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Modifications de la circulation atmosphérique ?


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N'étant pas du tout au point sur ces sujets, je souhaiterais connaître vos avis éclairés à la suite d'un échange que nous avons eu hier soir sur le topic des prévisions à moyen terme.

Tout a commencé par une remarque de Vianney :

Vianney :

Youpi, on connait enfin le 1er hiver qui infirme le cycle d'hivers très froids tous les 22-23 ans default_ohmy.png/emoticons/ohmy@2x.png 2x" width="20" height="20">default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Réponse de Florent :

Florent76 :

Pas du tout : le cycle a été respecté avec un an d'avance. Il s'agissait bien de l'hiver 2005-06 annoncé longtemps à l'avance, même si certains en ont douté.

/index.php?showtopic=8915'>http://forums.infoclimat.fr/index.php?showtopic=8915

Cette année, on pourrait théoriquement s'attendre des périodes froides, à commencer en décembre qui avait été annoncé également : il s'agit d'hivers-répliques comme on en a eu après 1985, 1963 ou 1940.

On a pu en douter car il faut bien dire que l'hiver 2006 ne fut pas à la hauteur de ses homologues du passé, 1985, 1963 ou 1940... sauf en terme de longueur. Les blocages durables, véritables anomalies dans la circulation générale restent dans les cycles et sont la signature de ces hivers atypiques, mais le froid disparait malheureusement au rythme du réchauffement du climat. Espérons que la moindre activité solaire prévisible pour les prochaines décennies rendra un peu de virulence aux hivers les plus froids.

Mon intervention suite au post de Florent :

Yann76 :

C'est sans doute aussi une question de configurations, de types de circulation, depuis quelques années encore moins propices qu'avant à l'arrivée du froid sur l'Europe occidentale.

Heureusement, même si les anomalies positives de températures y sont quasi-généralisées depuis quelques années, les gros épisodes hivernaux n'ont pas pour autant disparu de l'hémisphère nord. Il n'y a qu'à voir les récurences au très grand froid sur la Sibérie et le Canada depuis le début de cet hiver, tandis que l'Europe et le Pacifique-ouest sont soumises en altitude à des afflux d'air chaud subtropical.

Intervention de Florent citant mon post :

Florent76 :

Cela semble très logique : le froid reste là où il était déjà quasi omniprésent auparavant, et devient de plus en plus exceptionnel aux endroits où il était déjà rare. Une vague de froid importante n'est pas pour autant impossible en France, mais les chances que cela arrive sont bien plus faibles qu'il y a seulement 30 ans.

Cela est vrai aujourd'hui comme dans toutes les périodes chaudes que l'hémisphère nord a connu. Durant l'optimum médiéval dont j'ai les descriptifs saisonniers année par année, les hivers rudes étaient de même beaucoup moins fréquents qu'il ne le furent ensuite. Durant le Petit Age glaciaire à l'inverse, cycle ou pas, presque un hiver sur deux était rude selon la définition que nous en donnant actuellement !

Sans pouvoir approfondir le débat, nos échanges ont finalement posé la question des effets du réchauffement global sur la circulation atmosphérique hivernale dans l'hémisphère nord. Vaste sujet me direz vous...
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COLMAR OUEST (Haut-Rhin) Alt 192m

N'étant pas du tout au point sur ces sujets, je souhaiterais connaître vos avis éclairés à la suite d'un échange que nous avons eu hier soir sur le topic des prévisions à moyen terme.

Tout a commencé par une remarque de Vianney :

Réponse de Florent :

Mon intervention suite au post de Florent :

Intervention de Florent citant mon post :

Sans pouvoir approfondir le débat, nos échanges ont finalement posé la question des effets du réchauffement global sur la circulation atmosphérique hivernale dans l'hémisphère nord. Vaste sujet me direz vous...

En effet Yann, sujet tout aussi passionnant que compliqué... j'ai pas la compétence mais un avis que j'exposerais plus tard !

Ju

PS/ très bon sujet en tout cas Yann !

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COLMAR OUEST (Haut-Rhin) Alt 192m

Ce qui est plus ou moins prévu, c'est la remontée de de ce que l'on appellle le "storm track" ou le "rail des tempêtes" plus au nord ainsi que l'extension-affaiblissement de la circulation de Hadley.

Ceci entraînerait pour nous, une situation de plus en plus "mollement" anticyclonique.

Avec pour corrolaire de moins en moins de possibilités d'incursion d'air arctique lui-même d'ailleurs de moins en moins froid.

Tout à fait le type de circulation majoritaire ces 10 dernières années et d'une façon plus accrue ces deux dernier hiver.

Ce que tu dis semble si logique en même temps !

Par contre c'est une accentuation des secheresse éstival et des orages nombreux et violent.

ça colle avec le refroidissement constaté sur l'H-S cette remontée du Storm track ?

Ju

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Tout à fait le type de circulation majoritaire ces 10 dernières années et d'une façon plus accrue ces deux dernier hiver.

Ce que tu dis semble si logique en même temps !

Par contre c'est une accentuation des secheresse éstival et des orages nombreux et violent.

ça colle avec le refroidissement constaté sur l'H-S cette remontée du Storm track ?

Ju

oui judd, j'ai supprimé ma réponse parce qu'à la relecture je l'ai jugée un peu trop simpliste et partielle.

Il y a aussi des présomptions d'augmentation d'indices NAO et NAM avec le réchauffement, mais je préfèrerais laisser parler les spécialistes, dont je crains qu'ils ne soient pas présents sur ce forum.

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oui judd, j'ai supprimé ma réponse parce qu'à la relecture je l'ai jugée un peu trop simpliste et partielle.

Il y a aussi des présomptions d'augmentation d'indices NAO et NAM avec le réchauffement, mais je préfèrerais laisser parler les spécialistes, dont je crains qu'ils ne soient pas présents sur ce forum.

Ces phenomenes climatques sont pas assez connus pour voir cela, vu qu'on ne peu pas deja prevoir ces phenomenes climatiques contrairement au ENSO. De plus que sur la NAO il y a l'AMO qui a des effets causant un cycle decennal.

Williams

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Sans pouvoir approfondir le débat, nos échanges ont finalement posé la question des effets du réchauffement global sur la circulation atmosphérique hivernale dans l'hémisphère nord. Vaste sujet me direz vous...

Avec un peu de recherche Google, tu tombes sur ça :

Steven J. Lambert1 and John C. Fyfe1

Changes in winter cyclone frequencies and strengths simulated in enhanced greenhouse warming experiments: results from the models participating in the IPCC diagnostic exercise

Climate Dynamics, Volume 26, Numbers 7-8 / juin 2006

1) Canadian Centre for Climate Modelling and Analysis Meteorological Service of Canada, University of Victoria, PO Box 1700, Victoria, BC, V8W 2Y2, Canada

Received: 20 May 2005 Accepted: 5 December 2005 Published online: 24 January 2006

Abstract The effect of enhanced greenhouse warming on the behaviour of mid-latitude cyclones is examined for changes in the total number of cyclone events and for changes in the number of intense events using the daily averaged mean sea level pressure simulated by coupled climate models participating in the IPCC AR4 (Fourth Assessment Report) diagnostic exercise. Results are presented for a set of scenarios which were produced using a wide range of increasing levels of greenhouse gases. For the enhanced greenhouse warming experiments, the models simulated a reduction in the total number of events and an increase in the number of intense events. This is a robust result, which essentially all the models exhibit. Comparison of the results for each of the scenarios shows that the magnitude of the changes in the number of simulated events increases with increasing levels greenhouse gas forcing used in the scenarios. Even though the numbers of events change, there is no apparent change seen in the geographical distribution of the events, i.e. there is no obvious change in the positions of the storm tracks seen on hemispheric charts. This was also evident in the results for the filtered variance of the meridional wind which was used as a proxy for cyclone activity. In spite of this, it is possible that small shifts in the storm tracks, which are difficult to resolve with the relatively coarse grid used for analysis, could occur.

Lien ici

Ca répond un peu à ta question ? :!:

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Posted
COLMAR OUEST (Haut-Rhin) Alt 192m

Merci Google. Encore quelque chose qui devrait t'intéresser: une présentation powerpoint récente avec des infos comparatives entre modèles.

Merci Zazou pour tes recherches !

Je vais me renseigner un peu plus parceque là, sur ce sujet, fort interessant, je patauge un peu.

Ju

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Bien justement, si la question est autant d'actualité, essayons de comprendre en relançant ce topic! Ce sujet avait me semble t'il était déjà soulevé dans un autre topic, mais lequel? Alors tentons d'éclaircir le problème.

Pour ma part, je ne peux me résoudre à faire la relation RC/Hivers doux. La France n'a pas connu que des hivers doux ces dernières années, et si on regarde à l'échelle Européenne, 2006/2007/"2008" ne sont pas des cas répétitifs! Des hivers doux existent et ils refont surface actuellement, mais il y en a eu d'autres!

2004/2005 a je crois bien été un hivers froid, et je me rappelle d'une vague de froid assez exceptionnelle touchant toute l'Europe et qui a arrété son avancée vers l'ouest aux portes de l'Allemagne! Quel hivers, je ne me souviens plus exactement, mais il y a 3 ou 4 ans.

Enfin, la France n'est avant tout qu'un pays tempéré aux allures océaniques et non continentales, donc pour qu'une vague de froid sévisse en France, il en faut. Certes, nous n'avons rien eu cette année, mais ne crions pas scandale, l'hivers n'est pas fini, et un mois et demi reste encore plausible quant à l'incurssion de périodes hivernales...

Pour la circulation atmosphérique, je ne vois pas de réels changements! Vers les années 2004/2005 on parlait bien souvent de continentalisation, et cela provoquait des débats parfois houleux sur ce forum! Aujourd'hui les flux continentaux ne sont pas absents, mais alternent avec des flux océaniques, comme cela existe depuis des centaines d'années! Alors changements visibles, je ne crois pas, mais je crois que nos mémoires sont bien trop sélectives...

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J'avais fait un topic il n'y a pas si longtemps pour discuter de l'océanisation des hivers en France : /index.php?showtopic=24560'>c'est ici.

D'une certaine manière cela se résume ainsi : La France en hiver a un climat généralement océanique, mais cela ne l'empêche pas d'être assez régulièrement atteinte par les influences arctiques (descentes de nord) ou continentales (flux d'est en hiver). Depuis plusieurs années, on a observé une évolution assez significative à avoir davantage d'influence des courants océaniques face aux influences froides continentales et arctiques. Cela n'empêche bien évidemment pas d'avoir encore régulièrement des advections froides venues de l'est ou du nord sur notre pays bien évidemment, 2005/2006 en est la preuve. C'est simplement que globalement, depuis plusieurs décennies ces advections froides sont de moins en moins nombreuses au bénéfice des flux d'ouest à sud.

Maintenant que ceci est posé, il y a une autre question à laquelle il faudrait répondre : est-ce que cette évolution est une conséquence (en partie ou totalement) du réchauffement climatique actuel ? La malheureusement, je crains que personne n'ai de réponse précise sur la question, et l'on ne peut guère que extrapoler.

A ce propos, j'ai retrouvé la courbe dont j'avais parlé dans l'autre topic et qui représente pour la station de De Bilt (Pays Bas) l'évolution du nombre de jours avec flux de S à SO sur la période automne + hiver, avec l'évolution de la Tm sur cette même période :

debiltventdata4472imagegj7.gif

On le constate sans surprise, on a une hausse de la température moyenne de plus de 1° en un siècle, mais cela se corrèle avec une hausse de 7 à 8 jours de nombre de jours avec vent de Sud à Sud-Ouest (sur une période de 180 jours, soit environ 4% d'augmentation). On constate par ailleurs logiquement la très bonne corrélation entre le nombre de jours avec flux de Sud à Sud-Ouest et la Tm (cela ne contredit d'ailleurs absolument pas le réchauffement climatique : quand on sait que l'on peut avoir jusqu'à 20° de différence entre un flux de Sud-Ouest et un flux de Nord-Est alors que le RC s'exprime en dizièmes de degrés, c'est tout à fait normal qu'il n'apparaisse pas nettement sur un tel graphique).

Ce ne sont encore une fois que des observations que j'émet, les réponses je n'en ai pas. On ne sait pas si l'évolution en cours d'océanisation de nos saisons froides va s'inverser ou se poursuivre, pas plus que l'on ne sait si le réchauffement joue un rôle dans tout cela.

EDIT : le graphique que j'ai représenté a été réalisé par JBR, ce que j'ignorais, et à qui je présente donc mes excuses pour avoir produit son travail sans l'avoir cité default_crying.gif

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Ceci est logique car la NAO a un effets sur les hivers suivant la position de l'anticyclone et depression et idem sur les flux.

Donc l'evolutions du nombre jours avec tel flux, les anomalies des temperature et l indice du NAO ce suivent de pres.

Williams

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Ceci est logique car la NAO a un effets sur les hivers suivant la position de l'anticyclone et depression et idem sur les flux.

Donc l'evolutions du nombre jours avec tel flux, les anomalies des temperature et l indice du NAO ce suivent de pres.

Euh Williams, qu'est-ce que la NAO vient faire ici ?

Je n'ai jamais parlé de NAO et le graphique ne la représente pas.

A la limite, on peut étudier l'évolution de l'indice NAO pour vérifier les rapports qu'elle entretien avec le nombre de jours en flux de Sud à Sud-Ouest, il est fort possible que l'on ait une certaine corrélation (a mon avis relativement limitée par ailleurs). Mais cela n'explique rien : la NAO n'est qu'un indice représentant de manière approximative la configuration générale des centres d'action sur l'Atlantique ; elle n'est absolument pas une cause à laquelle on pourrait attribuer les changements observés de régime sur notre pays. En bref, on fait pas vraiment avancer le débat default_ermm.gif

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Euh Williams, qu'est-ce que la NAO vient faire ici ?

Je n'ai jamais parlé de NAO et le graphique ne la représente pas.

A la limite, on peut étudier l'évolution de l'indice NAO pour vérifier les rapports qu'elle entretien avec le nombre de jours en flux de Sud à Sud-Ouest, il est fort possible que l'on ait une certaine corrélation (a mon avis relativement limitée par ailleurs). Mais cela n'explique rien : la NAO n'est qu'un indice représentant de manière approximative la configuration générale des centres d'action sur l'Atlantique ; elle n'est absolument pas une cause à laquelle on pourrait attribuer les changements observés de régime sur notre pays. En bref, on fait pas vraiment avancer le débat default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Si je parlais du NAO et pense qu'il doit avoir un lien c'est par ce que lors du NAO+ on a un flux d'ouest a sud-ouest plus souvent comme actuellement. Alors qu'avec le NAO- on a plus un flux d'Est ou Nord-Nst voir Nord ou Nord-Ouest suivant la position de l'anticyclone vers l'Islande.

Williams

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Varces-Allières-et-Risset

A ce propos, j'ai retrouvé la courbe dont j'avais parlé dans l'autre topic et qui représente pour la station de De Bilt (Pays Bas) l'évolution du nombre de jours avec flux de S à SO sur la période automne + hiver, avec l'évolution de la Tm sur cette même période :

debiltventdata4472imagegj7.gif

Lorsqu'on utilise un graphique pour illustrer ses propos, il est bien de citer l'auteur, au moins juste par correction...J'avais présenté ce graphique en mars 2007 dans ce /index.php?s=&showtopic=19290&view=findpost&p=447202'>post.
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J'avais fait un topic il n'y a pas si longtemps pour discuter de l'océanisation des hivers en France : /index.php?showtopic=24560'>c'est ici.

D'une certaine manière cela se résume ainsi : La France en hiver a un climat généralement océanique, mais cela ne l'empêche pas d'être assez régulièrement atteinte par les influences arctiques (descentes de nord) ou continentales (flux d'est en hiver). Depuis plusieurs années, on a observé une évolution assez significative à avoir davantage d'influence des courants océaniques face aux influences froides continentales et arctiques. Cela n'empêche bien évidemment pas d'avoir encore régulièrement des advections froides venues de l'est ou du nord sur notre pays bien évidemment, 2005/2006 en est la preuve. C'est simplement que globalement, depuis plusieurs décennies ces advections froides sont de moins en moins nombreuses au bénéfice des flux d'ouest à sud.

Maintenant que ceci est posé, il y a une autre question à laquelle il faudrait répondre : est-ce que cette évolution est une conséquence (en partie ou totalement) du réchauffement climatique actuel ? La malheureusement, je crains que personne n'ai de réponse précise sur la question, et l'on ne peut guère que extrapoler.

A ce propos, j'ai retrouvé la courbe dont j'avais parlé dans l'autre topic et qui représente pour la station de De Bilt (Pays Bas) l'évolution du nombre de jours avec flux de S à SO sur la période automne + hiver, avec l'évolution de la Tm sur cette même période

On le constate sans surprise, on a une hausse de la température moyenne de plus de 1° en un siècle, mais cela se corrèle avec une hausse de 7 à 8 jours de nombre de jours avec vent de Sud à Sud-Ouest (sur une période de 180 jours, soit environ 4% d'augmentation). On constate par ailleurs logiquement la très bonne corrélation entre le nombre de jours avec flux de Sud à Sud-Ouest et la Tm (cela ne contredit d'ailleurs absolument pas le réchauffement climatique : quand on sait que l'on peut avoir jusqu'à 20° de différence entre un flux de Sud-Ouest et un flux de Nord-Est alors que le RC s'exprime en dizièmes de degrés, c'est tout à fait normal qu'il n'apparaisse pas nettement sur un tel graphique).

Ce ne sont encore une fois que des observations que j'émet, les réponses je n'en ai pas. On ne sait pas si l'évolution en cours d'océanisation de nos saisons froides va s'inverser ou se poursuivre, pas plus que l'on ne sait si le réchauffement joue un rôle dans tout cela.

Merci TreizeVents

Très intéressant ce graphe.

Pour l'océanisation/continentalisation de nos climats, j'avais sorti sur ce site il y a un peu plus de 2 ans un graphe.

Il représentait l'amplitude themique été - hiver (Tm de JJA moins Tm de DJF), observée depuis la fin du XVIIIème siècle pour une Europe du centre-ouest fictive (Tm obtenue en faisant la moyenne des Tm de 5 villes : Le Bourget, De Bilt, Berlin, Vienne, Milan). Cette moyenne permettait de lisser un peu les très fortes anomalies de T parfois observées, surtout sur les mois d'hiver froids.

J'ai ensuite lissé la courbe sur 9 ans, la variabilité annuelle étant encore très forte.

Voilà ce qu'on obtient :

amplitudeannuelleeuropehy1.png

On a une baisse de l'amplitude thermique annuelle (que je n'avais pas trop analysée, mes courbes étant obtenues à partir de données non homogénisées), mais de manière assez frappante, un cycle assez irrégulier apparait, de période proche de 20 ans. Mes courbes s'arrêtaient en 1900, proche d'un pic "océanique"qui avait succédé à un pic "continental" vers 1983.

On pouvait supposer l'apparition d'un nouveau pic continental vers 2005, suivi d'un retour vers une période plus océanique (ce qui pourrait bien être en train de se produire).

Comment analyseriez-vous la cause de cette oscillation ? Probablement une modification des régimes dominants.

Qui ne touche pas que l'hiver, car cette oscillation est beaucoup moins marquée si on étudie seulement l'anomalie de Tm hivernale (ou l'anomalie de Tm estivale).

(Juste un précision quand même : aucune synchronisatin de ce cylce avec le cycle solaire, et sa période est plutôt inférieure à 20ans, pas du tût de 22 ans.)

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Maintenant que ceci est posé, il y a une autre question à laquelle il faudrait répondre : est-ce que cette évolution est une conséquence (en partie ou totalement) du réchauffement climatique actuel ? La malheureusement, je crains que personne n'ai de réponse précise sur la question, et l'on ne peut guère que extrapoler.

Merci treize vents, et voilà une question tout à fait centrale.J'en suis sûr, certains forumeurs éclairés pourrait nous aider à avancer là dessus.
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En tout cas, le graphe présenté par Treizevents indique une tendance générale à l'accroissement des flux maritimes subtropicaux dans la circulation atmosphérique sur l'Europe occidentale, et ce à l'échelle du 20ème siècle, avec néanmoins quelques oscillations qu'on distingue en comparant (sur la même période) ce graphe avec celui de Tomar : on devine bien une certaine concordance pour ce qui concerne les périodes des années 1940, 1960, 1980, où sont associés une diminution des flux de S à S-O et un accroissement des amplitudes thermiques annuelles.

Autre remarque : on observe que plus on avance dans le temps, plus les périodes de forte fréquence des flux S à S-O sont accentuées, et plus les périodes de faible fréquence sont atténuées. Le phénomène se retrouve aussi concernant les amplitudes thermiques annuelles : les périodes de forte amplitude thermique sont de moins en moins marquées, et correspondent peu à peu aux périodes de plus faibles amplitudes mesurées dans le passé (19ème siècle).

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A mon avis cette modification s'explique par le réchauffement de l'atlantique nord, c'est l'océan qui s'est le plus réchauffé (et de loin) depuis 15/20 ans.

L'atlantique Nord a une influence très importante sur le pôle, il suffit de voir la carte de concentration des glace spour comprendre : http://www.enregistrersous.com/images2/569...80120103507.jpg , l'eau chaude s'infiltre très loin vers le pôle.

Ce manque de glace permet aux dépressions de s'infiltrer très au nord au lieu d'être pousser vers le sud, de la même manière ce manque de glace empêche l'anticyclone de surface de perdurer longtemps sur la zone.

Pourtant ce sont bien des anticyclones de surface dans cette zone qui nous amènent nos vagues de froid.

Est ce cyclique ? peut être ...

Ce qui est sûr en tout cas c'est qu'il manque énormement de glace sur cette zone et que ca ne peut s'expliquer que par une modification de la température de l'eau ou de la salinité : http://arctic.atmos.uiuc.edu/cryosphere/IM...m.region.6.html

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Merci Tomar pour ta contribution vraiment très intéressante.

Outre la grosse cassure en tout début de XXè siècle, on a un cycle assez régulier qui se dégage effectivement et qui montre depuis les années 1950 une tendance générale à la baisse. Cela correspond en plus très bien à une certaine apparition d'un cycle plus continental en ce début de XXIè siècle avec des flux méridiens qui ont été bien plus présents que dans les années 1990, puis au retour en fanfare depuis maintenant un an des flux d'ouest.

Si cette évolution venait à se poursuivre, on pourrait donc tabler sur les 10/15 prochaines années sur des hivers où les flux d'ouest seraient bien davantage présents (ce qui bien entendu une fois encore n'interdit pas d'éventuelles descentes froides), et par conséquents relativement doux. C'est ce que l'on observe globalement depuis l'hiver 2006/2007, mais bon c'est un peu court (2 ans) pour tirer des conclusions. Allons nous vers une décennie rythmée par des hivers doux et océaniques, et des étés relativement plus frais ?

Pour expliquer cette tendance à une océanisation de notre climat depuis une cinquantaine d'années, on peut en effet extrapoler sur les températures de surface de l'océan Atlantique comme le suggère Snowman. Le réchauffement climatique, auquel on peut rajouter selon certains rapports que j'avais pu lire (sujet à caution) l'affaiblissement de la DNA (dérive nord Atlantique) et de ses cheminées, a en effet contribué à un important réchauffement des températures de surface de l'Atlantique nord. Ce surplus d'énergie pourrait alors favoriser les cyclogénèses sur l'Océan, avec comme corollaire un renforcement des flux d'ouest à sud sur l'Europe occidentale. Mais encore une fois, ce n'est qu'extrapolation.

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Beauvoir (Manche/Mt st Michel

Merci Tomar pour ta contribution vraiment très intéressante.

Outre la grosse cassure en tout début de XXè siècle, on a un cycle assez régulier qui se dégage effectivement et qui montre depuis les années 1950 une tendance générale à la baisse. Cela correspond en plus très bien à une certaine apparition d'un cycle plus continental en ce début de XXIè siècle avec des flux méridiens qui ont été bien plus présents que dans les années 1990, et qui marquent un retour en fanfare depuis maintenant un an.

Si cette évolution venait à se poursuivre, on pourrait donc tabler sur les 10/15 prochaines années sur des hivers où les flux d'ouest seraient bien davantage présents (ce qui bien entendu une fois encore n'interdit pas d'éventuelles descentes froides), et par conséquents relativement doux. C'est ce que l'on observe globalement depuis l'hiver 2006/2007, mais bon c'est un peu court (2 ans) pour tirer des conclusions. Allons nous vers une décennie rythmée par des hivers doux et océaniques, et des étés relativement plus frais ?

Pour expliquer cette tendance à une océanisation de notre climat depuis une cinquantaine d'années, on peut en effet extrapoler sur les températures de surface de l'océan Atlantique comme le suggère Snowman. Le réchauffement climatique, auquel on peut rajouter selon certains rapports que j'avais pu lire (sujet à caution) l'affaiblissement de la DNA (dérive nord Atlantique) et de ses cheminées, a en effet contribué à un important réchauffement des températures de surface de l'Atlantique nord. Ce surplus d'énergie pourrait alors favoriser les cyclogénèses sur l'Océan, avec comme corollaire un renforcement des flux d'ouest à sud sur l'Europe occidentale. Mais encore une fois, ce n'est qu'extrapolation.

default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Merci pour ces analyses très convaincantes. Reste que le renforcement de la cyclogénèse semble "profiter" surtout à des latitudes plus élevées que les nôtres. Je trouve comme Snowman 49 que le couloir dépressionnaire est de plus en plus nordique: la semaine prochaine est une caricature à cet égard. Je n'ai pas compté le nombre de violentes tempêtes ou d'ouragans entre Terre-neuve et le triangle Islande/Orcades/Norvège cet hiver, mais alors que les dépressions sont loin de valeurs records (je crois qu'on a déjà eu du 920 dans les années 90 de mémoire), la ceinture d'hp açorienne, bien épaisse et haute en latitude pour la saison, accentue le gradient de façon stupéfiante, transformant nos dépressions tempêtueuses, classiques à ces latitudes, en phénomènes potentiellement dévastateurs. (Nous n'en avons reçu que des trains de houle pour l'instant, mais les Irlandais et les Ecossais ont senti leurs oreilles siffler...)

Nous irions donc vers davantage d'océanisation en hiver certes, mais ces flux seraient davantage anticycloniques en France et franchement dangereux pour les pays du Nord de l'Europe. Plutôt ennuyeux pour les précipitations utiles d'hiver dont nos sols ont absolument besoin et pour les excès prévisibles plus au nord.

A vérifier parce qu'il y a tout de même un gros contre-exemple, c'est le fameux défilé de perturbations actives sur la France de l'hiver 95...Et, comme le précise Florent 76, en n'oubliant pas les centaines de contributions misant sur une non moins inéluctable continentalisation lors du dernier intercycle que vous avez mis en valeur.

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A mon avis cette modification s'explique par le réchauffement de l'atlantique nord, c'est l'océan qui s'est le plus réchauffé (et de loin) depuis 15/20 ans.

L'atlantique Nord a une influence très importante sur le pôle, il suffit de voir la carte de concentration des glace spour comprendre : http://www.enregistrersous.com/images2/569...80120103507.jpg , l'eau chaude s'infiltre très loin vers le pôle.

Ce manque de glace permet aux dépressions de s'infiltrer très au nord au lieu d'être pousser vers le sud, de la même manière ce manque de glace empêche l'anticyclone de surface de perdurer longtemps sur la zone.

Pourtant ce sont bien des anticyclones de surface dans cette zone qui nous amènent nos vagues de froid.

Est ce cyclique ? peut être ...

Ce qui est sûr en tout cas c'est qu'il manque énormement de glace sur cette zone et que ca ne peut s'expliquer que par une modification de la température de l'eau ou de la salinité : http://arctic.atmos.uiuc.edu/cryosphere/IM...m.region.6.html

Justement oui ce rechauffement de l'Atlantique Nord est cycle comme c'est l'A.M.O. (L'Oscillation Multidécennale de l'Atlantique) qui varie sur une échelle de 50 à 70 ans. Voir a : http://la.climatologie.free.fr/amo/amo.htm

La variation du nombre des cyclones de l'Atantique depuis l'an 1856 semble meme suivre ce cycle de pres.

Williams

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Si cette évolution venait à se poursuivre, on pourrait donc tabler sur les 10/15 prochaines années sur des hivers où les flux d'ouest seraient bien davantage présents (ce qui bien entendu une fois encore n'interdit pas d'éventuelles descentes froides), et par conséquents relativement doux. C'est ce que l'on observe globalement depuis l'hiver 2006/2007, mais bon c'est un peu court (2 ans) pour tirer des conclusions. Allons nous vers une décennie rythmée par des hivers doux et océaniques, et des étés relativement plus frais ?

Pour expliquer cette tendance à une océanisation de notre climat depuis une cinquantaine d'années, on peut en effet extrapoler sur les températures de surface de l'océan Atlantique comme le suggère Snowman. Le réchauffement climatique, auquel on peut rajouter selon certains rapports que j'avais pu lire (sujet à caution) l'affaiblissement de la DNA (dérive nord Atlantique) et de ses cheminées, a en effet contribué à un important réchauffement des températures de surface de l'Atlantique nord. Ce surplus d'énergie pourrait alors favoriser les cyclogénèses sur l'Océan, avec comme corollaire un renforcement des flux d'ouest à sud sur l'Europe occidentale. Mais encore une fois, ce n'est qu'extrapolation.

Le renforcement de la cyclogenèse sur l'Atlantique subpolaire peut aussi avoir un effet pervers : celui par exemple de produire des ondulations peu amples circulant d'ouest en Est entre Terre-Neuve et Europe, qui finissent par entrer en résonnance au dessus de nos régions et y générer des conditions durablement très anticycloniques (un régime d'AF persistant). À titre d'exemple, on a connu de remarquables épisodes tels que ceux-ci au début des années 1990, entrecoupés de périodes avec un rail perturbé bien rectiligne (temps doux, pluvieux et venteux).

Je suis inquiet du fait que les périodes les plus propices aux épisodes froids (on aurait du en connaitre une au milieu des années 2000 si on se réfère aux cycles repérables sur le graphe de Tomar) ne produisent au final que des hivers peu marqués. Que vont donc donner les prochains hivers, lorsque les conditions cycliques seront encore moins favorables à de sérieux épisodes hivernaux. Franchement, je suis très pessimiste.

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Justement oui ce rechauffement de l'Atlantique Nord est cycle comme c'est l'A.M.O. (L'Oscillation Multidécennale de l'Atlantique) qui varie sur une échelle de 50 à 70 ans. Voir a : http://la.climatologie.free.fr/amo/amo.htm

La variation du nombre des cyclones de l'Atantique depuis l'an 1856 semble meme suivre ce cycle de pres.

Williams

Oui mais ce réchauffement vas-t'il se poursuivre ?Vu les quantités de glace qui fondent dans l'atlantique nord, du à la diminution (disparition ?) progressive de la banquise, cette température ne peut-elle pas refroidir, ou se stabilisé ?

De plus la modification de la salinité de l'océan ne peut-elle jouer sur les divers courants qui influence notre climat ?

Quel est votre sentiment ?

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Le renforcement de la cyclogenèse sur l'Atlantique subpolaire peut aussi avoir un effet pervers : celui par exemple de produire des ondulations peu amples circulant d'ouest en Est entre Terre-Neuve et Europe, qui finissent par entrer en résonnance au dessus de nos régions et y générer des conditions durablement très anticycloniques (un régime d'AF persistant). À titre d'exemple, on a connu de remarquables épisodes tels que ceux-ci au début des années 1990, entrecoupés de périodes avec un rail perturbé bien rectiligne (temps doux, pluvieux et venteux).

Je suis inquiet du fait que les périodes les plus propices aux épisodes froids (on aurait du en connaitre une au milieu des années 2000 si on se réfère aux cycles repérables sur le graphe de Tomar) ne produisent au final que des hivers peu marqués. Que vont donc donner les prochains hivers, lorsque les conditions cycliques seront encore moins favorables à de sérieux épisodes hivernaux. Franchement, je suis très pessimiste.

Déjà un petit erratum, dans mon message de tout à l'heure ce sont bien entendu les flux d'ouest qui font un retour en fanfare depuis un peu plus d'un an et non les flux continentaux (je pense que vous aviez corrigé de vous-même).

Pour te répondre Yann, en effet si le rail d'ouest a tendance à se positionner toujours plus au nord, les conditions dominantes sur la France au cours des prochains hivers pourraient bien être anticycloniques. Et tiens justement, prenons la pression moyenne à Paris sur les trois mois de l'hiver depuis les années 1950 :

evolutionpd8.png

On voit assez clairement qu'il y a une évolution à la hausse, qui pour la chiffrer est sur la période de +0,73 hPa par décennie sur les trois mois d'hiver. Soit pas loin de +3,7 hPa sur 50 ans, ce qui n'est franchement pas négligeable !

Par ailleurs, la présence plus régulière d'un flux d'ouest marqué sur le nord du continent européen pourrait également contrarier les remontées de hautes pressions sur ces zones et les blocages qui nous sont tant favorables pour avoir du froid. Ceci expliquerait-il le nombre toujours plus important de blocages nordiques avortés depuis les années 1990 (malgré une petite pause ces dernières années avec davantage de blocages et par conséquent le retour de flux continentaux plus nombreux) ? Je ferais d'ailleurs un parallèle entre cette situation et le lien qu'avait donné zazou dans un autre topic sur la remontée vers le nord des flux d'ouest entrevue à terme par les modèles climatiques ; peut-être zazou pourra t-elle nous donner davantage de détails ?

En attendant, si en effet l'hiver type de ces prochaines années c'est 1030 hPa sur notre poire avec un flux d'ouest très mou au nord, alors oui il y a de quoi être pessimiste. Ce serait presque le pire des scénarios pour l'avenir des stations de ski d'ailleurs. On en a eu un avant goût l'année dernière, on va en reprendre une tartine ces prochains jours. Bien entendu, c'est dans les grandes lignes, cela n'exclu évidemment pas d'avoir toujours de temps à autre des flux arctiques et continentaux ... mais moindres qu'avant.

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Ton graphique est effectivement parlant, Stéphane. C'est très intéressant de montrer l'évolution de la pression moyenne sur 50 ans.

Je retiens également cette remarque que je partage :

Par ailleurs, la présence plus régulière d'un flux d'ouest marqué sur le nord du continent européen pourrait également contrarier les remontées de hautes pressions sur ces zones et les blocages qui nous sont tant favorables pour avoir du froid. Ceci expliquerait-il le nombre toujours plus important de blocages nordiques avortés depuis les années 1990 (malgré une petite pause ces dernières années avec davantage de blocages et par conséquent le retour de flux continentaux plus nombreux) ?

Par contre, je me demande si la poursuite d'un réchauffement ne pourrait pas progressivement affaiblir le vortex polaire, et induire paradoxalement (au delà d'un certain seuil) une rétroaction favorable à la mise en place de blocages. C'est finalement ce qu'on observe souvent à la fin du mois de février, lorsque le vortex se déconcentre consécutivement à la fin de la nuit polaire, au réchauffement des hautes latitudes, et à la poussée vers le nord des cellules subtropicales.

C'est juste une hypothèse. Elle est peut-être farfelue. default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">

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