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4ème Rapport du GIEC-IPCC


Alain Coustou
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Messages recommandés

Ce que je voudrais ajouter c'est que si le rapport n'apporte pas grand-chose de neuf quant aux conclusions, on sent bien que çà bouillonne pas mal dans le domaine de la recherche climatique, au sens large.

Si ça bouillonne, c'est sans doute pour éviter qu'on leur gèle les subventions ou les frais de missions; à voir le calendrier des réunions cela causerait du tord aux compagnies aériennes; et si je ne me trompe pas, ce sont les mêmes qui essayent de vous culpabiliser lorsque vous envisagez de passer une semaine de vacances au soleil alors qu'ils ignorent que c'est la vapeur d'eau anthropique qui nous plonge dans la mélasse.

Concernant le consensus, difficile de croire qu'il soit nécessaire de discuter ligne par ligne , comme des rapaces qui se disputent le bout de gras, sauf évidemment s'il n'y a pas de consensus ou s'il s'agit de dresser une ligne de priorité dans les différentes recherches et donc des subventions qu'on leur alloue.

C'est sans doute pour éviter ce spectacle pitoyable que les séances se passent d'ailleurs à huis clos.

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Les plus actifs

Un excellent résumé de la situation, par Christian Brodhag, Délégué interministériel pour le Développement Durable :

Tout est dit; ce texte me fait penser à cette analyse lucide de James Hansen :

Si tout est dit, renvoyez vite ces gens à la maison

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Réchauffement climatique : il n'est pas trop tard pour éviter le pire.

(...) Dès 11h30 ce matin, quarante-quatre militants de Greenpeace ont escaladé la structure de la Tour Eiffel. Ils sont actuellement en train d'y déployer deux immenses banderoles, au-dessus de deuxième étage. La première (50x10 m) représente un thermomètre indiquant l'absolue nécessité de maintenir l'augmentation moyenne mondiale des températures en dessous de +2°C. La seconde (25x10 m) porte le message « It's not too late ! » (« il n'est pas trop tard »), nouveau slogan de la campagne de Greenpeace pour mobiliser les citoyens et imposer aux décideurs d'agir maintenant. Les banderoles devraient être entièrement déployées d'ici 14 heures. (...)

http://www.greenpeace.org/france/news/clim...t-pas-trop-tard

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Si tout est dit, renvoyez vite ces gens à la maison

Tu n'as pas compris le sens de la phrase the fritz : Tout est dit au niveau de l'analyse des relations science/politique/médias. Mais l'alarmant rapport actuel du GIEC est un peu trop "rose" (!) pour de nombreux scientifiques, il manque de réalisme : des données récentes n'ont pas été prises en compte, le réchauffement est ultra-rapide et nous dépasse tous. Il est donc vraiment utile que les experts du monde entier fassent ensemble le point. C'est tout sauf du temps perdu : l'avenir de l'humanité est en jeu, rien moins que cela.
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Ouverture des travaux du Groupe de travail I du GIEC à Paris

http://www.mediaterre.org/international/ac...0129155233.html

(...) La séance d’ouverture, la seule ouverte à la presse, a été présidée et présentée par M. Dahe Qin le Directeur de l'agence météorologique chinoise et co-Président du Groupe I du GIEC.

Ensuite se sont succédé à la tribune :

- M. Christian Brodhag, Délégué interministériel au développement durable qui a accueilli les conférenciers au nom du gouvernement et rappelé les positions françaises sur ce dossier essentiel.

- M. Patricio Bernal, Directeur général adjoint de l'UNESCO, secrétaire exécutif de la Commission océanographique internationale a accueilli les conférenciers au siège de l’UNESCO.

- M. Jeremiah Lengoasa, secrétaire général adjoint de l'Organisation météorologique mondiale et M. Alex Alusa, Directeur adjoint de la division de la législation environnementale et des conventions du PNUE ont rappelé les engagements de leurs organismes qui ont été à l’origine de la création du GIEC. M. Halldor Thorgeisson, secrétaire exécutif adjoint de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques a insisté sur l’importance accordé par la convention sur les bases scientifiques du GIEC.

- Enfin M. Rajendra Pachauri, Président du GIEC et Mme Susan Solomon, Présidente du Groupe I du GIEC ont évoqué le contexte concret des travaux.

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Le réchauffement anthropique, une crise en premier lieu humanitaire :

"Les pays les moins capables de répondre aux conséquences du changement climatique, les moins à même de se défendre contre le changement climatique, sont ceux qui en subissent les conséquences les plus fortes"

Yvo de Boer, Secrétaire Général de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCC).

L'Indonésie risque de perdre 2.000 îles

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/...us_menaces.html

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Je suis globalement d'accord avec David3. "La situation climatique" change effectivement beaucoup depuis quelques années (ce qui m'a amené d'ailleurs à parler d'effet de seuil centré sur 2005). Pour résumer : évolution actuellement exponentielle des pertes nettes de glace par le Groenland, accélération moyenne du rythme de perte de glace de mer par la banquise arctique (en moyenne, anomalie négative apparemment accrue d'environ 300 000Km² en moyenne annuelle en 2006 par rapport à 2005), accélération de la hausse moyenne du niveau de la mer; emballement du dégel (en profondeur !) du permafrost sur des surfaces toujours plus étendues, etc...

Soit ce sont des tendances déjà longues (banquise arctique), soit au contraire des phénomènes bien trop courts pour être significatifs (GRACE Groenland) soit encore des processus mal quantifiés dans leur amplitude comme leur effet (permafrost). Parler d'emballement ou de point de rupture suppose d'avoir une série longue (plusieurs en l'occurrence) et de constater ledit point d'inflexion des courbes. Ce n'est pas le cas, et il est tout de même heureux que le GIEC n'invente pas des faits qui n'existent pas. Surtout, l'ensemble de ces "indices" témoigne d'une chose que personne ne remet en question, la Terre s'est réchauffée depuis 1979, plus en HN qu'en HS, plus en Arctique qu'ailleurs.
Le 4ème rapport du GIEC n'intégre apparemment pas (ou trop peu) ces nouvelles données. Sans doute par peur d'effrayer en faisant état de la réalité du risque... A moins que la réunion de Paris ne redresse la barre, on pourra donc lui reprocher de présenter un tableau rassurant et démobilisateur d'une réalité bien plus inquiétante.

Je m'étonne après celà que certains osent encore qualifier le GIEC d'alarmiste, alors que c'est bien évidemment le reproche inverse qui pourrait objectivement lui être fait. Simple question de réalisme au vrai sens du terme (respect de la réalité et de ses implications, prise en compte te toutes les variables, même les plus déplaisantes, prise en compte de toutes les hypothéses vraisemblables, même en les assortissant de précaution...).

Amusant. Le "réalisme", cela commence par reconnaître que l'on est incapable de déterminer la part des GES dans le réchauffement actuel, c'est-à-dire de décrypter la réalité la plus élémentaire sur laquelle cet immense bazar s'est construit depuis 20 ans. (Et pour cause, quand on voit les ordres de grandeur : les modèles chipotent sur + ou - 1 W/m2 de forçage indirect des aérosols, alors que les dizaines de W/m2 des flux convectifs dans la couche limite ou vers la haute troposphère sont toujours paramétrisés).

Accessoirement, un petit mot sur le réchauffement depuis un siècle: en moyenne terrestre, la hausse la plus probable tourne autour de seulement 0,62°C. Mais la hausse est plus forte dans l'HN que dans l'HS (et c'est bien l'HN qui est le plus particulièrement concerné par le réchauffement climatique. Quant à la France, son réchauffement moyen en un siècle est supérieur à 1°C et celui des régions arctiques dépasserait 3°C (je n'ai pas la valeur exacte sous les yeux en écrivant ce post). Chipoter le GIEC ou d'autres sur un écart entre 0,6° et 0,8° est donc quasiment surréaliste...

Nous avons en tout pour tout deux périodes de réchauffement (1915-1945 à 0,41°C et 1977-2006 à 0,49°C, chiffres Nasa Giss) entrecoupée d'une période de léger refroidissement. Et ce réchauffement global reste une moyenne masquant la disparité des grilles locales. Si l'on ôte les 20% de grilles à réchauffement significatif, on ne trouve plus de tendance claire (Jones 2003). Et tout cela est survenu avec le passage de 1 à 6 milliards d'humains et avec la modification de 30% environ des surfaces terrestres (où sont bien sûr implantés nos stations météo) par l'urbanisation, l'agriculture ou la déforestation. Il est en effet "surréaliste" de bâtir des scénarios quelconques sur des amplitudes aussi faibles analysées par des modèles climatiques aussi grossiers sur la base de mesures aussi incertaines.
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http://www.belfasttelegraph.co.uk/news/wor...icle2194298.ece

A draft copy of the fourth report of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) says that global temperature rises this century of between 2C and 4.5C are almost inevitable. Ominously, however, it also says that much higher increases of 6C "or more" cannot be ruled out.

Selon les experts, une augmentation de la température moyenne mondiale entre 2 et 4,5°C est presque inévitable. Encore plus inquiètant, un réchauffement de 6°C, ou de plus de 6°C, ne peut pas être écarté.
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Intéressant ce graphe.

Nous sommes en 2007.

Y aurait-il moyen d'avoir des résultats plus récents comme 2006 et 2006.5?

Si tu as du courage, certaines données corrigées et lissées par grilles (GRACE Tellus) sont disponibles à :

http://gracetellus.jpl.nasa.gov/month_mass.html

(Voir aussi le browser interactif dans le menu, mais je n'ai jamais pris le temps de me pencher sur ce qu'il donne exactement).

Sinon, je n'ai pas vu passer de publication récente GRACE sur le Groenland après la salve mars-décembre 2006. Mais cela existe peut-être.

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Si tu as du courage, certaines données corrigées et lissées par grilles (GRACE Tellus) sont disponibles à :

http://gracetellus.jpl.nasa.gov/month_mass.html

(Voir aussi le browser interactif dans le menu, mais je n'ai jamais pris le temps de me pencher sur ce qu'il donne exactement).

Sinon, je n'ai pas vu passer de publication récente GRACE sur le Groenland après la salve mars-décembre 2006. Mais cela existe peut-être.

ouh là!

merci pour le lien mais mon impatience n'est pas telle que je ne puisse attendre des résultats un peu plus "machés". default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

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ouh là!

merci pour le lien mais mon impatience n'est pas telle que je ne puisse attendre des résultats un peu plus "machés". default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

J'ai dit une c*nnerie, dans Velicogna et Wahr 2006 (Nature), cela va plus loin. J'ai récupéré le schéma sur un commentaire, mais je pense qu'il est extrait de l'article (le site Nature est planté en ce moment). Les barres bleues sont la marge d'erreur à 68% d'intervalle de confiance. Velicogna est dans la branche haute des estimations (Luthcke la branche basse, sur les mêmes données de base).

image1fz2.png

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J'ai dit une c*nnerie, dans Velicogna et Wahr 2006 (Nature), cela va plus loin.

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Au niveau de l'Antarctique :

Measurements of Time-Variable Gravity Show Mass Loss in Antarctica

Isabella Velicogna1,2* and John Wahr1*

Using measurements of time-variable gravity from the Gravity Recovery and Climate Experiment satellites, we determined mass variations of the Antarctic ice sheet during 2002–2005. We found that the mass of the ice sheet decreased significantly, at a rate of 152 ± 80 cubic kilometers of ice per year, which is equivalent to 0.4 ± 0.2 millimeters of global sea-level rise per year. Most of this mass loss came from the West Antarctic Ice Sheet. http://www.sciencemag.org/cgi/content/short/311/5768/1754

Avoiding Dangerous Climate Change

http://www.defra.gov.uk/environment/climat...id-dangercc.pdf

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Soit ce sont des tendances déjà longues (banquise arctique), soit au contraire des phénomènes bien trop courts pour être significatifs (GRACE Groenland) soit encore des processus mal quantifiés dans leur amplitude comme leur effet (permafrost). Parler d'emballement ou de point de rupture suppose d'avoir une série longue (plusieurs en l'occurrence) et de constater ledit point d'inflexion des courbes. Ce n'est pas le cas, et il est tout de même heureux que le GIEC n'invente pas des faits qui n'existent pas. Surtout, l'ensemble de ces "indices" témoigne d'une chose que personne ne remet en question, la Terre s'est réchauffée depuis 1979, plus en HN qu'en HS, plus en Arctique qu'ailleurs.

Des faits qui n'existent pas ? Eh, Charles ! Tu charries un peu !Peu significative car trop récente la perte accélérée de glace du Groenland ? Alors qu'elle s'inscrit dans une tendance de type pluriannuelle : on a d'abord constaté une réduction de l'excédent, puis sa disparition, puis l'apparition d'une perte annuelle nette avec une forte croissance de cette perte d'une année sur l'autre ! On a sous les yeux l'exemple parfait de franchissement d'un seuil et tu ne le vois pas ?

Tendances déjà longues ? Faudrait savoir ! Quand le phénoméne est récent, tu le déclares peu significatif et quand il s'inscrit dans une tendance longue (et dans ce cas avec accélération) tu fais la fine bouche !

De toute évidence, tu ne veux retenir que les (maigres) faits qui t'arrangent ! Plutot décevant... Si on te suit, on n'acceptera de reconnaitre que le risque était bien réel que quand nous serons "cuits" ou du moins dans une situation iréversible et désatreuse...

Alain

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Les climatologues enfoncent le clou

Le groupe d'experts sur l'évolution du climat (Giec) se réunit cette semaine à Paris pour publier un rapport aux conclusions alarmantes. Avant-goût.

Par Sylvestre HUET

QUOTIDIEN : lundi 29 janvier 2007

Les scientifiques du Groupe d'experts international sur l'évolution du climat (Giec) vont faire le point, pendant une semaine à Paris, de leurs connaissances sur les questions clés du réchauffement de la planète et autres sujets au coeur de leurs recherches. Sept chercheurs ont accepté de confier à Libération leurs conclusions sur sept problèmes essentiels.

L'évolution du climat depuis 150 ans est-elle due à nos émissions

de gaz à effet de serre ?

Serge Planton, chercheur à Météo France. Editeur du Giec pour la compréhension et l'attribution du changement climatique.

«Nous savons que la teneur en gaz à effet de serre a augmenté dans l'atmosphère depuis 1750 à cause des activités humaines, passant de 280 à 383 parties par million pour le gaz carbonique en 2006. Les observations montrent que la température moyenne planétaire a augmenté de 0,4 à 0,8°C au XXe siècle. Il ne suffit pas de rapprocher ces deux mesures pour en déduire une relation de cause à effet. En 1990, le rapport du Giec ne concluait pas sur l'origine naturelle ­ variabilité solaire et volcanisme ­ ou humaine du réchauffement. La responsabilité de l'effet de serre additionnel lié à l'homme n'a été prouvée qu'à la fin des années 90, grâce aux progrès des simulations du climat confrontés aux observations. Le troisième rapport du Giec, en 2001, s'appuyait sur de nouvelles preuves, mieux étayées qu'auparavant, pour affirmer que l'essentiel du réchauffement des cinquante dernières années est attribuable à nos émissions. Depuis, cette conclusion prudente a été confirmée par des études nouvelles, qui portent notamment sur d'autres paramètres que la température moyenne de surface (indicateurs de températures océaniques et études régionales).»

Pourquoi le gaz carbonique est le principal coupable ?

Philippe Ciais, du laboratoire des sciences du climat et de l'environnement. Auteur principal du Giec pour les liens entre le système climatique et la biogéochimie.

«La teneur en gaz carbonique de l'air est passée de 280 parties par million (ppm) avant l'ère industrielle à 379 ppm en 2005. Cette augmentation est responsable à 70 % du réchauffement en cours. Elle provient directement de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel, qui représentent 80 % des sources d'énergie de nos sociétés. Nos émissions de gaz carbonique ont augmenté de plus de 3 % par an entre 2000 et 2005, contre moins de 1 % entre 1990 et 1999. Elles ont atteint 7,9 milliards de tonnes de carbone en 2005, 28 % de plus qu'en 1990. Cette croissance risque de se poursuivre durant plusieurs décennies, en raison des gigantesques réserves de charbon. Il faut y ajouter 1,5 milliard de tonnes de carbone par an, dues à la déforestation tropicale. Ce phénomène est cumulatif : le CO2 émis aujourd'hui ne sera pas totalement résorbé avant un siècle. En outre, si aujourd'hui près de 55 % des émissions sont stockées par les océans et la végétation, cette part pourrait baisser à cause d'une circulation océanique moins intense et d'une accélération de l'activité microbienne du sol. D'autres gaz émis par l'homme (méthane, CFC, protoxyde d'azote) contribuent à l'effet de serre, mais le CO2 constitue le principal facteur du changement climatique.»

Le niveau des océans monte-t-il ?

Anny Cazenave, directrice adjointe du laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales. Auteur principal du Giec pour les changements océaniques et le niveau marin.

«D'après les marégraphes, la mer s'est élevée de 15 à 20 cm au cours du XXe siècle. Depuis 1993, les satellites altimétriques (Topex-Poseidon et Jason ­ 1 son successeur) montrent que le niveau moyen global s'élève actuellement d'environ 3 millimètres par an. Cette hausse n'est pas uniforme. Dans certaines régions, la mer a monté plus vite que la moyenne (jusqu'à 20 millimètres par an). L'océan s'est réchauffé au cours des dernières décennies, provoquant une dilatation thermique. Pour les années récentes, ce réchauffement explique 50 % de la hausse de son niveau. Le réchauffement climatique entraîne la fonte des glaces continentales. La plupart des glaciers de montagne ont perdu une quantité considérable de leur volume et contribuent pour 30 % à la hausse actuelle du niveau de la mer. Le Groenland a perdu environ 150 gigatonnes de glaces par an depuis quinze ans, le phénomène semblant s'accélérer, en particulier dans les régions côtières du sud de la calotte. Sa contribution à la hausse actuelle du niveau de la mer est de l'ordre de 10 %. En Antarctique, les précipitations produisent une croissance de sa partie Est, alors que dans l'Ouest, la calotte perd une quantité à peu près équivalente par écoulement des glaciers vers la mer. De grandes incertitudes demeurent sur le comportement futur du Groenland et de l'Antarctique de l'Ouest qui pourraient contribuer de manière importante à la hausse du niveau marin, s'ajoutant à celle, inéluctable, due à la poursuite de sa dilatation thermique. De ce fait, les prévisions actuelles ­ entre 20 et 80 centimètres d'ici à 2100 ­ pourraient être dépassées.»

La réaction des nuages au réchauffement est-elle comprise ?

Sandrine Bony-Léna, du laboratoire de météorologie dynamique. Auteur principal du Giec pour les modèles climatiques et leur évaluation.

«Richard Lindzen (professeur au Massachusetts Institute of Technology) a émis des hypothèses différentes des premiers modèles sur le rôle des nuages et de la vapeur d'eau. Elles ont été publiées, testées puis réfutées pour l'essentiel par la communauté scientifique. On lui doit donc d'avoir ainsi fait progresser la recherche selon nos règles de la discussion qui ne censurent pas les idées ou résultats contradictoires, mais exigent que le débat se déroule en termes rigoureux. Le troisième rapport du Giec, en 2001, pointait des incohérences sur l'augmentation de la température déduite de différents types de mesures (surface, radiosondages et satellites). La recherche a permis de mieux interpréter les mesures, des erreurs ont été corrigées, et ces incohérences ont été éliminées. L'analyse et la synthèse de tous les travaux publiés par le Giec permettent d'identifier les points de consensus comme les controverses et ainsi de progresser dans la connaissance du système climatique.»

Les scénarios du Giec sont-ils réalistes ?

Patrick Criqui, du laboratoire d'économie de la production et de l'intégration internationale, Cnrs ­ Université Pierre-Mendès-France à Grenoble.

«Le rapport spécial du Giec pour les scénarios d'émission de CO2 a permis d'explorer le futur de la consommation d'énergie et des émissions associées, en jouant des principales incertitudes pour faire apparaître des images contrastées. Il s'agissait d'identifier les futurs possibles, sans se prononcer sur leur probabilité d'occurrence. Dans ce rapport, les scénarios sont construits "sans politiques" et conduisent en 2050 à une multiplication des émissions mondiales par deux dans le meilleur des cas, et par quatre dans le pire. Avec de tels niveaux d'émission, le changement climatique à attendre est considérable, au moins une augmentation de 4°C des températures à long terme. On a reproché à ces scénarios d'exagérer la croissance de l'économie et des émissions mondiales, afin de dramatiser la situation et de justifier des politiques fortes de réduction des émissions. Or, les prospectives conduites selon une autre démarche, qui consiste au contraire à tenter de construire un jeu d'hypothèses cohérentes pour un scénario "central", confirment l'importance du danger : si rien n'est fait, le développement du système énergétique mondial conduira à une raréfaction progressive du pétrole et du gaz et donc à un grand retour du charbon, qui soutiendra le doublement des émissions en 2050. Seules des politiques très vigoureuses de réduction des émissions permettront donc au système énergétique mondial d'éviter de tomber de Charybde en Scylla : du risque d'épuisement du pétrole dans le risque climatique massif.»

Peut-on prévoir le climat sur cent ans ?

Hervé Le Treut, directeur du Laboratoire de météorologie dynamique. Auteur principal et coordinateur du Giec pour les sciences du changement climatique.

«La prévision météo ne dépasse pas dix jours et pourtant les climatologues prétendent simuler l'évolution du climat sur un siècle. La contradiction apparente vient de ce que la prévision climatique ne porte pas sur les fluctuations journalières du temps qu'il fait mais sur ses statistiques de températures, vents, précipitations. Or, ces dernières, à l'inverse du chaos atmosphérique à petite échelle de temps et d'espace, sont déterminées par les circulations à grande échelle de l'atmosphère et des océans, produites par l'énergie solaire, la rotation de la Terre, la disposition des continents, les calottes glaciaires, l'effet de serre naturel. C'est pour cette raison que les modèles peuvent simuler les traits principaux du climat terrestre à partir des lois de la physique. Dès la fin des années 80, malgré leur simplisme, ils ont donné l'ordre de grandeur des effets climatiques de nos émissions de gaz à effet de serre en terme de réchauffement planétaire moyen : plus 2 à 5 °C pour un doublement de la teneur en gaz carbonique. Les modèles récents mettent à profit les supercalculateurs les plus puissants pour mieux représenter océans, atmosphère et nuages, calottes glaciaires. Ils incluent la végétation, la biochimie océanique, la chimie atmosphérique dans les facteurs climatiques. Ils ont confirmé l'alerte lancée il y a vingt ans, celle d'un risque majeur, mais ils ne peuvent pas encore en fournir une vue détaillée des conséquences régionales ou de ses effets sur des phénomènes météo extrêmes.»

Les scénarios catastrophes sont-ils possibles ?

Jean-Louis Dufresne, du laboratoire de météorologie dynamique.

«Ces scénarios catastrophes prévoient que le réchauffement climatique nous fasse rentrer dans une période glaciaire à cause d'une modification de la circulation océanique. Le point de départ, une modification des courants océaniques dans l'Atlantique Nord à cause du réchauffement climatique, est réaliste, par contre le scénario catastrophe ne l'est pas. Ce phénomène est popularisé sous le nom d'"arrêt du Gulf Stream", appellation très incorrecte car le Gulf Stream lui-même ne s'arrêtera pas. Ces courants océaniques transportent beaucoup de chaleur vers le nord et une diminution de ces courants peut donc refroidir ces régions. C'est ce que simulent les modèles climatiques, mais ce refroidissement est limité à une partie de l'Atlantique Nord ou du nord de l'Europe. De façon plus générale, les changements de circulation atmosphérique et océanique font que le réchauffement climatique n'est pas uniforme sur tout le globe, mais une entrée en glaciation prochaine et brutale n'a pas aujourd'hui de base scientifique.»

Source : http://www.liberation.fr/actualite/terre/231538.FR.php

Florent.

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J'ai dit une c*nnerie, dans Velicogna et Wahr 2006 (Nature), cela va plus loin. J'ai récupéré le schéma sur un commentaire, mais je pense qu'il est extrait de l'article (le site Nature est planté en ce moment). Les barres bleues sont la marge d'erreur à 68% d'intervalle de confiance. Velicogna est dans la branche haute des estimations (Luthcke la branche basse, sur les mêmes données de base).

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Existe t'il les mêmes donnée mais pour des années antérieures à 2002 et sur de longues séquences ?

Sinon effectivement, l'évolution récente semble préoccupante...

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J'ai dit une c*nnerie, dans Velicogna et Wahr 2006 (Nature), cela va plus loin. J'ai récupéré le schéma sur un commentaire, mais je pense qu'il est extrait de l'article (le site Nature est planté en ce moment). Les barres bleues sont la marge d'erreur à 68% d'intervalle de confiance. Velicogna est dans la branche haute des estimations (Luthcke la branche basse, sur les mêmes données de base).

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ok merci c'est déjà bp plus récent.

Le pire c'est que je suis abonné à Nature. default_w00t.gif

Je n'avais pas tilté qu'il s'agissait de l'anomalie cumulée.

Si j'en crois cette tendance on en serait à -200 km3/an environ.

Il semble que celà suive grossièrement la courbe de la banquise avec les variations saisonnières.

voici l'abstract de l'article de Nature:

In 2001 the Intergovernmental Panel on Climate Change projected the contribution to sea level rise from the Greenland ice sheet to be between -0.02 and +0.09 m from 1990 to 2100 (ref. 1). However, recent work2, 3, 4 has suggested that the ice sheet responds more quickly to climate perturbations than previously thought, particularly near the coast. Here we use a satellite gravity survey by the Gravity Recovery and Climate Experiment (GRACE) conducted from April 2002 to April 2006 to provide an independent estimate of the contribution of Greenland ice mass loss to sea level change. We detect an ice mass loss of 248 +- 36 km3 yr-1, equivalent to a global sea level rise of 0.5 +- 0.1 mm yr-1. The rate of ice loss increased by 250 per cent between the periods April 2002 to April 2004 and May 2004 to April 2006, almost entirely due to accelerated rates of ice loss in southern Greenland; the rate of mass loss in north Greenland was almost constant. Continued monitoring will be needed to identify any future changes in the rate of ice loss in Greenland.

Bon pour le moment le Groenland serait responsable de +5cm par siècle ce qui reste dans la fourchette actuelle du GIEC.

On constate une accélération de 250% entre les 2 moitiés de la période mais cela demande évidemment confirmation.

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Existe t'il les mêmes donnée mais pour des années antérieures à 2002 et sur de longues séquences ?

Sinon effectivement, l'évolution récente semble préoccupante...

Ah oui, c'est terrible en effet, cette perte de 150 km3/an (en supposant que les chercheurs se mettent d'accord entre eux). Le volume de glace du Groeland n'est QUE de 2.5 millions de km3, à ce rythme, il n'y en aura plus du tout d'ici 16 mille ans. default_w00t.gif
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Ah oui, c'est terrible en effet, cette perte de 150 km3/an (en supposant que les chercheurs se mettent d'accord entre eux). Le volume de glace du Groeland n'est QUE de 2.5 millions de km3, à ce rythme, il n'y en aura plus du tout d'ici 16 mille ans. default_w00t.gif

Très sympathique ce genre de remarque, effectivement 16 milles ans c'est long, mais pas tellement au regard me semble t'il du temps géologique. Ma question ne porte de toute façon pas sur les volumes mais sur une tendance. Merci de me répondre...
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Très sympathique ce genre de remarque, effectivement 16 milles ans c'est long, mais pas tellement au regard me semble t'il du temps géologique. Ma question ne porte de toute façon pas sur les volumes mais sur une tendance. Merci de me répondre...

Bah disons que les 16 mille ans, ça resitue les adjectifs "préoccupant" et autres ('y pire je reconnais default_laugh.png ) dans le contexte.Quant à l'évolution, manque de bol, les satelittes n'existent que depuis les années 70. Pour GRACE qui surveille la Cryosphère, les données n'existent que depuis 10 ans. On en a déjà parlé ici. Le bouton Chercher est ton ami.
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Très sympathique ce genre de remarque, effectivement 16 milles ans c'est long, mais pas tellement au regard me semble t'il du temps géologique. Ma question ne porte de toute façon pas sur les volumes mais sur une tendance. Merci de me répondre...

Edifiant cependant, cela ferait une remontée de 7m du niveau de la mer en 16 000 ans alors que lors de la dernière déglaciation, sans le coup de pouce de la vilaine industrie carbonique anthropique ,le niveau de la mer est remonté de 120m en même pas 10 000 ans
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C'est incroyable la façon dont certain réponde à des questions simple sur ce sujet, me répondre que la dernière déglaciation a fait monter les océans est très sympathique... Merci !

Mais ma question ne porte que sur une période récente depuis que les satellites existent et qui est justement dans une période inter-glaciaire.

Je ne fait pas partie du GIEC et je suis très septique sur les message allarmant que l'on reçoit des médias tous les jours sur le sois disant RC, don normalement plutôt en accord avec les personnes qui mettent en relief les abérations actuelles. Ma question avait donc comme but de voir si cette évolution qui resortait pour assez forte sur la période de la courbe se retrouvait d'une manière plus général ou si, comme je le pense ce genre de "débourage" glaciaire n'est qu'un phénomène périodique...

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Bah disons que les 16 mille ans, ça resitue les adjectifs "préoccupant" et autres ('y pire je reconnais default_laugh.png ) dans le contexte.

16000 ans est tout à fait surestimé.On a actuellement une fonte (y compris le glissement méca) qui se produit avec un réchauffement de x °C.

Or le réchauffement n'est pas prévu en rester là.

en tous cas je n'ai pas vu dans l'AR4 (mais ai-je bien regardé?) une prise en compte des dernières mesures de perte de masse.

Il sera intéressant de voir s'il y a eu ou non rectification, si tant est que cette rectification se justifie.

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C'est incroyable la façon dont certain réponde à des questions simple sur ce sujet, me répondre que la dernière déglaciation a fait monter les océans est très sympathique... Merci !

Mais ma question ne porte que sur une période récente depuis que les satellites existent et qui est justement dans une période inter-glaciaire.

Je ne fait pas partie du GIEC et je suis très septique sur les message allarmant que l'on reçoit des médias tous les jours sur le sois disant RC, don normalement plutôt en accord avec les personnes qui mettent en relief les abérations actuelles. Ma question avait donc comme but de voir si cette évolution qui resortait pour assez forte sur la période de la courbe se retrouvait d'une manière plus général ou si, comme je le pense ce genre de "débourage" glaciaire n'est qu'un phénomène périodique...

Je me permets de te renvoyer à un papier récent que j'ai rédigé sur diverses mesures altimétriques avant GRACE, concernant la tendance de la décennie 1990 :

http://www.climat-sceptique.com/article-2084775.html

Où l'on voit que certaines concluaient à un bilan de masse positif pour le Groenland (Zwally 2005, Johannessen 2005) voici encore moins de deux ans. Ce qui invite à prendre un peu de recul sur GRACE et les tendances de 3-5 ans, mais à suivre tout cela de près.

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