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El Niño - La Niña


Quercus

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J'ai joué à me faire peur (j'aurais pas du), en estimant de combien on pourrait battre les records de températures globales avec ce qui se semble se profiler dans le Pacifique. Eh ben c'est pas beau à

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Plus le temps passe, plus je deviens circonspect sur ces relations différées entre cycles solaires et régimes hivernaux. Il ne s'agit pas de remettre en cause les concordances relevées et présentées d

Images postées

il y a 41 minutes, TreizeVents a dit :

Histoire de résumer un peu les choses (mon montage n'est pas beau mais au moins ça paraîtra peut-être plus clair) :

 

 

5c28f415d760d_2018.png

 

2018b.png

et on pourrait avoir une mini pédagogie de ce que sont les orientations , tendances , eu égard à ce que tu nous montres , 

 

merci par avance 

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Posté(e)
St Germain les Corbeil
Le 30/12/2018 à 16:11, TreizeVents a dit :

 

 

Atmosphériquement parlant, c'est une belle Niña ...

 

 

Ce ne serait pas plutot une simple MJO en phase 5 ?

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Il y a 20 heures, faycal a dit :

Ce ne serait pas plutot une simple MJO en phase 5 ?

 

La remarque est intéressante, c'est évident que la MJO a plutôt joué contre l'installation d'un mode "El Niño" au niveau atmosphérique via un renforcement de la convection côté océan Indien / Indonésie et du régime des alizés dans le Pacifique central. Cela étant, elle est en quelque sorte la cerise sur le gâteau sans être non plus le gâteau à elle toute seule. 

 

L'automne / début d'hiver est traditionnellement une période centrale des épisodes El Niño comme la Niña, et c'est bien depuis le départ qu'on a raté le coche. L'indice SOI (atmosphère) est positif sur la moyenne septembre - décembre, dans sa version calculée par le bureau australien (BOM). J'ai voulu faire une comparaison avec données de température de surface de l'océan, avec l'indice ONI (température moyenne de surface de l'océan sur 3 mois en zone niño 3.4 - c'est l'indice utilisé par la NOAA pour définir les épisodes Niño / Niña). Résultat : jamais, depuis l'existence de ces deux indices, on avait eu un indice ONI d'octobre ou de novembre >= 0,5° (seuil d'El Niño) avec un indice SOI positif (signe de la Niña) sur la période septembre - décembre. C'est quand même assez révélateur d'un contexte général qui n'est pas banal ; même si la phase MJO de la dernière quinzaine de décembre a enfoncé le clou, celui-ci était quand même déjà bien enfoncé dans la planche.

 

Il n'est pas impossible que les conditions atmosphériques basculent (temporairement ? durablement ?) les prochains jours, mais ce sera bien tard désormais. Un peu comme on ne sauve pas un hiver par une vague de froid qui démarre un 21 février.

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  • 1 month later...

Le BOM (bureau australien) a rendu les armes, il n'y a pas eu d'El-Nino officiellement cet hiver selon l'organisme. La NOAA américaine n'a pas rendu son verdict car les retards liés au long shutdown ne sont pas encore rattrapés intégralement, mais vu qu'elle ne se base que sur l'indice ONI (températures de surface océaniques) et que cet indice a franchi le seuil sur trois mois consécutifs, il n'y a pas trop de sujet.

 

En revanche, pour 2019-2020, on est en train de gentiment se mettre de côté les ingrédients d'un potentiel super nino. 😕

 

Une première séquence de coup de vent d'ouest courte mais particulièrement marquée début janvier a initié une onde kelvin qui se propage désormais vers l'est et est en train de faire redecoller le contenu de chaleur océanique.  Une seconde salve beaucoup plus durable est en cours depuis la seconde décade de janvier, et il est probable qu'une seconde onde soit d'ores et déjà initiée, ce qui devrait empiler davantage de chaleur dans le Pacifique les prochains mois. Et depuis quelques jours, les modèles envisagent une troisième salve qui pourrait faire passer les deux premières pour un simple amuse bouche.

 

u.anom.30.5S-5N.gif

 

La on passe dans une autre dimension, avec des valeurs plus vues depuis un certain.. 1997. On ne va pas encore crier au loup, il y a encore pas mal de route à faire, mais on va quand même accrocher nos ceintures car l'inquiétude est légitime. L'atmosphère aura son mot à dire sur une éventuelle bascule et c'est elle qui décidera ou non d'allumer la mèche, mais avec ce qu'il va accumuler le Pacifique sera un véritable réservoir de kérosène les prochains mois.

Modifié par TreizeVents
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Posté(e)
Pierrelatte (confluent 26/07/30/84) - et Saint Palais sur mer (17) occasionnellement

Cela va etre à suivre de pres ces prochains jours, semaines et mois. Car si un nouveau super nino devait se produire en fin d'année, cela serait une premiere 3 ans seulement apres le dernier episode de ce type (la periode de retour moyenne etant voisine d'une quinzaine d'année).

Autant dire alors, que la T° mondiale pourrait alors faire un nouveau bond important avec toutes les conséquences que cela aurait.

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Le 14/02/2019 à 03:44, clem11 a dit :

 

Un compte rendu plus complet est paru hier, à consulter ici

Donc pour la NOAA, il y a officiellement bien eu un El-Nino dans lequel nous sommes d'ailleurs encore, mais qui n'a démarré qu'en janvier 😶

 

Traditionnellement, les épisodes ENSO démarrent entre la fin de l'été et l'automne (pour les plus gros épisodes cela peut être plus précoce, en début d'été), et se dissipent en fin d'hiver ou au printemps. Je n'ai jamais rien vu dans les historiques sur un épisode qui aurait démarré en janvier, c'est tellement hors cadre temporel habituel qu'on en  viendrait à se demander si c'est l'épisode le plus tardif à se déclencher, ou le plus précoce !

 

Bon, ils mettent quand même les gants :

Overall, these features are consistent with borderline, weak El Niño conditions.

On pressent un peu qu'ils n'ont pas trop su sur quel pied danser, pour caractériser l'épisode comme "borderline" dans un compte rendu grand public. On imagine mal un communiqué MF avec un tel vocabulaire ("nous serons en situation borderline de canicule cette semaine sur la vallée du Rhône").

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Saint-Genest Malifaux, Pilat, (Haute)-Loire : 1024 m Expo sud du Meygal à la Perdrix en passant par le Mézenc
Il y a 2 heures, TreizeVents a dit :

 

Un compte rendu plus complet est paru hier, à consulter ici

Donc pour la NOAA, il y a officiellement bien eu un El-Nino dans lequel nous sommes d'ailleurs encore, mais qui n'a démarré qu'en janvier 😶

 

Traditionnellement, les épisodes ENSO démarrent entre la fin de l'été et l'automne (pour les plus gros épisodes cela peut être plus précoce, en début d'été), et se dissipent en fin d'hiver ou au printemps. Je n'ai jamais rien vu dans les historiques sur un épisode qui aurait démarré en janvier, c'est tellement hors cadre temporel habituel qu'on en  viendrait à se demander si c'est l'épisode le plus tardif à se déclencher, ou le plus précoce !

 

Bon, ils mettent quand même les gants :


Overall, these features are consistent with borderline, weak El Niño conditions.

On pressent un peu qu'ils n'ont pas trop su sur quel pied danser, pour caractériser l'épisode comme "borderline" dans un compte rendu grand public. On imagine mal un communiqué MF avec un tel vocabulaire ("nous serons en situation borderline de canicule cette semaine sur la vallée du Rhône").

Merci pour ce compte-rendu. Une question sur le nom de ce courant chaud : j'avais la notion qu'il s'appelait Niño parce qu'il arrivait à Noël. Or, tu sembles dire que c'est plutôt en début d'automne habituellement. Est-ce que c'est un fake cette histoire de Petit Jésus ? Ou bien est-ce qu'il se renforce à Noël ?

Modifié par Sylane
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il y a une heure, Sylane a dit :

Merci pour ce compte-rendu. Une question sur le nom de ce courant chaud : j'avais la notion qu'il s'appelait Niño parce qu'il arrivait à Noël. Or, tu sembles dire que c'est plutôt en début d'automne habituellement. Est-ce que c'est un fake cet histoire de Petit Jésus ? Ou bien est-ce qu'il se renforce à Noël ?

 

Pour le faire simple, El Nino est un nom initialement donné au phénomène par les pêcheurs de la côte ouest de l'Amérique du Sud. Il existe un phénomène naturel et annuel de renversement de certains courants le long des côtes, qui génère un brusque réchauffement des eaux de surface et un arrêt de l'upwelling (remontée d'eaux plus froides depuis les profondeurs) habituel dans cette zone. Les poissons, habitués aux eaux froides mais riches venues des profondeurs, quittent alors la région, mettant les pêcheurs à l'arrêt plusieurs mois. Ce renversement se produit en général fin décembre, vers Noël. Mais certaines années, ce renversement est plus fort, plus net, et les pêcheurs lui ont alors donné le nom d'El Nino par rapprochement avec la date du phénomène. Le nom a été repris pour designer tout le mécanisme à l'oeuvre, dont on ne soupçonnait alors pas l'importance et la dimension géographique.

 

Les épisodes de l'Enso au sens large, qui recouvrent des jeux synoptiques de grande ampleur entre océan et atmosphère, s'enclenchent traditionnellement entre la fin de l'été et l'automne. La bascule annuelle des courants le long des côtes péruviennes, qui peut être renforcée (Nino) ou réduite (Nina), n'est que l'une des nombreuses oscillations qui est modulée par l'ENSO même si elle lui a légué son nom.

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Je n'y connais pas grand-chose sur le sujet mais la NOAA prévoit un El Nino faible, ce qui rentre en contradiction avec le message du 11 février de TreizeVents qui lui pense que les conditions sont là pour un El Nino assez conséquent. Les conditions on peut être évolué depuis ?

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il y a 1 minute, LordRamstein a dit :

Je n'y connais pas grand-chose sur le sujet mais la NOAA prévoit un El Nino faible, ce qui rentre en contradiction avec le message du 11 février de TreizeVents qui lui pense que les conditions sont là pour un El Nino assez conséquent. Les conditions on peut être évolué depuis ?

 

La NOAA parle d'une situation de Nino faible au présent, c'est actuellement que nous sommes dans ces conditions.

 

Pour le reste de cette année et surtout sur un potentiel épisode 2019-2020, la NOAA se limite à avancer des probabilités (X% de chances d'avoir un El-Nino), ce qui est tout à fait habituel et fait preuve d'une nécessaire prudence. Le développement d'un Nino, cela nécessite en effet d'avoir un certain stock de chaleur disponible dans le Pacifique central et oriental, et d'un basculement au bon moment de l'atmosphère dans un cycle qui s'autoentretien ; je voulais faire remarquer qu'on est en train de largement se constituer ce stock de chaleur, maintenant cela ne garantit en rien qu'on aura l'étincelle atmosphérique pour déclencher la charge. Le message de Cassou cité par Bernard va aussi dans ce sens : on a une superbe séquence de coup de vent d'ouest, mais cela ne nous donne pas de certitudes sur la suite des événements.

 

J'ajouterais d'ailleurs que ces dernières années, on a régulièrement vu l'atmosphère laisser passer le coche et ne pas amorcer alors que l'océan était en position favorable. On peut espérer qu'elle en fasse de même cette année (?).

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Un bon article de Johan Lorck sur le faible el nino officialisé par la NOAA et les probabilités d'un fort el nino à l'automne prochain ( @TreizeVents on se demande même si tu ne lui a pas soufflé à l'oreille l'écriture de son article ;) ) :

 

https://global-climat.com/2019/02/20/el-nino-officiellement-annonce-par-la-noaa/

 

nino34Mon (2)

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Au fait, les épisodes El Niño voient toujours la chaleur de la zone du Pacifique équatorial augmenter fortement  par l'intermédiaire d'ondes de Kelvin qui se propagent d'ouest en est.

Mais cette chaleur vient d'où exactement?

Provient-elle de l'océan ou est-ce du aux phénomènes atmosphériques et radiatifs associés?

Quelqu'un a une idée?

PS: il semble que les variations d'évaporation ne jouent pas un petit rôle dans ces variations de chaleur océanique...

PS2: quand je dis "par l'intermédiaire" il ne faut pas comprendre que la chaleur est véhiculée par les ondes en question, évidemment.

 

Modifié par meteor
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IL s'agit essentiellement de chaleur stockée dans l'épaisseur de l'océan dans le tiers occidental du Pacifique équatorial. En l'absence de vent d'Est en surface, cette masse d'eau devrait se répartir sur la totalité du pacifique équatorial car elle est moins dense que l'eau froide qui se trouve en -dessous.

 

En temps "normal", l'alizé pousse donc ces eaux chaudes vers l'Ouest du Pacifique où elles se trouvent ainsi "stockées" sur plusieurs centaines de mètres d'épaisseur. Dès que l'alizé faibli, ou pire, si les vents s'inversent, ces eaux chaudes remontent par densité et s'étalent à la surface en direction de l'Est… En gros, c'est çà le principe !

 

Ce n'est donc pas de la chaleur qui se crée, mais de la chaleur qui se répartit différemment. Tu comprends donc qu'in fine, le Pacifique stock en temps normal des quantités gigantesques de chaleur à moyenne profondeur et que pendant les ninos cette chaleur se retrouve à nouveau en surface ce qui booste terriblement la température atmosphérique pendant les mois qui suivent.

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Euh non je ne pense pas que c'est l'explication.

J'ai bien demandé d'où venait la chaleur car c'est la chaleur totale du bassin qui augmente.
Il n'y a pas de transfert de chaleur d'ouest en est et pas de déversement des eaux chaudes d'ouest en est.

S'il y avait transfert, la chaleur resterait, grosso modo, constante, or là elle augmente.

Non, ce qui se passe c'est qu'on a, avec les alizés, à l'est, remontée d'eau froide et donc thermocline peu épaisse.

A l'Ouest il n'y a pas cette remontée et il y a de toute façon blocage des eaux sur le continent.

Je pense donc depuis avoir trouvé une partie de la solution.

Lorsque les alizés s'arrêtent ou même s'inversent, la remontée d'eau froide s'arrête à l'Est et ce qui réchauffe la couche d'eau c'est simplement la radiation solaire.

Du coup, comme à l'ouest, la thermocline s'épaissit et les SST se réchauffent.

Le gain de chaleur sur l'ensemble du bassin vient de ce phénomène et donc plutôt par une absence de mélange avec les eaux froides.

 

Pour faire la jonction avec l'actualité, selon la NOAA, il pourrait se préparer un très fort Niño pour fin 2019.

Personnellement je n'y croyais pas aussi près du dernier super Niño de 2016.

Mais avec l'explication que je donne, c'est tout à fait possible car cela dépendrait de la circulation atmosphérique.

Et c'est très gênant car cela voudrait peut-être dire qu'on assisterait aux prémisses  de ce que redoutaient certains à savoir l'avènement d'un Niño quasi-permanent.
Cela serait quelque part la manifestation d'une stratification accrue de l'océan, avec en conséquence une augmentation de la température de surface beaucoup plus rapide...

 

PS: si la chaleur monte sur tout le bassin, elle monte d'avantage si on se décale vers l'Est.

graphiques disponibles si besoin.

Modifié par meteor
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Posté(e)
Pierrelatte (confluent 26/07/30/84) - et Saint Palais sur mer (17) occasionnellement
il y a 13 minutes, THIERRY01 a dit :

Il y aura toujours des Nino et des Nina. Il ne peut pas y avoir des Nino tous les ans. Je suis sur que ça va bouger d'ici la fin de l'année,

on risque de passer en Nina d'ici là.  

ta certitude s'appuie sur quoi??

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Posté(e)
Sainte-Maure-de-Touraine (37)

En année normale, la circulation zonale se caractérise par l'accumulation d'une importante quantité d'énergie thermique sur les faces Ouest des anticyclones tropicaux maritimes, et par la présence de courants froids et d'up-weeling ( phénomène de résurgence )sur leurs faces Est ainsi que dans l'Est du talweg équatorial. 

 

En exerçant une tension à la surface de l'océan, les alizés poussent les eaux de surface de l'Est vers l'Ouest, il s'accumule alors une énorme quantité d'eau chaude supérieure à 28°c.  Cette accumulation induit en outre, la surélévation du niveau marin à l'Ouest du bassin. A l'inverse, dans la partie Est, la conservation de la masse fait remonter vers la surface les eaux froides.

 

A la fin de l'été 1996, une poche d'eau de 1°c, supérieure à la moyenne, se former dans la partie Ouest du Pacifique. En Novembre 1996, elle s'isole de la surface et descend entre 100 et 200m de profondeur. Elle mesure alors près de 6000 km et suit l'Equateur. En Janvier 1997, elle est plus chaude que la moyenne de 4°c et s'étire lentement vers l'Est. Elle poursuit sont chemin sous marin jusqu'aux côtes américaines qu'elle touche en Avril. Elle remonte alors et se mélange aux de surface qui commencent à se réchauffer âr l'interruption de l'up-weeling. Fin Septembre, la proche d'eau chaude est toujours là, et fait 9°c de plus que la moyenne. A plusieurs milliers de kilomètres de là, de l'autre côté du Pacifique, s'est créée depuis quelques mois, une poche d'eau froide de taille importante elle aussi, qui viendra tuer El Nino par la suite. 

 

8osn.png

 

Le 23/02/2019 à 09:52, meteor a dit :

Au fait, les épisodes El Niño voient toujours la chaleur de la zone du Pacifique équatorial augmenter fortement  par l'intermédiaire d'ondes de Kelvin qui se propagent d'ouest en est.

Mais cette chaleur vient d'où exactement?

Provient-elle de l'océan ou est-ce du aux phénomènes atmosphériques et radiatifs associés?

Quelqu'un a une idée?

PS: il semble que les variations d'évaporation ne jouent pas un petit rôle dans ces variations de chaleur océanique...

PS2: quand je dis "par l'intermédiaire" il ne faut pas comprendre que la chaleur est véhiculée par les ondes en question, évidemment.

 

 

Je pense que ça provient et de l'océan, et des caractéristiques radiatifs de l'atmosphère. La température de surface de l'océan provient du reflet du forçage radiatif, modulé par le transport par les courants de surface. Dans le Pacifique, ce phénomène se conjugue avec la configuration particulière de l'Indonésie pour favoriser la création d'une énorme masse d'eau chaude ( près de 30°c ). 

 

La circulation dans la bande équatoriale est encore bien complexe à cerner. On voit apparaître des courants nord-équatorial ( CNE ) et sud-équatorial  ( CSE )portant vers l'Ouest et un contre courant équatorial ( CCE )portant vers l'Est entre 5N et 10N. Les observations en profondeur révèlent par ailleurs, un sous courant équatorial ( SCE ), portant aussi vers l'Est et atteignant son intensité maximale de 1m/s vers 100m de profondeur, précisément sur l'Equateur. A l'évidence, la circulation des gyres subtropicaux sont insuffisantes pour recycler l'énorme masse d'eau qui dérive vers l'Ouest dans la zone intertropicale sous l'influence des vents alizés, et une partie de ce flux retourne vers l'Est dans le contre courant équatorial et dans le sous courant équatorial.

 

En surface, on trouve donc le CSE, centré en fait sur l'Equateur portant vers l'Ouest avec des vitesses atteignant 0.5 m/s en surface. Ce courant est directement forcé par les vents alizés, et son existence n'est pas surprenante. Vers 5N, le CSE fait place au CCE, portant vers l'est avec des vitesses un peu plus faibles. A 10N, on retrouve CNE. En profondeur, le SCE atteint son intensité maximale à 150m ( l'accumulation d'eaux chaudes sur l'Ouest du Pacifique tropical se trouve dans ces profondeurs, le déploiement du dispositif TAO permet de mettre soixante neuf mouillages qui couvrent l'océan tropical entre 8°S à 8°N, et c'est comme ça qu'on a pu remarquer ces réserves d'aux chaudes ). Le champ de température montre la thermocline, située entre 100 et 200 mètres de profondeur, et marquée par deux zones de remontées des isothermes : la première, centrée sur l'Equateur, est maximale dans le SCE. La seconde, à 10N, est encore plus importante. Elle est manifestement liée au couple CCE/CNE. 

 

A l'évidence, le système des courants équatoriaux fait l'objet d'une dynamique complexe. On peu se demander d'où vient l'eau qui circule dans le SCE. Des analyses chimiques montrent qu'il ne s'agit pas d'eau de surface recyclée par une circulation verticale, mas bien d'eau en provenance de la thermocline subtropical. Il faut maintenant comprendre comment cette eau est accélérée vers l'Est pendant qu'elle se rapproche de l'Equateur dans les branches inférieures de la circulation forcée par le pompage d'Ekman. Le SCE dérive directement du forçage par les alizés, et qu'il forme un tout indissociable avec le courant de surface et les circulations méridiennes d'Ekman. 

190224085242128146.png

 

 

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Il y a 7 heures, meteor a dit :

Euh non je ne pense pas que c'est l'explication.

J'ai bien demandé d'où venait la chaleur car c'est la chaleur totale du bassin qui augmente.
Il n'y a pas de transfert de chaleur d'ouest en est et pas de déversement des eaux chaudes d'ouest en est.

S'il y avait transfert, la chaleur resterait, grosso modo, constante, or là elle augmente.

 

En fait Meteor je ne sais pas exactement de quels chiffres tu parlais, mais dans les bulletins de la NOAA, c'est toujours de la zone 0-300m dont il est question avec un réchauffement global du Pacifique équatorial dans ces épaisseurs lors des Nino (surtout entre 0 et 100m d'ailleurs). Pour les zones plus profondes, en niño, c'est plutôt à un refroidissement que l'on observe avec globalement une stabilité des températures dans les 2/3 Est et une baisse des températures dans le tiers Ouest. C'est d'ailleurs très clair dans les illustrations de Meteodu37 qui ajoute tout un ensemble d'éléments, mais qui dans les grandes lignes confirme ce que j'ai résumé.

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Oui c'est bien la zone 0-300m, en dessous je ne sais pas.

Ceci dit je ne suis pas assez informé, hélas, pour aller plus loin.

Faut encore que je potasse le sujet, mais si ton explication est la bonne ça m'arrange.

Mais j'ai des doutes quand même.

Voir ici la discussion à ce sujet.

Modifié par meteor
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Le ‎24‎/‎02‎/‎2019 à 20:35, serge26 a dit :

ta certitude s'appuie sur quoi??

 

Le ‎24‎/‎02‎/‎2019 à 20:35, serge26 a dit :

ta certitude s'appuie sur quoi??

Je m'appuie sur le passé, les prévisions sur le long terme n'ont pas été toujours exacts. En 10 mois ça peu changer.  

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  • 2 weeks later...

Article très intéressant et bien écrit scientifiquement de Johan Lorck sur un phénomène nouveau apparu lors du el nino 2015/2016, un contenu en chaleur de la partie supérieure du Pacifique Tropical qui n'a pas diminué et qui a même augmenté !

 

Extrait : " Mais l’une des indications étonnantes de l’étude est que l’épisode El Niño 2015/2016 s’est distingué du schéma type : en dépit de températures de surface extrêmes, la teneur en chaleur de la partie supérieure de la mer du Pacifique tropical n’a pas diminué. Elle a augmenté même de 9,6 ± 1,7 ZJ (1 ZJ =1021Joules), en contraste frappant avec le fort précédent El Niño de 1997/1998 (−11,5 ± 2,9 ZJ) ! A noter qu’il s’agit du contenu en chaleur du Pacifique et non des océans dans leur ensemble. "

 

L'étude originale que commente Johan : https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/2018GL077106

 

grl57088-fig-0001-m

 

Et il s'avérerait qu'il y ait un lien probable avec l'effet du réchauffement cimatique sur la composition de la couverture nuageuse (feedback positif), à mettre en lien avec l'étude commentée ici :

 

 

Avis aux spécialistes pour vos commentaires :) @TreizeVents @sirius @Higurashi et ceux que j'oublie

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