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Avalanches meurtrières dans le Massif central


Thundik81
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Encore un message de synthèse avant de pouvoir ce WE, je l'espère, rentrer dans le vif du sujet.

Aujourd'hui je parlerai de l'exposition au risque d'avalanche, exposition des hommes et celle des infrastructures.

Je me vais m'appuyer sur ce qu'on observe sur nos grands massifs avalancheux : les Alpes, les Pyrénées et la Corse.

[pour chaque catégorie j'ai trouvé des avalanches mortelles]

Exposition temporaire avec le déplacement des hommes dans des zones à risque :

- pour les voyages (commerce et famille)

- pour la chasse (chamois et marmotte dans les Alpes)

- pour le commerce de la neige

- pour les cristaux (mais dans le Massif central la géologie ne joue pas en notre faveur)

- pour l'importance stratégique (l'armée, chasseurs à pied puis alpin -photo de mon grand-père stationné à Barcelonnette)

- et plus récemment pour les sports d'hiver.

Exposition permanente :

- maisons

- infrastructures

Sur ce dernier point, je vais quand même donner quelques nouvelles du Massif central, en me basant sur une seule source : les délibérations du Conseil Général du Puy-de-Dôme numérisées sur Gallica (lien).

Pas de cas d'avalanche (on a quand des couvertures qui s'écroulent sous le poids de la neige) mais vous y trouverez conséquemment à la neige en montagne :

- difficulté de garder ouverte certaines routes (et faut-il garantir l'ouverture hivernale de tous les cols)

- construction de nouvelles routes moins exposées

- dotation de moyens de défense (pare-neige de différents types -barrières, plantation)

- construction de baraque de cantonnier aux cols et zones dangereuses isolées (voir le cas de la Croix-Morand, où le dicton moderne veut qu'à la Croix-Morand, il lui faut un homme tous les ans : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5836626x/f148.image , http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5839021q/f104.image ; http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58389270/f60.image et pages suivantes)

La Croix-Morand et ses substituts possibles sont souvent évoqués voir par exemple lors de l'installation des lignes téléphoniques : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5839021q/f80.image (et suivantes)

[c'est un CG dont tout est une histoire de coût pour la recherche des meilleures solutions tout en garantissant le service public]

De mémoire lointaine (et très vague) une avalanche coupant régulièrement une route était signalée dans le Cézallier.

Dans les délibérations du CG15 par contre sont mentionnées quelques avalanches précises :

- sous le Puy-Mary emportant 3 points http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55621084/f149.image

- un cas d'archives 'avalanche meurtrière http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5548810x/f338.image

Voici l'archive en question et la carte IGN (nous sommes juste sous le col de la Fageolle à 1000m et moins pour le lieu de l'accident) :

107wh.th.png108g.th.png

Géoportail

Le curé détaille bien pour notre plus grand plaisir... à la page précédente on trouve un cas fréquent : gel trop profond pour permettre l'enterrement (capture d'écran). Dans certains secteurs hauts du Massif central, il n'était pas rare que les enterrements n'aient pas lieu juste après le décès mais une fois le beau temps revenu (différentes pratiques suivant les lieux ; vu/entendu des cas en Margeride, plateau altiligérien, Monts du Forez).

PS : ce n'est pas le thème de la discussion mais on rencontre beaucoup de cas de chutes de neige suivies de pluie ou hausse de température qui sont "incriminées" dans des glissements de terrain.

Ex à la Bourboule :

http://www.memoireetactualite.org/presse/42LEREPUBLIC/PDF/1876/42LEREPUBLIC-18760316-P-0002.pdf

http://www.memoireetactualite.org/presse/42LEREPUBLIC/PDF/1876/42LEREPUBLIC-18760316-P-0003.pdf

http://img802.imageshack.us/img802/1529/097i.png

http://img217.imageshack.us/img217/405/098q.png

PPS pour Ffred : encore plsu près, au Mont-Dore tu trouveras ça :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5848305m/f37.image (et suivante)

http://img607.imageshack.us/img607/7382/allonville.jpg (une des passerelles visible sur cette CP trouvée sur eBay)

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Témoignage d'une avalanche meurtrière en Lozère en 1857, commune de Saint-Bauzile sur les flancs du Causse de Sauveterre. Difficile à imaginer aujourd'hui sur ces versants couverts de pins centen

Cela me dit quelque chose... Sinon dans l'État civil : https://imagizer.imageshack.com/img924/5285/s8UwnP.jpg

@Vincent_L : pas le temps, juste un point de départ : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t53548141n/f2.image https://archives.lozere.fr/ark:/24967/vta24ff50b9f92b272e/daogrp/0/2

Images postées

Posté(e)
Mont-Dore - 1200 m et Saulzet-le-Froid - 1170 m

Sur ce dernier point, je vais quand même donner quelques nouvelles du Massif central, en me basant sur une seule source : les délibérations du Conseil Général du Puy-de-Dôme numérisées sur Gallica (lien).

Pas de cas d'avalanche (on a quand des couvertures qui s'écroulent sous le poids de la neige) mais vous y trouverez conséquemment à la neige en montagne :

- difficulté de garder ouverte certaines routes (et faut-il garantir l'ouverture hivernale de tous les cols)

- construction de nouvelles routes moins exposées

- dotation de moyens de défense (pare-neige de différents types -barrières, plantation)

- construction de baraque de cantonnier aux cols et zones dangereuses isolées (voir le cas de la Croix-Morand, où le dicton moderne veut qu'à la Croix-Morand, il lui faut un homme tous les ans : http://gallica.bnf.f...626x/f148.image , http://gallica.bnf.f...021q/f104.image ; http://gallica.bnf.f...89270/f60.image et pages suivantes)

La Croix-Morand et ses substituts possibles sont souvent évoqués voir par exemple lors de l'installation des lignes téléphoniques : http://gallica.bnf.f...9021q/f80.image (et suivantes)

[c'est un CG dont tout est une histoire de coût pour la recherche des meilleures solutions tout en garantissant le service public]

Le buron du col de la Croix Morand a été repris depuis quelques mois par un couple d'aubergistes originaire de Dordogne, ils ont vraiment le sens de l'accueil (ce qui manque malheureusement à nombre de prestataires touristiques en Auvergne !), et j'invite tous ceux qui passent dans le secteur à s'arrêter pour manger une gauffre ou autre... Fini les peaux de vaches et les souvenirs d'un goût souvent douteux exposés par les anciens propriétaires. Les nouveaux propriétaires ont déjà pensé à remettre la cloche qui a disparu de son support. Ils connaissent évidemment l'histoire de la maison et le proverbe que tu évoques, mais le site leur plait bien, et cette idée de recueillir les voyageurs égarés aussi. Remarque: on lit sur le document du CG 63 une altitude de 1330 m pour la construction de la maison de cantonnier, alors qu'au col on se situe à 1400 m.

La baraque entre Brion et La Godivelle doit correspondre à la maison des tourbières. Quant à celle du col de la Chaumoune, je n'ai jamais fait trop attention, mais une auberge est aujourd'hui localisée au col, est-ce l'ancienne baraque de cantonnier ? Sans doute.

Bonne soirée

Fred

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Posté(e)
Mont-Dore - 1200 m et Saulzet-le-Froid - 1170 m

PS : ce n'est pas le thème de la discussion mais on rencontre beaucoup de cas de chutes de neige suivies de pluie ou hausse de température qui sont "incriminées" dans des glissements de terrain.

Ex à la Bourboule :

http://www.memoireet...0316-P-0002.pdf

http://www.memoireet...0316-P-0003.pdf

http://img802.images...2/1529/097i.png

http://img217.images...17/405/098q.png

PPS pour Ffred : encore plsu près, au Mont-Dore tu trouveras ça :

http://gallica.bnf.f...8305m/f37.image (et suivante)

http://img607.images.../allonville.jpg (une des passerelles visible sur cette CP trouvée sur eBay)

En fait, les grosses avalanches et les coulées de boue se produisent très souvent dans ces conditions: chutes de neige abondantes suivies d'un redoux et de pluies. C'est le cas des événements récents de la coulée de boue de janvier 2004 dans le secteur des Egravats et des avalanches de mars 2006 dans le massif des Monts Dore.

A +

Fred

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Posté(e)
915m d'alt. Un hameau de Ruynes-en-Margeride (Cantal)

Je n'ai pas eu le temps ce WE... enfin juste pu réfléchir à la question.

Je vous proposerai des travaux pratiques un de ces jours.

Des travaux pratiques ? Eh, j'suis en vacances moi !scared.gif
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Des travaux pratiques ? Eh, j'suis en vacances moi !scared.gif

Des exemples concrets de recherche de traces d'avalanches, quoi !

Vincent avait demander l'Aigoual et j'ai choisi une source déjà utilisée pour les névés pour chercher d'éventuels couloirs : les photos aériennes de l'IGN. Ce n'est assurément pas le meilleurs endroit pour repérer les traces possibles d'avalanche mais qui ne tente rien n'a rien !

Désormais les photos aériennes se cherchent via Geoportail : aller sur lieu souhaité puis choisir en haut à droite Remonter dans le temps - les photographies aérienne - choisir une mission avec l'icône téléchargement et cliquer le rond orange voulu apparaissant sur la carte.

Remarques préliminaires :

1. la région est principalement composée de bois (reboisement pour amoindrir les dégâts des cévenols) et de landes (genêts) et il y a de la pente mais justement assez peu d'espace pour avoir une grande masse de neige mobilisable [les inventaires IFN 2007-2011 sont mis progressivement en ligne : http://www.ifn.fr/spip/spip.php?rubrique67 ].

2. les campagnes de photos aériennes n'ont pas lieu l'hiver mais ce n'est pas le souci principal (c'est sûr qu'on trouverait plus aisément de petites coulées sur des clichés hivernaux)

3. les photos aériennes montrent beaucoup de glissements de terrain... mais départ de plaques ou non on n'est jamais sûr à 100% (on observe aussi beaucoup les effet du ravinement... de bons pièges à neige également).

on se croirait sur la lune criblée d'impacts :

ignfpva1019740515c26400.th.jpg

4. sur les névés présents lors des différentes campagnes, on peut distinguer 2 régimes d'accumulation différents (vent dominant lors de la formation des congères).

15/05/1956 (cas unique de la série en libre accès avec accumulation sur les versants Nord)

ignfpva1019560515c24400.th.jpg

21/05/1965 (cas plus classique où mis à part les combes c'est le rebord Est qui ramasse le plus)

ignfpva1019650521c26400.th.jpg

Les ravinements sont fréquents, secteurs propices aux petites coulées et accumulation de neige :

ignfpva1019740515c26400.th.jpg

Intéressons-nous plutôt aux grosses coulées : la végétation et en particulier les arbres nous serons d'un grand secours (taille et espèce).

Je le dis tout de suite : je n'ai pas décelé de trace d'avalanche majeure dans l'abord immédiat de l'observatoire (j'ai regardé rapidement et ai pu passé à côté). Toutefois il y a une méprise possible pour les néophytes que l'on va analyser.

La photo couleur de 2001 montre sous la congère principale du massif une colonisation végétale nette :

ignfpva1020010519ca01s0.th.jpg

Dans quel contexte la partie haute de la ravine a été déboisé ?

Un cliché antérieur de 1956 nous apporte la réponse : exploitation forestière

ignfpva1019560515c24400.th.jpg

Entre nous la colonisation ne ressemble pas du tout à un couloir d'avalanche.

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L'observatoire de l'Aigoual a fait l'objet d'un petit reportage dans Echapées belles diffusé samedi passé (Replay : http://www.pluzz.fr/echappees-belles--2012-07-21-20h45.html ; sauvegarde : 40 Mo pour la partie Observatoire).

Ecir voulait en savoir plus sur le commerce de la neige : Xavier de Planhol a fait une très belle synthèse mondiale, L'eau de neige - Le tiède et le frais (Fayard, 1995). Tous les points intéressants y sont abordés et il y a des références.

Voir une de ses études de détail sur la Corse en ligne sur Persée : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/medit_0025-8296_1968_num_9_1_1262

Pour les Cévennes, il cite un article de 1930, Le monopole du trafic de la glace à rafraîchir en Languedoc (1659-1775) par P.-M BONDOIS (Annales du Midi, XLII, p. 245-256).

Après avoir signalé que la glace y a nettement prédominé, il dit :

L'usage de la neige a cependant été répandu dans la région méditerranéenne française. On trouve ça et là des puits à neige dans les Préalpes de Provence. Il y eut, surtout, deux grands centres de production : le Ventoux et la Montagne Noire.

C'est ainsi qu'en août 1724, 700 quintaux de neige du Ventoux furent portés à Nîmes et à Montpellier, villes qui possédaient pourtant sur place de nombreuses glacières (neuf à Montpellier), et à la même époque il était question d'en faire venir de l'Espérou dans les Cévennes méridionnales.

Remarque :

- pour le Ventoux les AD84 viennent d'être mises en ligne ce jour... j'aurais de quoi chercher en face de notre Massif central.

- sur les glacières près de Fred voir la page ludique de l'ENS Lyon sur les cheires du Puy de Côme (http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/img_sem/XML/db/planetterre/metadata/LOM-Img357-2011-06-27.xml )

- pour une fois qu'il y a une bonne maj du TLF sur la partie étymologie... suite à un article de JP CHAMBON sur cheire http://www.cnrtl.fr/etymologie/cheire

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Pour les recherches anciennes je disais que bien qu'avalanche soit un terme ancien dans la langue (déjà attesté dans Cotgrave 1611) d'autres formes dialectales bien de chez nous ont longtemps prédominées (lavanche/lavanche notamment). Ce n'est qu'au 19ème siècle qu'avalanche l'a emporté.

Deux exemples du 18ème siècle sur d'autres massifs :

1. les cahiers de doléances mentionnent assez souvent l'érosion et les bonnes terres qui descendent à chaque forte pluie mais les avalanches sont très rarement mentionnées (il me semble qu'il y a un cas soulignement l'isolement à cause de voies de communication obstruées).

Dans les Hautes-Pyrénées, à Arrens (Arrens-Marsous) nous avons la forme lavange dans le cahier de doléances (http://www.archivesenligne65.fr/collection/52-nbsp-cahier-de-doleances-plaintes-et-remontra/?n=39 )

111fvt.th.png

Localement une avalanche de neige se dit lit actuellement (ROLHFS 1977, §78).

2. nombreux morts dans le Jura, à Chézery, en 1717 (http://www.archives-numerisees.ain.fr/archives/recherche/etatcivil/n:88 )

112wp.th.png

Ici c'est lavanche qui est utilisé... terme français mais en dialecte la "lavinse" est un terrain rocheux, graveleux en pente raide (GPFP 5768 à Giron ; les Lavanches en toponymie sur Chézery)

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Posté(e)
Brassac les Mines (sud 63) 405m sur les bords de l'Allier

Merci pour l'ensemble de ces liens Mickael, (celui de INF que je découvre est intéressant notamment) et pour tes messages que j'épluche petit à petit.

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Merci pour l'ensemble de ces liens Mickael, (celui de INF que je découvre est intéressant notamment) et pour tes messages que j'épluche petit à petit.

Mes derniers messages étaient très parcellaires... beaucoup de notes / liens sont passés à la trappe. Par exemple pour chaque cas d'avalanche meurtrière, j'ai prévu un lien vers Géoportail pour se faire une idée de la topographie (cas jurassien, dont je n'ai donné que la 1ère page d'archives : Géoportail)
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  • 1 month later...

Je n'ai pas eu le temps de m'y repencher dessus.

Quelques travaux universitaires sur les avalanches de nos petits massifs :

Massif central http://geolab.univ-bpclermont.fr/armelle/Miscellaneous.htm

Vosges http://www.cresat.uha.fr/page-des-doctorants/florie-giacona/

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Posté(e)
Congénies en Vaunage; Gard; entre Nîmes et Sommières

Bonjour à tous

Je découvre ce passionnant sujet ; juste une précision pour l'Aigoual , je n'ai pas les dates mais il y a dejà eu d'importantes coulées sur la face sud entre l'observatoire et ce qui correspondrait à l'emplacement des deux mâts hertziens . Des phénomènes assez importants pour avoir endommagé la route en dessous et emporté les lignes . L'ancien et fameux chef de station Reboul raconte même ( je crois que c'est dans une des premières Gazette de Nîmes ) comment il faillit être emporté par l'une de ces coulées ... Donc , certain , celà est dejà arrivé , mais pas de victimes, juste des dégâts limités . Apres , face nord , celà a dejà pu se produire mais je ne sais pas . Par contre , en toute logique , c'est dans le creux de la "combe nord" ouverte à l'est que certains névés peuvent rester jusqu'en juin .

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  • 6 months later...
Posté(e)
Anglars St-Félix (12) - Col de Bonnecombe (48)

Bonjour,

désolé de déterrer le sujet mais je suis tombé sur un article paru sur le net il y a quelques jours où il cite le forum:

Avalanches historiques dans le Massif Central

12 mars 2013

Régis m’a apporté un article de journal relatif à la terrible avalanche qui s’est produite le 1er février 1845 à la Molière (Aurelle-Verlac), en Aveyron, sur l’Aubrac.

Détruisant 4 maisons, la coulée – un mélange de neige et de terre – causa la mort de 11 personnes.

Une avalanche importante et meurtrière dans le Massif central, s’agit-il là d’un drame exceptionnel ?

Des commentaires tout à fait intéressants, de Thundik81 en particulier, se trouvent sur ce forum d’Infoclimat et sur celui-ci de skipass, et apportent des éléments de réponse : les avalanches homicides ne sont pas rares dans l’histoire du Massif central.

De nombreux cas concernent la montagne ardéchoise.

J’ai notamment relevé les avalanches du 30 janvier 1842 (Courrier de la Drôme et de l’Ardèche, n° 16, 6 février 1842, p. 2 et 3).

L’une s’est produite à onze heure du soir au Cros-de-Géorand et a dévasté le mas de Chambe-le-Boux dans lequel se trouvait une femme avec ses deux enfants. Seul l’aîné, âgé de 10 ans, pourra être sauvé par une équipe de secours. Sa mère, Marie Rose Taulaigne, et son petit frère, Jean Pierre Augustin Roux, seront découvert écrasés sous les ruines de leur maison ainsi que le mentionnent les actes de décès (Cros-de-Géorand, Actes de l’état civil, Décès, 1842, n° 5 et n° 6).

Exactement au même moment mais dans le canton de Thueyts, une avalanche a détruit deux habitations à Astet. Une dizaine de personnes ont été ensevelies.

Astet, commune de la haute vallée de l’Ardèche que j’aime beaucoup et dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler quelques fois ici.

L’enneigement hivernal y est en général important (sur ce forum de Mayres, voir de belles photos prises au col de la Chavade).

Début février 1986, une avalanche spectaculaire a balayé la RN 102. On a mesuré plus de 2 à 3 m d’épaisseur de neige sur la chaussée, par endroits jusqu’à 7 m, l’avalanche faisant 300 m de long !

Il ne fait guère de doute que l’avalanche du 30 janvier 1842 se soit produite aussi dans les parages de la fameuse « côte de Mayres ».

A la lecture des informations fournies par 7 actes de décès (Mayres, Actes de l’état civil, Décès, 1842, n° 11 et n° 13 à n°18), je ne pense pas qu’il n’y ait eu qu’une seule coulée à Astet le 30 janvier 1842.

Un couple de quinquagénaires, François Chambon et Cécile Etienne, trouve la mort à 23 h dans sa maison située à Débard, près du Cros-de-Boutazon.

Au Cros-de-Boutazon – plutôt à Boutazon, en tenant compte de la configuration pentue du terrain ? – des proches immédiats des époux Jean Coin et Rose Mounier périssent sous les décombres de la demeure familiale. Isabeau, la mère de Jean, à 22 h. Quatre enfants de Jean et de Rose à 23 h : deux garçons adolescents, Jean et Joseph, ainsi qu’Elisabeth (9 ans) et Victoire (6 ans).

http://www.michelbessone.fr/avalanches-historiques-dans-le-massif-central/

  • Merci 1
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  • 1 year later...

Heureusement pas de décès mais intéressant pour les photos des secours !

Mise en ligne ce jour sur Gallica d'une série du journal Paris-soir.

Un numéro pouvant vous intéresser, celui du 27/02/1939, avec photos de secours suite à une avalanche dans le massif du Mont-Dore juste avant une manifestation sportive :

(cliquer sur l'image pour avoir la version originale)

NIhQTD.jpg

Source : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7644668v/f14.langFR

Edit: ci-dessus c'était pour l'iconographie... pour l'info voir, par exemple, l'article du Moniteur du Puy-de-Dôme du 25/02/1939 (page 3) :

http://imageshack.com/a/img907/2517/Rs85Gp.jpg

[align=center]Des glissements de neige ont failli faire des victimes au Mont-Dore[/align]

-

DEUX BLESSÉS

Le Mont-Dore-Sancy, 24 février.

Tandis qu'ils s'entraînaient hier matin non loin de la coulée Munckenbrunn, Mme et M. Courthial entendirent tout à coup le bruit d'une petite avalanche venant du haut de la montagne, ils eurent néanmoins le temps de s'éloigner avant que la masse de neige n'arrivât sur eux.

Or cet éboulement avait causé quelques dégâts aux pistes réservées aux skieurs et, en vue d'une épreuve prochaine des ouvriers furent mandés par le Ski-Club du Mont-Dore pour effectuer quelques réparations.

C'est alors qu'ils procédaient à ce travail qu'une nouvelle avalanche se produisit. Malheureusement, tout à leur besogne, les ouvriers n'en entendirent pas le bruit, quatre d'entre eux furent surpris. Deux purent vite se dégager et donnèrent l'alarme. En hâte, skieurs et ouvriers organisèrent les secours. Peu après, on dégageait M. Antoine Martin qui, projeté contre un arbre, le nez cassé, de nombreuses ecchymoses et probablement un maxillaire fracturé.

Cependant on devait bientôt se rendre compte qu'un ouvrier était manquant. Les travaux redoublèrent et, après une demi-heure d'efforts, on découvrait, arrêté au pied d'un arbre, sous un mètre de neige environ, l'ouvrier Michel Lacombe, 53 ans, à demi asphyxié déjà, mais respirant encore.

En hâte on l'emporta vers le chalet-refuge Souchal où le docteur Pasquier, de Bourges, et le docteur Debidoud, du Mont-Dore, lui prodiguèrent leurs soins et furent assez heureux pour le tirer de ce mauvais pas. Il en sera quitte pour la peur et de nombreuses contusions violentes. Par contre Antoine Martin a dû être transporté dans une clinique de Clermont-Ferrand.

Des locaux... pour le nom du couloir cela doit être en référence à la descente de 1932 du célèbre Miki (Henryk Mückenbrunn).

Source : http://www.bibliotheques-clermontcommunaute.net/gsdl/collect/lapresse/import/Le_Moniteur_du_Puy_de_Dome/1939/02_fevrier/Le_Moniteur_1939_02.pdf ( ATTENTION : 516 Mo)

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  • 11 months later...

Autre exemple d'une avalanche (mortelle ici) sur le domaine du Mont-Dore, tiré du Moniteur du Puy-de-Dôme du 21/01/1941 (page 2) [énormément de décès liés aux conditions météo cet hiver-là]

8bMBrO.jpg

Source : http://www.bibliotheques-clermontcommunaute.net/gsdl/collect/lapresse/import/Le_Moniteur_du_Puy_de_Dome/1941/01_janvier/Le_Moniteur_1941_01.pdf ( ATTENTION : 230 Mo)

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Posté(e)
Mont-Dore - 1200 m et Saulzet-le-Froid - 1170 m

Salut Mikaël,

Merci. En effet l'hiver 1940-41 semble avoir été un hiver bien enneigé.

Bon WE

Fred

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En effet l'hiver 1940-41 semble avoir été un hiver bien enneigé.

Grosses accumulations oui, un peu partout.

Bulletins d'enneigement assez light autour de cette date :

sP566p.jpg2SQGS8.jpg

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  • 1 month later...
Posté(e)
Arêches (73-1070m). Cabrerolles (34-320m) 5 mois par an.
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Posté(e)
Brassac les Mines (sud 63) 405m sur les bords de l'Allier
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  • 6 years later...
Le 24/07/2012 à 19:54, Thundik81 a dit :

[...]

2. nombreux morts dans le Jura, à Chézery, en 1717 (http://www.archives-numerisees.ain.fr/archives/recherche/etatcivil/n:88 )

http://img339.imageshack.us/img339/5928/112wp.th.png

Ici c'est lavanche qui est utilisé... terme français mais en dialecte la "lavinse" est un terrain rocheux, graveleux en pente raide (GPFP 5768 à Giron ; les Lavanches en toponymie sur Chézery)

 

Dans le cadre de ReLIRE (Projet de numérisation des indisponibles ; achat eBook), numérisation par la BnF de LAUBÉPIN - Chézery : histoire et traditions.[/i]
https://relire.bnf.fr/detail-notice?idOeuvre=20143833
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3342626b
https://www.placedeslibraires.fr/recherche_avancee.php?ean=9782307263043 [pas encore disponible chez FeniXX]
Avec mention de l'avalanche meurtrière du 08/01/1717 dévalant de l'Ébelly et dévastant le village de Noirecombe.
Toujours pas de meilleure numérisation des BMS :
https://hatch3.vtech.fr/cgi-bin/iipsrv.fcgi?FIF=/home/httpd/ad01/data/files/images/FRAD001_EC/FRAD001_EC_CHEZERY/FRAD001_EC_CHEZERY_1710-1729/FRAD001_EC_CHEZERY_1710-1729_S/FRAD001_EC_CHEZERY_1710-1729_S_018.jp2&CVT=JPG
https://hatch3.vtech.fr/cgi-bin/iipsrv.fcgi?FIF=/home/httpd/ad01/data/files/images/FRAD001_EC/FRAD001_EC_CHEZERY/FRAD001_EC_CHEZERY_1710-1729/FRAD001_EC_CHEZERY_1710-1729_S/FRAD001_EC_CHEZERY_1710-1729_S_019.jp2&CVT=JPG
5 maisons et la moitié d'une autre, 20 18 personnes tuées (6 chez BLANC dit le Boüille, 6 chez CHABOD dit la Rose, 5 chez MACHEREL et 1 chez CABEL dit Bebet)

 

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St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende

Témoignage d'une avalanche meurtrière en Lozère en 1857, commune de Saint-Bauzile sur les flancs du Causse de Sauveterre.

Difficile à imaginer aujourd'hui sur ces versants couverts de pins centenaires mais en 1857, les fortes pentes du Causse étaient totalement dénudées et donc propices à la formation de corniches sous l'effet du vent.

 

Monographie de la commune. - (1862) : Archives départementales de la Lozère - 1 T 682-137

 

2089228807_AvalancheSt-Bauzile.thumb.jpg.1abbdb65f9bcaabdfba9cd14daeeca4c.jpg
 

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Il y a 3 heures, Vincent_L a dit :

Témoignage d'une avalanche meurtrière en Lozère en 1857, commune de Saint-Bauzile sur les flancs du Causse de Sauveterre.

Difficile à imaginer aujourd'hui sur ces versants couverts de pins centenaires mais en 1857, les fortes pentes du Causse étaient totalement dénudées et donc propices à la formation de corniches sous l'effet du vent.

 

Monographie de la commune. - (1862) : Archives départementales de la Lozère - 1 T 682-137

[...]

 

Cela me dit quelque chose...

Sinon dans l'État civil : https://imagizer.imageshack.com/img924/5285/s8UwnP.jpg

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