Vigne et réchauffement

[gbl]

Un colloque vient de se tenir à Dijon sur les impacts du réchauffement sur la vigne. Quelques faits à souligner

*La phénologie de la vigne est modifiée dans le monde entier ( les étapes sont raccourcies de 6 à 17 jours, voire davantage, depuis 1950 (dans le Beaujolais, les vendanges ont lieu 3 semaines plus tôt)

*sur les 27 régions viticoles du monde, la température a augmenté de 1,3°C;

*la bande géographique favorable à la culture de la vigne s'est déplacée de 80 à 240 km vers les pôles (comme si Beaune s'était déplacé de 200 km vers le sud); le déplacement pourrait être de 280 à 500 km de plus d'ici 2100...

*apparition d'insectes nouveaux et développement de maladies

* il faudra modifier les cépages

Ajoutons que la viticulture se développe rapidement en Angleterre pour la fabrication de mousseux. Les maisons de Champagne commencent à s'intéresser à l'Angleterre , les prix des terrains étant 100 fois moins chers qu'en France !

Voir "Le Monde" de ce samedi

*

[alex67]

Voici ce qu'il était dit dans le Journal "l'Express" de Décembre lors du dossier spécial de 12 pages consacré à la climatologie de l'Alsace, sur les vignes de notre région:

"Ne plus cultiver ce que leurs ancetres faisaient pousser...Les agriculteurs alsaciens auront à faire face à ce défi dans les prochaines décennies. Tout comme, probablement, leurs voisins viticulteurs. Dernierement, les ingénieurs de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Colmar ont cherchés à évaluer les conséquences du réchauffement climatique sur les vins du Haut et du Bas-rhin.

D'abord, en se fondant sur des données statistiques de températures, ils estiment que, si rien ne change, la ville de Colmar devrait connaitre un climat proche de celui de Montelimar à l'horizon 2050! De la meme façon, sur chacune des trente dernieres années, ils ont comparés les moments clefs de la culture du vin pour constater un décalage de vingts-trois jours entre 1972 et 2002 sur les dates de véraison. <>, souligne Eric Duchene, chercheur au laboratoire Santé de la vigne et qualité du vin de l'Inra de Colmar. Mais ils ne pourront pas indéfiniment jouer sur leur almanach. Au point que les scientifiques doutent que les <> puissent perdurer dans la région aprés 2050. Du moins, pas avec la meme excellence d'aromes.

<>.

Au risque de voir l'Alsace y perdre son âme? "

[Tornado]

Un colloque vient de se tenir à Dijon sur les impacts du réchauffement sur la vigne. Quelques faits à souligner

*La phénologie de la vigne est modifiée dans le monde entier ( les étapes sont raccourcies de 6 à 17 jours, voire davantage, depuis 1950 (dans le Beaujolais, les vendanges ont lieu 3 semaines plus tôt)

*sur les 27 régions viticoles du monde, la température a augmenté de 1,3°C;

*la bande géographique favorable à la culture de la vigne s'est déplacée de 80 à 240 km vers les pôles (comme si Beaune s'était déplacé de 200 km vers le sud); le déplacement pourrait être de 280 à 500 km de plus d'ici 2100...

*apparition d'insectes nouveaux et développement de maladies

* il faudra modifier les cépages

Ajoutons que la viticulture se développe rapidement en Angleterre pour la fabrication de mousseux. Les maisons de Champagne commencent à s'intéresser à l'Angleterre , les prix des terrains étant 100 fois moins chers qu'en France !

Voir "Le Monde" de ce samedi

*

Bonjour,

J'ai assisté au colloque de la semaine dernière à Dijon en tant que participant. J'ai notamment préparé une communication sur l'impact du réchauffement climatique dans les vignobles Beaunois en Bourgogne avec J.P Chabin et M.Madelin. D'ailleurs mon sujet de mémoire porte sur ce même sujet.

Ce que l'on a pu constater dans les vignobles de la côte de Beaune et qui se retrouve dans d'autres études sur d'autres vignobles français ou du monde, c'est un raccourcissement d'au moins 20 jours du cycle phénologique de la plante et une précocité de plus en plus importante des stades phéno. Le mois crucial en l'occurence semble être le mois d'août qui dans la région est de plus en plus sec, la proportion de mois d'août sec à Beaune étant passé de 7% sur la période 1973-1987 (1 mois sur 15) à 42% (8 mois sur 19) sur la période 1988-2006. La phase de maturité qui serait alors de plus en plus précoce interviendrait lors des plus fortes périodes de chaleur et de sécheresse du mois d'août et donc la typicité du vin par la suite s'en trouverait en partie modifiée.

Nous avons pu aussi comparer les vignobles de Beaune (230 m) avec ceux d'une petite commune située dans les Hautes Côtes (La Rochepot, 410 m) et nous avons remarqué que les caractéristiques du cycle phénologique de la vigne à La Rochepot aujourd'hui sont celles observées il y a 30 ans à Beaune.

Ainsi il y a à la fois comme tu le disais un déplacement latitudinale mais aussi altitudinale et qui pourrait constituer une clé à l'avenir dans ces régions. Pourquoi pas des 1ers crus sur les Hautes Côtes!