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Hydrates de méthane


Damien49
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Bonjour,

Nouveau sur le forum, voilà 8 jours que je potasse sur la question des hydrates de méthane et du dégel des pergélisols, dont j'ai entendu parler depuis la sortie de "Mal de Terre" d'H. Reeves.

Une question me brûle : en quoi le réchauffement actuel global (ou la tendance actuelle de long terme au réchauffement liée aux GES anthropiques, si l'on suppose qu'une baisse d'activité solaire pourrait masquer cette tendance pendant qqs années), et notamment sa cinétique, diffère des phases de réchauffement du passé (par exemple passage d'une ère glacière à une interglaciaire, ou autre de moindre amplitude mais éventuellement plus rapide), et en quoi il s'en rapproche, notamment sur le plan des effets possibles sur les hydrates de méthane et les pergélisols ?

A-t-on des éléments pour penser que des phases de réchauffement du passé qui par exemple auraient été causées par une variation de l'activité solaire auraient pu se faire d'une manière "brutale", en tout cas à peu près aussi brutale (en terme de vitesse et d'amplitude) que la tendance actuelle au réchauffement sous l'effet des GES anthropiques ?

Merci en particulier à Alain Coustou s'il veut bien donner un point de vue, ou m'aiguiler vers des refs, mais toute réponse bienvenue.

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Bonjour,

Nouveau sur le forum, voilà 8 jours que je potasse sur la question des hydrates de méthane et du dégel des pergélisols, dont j'ai entendu parler depuis la sortie de "Mal de Terre" d'H. Reeves.

Une question me brûle : en quoi le réchauffement actuel global (ou la tendance actuelle de long terme au réchauffement liée aux GES anthropiques, si l'on suppose qu'une baisse d'activité solaire pourrait masquer cette tendance pendant qqs années), et notamment sa cinétique, diffère des phases de réchauffement du passé (par exemple passage d'une ère glacière à une interglaciaire, ou autre de moindre amplitude mais éventuellement plus rapide), et en quoi il s'en rapproche, notamment sur le plan des effets possibles sur les hydrates de méthane et les pergélisols ?

A-t-on des éléments pour penser que des phases de réchauffement du passé qui par exemple auraient été causées par une variation de l'activité solaire auraient pu se faire d'une manière "brutale", en tout cas à peu près aussi brutale (en terme de vitesse et d'amplitude) que la tendance actuelle au réchauffement sous l'effet des GES anthropiques ?

Merci en particulier à Alain Coustou s'il veut bien donner un point de vue, ou m'aiguiler vers des refs, mais toute réponse bienvenue.

Bonsoir Pierre,

Pour les périodes anciennes de réchauffement (durant le quaternaire), il y a toujours eu bien sûr des années plus chaudes et d'autres plus froides, sans influence réelle sur le rythme multidécenal des réchauffements passés. Comme il y a des vagues plus ou moins fortes en fonction de la météo, sans influence sur les marées océaniques...

Il y a eu des périodes de refroidissement soudain imputables à l'activité volcanique ou a des déversements soudains de grandes quantités d'eau douce (déversement des lacs de fonte de Sibérie et du Canada), mais pas de réchauffement brutal.

Quant aux grandes fluctuations climatiques du quaternaire (100 000 ans de périodicité moyenne), elles sont essentiellement dues aux cycles astronomiques de MilanKovitch (changements cycliques de l'oblicité de la Terre et de son orbite autour du Soleil.

En ce qui concerne les variations d'activité solaires autres que la période de 11 ans, elles ne semblent avoir induit que des variations climatiques de courte durée (courte durée par rapport aux temps géologiques et aux variations liées aux paramètres de Milankovitch).

La situation actuelle est très différente de ce qui s'est passé pendant le quaternaire.

D'une part, par la rapidité (encore très relative) des changements observés,

Ensuite par la responsabilité majeure - discutée par certains, mais pourtant probable - des GES d'origine anthropique et des rétroactions observées.

Enfin par le fait que cette tendance au réchauffement se produit dans une période déjà chaude (nous sommes dans un interglaciaire) et que la faible activité solaire observée depuis qques années n'a pu entrainer qu'une pause dans la tendance au réchauffement (et non pas un refroidissement marqué comme au cours du "petit âge de glace").

Quant au méthane et au risque qui lui est attaché et qui est signalé par de plus en plus de chercheurs, je signale que je lui avais consacré de longs passages dans mon ouvrage "Terre, fin de partie?". (lien vers l'éditeur en ligne sous ma signature en bas de ce message).

En fait, le seul chercheur à avoir réellement insisté avant moi sur le risque du méthane avait été le Californien Dan Dorritie, mais celui-ci, contrairement à moi, n'avait pas tenté d'établir de prévisions chronologiques. On peut trouver son travail (très documenté) sur le site http://www.killerinourmidst.com.

J'ai quelques autres publications sur le risque climatique et j'ai conservé un site (un Yahoo groupe, plus exactement)

http://groups.yahoo.com/group/foret_climat_developpement_durable

(On peut y trouver des liens utiles sur les questions climatiques, y compris un lien vers les forums d'Infoclimat).

Alain

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En fait, le seul chercheur à avoir réellement insisté avant moi sur le risque du méthane avait été le Californien Dan Dorritie, mais celui-ci, contrairement à moi, n'avait pas tenté d'établir de prévisions chronologiques.

Heureusement que ni Euan Nisbet, ni James Kennett, ni David Archer (et j'en oublie sûrement) ne sont des adeptes de ce forum, sinon leur sang ne ferait qu'un tour à la lecture de ceci... default_rolleyes.gif
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Heureusement que ni Euan Nisbet, ni James Kennett, ni David Archer (et j'en oublie sûrement) ne sont des adeptes de ce forum, sinon leur sang ne ferait qu'un tour à la lecture de ceci... default_rolleyes.gif

J'ai commencé à publier là dessus en 2004 et à participer à des forums et à des débats l'année suivante. (Tous les participants d'alors aux forums d'Infoclimat peuvent en témoigner). Mon analyse a alors attiré l'attention de David Archer (par l'intermédiaire d'un de ses correspondants francophones, lui même participant aux forums d'Infoclimat) sur l'importance du risque et sur la possibilité de voir ce risque commencer à se concrétiser à assez court terme (Je prévoyais un risque de dégazage massif à partir de 2017 à 2025 à la périphérie des mers arctiques, ce qui me parait toujours envisageable, les premiers dégazages importants ayant été constatés en 2009 au large de la Sibérie).A l'époque, Archer avait qualifié ma position d'intéressante, tout en mettant en doute le risque de rapidité du déclenchement du phénomène. Il avait cependant concédé qu'il était possible que j'aie raison et que dans ce cas, ce pouvait être terrifiant ("scarry"). Quelques mois après, il publiait à son tour sur la question (On en a alors beaucoup discuté sur les forums d'InfoClimat).

Avant 2004, il y avait eu des travaux parfois très pointus sur le méthane en général et sur les clathrates en particulier, mais ces travaux étaient dispersés, sans être intégrés dans une prévision d'ensemble de l'évolution climatique (même pas par le GIEC) et seul Dan Dorritie avait fait un véritable et remarquable travail de synthèse intégrant clathrates et méthane, mais sans se risquer à présenter un calendrier prévisionnel...

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Avant 2004, il y avait eu des travaux parfois très pointus sur le méthane en général et sur les clathrates en particulier, mais ces travaux étaient dispersés, sans être intégrés dans une prévision d'ensemble de l'évolution climatique (même pas par le GIEC) et seul Dan Dorritie avait fait un véritable et remarquable travail de synthèse intégrant clathrates et méthane, mais sans se risquer à présenter un calendrier prévisionnel...

Par exemple http://www.springerlink.com/content/r4w867922g607w2j/ ...en 1990
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Oui, et on peut ajouter par exemple l'article de Keith Kvenvolden paru en 1993:

Mon lien

Dans Reviews of Geophysics, qui comme son nom l'indique, publie exclusivement des articles de synthèse. Certes, il ne prévoyait alors pas dans cet article l'apocalypse pour le 1er ou le 2 octobre 2025 à 18h GMT.

Alain, comment se fait-il qu'un moteur de recherche comme ISI Web of Knowledge ne renvoie aucune publication pour vous ? Les publications de David Archer, elles, sont faciles à identifier... Par ailleurs, je ne trouve aucune référence peer-review sur les hydrates pour Dan Dorritie.

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(...) Alain, comment se fait-il qu'un moteur de recherche comme ISI Web of Knowledge ne renvoie aucune publication pour vous ? Les publications de David Archer, elles, sont faciles à identifier... Par ailleurs, je ne trouve aucune référence peer-review sur les hydrates pour Dan Dorritie.

Sans doute parce que je n'ai que très peu publié en anglais (à part un article dans une revue internationale voici un an) et que je n'étais pas intégré dans un labo de recherches sur le climat, même si j'étais associé à l'UMR des Sciences de l'environnement (structure commune CNRS-Bordeaux4)et si j'ai entretenu d'excellentes relations avec des chercheurs en paléoclimatologie de Bordeaux 1.

Pour Dan Dorritie, très injustement boudé par l'establishment scientifique US, j'ai donné un lien dans un précédent post.

L'article de Kvenvolden a été abondamment cité (avec références précises) par Dorritie et rappelé par moi dans "Terre, fin de partie?" (en 2005). Je me base en partie sur ses estimations de l'importance des gisements d'hydrates de méthane, même si j'ai rappelé dans mon livre qu'il n'existe pas de consensus à ce sujet. J'ai d'ailleurs cité dans mon bouquin (références précises à l'appui) les travaux d'une bonne trentaine de chercheurs relatifs au méthane et aux hydrates de méthane.

Alain

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Sans doute parce que je n'ai que très peu publié en anglais (à part un article dans une revue internationale voici un an) et que je n'étais pas intégré dans un labo de recherches sur le climat, même si j'étais associé à l'UMR des Sciences de l'environnement (structure commune CNRS-Bordeaux4)et si j'ai entretenu d'excellentes relations avec des chercheurs en paléoclimatologie de Bordeaux 1.

Pour Dan Dorritie, très injustement boudé par l'establishment scientifique US, j'ai donné un lien dans un précédent post.

L'article de Kvenvolden a été abondamment cité (avec références précises) par Dorritie et rappelé par moi dans "Terre, fin de partie?" (en 2005). Je me base en partie sur ses estimations de l'importance des gisements d'hydrates de méthane, même si j'ai rappelé dans mon livre qu'il n'existe pas de consensus à ce sujet. J'ai d'ailleurs cité dans mon bouquin (références précises à l'appui) les travaux d'une bonne trentaine de chercheurs relatifs au méthane et aux hydrates de méthane.

Alain

Dire ceci est très différent que de se proclamer le deuxième chercheur au niveau mondial, après Dan Dorritie, à avoir insisté sur le risque du méthane sous forme de clathrates. Nos collègues américains n'ont attendu ni Dan Dorritie (dont on cherche encore les publications peer-review, les seules faisant foi dans le domaine des sciences dures) ni Alain Coustou pour discuter cela, y compris avec des approches quantitatives sur la diffusion de la chaleur et la cinétique de décomposition.

Gordon MacDonald par exemple, cité par Sirius, travaillait à cela dès 1981 (livre publié en 1982) et affine ses calculs dans l'article cité par Sirius dans Climate Change en 1990. Le sud-africain Euan Nisbet publiait aussi son estimation - plus alarmiste - de la vitesse de décomposition dans son article paru dans Canadian Journal of Earth Sciences en 1989.

Votre ouvrage grand public rédigé en français en 2005 (et non passé par le filtre peer-review) constitue une contribution intéressante. Tout comme j'espère celle que nous avons rédigée à quatre mains, publiée en 2006 par EDP Sciences. Pour autant, il convient de rendre à César ce qui appartient à César.

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Votre ouvrage grand public rédigé en français en 2005 (et non passé par le filtre peer-review) constitue une contribution intéressante. Tout comme j'espère celle que nous avons rédigée à quatre mains, publiée en 2006 par EDP Sciences. Pour autant, il convient de rendre à César ce qui appartient à César.

Je pense u'il y a là un pb récurrent :

les géographes français ont tendance à se couper du reste de la communauté

c'était déjà vrai aux tous débuts du PNEDC et de son ancêtre l'ATP "Evolution du Climat" que Pierre Morel a lancée

les thèses restent encore des monuments littéraires et même la façon dont les thèses sont soutenues est assez bizarre pour un physicien

D'où, sans doute, cette tendance à considérer un livre au même titre qu'une publication scientifique

Pour nous ce sont des choses complètement différentes: on ne fait pas avancer la science via des bouquins parce qu'ils ne sont lus que par très peu de gens capables de les remettre en cause. En général, les bouquins , pour nous, ce sont des ouvrages de vulgarisation.

Ce n'est pas (pas toujours?) le cas en Sciences Humaines mais du coup, elles ont plus tendance à rester un peu franco-françaises (sauf exceptions évidentes).

Bon, c'est HS mais c'est peut être intéressant de noter la différence d'approche.

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  • 4 weeks later...

D'après plusieurs source aujourd'hui dont Futura Science, on a constater que l'Arctique et la Sibérie relache d'énorme quantité de méthane d'après les observations depuis 2008, la grande question qui reviens toujours et qui est très importante, est ce que ses dégazages ont toujours exister ?

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On a encore peu d'informations sur l'évolution des émissions de méthane.

David Archer vient de publier un article sur le sujet sur RealClimate (la traduction via google m'a l'air globalement correcte).

C'est pondéré, non catastrophiste (l'un des commentaires fait d'ailleurs remarquer que l'article illustre le fait que les scientifiques ne sont pas des alarmistes...). Le problème principal reste le CO2, même si on n'a pas encore assez de recul sur l'évolution du phénomène de dégazage du méthane.

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D'après plusieurs source aujourd'hui dont Futura Science, on a constater que l'Arctique et la Sibérie relache d'énorme quantité de méthane d'après les observations depuis 2008, la grande question qui reviens toujours et qui est très importante, est ce que ses dégazages ont toujours exister ?

Il y a en permanence des dégazages de méthane sur la Terre, ce qui explique la présence de ce gaz dans l'atmosphère, bien qu'il y ait une assez courte durée de vie (une douzaine d'années en moyenne). Mais c'est la première fois, depuis que les scientifiques s'intéressent à la question, que l'on constate des dégazages aussi importants en dehors des zones humides habituelles (marécages et rizières). En ce qui concerne ces dégazages bien spécifiques, il faut distinguer: 1) les émanation de CH4 en provenance du sol dégelé de Sibérie ou d'Alaska (plusieurs millions de km² concernés depuis 2005), fruit de la reprise de la fermentation bactérienne(réaction exothermique)des débris organiques jusqu'alors piégés dans le pergélisol (peut-être 1/3 du carbone organique mondial, d'après certaines estimations) et 2) les dégazages à partir des hydrates de méthanes profonds et maritimes (gigantesques gisements en bordure de nombreux talus continentaux), dégazages imputables à un très léger réchauffement des eaux de moyenne profondeur dans certains secteurs, comme au large de la Sibérie occidentale.

Mais les réserves sont gigantesques dans les deux cas. Réserves malheureusement pratiquement inexploitables en raison de leur dispersion sur d'immenses superficies.

Dans le lointain passé géologique de la Terre, de tels dégazages ont cependant eu certainement lieu et parfois de manière très importante, notamment lors de la transition Permien-Trias (il y a 252 millions d'années environ).

Alain

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Il y a en permanence des dégazages de méthane sur la Terre, ce qui explique la présence de ce gaz dans l'atmosphère, bien qu'il y ait une assez courte durée de vie (une douzaine d'années en moyenne). Mais c'est la première fois, depuis que les scientifiques s'intéressent à la question, que l'on constate des dégazages aussi importants en dehors des zones humides habituelles (marécages et rizières).

En ce qui concerne ces dégazages bien spécifiques, il faut distinguer: 1) les émanation de CH4 en provenance du sol dégelé de Sibérie ou d'Alaska (plusieurs millions de km² concernés depuis 2005), fruit de la reprise de la fermentation bactérienne(réaction exothermique)des débris organiques jusqu'alors piégés dans le pergélisol (peut-être 1/3 du carbone organique mondial, d'après certaines estimations) et 2) les dégazages à partir des hydrates de méthanes profonds et maritimes (gigantesques gisements en bordure de nombreux talus continentaux), dégazages imputables à un très léger réchauffement des eaux de moyenne profondeur dans certains secteurs, comme au large de la Sibérie occidentale.

Mais les réserves sont gigantesques dans les deux cas. Réserves malheureusement pratiquement inexploitables en raison de leur dispersion sur d'immenses superficies.

Dans le lointain passé géologique de la Terre, de tels dégazages ont cependant eu certainement lieu et parfois de manière très importante, notamment lors de la transition Permien-Trias (il y a 252 millions d'années environ).

Alain

Vous donnez un bon panorama des sources éventuelles de méthane mais en omettant celles des sols cultivés, des marais et tourbières et de la faune.Pour

1) l'étendue des sols dégelés, sur quelles évaluations attestées vous fondez vous ?

2) l'attribution à un réchauffement des eaux est elle certaine ou n'est-ce qu'une hypothèse ?

Comment sait-on qu'il y a eu des dégazages importants eu égard à la très courte durée de persistance atmosphérique ?

L'avis de l'USGS est résumé dans http://walrus.wr.usg...ages/browse.jpg

browse.jpg

P.S. hors sujet : avez-vous pu rester MC associé au delà de la limite d'âge ?

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C'est quand même dommage que des sites de vulgarisations comme Futura aient les mêmes défauts que les journalistes, en parlant de quantité "énormes" juste parce qu'il y a plein de zéros (des téragrammes !) , sans comparer aux quantités globales. Dès qu'on parle en pourcentage , ça fait déjà beaucoup moins énorme. De toutes façons pour que ça entraine des rétroactions non linéaires, faudrait déjà que l'émission arctique devienne la source principale de GES et on est loin non ?

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  • 1 month later...

Depuis janvier 2010, je me documente par épisodes sur le risque "méthane-fossile" à l'échelle globale.

J'ai parcouru ce forum (pas seulement ce topic), lu Alain Coustou (sur le forum + ouvrages), lu aussi "Le méthane et le destin de la Terre" 2006 préfacé par Edourd Bard, lu quelques articles de D. Archer, quelques passages de Dan Dorritie, et quelques autres.

Je viens de prendre connaissance de l'article de Shakhova et al. dans Science du 5 mars dernier.

Bien que n'ayant pas encore lu en détail cet article, je m'étonne du peu de commentaires qu'il suscite à ce jour dans ce topic. FredT34 référence oportunément le commentaire que fait David Archer dans Realclimate.

Néanmoins, ce commentaire de Archer, dont la tonalité est, disons, rassurante concernant spécifiquement le CH4, est vraiment du condensé de conclusion, très peu argumenté sur le plan quantitatif.

Malgré le peu de temps que me laisse le reste de ma vie pour creuser ces questions et le peu de recul relatif que j'ai dessus, deux ou trois questions me brûlent aujourd'hui particulièrement :

- les arguments "rassurants" me paraissent reposer en grande partie sur des analyses isotopiques relatives aux brusques réchauffements du passé de la Terre (PETM, Permien/Trias...), analyses qui sauf erreur concluent au rôle mineur ou minime des dégagements de CH4 fossiles. Quid de la solidité de cette famille d'arguments ?

- "a contrario" : si les cycles d'activité solaires (type cycles d'une dizaine d'années, du moins avec une cinétique à l'échelle du siècle, pour pouvoir être comparé à l'action actuelle des GES) ont joué un rôle même très modéré dans les variations climatiques du passé, se peut-il qu'ils aient toujours été assez modérés en amplitude et/ou en durée (mettons hormis le PETM et la transition Permien-Trias) pour ne pas pouvoir exercer sur le climat un effet réchauffant analogue en amplitude à celui exercé actuellement par les GES anthropiques ? Dans le cas contraire, est-il absurde de penser que ces périodes de forte ativité solaire ont forcément fourni à un moment ou à un autre en-dehors du PETM un contexte aussi déstabilisant que le contexte actuel sur les hydrates de CH4 et le permafrost (et de ce fait, puisque les archives climatiques n'ont guère révélées d'autres réchauffements catastrophiques, il s'agirait d'un argument en faveur d'un rôle mineur joué par les hydrates de CH4 et le permafrost) ?

- de façon plus anecdotique : quid des déclarations de Louis Fortier en 2008 et des modélisations très alarmantes qu'il évoque (je cite : "Un chercheur de l’École navale supérieure d’océanographie des États-Unis a voulu intégrer ces variables et ces conclusions dans un modèle : les conclusions se sont avérées tellement inquiétantes, explique Louis Fortier, que ce chercheur a décidé de ne pas les publier « pour ne pas faire peur au monde ») ? Nota : je sais que depuis la diminution impressionnante de la banquise en 2007, la tendance est plutôt à la reconstitution mais n'oublions pas les fluctuations naturelles d'une part, et le contexte d'activité solaire historiquement bas d'autre part.

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1943

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Avant le quaternaire, la plupart des réchauffements du passé, soit paraissent avoir été des feux de paille (donc trop brefs pour réchauffer fortement la masse des eaux océaniques), soit se sont au contraire étalés sur des périodes parfois extrêmement longues. Ainsi, la crise Permien-Trias (-252 millions d'années)a été directement précédée et accompagnée de l'épisode des trapps de Sibérie, épisode qui s'est étalé sur près d'un million d'années. Les émanations de CH4 à partir des clathrates de l'époque se sont elles-même étalées dans le temps et, vu la faible durée de vie de la molécule de CH4 dans l'atmosphère, n'ont eu au final qu'une incidence relativement mineure (probablement pas plus de 5° de hausse, ajoutés aux quelque 5° imputables directement au CO2 lié aux trapps). Et l'extinction massive liée à cette crise semble s'être elle-même étalée sur environ 80 000 ans...

Il pourrait en aller différemment de nos jours si le réchauffement était plus rapide, comme cela semble devoir découler des causes anthropiques, même si ces dernières ne sont pas les seules à agir sur le climat et que nous venons de bénéficier d'une pause dans le réchauffement, essentiellement, semble-t'il, en raison de la faiblesse de l'activité solaire des dernières années...

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Avant le quaternaire, la plupart des réchauffements du passé, soit paraissent avoir été des feux de paille (donc trop brefs pour réchauffer fortement la masse des eaux océaniques), soit se sont au contraire étalés sur des périodes parfois extrêmement longues. Ainsi, la crise Permien-Trias (-252 millions d'années)a été directement précédée et accompagnée de l'épisode des trapps de Sibérie, épisode qui s'est étalé sur près d'un million d'années. Les émanations de CH4 à partir des clathrates de l'époque se sont elles-même étalées dans le temps et, vu la faible durée de vie de la molécule de CH4 dans l'atmosphère, n'ont eu au final qu'une incidence relativement mineure (probablement pas plus de 5° de hausse, ajoutés aux quelque 5° imputables directement au CO2 lié aux trapps). Et l'extinction massive liée à cette crise semble s'être elle-même étalée sur environ 80 000 ans...

Il pourrait en aller différemment de nos jours si le réchauffement était plus rapide, comme cela semble devoir découler des causes anthropiques, même si ces dernières ne sont pas les seules à agir sur le climat et que nous venons de bénéficier d'une pause dans le réchauffement, essentiellement, semble-t'il, en raison de la faiblesse de l'activité solaire des dernières années...

Y a-t-il des références sur l'abondance du CH4 dans l'atmosphère à ces époques ?Merci.
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Y a-t-il des références sur l'abondance du CH4 dans l'atmosphère à ces époques ?

Merci.

Dans le chapitre de mon bouquin dans lequel je fais le point sur ce que l'on savait (ou croyait savoir) en 2005 sur la transition Permien-Trias, notamment en ce qui concerne le rôle du CH4, j'ai pris des références essentiellement chez les géologues Paul WIGNALL, Gerald DICKENS et Michael BENTON. Tous attribuant un rôle notable au méthane dans cette crise, mais sans citer d'estimation précise des quantités mises en jeu. Par contre, on peut trouver des estimations indirectes assez fiables de ce qu'a été la concentration atmosphérique en CH4 par analyse isotopique du carbone.On peut également citer les écrits de Frédéric FLUTEAU et de Gilles RAMSTEIN et sans doute d'autres, mais je n'ai pas récemment réactualisé mes recherches documentaires sur ce sujet.

Alain

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  • 1 month later...

CORDIS confirme l'hypothèse selon laquelle les hydrates de méthane ne posent pas de problème, à partir du résultat d'une étude de l'université de Berne, avec les détails sur les liens de ce lien:

http://cordis.europa...6d4f4&RCN=32255

Pas de problème, pas de problème... Désolé, je ne lis pas ça.Abstract:

The causes of past changes in the global methane cycle and especially the role of marine methane hydrate (clathrate) destabilization events are a matter of debate. Here we present evidence from the North Greenland Ice Core Project ice core based on the hydrogen isotopic composition of methane [{delta}D(CH4)] that clathrates did not cause atmospheric methane concentration to rise at the onset of Dansgaard-Oeschger (DO) events 7 and 8. Box modeling supports boreal wetland emissions as the most likely explanation for the interstadial increase. Moreover, our data show that {delta}D(CH4) dropped 500 years before the onset of DO 8, with CH4 concentration rising only slightly. This can be explained by an early climate response of boreal wetlands, which carry the strongly depleted isotopic signature of high-latitude precipitation at that time.

Les hydrates de méthane n'auraient pas été la cause de l'augmentation du méthane atmosphérique lors des événements Dansgaard-Oeschger 7 et 8. Les dégazages des zones humides boréales [en méthane] seraient la cause la plus probable (pour ces événements - je ne lis rien sur l'influence relative de ces sources de méthane sur d'autres périodes...)

Il s'agissait alors d'évolutions naturelles, lentes, du système. Je ne connais rien sur ces événements Dansgaard-Oeschger, mais nous sommes actuellement en phase d'évolution rapide des phénomènes, avec une composante anthropique majeure. J'ai donc tendance à penser que les événements passés ne sont pas forcément des indices très fiables de ce qui se passe / va se passer...

Par contre, c'est effectivement bien d'avoir cet article - si un lecteur ayant accès au texte complet pouvait publier ici la bibliographie citée, on pourrait peut-être creuser un peu!

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Il s'agissait alors d'évolutions naturelles, lentes, du système. Je ne connais rien sur ces événements Dansgaard-Oeschger, mais nous sommes actuellement en phase d'évolution rapide des phénomènes, avec une composante anthropique majeure. J'ai donc tendance à penser que les événements passés ne sont pas forcément des indices très fiables de ce qui se passe / va se passer...

Les évènements DO ne semblent pas les plus rapides effectivement.

Par contre on suspecte des variations du climat encore plus rapides que l'actuelle.

Lire par exemple ici

Pour vraiment déstabiliser les clathrates, c'est à dire pour leur faire émettre du CH4 à une vitesse très supérieure à la vitesse à laquelle le carbone organique a été stocké, il faut, à mon sens, atteindre des niveaux de température élevés en peu de temps.

Donc deux conditions: la vitesse de variation et le niveau absolu de température.

Il semble qu'aucun évènement de ce type, c'est à dire susceptible d'émettre du CH4 en quantités importantes, ne se soit produit pendant la période mesurée par les carottes glaciaires.

Pour le moment les spécialistes de la question, genre David Archer, pensent que, bien sûr, les hydrates de CH4 vont relarguer du CH4 si le RC continue, mais que ce relarguage se fera à vitesse trop lente pour que le méthane s'accumule en quantité importante dans l'atmosphère en tant que tel.

C'est plutôt le résultat de son oxydation, le CO2, qui risque de s'accumuler et de s'ajouter au CO2 anthropique.

C'est moins grave, quoique préoccupant tout de même...

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  • 3 weeks later...
  • 1 month later...

Dans ton lien grecale2b , on peut lire que l'activité bactérienne est génératrice de méthane . Est ce le cas en France ?

J'ai pu lire aussi que le méthane ne serait pas émis exclusivement par les activités humaines car il y a 40 000 ans , il y avait eu des émissions de méthane . Est ce pareil pour les émissions de CO2 ?

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  • 1 year later...

Bonjour et bonnes fêtes a tous,

Plusieurs articles de différents médias reviennent sur une récente découverte du Russian research vessel Academician Lavrentiev concernant l'émission de méthane en arctique.

Une exemple pour relancer commentaires et discussions: ICI

Après quelques recherches, il s'agirait de travaux de Igor Semiletov de l'IARC (International Arctic Research Center, University of Alaska Fairbanks).

Je n'ai cependant pas retrouvé le papier ou la news original... Avis aux amateurs?

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