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Les trous à froid en France


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Neubois (Bas-Rhin)
ChristianP a dit :
Pour les amateurs de TAF, il existe une publication intéressante à l'AIC en 2008.

LES POLES DU FROID EN FRANCHE-COMTE

JOLY Daniel1, GRESSET-BOURGEOIS Claude2, VERMOT-DESROCHES Bruno2

1 ThéMA, UMR 6049 CNRS, Université de Franche-Comté, 38, rue Mégevand F25030 Besançon CEDEX

daniel.joly@univ-fcomte.fr

2 Centre départemental de Météo-France, 30, avenue de l'Observatoire, F 25000 Besançon

{claude.gresset ; bruno.vermot-desroches}@meteo.fr

Résumé : La fréquence du gel en Franche-Comté, une région réputée froide, est évaluée au travers de 99

minima de jours très froids (< -10°C en moyenne régionale) recueillis entre 1992 et 2007. Mouthe est bien le

poste où les gels sont les plus fréquents; mais d'autres sites sont eux aussi les plus froids de la région de

manière répétitive. L'analyse de ces 99 situations révèle que l'altitude joue un rôle prépondérant. D'autres

facteurs (la rugosité et l'encaissement topographique, la pente, le NDVI, etc...) interviennent dans les fonctions

d'ajustement des minima. L'interpolation des 99 minima localise les principaux pièges à froid.

Bonjour 'ChristianP'.

L'article cité, dont j'ignorais malheureusement l'existence-même, est novateur et très intéressant. Sensation de tomber sur une pépite...Merci beaucoup pour l'info. Je vais en faire profiter les autres, car un tel article fait avancer la science.

Je reprends les références de l'article:

 

LES POLES DU FROID EN FRANCHE-COMTE

c'est écrit par Daniel Joly, Claude Gresset-Bourgeois et Bruno Vermot-Desroches

à la revue: IMAGES DE FRANCHE-COMTE (hommes, activités, territoires) n° 38, décembre 2008, pages 6 à 9.

J'ai eu accès à l'article par Google. Demander: les pôles du froid en Franche-Comté. Cliquer sur: Images de Franche-Comté, la revue qui aborde l'espace comtois sous...On aboutit au site internet du laboratoire ThéMA (Théoriser et Modéliser pour Aménager), à l'adresse: http://thema.univ-fcomte.fr/ifc/" target="_blank">http://thema.univ-fcomte.fr/ifc/.

Sur la page de la revue Images de Franche-Comté, cliquer au milieu de la page sur l'article: Les pôles du froid en Franche-Comté.

Je ne m'abstiendrai pas d'apporter un commentaire à propos de la figure 1, qui me semble, en supposant bien sûr que j'aie bien compris le sens du texte, présenter une coquille au niveau de la légende. Celle-ci pourrait gêner le lecteur. Cela a en effet momentanément été le cas pour moi. Je m'explique:

Sur la figure 1: "occurences et moyenne des minimums observés au cours des 99 jours de froid intense et totalisés entre 1992 et 2007", en ce qui concerne la couleur il s'agit bien de la "Moyenne des minimums de températures" pour certaines des stations du réseau franc-comtois, à savoir les plus froides pour ce paramètre; mais, en ce qui concerne la largeur des cercles, il ne peut s'agir, à mon avis, du "Nombre de jours où la température moyenne est inférieure à -10°C". Il faut voir qu'il est dit dans le texte que "La figure 1 montre que Mouthe est bien la station où le minimum franc-comtois est le plus fréquemment observé: 35 fois au total (sur 99)". Aussi sur la figure en question, la largeur des cercles doit indiquer pour telle ou telle station, à savoir les stations les plus froides pour le paramètre "moyenne des minimums de température", comme Mouthe, Saint-Laurent-en-Grandvaux par exemple, le nombre des jours (sur les 99) où la température minimale est plus basse que celles de toutes les autres stations franc-comtoises; en d'autres termes le nombre des jours (sur les 99) où à une station donnée on observe la plus basse température minimale c'est à dire le minimum thermique franc-comtois, faisant de cette station le pôle du froid de Franche-Comté pour un jour déterminé.

Au final les auteurs montrent que Mouthe est en tête pour le minimum franc-comtois (35 sur les 99 jours étudiés), mais aussi pour la moyenne des températures minimales (-21°C). Mais sont bien placés Saint-Laurent-en-Grandvaux, le Russey, Morteau, mais aussi Levier, stations au fond de vals et dans une moindre mesure Maîche et Charquemont, stations de plateaux.

"Bien sûr, on peut s'attendre à ce que les quelques décamètres situés à proximité de la station de Mouthe présentent des températures analogues à celles qui y sont enregistrées", disent les auteurs. A ce propos, à l'occasion d'une, datant de plusieurs années déjà, de mes visites à la tourbière de Mouthe (tourbière du Moutat), située en contrebas de la résurgence du Doubs et à une bonne distance (plusieurs centaines de mètres) du village lui-même où se situe la station, un gendarme interrogé sur la température qu'il fait dans la tourbière a dit qu'il n'y faisait qu'un ou deux degrés de moins qu'à la station. Rien d'étonnant dans cela, en effet village et tourbière s'étalent côte à côte sur le fond plat de la dépression de Mouthe et sont soumis évidemment à des conditions synoptiques, radiatives et aérothermiques équivalentes.

Les auteurs disent: "il se pourrait bien que la station de Mouthe ne soit pas localisée au mieux pour enregistrer les minimums les plus bas". De cela je suis convancu. Allons voir ce qu'il se passe à un autre endroit du Jura plissé, du côté de la Combe des Cives, située non loin de Mouthe, sur la route menant de Chaux-Neuve à Chapelle-des-Bois, comme j'ai suggéré dans de précédentes réponses. En effet ce site est au fond d'une dépression, non pas ouverte comme Mouthe, mais fermée. Cette différence entre dépression ouverte et dépression close, il faut en tenir compte par nuit radiative. En effet du bassin de Mouthe l'air froid peut fuir constamment par l'ouverture, ce qui n'est pas le cas du poljé de Chapelle-des-Bois dont fait partie la Combe des Cives.

Il y a une bonne douzaine d'années, fin décembre, j'ai visité les tourbières boisées qui bordent le Sud de l'Etang de Frasne (Bois du Vernon), pour goûter, une fois de plus, l'atmosphère particulière qui y règne à cette époque de l'année. Au bord de cet étang, en plein Jura tabulaire, on pourrait se croire en Laponie finlandaise. Il y avait une cabane en rondins tout près de l'eau. Par chance étaient sur place les propriétaires, des gens de Paris, avec lesquels j'ai un peu discuté sur cet endroit. Ils m'ont dit qu'en janvier 1985, la température était descendue jusqu'à -40°C au thermomètre min-max installé contre un des flancs de la cabane...

Le village d'Arc-sous-Cicon, également dans le Jura tabulaire, s'étend au centre d'un bassin fermé au fond plat. Plus récemment, j'étais dans un gîte rural de ce village, une maison ancienne située un peu à l'extérieur du village lui-même, à l'est, sur la route de Longemaison. C'est au coeur du bassin, avec dans toutes les directions vue dégagée sur les hauteurs environnantes. Le propriétaire du gîte m'a dit qu'en janvier 1985 il avait vu un matin -37°C au thermomètre du gîte et qu'il avait pu ressentir physiquement à quel point l'air était froid, même s'il n'y avait pas de vent: cela piquait la peau...Plus au nord, le secteur au sud de Passonfontaine est déprimé et riche en tourbières. Il ne doit pas non plus manquer de très basses températures. Même remarque d'ailleurs pour bien d'autres endroits encore du Jura français, comme par exemple le bassin fermé situé au nord-est des Fins.

Les figures 3 et 4 de l'article, résultats d'observations aux stations et d'un travail d'interpolation, sont très intéressantes. En effet elles permettent de se faire une idée de ce qu'il se passe dans l'espace non surveillé par les stations météorologiques, là où manque hélas toute possibilité d'observations, c'est-à-dire, il faut bien le reconnaître, sur la plus grande partie du territoire franc-comtois. Les auteurs procèdent par interpolations, à l'aide d'un système de calcul tenant compte des températures observées aux diverses stations, mais aussi des caractéristiques topographiques de la Franche-Comté: l'altitude, la pente, l'encaissement...de chacun des différents lieux. Mais ils insistent bien sur "la difficulté à reproduire une réalité infiniment complexe" et disent qu' "il convient d'être prudent". En effet les calculs ne s'accordant pas toujours avec la réalité, il peut y avoir des erreurs. Même si les pas (résolution) du modèle numérique de terrain élaboré par l'IGN sont de plus en plus fins (50 mètres). On est donc encore loin de pouvoir calculer précisément quelle température il a fait telle nuit à tel lieu, par exemple, je dirais, au coeur de telle ou telle petite tourbière située au fond d'un poljé. Mais, au vu de cette étude, il est déjà permis de dire qu'on risque d'avoir des surprises, comme par exemple: Mouthe détrôné par je ne sais quel autre endroit. Et tant mieux.

Cet article concerne la Franche-Comté, donc la partie française du massif du Jura. Le Jura Suisse n'est donc aucunement concerné par cette étude. Il serait intéressant qu'une approche du même type soit envisagée pour la partie helvétique de ce massif. En effet les trous à froid y sont nombreux et certains sont d'un intérêt particulier. Je pense spécialement à de grandes dépressions fermées: vallées de Joux, de la Brévine, des Ponts-de-Martel, des Franches Montagnes etc... Mais à côté de ces vastes ensembles, on trouve aussi des dépressions closes de bien moindre superficie; elles n'ont peut-être rien à leur envier en ce qui concerne l'intensité des plus grands froids. A ce propos je pense immédiatement à la Combe des Amburnex, à la Sèche de Gimel et à la Sèche des Amburnex, dans le massif du Mont Tendre; j'en ai d'ailleurs parlé précédemment sur ce sujet des "Trous à froid en France".

Merci aux auteurs.

A tous bonne lecture de ce magnifique article.

Marc.

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Vous avez quand même une mentalité de m*** sur votre forum de TAFeurs, quand je lis ce genre de topic vous touchez vraiment les sommets du ridicule: http://www.localsat.net/forum/topic/4858-lnstallati

Hello,   j'ai fini de recenser les TAF à partir de ce topic.   J'ai créé une cartographie interactive simple sur Framacarte.org, voici le lien:   Cartographie des TAF de

Quelques photos des dolines sur le Méjean. (Désolé pour la qualité, les conditions étaient rudes hehe)    -Doline du Serre de Fourcat :    En haut (1180m) :   

Images postées

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Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour Marc,

Il est vrai que tous les ingrédients topographiques du froid de type "polje" à forte amplitude thermique diurne sont rassemblés dans la Combe des Cives : vallon non boisé à fond plat orienté nord-est / sud-ouest, délimité à l'est et à l'ouest par des crêts boisés et fermé au nord et au sud.

Pour ma part, je pense que c'est surtout le fait que la Combe des Cives est fermée à ses deux extrémités nord et sud qui pourrait expliquer les très basses températures qui y sont observées. Pour des raisons radiatives, les plus basses températures doivent être observées dans les zones plates (et basses) de cette combe plutôt que dans les vrais creux.

Mais il existe bien d'autres candidats pour les très basses températures dans le Jura, sans doute meilleurs que Mouthe, dans le massif du Risoux, vers Le Sentier (en Suisse) ... Même à altitude plus basse, comme les -30.1 °C relevés dans le Grandvaux à Chaux-des-Prés, à seulement 877 m d'altitude le 01/02/2003.

Bonjour 'octave77'. Merci de m'avoir répondu au sujet de la Combe des Cives.

D'accord sur cette remarque que pour des raisons radiatives les plus basses températures doivent être observées dans les zones plates (et basses) de cette combe plutôt que dans les vrais creux qui pourraient éventuellement s'y trouver. En effet le facteur "vue du ciel" (ce que les anglophones appellent "sky view" factor) est de toute évidence au maximum dans ces zones plates, ce qui limite la nuit le contre-rayonnement infrarouge.

L'enfonçure où disparaît la Serpentine et dont j'ai parlé plus haut doit présenter un facteur "vue du ciel" un peu limité par la proximité de la Côte Humbert qui borde la combe à l'ouest. Quant à l'ensemble de la concavité, mesuré en considérant l'anneau de courbe de niveau qui en décrit le périmètre, il est d'étendue importante (une cinquantaine d'hectares): 1600 mètres de long et 400 mètres dans la plus grande largeur. Elle est peu profonde: entre le niveau le plus bas et le périmètre il doit y avoir une différence d'altitude de l'ordre de 10 mètres. De la perte du ruisseau au col de la concavité situé plus au sud sur le périmètre la distance est d'environ 400 mètres. En conclusion je dirais que nous avons affaire à une concavité peu profonde, en forme de boutonnière, qui creuse le fond d'une dépression ouverte beaucoup plus vaste et présentant une ouverture réelle mais très étroite faisant penser à un goulet, la Combe des Cives.

C'est un peu difficile à décrire avec des mots, mais sur une carte on voit bien comment c'est fait. En plus il ne me semble pas y avoir de vrai creux, de véritable trou avec paroi abrupte et haute, à l'endroit où la Serpentine se perd dans le sous-sol.

Pour conclure, je dirai qu'en conditions radiatives, pour l'accueil de l'air froid fabriqué par les sources d'air froid que constituent les pentes environnantes, cette vaste concavité du fond de la combe doit être un réceptacle idéal. Mais seules des mesures sur le site pourraient donner des indications sur son aptitude à produire des températures exceptionnellement basses.

Voir mon post du 29/04/2009 - 15:15.

Marc.

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Posté(e)
Besse sur Issole (83 - Alt 275 m à 26 km de la mer)

Bonjour Marc,

Dans la publication à l'AIC, dans la légende de la figure 1, il n'y a pas l'indication du nb de jours des Tnm des stations < -10°.

Il y a un paragraphe de plus dans la publication à l'AIC. Ce paragraphe est particulièrement intéressant :

Erreurs d'estimation et facteurs explicatifs

Les résidus calculés à l'issue des régressions montrent que des écarts d'estimation, parfois

importants, apparaissent (Plutowski, Sakata, White, 1994). Les écarts maximums sont de peu

inférieurs à 10°C. Cela montre bien la difficulté de reproduire une réalité d'autant plus

complexe que les minima de température sont des phénomènes locaux, voire micro-locaux.

L'écart type des erreurs d'estimation se monte à 2,4°C. Environ 4% dépassent 5°C en valeur

absolue, tandis que 37% d'entre-eux s'avèrent faibles, inférieurs à 1°C. Au total, les modèles

statistiques expliquent plus de 70% de variance 2 fois sur trois.

L'examen des facteurs qui expliquent la variation spatiale des minima intenses de

température en Franche-Comté est intéressant. Il montre que l'altitude est explicative dans

95% des cas. Viennent ensuite des facteurs relatifs à l'aspect de la topographie autour des

stations : l'encaissement (46%), la rugosité (40%), la distance au thalweg le plus proche

(32%) et enfin la pente (30%). L'indice de végétation intervient également dans la fonction

d'ajustement dans près de 40% des cas. Le signe des coefficients est lui aussi instructif : la

température est d'autant plus basse que l'altitude, la rugosité sont plus élevées ; les autres

variables sont affectées d'un signe positif. La localisation optimale pour l'établissement d'un

record de froid est ainsi la suivante : altitude élevée, rugosité forte, situation de fond de val

(encaissement négatif, pente faible, faible distance du thalweg), végétation peu dense. Ces

conditions caractérisent les fonds de val ouverts de la montagne jurassienne.

Et la conclusion présentée apporte d'autres éléments :

La fréquence des minima les plus intenses en Franche-Comté touche les vals de la

montagne jurassienne, là où les altitudes sont élevées et les conditions d'accumulation et de

persistance de l'air froid sont maximales. Les stations de Mouthe et de St Laurent, tout à fait

conformes à cette description, apparaissent comme les plus froides de Franche-Comté plus

d'une fois sur deux. D'autres secteurs, d'altitude plus faible, apparaissent également

glaciaux : Levier, Morteau, Maîche. Par traitement SIG, il a été possible de reconstituer le

champ spatial continu des 99 minima les plus bas collectés entre 1992 et 2007. La fréquence

des températures estimées inférieures à -25°C est la plus élevée sur les secteurs qui viennent

d'être décrits comme fréquemment froids. Ce que la figure 4 montre, c'est la localisation des

sites, à échelle locale, où la probabilité de gels intenses est forte. Maintenant, pour nous en

assurer, il faudrait y installer des capteurs pour, peut-être découvrir de nouveaux pôles du

froid détrônant Mouthe…

Mais il convient d'être prudent. On a vu que le calcul ne fournit pas nécessairement une

température juste. Des erreurs élevées surviennent même de temps à autre. Par ailleurs, le

modèle reproduit des tendances et des régularités tirées d'une information climatique et

géographique : les stations climatiques sont positionnées de manière telle que les influences

microlocales sont minimisées ; les données spatiales introduites dans le SIG (résolution de 50

m) ne sont pas forcément les plus adaptées pour prendre en compte les plus fines variations

spatiales de la température (Carrega, 2003). Ainsi, les données introduites dans notre système,

imparfaitement adaptées au problème posé, sont-elles incapables de fournir la moindre

information concernant la température de quantité de micro-sites extrêmement propices à

l'établissement de températures glaciales. On se heurte là à un problème d'échelle rédhibitoire

qui explique les erreurs d'estimation parfois élevées qui apparaissent régulièrement.

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Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour Marc,

Dans la publication à l'AIC, dans la légende de la figure 1, il n'y a pas l'indication nb de jours des Tnm des stations < -10°C. Il y a un paragraphe de plus dans la publication à l'AIC. Ce paragraphe est particulièrement intéressant. Et la conclusion présentée apporte d'autres éléments.

Bonjour 'ChristianP'. Merci pour ces précisions.

En ce qui concerne l'article Les pôles du froid en Franche-Comté écrit par Daniel Joly, Claude Gresset-Bourgeois et Bruno Vermot-Desroches, paru dans "IMAGES DE FRANCHE-COMTE - N° 38 - Décembre 2008, pp. 6-9, il existe donc une autre version, un peu différente, parue à l'AIC. Est-ce que l'on peut trouver cette autre version sur internet? J'aimerais en effet la lire et en mettre ici-même un lien, comme pour l'autre.

Marc.

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Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour.

Voici quelques liens vers des pages traitant des dépressions fermées dont j'ai parlé incidemment dans des posts précédents sur des sujets différents et que j'ai qualifiées de monstres de la géophysique. Je poste sur le sujet "Les trous à froid en France" afin que nous ayons des éléments pour faire des comparaisons entre nos propres trous à froid et ceux d'autres régions du monde. Il s'agit des dolines Gstettneralm (ou Grünloch) en Autriche et Middle Sink et Peter's Sink (ou Peter Sinks) aux USA, des sites de découverte déjà ancienne et largement étudiés et toujours suivis par des géophysiciens, spécialistes du thème "Trou à froid".

Ces dépressions fermées de Gstettneralm, Middle Sink et Peter's Sink représenteraient à ce jour le maximum de ce que l'on peut observer dans le monde en ce qui concerne la puissance des trous à froid. Evidemment il se peut que d'autres, pas encore étudiées, éventuellement même encore inconnues, c'est à dire non inventoriées, présentent des caractères aussi surprenants, sinon encore plus excessifs, ce que ne manquent pas de faire remarquer les auteurs de certains des articles cités ci-après.

On peut commencer par Gstettneralm, près de chez nous, puisque dans le massif alpin. Cette doline est en Autriche, près de Lunz (Basse-Autriche). Elle se trouve dans les Préalpes d'Autriche, sur le plateau d'Hetzkogel. Le fond est à 1270 mètres d'altitude. Une des plus basses températures relevées en Europe centrale y a été enregistrée (-52,6°C).

Voici tout d'abord quelques liens concernant lac d'air froid et inversion de température dans cette doline.

Sources:

http://books.google....Y...r&ei=Ms38Sa-

http://www.map.meteo...cam2003/515.pdf

http://www.map.meteo...cam2003/434.pdf

http://ams.confex.co...paper_77288.htm

http://ams.confex.co...aper_114444.htm

Est notamment comparée la destruction après le lever du soleil des inversions de température nocturnes au Grünloch et à Peter's Sink, de taille similaire, où la température est descendue même jusqu'à -56,3°C. Mais pour cette introduction, il n'y aura pas d'entrée dans le détail de ces travaux même s'ils sont d'un grand intérêt. Je ne propose d'ailleurs qu'un fragment de ce dont le lecteur pourrait disposer en réalité. Ce n'est donc qu'un survol et vous avez le loisir de naviguer sur ces liens à votre guise. Ils sont écrits en anglais, mais on peut en trouver d'autres en allemand (voir Google pour les recherches).

Passons aux dolines de Middle Sink et Peter's Sink en Utah. Ces dolines contiguës se trouvent dans les Montagnes Rocheuses (Monts Wasatch, Bear Mountains), non loin du Grand Lac Salé.

Après la montée vers les Sinks, arrivée au col: un très haut plateau semé d'immenses dolines s'étend à perte de vue. Plein écran: premières impressions.

Sources:

http://www.flickr.co...57605070894386/

http://www.flickr.co...57605070894386/

http://www.flickr.co...355961/sizes/o/

Images: V J TAYLOR 2008 (: 'Pop38/')

Commençons par Middle Sink.

Tout d'abord deux vues d'ensemble. Panoramas.

Sources:

http://www.flickr.co...907927/sizes/o/

http://www.flickr.co...768178/sizes/o/

Images: V J TAYLOR 2008

C'est à 2302 mètres d'altitude, à une latitude (41°55'N) relativement basse pour un européen de l'ouest.

Un article sur Middle Sink, par Joe Bauman, au Deseret Morning News (18 février 2006).

Source:

http://findarticles....8/ai_n16150163/

Le titre traduit de l'article: "Vous pensez qu'il fait froid ici? Alors allez voir du côté des Sinks!" Impressions et sensations par très très grand froid...Température en degrés Fahrenheit.

Passons maintenant à Peter's Sink. D'après V J Taylor, au fond de ce bassin, tout au long de l'année, le nombre des jours libres de gel consécutifs ne dépasse jamais quatre; c'est pourquoi la durée de la saison végétative n'est que de quatre jours: de ce fait à peu près aucune végétation!

En premier, un panorama de la doline en hiver sous la neige et le soleil. Plein écran. C'est magnifique.

Source:

http://static.panora...nal/2840037.jpg

Image: je n'arrive pas à connaître le nom de l'auteur

Peter's Sink est à 2466 mètres d'altitude, à la latitude étonnamment basse de 41°54'N.

Un article sur Peter's Sink, par Lynn Arave, à Deseret News (8 août 1990).

Source:

http://www.deseretnews.com/article/116318/PETER-SINKS-UTAHS-COLDEST-SPOT.html

Le titre traduit de l'article: "Peter's Sink: lieu le plus froid de l'Utah".

Le cas Peter's Sink n'est pas unique et il est supposé que parmi les autres sites similaires des Montagnes Rocheuses certains puissent présenter une aussi extrême froideur. Attention, ici on parle en degrés Fahrenheit. A ne pas confondre avec Celsius! Pour rappel C = 5/9 (F-32). Sachons que la nuit en été la température descend habituellement à 20°F et 30°F, soit environ -7°C et -1°C, et quelquefois aussi bas que les "teens", soit treize à dix-neuf degrés Fahrenheit, soit de l'ordre de -11°C et -7°C! Ce qui en fait l'un des endroits les plus froids de l'Utah, durant l'été, sinon le plus froid à cette saison. Il est dit que les arbres ne peuvent survivre où la température de l'air descend au-dessous de -50°F, soit environ -46°C. D'où, il n'y a pas d'arbres et très peu de végétation au fond de la doline de Peter's Sink, comme au fond de celle de Middle Sink d'ailleurs (voir les images). Aussi une inversion de l'étagement de la végétation est observée dans ces dolines: ainsi au cours d'une descente au fond on est d'abord en forêt puis les arbres se raréfient et rabougrissent. Pour finir par disparaître de la vue lorsque l'on atteint la limite des arbres, bien avant qu'on arrive au fond.

En ce qui concerne les extrêmes thermiques à Peter's Sink, voir aussi la source:

http://wikimapia.org...Sink-69-Degrees (degrés Fahrenheit)

La température est descendue jusqu'à -56,3°C le 01/02/1985 à Peter's Sink! C'est la plus basse température jamais enregistrée en Utah, mais aussi la deuxième plus basse relevée dans les états contigus des USA. Cela en fait ainsi un des lieux les plus froids de cet ensemble. Il fait si froid au fond de cette doline que les arbres sont incapables d'y croître, comme on a déjà vu.

Une petite discussion sur un forum étasunien (Talk Weather) révèle les abus habituels de la température à Peter's Sink en plein été au petit matin. Voici quelques confidences édifiantes concernant deux matins de juillet 2003.

Source:

http://www.talkweath...?showtopic=5077

Une idée des expériences sur le terrain à Peter's Sink (9 au 13 septembre 1999). Avec cartes et photos.

Source:

http://www.inscc.utah.edu/~u0035056/cbclemen/PSEX.html

En ce qui concerne l'édification d'un lac d'air froid dans un bassin de montagne, ainsi que sa structure et son évolution, cette doline, d'une surface de 200 hectares, fut étudiée par C. D. Whiteman, C. B. Clements et J. D. Horel. Elle fut choisie à cause de sa topographie confinée excluant la possibilité d'écoulement d'air froid le long du thalweg d'une vallée. L'influence des écoulements vers le bas sur l'édification de lacs d'air froid a pu être étudiée directement par l'expérience. Le lac d'air froid présente une structure différente de celle de celui développé dans les vallées.

Source:

http://www.met.sjsu....tsetal_2003.pdf

Pour terminer, retraversons l'océan pour examiner encore une fois les dolines du plateau préalpin d'Hetzkogel. Celle de Gstettneralm a été comparée avec ses voisines dans un article de C. D. Whiteman, T. Haiden, B. Pospichal, S. Eisenbach et R. Steinacker: "Températures minimales, amplitudes thermiques diurnes et inversions de température dans des dolines de diverses tailles et formes en relief karstique".

Source:

http://journals.ametsoc.org/doi/pdf/10.1175/1520-0450%282004%29043%3C1224%3AMTDTRA%3E2.0.CO%3B2

"Une découverte surprenante est que les températures étaient similaires dans deux dolines avec des surfaces de drainage et des profondeurs très différentes". Ici est examiné le rôle du facteur "vue du ciel" ("sky-view" factor) la nuit par beau temps calme et est mis en évidence qu'au fond de la doline le refroidissement ralentit quand la radiation infrarouge nette est à peu près contre-balancée par le flux géothermique.

NB: dernière révision de liens: 02/09/2011.

Correction du 06/07/2011: Peter's Sink est descendu jusqu'à -69,3°F, soit -56,3°C et non pas jusqu'à -69°F (:-56,1°C).

Marc.

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  • 2 weeks later...
Posté(e)
Besse sur Issole (83 - Alt 275 m à 26 km de la mer)

Bonjour 'ChristianP'. Merci pour ces précisions.

En ce qui concerne l'article Les pôles du froid en Franche-Comté écrit par Daniel Joly, Claude Gresset-Bourgeois et Bruno Vermot-Desroches, paru dans "IMAGES DE FRANCHE-COMTE - N° 38 - Décembre 2008, pp. 6-9, il existe donc une autre version, un peu différente, parue à l'AIC. Est-ce que l'on peut trouver cette autre version sur internet? J'aimerais en effet la lire et en mettre ici-même un lien, comme pour l'autre.

Marc.

Bonsoir Marc,

Désolé pour la réponse tardive, je n'avais pas vu passer ce message.

Je n'ai pas d'adresse de cette publication sur le Net. A vérifier de temps en temps, si la publication n'est pas diffusée gratuitement dans le site de l'AIC (dans les actes)

Christian

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Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonsoir Marc,

Désolé pour la réponse tardive, je n'avais pas vu passer ce message.

Je n'ai pas d'adresse de cette publication sur le Net. A vérifier de temps en temps, si la publication n'est pas diffusée gratuitement dans le site de l'AIC (dans les actes).

Christian

Bonjour 'ChristianP' et merci pour ce renseignement.

Marc.

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Posté(e)
Ban de Laveline alt 420 m

Ce matin, à 11h, il faisait 17° en vallée et -0.8 en contrebas du grand pierrier de la glacière, à 677m d'altitude. où il reste un peu de glace.

J'essaye de vous montrer une photo mais je crois que ce forum n'est pas fait pour cela... Dommage.

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Neubois (Bas-Rhin)

Ce matin, à 11h, il faisait 17°C en vallée et -0.8°C en contrebas du grand pierrier de la glacière, à 677m d'altitude, où il reste un peu de glace.

J'essaye de vous montrer une photo mais je crois que ce forum n'est pas fait pour cela... Dommage.

Bonjour.

Je suppose qu'il s'agit de la glacière de la Straiture, un site bien connu. J'ai pu observer de près le pied de cet éboulis (la dernière fois 01/08/2006): un phénomène étonnant, l'air froid qui sort des pierres.

N. B.: On peut montrer une image sur le forum. Il suffit de mettre l'image chez un hébergeur ("imageshack", par exemple) et d'inscrire ensuite le lien de l'image sur le post par copier-coller. Ce que je fais occasionnellement. Mais je n'ai pas encore réussi à afficher directement une image sur le forum.

Une remarque. Non loin de Straiture, au sud-est, une cuvette, en forme de boutonnière, qui doit être, compte tenu des courbes de niveau (ouverture très étroite), un beau trou à froid: Belbriette, où se trouve la Faigne de la Biche. Mais depuis ma première visite (1983) je n'y ai malheureusement pas fait de mesures. A voir.

Marc.

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La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire)

J'essaye de vous montrer une photo mais je crois que ce forum n'est pas fait pour cela... Dommage.

Comme pour n'importe quel forum sur Internet c'est le même principe. La solution se trouve ici : /index.php?showtopic=13448'>http://forums.infoclimat.fr/index.php?showtopic=13448
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Un texte sur le "mesoclimat forestier" de la forêt de Fontainebleau, il est noté l'accroissement de 40 % du nombre de jours de gelée dans les stations au voisinage de la forêt avec des écarts concernant les minima nocturnes hivernales pouvant aller de 7 à 8°C. Il est relevé aussi une aggravation des pluies en particulier pendant la saison hivernale (jusqu'à 30% de plus).

http://www.persee.fr/web/revues/home/presc..._t1_0756_0000_2

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Neubois (Bas-Rhin)

Citation (thib91 @ 28/05/2009 - 18:10) Un texte sur le "mésoclimat forestier" de la forêt de Fontainebleau, il est noté l'accroissement de 40 % du nombre de jours de gelée dans les stations au voisinage de la forêt avec des écarts concernant les minima nocturnes hivernaux pouvant aller de 7°C à 8°C. Il est relevé aussi une aggravation des pluies en particulier pendant la saison hivernale (jusqu'à 30% de plus).

http://www.persee.fr..._t1_0756_0000_2

Bonjour "thib91".

Le Mésoclimat forestier de Fontainebleau: un brillant ouvrage de Pierre Doignon. En trois volumes. C'est très ancien. Il y a longtemps P. Doignon a eu l'amabilité de me faire don des tomes II (PLUVIOMETRIE) et III (HYGROMETRIE, NEBULOMETRIE, ANEMOMETRIE, BAROMETRIE, CONCLUSIONS). Par chance il avait encore des exemplaires en stock. Mais continuait de me manquer le fameux tome I (THERMOMETRIE), devenu au fil des ans de plus en plus difficile à trouver.

J'ai pu me le procurer d'occasion sur une librairie en ligne au mois de décembre 2008.

A noter que j'ai signalé l'existence de ce tome, sorti en 1946, dans le Forum Climatologie, au sujet Record d'amplitude, Amplitude maximum et minimum?, dans un post ("taf95"-23/03/2009-01:13), où je me suis un peu étendu sur les raisons des particularités du climat thermique de la forêt de Fontainebleau. Dans une perspective de comparaisons avec celui d'autres forêts d'Ile-de-France sur sous-sol sablonneux, comme par exemple celle de Montmorency, où se trouve le trou à froid de la tourbière de la Cailleuse, comme se trouve en forêt de Fontainebleau le trou à froid où se niche la ville éponyme.

Marc.

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Bonjour "thib91".

Le Mésoclimat forestier de Fontainebleau: un brillant ouvrage de Pierre Doignon. En trois volumes. C'est très ancien. Il y a longtemps P. Doignon a eu l'amabilité de me faire don des tomes II (PLUVIOMETRIE) et III (HYGROMETRIE, NEBULOMETRIE, ANEMOMETRIE, BAROMETRIE, CONCLUSIONS). Par chance il avait encore des exemplaires en stock. Mais continuait de me manquer le fameux tome I (THERMOMETRIE), devenu au fil des ans de plus en plus difficile à trouver.

J'ai pu me le procurer d'occasion sur une librairie en ligne au mois de décembre 2008.

A noter que j'ai signalé l'existence de ce tome, sorti en 1946, dans le Forum Climatologie, au sujet Record d'amplitude, Amplitude maximum et minimum?, dans un post ("taf95"-23/03/2009-01:13), où je me suis un peu étendu sur les raisons des particularités du climat thermique de la forêt de Fontainebleau. Dans une perspective de comparaisons avec celui d'autres forêts d'Ile-de-France sur sous-sol sablonneux, comme par exemple celle de Montmorency, où se trouve le trou à froid de la tourbière de la Cailleuse, comme se trouve en forêt de Fontainebleau le trou à froid où se niche la ville éponyme.

Marc.

La forêt de Fontainebleau doit abriter nombre de petites particularités climatiques locales et en autre ces fameux "trous à froid". En effet, le relief se caractérise par des alignements parallèles de rides gréseuses orientées Ouest-Est entrecoupés par nombre de petits bassins ou vallées sèches dégagés par l'érosion laissant apparaître la couche de sable (d'une grande pureté constitué à 99% de silice) sous-jacente (issue des anciennes dunes apparues sous l'ère tertaire).

C'est dans ces petites "plaines" dont l'altitude varie entre 40 et 80m que doivent se trouver nombre de ces "trou à froid" dont le caractère doit être renforcé par la nature géologique des sols (sable). Je pense par exemple au lieu dit le c*l du chien dont le sol affleurant est uniquement sableux.

Randos-RocherSablesCuldeChien02.jpg

(issue du site caf77.free.fr)

image0048.jpg

normal_les-rocs-greseux-du-desert-aux-sables-du-c*l-de-chien-07.jpg

Les noms de certains de ces lieux semblent avoir une origine propre à ce caractère micro-climatique comme la triste plaine de "Chanfroy", anciennne carrière située entre deux platière où 22 résistants ont été fusillé par les Allemands en juillet 1944. C'est une valée sèche a fond de calloutis calcaire n'y pousse qu'une pelouse sablo-calcaire (sols très arides et acides). On y retrouve des espèces de plantes très rares certaines ne sont d'ailleurs présentes que dans les zones méridionales d'Europe centrale.

Chanfroy1.jpg

(photo issue du site http://www.corif.net/site/sitesobs/chanfroy.htm)

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Neubois (Bas-Rhin)

La forêt de Fontainebleau doit abriter nombre de petites particularités climatiques locales et entre autres ces fameux "trous à froid". En effet, le relief se caractérise par des alignements parallèles de rides gréseuses orientées Ouest-Est entrecoupés par nombre de petits bassins ou vallées sèches dégagés par l'érosion laissant apparaître la couche de sable (d'une grande pureté, constitué à 99% de silice) sous-jacente (issue des anciennes dunes apparues sous l'ère tertaire).

C'est dans ces petites "plaines" dont l'altitude varie entre 40 et 80m que doivent se trouver nombre de ces "trous à froid" dont le caractère doit être renforcé par la nature géologique des sols (sable). Je pense par exemple au lieu dit le C*l du Chien dont le sol affleurant est uniquement sableux.

Randos-RocherSablesCuldeChien02.jpg

(issue du site caf77.free.fr)

image0048.jpg

Les noms de certains de ces lieux semblent avoir une origine propre à ce caractère micro-climatique, comme la plaine de "Chanfroy". C'est une vallée sèche à fond de cailloutis calcaire où ne pousse qu'une pelouse sablo-calcaire (sols très arides). On y retrouve des espèces de plantes très rares, certaines ne sont d'ailleurs présentes que dans les zones méridionales d'Europe centrale.

Chanfroy1.jpg

(photo issue du site http://www.corif.net/site/sitesobs/chanfroy.htm)

Bonjour "thib91".

J'ai signalé le trou à froid de la Plaine de Chanfroy (Massif des Trois Pignons en forêt de Fontainebleau) dans un message de ce sujet (citation: "taf95" 16/03/2009-00:55). C'était à propos de remarques très intéressantes que "Météo78" m'avait faites sur un autre trou à froid, situé dans le bois de Rochefort (forêt de Rambouillet), au NO de Rochefort-en-Yvelines: les Buttes Brûlées.

D'après J. Loiseau (in: Le Massif de Fontainebleau - Tome I - Géographie - Histoire - Généralités, Vigot Frères Editeurs, Paris, 1970):

"Les gelées printanières se produisent surtout de mai à juin. A la Plaine de Chanfroid, la bien nommée, il est proverbial de dire qu'il y gèle toute l'année. La condensation nocturne des vapeurs d'eau au-dessus de la surface du sol provoque la congélation des bois imprégnés de brouillard."

Suivons A. K. Iablokoff (in: Un Carrefour Biogéographique - Le Massif de Fontainebleau - Ecologie des Réserves, Sedes, Paris, 1953) au sujet du mésoclimat si particulier enregistré dans la clairière bellifontaine:

"Mais, comme nous l'avons déjà fait remarquer, si ce mésoclimat est bien différent (du moins en été) des microclimats de la haute futaie, il doit pouvoir s'appliquer presque intégralement aux vallées telles que la Vallée de la Solle, le Polygone ou la Plaine de Chanfroid, vallées dans lesquelles le microclimat doit présenter des symptômes encore plus continentaux. De même dans les Gorges d'Apremont, de Franchard, du Houx, aux Mérisiers, aux Loups, etc., l'oscillation nycthémérale doit croître en intensité d'une façon qui pourrait surprendre l'observateur le mieux avisé. Entièrement encaissées, creusées dans le sable presque fluent, dominées par des platières gréseuses, souvent dénudées, à l'abri du moindre souffle d'air, ces régions sont, en été, de véritables fournaises, aux parois surchauffées par la réverbération des blocs de grès écroulés sur les pentes, et où les maxima les plus étonnants obtenus en clairière bellifontaine sont quotidiennement et largement dépassés."

En quelques mots tout est dit: impressionnants, ces climats locaux!

Marc.

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Ban de Laveline alt 420 m

http://nsm01.casimages.com/img/2009/05/31/...00763777156.jpg

http://nsm01.casimages.com/img/2009/05/31/...00763777152.jpg

Bonjour.

Il faisait aux environs de 18° dans la vallée de Clefcy/Ban sur Meurthe dans les Vosges ce matin.

Au lieu-dit la glacière, le thermomètre indiquait -0.7° dans le pierrier à 677m d'altitude, posé à 10 cm au dessus de la glace qui reste entre les roches, dans le courant d'air froid. Voici une photo du site et le thermomètre en situation.

Une campagne de mesures climatique sur les microclimats de certaines glacières vosgiennes a été lancé en 2007/2008.

(Basse de l'ours et Kichompré à proximité de Gérardmer).

Passionnant ce sujet sur les secteurs froids. Étonnant ces variations locales de température.

Bonne continuation.

catlino

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Ban de Laveline alt 420 m

Bonjour, ce matin vers 9h, un courant d'air froid s'échappait du grand pierrier de la "glacière" de Straiture dans les Vosges.

Le thermomètre indiquait -0.8° entre les blocs de granit. Un peu de glace résiste au fond du ravin.. pour combien de temps encore?

Voici les photos du site.

Bonne soirée.

090602055812700763792156.jpg

090602055812700763792158.jpg

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Citation (catlino @ 31/05/2009 - 17:25) http://nsm01.casimag...00763777156.jpg

http://nsm01.casimag...00763777152.jpg

Bonjour.

Il faisait aux environs de 18°C dans la vallée de Clefcy/Ban-sur-Meurthe dans les Vosges ce matin.

Au lieu-dit la Glacière, le thermomètre indiquait -0.7°C dans le pierrier à 677m d'altitude, posé à 10 cm au-dessus de la glace qui reste entre les roches, dans le courant d'air froid. Voici une photo du site et le thermomètre en situation.

Une campagne de mesures climatique sur les microclimats de certaines glacières vosgiennes a été lancé en 2007/2008.

(Basse de l'Ours et Kichompré à proximité de Gérardmer).

Passionnant ce sujet sur les secteurs froids. Étonnant ces variations locales de température.

Bonne continuation.

catlino

Citation (catlino @ 2/06/2009 - 18:05) Bonjour, ce matin vers 9h, un courant d'air froid s'échappait du grand pierrier de la Glacière de Straiture dans les Vosges.

Le thermomètre indiquait -0.8°C entre les blocs de granit. Un peu de glace résiste au fond du ravin... Pour combien de temps encore?

Voici les photos du site.

Bonne soirée.

catlino.

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090602055812700763792158.jpg

Bonjour, c'est bien qu'il existe un programme de recherches sur ces microclimats si surprenants. Les conditions thermoclimatiques particulières que présentent ces glacières doivent avoir une influence sur les plantes et les animaux qui passent leur vie dans ces pierriers constamment froids. Je pense surtout aux petits organismes du monde des mousses, des vers et des arthropodes. Des bêtes qui ne verraient même jamais la lumière. Il se cache peut-être des espèces animales encore inconnues dans les fissures très profondes des pieds glacés de ces éboulis. Qui sait? C'est un milieu tellement original...

Marc.

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Oui, Marc, affirmatif.

Ces glacières sont des milieux très particuliers qui s'apparentent aux tourbières, d'où l'intérêt que portent les climatologues et botanistes à ces éboulis périglaciaires. Notamment, le Conservatoire de Sites Lorrains, dont une antenne se trouve à Gérardmer, au pied de la glacière de la "Basse de l'Ours" (Kichompré) et qui est bien placé. Il y a effectivement quantité de mousses et sphaignes sur ces roches, et probablement des "petites bêtes" qui aiment le froid et l'humidité.

Autrefois on exploitait la glace naturelle de ces ravins pour la conservation des aliments.

Pour de plus amples renseignements, les contacter.

A+

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090602055812700763792158.jpg

Bonjour catlino et merci pour cette image montrant le panneau officiel (ONF etc...) à l'entrée de la Glacière de Straiture.

Certaines parties du texte étant difficiles à lire, j'ai fait un exercice de déchiffrement. Ce qui a abouti à cette transcription qui pourra servir à tous:

La glacière du Défilé

Sentier du Sagard-Communauté de Communes de la Haute Meurthe

L'utilisation des glacières

De nos jours, névés et glace sont devenus rares, et ne dépassent guère le printemps. En revanche, autrefois, quand les hivers étaient plus rigoureux, ceux-ci persistaient jusqu'en été. Ainsi, les dires selon lesquels la glace de Straiture serait parvenue à la cour de Louis XV sont tout à fait possibles!

Dès l'antiquité et jusqu'au XVIII ème siècle, avant que l'on sache en fabriquer, la glace était obtenue de deux façons:

- Dans certaines montagnes, notamment dans les Alpes calcaires, la glace se formait par le froid dans des glacières naturelles, des grottes ou des trous dans lesquels elle persistait jusqu'en été.

- Ailleurs, les riches propriétaires faisaient creuser des glacières de conservation dans leurs terrains. La glace de l'hiver provenant des lacs ou des ruisseaux, y était entreposée selon toute une série de techniques qui permettaient de la conserver jusqu'à l'été: une glacière existait dans l'enceinte de l'abbaye des Chanoinesses à Remiremont. Elle a été retrouvée et restaurée en 2000.

Pour le Massif Vosgien granitique, il n'y a pas de trous ou de grottes favorables à l'apparition et la conservation de la glace naturelle. Les seuls sites connus sont les cavités béantes entre les blocs des gros éboulis, comme ici dans le Défilé de Straiture ou non loin de Gérardmer, à la glacière du Kertoff, dans la vallée de la Vologne.

Le fonctionnement d'une glacière

Certains hivers, la neige et l'eau infiltrée entre les blocs sont transformées en glace par l'air froid piégé dans les cavités de l'éboulis. Autrefois, ces névés persistaient pendant une partie de l'été et les habitants s'en servaient pour la conservation des aliments. C'est pourquoi ces sites étaient appelés des "glacières".

Les mousses de la glacière

En été à la main ou au visage, on peut sentir la fraîcheur de l'air qui sort des cavités. En sortant du pierrier, cet air subit une condensation qui favorise une végétation de milieu froid, analogue à celle des tourbières, notamment des variétés de mousses proches des sphaignes.

Bonsoir.

Marc.

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Merci Marc d'avoir déchiffré le texte. J'aurais du le faire... désolé.

Pour ceux qui ne sont pas de la région je me permettrai juste de traduire un terme local: le sagard, était le responsable de la scierie, qui faisait fonctionner le Haut-Fer hydraulique. (souvenez vous du film "les grandes gueules" avec Lino Ventura et Bourvil).

Pour en revenir à la climato, dans ces défilés de Straiture ou du Kertoff, même en été on ne reste pas longtemps en chemisette dans ces courants d'air froid.

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Cela n'a rien à voir avec les TAF, mais ça en reprend les principes de fonctionnement, les "glacières anthropiques". Dès l'Antiquité elles étaient utilisés preuve que les hommes connaissent ces phénomènes de TAF depuis la nuit des temps. Nombre château en sont d'ailleurs équipés il en existe une très bien conservée au château de Chamarande (91).

glaciere-chamarande.jpg

Grâce à un procédé hérité de l'Antiquité, il était autrefois possible de stocker de la glace en hiver puis de l'utiliser en été pour rafraichir des boissons et confectionner des sorbets. À cette fin, des ouvriers prélevaient de la glace sur les canaux gelés du parc, autrefois dessiné à la française, et la disposaient dans la glacière. Celle-ci est constituée d'une pièce conique souterraine d'environ 6 mètres de profondeur surmontée d'un dôme. Sa contenance est de 144 m3 de glace, soit 144 tonnes. Des portes fermaient un sas d'accès orienté au nord-est, vers les vents froids et secs.

source http://fr.topic-topos.com/glaciere-chamarande

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Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour à tous.

Je viens de déposer un message, bourré de liens d'images, sur le trou à froid de la tourbière de la Cailleuse en forêt de Montmorency (Val-d'Oise). Il s'agit d'une petite balade en...janvier 1978. C'est sur le sujet Petite balade dans un monde un peu plus hivernal que Paris, initié cet hiver par Math ('math92'). C'est au forum Photos, vidéos et matériel de prise de vue.

Vous y verrez de la montagne, des tourbières, de la neige, mais aussi de la brume et un peu de givre.

Marc.

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Bonjour à tous.

Je viens de déposer un message, bourré de liens d'images, sur le trou à froid de la tourbière de la Cailleuse en forêt de Montmorency (Val-d'Oise). Il s'agit d'une petite balade en...janvier 1978. C'est sur le sujet Petite balade dans un monde un peu plus hivernal que Paris, initié cet hiver par Math ('math92'). C'est au forum Photos, vidéos et matériel de prise de vue.

Vous y verrez de la montagne, des tourbières, de la neige, mais aussi de la brume et un peu de givre.

Marc.

Bonsoir, je suis allé sur "TAF de la Cailleuse" et autres liens: très bien ces dossiers.Le point sur notre TAF de Straiture. Vers 16h ce jour:9° dans la vallée, 00° dans le courant d'air et -0.7 dans les anfractuosités remplies de glace.

Bonne soirée.

catlino

mini_090607074318635911.jpgmini_090607074605782754.jpg

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  • 3 weeks later...
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Dernières nouvelles de deux glacières naturelles dans les Vosges.

- Il reste un peu de glace dans les anfractuosités de la glacière de Straiture à 677 m (Ban sur Meurthe). La température de l'air entre les roches était de -0.3° en après-midi.

- Ce matin vers 9h, à la Basse de l'Ours de Kichompré, près de Gérardmer, l'air était à 11° dans la vallée, 9° en montant dans la gorge et entre 0 et 1° dans les roches à 680 m.

Dans les deux cas des nappes de brume s'échappent du pierrier couvert de mousses et de sphaignes.

On remet rapidement une petite laine!

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