Aller au contenu
Les Forums d'Infoclimat

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

Les conséquences dramatiques de Xynthia


Sebaas
 Partager

Messages recommandés

Article récent du Monde concernant le rapport de la Cour des comptes sur Xynthia et les inondations du Var. Pas très encourageant ...

http://www.lemonde.f...29284_3244.html

On connaissait le bilan humain de la tempête Xynthia – qui avait frappé le littoral atlantique le 27 février 2010 – et des inondations qui, le 15 juin de la même année, avaient submergé les communes du Var: 64 personnes décédées, deux disparues, des centaines de blessés et de familles sans toit. Mais on ignorait le bilan financier de ces deux catastrophes. Dans un rapport rendu public jeudi 5 juillet, la Cour des comptes fixe pour la première fois le montant de la facture : Xynthia et les inondations du Var ont coûté 658 millions d'euros à l'Etat et aux collectivités locales et 1,3 milliard d'euros aux compagnies d'assurances, dont 640 millions d'euros pris en charge par le système de garantie publique "catastrophe naturelle".

Pendant plus d'un an et demi, les magistrats de la Cour des comptes ont enquêté sur les causes de ces deux drames, ont étudié les dispositifs d'alerte et de secours et ont évalué la stratégie d'indemnisation et les solutions mises en ½uvre par l'Etat. Le constat dressé dans un document de 300 pages est accablant.

DE GRAVES DÉFAILLANCES DES SYSTÈMES D'ALERTE ET DE SECOURS

Deux ans après les catastrophes, ces carences n'ont été que partiellement corrigées. "Il reste beaucoup à faire pour disposer d'un réseau d'alerte de la population performant", concluent les magistrats. Concernant les secours, les enquêteurs ont découvert que plusieurs casernes de pompiers avaient été construites en zones inondables et envahies par l'eau. C'est le cas notamment de celle de l'Aiguillon-sur-Mer, compétente pour intervenir à la Faute-sur-Mer, en Vendée, là où le bilan humain a été le plus lourd avec 29 décès. Une partie du matériel de secours fut inutilisable. Et la situation était connue des autorités.

En Vendée, le schéma départemental d'analyse et de couverture des risques indique "explicitement" que le centre de secours de l'Aiguillon-sur-Mer est susceptible d'être le "plus impacté par le risque de submersion". La situation est identique à Noirmoutier, Ars-en-Ré ou encore Rochefort, en Charente-Maritime. Inondé en 1999, puis en 2010, le projet de reconstruction du centre de Rochefort est toujours à l'étude. A Draguignan, dans le Var, l'inondation du centre de secours avait noyé les installations téléphoniques et informatiques, rendant toute communication impossible.

Les enquêteurs insistent encore sur le retard des secours héliportés en Vendée, seul département de l'Ouest à ne pas disposer d'hélicoptères publics et obligé d'attendre ceux de Charente-Maritime. "Le délai d'arrivée des hélicoptères sur la zone sinistrée a handicapé le guidage et la projection des moyens du service départemental d'incendie et de secours", indique le rapport.Et, lorsqu'ils sont arrivés, des difficultés de transmission entre les hélicoptères et les sauveteurs au sol ont encore entravé les secours.

UN ETAT FAIBLE, UN URBANISME INCONTRÔLÉ

La Cour des comptes souligne les "insuffisances persistantes" en matière d'urbanisme qui ont conduit les collectivités locales, sous la pression des promoteurs, à ignorer les risques naturels et à profiter de la "faiblesse de l'Etat". Dans les trois départements concernés – la Vendée, la Charente-Maritime et le Var –, les préfets avaient établi un dossier départemental sur les risques majeurs (DDRM) trop "général" et non "actualisé".

De leur côté, une minorité de communes avaient élaboré un document d'information communal sur les risques majeurs (Dicrim). Depuis la catastrophe, la situation n'a guère évolué dans le Var: seuls 32 communes sur 153 ont transmis un Dicrim à la préfecture. Autre défaillance: les préfets censés établir et diffuser auprès des collectivités des "atlas des zones inondables" – une cartographie des risques qui, en l'absence d'autres documents, peut empêcher des constructions dans les zones inondables – n'avaient pas, dans le Var, transmis ce document aux maires concernés. Sur la côte atlantique, les documents avaient bien été envoyés, mais ils sous-estimaient les risques de submersions.

Le rapport souligne que les plans de prévention du risque inondation (PPRI), adoptés sous l'égide des préfets et qui permettent de maîtriser l'urbanisme, n'ont pas été prescrits dans toutes les zones à risques. Lorsqu'ils existaient, ces plans avaient fait l'objet de trop de négociations pour être encore contraignants. "L'Etat, à travers ses représentants les préfets, n'a pas toujours su résister aux pressions des élus", notent les enquêteurs. Deux ans après les faits, les magistrats de la Cour des comptes jugent que "les oppositions locales, tant des habitants que des élus, n'ont pas disparu".

Beaucoup de communes touchées par les inondations étaient couvertes par des documents d'urbanisme "obsolètes" et "peu contraignants". Dans le Var, douze des treize communes sinistrées disposaient ainsi d'un plan d'occupation des sols (POS) antérieur à 1995 ou 1990. "Depuis la catastrophe, les collectivités n'ont pas vraiment pris d'initiative pour les remplacer", notent les rapporteurs, avant d'insister sur la faiblesse du contrôle des actes d'urbanisme exercé par les préfets.

DES INDEMNISATIONS COÛTEUSES ET INUTILES

Concernant la réaction du gouvernement de François Fillon et sa politique de rachat du bâti, la Cour des comptes est encore plus sévère. Elle dénonce une "précipitation excessive" après la tempête Xynthia. Sans concertation suffisante, l'Etat s'est hâté de délimiter des zones de rachat amiable, dites de "solidarité", avant d'opter finalement, après avis d'experts, pour la définition de zones d'expropriation, beaucoup plus restreintes. Résultat, le coût de rachat des maisons s'est révélé beaucoup trop coûteux et souvent inutile: 316 millions d'euros, dans les deux départements atlantiques. La Cour cite le cas d'un bien immobilier situé à la Faute-sur-Mer racheté 602 776 euros alors qu'il avait été acquis pour 300 000 euros en 2007, soit quatre ans avant la tempête. La plus-value a été totalement exonérée, contrairement aux transactions classiques.

La Cour note que l'essentiel des rachats à l'amiable s'est fait sur la base du code de l'environnement, qui autorise de telles opérations, mais sous réserve que le prix "s'avère moins coûteux que les moyens de sauvegarde et de protection des populations". Si la comparaison a été faite dans le Var, il n'en a rien été pour Xynthia. La situation de chaque habitation n'a pas été analysée. De même qu'aucun contrôle n'a été effectué sur l'existence d'un permis de construire ou de contrat d'assurance.

Sophie Landrin

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • Réponses 592
  • Créé
  • Dernière réponse

Les plus actifs

Posté(e)
Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

En PJ de ce post, vous trouverez ledit rapport public thématique rédigé par la Cour des Comptes. Y'a 300 pages à lire pour ceux qui en auraient le courage - perso, je pense m'y atteler dès que j'en aurai le temps.

/applications/core/interface/file/attachment.php?id=3546'>rapportCdCXynthia.pdf

En le survolant, j'ai retenu cet extrait, qui fait suite aux inondations du Var et non à Xynthia, mais qui me semble très intéressant dans l'évolution de la doctrine de la vigilance MF:

S’agissant de la vigilance rouge, Météo-France a, depuis les évènements de 2010 dans le Var, amendé sa doctrine pour les systèmes orageux dont l’évolution est rapide et difficile à prévoir. Lorsque des cumuls de précipitations exceptionnels se sont produits sur une partie d’un département, que ce dernier comprend des zones avec des populations exposées au risque d’inondation et qu’une évolution défavorable n’est pas improbable, les prévisionnistes ont dorénavant pour instruction d’accepter le risque d’un passage en vigilance rouge non pertinent et/ou de préavis faible, plutôt que d’y renoncer faute de certitude. Dans ces cas, le passage en rouge est possible si la durée prévue du phénomène est d’encore au moins 30 minutes au moment où cette nécessité est constatée.

En lien avec Xynthia, ce petit extrait qui confirme tout le bien que l'on peut penser de l'(in)action du maire de La Faute:

Une fois informé de l’alerte rouge, le maire de La Faute-sur-Mer n’a pas alerté ses services, avant la submersion, des mesures à prendre. Le maire de L’Aiguillon-sur-Mer a précisé s’être rendu à la mairie à 3 heures du matin le 28 février 2010, avec l’une de ses adjointes, les sapeurs pompiers volontaires du centre de secours local entrant alors en action sur les instructions reçues du commandement du service départemental d’incendie et de secours. A Fouras, la maire et des adjoints sont allés prévenir maison par maison les habitants les plus exposés. De nouvelles rondes seront faites durant la tempête. A Port des Barques, le maire et des adjoints ont été présents durant la tempête pour identifier les habitations les plus menacées et participer dans certains cas à l’évacuation de leurs occupants.

Bref, pour les plus courageux, n'hésitez pas à quoter dans ce topic les extraits intéressants!

rapportCdCXynthia.pdf

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Oui, c'est intéressant.

Tant mieux si Météo-France est un peu déresponsabilisé en leur facilitant le passage en niveau rouge. La catastrophe de Xynthia reste un cas assez impardonnable quand on sait la justesse de la prévision météo et le temps qu'il y avait pour s'en prévenir. Le cas du Var est la conjonction de beaucoup de choses. "Klaus" reste je crois la vraie réussite du système récemment, mais avec une prévisibilité anormalement bonne pour une telle tempête. Les grosses tempêtes d'hiver sont normalement moins prévisibles...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Merci Sébastien pour ce lien, en effet il y a de la matière a décortiquer même si finalement le nombre de pages (299!) doit être relativisé par le fait qu'il n'y a pas grand chose par page stuart.gif

J'ai jeté également un oeil rapide avant de me trouver une soirée où je pourrais lire ça intégralement, mais j'ai trouvé un autre passage qui ferait presque froid dans le dos : que dire d'une organisation aussi millimétrée ? On se croirait dans un film catastrophe à petit budget...!

Les autres moyens possibles d’alerte n’existaient pas ou n’ont pas été activés. A Charron, ils se limitaient à l’affichage en mairie des bulletins météo, dans un contexte où la submersion par deux côtés a rendu quasi immédiatement impossible tout déplacement dans la commune. A Port des Barques, aucun moyen n’était dédié à l’alerte de la population. A Fouras, la commune ne disposait que d’une sirène sur le toit de la mairie. En Vendée, il n’existait, avant la submersion, qu’une sirène par commune, aux mairies de La Faute et de L’Aiguillon-sur-Mer et au centre de secours de La Tranche-sur-Mer. La sirène existante à La Faute-sur-Mer n’a pas été activée.

Et visiblement, on peut se demander si les leçons seront franchement retenues quand on trouve ça dans les conclusions :

Il reste qu’aucun matériel n’a encore été installé plus de trois ans après le livre blanc. En dehors du recensement des sirènes et des autres moyens d’alerte et d’information d’initiative locale, aucun projet concret n’a pour le moment été porté à la connaissance des préfectures. Le budget alloué au nouveau système, initialement de 78 M€ a d’ailleurs été réduit à 24 M€ pour la période 2011-2013. La mise en place d’un nouveau système complet sera donc étalée dans le temps, au-delà de 2013.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Saint-Saturnin-Lès-Avignon, Vaucluse

Météo-France a lancé des études pour améliorer ses méthodes (ajustement plus rapide de la lame d’eau radar en 30 minutes, plutôt qu’en 1 heure actuellement) et est en train de renforcer le réseau des radars pour améliorer la couverture de la zone (en particulier achat de quatre radars supplémentaires). Une nouvelle convention dénommée « observation » fixe le nouveau programme 2011-2016 de renouvellement et d’extension des réseaux de radars et de pluviomètres pour un montant total de 26,3 M€

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

C'est prévu, c'est en cours de développement, il faut les modèles numériques pour cela. Et on a une bonne idée de ce qui sera mise en place en trainant sur ce site: http://www.previmer.org/

Rappelons que cela existe déjà depuis longtemps chez nos voisins européens --> http://www.meteoalarm.eu/

Bonjour, je remonte ce sujet car je viens de remarquer que la prévision des vents était disponible sur le site (issue d'Arpège 10 km). J'ignore si cela a déjà été dit.N'hésitez pas à déplacer mon post s'il n'est pas adapté au sujet. smile.png

http://www.previmer....d)/manga#appTop

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 1 month later...

Je remonte ce sujet pour vous signaler une mise à jour du dossier des risques majeurs pour la Vendée par son préfet. default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Voici le lien pour le consulter : http://webissimo.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/3_VERSION_FINALE_INTERACTIVE_cle57e261.pdf

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
LONGWY Alt: 360 m Nord du 54

Je remonte ce sujet pour vous signaler une mise à jour du dossier des risques majeurs pour la Vendée par son préfet. wink.png

Voici le lien pour le consulter : http://webissimo.dev...E_cle57e261.pdf

Merci pour le lien.

Malheureusement quand on voit qu'au 27 août 2012, les travaux n'ont pas commencé, on se demande ce qu'attendent les élus afin d'éviter une nouvelle catastrophe.

Les digues sont dans un état pitoyable par endroit et il est certain qu'une tempête assez violente finisse un jour le travail débuté par Xynthia.

Certes aujourd'hui il faut trouver les moyens financiers, de plus la crise est là mais c'est certain qu'en ne faisant rien dans une zone où les tempêtes frappent régulièrement, on aura dû mal à éviter un Xynthia 2. Même si la probabilité de retrouver ce genre de tempête à court terme est faible, il suffit qu'une soit un peu plus violente que les autres et un nouveau drame surviendra.

Je parle évidemment de l'Aiguillon sur mer et la Faute sur mer que je connais parfaitement, pour les autres communes je ne peux me prononcer.

Mais c'est désolant de voir l'inaction des responsables...

Ah oui, à la Faute sur mer, ils ont relevé un peu la digue qui protégeait les maisons dévastées (10cm...). Quand à ces maisons, elles ont été rasées et afin d'éviter un nouveau drame, ils ont installé des mini-digues derrière la grande digue dans le but de protéger les terrains et les maisons situées plus loin (et donc normalement épargnées par la montée des eaux), elles doivent faire dans les 30 cms...

Si , si , il y'a eu des travaux mais finalement ce qu'ils ont fait c'est l'équivalent d'un château de sable qui va tout faire pour barrer l'eau montante...

C'est dur ce que je dis mais toutes les personnes qui connaissent le coin seront plutôt d'accord avec ce que l'on constate en faisant l'état des lieux.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 11 months later...
Posté(e)
Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

Voilà qui est intéressant...

http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/08/27/tempete-xynthia-le-maire-de-la-faute-sur-mer-inculpe-pour-homicides-involontaires_3467300_3244.html

Tempête Xynthia : le maire de La Faute-sur-Mer inculpé pour "homicides involontaires"

Le Monde.fr avec AFP |

27.08.2013 à 19h26 • Mis à jour le

27.08.2013 à 20h33

Plus de trois ans après le passage de la tempête Xynthia, qui avait tué 29 personnes à La Faute-sur-Mer, en Vendée, le maire de la ville, René Marratier, a finalement été renvoyé devant le tribunal correctionnel où il comparaîtra pour "homicides involontaires" vraisemblablement à la mi-2014, a-t-on appris mardi.

L'information judiciaire qui avait été ouverte au lendemain de la tempête, le 28 février 2010, a donné lieu à des centaines d'auditions de sinistrés, des secours, d'élus locaux et des représentants de l'Etat.

Plus d'une centaine de personnes, en majorité des membres des familles de victimes, se sont portées parties civiles dans ce dossier. L'enquête de trois ans portait notamment sur l'"abstention de combattre un sinistre" et la "prise illégale d'intérêt" du maire de la ville. Il lui était reproché des défaillances dans le processus d'alerte et des irrégularités dans l'octroi des permis de construire.

Parmi les cinq personnes renvoyées devant le tribunal correctionnel figurent, outre le maire, deux de ses adjoints, ainsi qu'un promoteur immobilier local et un fonctionnaire de l'ancienne Direction départementale de l'Équipement. Deux personnes morales, les entreprises ayant construit les maisons situées dans la"cuvette mortifère", zone située sous le niveau de la mer où ont été retrouvées la plupart des victimes, comparaîtront également.

A cet endroit, plusieurs retraités, mais aussi leurs petits-enfants venus en vacances chez eux, ont été retrouvés noyés, piégés par les volets électriques dans leurs maisons de plain-pied alors construites depuis peu.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Ben il est normal que ceux qui ont octroyé les permis de construire dans ces zones clairement désigné comme dangereuse au vu de possibles inondations soient sanctionnés. Après d'homicide involontaire ? Est ce qu'ils sont directement responsables de la mort de ces gens ?

Ben c'est ambigu et tout dépend des points de vu: certains diront que les gens sont responsables donc en tant qu'adulte connaissaient les risques possible d'inondation car étant en dessous du niveau de la mer.

D'autre diront que le maire en tant que leader de la ville doit être responsable de la sécurité des zones dans lesquelles il délivre ces permis et doit parfaitement connaitre ces zones au sein de sa commune. Donc si il ne les avait pas octroyé, ces gens ne seraient pas mort.

C'est 2 points de vu sont défendable et personnellement je pense que les gens sont tout de même assez grand pour connaître les risques encourues dans leurs zones d'habitation. Toutefois le maire a une responsabilité mais laquelle?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Si on mettait en prison toutes les autorités, quelles qu'elles soient, qui ont un jour autorisé ou a minima fermé les yeux sur des constructions réalisées dans des zones dangereuses, on n'aurait pas fini... Déjà qu'en plus, la définition de ces zones n'étant pas toujours parfaite...

Après, que des gens soient aussi prêts en connaissance de cause à acheter un terrain et y construire en sachant qu'il y a un risque bien présent à cet endroit, parce qu'ils sont retraités et veulent s'installer à 500 mètres d'une plage, parce qu'ils veulent vraiment leur résidence secondaire en face d'un d'un beau site et qu'ils ont les moyens pour ça, ou parce qu'ils ne gagnent pas de grosses sommes et qu'ils veulent simplement construire leur résidence principale sans avoir les moyens de s'acheter une meilleure parcelle, il y en a probablement aussi.

Pour le cas du maire de la Faute sur Mer, c'est l'empilement de circonstances aggravantes qui rend les choses inexcusables : ce n'est pas seulement qu'il savait que ces quartiers étaient inondables, mais il a sciemment tout fait pour que ces zones soient bâties, avec un système d'ententes occultes et de magouilles plus ou moins familiales entre autorité décisionnaire, promoteur et constructeur, et n'a rien fait pour prévenir un jour d'une éventuelle inondation ou pour organiser les secours quand le pire s'est produit. Et à ce niveau, on peut comprendre que l'inculpation d'homicide involontaire puisse être retenue.

Une partie de mon boulot c'est de contrôler toutes les créations de terrain à bâtir (mais pas sur l'aspect des risques technologiques ou environnementaux) et de suivre tous les permis de construire accordés ; pour l'anecdote j'ai du valider fin juin la création de 9 terrains dont je savais, au moment de les signer, qu'ils étaient sous au moins un mètre d'eau du fait de la crue catastrophique du Gave de Pau.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende

Loin de moi l'idée de vouloir exonérer les habitants de leur responsabilité (je ne connais que trop bien le discours qui consiste à dire "c'est inondable mais on s'en fout, on verra bien, de toutes façons ça n'arrivera jamais"...) mais comme on le sait la culture du risque est proche de zéro en France et il y a fort à parier qu'une majorité des habitants de ces lotissements n'étaient même pas au courant du caractère inondable des lieux...

Et dans ce cas, la responsabilité incombe aux élus, promoteurs qui eux étaient forcemment au courant.

Depuis Xynthia il y a aussi l'excès inverse, je le constate dans mon boulot, c'est le "surdimensionnement" de certains PPRI.

Dans certains secteurs, les zonages sont établis sur des modélisations "fantaisistes", très largement supérieures aux plus fortes crues connues, ce qui revient à geler des centaines d'hectares, susceptibles de se retrouver parfois sous 20 cm d'eau uniquement en cas de crue largement supérieure à la centenale : la question peut aussi se poser. Est ce raisonnable ? Ne doit on pas accepter qu'une certaine forme d'urbanisation puisse se développer dans des secteurs soumis à un risque très faible (hauteurs d'eau de quelques dizaines de cm au grand maximum, donc sans risque sur le plan des vies humaines), à partir du moment où les habitants sont au courant et préparés et que les habitations sont adaptées ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Si on mettait en prison toutes les autorités, quelles qu'elles soient, qui ont un jour autorisé ou a minima fermé les yeux sur des constructions réalisées dans des zones dangereuses, on n'aurait pas fini... Déjà qu'en plus, la définition de ces zones n'étant pas toujours parfaite...

Après, que des gens soient aussi prêts en connaissance de cause à acheter un terrain et y construire en sachant qu'il y a un risque bien présent à cet endroit, parce qu'ils sont retraités et veulent s'installer à 500 mètres d'une plage, parce qu'ils veulent vraiment leur résidence secondaire en face d'un d'un beau site et qu'ils ont les moyens pour ça, ou parce qu'ils ne gagnent pas de grosses sommes et qu'ils veulent simplement construire leur résidence principale sans avoir les moyens de s'acheter une meilleure parcelle, il y en a probablement aussi.

Pour le cas du maire de la Faute sur Mer, c'est l'empilement de circonstances aggravantes qui rend les choses inexcusables : ce n'est pas seulement qu'il savait que ces quartiers étaient inondables, mais il a sciemment tout fait pour que ces zones soient bâties, avec un système d'ententes occultes et de magouilles plus ou moins familiales entre autorité décisionnaire, promoteur et constructeur, et n'a rien fait pour prévenir un jour d'une éventuelle inondation ou pour organiser les secours quand le pire s'est produit. Et à ce niveau, on peut comprendre que l'inculpation d'homicide involontaire puisse être retenue.

Une partie de mon boulot c'est de contrôler toutes les créations de terrain à bâtir (mais pas sur l'aspect des risques technologiques ou environnementaux) et de suivre tous les permis de construire accordés ; pour l'anecdote j'ai du valider fin juin la création de 9 terrains dont je savais, au moment de les signer, qu'ils étaient sous au moins un mètre d'eau du fait de la crue catastrophique du Gave de Pau.

Oui j'ai lu l'article et oui le système de magouille mis en place est inexcusable et d'après la loi il est responsable vu que ses délits entraînent directement la mort de ces personnes. Après c'est la justice qui tranchera.

Ah bon? Donc ce n'est pas toi qui prend la décision de les validés alors dans ces cas là même si ils étaient en zone inondable ?

Loin de moi l'idée de vouloir exonérer les habitants de leur responsabilité (je ne connais que trop bien le discours qui consiste à dire "c'est inondable mais on s'en fout, on verra bien, de toutes façons ça n'arrivera jamais"...) mais comme on le sait la culture du risque est proche de zéro en France et il y a fort à parier qu'une majorité des habitants de ces lotissements n'étaient même pas au courant du caractère inondable des lieux...

Et dans ce cas, la responsabilité incombe aux élus, promoteurs qui eux étaient forcemment au courant.

Les gens devaient savoir à mon avis qu'ils étaient en dessous du niveau de la mer.

Les élus sont responsable à cause du système occulte mais les promoteurs ? Je ne sais pas ce que dit la loi car tous le monde peut demander à la mairie de construire, après c'est au maire de donner l'accord ou non en fonction du terrain.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende

Les gens devaient savoir à mon avis qu'ils étaient en dessous du niveau de la mer.Les élus sont responsable à cause du système occulte mais les promoteurs ? Je ne sais pas ce que dit la loi car tous le monde peut demander à la mairie de construire, après c'est au maire de donner l'accord ou non en fonction du terrain.

Pas sûr... Je t'assure que parfois les gens n'ont pas la moindre idée du contexte physique et/ou hydrologique de leur terrain...
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Pas sûr... Je t'assure que parfois les gens n'ont pas la moindre idée du contexte physique et/ou hydrologique de leur terrain...

Honnêtement moi comme toi bien sur, j'essaierai de vérifier à minima que le terrain que j'achète ne présente aucun risque mais à la TV on voit tellement de logement neuf à proximité de rivière quand il y a des inondations que oui les gens ne regardent pas plus loin que le bout de leurs nez. Tu as malheureusement raison quand on voit certaine catastrophe.
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Concernant le maire de la Faute sur Mer petit rappel sur l'émission zone interdite du 30/01/2011 qu'il est possible de télécharger:

http://www.lafautesurmer.net/2011/01/31/zone-interdite-special-xynthia-m6-du-30012011-partie-4/

On en fait aussi écho page 23 de ce topic:

/topic/55439-les-consequences-dramatiques-de-xynthia/page-23'>http://forums.infoclimat.fr/topic/55439-les-consequences-dramatiques-de-xynthia/page-23

Je trouve vraiment que c'est faire vraiment trop d'honneur que d'inclure ce maire dans le débat sur la responsabilité des élus locaux vis à vis de la prévention des catastrophes naturelles et la délivrance de permis de construire en zone inondable.

Ce n'est pas pour rien quand que l'on retrouve les termes de "abstention de combattre un sinistre" et "prise illégale d'intérêt" dans l'enquête.

L'attitude du maire du Charron fut tout autre, d'ailleurs il a démissionné étant lui très affecté par ce drame.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Ah bon? Donc ce n'est pas toi qui prend la décision de les validés alors dans ces cas là même si ils étaient en zone inondable ?

Sans rentrer dans les détails, disons seulement comme je l'avais précisé dans mon message que la nature de mon contrôle n'a rien à voir avec l'aspect gestion des risques mais a plutôt un caractère topographique. On peut me présenter une demande de création de terrain à bâtir sur les rives d'un fleuve colérique ou au milieu de la trajectoire de coulées de boues en cas de fortes pluies, même si je sais pertinemment que ce risque existe ce n'est pas à moi d'en juger.

Pas sûr... Je t'assure que parfois les gens n'ont pas la moindre idée du contexte physique et/ou hydrologique de leur terrain...

+1

Je suis persuadé que certains, sinon tous les terrains dont je parlais plus haut et qui était sous l'eau en juin ont été vendus. Certains possiblement sous une belle annonce "magnifique terrain à saisir dans le sud-ouest, au pied des Pyrénées et aux portes du Pays Basque, dans village calme avec beaucoup de cachet et à 30 minutes des plages, idéal pour résidence secondaire" placardée sur une vitrine d'une agence parisienne ou d'ailleurs. Et je serais prêt à parier qu'aucun de ceux qui ont pu acheter ainsi sont au courant que ce terrain est inondable en cas de très forte crue du Gave.

Cela me rappelle une anecdote, sur une commune du littoral, une personne qui avait voulu vendre en bord d'océan une parcelle au département, le responsable de ce dernier lui avait répondu sans trop de tact que le département ne comptait pas acquérir ce terrain au motif qu'il serait sous l'Atlantique dans quelques décennies. Le terrain a finalement été vendu ... à un promoteur immobilier.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Sans rentrer dans les détails, disons seulement comme je l'avais précisé dans mon message que la nature de mon contrôle n'a rien à voir avec l'aspect gestion des risques mais a plutôt un caractère topographique. On peut me présenter une demande de création de terrain à bâtir sur les rives d'un fleuve colérique ou au milieu de la trajectoire de coulées de boues en cas de fortes pluies, même si je sais pertinemment que ce risque existe ce n'est pas à moi d'en juger.

+1

Je suis persuadé que certains, sinon tous les terrains dont je parlais plus haut et qui était sous l'eau en juin ont été vendus. Certains possiblement sous une belle annonce "magnifique terrain à saisir dans le sud-ouest, au pied des Pyrénées et aux portes du Pays Basque, dans village calme avec beaucoup de cachet et à 30 minutes des plages, idéal pour résidence secondaire" placardée sur une vitrine d'une agence parisienne ou d'ailleurs. Et je serais prêt à parier qu'aucun de ceux qui ont pu acheter ainsi sont au courant que ce terrain est inondable en cas de très forte crue du Gave.

Cela me rappelle une anecdote, sur une commune du littoral, une personne qui avait voulu vendre en bord d'océan une parcelle au département, le responsable de ce dernier lui avait répondu sans trop de tact que le département ne comptait pas acquérir ce terrain au motif qu'il serait sous l'Atlantique dans quelques décennies. Le terrain a finalement été vendu ... à un promoteur immobilier.

D'accord oui, tu gères donc pas la gestions des risques, de plus je pense que les maires doivent connaître à minimum les terrains mais ils vont dire qu'ils ne sont pas aptes à faire ceci.

Pour ce qui est des terrains en zone sensible, il y a toujours des promoteur peu scrupuleux qui ne sont là que pour faire du frique tous simplement.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 1 year later...

C'est aujourd'hui que débute le procès fleuve au sujet du drame à La Faute sur Mer qui devrait durer cinq semaines avec cet article de Sud-Ouest qui effectue un rappel des faits:

http://www.sudouest.fr/2014/09/14/xynthia-les-cles-pour-comprendre-le-proces-de-la-faute-sur-mer-1669723-4700.php

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Beauvoir (Manche/Mt st Michel

Ce procès ne m'emballe pas. Le maire est sans doute responsable des dégâts mais la vraie question est celle de la responsabilité collective envers les morts: il n'y a pas de politique d'alerte ni d'évacuation à temps en cas de submersion sur des littoraux abandonnés par la mer depuis plusieurs décennies.

17 millions d'habitants sont en zone inondable en France selon Mme Royal, 1 sur 4. Ne pas construire en zone inondable, alors même qu'un tropisme (assez légitime pour faire des économies d'énergie) pousse la population à se rapprocher du littoral plus frais en été et moins froid l'hiver et lieu de vacances ou de week-end sans bouger, relève de l'exorcisme. D'ailleurs plus on sera prudent plus on découvrira des zones inondables et plus on rendra ce problème insoluble.

Construire en zone inondable n'est donc pas en soi un scandale. La question est de savoir dans quel cas météo l'inondation empêche de sauver les vies. Force est de reconnaître que si nul ne peut arrêter à temps un orage brutal et hors-norme dans une vallée provençale, il était assez simple d'avoir zéro mort la nuit de Xynthia y compris avec les logements incriminés:

-en interdisant les volets électriques sans dépannage manuel; ça doit pas rendre la maison beaucoup plus cher

-surtout, en rappelant à tout riverain qu'il fait un choix l'engageant à un minimum de culture du risque; quand j'entends ce matin à la radio une partie civile au procès se plaindre que personne ne l'a avertie du risque de submersion et qu'elle n'avait pas regardé la télé ce soir là, les bras m'en tombent: ce qui est inconcevable, c'est qu'on puisse prétendre vivre à côté d'un littoral sans se tenir au courant soi-même, des heures et hauteurs de marée en période de tempête. Il s'agit en outre ici de populations qui, à une écrasante majorité, ont fait le choix de vivre en bord de mer, et doivent en assumer les risques c'est à dire entrer dans une culture maritime au quotidien. Laquelle interdit de dormir le long d'un rivage durant une nuit de violente tempête avec coefficient supérieur à 100 et une pleine mer à 5 heures du matin sans qu'il y ait besoin de la télé pour le dire!. Combien de résidents savaient seulement que les grande marées sont toujours en deuxième partie de nuit sur ce littoral?

Cette inculture, cette incapacité que nous avons pour la plupart développée consistant à vivre en hors-sol sans jamais tenir compte de notre environnement domestique, c'est cela qui a non pas détruit les maisons (ça c'est effectivement d'avoir laissé construire) mais c'est bien ce qui a tué. Des gens réveillés et aux aguets auraient pu se diriger vers des points hauts à temps, voire auraient pu demander à la mairie de laisser un local disponible pour la nuit (gymnase par exemple).

Demain (ou dans 300 ans) une marée de tempête rentrera dans Pontorson et encerclera le rocher de Dol, ainsi qu'Ardevon et autres Beauvoir, villages vivant sur des terres gagnées au XIX°; du haut du Mt St Michel l'autre soir lors de la 115, je voyais le flot s'arrêter respectueusement devant les digues des terres du XIX° et je me disais: quand aura lieu un Xynthia ici, les habitants de ces communes sauront-ils passer la nuit à veiller, une seule nuit tous les trois cents ans, eux qui parfois veillent pour un match de foot ou pour faire la bringue le samedi soir? Lesquels seront sauvés en vivant avec un minimum de lien avec la nature où ils sont? Lesquels mourront en ne faisant que ce que la télé leur demande de faire? C'est d'abord de cela et non des erreurs éventuelles de leurs élites locales ou étatiques que dépendra leur vie.

Le maire de La Faute sera sans doute condamné et, au vu du dossier c'est probable (plusieurs documents auraient dû le faire renoncer à construire des maisons susceptibles d'être détruites parce que vraiment trop nettement sous la ligne des eaux franchie en 1941 et compte tenu du mauvais état des digues qui était connu).l Surtout pour avoir dissimulé le caractère inondable de l'endroit. Mais à trop s'intéresser à l'endroit où on construit, on passe à côté de la question la plus sérieuse: s'intéresser à ceux qui prétendent y vivre, à leur aptitude à la vie littorale.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Moi je dirais tout simplement Bruno qu'il y a encore du boulot pour que les français aient vraiment à la fois la conscience et la culture du risque, mais que cela arrange bien aussi quand même bon nombre d'investisseurs qu'il en soit ainsi qui n'y voit là que leurs intérêts financiers(sous le couvert de la création d'emplois) et qui répondent à ceux qui se posent quand même des questions:

"Ne vous tracassez pas, en cas de pépins, vous êtes pris en charge par les assurances au titre de la garantie catastrophes naturelles"

Si seulement ce procès pouvait à la fois seulement faire prendre conscience des risques à ces "inconscients" que tu dénonces qui veulent vivre en zone inondable mais aussi quand même bien dénoncer tous les profiteurs de cette inconscience on aura au moins peut-être fait avancer les choses.

EDIT: Aussi mettre en évidence les risques de pertes de mémoire (involontaires ou volontaires) :

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Beauvoir (Manche/Mt st Michel

Je ne dis pas que ce procès ne doit pas avoir lieu, mais que le maire n'est pas responsable principalement de la mort des habitants; il l'est de la destruction des maisons. Et comme il y a un risque centennal de vie ou de mort dans une bonne part des logements quelles que soient les précautions que l'on prendra à la construction, il faut aussi que chacun là où il vit n'attende de pas de la télé ou des autorités qu'elles lui dictent la conduite à tenir quant aux risques. Il faut en revanche informer de ces risques et ça n'a pas été fait semble-t-il ou alors sur le mode désinvolte et peu responsable que tu décris. Ceci dit devoir signaler à des habitants d'un littoral que la mer peut parfois s'élever très haut... Mais je ne suis pas favorable à ce qu'on arrête de construire dans tous les endroits inondables. En revanche, imposer des servitudes juridiques (volets manuels de secours) et rappeler des principes locaux de vie maritime serait plus judicieux. Après si les habitants ne veulent pas tenir compte des contraintes, c'est leur responsabilité d'adulte qui est en jeu.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Je ne dis pas que ce procès ne doit pas avoir lieu, mais que le maire n'est pas responsable principalement de la mort des habitants; il l'est de la destruction des maisons. Et comme il y a un risque centennal de vie ou de mort dans une bonne part des logements quelles que soient les précautions que l'on prendra à la construction, il faut aussi que chacun là où il vit n'attende de pas de la télé ou des autorités qu'elles lui dictent la conduite à tenir quant aux risques. Il faut en revanche informer de ces risques et ça n'a pas été fait semble-t-il ou alors sur le mode désinvolte et peu responsable que tu décris. Ceci dit devoir signaler à des habitants d'un littoral que la mer peut parfois s'élever très haut... Mais je ne suis pas favorable à ce qu'on arrête de construire dans tous les endroits inondables. En revanche, imposer des servitudes juridiques (volets manuels de secours) et rappeler des principes locaux de vie maritime serait plus judicieux. Après si les habitants ne veulent pas tenir compte des contraintes, c'est leur responsabilité d'adulte qui est en jeu.

Tu crois vraiment que tous les individus sans exception sont capables d'apprécier cela totalement par eux-mêmes , qu'on le veuille ou non et suivant la conception "plus ou moins libérale" ou "individualiste" que l'on a de la société actuelle ?
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Je ne dis pas que ce procès ne doit pas avoir lieu, mais que le maire n'est pas responsable principalement de la mort des habitants; il l'est de la destruction des maisons. Et comme il y a un risque centennal de vie ou de mort dans une bonne part des logements quelles que soient les précautions que l'on prendra à la construction, il faut aussi que chacun là où il vit n'attende de pas de la télé ou des autorités qu'elles lui dictent la conduite à tenir quant aux risques. Il faut en revanche informer de ces risques et ça n'a pas été fait semble-t-il ou alors sur le mode désinvolte et peu responsable que tu décris. Ceci dit devoir signaler à des habitants d'un littoral que la mer peut parfois s'élever très haut... Mais je ne suis pas favorable à ce qu'on arrête de construire dans tous les endroits inondables. En revanche, imposer des servitudes juridiques (volets manuels de secours) et rappeler des principes locaux de vie maritime serait plus judicieux. Après si les habitants ne veulent pas tenir compte des contraintes, c'est leur responsabilité d'adulte qui est en jeu.

Malheureusement les zones inondables ne sont pas toutes connues et peuvent rapidement évoluer en fonction de l'urbanisation d'un territoire, le changement de pratiques agricoles etc...C'est particulièrement vrai sur les petits bassins versants où malgré les aménagement hydrologiques l'urbanisation de quelques hectares par une zone d'activité associé à la transformation de près en labours peut rapidement entraîner une forte modification de la vitesse d'écoulement des eaux et engendrer des inondations sur des secteurs éloignés de plusieurs centaines de mètre ou km qui jusqu'ici n'en avaient jamais connu ou de faible ampleur.

Là où les risques sont bien identifiés, il existe des outils et dispositifs relativement bien fichus comme les PPRI qui interdisent les constructions dans les secteurs les plus à risque ou imposent des prescriptions techniques plus ou moins contraignantes (pas de parking sous-terrain, RDC surélevés, posts éléctriques et gaz censés être hors eaux...) aux bâtiments existants ou en constructions. Les permis de construire sont alors soumis à la police de l'eau qui est chargée de vérifier si le bâtiment respecte la réglementation en vigueur.

Au delà de ces dispositifs les communes sont censées, dans leurs documents d'urbanisme, mentionner et identifier l'ensemble des risques (donc celui d'inondation) et limiter les zones constructibles sur les secteurs inondables et même les fermer là où le risque est le plus élevé.

Les outils existent donc, mais dans le cas de la Faute-sur-Mer il semble que l'élaboration du PPRI entraina des vive tensions entre communes et Etat avec des conséquences quant à son

élaboration (erreurs dans le zonage et les cotes du PPRI),

son application au niveau local (élus des communes concernées rejetant le document en ne l'appliquant pas ou traînant des pieds) et au niveau de l'Etat qui semble avoir démissionner lors du contrôle des permis de construire...

Pour résumer, la faillite est collective.

Ce tragique fait divers met en lumière plusieurs choses :

- la fragilité des élus locaux face à la pression foncière et aux enjeux financier colossaux qui peuvent en découler;

- un certain effacement de l'Etat face au pouvoir locaux dont la décentralisation de ses pouvoirs et compétences semble avoir grandement fragilisé ses services.

Sur ces secteurs cumulant forte pression foncière, enjeux environnementaux et risques naturels l'Etat se doit d'être fort et les collectivités (en particulier les communes) mieux accompagnées quitte à être dessaisies d'un certains nombre de compétences.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Partager

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...