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Avalanches meurtrières dans le Massif central


Thundik81
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Suite à la /topic/79207-suivi-des-neves-saison-2012-dans-le-massif-central/page__st__60#entry1876910'>discussion sur les névés je poursuis ici quelques pistes de recherches sur les avalanches meurtrières dans le Massif central.

Il est très difficile de tirer des conclusions des quelques observations déjà faites (sans compter qu'il faudrait, comme il se doit, comparer avec les autres massifs).

Pour la montagne ardéchoise j'avais donné quelques infos sur skipass :

http://www.skipass.com/forums/enmontagne/stations_ski_france/massif_central/sujet-118344-100.html#2408247 (et suivants)

Si vous voulez que je regarde un coin précis, n'hésitez pas à demander.

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Témoignage d'une avalanche meurtrière en Lozère en 1857, commune de Saint-Bauzile sur les flancs du Causse de Sauveterre. Difficile à imaginer aujourd'hui sur ces versants couverts de pins centen

Cela me dit quelque chose... Sinon dans l'État civil : https://imagizer.imageshack.com/img924/5285/s8UwnP.jpg

@Vincent_L : pas le temps, juste un point de départ : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t53548141n/f2.image https://archives.lozere.fr/ark:/24967/vta24ff50b9f92b272e/daogrp/0/2

Images postées

Posté(e)
St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende

Suite à la /topic/79207-suivi-des-neves-saison-2012-dans-le-massif-central/page__st__60#entry1876910'>discussion sur les névés je poursuis ici quelques pistes de recherches sur les avalanches meurtrières dans le Massif central.

Il est très difficile de tirer des conclusions des quelques observations déjà faites (sans compter qu'il faudrait, comme il se doit, comparer avec les autres massifs).

Pour la montagne ardéchoise j'avais donné quelques infos sur skipass :

http://www.skipass.c...00.html#2408247 (et suivants)

Si vous voulez que je regarde un coin précis, n'hésitez pas à demander.

Je ne pense pas qu'il y ait de cas d'avalanche meutrières (quoi que, c'est pas passé loin il y a quelques années dans le couloir de Chantegrive sur le NE du Mont Lozère au dessus de Villefort) mais si tu trouves des infos pour les secteurs du Mont Lozère, de l'Aigoual ou ailleurs en Lozère (pas franchement réputée pour ses avalanches...) je suis preneur.

Merci pour tes recherches !

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Exemple plus large sur un secteur que rvbo et moi-même connaissons bien : décès dûs aux intempéries à Saint-Anthème (63) de 1843 à 1852 inclus d'après les registres d'Etat civil.

Saint-Anthème est une commune étendue, populeuse et qui a une importance commerciale dans les Monts du Forez.

Une décennie prise au hasard où le lieu de décès doit être mentionné dans l'acte de décès : j'ai regardé rapidement tous les cas où nous n'avions pas "décédé(e) en sa maison / en la maison de". On peut mourir à la maison des suites des intempéries comme on peut trouver la mort à l'extérieur de façon naturelle (ou autre type d'accident).

Sur les 741 décès seuls 4 sont éloignées d'un lieu d'habitation (j'exclus les scieurs de long, soldats, ....) :

18/04/1846 : Barthélémy ROCHETTE, du Fayt (Saint-Anthème), est décédé dans la montagne des Mortes (vue 43 / 133)

10/05/1846 : Etienne FAYE, à la Fayolle (Saint-Anthème), est décédé dans la jasserie de Jean-Baptiste Artaud (vue 44 / 133)

23/05/1846 : Jean THEVEVON, du Pinet (Saint-Anthème), a été trouvé noyé dans le ruisseau du Chalard près St Anthème (vue 44 / 133)

29/04/1851 : Claude LAFOND, de la Guillanche (Essertines-en-Châtelneuf, 42), a été trouvé mort ... près des jasseries de la Fayolle (vue 114 / 133)

Contexte :

en hiver sauf pour la famille (et le commerce), on n'a pas à traverser la montagne.

en hiver les hommes valides vont habituellement à la scie.

au printemps on monte voir comment les cabanes / loges ("jasseries") ont supportées l'hiver avec ses tempêtes et la neige.

Pour autant je me garderais bien de commenter ces décès.

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Merci pour ce suivi, très intéressant à lire et à observer (merci Fred pour les photos).

Concernant l'idée de recherche sur les avalanches : très bonne idée ! Je me souviens avoir lu (dans mon passé étudiant) des textes mentionnants des avalanches avec victimes sur le Mézenc (ou l'Alambre ?).

Plus près de nous, lors de l'hiver 2008-2009 il a été fait mention d'une avalanche assez importante (route coupée) dans un endroit assez insolite : dans le secteur des Puechs des Bondons en Lozère (rupture d'une corniche d'accumulation).

La montagne ardéchoise a de très nombreux cas d'avalanches meurtrières.

Dans les lieux "insolites" et en rapport avec ce que tu dis : Train du puy de Dôme. La voie ferrée coupée par la neige

545fi3294.jpg

(carte postale de mai 1907 ; http://phototheque.cg63.fr )

Je ne pense pas qu'il y ait de cas d'avalanche meutrières (quoi que, c'est pas passé loin il y a quelques années dans le couloiur de Chantegrive) mais si tu trouves des infos pour les secteur du Mont Lozère, de l'Aigoual ou ailleurs en Lozère (pas franchement réputée pour ses avalanches...) je suis preneur.

Merci pour tes recherches !

Je n'ai pas encore exploré ce secteur mais je suis sûr qu'on doit pouvoir en trouver. Le CDRC de la Lozère a aussi une petite photothèque : http://culture.lozer...ercheglobale.do (de mémoire des trains dans la neige au mieux... si il doit aussi y avoir des crues)
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Je ne pense pas qu'il y ait de cas d'avalanche meutrières (quoi que, c'est pas passé loin il y a quelques années dans le couloir de Chantegrive sur le NE du Mont Lozère au dessus de Villefort) mais si tu trouves des infos pour les secteurs du Mont Lozère, de l'Aigoual ou ailleurs en Lozère (pas franchement réputée pour ses avalanches...) je suis preneur.

Merci pour tes recherches !

Exemples trouvés via le site de Mémoire et actualité en Rhône-Alpesoù l'on trouve numérisé des journaux :

Une avalanche mortelle à Neyrac (Cubières, 48) :

Un accident bien déplorable, dit le Journal de la Lozère, a jeté le deuil dans une famille du village de Neyrac, commune de Cubières. Le deux mars , à 6 heures du soir, une avalanche de neige a fait irruption dans la maison du nommé Folcher, et a comblé l'écurie et le pailler où se trouvaient Pierre Folcher, sa femme et sa belle-fille. Les voisins accourus aux cris de Folcher fils ont pu, après un travail inoui, dégager le corps des trois victimes; la mère Folcher seule respirait encore, son mari et sa belle fille, jeune femme de 25 ans, avaient depuis quelques instants cessé de vivre.

Tout le bétail qui se trouvait dans l'écurie a été étouffé.

Lien : http://www.memoireet...0319-P-0003.pdfDe nos jours ce versant Nord est boisé :

http://www.geoportai...MTS@aggregate(1)&permalink=yes

Autre exemple sur le Ventoux avec comme je le disais la recherche de neige :

Un événement déplorable, dit le Comtat,vient d'avoir lieu dans les glacières du Mont-Ventoux.

On sait que ceux qui les tiennent en ferme font remplir de neige, à cette époque, les cavernes que la commune possède vers le point culminant de la montagne. On nous assure qu'au moment où six ouvriers étaient occupés, au fond de l'une d'elles, à tasser la neige, une avalanche véritable s'est détachée plus tôt qu'on ne l'avait prévu, et a enfoui les malheureux sur lesquels elle est tombée.

Deux d'entre eux étaient morts quand on est parvenu à les retirer, les quatre autres étaient plus ou moins grièvement blessés.

Lien : http://www.memoireet...0316-N-0003.pdf
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Je ne pense pas qu'il y ait de cas d'avalanche meutrières (quoi que, c'est pas passé loin il y a quelques années dans le couloir de Chantegrive sur le NE du Mont Lozère au dessus de Villefort) mais si tu trouves des infos pour les secteurs du Mont Lozère, de l'Aigoual ou ailleurs en Lozère (pas franchement réputée pour ses avalanches...) je suis preneur.

Merci pour tes recherches !

Dans la biblio : Quelques mots sur les inondations et les éboulements en Lozère de P. WEYD dans le Bulletin de la Société d'agriculture, industrie, sciences et arts du département de la Lozère, 1912, p. 169-174.

L'auteur aborde aussi les avalanches.

Malheureusement sur Gallica il n'y a de ce volume que les Procès-Verbaux des Séances : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5738513b/

Et sur Archives.org on n'a pas celui là : http://archive.org/search.php?query=creator%3A%22Soci%C3%A9t%C3%A9+des+lettres%2C+sciences+et+arts+du+d%C3%A9partement+de+la+Loz%C3%A8re%22

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Posté(e)
St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende

Et bien je ne pensais pas qu'il y ait pu avoir des avalanches meutrières sur le Mont Lozère ! Merci pour le cas de Cubières !

J'ai retrouvé mon message de 2009 :

Dans le journal local en date du 6 fevrier on trouve la photo (où ne voit pas grand chose, une bonne hauteu d'1.5 m quand même) et le témoignage d'une "véritable avalanche" aux Bondons en Lozère (à 1100 m d'alt)

Avalanche qui a détruit des haies, des arbres, des clotures et coupé la route pendant une semaine ! C'est une grosse corniche où toute la neige du plateau balayée par le vent qui a cédé selon les témoignges, c'est descendu jusqu'au ruisseau en fond de vallée.

sanstitre1copiekp2.jpg

Phénomène rare et même exceptionnel dans ce secteur entre Causse et Mont Lozère ohmy.gif Hiver de fou quand même...

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Dans la biblio : Quelques mots sur les inondations et les éboulements en Lozère de P. WEYD dans le Bulletin de la Société d'agriculture, industrie, sciences et arts du département de la Lozère, 1912, p. 169-174.

L'auteur aborde aussi les avalanches.

Malheureusement sur Gallica il n'y a de ce volume que les Procès-Verbaux des Séances : http://gallica.bnf.f.../bpt6k5738513b/

Et sur Archives.org on n'a pas celui là : http://archive.org/s... de la Lozère"

J'avais regardé trop rapidement. Cet article est disponible ici (en fait d'avalanches de neige c'est principalement des éboulements et glissements de terrains*) :

http://gallica.bnf.fr/RequestDigitalElement?O=NUMM-5441321&E=PDF&Deb=179&Fin=184&Param=I

Sur les risques majeurs regardez http://www.prim.net/

* en microtoponymie on retrouve principalement des noms de couloirs qui sont sensibles aux coulées de neige et terrains. Dans les Cévennes n'importe quel valat fera l'affaire ! [en règle générale ces noms sont assez rares sur les cartes IGN]

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Posté(e)
Brassac les Mines (sud 63) 405m sur les bords de l'Allier

Exemple plus large sur un secteur que rvbo et moi-même connaissons bien : décès dûs aux intempéries à Saint-Anthème (63) de 1843 à 1852 inclus d'après les registres d'Etat civil.

Tu devancé ma demande...

Je suis, bien entendu, preneur de toute info concernant les avalanches sur ce secteur. Merci d'avance.

Vais pouvoir épater la galerie "familiale" avec de telles infos whistling.gif .

D'une manière plus générale, vraiment passionnant ce fil. Superbe idée. Bravo pour ces premières recherches en tout cas...

Je ne sais pas comment tu fais pour éplucher toutes ces archives confused1.gif, il faut non seulement du temps mais aussi de la passion et de la patience.

Le surnom que Fred t'a donné sur le suivi des névés, te sied finalement plutôt bien.

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Posté(e)
Mont-Dore - 1200 m et Saulzet-le-Froid - 1170 m

Et bien je ne pensais pas qu'il y ait pu avoir des avalanches meutrières sur le Mont Lozère ! Merci pour le cas de Cubières !

J'ai retrouvé mon message de 2009 :

Dans le journal local en date du 6 fevrier on trouve la photo (où ne voit pas grand chose, une bonne hauteu d'1.5 m quand même) et le témoignage d'une "véritable avalanche" aux Bondons en Lozère (à 1100 m d'alt)

Avalanche qui a détruit des haies, des arbres, des clotures et coupé la route pendant une semaine ! C'est une grosse corniche où toute la neige du plateau balayée par le vent qui a cédé selon les témoignges, c'est descendu jusqu'au ruisseau en fond de vallée.

sanstitre1copiekp2.jpg

Phénomène rare et même exceptionnel dans ce secteur entre Causse et Mont Lozère ohmy.gif Hiver de fou quand même...

Salut Vincent,

Si je ne me trompe pas, en photo, depuis la route au-dessus du hameau célèbre pour une autre histoire [...] ça doit correspondre à ce secteur :

cham_b10.jpg

Photo prise au mois de juin dernier.

A +

Fred

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Posté(e)
Mont-Dore - 1200 m et Saulzet-le-Froid - 1170 m

Bonjour à tous,

Une contribution modeste, en se référant à la "bible" du climat dans le MC, je veux parler de la Thèse de Pierre Estienne (1956), on peut lire :

"La tempête de neige est aussi responsable de rares avalanches [...] Ainsi en 1930 il s'en produisit d'assez considérables dans le Massif de l'Aigoual; l'histoire a retenu maints exemples dans le Cantal [A Durand, avalanche du Triel vers Vic-en-Carladès]; en haut Vivarais même, le phénomène n'est pas absolument inconnu et on peut en citer quelques cas. Ainsi en janvier 1918, une grosse corniche due à la burle dégringole la nuit vers le village de Varneyre, commune de Laviolle, soufflant complètement deux maisons tuant trois personnes ainsi que de nombreuses têtes de bétail [...]"

Source: Estienne P., Recherches sur le climat du Massif Central français, Paris, Météorologie Nationale, 1956.

Bonne soirée

Fred

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Posté(e)
Ban de Laveline alt 420 m

Suite à la /topic/79207-suivi-des-neves-saison-2012-dans-le-massif-central/page__st__60#entry1876910'>discussion sur les névés je poursuis ici quelques pistes de recherches sur les avalanches meurtrières dans le Massif central.

Il est très difficile de tirer des conclusions des quelques observations déjà faites (sans compter qu'il faudrait, comme il se doit, comparer avec les autres massifs).

Pour la montagne ardéchoise j'avais donné quelques infos sur skipass :

http://www.skipass.c...00.html#2408247 (et suivants)

Si vous voulez que je regarde un coin précis, n'hésitez pas à demander.

Très bien ce que tu fais.

J'effectue les mêmes recherches historiques de terrain sur les phénomènes météo dans le Massif Vosgien.

La méthode est la même. Ça tient presque de l’enquête policière.

Voici, juste un petit fait d"hiver" survenu dans un massif de faible altitude aux marges du plateau des 1000 étangs (Vosges Haut Saônoises).

Ceci pour montrer que bien des accidents étaient consécutifs à des épisodes neigeux particuliers.

Sans entrer dans les détails: alors que l'on ne parlait pas encore de nivologie à cette époque, le narrateur décrit décrit parfaitement bien l'évolution de la neige en quelques jours, la formation de corniches et de plaque, puis le départ spontané en pleine nuit d'une avalanche.

A moins de 1000 m d'altitude, cela semble surréaliste, et pourtant j'ai découvert d'autres destructions de fermes dans des conditions semblables.

On était encore en plein PAG.

Dans la nuit du 10 au 11 février 1784, une avalanche terrible de neige vint fondre sur les deux maisons du bas du Fiadin, (commune de Fresse en Haute Saône), habitées alors par les familles Simonot. Cette avalanche renversa tout sur son passage, écrasa voitures, murailles, gens et bestiaux. Cinq personnes y trouvèrent la mort, tandis que deux autres purent être retirées vivantes après une nuit et une demi-journée de travaux de déblaiement.

Dans Dialogues Transvosgiens N°16/2001

10e Rencontre d'Histoire des Hautes Vosges

Alors, bonne recherche.

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Posté(e)
St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende

Oui Fred le hameau de la Veyssière est effectivement "célèbre" par le décès des deux sœurs institutrices dans la tourmente en janvier 1941.

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Oui ces recherches peuvent sembler longues quand on en n'a pas l'habitude (parcourir ce registre de Saint-Anthème m'a pris une bonne heure... avec la version papier il y en a pour 15 minutes).

Après je suis tributaire, pour réponses rapides,des ressources en ligne.... pour l'Ardèche on a de la chance : les très nombreuses avalanches trouvées dans ce département sont certes dues à la topographie et au peuplement mais sans documentation pas de surreprésentation. Je le redis : il ne faut avoir aucun a priori (lieu, altitude, pente, ...)

La Lozère c'est le désert numérique whistling.gif La recherche s'annonce difficile mais à n'en point douter on a aussi eu des avalanches dans les secteur de tchastelnou ;-) )

Le plus spectaculaire est les maisons / hameaux entiers emportés mais on a aussi des personnes à pied déclenchant les coulées ou au mauvais endroit au mauvais moment.

Dans le Cantal, à Paulhac, histoire tragique, dans un style très 19ème, d'un petit groupe (l'hiver / le printemps dans nos montagnes on ne se déplaçait jamais seuls... et dans nos pays rudes on ne peut pas survivre sans solidarité) :

La commune de Paulhac (Cantal) vient d'être le théâtre d'un déplorable événement. Le 31 janvier, trois jeunes gens de Cibial, les deux fils et le vacher de M. Rodier, percepteur, se rendaient de grand matin au domaine de Clergial pour soigner une vacherie, lorsqu'à peu de distance de leur destination, et pendant qu'ils longeaient la côte, l'un d'eux s'écria : « Je sens la neige faiblir sous mes pieds; marchons vite. » A peine eut-il prononcé ces mots qu'une avalanche de neige se détacha du sommet de la montagne et entraîna ces trois malheureux dans sa course. Le vacher roule jusqu'au fond delà côte, à travers les monceaux de neige et les touffes d'arbres, sur des rochers et dans des ravins; son corps est couvert de contusions, mais aucune ne paraît mortelle et l'on espère pour ses jours. Pierre Rodier est entraîné à dix mètres plus bas; sa cuisse droite est brisée en trois endroits, et cependant il se traîne péniblement et fait d'inutiles efforts pour apporter du secours à son frère Vincent qui, moins heureux que lui, est demeuré complètement enseveli sous la neige. La nouvelle de ce malheureux événement, bientôt répandue, porte la désolation dans la famille Rodier. La foule accourt vers l'endroit où s'est accomplie cette épouvantable scène, et dix hommes transportent dans la maison paternelle le malheureux Pierre Rodier, qui ne donne que quelques signes de vie. Ce premier devoir rempli, les habitants des villages voisins, accourus en foule, se dirigent de nouveau vers la côte pour secourir Vincent Rodier. Mais la nuit qui s'avance et une affreuse tourmente paralysent leur zèle et leurs efforts, et les contraignent à renvoyer au lendemain leurs recherches. M. le docteur Sagette, qu'on avait mandé, ne tarda pas à se trouver sur les lieux, et l'appareil destiné à Pierre Rodier fut immédiatement préparé. Pierre Rodier était calme ; on entendait craquer ses os, et il demeurait impassible sans faire entendre une plainte et supportant avec un rare sang-froid les tortures de l'opération. Au milieu de ses horribles souffrances, il vit son père, pauvre vieillard aux cheveux blancs, qui venait pleurer sur son lit de douleur, et lui dit d'une voix ferme : « Ce n'est pas ici votre place vos larmes me font mal. D'autres soutiendront mon courage et me porteront secours. » Enfin le jour parut. Les travailleurs et M. le maire de Paulhac, qui s'étaient empressés de se transporter à l'endroit où l'on présumait que Vincent Rodier avait été enseveli sous les neiges, se mirent à l'œuvre, et dans peu d'instants on put compter plus de 200 personnes occupées à ce pénible labeur et fouillant jusqu'à une profondeur de deux mètres sur une côte rapide qui occupe une assez grande surface. Leurs recherches n'avaient amené aucun résultat, et déjà l'on désespérait de découvrir le corps de la malheureuse victime, lorsque la présence du chapeau vint ranimer le zèle et imprimer aux travaux une activité nouvelle. Tout à coup le manteau de Vincent Rodier apparaît aux regards; chacun frissonne. Encore un instant, et le corps de la victime est découvert ; il était enseveli sous une couche de deux mètres de neige, la tête en bas et les jambes brisées, appuyé sur les mains, comme si le malheureux avait voulu se retenir. Les membres étaient souples, et cependant il s'était écoulé trente-six heures. Il y eut alors un moment d'un douloureux silence; les travailleurs, divisés par cinq, s'étaient groupés et avaient formé un cercle autour du cadavre; la consternation était peinte sur tous les visages et là douleur se lisait sur tous les fronts. Puis chacun reprit tristement le chemin de son village ; seulement quelques-uns, restèrent pour remplir un pieux devoir et transporter Vincent Rodier dans la maison paternelle, où l'arrivée de ce convoi fut encore suivie d'une scène déchirante.

Lien : http://collections.b...20610/ISSUE_PDF (page 3)Acte de décès de Vincent Roudié : AD15 - 5 Mi 269/3 - 1827-1857 (vue 200 / 387)

Edit : topographie des lieux : http://www.geoportail.gouv.fr/accueil?c=2.8728773049688137,45.010333794694176&z=0.0000572767607334368&l=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.3D$GEOPORTAIL:OGC:WMTS@aggregate(1)&permalink=yes

N'hésitez pas à poser des questions : lieux précis, développement de certains messages (assez souvent cryptiques)

PS pour rvbo : dans le registre consulté j'avais noté un Bo ;-) du Bo(st) professeur de latin mort en Corrèze [je t'envoie le lien en PJ pour la famille]

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Il serait. bon également que je parle du terme avalanche, son origine et sa sémantique.

En Lozère, lavença (graphie normalisée) / labencho, lavencha, lebencho (escolo gabalo) n'a que le sens de schiste [glosé "pierre qui se délite, schiste. Pierre plate obtenue par délitage d'un bloc plus important" par le Dictionnaire occitan-français, dialecte gévaudanais]. Sur les cartes IGN, on a une unique mention... semblant très logiquement s'appliquer au monde minéral : les Lavanches à Chasseradès (Géoportail).

Voici le texte de CAMPROUX sur le sens de ravin en Gévaudan (en toponymie c'est le couloir qui permet de repérer les lieux d'avalanches) :

http://dl.free.fr/qeJycs2BB

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Pour apporter de l'eau à ton moulin, le massif du Cantal est assez souvent le théatre d'avalanches meurtrières, mais je n'ai pas sous la main la liste de tous les évènements;

Mais je me souviens de l'avalanche du Lioran le 8 déc 2005 et il y a un an ou deux, une avalanche au dessus de Dienne qui avait aussi fait une victime.

Quant à ton récit de Paulhac, il date de fin janvier 1842.

Dans mes archives, je retrouve en 1795, une autre avalanche dans le secteur de Vic en Carladez (aujourd'hui appelé Vic sur Cère), une avanalanche emporta une étable avec 4 personnes et 40 bêtes; seule une personne s'en est sortie.

En 1845, une avalanche détruisit 3 maisons au dessus de Cheylade (mais j'ignore s'il y avait eu des victimes).

Bonne soirée

Laurent

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Pour apporter de l'eau à ton moulin, le massif du Cantal est assez souvent le théatre d'avalanches meurtrières, mais je n'ai pas sous la main la liste de tous les évènements;

Mais je me souviens de l'avalanche du Lioran le 8 déc 2005 et il y a un an ou deux, une avalanche au dessus de Dienne qui avait aussi fait une victime.

Quant à ton récit de Paulhac, il date de fin janvier 1842.

Dans mes archives, je retrouve en 1795, une autre avalanche dans le secteur de Vic en Carladez (aujourd'hui appelé Vic sur Cère), une avanalanche emporta une étable avec 4 personnes et 40 bêtes; seule une personne s'en est sortie.

En 1845, une avalanche détruisit 3 maisons au dessus de Cheylade (mais j'ignore s'il y avait eu des victimes).

Bonne soirée

Laurent

Merci Laurent. Je les ai déjà en stock ainsi que d'autres cantalouses : celle de Vic (ou plus précisément Trielle à Thiézac) n'est pas de 1795... c'est celle rapportée par LEGRAND d'AUSSY.
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Brassac les Mines (sud 63) 405m sur les bords de l'Allier

Voici le texte de CAMPROUX sur le sens de ravin en Gévaudan (en toponymie c'est le couloir qui permet de repérer les lieux d'avalanches) :

http://dl.free.fr/qeJycs2BB

Merci pour toutes ces infos.

Ce dernier lien ne m'envoie pas sur le document (mais sur une page free). confused1.gif

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Salut,

Bravo à tous pour ces recherches passionnantes et très documentées, comme quoi notre massif de "montagnes à vache" est plus dangereux qu'il n'y parait, et pas seulement sur secteurs les plus élevés !

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Merci pour toutes ces infos.

Ce dernier lien ne m'envoie pas sur le document (mais sur une page free). confused1.gif

Les services d'échange de fichiers sont toujours autant rebutant... pub et maintenant il faut saisir un code.

Tu trouveras ce texte de CAMPROUX ici.

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Salut,

Bravo à tous pour ces recherches passionnantes et très documentées, comme quoi notre massif de "montagnes à vache" est plus dangereux qu'il n'y parait, et pas seulement sur secteurs les plus élevés !

Un petit mot pour faire le point : l'objectif de cette discussion est de vous donner les moyens (=pistes) pour chercher ce type d'évènement. Aussi j'essaie d'aborder différents points et différentes sources. Ce qui ne m'empêchera pas de faire des recensements locaux plus poussés à partir de la documentation à ma disposition.

Pour reprendre quelques messages ci-dessus qui pouvaient sembler hors-sujet :

1. Etat-civil (depuis la Révolution), normalement le lieu de décès doit être indiqué. Dans le cas de Saint-Anthème, je montrais qu'on peut rapidement cibler dans les actes la partie "décédé(e) en sa maison / la maison de" (ailleurs ou à d'autres périodes la formulation peut changer -domicile pour maison, ....). Cela a des limites nous l'avons vu mais permet d'avancer très vite.

Comme de nos jours en cas d'accident en extérieur, la constation du décès a rarement lieu sur place... à l'hôpital aujourd'hui à la maison le plus souvent à cette époque. Mais quelqu'un qui est retrouvé mort longtemps après sa disparition (à la fonte des neiges par exemple) sera immanquablement donné comme tel.

Dans l'échantillon que j'ai donné il n'y avait pas d'inconnu : c'est les actes de décès les plus intéressants car les constations faites peuvent servir à l'enquête. Les actes d'Etat-civil étant bien formatés la lecture en est souvent sèche : il y a peu de place pour l'anecdotique (moins que ce que les curés nous pondaient sous l'Ancien régime). Exemple d'un inconnu sur mon versant semblant venir de Saint-Anthème justement (la forme des habillemens de cet homme quoique d'ailleurs inconnu aux assistants faisoit présumer qu'il etoit de St Anthelme ou des environs):

http://img40.imageshack.us/img40/8158/729q.png

http://img401.imageshack.us/img401/3128/730d.png

http://img846.imageshack.us/img846/3817/731m.png

AD42 - Saint-Bonnet-le-Courreau - Décès - 3NUMEC2/1MIEC206X4 - De 1800 à 1806 - vue 39-40 / 97 [c'est un "suicide" mais cela nous renseigne également à quelle date la loge a reçu une visite au printemps : 15 mai à peu près à la même période que du temps de mes grands-parents]

J'ai été un peu surpris dans mes sondages d'autres régions du faible nombre d'inconnus : les gens semblaient quand même bien se connaître entre les versants (Les Estables - Borée, ...). Je ne parle pas des voyageurs ou de gens découverts munis de passeports / papiers permettant leur identification... un exemple en Margeride au Mont-Mouchet :

Pinols. — Un cadavre. — Un jeune homme de la ferme de Montmouchet près Pinols, a découvert, dans une congère presque au sommet de la montagne, le cadavre d'une jeune femme.

Cette femme qui était inconnue aux habitants du pays avait dit, le 18 mars dernier, être des environs de Paris.

Tout porte à croire qu'elle fut surprise par la tourmente sur la Margeride, et qu'accablée de fatigue, elle s'assit sur la neige pour ne plus se relever.

Lien : http://www.memoireetactualite.org/presse/42STEPHANOIS/PDF/1889/42STEPHANOIS-18890511-P-0003.pdfActe de décès (sur Nozeyrolles, actuellement Auvers) : http://img850.imageshack.us/img850/3371/732r.png

Pour remettre dans le contexte, infos sur cet hiver en Margeride (lozérienne dans l'article) :

Dans ce département, l'hiver 1888-89 restera célèbre par la persistance et l'abondance de la neige. Dans certains villages, entre autre dans celui de Saint-Paul-le-Froid, sur la Margeride, la neige s'élevait au niveau des toits. Les habitants avaient peu à peu fait, sur leurs portes des plans inclinés qui leur permettaient de sortir et de recevoir de la lumière et de l'air. Lorsqu'ils étaient dehors ils n'apercevaient que les cheminées de leurs maisons.

Dans une autre commune, La Panouse, on avait creusé a deux mètres cinquante de profondeur pour arriver à la boîte aux lettres; chaque jour le facteur descendait dans ce trou pour ouvrir la porte de la boîte.

Lien : http://www.memoireetactualite.org/presse/42STEPHANOIS/PDF/1889/42STEPHANOIS-18890422-P-0002.pdfEncore une digression ??? non c'est pour montrer un service qui avait énormément d'importance les siècles passés : le service postal... la raison pour laquelle les routes devaient rester ouvertes (voire partie infrastructures).

2. Je ferais une partie sur la découverte d'avalanche dans les registres paroissiaux. Les curés sont généralement plus diserts mais en parallèle des mentions de l'Etat civil on peut trier rapidement les actes de sépultures. On devait s'assurer que le défunt était bien muni de tous ses sacrements aussi on trouve dans les actes des mentions :

- "décédé(e) après avoir reçu les sacrements" + "extrême onction" ou "ondoyé(e)" pour les enfants (on peut passer son chemin... pas mort sur le coup emporté par une avalanche)

- "muni(e) de tous les sacrements" (pas forcément béni par le curé juste avant sa mort)

- et les morts "subites" sans sacrement (là c'est déjà plus prometteur pour trouver des morts sur le coup d'avalanches)

...

3. structures (maisons) et infrastructures (routes notamment)

A chaque fois qu'une catastrophe touche des gens, outre la solidarité villageoise, peuvent se mettre en place des mécanismes d'aide financière : autorités religieuses (ex : évêché) / structures étatiques (ex : commune qui alloue des fonds -délibérations du conseil municipal) / assurances / ... Autant de sources pour identifier les avalanches. Dans l'autre sens les fréquents aléas climatiques peuvent exacerber le sentiment d'imposition trop lourde : on en a maint exemples dans les cahiers de doléances.

Autre source dans ce domaine : la jurisprudence. Tout comme EF5 de Montville en 1845 aura conduit les assureurs à inclure les dégâts occasionnés par les tornades dans les assurances contre l'incendie et le feu du ciel (Rouen, 17/02/1846 ; lien), on retrouve nos avalanches du Massif central dans la Dalloz : http://books.google.fr/books?id=LPdBAAAAYAAJ&pg=PA300

Les infrastructures sont d'une grande importance et souvent sous la tutelle de l'Etat / du Roi. Les délibérations des conseils généraux fourmillent de demandes de maires : portions de routes trop soumises aux congères ou coulées, manque de moyens humains ou matériel pour tenir la route ouverte, ... Du côté technique, très tôt ces points on été abordés : reboisement des montagne, paravalanches, ... Voir notamment les /topic/72310-recherche-livre-episodes-mediterraneens/'>Annales des Ponts-et-Chaussées.

4. Linguistique et Onomastique

Pourquoi aborder ce thème ? D'une part il faut savoir quoi chercher : par exemple sur une recherche de tornade, on serait vite déçu si on cherchait ce vocable qui n'a réellement émergé qu'au 20ème siècle. Auparavant on parlait plus volontiers de trombe (au passage un cas de plus pour le très probable outbreak du 29 mai 1809 : http://www.memoireetactualite.org/presse/01JOURNALAIN/PDF/1809/01JOURNALAIN-18090614-P-0003.pdf )

Avalanche est quant à lui rentré assez tôt dans la langue française bien que n'étant pas une forme indigène. Ne pas s'étonner donc de trouver dans les textes les plus anciens les avalanches sous leur nom local. [Névé est un terme récent en langue française et comme beaucoup d'expressions de glaciologie a été introduit via le dialecte par AGASSIZ]

Côté sémantique comme cela a été rapporté plusieurs fois : l'avalanche (physique) peut être de neige... mais aussi un glissement de terrain. [sur l'échelle, dans les patois alpins, on parle tout à fait normalement des lavanches tombées du toit.]

J'abordais la toponymie et la prudence d'interprétation à avoir. Sur les Alpes françaises voir BESSAT-GERMI, Les noms du paysage alpin (volume I). Comme cela a été dit avalanche n'est pas un terme dialectal usé en France aussi si l'on voit ces noms sur les cartes (20 cas dans la BD TOPO) c'est soit une création moderne (cas le plus fréquent), soit une traduction en français. La lavanche n'a pas le même sens de partout : on en trouve aussi dans les Terres froides (couloir propices aux glissement de terrain)... en Ardèche comme en Lozère je signalais un autre sens (en contrepoids de http://gallica.bnf.fr/RequestDigitalElement?O=NUMM-37768&E=PDF&Deb=108&Fin=109&Param=I ).

Le texte de CAMPROUX servait à montrer les réalités socio-culturelles imposées par la topographie. Les enquêteurs des atlas linguistiques ont souvent été confrontés à ce problème : par exemple des habitants de plaine n'ayant pas de terme ou de mot spécifique pour désigner une congère. Pages du GPSR sur le terme avalanche (et carte des localités enquêtées) :

http://img18.imageshack.us/img18/3977/gpsravalanche01.jpg

http://img840.imageshack.us/img840/5108/gpsravalanche02.jpg

http://img585.imageshack.us/img585/4718/gpsrlocalites.jpg

Je reviendrai sur ces pages mais l'interprétation des données est un travail aussi long que leur collecte.

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Posté(e)
Mont-Dore - 1200 m et Saulzet-le-Froid - 1170 m

Bonjour à tous,

En ce qui concerne le Mont-Dore, dans un article de La Montagne de mars 2006 on recense les accidents mortels depuis 1945:

- Pendant la guerre de 1939-45, une personne ensevelie par une avalanche sous le Puy de Cacadogne

- 1972 : deux employés municipaux décédés dans la cabane du téléski du Puy Ferrand suite au déclenchement préventif sous le Sancy.

- 1973: deux personnes décédées au Val d'Enfer

- 2001: un surfeur est enseveli par une coulée de neige.

Ici il s'agit donc d'accidents associés à la pratique des loisirs contrairement aux cas cités ci-dessus.

A +

Fred

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Posté(e)
Mont-Dore - 1200 m et Saulzet-le-Froid - 1170 m

Un petit mot pour faire le point : l'objectif de cette discussion est de vous donner les moyens (=pistes) pour chercher ce type d'évènement. Aussi j'essaie d'aborder différents points et différentes sources. Ce qui ne m'empêchera pas de faire des recensements locaux plus poussés à partir de la documentation à ma disposition.

Pour reprendre quelques messages ci-dessus qui pouvaient sembler hors-sujet :

1. Etat-civil (depuis la Révolution), normalement le lieu de décès doit être indiqué. Dans le cas de Saint-Anthème, je montrais qu'on peut rapidement cibler dans les actes la partie "décédé(e) en sa maison / la maison de" (ailleurs ou à d'autres périodes la formulation peut changer -domicile pour maison, ....). Cela a des limites nous l'avons vu mais permet d'avancer très vite.

Comme de nos jours en cas d'accident en extérieur, la constation du décès a rarement lieu sur place... à l'hôpital aujourd'hui à la maison le plus souvent à cette époque. Mais quelqu'un qui est retrouvé mort longtemps après sa disparition (à la fonte des neiges par exemple) sera immanquablement donné comme tel.

Dans l'échantillon que j'ai donné il n'y avait pas d'inconnu : c'est les actes de décès les plus intéressants car les constations faites peuvent servir à l'enquête. Les actes d'Etat-civil étant bien formatés la lecture en est souvent sèche : il y a peu de place pour l'anecdotique (moins que ce que les curés nous pondaient sous l'Ancien régime). Exemple d'un inconnu sur mon versant semblant venir de Saint-Anthème justement (la forme des habillemens de cet homme quoique d'ailleurs inconnu aux assistants faisoit présumer qu'il etoit de St Anthelme ou des environs):

http://img40.imagesh...0/8158/729q.png

http://img401.images...1/3128/730d.png

http://img846.images...6/3817/731m.png

AD42 - Saint-Bonnet-le-Courreau - Décès - 3NUMEC2/1MIEC206X4 - De 1800 à 1806 - vue 39-40 / 97 [c'est un "suicide" mais cela nous renseigne également à quelle date la loge a reçu une visite au printemps : 15 mai à peu près à la même période que du temps de mes grands-parents]

J'ai été un peu surpris dans mes sondages d'autres régions du faible nombre d'inconnus : les gens semblaient quand même bien se connaître entre les versants (Les Estables - Borée, ...). Je ne parle pas des voyageurs ou de gens découverts munis de passeports / papiers permettant leur identification... un exemple en Margeride au Mont-Mouchet :

Lien : http://www.memoireet...0511-P-0003.pdf

Acte de décès (sur Nozeyrolles, actuellement Auvers) : http://img850.images...0/3371/732r.png

Pour remettre dans le contexte, infos sur cet hiver en Margeride (lozérienne dans l'article) :

Lien : http://www.memoireet...0422-P-0002.pdf

Encore une digression ??? non c'est pour montrer un service qui avait énormément d'importance les siècles passés : le service postal... la raison pour laquelle les routes devaient rester ouvertes (voire partie infrastructures).

2. Je ferais une partie sur la découverte d'avalanche dans les registres paroissiaux. Les curés sont généralement plus diserts mais en parallèle des mentions de l'Etat civil on peut trier rapidement les actes de sépultures. On devait s'assurer que le défunt était bien muni de tous ses sacrements aussi on trouve dans les actes des mentions :

- "décédé(e) après avoir reçu les sacrements" + "extrême onction" ou "ondoyé(e)" pour les enfants (on peut passer son chemin... pas mort sur le coup emporté par une avalanche)

- "muni(e) de tous les sacrements" (pas forcément béni par le curé juste avant sa mort)

- et les morts "subites" sans sacrement (là c'est déjà plus prometteur pour trouver des morts sur le coup d'avalanches)

...

3. structures (maisons) et infrastructures (routes notamment)

A chaque fois qu'une catastrophe touche des gens, outre la solidarité villageoise, peuvent se mettre en place des mécanismes d'aide financière : autorités religieuses (ex : évêché) / structures étatiques (ex : commune qui alloue des fonds -délibérations du conseil municipal) / assurances / ... Autant de sources pour identifier les avalanches. Dans l'autre sens les fréquents aléas climatiques peuvent exacerber le sentiment d'imposition trop lourde : on en a maint exemples dans les cahiers de doléances.

Autre source dans ce domaine : la jurisprudence. Tout comme EF5 de Montville en 1845 aura conduit les assureurs à inclure les dégâts occasionnés par les tornades dans les assurances contre l'incendie et le feu du ciel (Rouen, 17/02/1846 ; lien), on retrouve nos avalanches du Massif central dans la Dalloz : http://books.google....AAYAAJ&pg=PA300

Les infrastructures sont d'une grande importance et souvent sous la tutelle de l'Etat / du Roi. Les délibérations des conseils généraux fourmillent de demandes de maires : portions de routes trop soumises aux congères ou coulées, manque de moyens humains ou matériel pour tenir la route ouverte, ... Du côté technique, très tôt ces points on été abordés : reboisement des montagne, paravalanches, ... Voir notamment les /topic/72310-recherche-livre-episodes-mediterraneens/'>Annales des Ponts-et-Chaussées.

4. Linguistique et Onomastique

Pourquoi aborder ce thème ? D'une part il faut savoir quoi chercher : par exemple sur une recherche de tornade, on serait vite déçu si on cherchait ce vocable qui n'a réellement émergé qu'au 20ème siècle. Auparavant on parlait plus volontiers de trombe (au passage un cas de plus pour le très probable outbreak du 29 mai 1809 : http://www.memoireet...0614-P-0003.pdf )

Avalanche est quant à lui rentré assez tôt dans la langue française bien que n'étant pas une forme indigène. Ne pas s'étonner donc de trouver dans les textes les plus anciens les avalanches sous leur nom local. [Névé est un terme récent en langue française et comme beaucoup d'expressions de glaciologie a été introduit via le dialecte par AGASSIZ]

Côté sémantique comme cela a été rapporté plusieurs fois : l'avalanche (physique) peut être de neige... mais aussi un glissement de terrain. [sur l'échelle, dans les patois alpins, on parle tout à fait normalement des lavanches tombées du toit.]

J'abordais la toponymie et la prudence d'interprétation à avoir. Sur les Alpes françaises voir BESSAT-GERMI, Les noms du paysage alpin (volume I). Comme cela a été dit avalanche n'est pas un terme dialectal usé en France aussi si l'on voit ces noms sur les cartes (20 cas dans la BD TOPO) c'est soit une création moderne (cas le plus fréquent), soit une traduction en français. La lavanche n'a pas le même sens de partout : on en trouve aussi dans les Terres froides (couloir propices aux glissement de terrain)... en Ardèche comme en Lozère je signalais un autre sens (en contrepoids de http://gallica.bnf.f...Fin=109&Param=I ).

Le texte de CAMPROUX servait à montrer les réalités socio-culturelles imposées par la topographie. Les enquêteurs des atlas linguistiques ont souvent été confrontés à ce problème : par exemple des habitants de plaine n'ayant pas de terme ou de mot spécifique pour désigner une congère. Pages du GPSR sur le terme avalanche (et carte des localités enquêtées) :

http://img18.imagesh...avalanche01.jpg

http://img840.images...avalanche02.jpg

http://img585.images...srlocalites.jpg

Je reviendrai sur ces pages mais l'interprétation des données est un travail aussi long que leur collecte.

Merci Thindik pour ce travail et pour les liens vers le Stéphanois (je m'intéresse davantage aux tourmentes...)

Bonne soirée

Fred

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Posté(e)
Remiremont - Porte des Hautes Vosges (400 m)

Bon, je n'apporterai pas d'eau à la lavanche, mais je tiens à vous faire connaître mon plaisir à suivre ce topic ainsi que ceux du Massif Central en général default_flowers.gif

Merci pour toutes ces infos passionnantes default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

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Merci Thindik pour ce travail et pour les liens vers le Stéphanois (je m'intéresse davantage aux tourmentes...)

Bonne soirée

Fred

Merci Fred. Les mêmes sources peuvent être utilisées pour les décès (trop fréquents) dans les tourmentes. Ex avec un petit massif, les Monts de la Madeleine : demande par le CG d'une gratification et de la Médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement pour François VALLAS, cantonnier (il ne faudrait pas les oublier ceux là). Là-haut il n'y avait à l'année que le cantonnier (à Pierre Belle) et le garde forestier (maison forestière de l'Assise), et leurs familles.

Fred, tu peux joindre par MP pour les tourmentes et autres contraintes hivernales.

Pour valence42, deux décès à la Tourette ou proximité immédiate :

1.

article de journal : http://www.memoireetactualite.org/presse/42STEPHANOIS/PDF/1889/42STEPHANOIS-18890226-P-0003.pdf

acte de décès : http://img513.imageshack.us/img513/1922/095u.png

2.

article de journal : http://www.memoireetactualite.org/presse/42STEPHANOIS/PDF/1893/42STEPHANOIS-18930127-P-0003.pdf (beaucoup de morts à cause de la neige -et du froid- cet hiver là)

acte de décès : http://img837.imageshack.us/img837/3052/096x.png

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