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4ème Rapport du GIEC-IPCC


Alain Coustou
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(...)

Effectivement, on va dire que pour l'instant, c'est une ânerie de journaliste. Mais si jamais le 0,8°C se retrouve dans le 4AR, alors là, ça va c..ier default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

Oui, sans doute une imprécision de l'AFP, la base Nasa Giss (malgré une année 2005 fort haute et les célèbres dernières années les plus chaudes du millénaire...) reste calée sur 0,62°C / siècle (avec un gros trou sur l'Antarctique, au passage).

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(...)

Messieurs de l'AFP, la fourchette de températures annoncée correspond à un doublement du CO2 par rapport à l'ère préindustrielle (la fameuse "sensibilité", càd l'hypothèse du passage de 280ppm à 560ppm) et si elle est d'amplitude aussi monstrueusement "ample", ce n'est pas dû à l'incertitude sur l'évolution des émissions mais bien dû à l'abîme d'incertitude de la "science" climatique.

Abîme plus frappant encore quand on prend les rétrovalidations (ie les simulation 1901-présent) permettant de clamer que les modèles estiment correctement le poids relatif des forçages et des rétroactions.

Par exemple, si l'on en croit Hatzianastassiou 2004, Roesch 2006, les modèles AR4 surestiment tous l'albedo terrestre au cours des dernières décennies d'approx. 1,5 à 3 W/m2 TOA par rapport aux différentes mesures (ISCCP, ERBE, TOBS, GADS, BSRN, etc.). Or, c'est l'ordre de grandeur du forçage GES cumulé 1750-2000 (et bien plus important que le forçage relatif GES réduit aux deux dernières décennies, bien sûr). L'albedo terrestre étant très difficile à estimer, ces résultats sont à prendre avec des pincettes. Mais comment peut-on sérieusement être "très confiants" dans la "part prépondérante" des GES dans le réchauffement récent, sur la base de modèles obligés de reconnaître de telles incertitudes (ne parlons pas la mesure de l'albedo avant les satellites, c'est du pifomètre)?

Le gros problème de la communication GIEC / IPCC, dans le Résumé ou les déclarations à la presse, est d'ailleurs là : minimiser ces incertitudes et leurs ordres de grandeur. Que les sciences climatiques progressent péniblement, c'est bien normal. Qu'elles survendent leurs progrès dans la perspective de choix politiques, c'est bien plus discutable. Et c'est bien le pb du GIEC depuis sa création.

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J'ai l'impression que le tir de barrage est commencé. default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

plus sérieusement je suis un peu surpris de ceci:

Ce nouveau rapport, en cours d'élaboration depuis deux ans, ne devrait réserver "aucune bonne nouvelle": "C'est une confirmation de tout ce qu'on a dit depuis longtemps, mais avec des risques supplémentaires", selon le climatologue français Hervé Le Treut.

Si je regarde le pré-rapport (bon je ne l'ai pas lu à fond car c'est plutôt assez barbant) je vois en effet une projection de température plus faible de 0.3°C (c'est pas rien), une réduction, légère certes, de l'augmentation du niveau de la mer, sans prise en compte des dernières observations au Groenland.

Et je n'ai pas détecté ni effet de seuil, ni rétroaction positive nouvelle, ni même une prise en compte d'une détérioration du cycle du carbone, quantifiée en tous les cas.

A moins que la version définitive n'apporte quelques surprises ce que l'on peut dire c'est, en gros, qu'il y a confirmation avec tendance à la baisse.

Je dois avouer que pour moi, qui ne suis pas parmi les plus sceptiques ( default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> ), ce rapport n'apporte quasiment rien de neuf, si ce n'est une légère touche d'optimisme.

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Je pense que l'histoire des scénarios, c'est pour cacher les lacunes énormes des modèles en faisant croire que l'incertitude est due à l'imprévisibilité des émissions humaines.

En effet, si tu lis bien le rapport scientifique, voire même le Résumé pour Décideurs (mais pour le deuxième document il faut savoir décoder un langage totalement abscon destiné justement à noyer le poisson), tu verras que la fourchette de température, c'est pour un doublement de CO2 (passage de 280 ppm à 560 ppm). Si la fourchette large, c'est à cause du flou total dans le modèle, pas à cause de l'imprévisibilité des émissions humaines, volcans, el Nino ou autres.

D'ailleurs, je te rappelle que tu as toi même dit sur ce forum qu'El Nino fait partie de la variabilité interannuelle qui est "intégrée" dans la climatologie (sous entendu, ne devrait pas influer sur les prévisions climatologique à assez long terme). A moins que je t'ai mal compris, ça me semble en contradiction avec ce que tu affirmes ici.

Il ne me semble pas qu'on puisse parler de "flou total dans le modèle". Si il y a une fourchette importante, c'est evidemment parce qu'il y a non pas un mais 18 modèles batis chacun sur des hypothéses différentes. Ce n'est pas pour autant que je les défend, car j'introduis moi-même d'autres hypothèses avec pour résultat des prévisions très différentes....En ce qui concerne la prise en compte d'El Nino, il n'y a pas de contradiction chez moi : El Nino n'intervient absolument pas dans l'évolution tendancielle du climat, car il constitue un phénoméne plus ou moins cyclique à l'échelle de quelques années. Par contre, il me parait absolument justifié de tenir compte de son influence éventuelle pour déterminer la marge d'incertutude concernant une année donnée.

Alain

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Je dois avouer que pour moi, qui ne suis pas parmi les plus sceptiques ( default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> ), ce rapport n'apporte quasiment rien de neuf, si ce n'est une légère touche d'optimisme.

J'attends moins de ce rapport qu'il apporte du neuf que ce qu'il n'apporte pas du faux ancien, comme par exemple la crosse de hockey ou la prétendue inertie thermique de l'océan (à surveiller l'inclusion ou non des travaux de Lyman) ou la sensibilité de 0,75°C/W/m2.Je n'oublie pas les discussions l'année dernière où on m'avait traité de tous les noms quand j'avais osé mettre en doute ce symbole de l'alarmisme, et ce bien avant que le NRC et le rapport Wegman ne le descendent en flamme.
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J'attends moins de ce rapport qu'il apporte du neuf que ce qu'il n'apporte pas du faux ancien, comme par exemple la crosse de hockey ou la prétendue inertie thermique de l'océan (à surveiller l'inclusion ou non des travaux de Lyman) ou la sensibilité de 0,75°C/W/m2.

Je n'oublie pas les discussions l'année dernière où on m'avait traité de tous les noms quand j'avais osé mettre en doute ce symbole de l'alarmisme, et ce bien avant que le NRC et le rapport Wegman ne le descendent en flamme.

C'est un peu confus tout çà.
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Bonjour Alain,

Je pense que l'histoire des scénarios, c'est pour cacher les lacunes énormes des modèles en faisant croire que l'incertitude est due à l'imprévisibilité des émissions humaines.

En effet, si tu lis bien le rapport scientifique, voire même le Résumé pour Décideurs (mais pour le deuxième document il faut savoir décoder un langage totalement abscon destiné justement à noyer le poisson),

C'est un peu ce que l'on perçoit en lisant la page du monde reproduite dans le sujet de gbl /index.php?showtopic=18662&st=0'>ici.

En fait le commentateur reconnaît que le mérite d'un tel tapage médiatique de la part de l'ONU est de placer le sujet CLIMAT au premier rang des préoccupations internationales en obligeant les pays émergents et les pays riches à travailler ensemble pour trouver des solutions interactives communes.

Ce langage qui vise à noyer le poisson ne serait ni plus ni moins qu'une technique diplomatique qui fait grand bruit pour que les prises de conscience se fassent sur l'impératif des mesures à prendre pour suivre l'évolution du climat et comprendre que l'action humaine peut y interférer.

Mais pour toucher le plus grand nombre il faut y mettre les moyens. Ce que je comprends c'est qu'il faut aborder ces rapports avant tout comme un programme d'éducation "populaire" à la science du climat lequel interagit sur les activités humaines et vice-versa.

Amicalement

Patricia Régnier

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(...)

A moins que la version définitive n'apporte quelques surprises ce que l'on peut dire c'est, en gros, qu'il y a confirmation avec tendance à la baisse.

Je dois avouer que pour moi, qui ne suis pas parmi les plus sceptiques ( default_sleep.png/emoticons/sleep@2x.png 2x" width="20" height="20"> ), ce rapport n'apporte quasiment rien de neuf, si ce n'est une légère touche d'optimisme.

En fait, il y avait eu pas mal de débats similaires en 2001, j'ai relu un peu les archives de Science et Nature. Certains avaient à l'époque suggéré que l'AR4 ne soit pas un nouveau rapport complet, mais une simple mise à jour sur ce qui a changé depuis l'AR3. D'autres qu'il fallait se limiter dans la discussion politique aux points importants pour les décideurs (quel réchauffement 2100, quel coût prévention/adaptation), mais en les détaillant beaucoup plus et en fournissant notamment des probabilités plus précises. Ils n'ont pas vraiment été écoutés.

L'impression qu'il n'y a rien de "très neuf" dans l'AR4 (que je partage) tient au moins à deux phénomènes :

- les progrès restent très lents et pas très concluants sur les principales incertitudes pointées dès les années 1980 (effets des aérosols, rétroactions positives, analyses régionales au-delà des moyennes globales) ;

- certaines perspectives nouvelles (biogéochimie, cycle du carbone et acidification, modèles glaciologiques par exemple) sont encore trop jeunes (et trop complexes) pour que les premiers résultats donnent lieu à des synthèses développées.

Je suppose qu'un chercheur dans sa spécialité trouvera au contraire qu'il y a beaucoup d'avancées très intéressantes. Mais ce "biais de spécialisation" ne répond pas à la question générale du grand public : fondamentalement, en quoi on est plus avancé sur nos (in)certitudes ? Là, la réponse revient souvent à des comparaisons statistiques intermodèles qui tournent un peu en rond...

Bref, le climat bouge lentement, les sciences du climat bougent lentement... et nous sommes tous pressés!

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Je suppose qu'un chercheur dans sa spécialité trouvera au contraire qu'il y a beaucoup d'avancées très intéressantes. Mais ce "biais de spécialisation" ne répond pas à la question générale du grand public : fondamentalement, en quoi on est plus avancé sur nos (in)certitudes ? Là, la réponse revient souvent à des comparaisons statistiques intermodèles qui tournent un peu en rond...

Bref, le climat bouge lentement, les sciences du climat bougent lentement... et nous sommes tous pressés!

Ce que je voudrais ajouter c'est que si le rapport n'apporte pas grand-chose de neuf quant aux conclusions, on sent bien que çà bouillonne pas mal dans le domaine de la recherche climatique, au sens large.

Mais je ne comprends ni le ramdam effectué autour de la publication, dont une présentation cérémoniale plutôt incongrue, ni les propos d'un HLT qui finalement s'avère décevant quant à sa communication médiatique.

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La version actuelle du rapport du GIEC est trop "rose" (!) pour de nombreux experts du climat car elle ne tient pas compte des données scientifiques récentes. L'évolution ultra-rapide au Groenland et en Antarctique a pris les scientifiques de cours et le rapport actuel ne tient pas compte de cette évolution. Allons-nous assister cette semaine à l'émergence d'une version actualisée et plus réaliste (et donc encore plus alarmante que l'actuelle) ?

Experts: Latest Climate Report Too Rosy

http://www.forbes.com/feeds/ap/2007/01/28/ap3369191.html (...) Early and changeable drafts of their upcoming authoritative report on climate change foresee smaller sea level rises than were projected in 2001 in the last report. Many top U.S. scientists reject these rosier numbers. Those calculations don't include the recent, and dramatic, melt-off of big ice sheets in two crucial locations : (...)

Rahmstorf.jpg

Stefan Rahmstorf, Professor of Physics of the Oceans Potsdam University. Member of the German Advisory Council on Global Change :

(...) The prediction being considered this week by the IPCC is "obviously not the full story because ice sheet decay is something we cannot model right now, but we know it's happening," said Stefan Rahmstorf, a climate panel lead author from Germany who made the larger prediction of up to 55 inches of sea level rise. "A document like that tends to underestimate the risk," he said. (...)

Nombreux articles sur le sujet dans la presse anglophone :http://news.google.fr/news?hl=en&ie=UT...;ncl=1113116319

Le GIEC s’apprête à présenter son très attendu rapport 2007 sur l’évolution du climat

http://www.armees.com/Le-GIEC-s-apprete-a-...-sur,15548.html

(...) Des experts américains reprochent en effet au GIEC, organisme qui marche au consensus et présente donc une vision jugée par eux "conservatrice", de ne pas avoir tenu compte d’un facteur relativement récent : la fonte du permafrost (sol gelé en permanence) au Groenland et de la glace de mer dans l’Antarctique. Dans ses rapports précédents, le GIEC n’avait en effet pas prédit une fonte importante des glaces de l’ouest de l’Antarctique et du Groenland pour le XXIe siècle, et n’incluait pas ces paramètres dans ses analyses : ses prédictions de montée des eaux étaient principalement basées sur la fonte des glaciers et la dilatation des océans réchauffés.

Mais les choses s’accélèrent. En 2002, la plateforme de glace Larsen B dans l’Antarctique (3.250 km carrés) s’est détachée et a disparu, éclatée en multiples icebergs en à peine 35 jours. Les icebergs géants se multiplient dans les mers de l’Antarctique. Et des analyses récentes de la NASA montrent que le Groenland voit fondre ses ses glaces deux fois plus vite aujourd’hui qu’en 1996, perdant 221km2 par an...

Si certains estiment que le phénomène risque de déboucher sur une modification du tracé des côtes bien plus rapidement que prévu, d’autres jugent que cette fonte n’est que temporaire, et n’aura pas grande influence. Un facteur d’incertitude que devrait en tout cas souligner le rapport du GIEC, car les scientifiques, pris de court, n’ont pas encore réussi à modéliser cette fonte des glaces. Pour Bob Corell, président de l’Arctic Climate Impact Assessment, si le GIEC présente une projection "très inférieure à un mètre de montée des eaux (d’ici 2100), il y aura des gens au sein de la communauté scientifique qui jugeront que cela ne reflète pas ce que nous savons"

. (...)

bob_corell.jpgBob Corell, Président de l'ACIA - http://www.acia.uaf.edu/

Dans tous les cas, c'est très clair : il est vraiment temps d'agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Fait rassurant et encourageant : la prise de conscience grandit très vite dans le monde face à la réalité du réchauffement et de ses conséquences, de la Chine aux USA en passant par l'Europe et l'Afrique. Une très large majorité de français l'a bien compris : nous sommes responsables individuellement et collectivement et il serait suicidaire d'attendre pour agir.

Significant Warming of the Antarctic

Winter Troposphere

Science 31 March 2006:

Vol. 311. no. 5769, pp. 1914 - 1917

DOI: 10.1126/science.1121652

http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/311/5769/1914

http://scienceblogs.com/stoat/upload/2006/...turner-2006.pdf

J. Turner,* T. A. Lachlan-Cope, S. Colwell, G. J. Marshall, W. M. Connolley

We report an undocumented major warming of the Antarctic winter troposphere

that is larger than any previously identified regional tropospheric warming on Earth. This result has come to light through an analysis of recently digitized and rigorously quality controlled Antarctic radiosonde observations. The data show that regional midtropospheric temperatures have increased at a statistically significant rate of 0.5° to 0.7°Celsius per decade over the past 30 years.

Analysis of the time series of radiosonde temperatures indicates that the data are temporally homogeneous. The available data do not allow us to unambiguously assign a cause to the tropospheric warming at this stage.

British Antarctic Survey, Natural Environment Research Council, Cambridge CB3 0ET, UK.

profilesLGT.jpg

Lonnie Thompson, Ohio State University : "Ils ne tiennent pas compte des deux colosses : le Groenland et l'Antarctique (...) La fonte des glaces au Groenland et en Antarctique est assez récente et a pris les scientifiques par surprise. Ils ne savent pas comment prévoir ses effets dans leurs modèles informatiques (...)"

(...)

They "don't take into account the gorillas — Greenland and Antarctica," said Ohio State University earth sciences professor Lonnie Thompson, a polar ice specialist. "I think there are unpleasant surprises as we move into the 21st century." (...) The melting ice sheets in Greenland and Antarctica are a fairly recent development that has taken scientists by surprise. They don't know how to predict its effects in their computer models. But many fear it will mean the world's coastlines are swamped much earlier than most predict. (...)

http://www.myfoxdc.com/myfox/pages/News/De...mp;pageId=3.9.1

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Intéressant de lire entièrement ce texte dont un extrait est donné par David.

http://www.boston.com/news/world/europe/ar...eport_too_rosy/

On voit que L. Thompson, S. Rahmstorf, B. Corell et quelques autres estiment que le futur chiffre de hausse des mers est trop faible, et que cette sous-estimation est principalement liée à une mauvaise prise en compte du Groenland et de l'Antarctique.

Or, qu'a-t-on comme données nouvelles depuis le TAR 2001 ?

> Les mesures GRACE du Groenland dont on a vu qu'elles sont courtes (depuis 2002) et encore mal calibrées (un facteur 2 de variation) sur une zone à variabilité annuelle forte (le Groenland) ayant sans doute connu des périodes plus chaudes dans la période récente (le Holocène).

> Les mêmes mesures GRACE pour l'Antarctique, auxquelles s'ajoute la dislocation de Larsen B en 2002 (impressionnante médiatiquement, mais dont la significativité climatique est une autre paire de manches : influences locales de la NAM et des courants circumpolaires, extension récentes des plateformes au PAG, fréquences des retraits de plateformes au cours du Holocène, etc).

> Pas de progrès significatifs des modèles glaciologiques.

Donc, la base purement objective de la critique est finalement assez faible. Il est de toute façon très probable que le SPM ajoutera une mention du genre "mais il subsiste des incertitudes importantes sur le comportement du Groendland et de l'Antarctique, dont le rythme de fonte influera de manière significative le niveau des mers au cours de ce siècle". Et il est fort possible que ces protestations arrivant au moment même de la réunion WGI à Paris aient pour objet de faire pression en vue d'ajouter une telle mention (très légitime d'ailleurs). On voit que les politiques ne sont pas les seuls protagonistes des fameuses batailles d'influence autour de l'approbation "ligne à ligne" du SPM...

PS : plus largement, c'est le signe parmi d'autres d'une intéressante fracture du consensus. La déclaration de Corell est sans appel (et pas étonnante pour qui a lu le rapport sur l'Arctique de l'ACIA). Les hommes étant ce qu'ils sont, chercheurs compris, je pense que le GIEC sera de plus en plus tiraillé par ce genre de querelles où certains voudront tirer très fort et très vite la sonnette d'alarme contre d'autres avis plus mesurés. Comme la pression va continuer de monter jusqu'en 2012 (renégociation de Kyoto), on peut faire d'intéressantes conjectures sur l'espérance de vie du consensus...

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La version actuelle du rapport du GIEC est trop "rose" (!) pour de nombreux experts du climat car elle ne tient pas compte des données scientifiques récentes. L'évolution ultra-rapide au Groenland et en Antarctique a pris les scientifiques de cours et le rapport actuel ne tient pas compte de cette évolution. Allons-nous assister cette semaine à l'émergence d'une version actualisée et plus réaliste (et donc encore plus alarmante que l'actuelle) ?

Oui David on verra bien mais si le rapport définitif est comme le draft et à moins que j'ai manqué quelque chose d'essentiel, il est plutôt moins sévère que le TAR.En conséquence je ne comprends pas ce qu'on raconte dans les médias en général.

Il me semble également que le rajout d'un texte ou d'un alinéa du genre de ce qu'indique CM, à la dernière minute, après 6 ans d'études supplémentaires, décrédibiliserait pas mal l'institution et surtout son fonctionnement.

On peut se demander en effet l'intérêt d'une institution qui l'ouvre tous les 6 ans mais qui, entre deux, reste muette et pratique le secret sur l'évolution des études en son sein ou supervisées par elle-même.

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S. Rahmstorf :"D'une certaine façon, c'est la force du GIEC d'être très conservateur et précautionneux, et de n'exagèrer aucun risque climatique".

(...) S. Rahmstorf : "In a way, it is one of the strengths of the IPCC to be very conservative and cautious and not overstate any climate change risk." (...)

Other climate experts, including NASA's James Hansen, predict sea level rise that can be measured by feet more than inches. (...)

http://www.freep.com/apps/pbcs.dll/article...NEWS07/70128005

NB - Conversions feets et inches : http://www.simetric.co.uk/metres_to_feet.php
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je ne comprends pas ce qu'on raconte dans les médias en général.

La situation climatique a beaucoup changé en 6 ans, en particulier au niveau des pôles. La question est : faut-il prendre en compte les données récentes ou se limiter aux données plus anciennes ?Nous sommes tous pris de cours, y compris les experts : le réchauffement et ses conséquences sont ultra-rapides.

La réunion des plus grands experts de la question qui commence demain permettra de faire le point : c'est son objectif.

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Nouvelles moissons de déclarations. Le prix d'honneur à Philippe Ciais pour l'imprécision de ses propos : "La teneur en gaz carbonique de l'air est passée de 280 parties par million (ppm) avant l'ère industrielle à 379 ppm en 2005. Cette augmentation est responsable à 70 % du réchauffement en cours." Ce n'est pas avec ce genre de déclarations qu'un auteur principal du GIEC va nous réconcilier avec son rapport... (Que le CO2 représente 70% des 3W/m2 de forçage GES, oui ; que cela soit 70% du réchauffement en cours, c'est parfaitement infondé et quand même inquiétant).

Les climatologues enfoncent le clou

Le groupe d'experts sur l'évolution du climat (Giec) se réunit cette semaine à Paris pour publier un rapport aux conclusions alarmantes. Avant-goût.

Par Sylvestre HUET

QUOTIDIEN : lundi 29 janvier 2007

Les scientifiques du Groupe d'experts international sur l'évolution du climat (Giec) vont faire le point, pendant une semaine à Paris, de leurs connaissances sur les questions clés du réchauffement de la planète et autres sujets au coeur de leurs recherches. Sept chercheurs ont accepté de confier à Libération leurs conclusions sur sept problèmes essentiels.

L'évolution du climat depuis 150 ans est-elle due à nos émissions de gaz à effet de serre ?

Serge Planton, chercheur à Météo France. Editeur du Giec pour la compréhension et l'attribution du changement climatique.

«Nous savons que la teneur en gaz à effet de serre a augmenté dans l'atmosphère depuis 1750 à cause des activités humaines, passant de 280 à 383 parties par million pour le gaz carbonique en 2006. Les observations montrent que la température moyenne planétaire a augmenté de 0,4 à 0,8°C au XXe siècle. Il ne suffit pas de rapprocher ces deux mesures pour en déduire une relation de cause à effet. En 1990, le rapport du Giec ne concluait pas sur l'origine naturelle ­ variabilité solaire et volcanisme ­ ou humaine du réchauffement. La responsabilité de l'effet de serre additionnel lié à l'homme n'a été prouvée qu'à la fin des années 90, grâce aux progrès des simulations du climat confrontés aux observations. Le troisième rapport du Giec, en 2001, s'appuyait sur de nouvelles preuves, mieux étayées qu'auparavant, pour affirmer que l'essentiel du réchauffement des cinquante dernières années est attribuable à nos émissions. Depuis, cette conclusion prudente a été confirmée par des études nouvelles, qui portent notamment sur d'autres paramètres que la température moyenne de surface (indicateurs de températures océaniques et études régionales).»

Pourquoi le gaz carbonique est le principal coupable ?

Philippe Ciais, du laboratoire des sciences du climat et de l'environnement. Auteur principal du Giec pour les liens entre le système climatique et la biogéochimie.

«La teneur en gaz carbonique de l'air est passée de 280 parties par million (ppm) avant l'ère industrielle à 379 ppm en 2005. Cette augmentation est responsable à 70 % du réchauffement en cours. Elle provient directement de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel, qui représentent 80 % des sources d'énergie de nos sociétés. Nos émissions de gaz carbonique ont augmenté de plus de 3 % par an entre 2000 et 2005, contre moins de 1 % entre 1990 et 1999. Elles ont atteint 7,9 milliards de tonnes de carbone en 2005, 28 % de plus qu'en 1990. Cette croissance risque de se poursuivre durant plusieurs décennies, en raison des gigantesques réserves de charbon. Il faut y ajouter 1,5 milliard de tonnes de carbone par an, dues à la déforestation tropicale. Ce phénomène est cumulatif : le CO2 émis aujourd'hui ne sera pas totalement résorbé avant un siècle. En outre, si aujourd'hui près de 55 % des émissions sont stockées par les océans et la végétation, cette part pourrait baisser à cause d'une circulation océanique moins intense et d'une accélération de l'activité microbienne du sol. D'autres gaz émis par l'homme (méthane, CFC, protoxyde d'azote) contribuent à l'effet de serre, mais le CO2 constitue le principal facteur du changement climatique.»

Le niveau des océans monte-t-il ?

Anny Cazenave, directrice adjointe du laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales. Auteur principal du Giec pour les changements océaniques et le niveau marin.

«D'après les marégraphes, la mer s'est élevée de 15 à 20 cm au cours du XXe siècle. Depuis 1993, les satellites altimétriques (Topex-Poseidon et Jason ­ 1 son successeur) montrent que le niveau moyen global s'élève actuellement d'environ 3 millimètres par an. Cette hausse n'est pas uniforme. Dans certaines régions, la mer a monté plus vite que la moyenne (jusqu'à 20 millimètres par an). L'océan s'est réchauffé au cours des dernières décennies, provoquant une dilatation thermique. Pour les années récentes, ce réchauffement explique 50 % de la hausse de son niveau. Le réchauffement climatique entraîne la fonte des glaces continentales. La plupart des glaciers de montagne ont perdu une quantité considérable de leur volume et contribuent pour 30 % à la hausse actuelle du niveau de la mer. Le Groenland a perdu environ 150 gigatonnes de glaces par an depuis quinze ans, le phénomène semblant s'accélérer, en particulier dans les régions côtières du sud de la calotte. Sa contribution à la hausse actuelle du niveau de la mer est de l'ordre de 10 %. En Antarctique, les précipitations produisent une croissance de sa partie Est, alors que dans l'Ouest, la calotte perd une quantité à peu près équivalente par écoulement des glaciers vers la mer. De grandes incertitudes demeurent sur le comportement futur du Groenland et de l'Antarctique de l'Ouest qui pourraient contribuer de manière importante à la hausse du niveau marin, s'ajoutant à celle, inéluctable, due à la poursuite de sa dilatation thermique. De ce fait, les prévisions actuelles ­ entre 20 et 80 centimètres d'ici à 2100 ­ pourraient être dépassées.»

La réaction des nuages au réchauffement est-elle comprise ?

Sandrine Bony-Léna, du laboratoire de météorologie dynamique. Auteur principal du Giec pour les modèles climatiques et leur évaluation.

«Richard Lindzen (professeur au Massachusetts Institute of Technology) a émis des hypothèses différentes des premiers modèles sur le rôle des nuages et de la vapeur d'eau. Elles ont été publiées, testées puis réfutées pour l'essentiel par la communauté scientifique. On lui doit donc d'avoir ainsi fait progresser la recherche selon nos règles de la discussion qui ne censurent pas les idées ou résultats contradictoires, mais exigent que le débat se déroule en termes rigoureux. Le troisième rapport du Giec, en 2001, pointait des incohérences sur l'augmentation de la température déduite de différents types de mesures (surface, radiosondages et satellites). La recherche a permis de mieux interpréter les mesures, des erreurs ont été corrigées, et ces incohérences ont été éliminées. L'analyse et la synthèse de tous les travaux publiés par le Giec permettent d'identifier les points de consensus comme les controverses et ainsi de progresser dans la connaissance du système climatique.»

Les scénarios du Giec sont-ils réalistes ?

Patrick Criqui, du laboratoire d'économie de la production et de l'intégration internationale, Cnrs ­ Université Pierre-Mendès-France à Grenoble.

«Le rapport spécial du Giec pour les scénarios d'émission de CO2 a permis d'explorer le futur de la consommation d'énergie et des émissions associées, en jouant des principales incertitudes pour faire apparaître des images contrastées. Il s'agissait d'identifier les futurs possibles, sans se prononcer sur leur probabilité d'occurrence. Dans ce rapport, les scénarios sont construits "sans politiques" et conduisent en 2050 à une multiplication des émissions mondiales par deux dans le meilleur des cas, et par quatre dans le pire. Avec de tels niveaux d'émission, le changement climatique à attendre est considérable, au moins une augmentation de 4°C des températures à long terme. On a reproché à ces scénarios d'exagérer la croissance de l'économie et des émissions mondiales, afin de dramatiser la situation et de justifier des politiques fortes de réduction des émissions. Or, les prospectives conduites selon une autre démarche, qui consiste au contraire à tenter de construire un jeu d'hypothèses cohérentes pour un scénario "central", confirment l'importance du danger : si rien n'est fait, le développement du système énergétique mondial conduira à une raréfaction progressive du pétrole et du gaz et donc à un grand retour du charbon, qui soutiendra le doublement des émissions en 2050. Seules des politiques très vigoureuses de réduction des émissions permettront donc au système énergétique mondial d'éviter de tomber de Charybde en Scylla : du risque d'épuisement du pétrole dans le risque climatique massif.»

Peut-on prévoir le climat sur cent ans ?

Hervé Le Treut, directeur du Laboratoire de météorologie dynamique. Auteur principal et coordinateur du Giec pour les sciences du changement climatique.

«La prévision météo ne dépasse pas dix jours et pourtant les climatologues prétendent simuler l'évolution du climat sur un siècle. La contradiction apparente vient de ce que la prévision climatique ne porte pas sur les fluctuations journalières du temps qu'il fait mais sur ses statistiques de températures, vents, précipitations. Or, ces dernières, à l'inverse du chaos atmosphérique à petite échelle de temps et d'espace, sont déterminées par les circulations à grande échelle de l'atmosphère et des océans, produites par l'énergie solaire, la rotation de la Terre, la disposition des continents, les calottes glaciaires, l'effet de serre naturel. C'est pour cette raison que les modèles peuvent simuler les traits principaux du climat terrestre à partir des lois de la physique. Dès la fin des années 80, malgré leur simplisme, ils ont donné l'ordre de grandeur des effets climatiques de nos émissions de gaz à effet de serre en terme de réchauffement planétaire moyen : plus 2 à 5 °C pour un doublement de la teneur en gaz carbonique. Les modèles récents mettent à profit les supercalculateurs les plus puissants pour mieux représenter océans, atmosphère et nuages, calottes glaciaires. Ils incluent la végétation, la biochimie océanique, la chimie atmosphérique dans les facteurs climatiques. Ils ont confirmé l'alerte lancée il y a vingt ans, celle d'un risque majeur, mais ils ne peuvent pas encore en fournir une vue détaillée des conséquences régionales ou de ses effets sur des phénomènes météo extrêmes.»

Les scénarios catastrophes sont-ils possibles ?

Jean-Louis Dufresne, du laboratoire de météorologie dynamique.

«Ces scénarios catastrophes prévoient que le réchauffement climatique nous fasse rentrer dans une période glaciaire à cause d'une modification de la circulation océanique. Le point de départ, une modification des courants océaniques dans l'Atlantique Nord à cause du réchauffement climatique, est réaliste, par contre le scénario catastrophe ne l'est pas. Ce phénomène est popularisé sous le nom d'"arrêt du Gulf Stream", appellation très incorrecte car le Gulf Stream lui-même ne s'arrêtera pas. Ces courants océaniques transportent beaucoup de chaleur vers le nord et une diminution de ces courants peut donc refroidir ces régions. C'est ce que simulent les modèles climatiques, mais ce refroidissement est limité à une partie de l'Atlantique Nord ou du nord de l'Europe. De façon plus générale, les changements de circulation atmosphérique et océanique font que le réchauffement climatique n'est pas uniforme sur tout le globe, mais une entrée en glaciation prochaine et brutale n'a pas aujourd'hui de base scientifique.»

http://www.liberation.fr/actualite/societe/231538.FR.php

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PS : je n'avais pas vu non plus celle-là, d'Anny Cazenave :

"Le Groenland a perdu environ 150 gigatonnes de glaces par an depuis quinze ans, le phénomène semblant s'accélérer, en particulier dans les régions côtières du sud de la calotte."

Comme elle a écrit un récent comment dans Science à ce sujet, j'ose espérer que c'est une bourde du journaliste. Les 150 Gt/an représente la perte moyenne mesurée depuis 5 ans par le système GRACE (et Lutchke, que Cazenave commentait dans Science, est à 101 Gt/an après correction des données GRACE). Avant 2002, les mesures d'altimétrie concluaient à une perte bien moindre, voire à un bilan de masse positif (Zwally 2005). Pas très étonnant vu que le Groenland était en phase de refroidissement jusqu'au milieu des années 1990.

Et pourtant, Sylvestre Huet en a écrit des millions de signes sur le climat dans Libé... Si même les journalistes professionnels et spécialisés laissent passer des erreurs assez évidentes, cela va devenir effarant à mesure que la semaine avancera.

Cazenave, A. 2006. How fast are the ice sheets melting? Science 314: 1250-1252.

Luthcke, S.B., Zwally, H.J., Abdalati, W., Rowlands, D.D., Ray, R.D., Nerem, R.S., Lemoine, F.G., McCarthy, J.J. and Chinn, D.S. 2006. Recent Greenland ice mass loss by drainage system from satellite gravity observations. Science 314: 1286-1289.

Zwally, H.J., Giovinetto, M.B., Li, J., Cornejo, H.G., Beckley, M.A., Brenner, A.C., Saba, J.L. and Yi, D. 2005. Mass changes of the Greenland and Antarctic ice sheets and shelves and contributions to sea-level rise: 1992-2002. Journal of Glaciology 51: 509-527.

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Philippe Ciais (qui a écrit un article dans Science affirmant qu'en 2003, à cause de la canicule, l'Europe a été source et non puits de carbone default_innocent.gif ) dit ceci sur les émissions de GES anthropique: "Ce phénomène est cumulatif : le CO2 émis aujourd'hui ne sera pas totalement résorbé avant un siècle." Ce genre d'affirmation que je trouve curieuse est répété souvent et je me pose des questions sur sa véracité.

On émet 7 à 8 Gt de carbone/an, soit environ 2% de la "respiration" naturelle des continents et de l'océan. Sur ces 8 Gt, 33% est absorbé par la biosphère. J'aurais donc dit que le CO2 émis aujourd'hui est totalement résorbé "en 3 ans" au lieu de "pas avant un siècle".

Quelqu'un pourrait il m'éclairer sur ce point svp ?

D'ailleurs, j'ai remarqué dans le pot-pourri des réponses de scientifiques à S. Huet, nulle part n'est fait mention de la crosse de Hockey (genre "la hausse n'a jamais été aussi forte depuis 1000 ans"). En fait on en est revenu au second rapport de 1995. Sans la courbe de crosse de hockey, je me demande comment ils arrivent à contraindre les modèles pour justifier la majeure partie de la hausse actuelle par les gaz à effet de serre alors que dans le passé récent (OM, PAG) les fluctuations de températures étaient bien plus importantes par la seule variabilité naturelle.

Où serait donc la justification pour dire que les modèles "s'améliorent" puisqu'une des hypothèses centrales de la thèse anthropique a été invalidée ?

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Philippe Ciais (qui a écrit un article dans Science affirmant qu'en 2003, à cause de la canicule, l'Europe a été source et non puits de carbone default_sleep.png/emoticons/sleep@2x.png 2x" width="20" height="20"> ) dit ceci sur les émissions de GES anthropique: "Ce phénomène est cumulatif : le CO2 émis aujourd'hui ne sera pas totalement résorbé avant un siècle." Ce genre d'affirmation que je trouve curieuse est répété souvent et je me pose des questions sur sa véracité.

On émet 7 à 8 Gt de carbone/an, soit environ 2% de la "respiration" naturelle des continents et de l'océan. Sur ces 8 Gt, 33% est absorbé par la biosphère. J'aurais donc dit que le CO2 émis aujourd'hui est totalement résorbé "en 3 ans" au lieu de "pas avant un siècle".

Quelqu'un pourrait il m'éclairer sur ce point svp ?

Non évidemment.

Ce qui est absorbé annuellement par la biosphère est une fraction de ce qui a été accumulé depuis que la teneur augmente dans l'atmosphère.

Ca m'étonne que tu poses ce genre de question qu'on comprend mieux d'ailleurs lorsque l'on prend la peine de la poser sous forme d'équations.

Comme tu sais parfaitement calculer l'influence du prix du pétrole sur le prix de la banane (acheminée par bâteau) je ne doute pas que tu vas y arriver. default_mad.gif

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Je comprends ton explication Météor mais ça ne répond pas à ce qu'affirme P. Ciais à savoir " le CO2 émis aujourd'hui" . C'est le mot "aujourd'hui que je questionne.

oui d'accord c'est un abus de langage, je pense.
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Philippe Ciais () a écrit un article dans Science affirmant qu'en 2003, à cause de la canicule, l'Europe a été source et non puits de carbone

"Ces résultats, décrit André Granier, de l'unité d'écologie et écophysiologie forestières de l'INRA à Nancy, ont été obtenus en combinant les approches et les données de deux communautés scientifiques."- D'une part, des observateurs de terrain disposant, grâce au programme communautaire CarboEurope, d'un réseau d'une soixantaine de stations au sol. Représentatives des différents types de couverture végétale ­ forêts principalement, mais aussi cultures agricoles et prairies ­, elles mesurent en temps réel, à l'aide de capteurs, les flux de gaz carbonique absorbé ou libéré.

- D'autre part, des modélisateurs simulant, sur leurs supercalculateurs, les interactions entre climat, végétation et CO2.

Suite du compte rendu de cette étude associant une trentaine de chercheurs français, italiens, allemands, belges, espagnols, finnois, américains et danois dans le journal Le Monde :

Canicules et sécheresses menacent de "booster" l'effet de serre

http://cap21-rhone-alpes.over-blog.com/article-907793.html

L'étude dans Nature :

Heatwaves spell bad news for carbon sinks

Ciais P. et al. Nature, 437. 529 - 533 (2005).

http://www.nature.com/news/2005/050919/full/050919-5.html

http://www.bioedonline.org/news/news.cfm?art=2043

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PS : je n'avais pas vu non plus celle-là, d'Anny Cazenave :

"Le Groenland a perdu environ 150 gigatonnes de glaces par an depuis quinze ans, le phénomène semblant s'accélérer, en particulier dans les régions côtières du sud de la calotte."

Comme elle a écrit un récent comment dans Science à ce sujet, j'ose espérer que c'est une bourde du journaliste. Les 150 Gt/an représente la perte moyenne mesurée depuis 5 ans par le système GRACE (et Lutchke, que Cazenave commentait dans Science, est à 101 Gt/an après correction des données GRACE). Avant 2002, les mesures d'altimétrie concluaient à une perte bien moindre, voire à un bilan de masse positif (Zwally 2005). Pas très étonnant vu que le Groenland était en phase de refroidissement jusqu'au milieu des années 1990.

Et pourtant, Sylvestre Huet en a écrit des millions de signes sur le climat dans Libé... Si même les journalistes professionnels et spécialisés laissent passer des erreurs assez évidentes, cela va devenir effarant à mesure que la semaine avancera.

" In the first direct, comprehensive mass survey of the entire Greenland ice sheet, scientists using data from the NASA/German Aerospace Center Gravity Recovery and Climate Experiment (Grace) have measured a significant decrease in the mass of the Greenland ice cap. Grace is a satellite mission that measures movement in Earth's mass.

In an update to findings published in the journal Geophysical Research Letters, a team led by Dr. Isabella Velicogna of the University of Colorado, Boulder, found that Greenland's ice sheet decreased by 162 (plus or minus 22) cubic kilometers a year between 2002 and 2005. This is higher than all previously published estimates, and it represents a change of about 0.4 millimeters (.016 inches) per year to global sea level rise. (...)" - http://www.jpl.nasa.gov/news/news.cfm?release=2005-176

grace-sea-20051220-browse.jpg

This figure shows the ice mass loss in Greenland as observed by Grace over the period 2002-2005 measured in cubic kilometers per year. The ice mass loss observed contributes about 0.4 millimeters (.016 inches) per year to global sea level rise. Image credit: NASA/JPL/University of Colorado

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La situation climatique a beaucoup changé en 6 ans, en particulier au niveau des pôles. La question est : faut-il prendre en compte les données récentes ou se limiter aux données plus anciennes ?

Nous sommes tous pris de cours, y compris les experts : le réchauffement et ses conséquences sont ultra-rapides. (...)

Je suis globalement d'accord avec David3. "La situation climatique" change effectivement beaucoup depuis quelques années (ce qui m'a amené d'ailleurs à parler d'effet de seuil centré sur 2005). Pour résumer : évolution actuellement exponentielle des pertes nettes de glace par le Groenland, accélération moyenne du rythme de perte de glace de mer par la banquise arctique (en moyenne, anomalie négative apparemment accrue d'environ 300 000Km² en moyenne annuelle en 2006 par rapport à 2005), accélération de la hausse moyenne du niveau de la mer; emballement du dégel (en profondeur !) du permafrost sur des surfaces toujours plus étendues, etc...Le 4ème rapport du GIEC n'intégre apparemment pas (ou trop peu) ces nouvelles données. Sans doute par peur d'effrayer en faisant état de la réalité du risque... A moins que la réunion de Paris ne redresse la barre, on pourra donc lui reprocher de présenter un tableau rassurant et démobilisateur d'une réalité bien plus inquiétante.

Je m'étonne après celà que certains osent encore qualifier le GIEC d'alarmiste, alors que c'est bien évidemment le reproche inverse qui pourrait objectivement lui être fait. Simple question de réalisme au vrai sens du terme (respect de la réalité et de ses implications, prise en compte te toutes les variables, même les plus déplaisantes, prise en compte de toutes les hypothéses vraisemblables, même en les assortissant de précaution...).

Accessoirement, un petit mot sur le réchauffement depuis un siècle: en moyenne terrestre, la hausse la plus probable tourne autour de seulement 0,62°C. Mais la hausse est plus forte dans l'HN que dans l'HS (et c'est bien l'HN qui est le plus particulièrement concerné par le réchauffement climatique. Quant à la France, son réchauffement moyen en un siècle est supérieur à 1°C et celui des régions arctiques dépasserait 3°C (je n'ai pas la valeur exacte sous les yeux en écrivant ce post). Chipoter le GIEC ou d'autres sur un écart entre 0,6° et 0,8° est donc quasiment surréaliste...

Alain

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Un excellent résumé de la situation, par Christian Brodhag, Délégué interministériel pour le Développement Durable :

"La lutte contre le changement climatique ne relève plus du principe de précaution mais du principe de prévention". http://tf1.lci.fr/infos/sciences/environne...t-planete-.html

brodhag.jpg

Discours d’ouverture de l’Assemblée plénière du Groupe I du GIEC

http://www.brodhag.org/article.php3?id_article=92

Intervention du Christian Brodhag Délégué interministériel au Développement Durable lors de l’Assemblée plénière du Groupe I du Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC)

Lundi 29 janvier 2006, 10 h- 11h30

(...) Mesdames, messieurs, la relation entre la science et la politique est au cœur du sujet

. Etant moi-même chercheur et actuellement en charge de responsabilité auprès du gouvernement, vous me permettrez aussi quelques réflexions sur ce sujet.

. Cette relation est particulièrement difficile car les décisions politiques et la connaissance scientifique ne relèvent pas des mêmes rationalités. Le doute en science est fertile, c’est lui qui conduit les remises en cause, le consensus scientifique ne se constitue que sur l’absence de réfutation et se consolide progressivement. La certitude dans la société est fertile car elle réunit l’ensemble des forces dans l’action. Le doute est souvent l’alibi de l’inaction

.

Les médias sont partagés entre la dramatisation extrême et la valorisation des analyses dissonantes considérées comme non politiquement correctes donc comme médiatiquement intéressantes. Ils peuvent valoriser les marginaux qui ne se sentent pas capables d’affronter les processus de réfutation par leurs pairs

. Il est alors tentant pour eux de « sortir de la science » pour « entrer en médias ». Le huis clos de vos travaux gage de leur sérénité peut renforcer la méfiance. L’interprétation des résultats de vos travaux par les médias dépendra beaucoup de la communication de chacun d’entre vous. Mais la parole du scientifique n’est pas sa parole mais l’expression d’un processus, c’est ce processus qu’il faut valoriser.

Nous savons que l’action dans le domaine de la lutte contre le changement climatique ne relève donc plus maintenant du principe de précaution. Il s’agit bien du principe de prévention d’un danger dont les contours commencent grâce à vous à être connus. Certaines hypothèses, les plus catastrophiques en revanche, appartiennent au champ de la précaution et doivent donc aussi être prises en compte

.(...)

Les vraies problématiques sont posées : relations science/politique/médias, différence entre précaution et prévention etc.

"Les marginaux qui ne se sentent pas capables d’affronter les processus de réfutation par leurs pairs".

Claude Allègre et Marcel Leroux vont apprécier.

Tout est dit; ce texte me fait penser à cette analyse lucide de James Hansen : http://www.delaplanete.org/article322,322.html

Extrait : On doit soigneusement différencier le scepticisme, l’un des aspects inhérents de l’investigation scientifique, du négationnisme. Le scepticisme et l’observation prudente des faits sont essentiels a la réussite scientifique. À mesure que l’on a accumulé des preuves et mieux compris le phénomène, le scepticisme à propos de l’existence du réchauffement climatique et du rôle prépondérant des gaz à effet de serre émis par l’homme a décliné. Néanmoins de nombreux aspects du réchauffement de la planète doivent être mieux compris, comme par exemple les meilleurs moyens de minimiser les changements climatiques et leurs conséquences. Le scepticisme légitime aura toujours un important rôle à jouer.

Cependant, la vérité scientifique n’est pas au programme des négationnistes purs et durs du réchauffement climatique. Leur cible est le public. Leur objectif est de donner l’impression que le réchauffement climatique et ses causes sont incertains. Un débat avec un négationniste donne au public d’aujourd’hui l’impression d’une discussion entre théoriciens, mais, sophistiqués, les négationnistes n’ont pas besoin de gagner le débat scientifique pour faire avancer leur cause.

6798-100x150.jpg

" Les quelques sceptiques qui cherchent encore à semer le doute doivent être considérés pour ce qu'ils sont : des esprits décalés, à court d'arguments, sur le point d'être dépassés."

Kofi Annan - Le climat change, mais nous ?

http://www.un.org/french/sg/articles/liberation101106.htm

Climat - Greenpeace sur la Tour Eiffel

LEXPRESS.fr avec Reuters

" Des militants de Greenpeace ont entrepris de déployer une grande banderole en forme de thermomètre, accompagnée du message : "It's not too late", sur l'édifice parisisien (...)"

http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=8660

Greenpeace alerte l'opinion sur les changements climatiques

http://today.reuters.fr/news/NewsArticle.a...CE-20070129.XML

http://www.greenpeace.org/france/news/clim...t-pas-trop-tard

> Web cam Tour Eiffel : http://www.paris-live.com/paris_webcam/eiffel_tower_cam3.htm

Tout un symbole - Vive la France ! default_blink.pngTour_Eiffel.jpg
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Chipoter le GIEC ou d'autres sur un écart entre 0,6° et 0,8° est donc quasiment surréaliste...

de toute façon celà dépend de quoi l'on parle et comment on prend en compte le début du siècle et la période actuelle.

Si l'on compare la moyenne des 5 dernières années avec la moyenne des 5 premières années du siècle on trouve un écart de 0.81°C

(moyenne des 3 organismes).

Si l'on prend les 5 années autour de 1901 on trouve 0.72°C.

Si on prend la tendance linéaire on trouve 0.66°C,

etc.

Enfin il existe des méthodes de filtrage élaborées des données qui permettent d'affiner encore le résultat.

Mais ce qui est important c'est l'évolution.

Si je reprends la première méthode citée plus haut, appliquée au TAR, cad à la période 1901-2000, le delta est cette fois de 0.66°C

.

A comparer donc avec le 0.81°C.

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