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Les Tempêtes de Décembre 1999


paparazzi
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Les vitesses sont en m/s ici.

Finalement, les vents les plus forts etaient bien a l'ouest a Dinard, ce qui explique aussi la difference avec Granville.

Sur la carte suivante, on voit bien que les deux valeurs ne sont absolument pas comparables par vent d'ouest: Dinard est une "fausse" station meteo cotiere alors que le semaphore peut etre range dans la categorie caps exposes, au meme titre que la pointe du Grouin par exemple.

http://maps.google.co.uk/maps?q=aeroport+de+dinard+france&hl=en&ll=48.744418,-1.923981&spn=0.474521,1.196136&sll=48.166085,0&sspn=16.099137,38.276367&vpsrc=6&z=10

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Je conseille également!   https://lechroniqueurmeteo.blogspot.com/2019/12/quels-facteurs-ont-fait-lothar-anatomie.html

Je vous conseil la lecture de ce blog qui se propose ici d'essayer d'expliquer la violence de Lothar dans certaines zones :       

Vendredi 24 décembre 1999 16h00 : Le réveillon approche. La région parisienne, sous un ciel gris et bas, s’affaire aux derniers préparatifs de la fête. Je vis à l'époque à Morsang-sur-Orge dans

Images postées

Posté(e)
Trelly (50) Alt : 45 mètres

En revenat de montagne après la tempête et rentrant par Alençon > Avranches > Trelly les dégâts les plus importants se situaient entre Alençon et Avranches, ( surtout sur les derniers 50 kms ). Ensuite en remontant plus au nord de " La Haye Pesnel " pour ceux qui connaissent ( Adriano sûrement ) les dégâts étaient moindre.

Il y a dû y avoir une accélération des vents dans un couloir Granville ---- Vire ( en remontant vers Caen ensuite d'après la carte MF mais je n'ai pas pu aller voir ) et Pontorson ---- Fougères. ( proche de 200 kmh ). Peut-être avec l'effet de la baie du Mont en effet.

Plus au sud et plus au nord des vents inférieurs ou égal à 150 kmh

Mon petit village Trelly était vraiment en limite de ce couloir!

PS: Hugo, ton point B sur la carte devrait être sur la pointe à Granville.

Une autre image prise en bâteau pour mieux se rendre compte:

DSCN1599.JPG

default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

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Posté(e)
Vaux sur Seulles (Calvados)

En revenat de montagne après la tempête et rentrant par Alençon > Avranches > Trelly les dégâts les plus importants se situaient entre Alençon et Avranches, ( surtout sur les derniers 50 kms ). Ensuite en remontant plus au nord de " La Haye Pesnel " pour ceux qui connaissent ( Adriano sûrement ) les dégâts étaient moindre.

Il y a dû y avoir une accélération des vents dans un couloir Granville ---- Vire ( en remontant vers Caen ensuite d'après la carte MF mais je n'ai pas pu aller voir ) et Pontorson ---- Fougères. ( proche de 200 kmh ). Peut-être avec l'effet de la baie du Mont en effet.

Plus au sud et plus au nord des vents inférieurs ou égal à 150 kmh

Salutoui j'ai observé la meme chose:

Avec le maximum de degats sur une zone allant au sud: de pontorson avranches st hilaire du harcouet

et au nord : granville villedieu

Un gros couloir en faite

et comme tu le dit bien des gros degats jusqu'a alencon mais avec le + gros vraiment sur le sud Manche

Comme on sait qu'il y a eu 166 km/h a Alencon et 162 km/ a Vire en bordure de la zone la plus violemment atteinte

on peux imaginer facilement entre 160 a 200 km/h sur toute cette partie du sud manche meme dans les terres

Vraiment dommage que nous n'avons aucun relevé sur cette zone (a quelques mois pres on aurait eu Pontorson... mais était aussi à la limite ouest des gros degats)

Les degats dans cette zone ont été plus prononcé qu'en octobre 1987 avec pourtant une direction plus classique des vents a savoir ouest (de sud a sud ouest en 1987, 140 a 180 km/h voir + de 190 vers les hauteurs d'avranches)

nettement plus prononcé egalement qu'en fevrier 1990 ou pourtant la aussi les vents étaient d'ouest et avaient soufflé entre 140 et 170 sur les terres du sud manche (170 km/h a granville)

C'est vraiment "le souvenir meteo" pour moi....

Partagé entre l'enthousiasme de vivre ce phénomène et une certaines appréhension de sa force...

Apres entre avranches et fougeres toujours beaucoup de degats mais moindre et en decroissance, puis au sud de fougere plus grand chose de terrible

et au nord pareil une decroissance au nord de granville jusqu'a coutances, puis apres plus grand chose

J'ai aussi une remarque/ question

Les 210 km/h de granville pointe du Roc on beaucoup été évoqué içi sur le forum mais aussi ailleurs,

mais je n'ai jamais rien trouvé d'officielle sur cette valeur

Meteo france quand elle parle de 1987 mentionne bien les 216 km/h de la pointe du roc, c'est qu'ils font confiance aux relevés de la station

mais alors pourquoi pour 1999 dans les dossiers sur les tempetes il n'est aucunement question de cette valeur de 210 km/h a granville....... pourtant cela en ferait la valeur en pleine la + forte des 2 tempetes de 1999

Bizarre .......

Depuis plusieurs années, nous ne trouvons plus ou quasiment plus de relevé de vent rafales max pour cette station lors des tempetes

Mon dernier souvenir est un 120 km/h en janvier 2002

Si quelqu'un a une explications et les relevés horaire des vents et de la pression de la pointe du roc le 26 decembre 1999, ca serait cool merci

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Merci adriano pour tous tes témoignages.

on peux imaginer facilement entre 160 a 200 km/h sur toute cette partie du sud manche meme dans les terres

Oui ça c'est surprenant. En vent d'ouest pour faire ces valeurs malgré le terrain très valloné il faut une énergie énorme.

Si c'était bien au Mont alors les 212 sont plus acceptables (et pourtant c'est Pontorson qui est devenu "célèbre") et peu comparables à Dinard (qui en vent d'ouest est assez freiné).

La différence entre le pays d'Auge et le pays de Caux est bien compréhensible puisqu'on était pas au même endroit de la tempête. Ce qui est plus surprenant dans la différence Bretagne-Normandie c'est qu'on était au même endroit de la tempête. Que la tempête se soit intensifiée ok mais j'ai l'impression que ce fut très soudain.

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Effectivement superbe récit, j'ai vécu ce weekend ces fêtes de Noël mouvementée entre la région de Neufchâtel en Bray et la fameuse nuit entre Alençon et Mortagne au Perche avec 2 heures d'avance sur la RP.

Le parodoxe c'est que malgré ces tempêtes particulièrement violentes de ces 10/12 dernières années, elles sont maintenant en général moins fréquentes que lors de mon plus jeune âge.

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Posté(e)
Dontreix - Creuse (23) - altitude : 720 m

La différence entre le pays d'Auge et le pays de Caux est bien compréhensible puisqu'on était pas au même endroit de la tempête. Ce qui est plus surprenant dans la différence Bretagne-Normandie c'est qu'on était au même endroit de la tempête. Que la tempête se soit intensifiée ok mais j'ai l'impression que ce fut très soudain.

C'est vrai pour l'estuaire de la Seine, en revanche, j'insiste un peu là dessus car j'étais au cœur de cette zone, le renforcement aux portes de l'IDF me semble aussi surprenant que celui dont vous parlez... C'est là aussi assez brutal. Personnellement, j'ai un peu de mal à m'expliquer comment on a pu passer de 133 à Trappes, à 169 à Toussus, ces deux stations étant distantes de 9 km, à vol d'oiseau. default_confused1.gif...

Merci Bernard. Concernant ce récit, et grâce aux relevés journaliers d'IC dont Sebaas a donné le lien plus haut, je me suis rendu compte que le passage sur la chute de pression, le 26 à 03h00, ne colle pas du tout avec les relevés d'Orly qui ne font état, entre 03 et 04h00, que d'une baisse de moins de 4 hpa... Alors soit j'ai déformé ce passage en l'écrivant, soit je me suis planté sur mon heure de retour, soit mon baromètre était vraiment trop vieux. Oui j'étais un peu éméché, mais pas complètement bourré ! default_191769.gif

Également, j'ai l'impression que les valeurs que j'ai récupéré sur Ogimet sont régulièrement différentes de celle proposées sur IC. Pas de grosses différences, mais souvent quelques km/h d'écart. Par exemple pour Orly le 24 décembre, j'ai trouvé 100 km/h de maxi quand IC donne 94 km/h. Pour Boulogne-sur-Mer j'avais trouvé 80 km/h, IC 87 km/h. J'aurais tendance à faire confiance à IC (données MF ?), il me semble qu'Ogimet est connu pour ne pas toujours fournir des relevés exacts ?

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Posté(e)
Saint-Etienne (Montaud) : alt 500m.

C'est vrai pour l'estuaire de la Seine, en revanche, j'insiste un peu là dessus car j'étais au cœur de cette zone, le renforcement aux portes de l'IDF me semble aussi surprenant que celui dont vous parlez... C'est là aussi assez brutal. Personnellement, j'ai un peu de mal à m'expliquer comment on a pu passer de 133 à Trappes, à 169 à Toussus, ces deux stations étant distantes de 9 km, à vol d'oiseau. default_confused1.gif

Peut-être un élément de réponse, mais il y a quelques années, j'avais été faire une visite au CDM de Trappes, et question posée sur 1999, il semblerai qu'à l'époque, il y eu beaucoup de végétation (arbres de grandes tailles, ...) à proximité de la station. Je ne peux affirmer à 100% ces propos, mais c'est l'explication qui m'avait été fournie. default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Sinon, excellent récit, on se croirait dans une série à suspense! default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Pas de souvenir pour ma part, je (enfin la famille quoi) venais d’emménager dans une nouvelle maison là veille de Noël. J'ai juste le souvenir d'un gros coup de vent dans la nuit, suivi le lendemain 26 d'un périple en voiture avec sur le trajet de bonnes bourrasques de vent, et certains secteurs sans électricité. Du haut de mes 8 ans à l'époque, c'est un souvenir très vague, et je ne m’intéressai sans plus au temps qu'il faisait à l'époque.

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le renforcement aux portes de l'IDF me semble aussi surprenant que celui dont vous parlez

Je n'ai pas vérifié mais s'il y a un changement visible sur de nombreuses stations, alors oui ça peut aussi traduire un changement important de la tempête.

Si j'avais le temps, j'aimerais bien refaire les cartes synoptiques à partir des données sur IC, mais ça va prendre beaucoup de temps default_crying.gif

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  • 2 months later...
Posté(e)
Saulx-les-Chartreux, Essonne (85 m)

Samedi 25 décembre 1999

14h00 :

Suite à la dépression nocturne, Météo-France nous annonce un ciel de traine très actif, avec fortes averses et bourrasques.

Je me lève bien tardivement et constate, dubitatif, le gros plantage de notre organisme national : le ciel est uniformément gris et très calme, il n’y a pas un souffle de vent, on se croirait sous une cloche anticyclonique classique, avec son lot de grisailles et nuages bas.

Vers 15h00, alors que rien ne le laissait présager, la machine atmosphérique s’emballe à nouveau : le ciel s’obscurcit brutalement par le nord-ouest. « Tiens, il va pleuvoir », me dis-je naïvement.

En quelques secondes, le vent devient fou, d’incroyables rafales secouent à nouveau la végétation déjà éprouvée la veille, et, chose encore plus extraordinaire, alors qu’il fait à peine 5°C, de puissants éclairs zèbrent le ciel, suivis de coups de tonnerre fracassants !

« La vache, qu’est ce qu’il se passe encore !? »

A peine le temps de réaliser que des trombes d’eau s’abattent sur la ville, remplacées quasi-immédiatement par un déluge de grésil qui blanchit le paysage en quelques minutes. Cette folie dure environ dix minutes et cesse aussi vite qu’elle est arrivée.

Alors que les derniers rayons du soleil percent, une brume étrange flotte au ras du sol, les tonnes de glace tombées du ciel n’y sont pas étrangères, fondantes et ruisselantes à l’orée de la nuit.

Quelques kilomètres plus au sud, dans mon quartier de Sainte-Geneviève-des-Bois, ce même orage m'a lâché une violente chute de grêle. Mes notes de l'époque attestent que j'ai été touché vers 15 h 10 (ou 15 h 20 ; je n'arrive pas à savoir si c'est un 1 ou un 2 sur ma feuille) par des grêlons qui, au plus fort de l'averse, atteignaient 1,5 à 2 cm de diamètre. J'ai également pu observer 6 coups de foudre, un vent fort, une température de 7 °C au début de l’orage (15 h) s'abaissant à 4 °C à la fin (15 h 25) et une couche de grêle au sol qui ne fondit que vers 17 h.

Vers 15 h 45, les lueurs du soleil firent leur apparition – c'était même du beau temps par la suite avec des cirrus – et éclairèrent le sol blanchi par cet orage plus digne d'un après-midi d'été que d'un jour de Noël.

Dimanche 26 décembre 1999

La tempête m'a réveillé vers 5 heures du matin. Il n'y avait plus moyen de dormir à cause du bruit de mes volets qui tremblaient violemment comme si on tentait de les arracher. Pourtant ma fenêtre de chambre est située côté nord-nord-est, et au rez-de-chaussée de surcroît. Je me levai, ouvris ma fenêtre et les volets pour pouvoir admirer le spectacle puis refermai la fenêtre. Durant les plus grosses rafales de vent, je me souviens que j'appuyais sur la vitre avec ma main pour qu'elle ne casse pas sous la pression du vent. Vers 7-8 heures, moment où la tempête fut la plus violente, je jetai un coup d’œil à mon baromètre anéroïde et fus impressionné par la position de l'aiguille qui s'était couchée sur l'extrême gauche du cadran pendant la nuit ; je n'avais encore jamais vu ça depuis je suis passionné de météo – j'avais 16 ans à l'époque et étais météophile depuis 2 ans. « Oh la vache ! » me dis-je, expression qui sort souvent de la bouche d'un météophile impressionné. En plus du bruit provoqué par le tremblement des volets et de celui des gouttes de pluie fouettant les murs extérieurs lorsqu'on était traversé par un passage pluvieux, le vent produisait un sifflement permanent. Dehors, les nuages défilaient extrêmement vite dans le ciel, la pluie – quand il y en avait – prenait l'aspect de fumée et faisait des vagues sur les routes, les arbres semblaient danser tant ils étaient secoués, des branches d'arbres et divers objets volaient dans les airs – j'ai vu une parabole passer comme un frisbee –, les alarmes des voitures se déclenchaient régulièrement, une coupure de courant eut lieu vers 7 heures. Tout ceci n'a étrangement pas découragé une ou deux personnes que j'ai vues sortir leur chien. Vers 7 heures également, je pouvais observer des flashs lointains bleu turquoise dans le ciel au nord-nord-ouest de ma position – le METAR d'Orly de 7 h 30 indique de l'orage mais chez moi, il n'y eut pas moyen de déceler un éventuel grondement dans ce brouhaha venteux.

La plus âgée de mes petites sœurs, qui était venue me rejoindre pour savoir ce qu'il se passait – le grand connaisseur en météo de la famille, c'est moi –, était accroupie derrière le mur sous ma fenêtre, apeurée. La plus jeune, apeurée elle aussi et momentanément abandonnée par sa grande sœur, pleurait dans sa chambre. Quant à moi, j'étais aux anges, totalement médusé devant le spectacle grandiose qui s'offrait à mes yeux. Durant les puissantes rafales, je me demandais à quelle vitesse pouvait bien souffler le vent. On avait déjà eu deux tempêtes ce mois-ci (celle du 12 et celle de la nuit du 24 au 25) et le vent y avait légèrement dépassé les 100 km/h. Là, c'était bien plus fort. 120-130 km/h ? 140 km/h ? Je n'imaginais pas qu'on avoisinait les 170 km/h à ce moment-là.

Du côté nord-nord-est de mon bâtiment, soit la vue que j'ai depuis ma fenêtre de chambre, les arbres sont bien protégés par les autres bâtiments et j'en ai par conséquent vu aucun se faire déraciner devant mes yeux. J'ai seulement vu le sapin situé à 50 ou 100 m à mon nord se faire amputer d'une grosse branche qui est venue s'écraser sur la route, rétrécissant la chaussée de moitié.

La tempête pris fin vers 9 heures. Je sorti alors de ma chambre pour aller dans la cuisine et le salon ouvrir les volets des fenêtres situées côtés sud et sud-ouest de l'appartement. Et là, j'ai été frappé par le changement de décor. Je pris d'abord conscience que le petit arbre situé à quelques mètres sous cette fenêtre était couché ; que celui, un peu plus grand, situé à quelques mètres sur sa gauche l'était également. À l'instar de la rue côté nord, une grosse branche d'arbre barrait la route côté sud-ouest. Je levai un peu le regard et constatai que les peupliers bordant la route côté sud n'étaient plus tous debout. Pareil pour ceux bordant la route côté sud-ouest. Certains sont même tombés sur des voitures garées juste en dessous, comme celle que mon voisin de palier venait de s'acheter il y a un mois – il me dira plus tard : « Ce n'est pas grave, c'est juste de la tôle. » – ou celle de cet homme qui est mort en tentant de déplacer la sienne – les pompiers ont réussi à le dégager du véhicule mais il a succombé à ses blessures durant son transfert vers l'hôpital.

Quelques instants plus tard, alors que j'effectuais ma corvée quotidienne de l'époque qui consistait à aller chercher le pain à la boulangerie, je contemplais les rues de ma cité défigurée. « Dommage que je n'ai pas de quoi faire des photographies. Plus de pellicule et pas moyen d'en acheter car on est dimanche. » pensai-je. Quelques semaines plus tard, le magazine municipal Votre ville publiera, entre autres, deux photos que j'aurais pu faire durant mon petit trajet. Une montrant le peuplier tombé sur le gymnase, créant une passerelle de fortune entre le sol et le toit :

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Et une montrant les deux peupliers couchés sur un des bâtiments de la cité :

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En le lisant, j'ai appris que la tempête avait réussi à souffler la toiture d'un immeuble de la résidence dans laquelle habitait ma meilleure amie, au nord-ouest de la ville. Les habitants du dernier étage de ce bâtiment ont dû avoir une sacrée frayeur !

93104192.jpg

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En constatant l'ampleur des dégâts causés par la tempête, on devinait rapidement ce qui allait faire la une de tous les journaux dans les heures ou jours à venir. Je me souviens que dans la file d'attente à la boulangerie, où tout comme dans les rues on ne parlait plus que de la tempête, les deux vieilles dames qui discutaient devant moi se disaient de manière sérieuse que c'était la fin du monde.

Pendant ce temps, à quelques centaines de mètres, mon meilleur ami continuait tranquillement sa grasse matinée. Cette « fin du monde » n’eut pas réussi à troublé son sommeil.

Le journal hebdomadaire Le républicain du 30 décembre 1999 publia de nombreux clichés des dégâts de la tempête un peu partout dans l'Essonne. En voici certains.

Le Premier ministre a constaté les dégâts, le lendemain après-midi, à Dourdan :

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Sur l'autoroute A6, à la hauteur de Savigny-sur-Orge, la circulation était perturbée par la chute d'arbres :

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À Milly-la-forêt, comme dans tout le département, des centaines d'Essonniens ont passé la journée sur le toit de leur maison pour réparer les dégâts causés par la tempête, en attendant de trouver un professionnel disponible :

93938798.jpg

La publicité ne ment pas toujours. La preuve, il s'agit bien d'un réveillon météorologiquement historique :

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Athis-Mons, quartier du Noyer-Renard. Ici, rue de la Grosse-Roche, plusieurs véhicules ont amorti la chute des arbres :

65754604.jpg

Vigneux-sur-Seine. Le quartier des Bergeries dans le Haut-Vigneux a été particulièrement touché par la tempête :

15969465.jpg

Forêt de Sénart. Le domaine forestier a beaucoup souffert. Rue d'Épinay, RN6 et quartier des Bosserons, les arbres tombaient les uns après les autres :

90407986.jpg

Boussy-Saint-Antoine. Au quartier des Buissons, de nombreux véhicules ont amorti la chute des arbres :

31971133.jpg

Yerres. Des véhicules stationnés sur le parking de la résidence des Godeaux :

82776222.jpg

Brunoy, résidence des Cèdres. Tous les grands arbres ont plié sous la force du vent :

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Quincy-sous-Sénart. Le stade Maurice-Perraguin n'a pas été épargné, les grands sapins se sont affaissés sous les bourrasques :

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À Mennecy, la zone pavillonnaire des Levitt est, en apparence, la plus marquée ; toits et jardins ont été ravagés :

35439399.jpg

Corbeil-Essonnes, parking Crété. Des peupliers sont tombés de tout leur long sur des places heureusement vides :

30642189.jpg

Lisses, Ferme de Place. L'arbre qui s'est coupé en deux s'est effondré sur le deuxième étage de l'immeuble :

84805003.jpg

Entre Ormoy et Mennecy. À la Croix-Champêtre, au bord de la Nationale 191, les pompiers sont rapidement intervenus pour dégager la route :

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À Courcouronnes, les tennis couverts ont perdu leur bâche au cours de la tempête :

82154728.jpg

Le CD 948, entre Milly-la-Forêt et Avernaux, était inaccessible à cause de la chute d'un arbre :

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À Chamarande. C'est parce qu'un arbre, couché sur le mur et traversant toute la chaussée, risquait à tout moment de tomber sur les automobilistes que la route qui borde le château a été coupée, ce dimanche :

94859730.jpg

À Souzy-la-Biche. Près du lieu-dit la Roncière, le mur du château a souffert de l'effondrement de dizaines d'arbres qui ont coupé la route, obligeant les automobilistes à ne conduire que sur une seule voie :

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À Moigny-sur-École, un arbre s'est abattu sur une maison :

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À Étampes. Au supermarché Carrefour, même les caddies n'ont pas résisté aux vents de dimanche :

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À Cheptainville :

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Un poteau électrique bloque une rue à Sainte-Geneviève-des-Bois :

22882457.jpg

Une grue éventre un entrepôt à Brétigny-sur-Orge :

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À Saint-Michel-sur-Orge, de nombreux arbres par terre. Entre le parc Jean-Vilar, derrière la mairie, et la vallée de l'orge, plus de 300 arbres ont été déracinés :

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À Chilly-Mazarin. Une boulangerie particulièrement touchée par les intempéries :

93074365.jpg

À Longjumeau. La violente tempête de dimanche a fait voler toutes les vitres de la piscine en éclats :

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À Massy. Sur la place de France, les vitres d'une dizaine de voitures ont explosé sous la pression des vents qui ont balayé la ville :

68411726.jpg

Voilà ce que je peux dire sur cette tempête de 99, qui reste à ce jour l'épisode météorologique le plus marquant que j'ai vécu. J'ajoute, à titre personnel et d'un point de vue strictement météophilien, que le caractère partiellement imprévu de l'événement y a ajouté du charme. Aujourd'hui, à l’ère d'Internet, des modèles perfectionnés, des vigilances MF, de la surmédiatisation, du sensationnalisme, mais aussi de la moralisation, un tel phénomène n'aurait probablement pas la même saveur. Sans compter que le lendemain, Dame Nature nous rejouait la même symphonie plus au sud.

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Posté(e)
Dontreix - Creuse (23) - altitude : 720 m

Salut Christophe et merci pour cette contribution bien riche que je viens de lire, bonne idée d'avoir scanné les articles du Républicain ! default_thumbup1.gif

Nos deux versions se corroborent plutôt bien au niveau de la chronologie.

Pendant ce temps, à quelques centaines de mètres, mon meilleur ami continuait tranquillement sa grasse matinée. Cette « fin du monde » n’eut pas réussi à troublé son sommeil.

Ma petite soeur a fait la même, elle s'est réveillée comme une fleur lorsque le soleil est revenu et nous en a pas mal voulu par la suite de ne pas l'avoir tirée du lit alors qu'il se passait un évènement extraordinaire ! default_laugh.pngA+
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  • 1 year later...
Posté(e)
Saint Martin de Londres (34) / Agropolis Montpellier-Nord

Nouvelle actualité sur Infoclimat : Les plus grandes tempêtes en France, comparaison, valeurs et cartes pour chaque tempêtes !

1999. La France subit de plein fouet les ravages de deux tempêtes historiques, Lothar et Martin, qui feront 92 morts, 19,2 milliards de $ de dégâts en Europe et plus de 140 millions de m3 de bois abatus en France. A-t-on déjà relevé des valeurs similaires en France ? Finalement, la tempête de 1999 est-elle vraiment la tempête du siècle ?

http://www.infoclimat.fr/actualites-meteo-details-7012-1999-13eme-anniversaire-la-tempete-du-siecle-vraiment.html

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  • 10 months later...

Bonjour,

Tout d'abord, excusez moi si je ne me suis pas présentée, j'ignore où il faut le faire.

Je vous laisse ce message pour vous féliciter sur cet article assez complet sur les tempêtes de 1999.

Je réalise un petit exposé sur ces tempêtes. Rien de très scientifique, je m'adresse à un public qui n'y connait rien, ou presque, à la météorologie.

moi même je ne suis que novice dans la matière, je m'y intéresse juste par curiosité et passion.

Comme je suis quelqu'un qui aime bien expliquer les choses, je me suis dit qu'ici vous sauriez peut être répondre à quelques-unes de mes questions.

voilà, donc bon sur wikipédia c'est dit que la vigilance métérologique (avec les départements en rouge/orange/jaune en fonction de l'intensité du danger) avait été crée à la suite des événements des tempêtes de 1999. la question que je me pose, donc, c'est de savoir à quoi ressemblait le dispositif d'alerte météorologique avant la vigilance de 2001 ?

Alors c'est peut être pas le bon endroit pour en parler, je ne maîtrise pas encore la structure du forum...

Merci pour vos précieuses informations !

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Bonjour,

Tout d'abord, excusez moi si je ne me suis pas présentée, j'ignore où il faut le faire.

Je vous laisse ce message pour vous féliciter sur cet article assez complet sur les tempêtes de 1999.

Je réalise un petit exposé sur ces tempêtes. Rien de très scientifique, je m'adresse à un public qui n'y connait rien, ou presque, à la météorologie.

moi même je ne suis que novice dans la matière, je m'y intéresse juste par curiosité et passion.

Comme je suis quelqu'un qui aime bien expliquer les choses, je me suis dit qu'ici vous sauriez peut être répondre à quelques-unes de mes questions.

voilà, donc bon sur wikipédia c'est dit que la vigilance métérologique (avec les départements en rouge/orange/jaune en fonction de l'intensité du danger) avait été crée à la suite des événements des tempêtes de 1999. la question que je me pose, donc, c'est de savoir à quoi ressemblait le dispositif d'alerte météorologique avant la vigilance de 2001 ?

Alors c'est peut être pas le bon endroit pour en parler, je ne maîtrise pas encore la structure du forum...

Merci pour vos précieuses informations !

Bonjour,

et félicitations pour cette tentative de démocratiser la connaissance de la météo et l'interprétation de la vigilance.

Effectivement, ce système de Vigilance a été instauré par Météo France après ces deux tempêtes de 1999.

Et d'ailleurs aujourd'hui, malgré l'utilisation de ce terme, voire le lancement de leurs propres vigilances ainsi appelées par certains sites météo, seul cet organisme est habilité à publier une vigilance en tant que tel, car seul chargé de la surveillance météo pour la protection des biens et des personnes.

Je pense qu'il est utile d'apporter cette précision afin justement de lever le doute et la confusion dans l'esprit du grand public qui ne sait pas forcément faire la différence lorsqu'il va par exemple consulter sur internet le temps qu'il va faire dans sa commune. Ce rôle de démocratisation et d'interprétation des vigilances doit justement aider le grand public à y voir plus clair et à mieux se comporter.

Sinon pour répondre à votre question, c'est simple, il n'y avait pas avant ces deux évènements de système d'alerte destiné au grand public. Météo France établissait des bulletins d'Alerte qui étaient destinés d'une part à la Sécurité Civile de façon à ce qu'elle se prépare à des éventualités et d'autre part, à la presse, laquelle dans les bulletins météo et les JT avait à charge d'informer le public. Une information souvent très généraliste du passage d'une tempête par exemple mais sans conseils de comportement.

Voilà, j'espère avoir répondu au mieux à vos interrogation;

N'hésitez pas à nous solliciter pour plus de précision.

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Bonjour,

Merci pour vos informations, ça démêle un peu le schmilblik.

Une toute petite question subsiste cependant : vous parlez du fait que l'information souvent très généraliste avant la Vigilance, c'est-à-dire ?

MF avertissait d'une tempête sans informer de la vitesse des vents prévus ? les endroits où les phénomènes seraient les plus violents ?

Et il n'y avait vraiment aucun conseil de comportement donné aux populations ? (ça paraît dingue °°)

en gros, quelles informations ne donnaient pas MF avant la vigilance ?

je suis vraiment ouverte à toutes informations concernant l'ancien dispositif d'alerte, car malgré des recherches intensives, je n'ai que des documents parlant du dispositif de 2001...

en tout cas merci !

seriez-vous intéressé que je vous fournisse mon exposé une fois terminé ? histoire qu'on me dise si je ne raconte pas trop de bêtises, étant novice default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

à bientôt !

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Posté(e)
Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

Une toute petite question subsiste cependant : vous parlez du fait que l'information souvent très généraliste avant la Vigilance, c'est-à-dire ?

MF avertissait d'une tempête sans informer de la vitesse des vents prévus ? les endroits où les phénomènes seraient les plus violents ?

Et il n'y avait vraiment aucun conseil de comportement donné aux populations ? (ça paraît dingue °°)

en gros, quelles informations ne donnaient pas MF avant la vigilance ?

Si si, Météo-France (enfin, à l'époque, la "Météorologie nationale"!) donnait des vitesses de vent par zone dans les bulletins d'alerte transmis aux services de la Sécurité Civile et aux médias, mais leur laisser le soin de gérer l'information aux populations. En ce temps-là, l'établissement n'avait pour mission que de fournir la prévision, la partie "scientifique" de l'exercice, sans se préoccuper de la suite.

Suite aux tempêtes de 1999, l'Etat s'est aperçu (tardivement...) que la circulation de l'information était tout de même très mauvaise, et a donc contraint Météo-France à mettre en place le système de vigilance, clairement orienté et directement à destination du public. Finalement, les conseils de comportement ne sont pas issus de Météo-France, c'est la Sécurité Civile (Ministère de l'Intérieur) qui les a mis au point selon chaque type et niveau de vigilance. Lors du déclenchement d'une vigilance, MF ne fait que les remettre automatiquement dans les bulletins.

Cela a d'ailleurs eu une conséquence assez malheureuse pendant Xynthia: à l'époque où la vigilance submersion n'était pas encore effective (bien qu'en cours d'élaboration), les conseils de comportement associés au phénomène tempête de niveau rouge indiquaient entres autres "restez chez vous à l'abris". Oui, sauf que c'est en restant chez eux à l'abris (du vent, oui) que des dizaines de personnes se sont noyées dans leur pavillons de plain-pied à la Faute-sur-Mer...

Ce que fait MF aujourd'hui et qu'elle ne faisait pas à l'époque (mais aussi pour des raisons techniques, les systèmes d'observation et de transmission ayant évolué), c'est d'informer régulièrement au travers du bulletin de suivi de l'événement, plusieurs fois par jour. Au début des années 2000, c'était très mal fait, sans valeur, truffé de fautes d'orthographe - mais cela a évolué très positivement, peut-être un peu contraint en cela par des sites comme Infoclimat qui, eux, n'ont eu cesse d'améliorer l'information temps réel.

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  • 6 years later...
Posté(e)
Namur (Liège pour le travail, et fréquemment ailleurs en Wallonie), Sedan à l'occasion

Merci pour ce partage, d'autant plus que je suis l'auteur de cet essai de synthèse ;). En-dehors de Belgorage, je suis aussi en effet assez actif sur Meteo Pédagogie et Le Chroniqueur météo.

 

Je ne prétends pas pouvoir décortiquer Lothar dans ses moindres détails, mais j'ai en tout cas pris un réel plaisir à monter tout ça. Je suis par ailleurs ouvert à toute suggestion de modification qui pourrait enrichir le contenu, et par ailleurs, parcourir le forum d'IC m'a également permis de lier le vécu du terrain à la littérature scientifique, donc je ne manquerai pas de remercier les auteurs de messages même anciens, pour m'avoir aiguillé sur certains aspects.

 

 

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Posté(e)
Castelnau-le-lez🇫🇷-🇷🇺Ростов-на-Дону
Le 29/12/2019 à 21:01, hma a dit :

Merci pour ce partage, d'autant plus que je suis l'auteur de cet essai de synthèse ;). En-dehors de Belgorage, je suis aussi en effet assez actif sur Meteo Pédagogie et Le Chroniqueur météo.

 

Je ne prétends pas pouvoir décortiquer Lothar dans ses moindres détails, mais j'ai en tout cas pris un réel plaisir à monter tout ça. Je suis par ailleurs ouvert à toute suggestion de modification qui pourrait enrichir le contenu, et par ailleurs, parcourir le forum d'IC m'a également permis de lier le vécu du terrain à la littérature scientifique, donc je ne manquerai pas de remercier les auteurs de messages même anciens, pour m'avoir aiguillé sur certains aspects.

 

 

Merci beaucoup pour cette super documentation bien que parfois bien complexe à comprendre. Les tempête on mon âge je suis arrivé presque en même temps qu’elle. Quelques mois j’avais quand elles ont ravager le pays. Pourriez vous faire une analyse aussi sur Martin ? Bien que le mécanisme doit être le même. Car c’est celle ci qui a toucher ma région qui est le Languedoc. Cordialement 

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Posté(e)
Tourrette-Levens (06) 420m

Martin est une tempête très étudiée car elle avait pris tout le monde de court (un peu moins que Lothar quand même). De très nombreuses études et historiques ont été faits, tu peux en trouver très facilement via une courte recherche sur Internet.

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