Neige au sol

[sliver63]

La neige tient mieux sur sol mouillé ou sur sol sec?

J'ai beaucoup entendu de choses à ce sujet mais jamais les même j'aimerai bien savoir ce qu'il en est du coup. /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

[degolarson]

Bonjour

a priori je ne répondrais pas avec des notions de meteo mais de bon sens : ça dépend de la température du sol

Si le sol est sec et fait moins de 0°C la neige doit tenir, plus de 0°C elle ne tient pas, du moins tant qu'elle n'est pas assez abondante pour refroidir le sol

Si le sol est mouillé c'est qu'il est à plus de 0°C donc la neige ne tient pas (même remarque que ci dessus)

Après il y a peut être des histoires de surfusion, des sols mouillés à moins de 0°C mais ce sont des états instables et à mon humble avis assez rares

Peut être aussi que la quantité d'eau présente dans la neige influe...

[sliver63]

ok donc on est bien d'accord que pour des températures au sol positives la neige tient en générale mieux sur sol sec que sur sol mouillé c'est ça?

[Invité Guest]

ok donc on est bien d'accord que pour des températures au sol positives la neige tient en générale mieux sur sol sec que sur sol mouillé c'est ça?

Oui mais après tout dépend de la quantité et de l'abondance de la neige. Plus la neige est forte plus elle tient au sol.

[Invité]

ok donc on est bien d'accord que pour des températures au sol positives la neige tient en générale mieux sur sol sec que sur sol mouillé c'est ça?

Oui. Mais les premiers flocons auront tendance à fondre quasi directement au sol pendant un certain laps de temps avant que la surface du sol soit suffisamment refroidie pour qu'une couche puisse progressivement se former. Le problème, c'est que la couche de neige fraîche aura ainsi tendance à recouvrir une surface plus ou moins humide et pas forcément très froide (avec une certaine fonte à la surface du sol), du coup après l'arrêt des chutes de neige cela aura tendance à accélérer sa fonte par dessous.

Après tout va aussi dépendre de l'importance de la chute de neige, de sa durée, de la taille des flocons et de leur teneur en eau. Si une grosse chute de neige d'une heure ou deux vient soudainement s’abattre sur un sol encore doux et même humide, avec des flocons bien froid (de la bonne neige seule quoi), une couche se formera très vite sans difficulté.

Après, c'est évidant que le mieux c'est d'avoir de la neige par température négative et un sol complètement gelé. Il y a tellement de paramètres qui rentrent en compte et c'est aussi valable pour la nature du sol... son revêtement... etc.

J'ai déjà vu de la neige fine et très serrée tomber par 0 ou 1°c après une journée pluvieuse avec une température de 6 ou 7°c et un sol détrempé, tenir pendant toute la nuit avec 3 à 5 cm par endroit. J'ai déjà vu aussi une grosse chute de neige en fin de front pendant 30 minutes déposer 1 ou 2cm de neige après une matinée avec +2 ou +3°c et là aussi beaucoup de flotte au sol. Tandis qu'il m'est arrivé d'observer de la neige fine et bien sèche par -5°c ayant beaucoup de difficultés pour s'accrocher au sol...

[gaet34]

Comme l'a expliqué Jérôme, la tenue de la neige au sol pendant les précipitations dépend de nombreux paramètres. Lorsque les conditions sont favorables (sol gelé sur une profondeur suffisante et non mouillé, température de l'air négative et neige sèche), la neige tient.

Maintenant on considère que les conditions ne sont pas réunies pour que la neige tienne au début des précipitations. La chute de neige a pour effet de refroidir le sol par consommation de l'enthalpie de fusion de la neige. Passée une certaine quantité d'énergie, le sol est "prêt" pour l'accumulation de neige. Le flux de refroidissement par les précipitations est d'autant plus élevé que :

-l'intensité de la neige est importante

-le contenu en eau de la neige est faible

-la densité de la neige est importante

-le vent est fort

La barrière d'énergie à atteindre est d'autant plus importante avec:

-la température initiale du sol

-son contenu en eau

-la capacité thermique du sol, qui dépend de la nature du revêtement

C'est assez compliqué à modéliser physiquement parlant

On s'aperçoit même d'un paradoxe, c'est ce que j'ai souligné: une chute de neige lourde est en général gorgée d'eau, c'est encore plus d'énergie à fournir pour la faire passer à l'état lsolide; cependant elle est plus dense qu'une chute de neige légère, et donc elle refroidit plus vite une colonne d'air (c'est pratique une colonne d'air, il n'y a pas de changements d'état ) que la chute de neige légère.

Enfin, il s'agit là d'une chute de neige "ponctuelle". En réalité, il existe également un flux thermique dans le sol orienté vers la surface (la température du sol augmente avec la profondeur en hiver) qui influence sur la fonte nivale pendant la chute de neige également. Quant au vent, il induit un brassage conducto-convectif à la surface, ce qui permet de la faire refroidir assez rapidement, mais je n'ai pas trop d'idée de l'ordre de grandeur par rapport au refroidissement latent par la chute. En bref, la thermodynamique de la chute de neige, c'est compliqué

[Invité]

Compliqué mais super intéressant à étudier et à comprendre... en tout cas, personnellement j'adore

Merci pour ce gros complément d'informations voisin /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">

[gaet34]

Ca reste assez approximatif ce que j'ai dit hein.. Par exemple pour le vent il a plutôt un effet négatif sur la tenue de la neige au sol dès lors qu'il y a une couche en augmentant les échanges thermiques entre la neige et l'air, ce qui entre en compétition avec le rayonnement infrarouge de la surface de la neige qui tend à la refroidir. C'est comme l'histoire de la nature de la neige, il y a des non-linéarités dans les processus à l'oeuvre..

Un document que j'ai déniché, très intéressant, sur la neige:

http://www.meted.ucar.edu/norlat/snowdensity/rapportneigeeau.pdf

Courage pour tout lire /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">

[Invité]

Ca reste assez approximatif ce que j'ai dit hein.. Par exemple pour le vent il a plutôt un effet négatif sur la tenue de la neige au sol dès lors qu'il y a une couche en augmentant les échanges thermiques entre la neige et l'air, ce qui entre en compétition avec le rayonnement infrarouge de la surface de la neige qui tend à la refroidir. C'est comme l'histoire de la nature de la neige, il y a des non-linéarités dans les processus à l'oeuvre..

Un document que j'ai déniché, très intéressant, sur la neige:

http://www.meted.ucar.edu/norlat/snowdensity/rapportneigeeau.pdf

Courage pour tout lire

J'avais remarqué durant l'épisode de neige du 5 février 2012 ici. -5°c en début d'épisode avec un vent turbulent (mais pas très fort) qui empêchait la neige de former une réelle couche au sol... les flocons étaient petits et ça faisait comme de la poudre de diamant au sol ... bon après tout de même une dizaine de centimètres mais quand même il a bien fallu 45 minutes avant d'avoir un petit centimètre!

[sliver63]

Merci beaucoup pour toutes ces informations. Il y a du coup beaucoup d’éléments a prendre en compte pour savoir si la neige va tenir au sol. C'est du coup peut être pour ça que c'est assez compliqué de prévoir les cumuls des chutes de neiges.