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Suivi de l'englacement au pôle nord


sirius

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Avec ce graphique, on visualise ce qu'est ce 50% de variabilité dans les tendances récentes, car la moyenne modèles est 50% moins forte que la tendance récente.

 

Dans tous les cas, ça fond, mais si on respecte le GIEC, il faut plutôt attendre un plat de 20-40 ans pour repasser au-dessus la courbe rouge.

Si on disait çà en public, ce serait un choc. Pourtant, c'est un pur respect du GIEC.

 

Screenshot_2020-04-24 5_wgiar5_hezel_sbsta40_short pdf.png

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En prenant l'avion hier, on est passé assez nord au niveau de la Sibérie pour éviter les vents d'Ouest assez violents. Du coup j'ai pris des photos vite fait, j'ai mis les endroits sur la map. Je suis

Effondrement catastrophique du volume de glace, on termine sur juin un record de faible volume et sur un record tous mois confondus de la plus grosse anomalie ...      

Magnifique performance de piano, autour de glaçons en dérive dans l'Arctique :    

Images postées

il y a 45 minutes, Cotissois 31 a dit :

Avec ce graphique, on visualise ce qu'est ce 50% de variabilité dans les tendances récentes, car la moyenne modèles est 50% moins forte que la tendance récente.

 

Dans tous les cas, ça fond, mais si on respecte le GIEC, il faut plutôt attendre un plat de 20-40 ans pour repasser au-dessus la courbe rouge.

Si on disait çà en public, ce serait un choc. Pourtant, c'est un pur respect du GIEC.

 

Screenshot_2020-04-24 5_wgiar5_hezel_sbsta40_short pdf.png

 

Pour moi -comme certainement pour beaucoup- le choc, c'est que la réalité s'est déconnecté de la courbe rouge, et pas de façon anecdotique car là c'est sur 15 ans.

Le plus probable, c'est que d'ici peu, la courbe rouge vienne se recaler à nouveau sur la verte.

Tous les modèles continuent à engranger des quantités d'informations sur ce qui se passe, pour mieux prévoir l'avenir.

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Il y a 3 heures, th38 a dit :

 

Pour moi -comme certainement pour beaucoup- le choc, c'est que la réalité s'est déconnecté de la courbe rouge, et pas de façon anecdotique car là c'est sur 15 ans.

Le plus probable, c'est que d'ici peu, la courbe rouge vienne se recaler à nouveau sur la verte.

Tous les modèles continuent à engranger des quantités d'informations sur ce qui se passe, pour mieux prévoir l'avenir.

 

Ce que je vois avec un graphique comme ça, c'est que les prévisions se sont bien plantées…. ça veut dire qu'il y a encore des progrès pour comprendre des choses, sans remettre en cause la tendance actuelle.

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Il y a 2 heures, Cotissois 31 a dit :

J'ai plein de sources, dont des lead scientists comme ici. Des gens qui se plaignent que les médias sont incapables d'interroger les bonnes personnes.

https://www.climate-lab-book.ac.uk/2016/predicting-an-ice-free-arctic-summer/

 

Tes positions que l'on retrouve dans pas mal de topics me font penser à ce que l'on vit actuellement avec le COVID. Une pensée qui s'est pas mal répandu qui fait qu'il ne faut pas envisager le pire et clamer qu'il pourrait arriver, mais plutôt rechercher des positions raisonnables et engager des politiques vis à vis de cette pensée.

Or, nombre de recherches actuelles et les leçons passées sur les catastrophes touchant des sociétés montrent que nous aurions tout intérêt à développer une véritable culture du pire qui peut nous arriver, d'autant lorsque certains modèles sérieux l'appuient (je ne parle pas de prévisions alarmistes sortant du cadre scientifique bien sûr).

Qui plus est dans un monde si complexe et fragile économiquement, où la moindre catastrophe peut ébranler le chateau de cartes (comme l'illustre la crise du Covid, tandis que les autres pandémies n'ont pas eu le même impact social, économique, financier et politique), je pense que nous aurions tout intérêt collectivement à adopter une culture du pessimisme scientifique où le pire est à envisager sérieusement et à adopter nos politiques en fonction.

Réflexion peut-être hors sujet mais ta position visant à relativiser sans cesse les projections plus pessimistes (d'ailleurs faisant de plus en plus consensus) me font penser à celles et ceux dans les années 70-80 qui disaient qu'il ne fallait pas alarmer et crier au loup, quand les projections à cette époque étaient à milles lieux de ce que l'on vit actuellement en terme de conséquences et que l'on vilipendait les quelques scientifiques alarmistes... 

On aurait bien fait collectivement de les écouter sérieusement, on en serait peut-être pas là aujourd'hui...

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Il y a 5 heures, Cotissois 31 a dit :

J'ai plein de sources, dont des lead scientists comme ici. Des gens qui se plaignent que les médias sont incapables d'interroger les bonnes personnes.

https://www.climate-lab-book.ac.uk/2016/predicting-an-ice-free-arctic-summer/

Le problème c'est que par les temps actuels, ton discours que je partage est parfaitement inaudible, la variabilité naturelle, la prise de recul, ont de plus en plus de mal à être intégrées. 

Que les excités du tableau noir soient en transe à la limite on s'en fiche, mais c'est l'objectivité qui trinque derrière, donc l'interprétation du constat et les mesures à prendre derrière.

Le problème du binaire c'est qu'il n'intègre pas la logique.

 

Le GIEC , 'ses alimentants',  se plante en continue, mais il progresse, l'inverse ne mériterait pas qu'il continue à être financé. Et en plus du besoin de recherche pour améliorer continuellement les résultats, les projections n'intègrent ni la météo, ni les sous-séries climatiques. 

Donc à mon sens, l'erreur serait de conclure que le delta entre l'observation et les scénarios montre dés ce stade une erreur de projection.

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il y a 6 minutes, Yoann44 a dit :

 

A part le but de se moquer de mon post et de ma personne et d'énerver au lieu de construire, ton commentaire apporte quoi... ? 

Une simple provocation, les gens sont sur les nerfs en ce moment. Mais je l'efface ^ 

 

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il y a une heure, sebb a dit :

Le GIEC , 'ses alimentants',  se plante en continue, mais il progresse, l'inverse ne mériterait pas qu'il continue à être financé. Et en plus du besoin de recherche pour améliorer continuellement les résultats, les projections n'intègrent ni la météo, ni les sous-séries climatiques

Donc à mon sens, l'erreur serait de conclure que le delta entre l'observation et les scénarios montre dés ce stade une erreur de projection.

Bon, au moins de mon côté j'entrevois des éléments qui expliquent pourquoi la courbe verte n'est pas dans le pur respect du GIEC.

Une remarque tout de même : tu es sûr de ce que tu avances pour la météo ?

 

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La courbe verte contient les oscillations naturelles à haute fréquence alors que la prévision validée par le GIEC n'en contient pas.

Le but ne peut donc pas être de déjuger la prévision validée par le GIEC. Le déjugement est impossible. Pas de "plus que prévu".

 

L'ironie de l'histoire c'est qu'on risque justement d'avoir une série de "plus que prévu" dans les nouvelles climatiques prochaines :D

Je resterai avec mon GIEC (AR5) donc pas de "plus que prévu".  Chacun son favori. Le mien a beaucoup de victoires ;)

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Il y a 6 heures, Cotissois 31 a dit :

 

L'ironie de l'histoire c'est qu'on risque justement d'avoir une série de "plus que prévu" dans les nouvelles climatiques prochaines :D

Je resterai avec mon GIEC (AR5) donc pas de "plus que prévu".  Chacun son favori. Le mien a beaucoup de victoires ;)

 

Incontestable, on en rigole, mais à dramatiser comme ça, on prépare parfaitement les esprits à un monde sans banquise, l'inconscient collectif a donc intégré cette nouvelle, ce qui n'est alors plus le stade du choc, ni même celui de l'indignation, mais plutôt celui de la digestion.  En gros les pleureuses sensibilisent-ils? ou préparent-elles les gens au statu quo.¿/ :D

 

De fait, ignorer les pallier décennaux auxquels la variabilité expose la fonte, ne peut faire qu’aggraver ce constat, avec une sensation d'atermoiements de la fonte, donc de la gravité de la situation climatique. 

Et c'est typiquement humain, quand l'esprit sur-enchérit la réalité, l'ignorance et le manque d' objectivité prennent le dessus, et ça certaines modélisations peuvent le déceler et l'utiliser, et ce quelque soit le domaine. 

 

Perso, pas assez calé, mais j'attendrai déjà de lire l'AR6 avant de me faire un avis, j'espère juste qu'au fur et à mesure que la complexité augmente en modélisation climatique, on n'enlève pas de robustesse par cumul de marge d'erreur en gros. Et je suppose que ce n'est pas aux modélisateurs qu'on va apprendre à faire des tests de robustesse, donc il serait regrettable que le nouveau rapport soit moins fiable que l'ancien si c'est bien l'objet de ton hypothèse, de ta retenue pour le moment.

Ce serait d'autant plus regrettable d'autant que le contrôle des données est de plus en plus serré, exemple.

 

 

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Ceci-dit, je serai curieux de voir ce même graph avec la courbe verte poussée jusqu'en 2019. 

Si ma vue défaillante ne me trompe, la série s'arrête à 2010 environ ?

 

En attendant, voici l'état de l'extent :

N_iqr_timeseries.png

Et encore :

extent_n_running_mean_amsr2_regular.png

 

Modifié par Vincent-86
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Citation

donc il serait regrettable que le nouveau rapport soit moins fiable que l'ancien

 

Qui a dit çà ?

Ce qui est dans les tubes de sortie actuellement et qui sort déjà, ce n'est pas le nouveau rapport du GIEC.

J'ai totale confiance dans le fait que le nouveau rapport sera fiable.

Modifié par Cotissois 31
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Je comprends un peu mieux certaines réflexions (merci @Cotissois 31), mais c'est assez difficile d'avoir un jugement objectif sur la situation en Arctique.

 

Le fait est que le recul des dernières années a assez largement dépassé les modélisations (quand je parle de modélisations, je parle ici des scénarios retenus et qualifiés de plus probables - on peut toujours trouver tout et son contraire dans les extrêmes). Cotissois a posté plus haut une comparaison des observations avec les modélisations du GIEC, le "crash" des observations est indéniable par rapport à ce qui était attendu. J'ai cherché sans succès un graphique que j'avais vu une fois mais sur le volume, que j'avais trouvé encore plus parlant, mais je n'ai pas pu remettre la main dessus. Cela nous porte nécessairement sur deux hypothèses antinomiques :

 

- Soit les modélisations ont jusqu'à présent sous estimé le réchauffement arctique en particulier dans le critère de résistance de la banquise, et il y a donc derrière une vraie erreur d'estimation de la tendance de fond dans cette région ;

- Soit la variabilité climatique (oscillation ou simple chaos du moment) a malencontreusement joué contre nous et entraîné une perte beaucoup plus forte que ce qui était anticipé. Mais ce surplus de fonte n'est donc pas lié à la tendance de fond et ne pouvait donc pas être anticipé, et par ailleurs rien ne peut alors garantir que cette oscillation ou ce résultat chaotique va perdurer, laissant supposer qu'on pourrait alors revenir par un long effet "plateau" à la prévision centrale d'ici une ou deux décennies.

 

De ce que j'en ai compris (en tous cas c'était le sens de l'étude que j'avais citée), les premières modélisations qui ont été réalisées sur les premières sorties des derniers modèles à "l'état de l'art" de CMIP6 seraient bien plus sévères sur les modélisations de la banquise. Mais d'un autre côté, ces premières sorties sur CMIP6 seraient affectées d'un biais chaud qui leur ferait exagérer de manière bien trop significative le réchauffement, cf ce qu'on peut lire ici (et merci à Cotissois pour le lien).

 

De ce fait, si on veut voir le verre plein (vision optimiste), on peut estimer que la débâcle de ces dernières années est en grande partie liée à de la variabilité naturelle (bruit), laissant raisonnablement penser que ce "faux-pas" n'est potentiellement que transitoire et qu'on reviendra à terme à la prévision centrale de l'AR5 qu'il n'y a pas de raison de déjuger à ce stade. Et au demeurant, le fait que les premières sorties CMIP6 sont plus sévères serait vraisemblablement une résultante d'un biais chaud identifié et qui à terme sera corrigé.

 

La version du verre vide (vision pessimiste), c'est que la débâcle de ces dernières années est véritablement liée à une tendance de fond qui a été sous estimée, et qu'il n'y aura donc pas de retour en arrière. Même si les premières sorties de CMIP6 sont potentiellement biaisées, ce n'est alors pas forcément à tort qu'elles captent un recul de la banquise beaucoup plus prononcé.

 

Après, on peut avoir l'avis qu'on veut la dessus, mais les avis cela n'engage que ceux qui les ont surtout quand ils n'ont ni les compétences ni l'autorité pour qu'ils soient véritablement éclairés. Je me garderais bien d'en avoir un, ou pour être plus précis j'en ai un mais comme il ne vaut pas mieux que celui d'un éleveur de chèvres comme le dirait un certain Christian, je vais le garder pour moi.

 

 

BPIOMASIceVolumeAnomalyCurrentV2.1.png&q

 

 

Il est vrai que quand on voit ce genre de graphique (volume de banquise en Arctique), à l’œil, on pourrait presque déceler un certain plateau depuis 2010. Ce qui pourrait laisser suggérer qu'un palier minimal aurait été atteint, et qu'on entrerait dans une relative période de stagnation où les reprises hivernales arrivent à combler les pertes estivales. Maintenant, j'ai bien trop eu d'overdose sur ceux qui faisaient des plateau à l’œil sur les courbes de température globale en partant de 1998 pour ne pas me risquer à ce genre d'exercices qui ne permettent souvent de voir que ce qu'on aimerait voir.

 

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Merci 13V pour ce post qui remet bien le questionnement en perspective ainsi que les positions de chacun.

A ce jour, et sur ce débat, difficile d'aller plus loin.

 

Mais la réponse (tendance de fond/variabilité naturelle) ne va pas tarder, et on l'aura d'ici quelques années seulement.

La variabilité joue sur des variations acceptables par le système, et plus l'écart avec la course de fond est grand, plus la tension pour ramener la balle au centre s'exerce d'une façon qui devient rapidement irrésistible.

 

Ainsi en était-il allé pour le hiatus des années 2000 : dès 2014 and co, la température mondiale à retrouvé sa tendance de fond

Il en ira de même pour la banquise d'ici peu d'années ; le pseudo plateau depuis 10 ans, si il se poursuit montra que la chute spectaculaire des années 2005/2012 n'était qu'une respiration de la banquise, et que la correction est entrain naturellement de s'opérer.

Dans le cas contraire, ce sont les modèles qui rectifieront le tir.

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Si on résume,  on est passé de thèses "la glace arctique estivale peut atteindre zéro avant 2020" à "est-ce que le plateau va durer".

Vous confirmez donc que les phrases "plus que prévu", "que des mauvaises nouvelles", "le réchauffement accélère" , "la tendance est toujours la même", elles n'ont aucun sens pour ce topic en 2020.

Modifié par Cotissois 31
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Posté(e)
Pierrelatte (confluent 26/07/30/84) - et Saint Palais sur mer (17) occasionnellement
Il y a 2 heures, Cotissois 31 a dit :

Si on résume,  on est passé de thèses "la glace arctique estivale peut atteindre zéro avant 2020" à "est-ce que le plateau va durer".

Vous confirmez donc que les phrases "plus que prévu", "que des mauvaises nouvelles", "le réchauffement accélère" , "la tendance est toujours la même", elles n'ont aucun sens pour ce topic en 2020.

ca vient d'ou la these "la glace arctique estivale peut atteindre zéro avant 2020"??

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Il y a 3 heures, Cotissois 31 a dit :

Si on résume,  on est passé de thèses "la glace arctique estivale peut atteindre zéro avant 2020" à "est-ce que le plateau va durer".

Vous confirmez donc que les phrases "plus que prévu", "que des mauvaises nouvelles", "le réchauffement accélère" , "la tendance est toujours la même", elles n'ont aucun sens pour ce topic en 2020.

 

Et qui a parlé de plateau ?

On est entrain de vivre une catastrophe climatique que nul ne peut freiner, et vous n'arrêter pas de choper un mot ici ou là en déformant le sens pour aller dans le vôtre...franchement ! Elle vous plait l'allure de la banquise en 2020 ?

 

 

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Il y a 2 heures, Vincent-86 a dit :

Quel plateau ?

 

 

Sur les échelles rapides de l'extent de Septembre, il y a un plateau depuis 2007.  Le graphique ici a été fait par le NSIDC.

On a tout à fait le droit d'analyser ces échelles rapides sur ce topic, surtout dans le contexte où la peur face à la pente rouge a réellement existé. Pente rouge qui était tout autant des échelles rapides. Cette peur a conduit des chercheurs à avoir des prévisions "plus fortes que prévues" . Le GIEC lui ne s'est pas fait avoir.

Sep_monthly_extents13yr.png

Modifié par Cotissois 31
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"The CMIP6 models simulate a large spread for when Arctic sea-ice area is predicted to drop below 1 million km2, such that the Arctic Ocean becomes practically sea-ice free. However, the clear majority of all models, and of those models that best capture the observed evolution, project that the Arctic will become practically sea-ice free in September before the year 2050 at future anthropogenic CO2 emissions of less than 1000 GtCO2 above that of 2019 in all scenarios "

 

François Massonnet, Georges Lematre Centre for Earth and Climate Research, Earth
431 and Life Institute

 

 

 

2019GL086749.pdf

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Une autre question que l'on peut se poser concernant l'Arctique - ou on peut se dire aussi que c'est peut-être une autre manière de regarder le même problème de départ - c'est de savoir si ce n'est pas la relative stagnation des dernières années qui serait du bruit induit par de la variabilité naturelle. Dit autrement, au lieu de penser que la vitesse de fonte excessive entre grosso-modo 2000 et 2012 serait liée à des conditions météorologiques défavorables dans une tendance de fond plus faible, l'idée c'est de se demander à l'inverse si la relative stagnation depuis 2012 n'est pas liée à des conditions météorologiques favorables ayant masqué une tendance de fond plus forte. Si j'en viens à écrire la dessus, c'est que la réflexion mérite à mon sens qu'on s'y attarde et qu'elle n'est pas complètement loufoque.

 

En effet, il y a eu ces dernières années une série d'été plutôt maussades et frais en Arctique, du moins comparativement aux années précédentes, et qui sont quelque peu sortis de la tendance relative observée depuis les années 1990. Je vais produire deux graphiques issus des réanalyses NCEP, je sais que ce n'est pas non plus ce qu'il y a de plus fiable, mais difficile de faire mieux en observations réelles sur cette partie du globe et quand bien même il y aurait des défauts de précision des données je ne pense pas que ces imprécisions soient suffisantes pour rendre le constat inopérant. D'abord, le graphique des températures à 1000 hPa sur le trimestre estival, à savoir juin - juillet - août, pour les régions situées au nord de 75° de latitude :

 

 

847243533_Tt.png.6e84d7c8e56830455beeaa47f501f491.png

 

 

 

2014 et 2015 ressortent comme étant les deux étés les plus frais depuis 2001, et de manière générale la moyenne des six été consécutifs de 2013 à 2018 ressort comme la plus froide depuis la série 2000-2005. J'ai inséré de manière purement informelle la linéaire depuis 1992, je la trouvais relativement parlante pour visualiser le "trou" de la période récente. Certes, ce que vous pourriez néanmoins répondre à juste titre, c'est que si on compare les minimums en terme de surface de la banquise (extent NSIDC) à cette courbe des températures estivales, il n'y a pas de corrélation visible qui sauterait à l’œil. La banquise réagit en effet pas seulement à la température, mais également en facteur prioritaire à l'ensoleillement (absorption de la chaleur du rayonnement solaire) et de manière un peu moins prioritaire aux régimes de vent (par exemple le minimum de 2007 avait été causé par une compression exceptionnelle de la glace du fait d'un régime de vent persistant, davantage que par de la fonte).

 

Encore qu'un élément qui peut néanmoins rappeler l'importance de la température, c'est la fonte exprimée en terme de volume perdu. Sur ce critère, les quatre années qui ont connu les pertes les plus massives entre le maximum en sortie d'hiver et le minimum estival, c'est 2010, 2011, 2012 et 2019. Ce n'est pas un hasard si on retrouve trois de ces quatre années sur le podium des plus chaudes (2011, 2012 et 2019). 2010 est le contre-exemple un peu plus frais, mais qui emmène au critère suivant, celui de l'ensoleillement. Si 2010 avait connu une fonte désastreusement forte, cela résultait en effet surtout d'un début de saison catastrophique avec des conditions précoces particulièrement douces et ensoleillées. Il n'existe pas véritablement d'indicateur direct de l'ensoleillement, alors je me suis tourné vers l'analyse des géopotentiels à 500 hPa, et on partira du postulat que plus la valeur est élevée (= anticyclonique) plus les conditions ensoleillées et calmes ont du dominer, et inversement pour les valeurs plus basses (= conditions dépressionnaires avec nébulosité et vent). Voici ce que cela donne :

 

 

1698396174_Gt.png.32d6e46f82b4ccd66267a05256f63171.png

 

 

Le creux sur les années 2013 à 2018 saute à l’œil. Cette série de six étés consécutifs affiche la valeur la plus basse depuis 1999-2004, et témoigne du caractère inhabituellement dépressionnaire de la période. J'ai laissé la tendance linéaire depuis 1992 comme sur le graphique des températures ; même si c'est informel cela permet de constater que ces derniers étés ne s'insèrent pas véritablement dans la tendance trentenaire.

 

De ce fait, je serais quand même bien prudent sur l'hypothèse selon laquelle c'est la fonte entre les années 2000 et 2012 qui serait l'exception climatique. Les étés 2013 à 2018, anormalement frais et nébuleux, ont clairement brisé la "pente" de fonte, mais rien n'indique que ce n'était en fait pas eux, l'exception climatique. Dans l'absolu, on voit bien que 2019, beaucoup plus chaud et plus ensoleillé, est davantage conforme à ce qu'on peut attendre au regard de la tendance depuis les années 1990 (même si un peu au dessus il est vrai). Et en un seul été comme 2019, on a littéralement effacé tous les gains des cinq années précédentes, finissant sur le second volume le plus bas (PIOMAS) et la troisième extension la plus basse (NSIDC) alors qu'on était parti du second plus gros volume de glace en sortie d'hiver depuis 2010.

 

 

Ce que je vais dire n'engage que moi, mais avec une "mauvaise saison" de fonte (à savoir un été chaud et lumineux, ce vers quoi la tendance nous pousse chaque année un peu plus), on peut perdre de l'ordre 19000 kilomètres cubes de glace voir plus - ce sont les valeurs observées sur les quatre années 2010, 2011, 2012 et 2019. Ce dernier hiver, qui a été exceptionnel de par ses conditions AO+ persistantes qui a maintenu des conditions froides en Arctique comme on n'en n'avait plus vu depuis des années, on a réussi à reconstituer .. environ 19000 kilomètres cube de glace depuis le minimum dernier. Un simple nouvel été cette année comme 2010 ou 2012, ce qui ne serait pas exceptionnel vu la tendance de fond, et non seulement on efface la totalité du gain de ce très bon hiver écoulé mais en prime on creuse encore et on termine potentiellement en 2020 avec un nouveau record du volume le plus faible.

 

Et il suffirait d'accumuler deux étés comme 2010 ou 2012 avec au milieu un hiver banal / mauvais en arctique (reconstitution "normale") pour se retrouver dans une situation franchement périlleuse - à savoir, un seuil de l'Arctique libre de glace clairement dans le champ des possibles. Je vais même dire mieux : vu qu'on peut perdre plus de 19000 kilomètres cube sur un été comme 2010 ou 2012, somme toute pas exceptionnels, je ne crois pas aberrant d'écrire qu'on pourrait aller chercher dans les 21000 kilomètres cubes sur un très seul mauvais été. Si vous avez eu un mauvais hiver avant, il n'y aura aucun problème pour atteindre le pôle nord en voilier en septembre. Pour seul exemple parlant, 2017, c'est moins de 21000 kilomètres cubes en sortie d'hiver, soit moins que ce qu'on pourrait potentiellement perdre un un seul été véritablement défavorable.

 

 

Alors oui c'est avec des "si", et avec les "si" comme on dit on mettrait Paris en bouteille. Il n'empêche que le fond de mon propos est là : j'ai du mal à être convaincu que l'accumulation récente de bons étés ait une réelle probabilité de perdurer encore longtemps. Je ne serais même pas étonné qu'elle ait déjà pris fin en 2019. Cela n'empêchera certainement pas la survenue ponctuelle d'autres étés frais à l'avenir, mais les chances de refaire une telle série de 6 ans consécutifs aussi favorables ne sont pas démesurées. Ce qui implique en corollaire que le relatif plateau qu'on a pu observer au niveau de la survie de la banquise est potentiellement bien précaire.

 

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Je n'ai pas de capacité à discuter l'analyse.

 

Par contre, "l'overdose des plateaux"  renvoie bien le fait que ce sera difficile de discuter sereinement.

Le plateau des années 2000 n'était pas une invention des climato-sceptiques, mais une erreur sur des signaux de référence.

Le problème n'était pas d'avoir un plateau, mais d'avoir un hiatus, à savoir que ça ne collait pas avec les attentes.

Si les attentes valident l'arrivée d'un plateau, il y a zéro problème ou hiatus ou climato-scepticisme. Le mot "plateau" n'a rien de choquant.

Entre 1970 et 2015, la France montre un joli plateau-pente-plateau, rien de choquant, ça n'invalide pas les attentes, le mot "plateau" n'est pas en cause.

Modifié par Cotissois 31
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Il y a 13 heures, TreizeVents a dit :

six été consécutifs de 2013 à 2018 ressort comme la plus froide depuis la série 2000-2005

Super graphique, merci. 

On constate également à l'oeil que cet période "plus froide" reste au dessus des étés les plus chauds de la série 1970-1989! 

Alors même si à l'avenir, on observe la survenue ponctuelle d'une série  fraiche, elle restera, à mon avis, plus chaude que tous les étés les plus chauds de nos périodes contemporaines. 

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Il y a 11 heures, Cotissois 31 a dit :

 

Par contre, "l'overdose des plateaux"  renvoie bien le fait que ce sera difficile de discuter sereinement.

 

 

Je ne pense pas qu'il soit tabou de parler de plateaux. Je sais qu'il y a eu beaucoup de débats la dessus, et notamment des conflits parfois très passionnés entre des visions purement physiques (la recherche et l'étude des éléments qui ont conduit à ce plateau) et purement mathématiques (si le plateau n'est pas significatif au regard de la tendance et des incertitudes de mesure, on ne peut pas prouver qu'il existe voire dans certains cas on peut prouver mathématiquement qu'il n'existe pas). Je sais que ce n'est pas très académique, mais Tamino sur son blog qui a une vision mathématique s'est étouffé un paquet de fois sur des plateaux statistiquement non significatifs. Loin de moi l'idée de remettre le couvert sur ce sujet.

 

Ce que je voulais surtout exprimer, c'est qu'à mon sens la notion de plateau sert beaucoup trop souvent à voir seulement ce qu'on a envie de voir. Je pense que tu sais comme moi que le "plateau depuis 1998" (qui a d'ailleurs disparu des écrans depuis 2015...), avant d'être une intéressante question physique, était avant tout un pseudo-argument que les climatosceptiques nous ont servi ad nauseam. Tiens, blague à part, il y a même un certain D.Raoult, peu connu à l'époque, qui avait aussi repris le truc à son compte en disant dans une interview de 2014 que la terre ne se réchauffait plus depuis 1998.

 

Cela ne signifie pas qu'il faut rejeter en bloc la simple notion de plateau juste parce que certains en ont fait, volontairement ou non, une mauvaise utilisation. Si sur une période n on observe une tendance (régression linéaire simple) proche de zéro alors que cette période n est incluse dans une période plus vaste n' ayant une tendance positive ou négative significative, sauf à considérer les observations fausses, cela peut se voir comme une question intéressante d'attribution sur le plan physique.

 

Si on revient à la banquise, on a donc un plateau sur les niveaux de fonte estivale depuis quelques années, et on n'a pas de raison de remettre en doute le constat. Les observations sont solides (relevés satellites pour les données de surface) et collent par ailleurs aux données de modélisation (volume). Cela étant, se limiter sans aucune recherche de fond à une appréciation qui voudrait voir ce plateau comme quelque chose de logique car ce serait une "pause" nous permettant de revenir progressivement vers une modélisation qui n'avait pas anticipé la chute précédente, cela ne vaut pas mieux que les climatosceptiques qui voulaient voir un plateau après 1998 car cela permettait de faire mentir les prévisions climatiques.

 

La où cela pourrait être intéressant, ce serait de creuser sur les raisons physiques qui expliquent ce plateau. Mon post précédent enfonce quelque peu des portes ouvertes : les étés ont été manifestement moins chauds et plus nébuleux en Arctique, expliquant logiquement qu'il y a eu moins de fonte. Bon c'est bien, mais c'est pas non plus du haut niveau (blague : lorsque les locaux veulent se moquer des habitants de Dax, ville thermale, ils disent qu'ils font les fiers parce qu'ils ont de l'eau chaude mais c'est pas eux qui l'ont inventée). Là ou cela pourrait devenir intéressant, ce serait de savoir si (1) cette pseudo-tendance à avoir des étés plus frais et gris était anticipée par les modèles et si (2) on a des raisons de penser notamment via la modélisation si cela pourrait perdurer.

 

Sans répondre définitivement à la question, j'avais vu une fois il y a pas mal d'années un post sur le forum de Neven avec une modélisation de l'évolution attendue des OLR en Arctique qui indiquait un accroissement permanent de plus en plus prononcé en période estivale. Dans la mesure où sauf erreur de ma part les OLR sont corrélés à la température et anti-corrélés à la nébulosité, indirectement cela induit que le modèle appréhendait des étés de plus en plus doux et de plus en plus ensoleillés. Maintenant je ne sais pas quel modèle c'était, quelle était sa fiabilité, et je n'ai pas spécialement le temps de farfouiller les archives du forum Sea-Ice pour le retrouver (désolé).

 

 

Anyway, je signale une intéressante publication récente sur Cryosphère concernant l'évolution du volume de glace en Arctique, à consulter ici.

 

 

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Le fait est que quand on lisse sur un pas annuel, ce qui gomme quelque peu l'effet des étés plus favorables de ces dernières années, il devient plus difficile de distinguer à l’œil un plateau sur les dernières années.

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