuves côtiersdu bas Languedoc oriental pris en compte, une phase très active d’un siècle environ de 1680 à 1780 est caractérisée par la recrudescence des épisodes« extraordinaires » et « catastrophiques ». Elle met en évidence la variabilité cyclique de la composante hydro-climatique. Même si le forçage sédimentairelié à la proximité du carottage par rapport au front du delta perturbe le signal, il est possible pour le dernier millénaire de restituer des phases d’hydrologieabondante responsables de crues de haute énergie et de les replacer dans le contexte des mises en valeur et des variations climatiques dans lenord-ouest du bassin méditerranéen au cours du dernier millénaire.
Elle explique clairement mais surtout historiquement que le Vidourle à connu des périodes ou "cycles" intenses. Effectivement Le Var connait une période exceptionnelle en terme hydrologique, et à mon avis ce n'est ni la première, ni la dernière, je ne sais pas si une étude sédimentaire à été faites sur les différents cours d'eau du 83 mais elle pourrait nous apporter quelques éclaircissements. Visiblement il y a une étude spécifique à la Provence : Pichard,1995 , Qqun pour nous la dénicher?

Il est nécessaires de corréler les cycles hydrologiques avec les cycles atmosphériques, mais ces périodes de forte occurrence des crues dévastatrices sur des intervalles de temps bien distinct alternant avec des périodes de rémission est une marque de notre domaine climatique et hydrologique. Ce n'est surement pas un mythe, il y a bien un signal !

Je vous laisse le soin de lire l'étude et de vous faire votre propre opinion, une piste à creuser serait par exemple le forçage solaire, attention on entre dans la paléo-climato mais l'auteur laisse la question ouverte, y aurait-il une influence des Minimums(Dalton/Maunder) dans l'aceleration/ralentissement) du processus...

Pour en revenir à l'épisode dramatique de ce WE dans le 83, je suis d'accord avec Tof concernant cette récurrence à l'orage rétrograde sur le 83, Simon explique en grande partie le processus, mais la topographie des lieux est aussi importante, non seulement le fort dénivelé dès le front de Mer explique le régime torentiel des cours d'eau mais c'est surtout la configuration de cette partie du littoral qui oppose une parfaite barrière au jet de BC quand il vient plein sud. Tof soulignait l'analogie avec le secteur de Conqeyrac/Pompignan dans le 30, la topo est différentes mais mêmes causes, mêmes effets...

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Posté(e)
Briançon (05) 1260m

Le jour où l'on aura démontré l'existence d'oscillations atmosphériques très basses fréquences dans la répartition des pluies méditerranéennes (cette histoire de cycle sur laquelle beaucoup de membres du forum s'appuient avec force conviction et de manière abusive sinon inappropriée), la science météorologique aura fait un grand pas thumbup.gif

Mais personnellement je n'y crois pas du tout, c'est plus un phénomène statistique qu'autre chose selon moi.

Je me pencherai sur ce sujet dans la semaine également, il y a pas mal de choses à dire.

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Le jour où l'on aura démontré l'existence d'oscillations atmosphériques très basses fréquences dans la répartition des pluies méditerranéennes (cette histoire de cycle sur laquelle beaucoup de membres du forum s'appuient avec force conviction et de manière abusive sinon inappropriée), la science météorologique aura fait un grand pas thumbup.gif

Mais personnellement je n'y crois pas du tout, c'est plus un phénomène statistique qu'autre chose selon moi.

Je me pencherai sur ce sujet dans la semaine également, il y a pas mal de choses à dire.

Je pense pas que ce soit en réponse à mon post Gaet quand j'utilise le terme cycle, mais effectivement on le voit à toute les sauces sur le forum de prévi, c'est pour cela que j'insistais sur l'importance de la corrélation entre hydrologie et atmosphère. Statistiquement effectivement il est quasi impossible de déceler un signal basse fréquence en circulation atmo, on est d'accord mais d'un point de vue hydro comme je le disait plus haut on à eu des optimums au nombre de 2( grand nombre de crues intenses dans un intervalle de temps limité) reconnus par l'analyse des sédiments, quelle en est la cause?!?. C'est la répétition de ces séries qui m'intriguent car elles sont avérées mais difficilement explicables.Le sujet est à la fois si vaste et compliqué...

Je suis content que l'on aborde le sujet sérieusement, il y avait eu des esquisses ces dernières années mais pas la synergie qu'il y a actuellement, donc faites vous plaisir^^

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Posté(e)
Saint-Quentin-la-Poterie (30)

Il y a de la documentation intéressante sur le site pluie-extrême de Météo-France. La hauteur de précipitations en une journée de durée de retour centennale explose sur les régions méditerranéennes. C'est le signal qui se dégage de cette carte. Le max est situé entre l'Espinouse, où il ne se passe rien depuis des lustres, les Cévennes, les plaines intérieures du Gard et le plateau Ardéchois, jusqu'au Tanargue quasiment. Certaines stations affichent jusqu'à 300 mm / 24h. Sur le Var et plus largement toute la côte d'Azur, on tourne plutôt à 150 - 200 mm ce qui est déjà très significatif.

Il semble que les cumuls max' soient moins élevés lors des épisodes dramatiques que dans les départements du Languedoc-Roussillon (CF les 687 mm / 24h dans le Gard en 2002, ou les 600 et quelques dans l'Aude en 99) mais qu'à répétition, les épisodes un peu moins précipitant suffisent à saturer les bassins versants principaux. Je précise que cette approche climatologique est largement discutable, ce n'est pas vraiment mon point fort mais la carte parle d'elle même.

Duree_de_retour_hmc2.png

J'ai alors effectué très naïvement une recherche sur ce même site, en cherchant les événements mémorables entre 1900 et 2012 sur le département du Gard, puis sur le département du Var. Pas moins de 44 résultats pour le département du Gard, contre 31 pour le Var, auxquels nous pouvons ajouter cette dernière crue donc disons 32 résultats.

Lien pour le GARD.

Lien pour le VAR.

Là encore, il est tout à fait possible de discuter cette approche. Je n'ai pas cherché à regarder quels critères ont été retenu dans la sélection de MF mais ils sont les mêmes pour les deux départements, donc une étude comparative demeure possible.

J'en parle souvent car ça me concerne directement ici mais beaucoup se souviennent du trio 2002/2003/2005 dans le Gard. Trois catastrophes à répétition et les médias à l'époque se permettaient d'en tirer des conclusions pour les prochaines années. Je ne sais pas s'il est pertinent de parler de cyclicité mais force est de constater qu'il y a des périodes où il se passe des épisodes violents avec des durées de retour non respectées. Il est possible d'appliquer aussi cela au Var et dans une moindre mesure aux zones périphériques.

Il est alors important de s'intéresser aux synoptiques associées à ces épisodes. Mais là je n'ai pas le temps de le faire default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

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J'en parle souvent car ça me concerne directement ici mais beaucoup se souviennent du trio 2002/2003/2005 dans le Gard. Trois catastrophes à répétition et les médias à l'époque se permettaient d'en tirer des conclusions pour les prochaines années. Je ne sais pas s'il est pertinent de parler de cyclicité mais force est de constater qu'il y a des périodes où il se passe des épisodes violents avec des durées de retour non respectées. Il est possible d'appliquer aussi cela au Var et dans une moindre mesure aux zones périphériques.

Il est alors important de s'intéresser aux synoptiques associées à ces épisodes. Mais là je n'ai pas le temps de le faire biggrin.png

Une cyclicité ? Force est de constater que c'est cyclique, biaisé par le faites que les cycles de retour comme tu dis ne sont pas parfaits et je pense que c'est une loi de la nature.

En 2002 nous aurions pu avoir deux cinquantennale sur la même année mais c'est aussi valable pour les décennales..

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J'en parle souvent car ça me concerne directement ici mais beaucoup se souviennent du trio 2002/2003/2005 dans le Gard. Trois catastrophes à répétition et les médias à l'époque se permettaient d'en tirer des conclusions pour les prochaines années. Je ne sais pas s'il est pertinent de parler de cyclicité mais force est de constater qu'il y a des périodes où il se passe des épisodes violents avec des durées de retour non respectées. Il est possible d'appliquer aussi cela au Var et dans une moindre mesure aux zones périphériques.

Oui je pense exactement que des choses rares peuvent se reproduire en peu de temps.

En fait, la Nature a ses armes pour nous déstabiliser et déjouer les statistiques... lol

Dans le nord-ouest, on sait que le régime NAO est un bon indicateur du risque inondations. C'est pour çà qu'il ne s'est pas passé grand chose entre 2001 et 2013, et les gens avaient un peu oublié ce qu'est un gros régime NAO+ avec son cortège de perturbations douces, beaucoup de forumeurs aussi d'ailleurs.

Pour la Méditerranée on sait que ça frappe tous les ans, mais on ne sait jamais où...

Si on commence à prendre des mesures exceptionnelles pour le Var, ça frappera le Roussillon l'année suivante, soyez-en sûrs...

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Posté(e)
St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende

Oui ça fait partie de notre climat !

Il est donc primordial de l'accepter et de s'y préparer sans nier les choses.

Comme après chaque catastrophe j'ai été horripilé d'entendre des discours pointant le manque d'ouvrages de protections etc... Bien sûr qu'il y a des aménagements à réaliser ponctuellement mais il faudrait avoir le courage politique de dire qu'il faut accepter ces aléas climatiques propres au domaine méditerranéen et surtout arrêter de faire croire qu'on peut stopper ces phénomènes d'un coup de baguette magique.

Ca c'est le discours type (et naturel...) de l'élu, du préfet ou du ministre qui veut faire plaisir et réconforter les habitants et les sinistrés, mais c'est totalement contreproductif à mon sens car les gens croient qu'on peut lutter et ce protéger à 100% contre ces phénomènes.

Je dois admettre que les élus de Nîmes sont dans le vrai quand ils parlent du programme de protection de la ville mis en place depuis 10-15 ans (plusieurs dizaines de millions d'euros de coût !) car ils disent clairement que ces travaux peuvent servir à éviter les crues classiques et moyennes mais n'auraient aucun effet face à un 1988 bis. C'est courageux de le dire mais c'est la vérité et c'est louable de présenter les choses ainsi plutôt que de faire croire à la "baguette magique" qui va tout résoudre, "dormez tranquilles cher concitoyens" !

Une autre chose qui m'a frappé : toutes les personnes interrogées et qui disaient "on a jamais vu ça" venaient à coup sûr d'autres régions françaises vu leur accent !

Des nouveaux habitants (depuis 5-10-15-20 ans peut être) mais qui n'ont pas forcément la connaissance locale du climat et des épisodes passés (comment dire "on n'a jamais vu ça" dans ce cas ?)

C'est un problème réel autour de la Méditerranée : de plus en plus de gens qui arrivent des autres régions et qui sont loin de s'imaginer ce que le climat local peut produire comme paroxysmes et drames associés... C'est là que l'apprentissage de la culture du risque à un rôle immense à jouer pour limiter la casse, bien plus que d'hypothétiques "barrages" comme on l'entend à chaque fois.

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Je parlais dimanche midi avec mon grand père au sujet de l'épisode de forte pluie du Var, et il m'a parlais de septembre 1932 sur le 13, ces parents lui avaient raconté qu'il y avait eu une crue terrible de l'Arc, le bar du Pont des Trois-Sautets avait était sous l'eau. Les conséquences d'une telle crue serait catastrophique aujourd'hui, car en 1932 il n'y avait aucune construction au bord de l'Arc. Rien que la zone commerciale de la Pioline ...

En ce moment à Aix on continu de construire au niveau de Val de l'Arc et du pont de l'Arc. Que ce passera-t-il si un jour l'Arc entre en furie ?

Déjà en 1993 la Torse (petit ruisseau) affluent de l'Arc avait fait d'énorme dégât et avait même causé la mort d'une personne (nombreuses photos prisent par le photographe Ely). Cela n'a pas changé la politique d'urbanisme de la ville !

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Posté(e)
St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende

Pour les constructions nouvelles en zone inondable je suis étonné car là c'est mon boulot (je fais des Plans Locaux d'Urbanisme - PLU) et depuis disons 10 ans les zones inondables sont strictement respectées. L'Etat est très vigilant là dessus (en tout cas dans les départements où j'ai eu à bosser : 66-34-30-13 et 07), le principe de précaution est même appliqué à l'extrême : dans le Gard sur certains bassins ils prennent la plus forte crue connue et ajoutent même des hauteurs d'eau (je simplifie beaucoup mais c'est ça en gros). Au final la zone inondable prise en compte est largement plus étendue que la plus forte crue connue, des endroits où on n'a jamais vu d'eau sur les 100 dernières années (pourtant le Gard a été servi ces 20 dernières...) sont considérés comme "inondables" par précaution !

Alors oui des constructions des années 70-80-90 en zone inondable il y en a énormément mais des constructions récentes et actuelles ça m'étonne, vu la sévérité que je vois tous les jours ou presque au niveau des services de l'Etat à ce sujet.

Après il se pose aussi la question de l'acceptabilité du risque : dans les secteurs qui ne peuvent être inondés que par 20 ou 30 cm d'eau, sans fort courant, pour les crues les plus extrêmes (sans enjeu humain donc) : doit t'on totalement geler l'urbanisation dans un contexte foncier très tendu ou doit t'on accepter des consctructions adaptées (surelevées, garages en rez de chaussée et habitation à l'étage, ou autres solutions...) ?

La question de la résilience est également importante, Sommières (où j'habite) est régulièrement sous l'eau depuis des siècles : ça n'empêche pas les gens d'y vivre. Il suffit de le savoir et d'y être préparé... afin de ne pas tomber de haut à la première Vidourlade en disant "c'est la cata, on avait jamais vu ça".

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Je mets un copier coller de Yohan-83 .Rien d'étonnant qu'il y ait des inondations à La Londe les Maures à 15 km à vol d'oiseaux avec les 216 mm de dimanche .

446.2mm à Collobrières village de Jeudi à Hier.

Jeudi 16 : 83,3mm

Vendredi 17 : 24,4mm

Samedi 18 : 119,7mm

Dimanche 19 : 216.4mm

Lundi 20 : 2.4mm

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L'acceptabilité du risque naturel c'est un sujet difficile dans les sociétés humanistes comme la France.

C'est pourquoi on cherche souvent une responsabilité humaine dans quelque chose qui à 90% est naturel.

Le seul truc comme tu dis, c'est de tout miser sur la réaction au moment même où l'orage s'installe.

De ce que j'ai vu sur le radar, l'orage de La Londe s'est déclenché juste à l'avant du front principal, transformant en 30 minutes une situation de fortes pluies plutot étalées en gros déluge localisé.

Dès que l'orage est apparu sur le radar, il fallait alerter tout le sud Var, mais pour çà il faut un système à l'américaine avec découpage canton par canton et actualisation à la minute près des alertes, sonner immédiatement la sirène, etc

C'est une solution excessive mais qui sauve des vies, donc ça dépend ce qu'on veut.

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Pour les constructions nouvelles en zone inondable je suis étonné car là c'est mon boulot (je fais des Plans Locaux d'Urbanisme - PLU) et depuis disons 10 ans les zones inondables sont strictement respectées. L'Etat est très vigilant là dessus (en tout cas dans les départements où j'ai eu à bosser : 66-34-30-13 et 07), le principe de précaution est même appliqué à l'extrême : dans le Gard sur certains bassins ils prennent la plus forte crue connue et ajoutent même des hauteurs d'eau (je simplifie beaucoup mais c'est ça en gros). Au final la zone inondable prise en compte est largement plus étendue que la plus forte crue connue, des endroits où on n'a jamais vu d'eau sur les 100 dernières années (pourtant le Gard a été servi ces 20 dernières...) sont considérés comme "inondables" par précaution !

Je plussoit à souhait ta réponse au dessus !

Mais je me permet de revenir sur ce paragraphe.. A Vallabrix, petit village situé à coté d'Uzes, une maison ce construit à 20m d'un petit ruisseau tranquille mais qui gonfle énormément par temps de pluie.

Qu'en dire face à ca ? D'après les dires de certains habitant cette nouvelle construction qui commence à sortir serait en zone inondable, mais elle sort quand même..

Passe faire un tour un de ces jours si tu as le temps.. C'est assez rageant de voir un idiot construire là..

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Posté(e)
Saint-Quentin-la-Poterie (30)

Attention Florian, tu t'aventures sur une question périlleuse, les PPRI sont établis et même s'ils sont parfois discutables - quand ils existent - c'est peut-être prématuré de traiter d'idiot la personne qui s'installe à cet endroit. Il y a aussi des mesures pour se protéger. J'y reviendrais aussi, mais sur ce sujet c'était plutôt l'aspect climato/prévision qu'on souhaitait étayer. Curieux que les Varois ne réagissent pas d'ailleurs. Aujourd'hui j'ai eu 2h de risque climato en classe et on devrait prochainement aborder le sujet de cet épisode dans le Var. Le prof s'est d'abord concentré sur les statistiques et on en arrivait à un commun accord (enfin, de toute façon je ne me serais pas autorisé de le reprendre), les médias laissent croire que ce qu'il se passe est la nouvelle normalité dans le département mais la réalité climatologique est tout autre. On a étudié l'occurrence des épisodes à 190 mm/j sur le bassin méditerranéen, les zones précitées ci-dessus (34, 30, 48 et 07) sont nettement plus assujetties.

Synoptiquement parlant, il y a un eu un étroit thalweg d'altitude, enfin relativement étroit, mais surtout très profond et pénétrant sur l'Afrique du nord. On en parlait déjà en 2010 avec Simon mais le département du Var semble particulièrement vulnérable aux flux de sud cyclonique, ça fait comme un angle droit avec le flux troposphérique et ces rétrogrades à répétition ne sont pas là par hasard. Là ça a dégénéré plus sur le contexte d'hypersaturation car en soit les cumuls, bien qu'élevés, auraient été absorbés plus aisément.

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Posté(e)
St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende

C'est vrai qu'on a un peu dérivé sur l'aspect sociétal et aménagement du territoire default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Uzetien, pour te répondre rapidement ça peut être du à une commune non couverte par un PPRI ou autre étude définissant les zones inondables mais il n'en reste plus beaucoup dans le Gard...

Pour l'aspect climato je complèterai plus tard, si tout n'a pas déjà été dit default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

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Je mets un copier coller de Yohan-83 . Rien d'étonnant qu'il y ait des inondations à La Londe les Maures à 15 km à vol d'oiseaux avec les 216 mm de dimanche .

446.2mm à Collobrières village de Jeudi à Hier.

Jeudi 16 : 83,3mm

Vendredi 17 : 24,4mm

Samedi 18 : 119,7mm

Dimanche 19 : 216.4mm

Lundi 20 : 2.4mm

Tout est dit, sachant que ces 216mm sont tombés en une demie journée, dont 50 en une heure. Ne pas oublier que les villes comme La Londe, Bormes et Le Lavandou sont des villes qui sont au pied de la corniche des Maures. Vu les quantités d'eau précipitées en plus avec pas mal de grêle, ce n'est pas étonnant que ça ai dégénéré, et que ce soit sec ou pas d'ailleurs à mon sens, ils se sont pris toute l'eau des Maures. Plusieurs heures avec ce type d'intensité, ça devient vite la folie dans tout les cas...
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