Climats du monde

[twister38]

Merci mottoth pour ce super travail, un régal comme toujours.
Comme beaucoup, j'attends la péninsule ibérique avec impatience et je vote également pour le Russie!

[mottoth]

Merci pour vos réponses et vos encouragements. La Russie semble plébiscitée, donc on va continuer dans cette voie. C'est mon choix préférentiel aussi, mais je voulais m'assurer que vous ne commenciez pas à vous lasser de l'Europe de l'Est: j'ai tracé la feuille de route hier soir pour cette série Russe à venir, et j'y ai défini 16 étapes après St Petersbourg, de l'est de Moscou jusqu'à la Nouvelle Zemble en passant par la péninsule de Kola et le nord de l'Oural. Ce qui veut dire qu'au rythme actuel estival un peu ralenti on en a pour un bon mois... mais puisque vous semblez demandeurs et bien allons-y ! Pour ma part l'hiver Russe me fascine depuis mes premiers intérêts portés à la météo il y a presque 30 ans, donc je vais me régaler.

 

#391. Pskov.

 

Pskov est une ville de 200 000h près de la frontière Estonienne. Helsinki est à 340kms, Kaliningrad 590kms, Vilnius 410kms, Minsk 435kms, Smolensk 410kms et Moscou 605kms.

 

A 14kms au nord-ouest on trouve le lac Peipus, 5e plus grand lac d'Europe et plus grand lac frontalier d'Europe. La ville Estonienne de Tartu est à 115kms. C'est toujours et encore de la plaine...

 

La station est dans les quartiers sud de la ville, dans un zone semi-urbanisée à 2.5kms du centre. Une rangée d'arbres à 40m du centre du parc à instruments vient dégrader la qualité de ce site: les valeurs d'ensoleillements hivernales vont être particulièrement impactées par ces arbres (fin décembre le soleil ne culmine qu'à 9° de l'horizon), vous pourrez le constater sur les moyennes trop basses de novembre à janvier.

 

 

Ce climat est évidemment très gris en hiver, mais les cumuls moyen d'insolations de novembre à janvier sont trop bas pour être vrais: Au lieu de 10h en décembre on devrais avoir entre 25 et 35. Donc pour moi l'ombre portée par cette rangée d'arbre au sud des instruments est très dommageable. Par contre en été le problème disparait, on trouve même de beaux cumuls: cette saison est plus lumineuse que je m'imaginais dans cette région et elle est même plutôt agréable: les températures sont semblables à celles de l'intérieur de la Bretagne et l'ensoleillement se situe quelque part entre celui de Nantes et celui de La Rochelle... ce n'est pas la côte d'Azur certes, mais il y a pires endroits pour passer l'été.

 

En revanche l'hiver est une autre paire de manches, et si les Tm sont moins froides qu'à Smolensk - plus grande proximité de la Baltique -, les extrêmes eux deviennent impressionnants: -34.5°c le 11/01/2003, tnn de ma période d'étude. En 17 ans je dénombre 8 tn < -30°c, sur 5 vagues de froid distinctes (janvier 2003, janvier 2006, janvier 2010, février 2011 et février 2012). On peu dire qu'un peu moins d'un hiver sur 3 atteint -30°c. La tnn annuelle médiane est de -27°c, il vaut mieux être paré aux grands froids.

Malgré la distance et les Tm moins froides Pskov a une rusticité comparable à celle de la région de Moscou: ce -34°c est similaire aux tnn observées dans les aéroport moscovites sur cette période (-34°c à -35°c dans les METARs, notamment en janvier 2006), et met en lumière le fort réchauffement urbain de la station synoptique de référence de Moscou qui n'a enregistré que -30.8°c de tnn. De même la tnn annuelle médiane n'est que de -24°c à Moscou ville, qui connait donc des tn environ 3°c plus chaudes que la campagne environnante lors des gros coups de froid.

 

Les roses des vents sont sans surprises: plutôt zonal en été, plutôt de tendance sud en hiver (flanc ouest de l'anticyclone statistique de Sibérie).

 

 

 

Voici un hiver atypique mais au bilan final très normal: 2001-2002. Il commence en fanfare avec une forte anomalie thermique négative en décembre, puis après les premiers jours de janvier c'est un océan de douceur entrecoupé de quelques coups de froid brefs et peu intenses. La douceur de la première quinzaine de février est assez remarquable, avec plus d'une semaine sans gel.

 

 

Toujours 2011 pour montrer le printemps. La neige s'attarde plus longtemps que d'habitude en avril mais ensuite tout rentre dans l'ordre, avec pas mal de soleil et de bonnes fluctuations de températures qui donnent une gelée tardive début mai.

 

 

Voici l'été 2006, à la fois bien dans les normes et pas très représentatif: la vague de chaleur de juillet a donné la txx de la période d'étude (et probable txx historique). Normalement on plafonne plutôt autour de 32°c durant une année normale. Cependant le reste est bien de saison, avec notamment aout qui contrebalance bien la chaleur, le beau temps et le manque de pluie de juillet.

 

 

Bonus: je voulais vous montrer ce vilain mois de septembre, avec une deuxième décade digne d'un mois d'octobre... La première gelée le 25/09 est cependant conforme à la valeur moyenne de la période d'étude (27/09).

 

 

Et pour finir un mois d'octobre très normal:

 

 

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

 

Modifié 11 octobre 2023 par mottoth
Réactualisation -> septembre 2023

[Peki2]

Il y a 8 heures, mottoth a dit :

Merci pour vos réponses et vos encouragements. La Russie semble plébiscitée, donc on va continuer dans cette voie. C'est mon choix préférentiel aussi, mais je voulais m'assurer que vous ne commenciez pas à vous lasser de l'Europe de l'Est: j'ai tracé la feuille de route hier soir pour cette série Russe à venir, et j'y ai défini 16 étapes après St Petersbourg, de l'est de Moscou jusqu'à la Nouvelle Zemble en passant par la péninsule de Kola et le nord de l'Oural. Ce qui veut dire qu'au rythme actuel estival un peu ralenti on en a pour un bon mois... mais puisque vous semblez demandeurs et bien allons-y ! Pour ma part l'hiver Russe me fascine depuis mes premiers intérêts portés à la météo il y a presque 30 ans, donc je vais me régaler.

 

Super, on va se régaler aussi!

Modifié 26 juillet 2017 par Peki2

[mottoth]

#392. Vilsandi.

 

Aujourd'hui on aborde l'Estonie. Je voulais faire une étape en Lettonie mais j'ai du lâcher l'affaire:

- la station de Riga a déménagé au moins deux fois depuis 2000, et est désormais installée sur le toit d'une université en plein centre ville, 20 m au dessus de la rue. J'ai préféré éviter.

- en plan B j'avais sélectionné la ville côtière de Ventspils, avec son record de chaleur controversé pour les pays Baltes (37.8°c en aout 2014, lire commentaires 11 et suivants), et malgré un emplacement atypique (cernée de béton sur une digue portuaire). Mais là aussi j'ai abandonné en constatant que j'avais un trou de 7 ans de données manquantes entre 2002 et 2008 inclus.

 

Vilsandi est une ile de la Baltique, c'est le point habité le plus à l'ouest de l'Estonie. Seule une poignée d'habitants vivent ici car c'est un parc national.

Helsinki est à 280kms, Pskov 390kms, Kaliningrad 415kms.

 

L'ile fait 9km². C'est très plat autour. La mer Baltique est également peu profonde, ce qui a une incidence sur le climat: elle gèle parfois en hiver, et en été elle peut se réchauffer considérablement les bonnes années (jusqu'à 24°c par endroit), donnant des Td pénibles, parfois largement supérieurs à 20°c.

 

La station est sur la pointe ouest de l'ile, à seulement 220m de la mer... difficile de faire plus maritime.

 

 

Je vous promettais il y a quelques jours l'hiver Russe avec du sang et des larmes du froid et de la neige, et voici que je vous sors un climat maritime: l'ICA est largement sous 1 (à 0.87), et le régime pluviométrique a un maximum décalé vers l'automne comme beaucoup de climats maritime d'Europe du nord et de l'ouest. Dans ce petit coin des pays Baltes, tout est maritime, avec également un décalage thermique des saisons et des amplitudes thermiques bien faibles.

Le froid sibérien est lui même bien atténué ici, avec des tnn environ 10°c plus hautes que dans l'intérieur des terres et une couche de neige irrégulière en hiver, qui disparait fréquemment complètement lors des redoux.

La perte de continentalité donne des précipitations moins abondantes, et un ensoleillement remarquable pour le secteur, c'est d'ailleurs le point le plus ensoleillé des pays Baltes avec plus de 2000h annuelles et des mois d'été qui cumulent parfois plus de 350h grâce à des jours qui durent 18h et une convection inhibée en milieu maritime.

 

Le revers de la médaille de ces conditions moins froides et plus lumineuses c'est le vent, constant et souvent sensible. Sur les dernières fiches on a souvent trouvé des vents dominants qui hésitent entre sud et ouest, ici on coup la poire en deux avec un vent de sud ouest dominant toute l'année.

 

 

 

Voici l'hiver 2003-2004, bien dans les normes avec un janvier froid qui compense la douceur de décembre.

Ca ne descend pas beaucoup sous les -10°c, mais le vent donne un rendu parfois aussi froid que sur le continent, avec de la poudrerie. La neige ne parvient pas à persister au sol très longtemps.

 

 

Voici le printemps 2012, souvent pris pour exemple ces derniers temps. A part l'excédent de précipitations en avril cet exemple est bien équilibré: le beau temps de mai compense la grisaille d'avril. Les chaleurs printanières sont bien plus rares que sur le continent mais débordent parfois de façon remarquée, comme ici le 21/05. A contrario le décalage thermique fait que début avril on peut encore facilement retrouver des conditions pleinement hivernales avec neige et poudrerie.

 

 

Voici un exemple d'été un peu gris et frais à cause d'un mois de juillet où il peine à s'installer. La fraicheur maritime est alors sensible sur les tx qui peinent à dépasser 20°c. Puis aout nous offre un bel exemple de plein été en première décade, avec une chaleur modérée mais lourde, et beaucoup de soleil.

 

Voici un exemple bien plus extrême pour balancer ce mois de juillet 2004 bien terne: l'été 2010 - la grande canicule Russe -, et son mois de juillet très chaud. Cette année là les SST de la Baltique ont du atteindre des sommets, avec des Td qui en pointe ont dépassé 23°c et plusieurs journées à plus de 20°c de moyenne.

 

 

Enfin un mois d'octobre moyen, 2004. Cela ressemble beaucoup aux mois de novembre en Europe de l'ouest. D'ailleurs la date de la première gelée est décalée d'un mois par rapport au continent: elle arrive en moyenne le 10/11 (comme chez moi à Lyon), et certaines années où le zonal est en forme on peut l'attendre jusqu'à fin décembre (le 21/12/2011 ou le 27/12/2015 !).

 

 

A suivre...

 

Modifié 11 octobre 2023 par mottoth
Réactualisation -> septembre 2023

[MathieuBreizh]

Climat un peu plus continental qu'océanique. Je note de façon surprenante que l'été est plus chaud qu'a Brest pourtant situé a une latitude de 48°!

[mottoth]

#393. Tallinn.

 

Tallinn est la capitale de l'Estonie, on y compte 430 000h.

Helsinki est à 105kms, Vilsandi 195kms, St Petersbourg 325kms, Pskov 280kms et Vilnius 530kms.

 

Aucun relief à signaler dans la région. Le golfe de Finlande est un bras peu profond de la Mer Baltique, qui peut être pris par les glaces ou surchauffer en été.

 

La station étudiée est assez rurale, à 10kms du centre ville et 5.5kms de la mer.

 

 

On quitte le domaine maritime des iles de l'ouest du pays pour retrouver un climat semi-continental: les précipitations estivales sont en nette hausse par rapport à Vilsandi. Cependant on retrouve encore des éléments maritimes, comme les pluies automnales ou le minimum thermique hivernal qui traine jusqu'en février - époque de l'année où le golfe de Finlande est le plus susceptible de geler lors des grands hivers.

L'ensoleillement est une bonne surprise, surtout compte tenu des hivers très gris: les mois d'été tirent là aussi partie des longues périodes de jour (18.5h au solstice) et d'une convection limitée par la proximité de la mer. Cela fait quelques fiches que je suis positivement surpris, la zone des Pays Baltes (continentale ou maritime) est plus agréable à vivre en été que je ne m'imaginais avec des conditions aussi douces et plus ensoleillées que dans le nord de la France le long de l'arc Bretagne - Picardie - Lorraine.

 

Les vents dominants vont de SSO à plein ouest selon la saison, le zonal est plus présent en été lorsque la zone barocline est haute en latitude, tandis que en hiver on se retrouve régulièrement sur le flanc ouest de l'anticyclone Russe (ou sibérien) avec des courants de sud.

 

 

 

Voici l'hiver 2001-2002, déjà vu à Pskov et particulier pour son déroulement en deux parties: décembre bien froid (le 3e le plus froid de ma période d'étude), puis janvier et février doux (février 4e plus doux de ma période d'étude). Conséquence de cette douceur: la couche de neige disparait précocement mi-janvier et début février, alors que la plupart du temps elle se maintient durant environ 10 semaines de fin décembre à début mars.

Les conditions franchement hivernales de décembre respectent la rusticité moyenne de la ville avec une tnn de -21°c.

 

 

Encore une fois je suis surpris de la variabilité du temps au printemps: j'ai choisi cet exemple de 2014 car son bilan est très proche des normales, mais au final on trouve un mois d'avril exceptionnellement ensoleillé et un mois de mai marqué par des montagnes russes thermiques: dernière gelée le 16/05, chaleur record ensuite avec 2 pointes à plus de 30°c, puis à nouveau de la grande fraicheur en fin de mois.

Les txx de avril et mai de ma période d'étude sont 7°c plus hautes que celles de octobre et septembre, mois à peu près équivalents en txm.

 

 

L'exemple de 2013 choisi pour l'été est d'une perfection rarement atteinte: l’ensoleillement est pile dans les normes pour les deux mois, et les déficits de juillet (txm ou RR) sont parfaitement compensés par aout. On y trouve également un pic de chaleur conforme aux extrêmes annuels médians début aout, un un petit coup de fraicheur précurseur de l'automne en dernière décade d'aout.

 

BONUS: l'été 2010, encore et encore. Pas de pic de chaleur extraordinaire mais une chaleur constante et une anomalie mensuelle énorme, ainsi que des Td remarquables avec des pointes à 23°c. Quelques bons orages également, évitant largement la sécheresse.

 

 

Enfin deux mois d'octobre pour finir:

- octobre 2007 à peu près normal en tout sauf l'ensoleillement faible.

 

- octobre 2014 à peu près normal de partout sauf les RR déficitaires.

 

 

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

 

Modifié 11 octobre 2023 par mottoth
Réactualisation -> septembre 2023

[Thundik81]

il y a 3 minutes, mottoth a dit :

#393. Tallinn.

 

Tallinn est la capitale de la Lettonie, on y compte 430 000h.

 

On voit bien que tu avais vraiment à cœur de faire la Lettonie

[mottoth]

il y a 1 minute, Thundik81 a dit :

 

On voit bien que tu avais vraiment à cœur de faire la Lettonie

LOL... c'est corrigé... on ne sort jamais complètement indemne d'un échec !

[Canada Goose]

Ouais, agréablement surpris par l'ensoleillement estival mais aussi par les records de chaleur d'avril et mai (comme pour les fiches précédentes).

C'est une ville que j'aurais aimé visiter si je n'habitais pas si loin... Un coin d'Europe qui m'attire pas mal.

[mottoth]

#394. St Pétersbourg.

 

St Pétersbourg est la deuxième ville de Russie et compte entre 5 millions et 7.5 millions d'habitants selon les estimations. Cette ville a autrefois été connue sous le nom de Petrograd (1914-1924) ou Leningrad (1924-1991).

Helsinki est à 300kms, Tallinn 325kms, Pskov 265kms et Moscou 630kms.

 

C'est toujours aussi plat. Les première lagunes dépendantes de la mer Baltique sont à 4kms, la mer libre à 20kms.

 

La station étudiée est très urbanisée, au bord d'un des bras de la Neva. C'est une stations au moins aussi urbanisée que celle de Moscou. Les tn, et en particulier les tnn hivernales, sont supérieures à celles vécues en périphérie de la ville, et cet écart atteint probablement souvent facilement 3°c à 4°c par temps calme.

 

Vue depuis l'avenue mitoyenne:

 

 

L'urbanisation de la station donne des tn estivales assez improbables par 60°N: 15.9°c de tnm en juillet, 25.0°c de tnx absolue !!! Dans ces conditions la tnn de presque -29°c de janvier 2003 doit probablement se traduire par des t° de -33°c ou -34°c à l'extérieur de la ville (Pskov, plus au sud et plus à l'ouest, à mesuré -34°c à deux reprises en janvier 2003).

Le gain en continentalité est assez net par rapport à Talliinn, à seulement 325kms, avec une période d'enneigement continu plus longue de 40 jours et un ICA en hausse de 0.14 point.

 

Cependant, et malgré l'enclavement urbain, on retrouve les mêmes roses des vents qu'à Tallinn, avec ce mélange de zonal de SO et de conditions anticycloniques en hiver (souvent de SE apparemment), et le zonal d'ouest (ou d'OSO) plus dominant en été.

 

 

 

Voici l'hiver 2003-2004, au bilan de t° plutôt inférieur aux normales (à cause de janvier) mais assez représentatif pour les écarts de t° ou l'enneigement continu qui débute début décembre.

Comme ailleurs dans la région c'est une saison particulièrement grise et aux amplitudes thermiques diurnes moyennes vraiment faibles.

 

 

Encore un exemple de printemps plutôt moyen mais bien contrasté, avec un bon pic de chaleur précoce mi-mai: 2012.

 

 

Voici un exemple d'été plutôt normal mais au déroulé atypique, avec juillet et aout en quelque sorte "inversés". On trouve mi-aout un exemple classique des plus grosses chaleurs auxquelles on peut s'attendre en été. Celles ci arrivent habituellement plutôt fin juin ou en juillet.

 

 

Enfin un mois d'octobre parfaitement normal, 2012:

 

 

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Nous sommes au coeur de l'été, je suis rarement chez moi et même au boulot je n'ai que peu de temps libre à consacrer à l'élaboration des futures fiches. Je devrais reprendre un rythme plus régulier je pense autour du 15 aout, mais rassurez vous je continue à bosser sur ce projet dès que possible.

 

Modifié 11 octobre 2023 par mottoth
Réactualisation -> septembre 2023

[nci-df]

Merci mottoth ! Impressionnante la Txx de mai : 33.0°C !

[mottoth]

Le 02/08/2017 à 23:14, nci-df a dit :

Merci mottoth ! Impressionnante la Txx de mai : 33.0°C !

Oui il s'agit du mois de mai 2014, déjà montré en exemple sur la fiche de Tallinn:

 

J'ai oublié hier de poster l'été 2010 qui à St Pétersbourg également a été complètement délirant:

 

 

Modifié 9 octobre 2017 par mottoth

[Yves38]

Merci pour cette dernière fiche de Saint Petersbourg. L'ensoleillement moyen de novembre à janvier est vraiment impressionnant par sa faiblesse. C'est vrai qu'à cette latitude le soleil culmine à peine à 7° au-dessus de l'horizon en décembre et les journées sont très courtes.

[mottoth]

il y a une heure, Yves38 a dit :

Merci pour cette dernière fiche de Saint Petersbourg. L'ensoleillement moyen de novembre à janvier est vraiment impressionnant par sa faiblesse. C'est vrai qu'à cette latitude le soleil culmine à peine à 7° au-dessus de l'horizon en décembre et les journées sont très courtes.

Je n'ai pas commenté l’ensoleillement de St Pétersbourg car les ombres portées par le milieu urbain minorent probablement les mesures, en particulier durant les mois où le soleil est rasant. Sur les données brutes on perd 350h/an par rapport à Tallinn, en réalité j'estime que la différence doit être autour de 150 à 200h et porter essentiellement sur la période de soleil haut.

[mottoth]

#395. Nizhny Novgorod.

 

Nizhny Novgorod, autrefois connue sous le nom de Gorki sous l'ère soviétique, est une ville de 1.25 million d'habitants, à 400kms de Moscou et 905kms de St Pétersbourg.

 

Nous sommes à la confluence de l'Oka (qui arrive de l'ouest) et de la Volga (qui arrive du NNO et continue vers l'est). Au sud du fleuve le relief forme quelques collines, la station étudiée est sur l'une d'entre elle et domine le fleuve d'une centaine de mètres.

 

Le centre ville est à 5kms sur l'autre rive de la Oka, environ 80m à 100m plus bas que la station installée en milieu péri urbain.

 

 

J'ai calculé l'ICA de Moscou pour l'occasion, sur la même période d'étude: il est de 1.24, contre 1.25 ici. Cette stagnation semble s'expliquer par les précipitations estivales un peu moins fortes ici. Lorsque l'on regarde l'imagerie satellite on constate que Niznhy Novgorod est à la limite sud la zone où la foret boréale domine, plus au sud on trouve un mélange de prairies et champs cultivés qui domine au détriment de cette forêt. L'homme y est certainement pour quelques chose, mais il est possible que les précipitations estivales un peu plus faibles et surtout plus irrégulières (avec des sécheresses possibles, comme en 2010) pèsent aussi dans ce changement de couvert végétal.

 

Les t° elles montrent la même progression que plus à l'ouest dans cette grande plaine est-européenne: en hiver les isothermes sont plutôt orientés nord-sud et il fait logiquement plus froid ici qu'à Moscou, tandis qu'en été les isothermes sont est-ouest et à latitude égale il fait à peu près aussi chaud ici qu'à Moscou.

 

Ete est automne sont dominés par la circulation zonale, tandis qu'en hiver c'est plus partagé, avec des flux de sud à sud-est souvent présents sur le flanc ouest des hautes pressions sibériennes.

 

 

 

Il est quasiment impossible de trouver un hiver normal pour cette fiche. En voici donc un très atypique malgré son bilan à peu près neutre: 2011-2012. il se déroule en deux grandes parties:

- doux, gris et humide de début décembre à mi-janvier. Le froid peine à connaitre des valeurs justes de saison, et le soleil ne se montre presque jamais.

- froid, beau et sec pendant plus d'un mois, du 19/01 au 20/02. Une période très anticyclonique à mettre en relation avec la vague de froid qui toucha le reste de l'Europe durant les 15 premiers jours de février 2012.

Le temps hivernal oscille normalement plus rapidement entre ces deux régimes.

 

 

Un petit exemple de printemps pris en 2003. Avril est un peu frais mais l'exemple est assez représentatif avec la disparition de la neige au sol mi-avril, une dernière gelée le 28/04 ou quelques chaleurs déjà estivales en mai.

 

 

L'été 2013 fut très, très normal, même trop, au point qu'il est sans véritable relief avec une txx qui frôle péniblement les 31°c.

 

 

A contrario l'été 2010 est celui de tout les superlatifs et je me sens encore une fois obligé de vous le montrer tellement c'est un accident climatologique majeur. Notez la sécheresse et les fumées de feux de tourbières qui accompagnent les chaleurs accablantes. Puis pour la dernière décade d'aout c'est la douche froide avec notamment le 20 la 2e tx la plus basse de la période d'étude en aout.

 

 

Enfin un mois d'octobre ultra-normal, 2006, où les premières gelées et les premiers flocons arrivent à l'heure.

 

 

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

 

Modifié 16 octobre 2023 par mottoth
Réactualisation -> septembre 2023

[Atanarjuat]

Merci encore Mottoth pour ce superbe travail.

A la lecture de la dernière fiche je suis surpris par la grisaille absolue des hivers en Russie, même en s'éloignant considérablement vers l'est cela reste une constante. En termes de nébulosité c'est encore pire qu'en Europe de l'ouest, ajoutez à cela le gain en latitude, en termes de ressenti ça doit être dur, dur. Pas tant à cause du froid (une ville comme Minnaepolis en Amérique du nord située 10° plus au sud a une tm de janvier comparable) qu'à cause justement de ce manque de lumière. 

Concernant Saint Pétersbourg j'avoue que je voyais cela un peu plus froid. Les étés notamment sont vraiment chauds, avec 19.6° la tm de juillet est du même ordre que celle de Paris ou Nantes! Et toujours cet hiver terriblement sombre. 

[mottoth]

il y a 19 minutes, Atanarjuat a dit :

Merci encore Mottoth pour ce superbe travail.

A la lecture de la dernière fiche je suis surpris par la grisaille absolue des hivers en Russie, même en s'éloignant considérablement vers l'est cela reste une constante. En termes de nébulosité c'est encore pire qu'en Europe de l'ouest, ajoutez à cela le gain en latitude, en termes de ressenti ça doit être dur, dur. Pas tant à cause du froid (une ville comme Minnaepolis en Amérique du nord située 10° plus au sud a une tm de janvier comparable) qu'à cause justement de ce manque de lumière. 

Concernant Saint Pétersbourg j'avoue que je voyais cela un peu plus froid. Les étés notamment sont vraiment chauds, avec 19.6° la tm de juillet est du même ordre que celle de Paris ou Nantes! Et toujours cet hiver terriblement sombre. 

Oui, pour mois c'est la très grande particularité des climats continentaux européens: cette extrême grisaille qu'on ne retrouve pas ailleurs dans le domaine du climat continental. C'est a relier avec je pense les oscillations bien plus lentes entre les différents régimes de circulation atmosphérique: l'exemple de l'hiver 2011-2012 est un peu extrême puisqu'on ne retrouve qu'une seule oscillation, mais en Europe le temps reste facilement bloqué sur le même régime pendant au moins deux semaines, voire plus (on appelle cela les "récurrences" dans les topics de prévi à long terme). J'utilise d'ailleurs le terme régime volontairement par allusion aux régimes de Cassous. Alors qu'ailleurs, comme en Amérique du Nord ou en Orient, c'est le grand coup de balais en permanence sous de constantes ondulations et peu de blocages anticycloniques durables qui favorisent la grisaille de basse couche.

Pour le ressenti je pense que le Moscovite dira qu'il préfère un beau soleil par -20°c que la grisaille humide proche de 0°c... mais à l'instar d'un Quebecois il détestera probablement les deux !

Modifié 3 août 2017 par mottoth

[nicolass]

Salut mottoth ! Encore merci tu pourrais poster un debriefing des 2 premiers mois d hiver sur Concepción ? Ils m'ont paru assez soft en pluie/froid/tempête

[Yves38]

Il y a 15 heures, mottoth a dit :

Oui, pour mois c'est la très grande particularité des climats continentaux européens: cette extrême grisaille qu'on ne retrouve pas ailleurs dans le domaine du climat continental. C'est a relier avec je pense les oscillations bien plus lentes entre les différents régimes de circulation atmosphérique: l'exemple de l'hiver 2011-2012 est un peu extrême puisqu'on ne retrouve qu'une seule oscillation, mais en Europe le temps reste facilement bloqué sur le même régime pendant au moins deux semaines, voire plus (on appelle cela les "récurrences" dans les topics de prévi à long terme). J'utilise d'ailleurs le terme régime volontairement par allusion aux régimes de Cassous. Alors qu'ailleurs, comme en Amérique du Nord ou en Orient, c'est le grand coup de balais en permanence sous de constantes ondulations et peu de blocages anticycloniques durables qui favorisent la grisaille de basse couche.

Pour le ressenti je pense que le Moscovite dira qu'il préfère un beau soleil par -20°c que la grisaille humide proche de 0°c... mais à l'instar d'un Quebecois il détestera probablement les deux !

Oui, je pense également que la grisaille des hivers européens est due à l'humidité apportée par les vents d'ouest qui ne connaissent aucun obstacle, aucun relief notable pour les contrarier. Ces vents d'ouest, doux sur l'océan, se refroidissent petit à petit en pénétrant sur le continent et leur humidité se condense en stratus ou brouillards qui obscurcissent le soleil. Ce phénomène n'existe nulle part ailleurs dans le monde : en Amérique du nord, la pénétration d'air humide est tout de suite bloqué par la présence de hautes montagnes, en Amérique du sud, c'est à peu près la même chose avec en plus un continent qui s'effile vers le sud et qui ne peut pas induire de refroidissement de grande ampleur. En disposition inverse de l'ouest de l'Eurasie, l'est connait le phénomène opposé puisque c'est l'air froid continental qui se réchauffe progressivement en arrivant sur l'océan.

 

Sinon, merci pour cette dernière fiche de Nizhny Novgorod. Par rapport au climat de Saint Petersbourg puis à celui de Moscou, petit à petit, on voit le climat se continentaliser pour "arriver" au climat plus extrême de Omsk. Conformément aux remarques ci-dessus, pour une latitude équivalente, l'hiver de cette dernière ville est beaucoup plus froid mais aussi bien plus ensoleillé et même sur l'année, l'ensoleillement de Omsk gagne 200 heures sur celui de Nizhny Novgorod.

 

Modifié 4 août 2017 par Yves38

[zonal 45]

Bonjour à tou(te)s,

 

Ce qu'il ne faut pas oublier à mon sens (et ça va complètement dans le sens d'Yves), c'est aussi que le climat "continental" de Moscou est en fait très différent de celui de Québec, par exemple, pourtant à une latitude beaucoup plus basse (sans parler de Montréal, évidemment !). L'hiver à Moscou est beaucoup moins  froid qu'à Québec. Concernant les hivers québécois à la latitude de Moscou (55°N), on n'en parle même pas !

En fait, si les deux se classent dans le Dfb de Köppen (même s'il est parfois de bon ton de critiquer la classif. de Köppen, ça reste pour moi LA référence), il y a plus que des nuances : Moscou n'est pas sur une côte Est. Je dirais que Moscou (quitte à être provocateur) a un climat océanique dans lequel l'influence océanique tend vers 0 !

Ca pose le problème de ce qu'est réellement dans sa diversité le climat Dfb. On a plus l'habitude ici de la diversité du climat Cfb (forcément !), mais le Dfb n'a rien à lui envier !

Il suffit d'ailleurs de comparer les précips en Europe de l'Est et sur la côte Est de l'Amérique du Nord pour s'en convaincre.

 

Zonal 45 

  

[dann17]

Bonjour à tous !

 

Me revoilà de retour de cette région de l'extrême sud-est canadien au climat maritime à influence continentale.

 

Avant de commenter et de répondre à quelques unes de vos interventions, voyant où se situent les stations décrites par mottoth, je me permets de vous poster une autre carte de l'indice de continentalité absolue :

 

Modifié 6 août 2017 par dann17

[mottoth]

Le 04/08/2017 à 02:28, nicolass a dit :

Salut mottoth ! Encore merci tu pourrais poster un debriefing des 2 premiers mois d hiver sur Concepción ? Ils m'ont paru assez soft en pluie/froid/tempête

C'est fait, j'ai mis ça dans le suivi que tu as ouvert.

 

Le 04/08/2017 à 13:32, Yves38 a dit :

Oui, je pense également que la grisaille des hivers européens est due à l'humidité apportée par les vents d'ouest qui ne connaissent aucun obstacle, aucun relief notable pour les contrarier. Ces vents d'ouest, doux sur l'océan, se refroidissent petit à petit en pénétrant sur le continent et leur humidité se condense en stratus ou brouillards qui obscurcissent le soleil. Ce phénomène n'existe nulle part ailleurs dans le monde : en Amérique du nord, la pénétration d'air humide est tout de suite bloqué par la présence de hautes montagnes, en Amérique du sud, c'est à peu près la même chose avec en plus un continent qui s'effile vers le sud et qui ne peut pas induire de refroidissement de grande ampleur. En disposition inverse de l'ouest de l'Eurasie, l'est connait le phénomène opposé puisque c'est l'air froid continental qui se réchauffe progressivement en arrivant sur l'océan.

 

Oui c'est vrai, il y a probablement celà aussi: l'humidité océanique drainée par le zonal, qui se refroidie de plus en plus au fur et à mesure qu'elle se propage dans le continent et qui se condense dans des phénomènes de basse couches.

 

Il y a 23 heures, zonal 45 a dit :

Bonjour à tou(te)s,

 

Ce qu'il ne faut pas oublier à mon sens (et ça va complètement dans le sens d'Yves), c'est aussi que le climat "continental" de Moscou est en fait très différent de celui de Québec, par exemple, pourtant à une latitude beaucoup plus basse (sans parler de Montréal, évidemment !). L'hiver à Moscou est beaucoup moins  froid qu'à Québec. Concernant les hivers québécois à la latitude de Moscou (55°N), on n'en parle même pas !

  Je dirais que Moscou (quitte à être provocateur) a un climat océanique dans lequel l'influence océanique tend vers 0 !

Quand j'ai commencé à aborder l'est de l'Europe en 2011 j'écrivais que pour moi la frontière du climat continental en Europe devais se situer vers le Belarus, et pas dans l'est de la France comme nous l'apprennent nos manuels scolaires franco-français. J'appuyais mes dire que le fait que le principal acteur des hivers Européen est le zonal Atlantique, qu'il soit en grande forme ou contrarié par un blocage. Bien sur tout le monde n'était pas d'accord, malgré le fait que chaque année on constate que le zonal Atlantique arrive à facilement pénétrer le nord de la Russie d'Europe, et ce plusieurs fois par hiver, et que c'est véritablement les variations de ce régime qui font "la pluie et le beau temps" (ou plutôt les redoux et les coups de froids) jusqu'en Russie d'Europe. C'était avant que Dann ne développe son indice ICA, et malgré le côté encore expérimental de ce travail et les réserves de certains les cartes que Dann a produit avec cet outil rejoignent mes convictions : il n'y a qu'à voir celle qu'il a postée hier, la frontière de climat continental passerai vers la frontière Pologne - Belarus, exactement comme je l'écrivais il y a 6 ans.

Il est un peu provocateur de dire que Moscou est océanique, mais je comprend ce que tu veux dire car toi aussi tu as du constater ces phase de zonal vigoureux qui peux perdurer pendant plusieurs semaines sur Moscou en hiver et parfois même arriver à mettre à mal la couverture neigeuse. Moscou garde un climat continental, léger à modéré d'après l'indice de Dann. La continentalité n'y est pas particulièrement marquée, les redoux d'origine atlantique faisant partie intégrante de la saison hivernale et le niveau de froid moyen n'étant pas vraiment marqué pour un climat non maritime de cette latitude.

 

Modifié 7 août 2017 par mottoth

[mottoth]

#396. Kazan.

 

On progresse vers l'Oural, et Kazan est l'étape logique après Niznhy Novgorod. Cette ville est la capitale de la République du Tatarstan - l'une des 22 républiques que l'on trouve parmi les 85 sujets de la fédération de Russie -, et elle compte environ 1.2 millions d'habitants.

Nizhny est à 330kms, Moscou 730kms, St Petersbourg 1210kms, Gomel 1245kms, Aralsk 1320kms, Omsk 1525kms.

 

Comme à Nizhny cette partie de la plaine est-européenne est un peu plus modelée par les cours d'eau, cependant la taille des collines reste très modeste (moins de 250m de hauteur et moins de 300m d'altitude). Kazan est sur le lit de la Volga, et à l'extrémité nord du réservoir de Kuybyshev, le plus grand réservoir d'eau douce d'Europe, qui s'étend jusqu'à Samara vers le sud et dont la surface est à 45m au dessus du niveau de la mer.

 

La station étudiée est en lisière sud-est de la ville, à 7kms du centre. Cette implantation à la limite de la ville est une pratique courante en Russie, et à l'instar de Niznhy, Pskov et d'autres villes à venir la station n'est ni complètement campagnarde ni au coeur de l'ICU de l’agglomération.

A l'ouest de la ville la Volga s’élargit sur plus de 6kms par endroits, c'est le début du réservoir de Kuybyshev.

 

 

Le régime de RR est presque le même que celui de Nizhny, avec un pic en juin qu'il ne faut pas prendre au pied de la lettre et est probablement du à la trop courte période d'étude: sur les normales trentenaires juin et juillet semblent recevoir autant de précipitations. Néanmoins on constate une érosion des lames d'eau, tant mensuelles qu'annuelles, par rapport à Nizhny, et l'imagerie sat montre que l'on est vraiment entré dans le domaine de prairie / champs cultivés au détriment de celui de la forêt... rappelez vous Nizhny est vraiment à la limite.

 

Logiquement les Tm hivernales baisses encore, on perd 1.5°c de Tm en janvier par rapport à Nizhny et 2°c sur la tnn annuelle médiane. Les extrêmes commencent à en imposer: -37°c de tnn sur la période d'étude, -27°c/-21°c de tn/tx pour la journée la plus froide d'une année type.

Les étés sont assez chauds, on est proche du niveau de chaleur de Gomel, 3° plus au sud.

 

Ici on ne peut plus ignorer le courant de SSE hivernal qui trahi la présence de l'anticyclone sibérien, même si se vent semble être favorisé par le faible relief qui dessine une ouverture dans cette direction vers les zones les plus larges du réservoir de Kuybyshev.

 

 

 

L'hiver dernier (2016-2017) est un bon exemple, avec un bilan neutre et des anomalies mensuelles modérées. Les extrêmes bas sont proches des valeurs annuelles médianes, avec par exemple cette tx de -21.3°c début janvier. Et après un départ excédentaire la couche de neige se stabilise à des niveau normaux.

En rentrant dans le détail on retrouve encore que les journées de beau temps coïncident presque toujours avec du temps froid... le périodes douces sont d'une grisaille absolue jusqu'à mi-février.

 

 

Voici un bout du printemps 2013, assez sec mais pas trop éloigné des normales de t°. La neige disparait mi-avril, et en mai on compte déjà de belles journées d'été.

 

 

Eté 2008: chaleur modérée et normale. On constate des tn souvent élevées: on dénombre en moyenne 7 nuits avec tn>20°c par an, contrat rempli ici sur ces deux mois.

Les RR de cet exemple sont un peu excédentaires (+25mm).

 

Encore l'été 2010, cette région est au centre du phénomène et probablement celle où les anomalies de juillet et d'aout ont été les plus fortes. Comme à Nizhny ces chaleurs furent accompagnées de sécheresse, et brutalement suivies par une grande fraicheur durant la deuxième moitié d'aout.

 

 

Enfin un mois d'octobre au bilan normal en tout malgré un début de mois particulièrement déprimant avec des premiers flocons bien précoces.

 

 

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

 

Modifié 16 octobre 2023 par mottoth
Réactualisation -> septembre 2023

[zonal 45]

Bonjour à tou(te)s,

 

100% d'accord avec mottoth. Si on s'en tient à la dernière définition de Köppen (dans les années 30), le climat Dfb en Europe de l'Est commence, d'après les relevés, vers Varsovie (ceci sans tenir compte de l'effet urbain, qui peut faire un peu bouger les lignes).

Et concernant Moscou, il ne faut pas oublier que la côte Ouest de l'Eurasie a une particularité : c'est une marge continentale passive (au sens géodynamique), donc pas de cordillères côtières qui bloquent les influences océaniques.

 

Et pour continuer dans la comparaison entre les climats russe et québécois, il faudrait aussi ajouter que si l'hiver à latitude égale est nettement plus froid au Québec, les précips y sont aussi beaucoup plus importantes. 

 

Zonal 45

 

 

 

  

 

 

[mottoth]

#397. Perm.

 

Perm est la 13e ville la plus peuplée de Russie, elle compte environ 1 million d'habitants.

Kazan est à 500kms, Moscou 1160kms, St Petersburg 1500kms, Omsk 1100kms.

 

Depuis Nizhny Novgorod on a pu constater que la plaine est-européenne est de moins en moins plate en progressant vers l'est. Ici le terrain devient assez rugueux, avec un paysage constitué avant tout de collines et de vallons creusé par les rivières. Environ 100kms vers l'est commence l'Oural, chaine d'altitude très modeste puisqu'on dépasse à peine 800m dans cette zone. La station étudiée est située à une altitude de 170m, environ 80m plus haut que le lit de la Kama qui coule 5.5kms au nord ouest.

 

Une nouvelle fois la station est implantée en limite de la zone urbanisée.

 

NB: attention aux valeurs d’ensoleillement qui sont basées sur moins de 3 années de données. Elles sont là à titre indicatif.

NB2: une erreur sur les valeurs de pression a échappé à ma vigilance: le bon record de basse pression sur la période d'étude est 967.8hPa le 8/03/2002.

 

Perm est en plein dans la zone de climat continental modéré avec un ICA de 1.37. La Tm de janvier perds 2.5°c par rapport à Kazan, et l'on trouve ici notre première tnn < -40°c de cette série sur la Russie d'Europe: -41.4°c en décembre 2009. La rusticité est en forte hausse avec une tnn annuelle médiane de -32°c contre -27°c à Kazan. Le bond par rapport à Kazan est vraiment net: la période hors gel propice à la végétation perd 38 jours (de 165 à 127 j/an), et la période d’enneigement continu gagne 19 jours, surtout en novembre où l'enneigement démarre 2 semaines plus tôt.

 

L'Oural a beau être une chaine modeste, sa proximité favorise les vent méridiens qui glissent le long de son flanc. En hiver on retrouve bien sur un forte tendance au vent de sud, sur le flanc ouest des hautes pressions continentales.

 

Je ne commente pas beaucoup les tableaux horaires, mais il n'y a pas grand chose à dire; on retrouve tout ce que l'on voit d'habitude en milieu continental tempéré, et que j'ai déjà dis et répété:

- en hiver le Td à tendance à "suivre" l'évolution de la t° au dessus des sols enneigés.

- en été on trouve toujours un pic de Td en matinée lord de l'évaporation de la rosée, puis un petit creux durant les heures les plus chaudes.

- le vent est assez constant en hiver lorsqu'il répond surtout aux conditions synoptiques, en revanche il prend un cycle avec maximum diurne régit par des brises thermiques durant la saison de soleil haut.

- durant la saison de soleil haut la convection diurne est visible sur l'augmentation de la nébulosité durant les relevés de l'après midi.

 

 

Très difficile de trouver un bon exemple d'hiver. La saison retenue (2013-2014) a un bilan de t° un peu négatif, avec notamment du froid vraiment intense fin janvier, et des précipitations excédentaires. Les redoux peinent à dépasser 0°c, même si le léger dégel n'est pas anormal en plein hiver et même relativement fréquent (en moyenne 2 tx > 0°c en janvier).

 

 

Etant donné l'augmentation des amplitudes thermiques annuelles en progressant dans cette série j'ai décider de montrer les 12 mois de l'année dans les exemples de saisons. Voici donc un printemps complet, 2011.

Mars connait les derniers grand froids, la neige disparait mi-avril, les dernières gelées surviennent mi-mai. Un pic annuel de basse hygrométrie se produit au printemps, vers le mois de mai... c'est une constante pour les climats continentaux, que vous pouvez retrouver sur les fiches précédentes.

 

 

On continue avec l'année 2011 pour l'été. Les pluies de juin compensent le déficit d'aout, et la chaleur de juillet compense la fraicheur d'aout. Les orages sont assez fréquents, sauf en aout qui sur cet exemple prend un visage très automnal dès le milieu du mois.

 

 

Je ne vous montre pas l'été 2010 car il n'est pas aussi exceptionnel ici que dans la zone qui va de Kazan à St Petersbourg: les records de txx de la période d'étude sont certes à mettre au crédit de l'année 2010, en revanche les mois les plus chauds de leur catégorie furent juillet 2004 et aout 2016. Aout 2016 fut complètement exceptionnel même, et l'on en reparlera lors de la prochaine fiche. (EDIT: juillet 2023 et juin 2021 ont battu leurs txx respectives).

 

Voici pour finir l'automne 2010, au bilan normal en t° mais qui présente un déficit marqué de RR en septembre qui n'est pas complètement compensé par la suite.

Le mois de septembre est particulièrement contrasté et ressemble à un mois de mai. En octobre et novembre les amplitudes thermiques diurnes sont les plus faibles de l'année, elles s'accompagnent d'un temps souvent très gris. Novembre se termine par la première vague de froid de l'hiver 2010-2011, froid qui attendra la France et notamment ma région lyonnaise avec 30 cms de neige le 30/11.

 

 

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

 

Modifié 16 octobre 2023 par mottoth
Réactualisation -> septembre 2023