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Les trous à froid en France


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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Merci Marc, j'ai lu... très intéressant. Finalement, les bons vieux thermographes permettent de receuillir des données très complètes !

En tout cas, ce qui m'a le plus surpris était de voir que les Txm étaient, elles aussi, très nettement inférieures dans le TAF, et même en plein été ! Qu'elles le soient en hiver, ça je le conçois, mais je n'aurais pas cru cela possible en plein été ! (et ces écarts sur les Txm sont même plus élevés en été qu'en hiver!)

Cela signifierait que le temps a dû être globalement plus beau et plus ensoleillé que la normale. Confirmes-tu ?¸

Cela signifierait aussi que, même en plein après midi, même en plein soleil, l'air (froid) emmagasiné au fond du TAF n'est pas brassé par le vent, et le soleil ne parvient pas à le réchauffer aussi fort qu'il le ferait sur une surface large et plane. En fait, (tu me dis si je fais fausse route), j'ai l'impression qu'un TAF "parfait" agirait un peu comme si il n'y avait aucune advection d'air (notamment doux, cad ces masses d'air océaniques radoucies provenant fréquemment de l,Ocean Atlantique). Un peu comme si le bilan radiatif du TAF était un bilan radiatif exempt de tout apport extérieur. Or nous savons qu'en Europe de l'Ouest, les températures qui règnent sont assez nettement supérieures à celles qui prévaudraient si l'air était en quelque sorte "statique", "indigène"... vois-tu ce que je veux dire ?

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Vous avez quand même une mentalité de m*** sur votre forum de TAFeurs, quand je lis ce genre de topic vous touchez vraiment les sommets du ridicule: http://www.localsat.net/forum/topic/4858-lnstallati

Hello,   j'ai fini de recenser les TAF à partir de ce topic.   J'ai créé une cartographie interactive simple sur Framacarte.org, voici le lien:   Cartographie des TAF de

Quelques photos des dolines sur le Méjean. (Désolé pour la qualité, les conditions étaient rudes hehe)    -Doline du Serre de Fourcat :    En haut (1180m) :   

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Neubois (Bas-Rhin)

En tout cas, ce qui m'a le plus surpris était de voir que les Txm étaient, elles aussi, très nettement inférieures dans le TAF, et même en plein été! Qu'elles le soient en hiver, ça je le conçois, mais je n'aurais pas cru cela possible en plein été! Et ces écarts sur les Txm sont même plus élevés en été qu'en hiver!

Bonjour Gaël.En relisant de très près le deuxième article, c'est-à-dire celui où on parle de Tnm (moyenne de températures minimales) mais aussi bien entendu de Txm, j'ai bien vu ce dont tu parles et que j'avais un peu oublié. Mais je n'ai pas voulu en parler pour ne pas compliquer la discussion. J'ai pensé qu'on verrait ça ultérieurement.

Comme il est tard et que je viens seulement de prendre connaissance de ton message, je te propose dans un tout premier temps de voir un message que j'ai posté le 25 août 2009 sur le topic "Petite balade dans un monde un peu plus hivernal que Paris", au forum traitant de photo etc: #67 ( /index.php?showtopic=39424&view=findpost&p=1056192'>http://forums.infoclimat.fr/index.php?showtopic=39424&view=findpost&p=1056192). Je l'ai écrit peu après mon retour de Bretagne en deux étapes cette fois (la première le 18 août, la deuxième le 19 août 2010), via l'Ile-de-France et la forêt de Montmorency, où je me suis arrêté le deuxième jour de transit, dans la matinée, pour faire une petite balade de plusieurs heures dans l'Ouest de la forêt, la partie qui m'intéresse particulièrement, et visiter le TAF à cette occasion.

Heureusement j'avais un thermomètre sur moi. Ce que j'ai vu et ressenti en cette fin de matinée et durant le début de l'après-midi m'a surpris et m'a mis sur la piste des causes possibles de la différence observée, de l'ordre de 2°C entre températures relevées à peu près simultanément, l'une au fond du TAF et l'autre au sommet de la Butte des Pins Brûlés. Ce n'est pas grand chose, mais on ressentait quand même physiquement une petite différence de température en passant d'un site à l'autre: c'était plus agréable d'être en bas.

Je te propose donc de prendre connaissance de ce post d'août 2009, il doit y avoir une bonne partie de la réponse à la question que tu t'es posée en comparant les douze Txm mensuelles observées au fond du TAF avec celles correspondantes au Bourget. En effet qu'il s'agisse des mois de saison froide ou de ceux de saison chaude, la Txm est toujours plus basse au fond du TAF qu'au Bourget. C'est évidemment un peu surprenant au premier abord.

Cela signifierait que, même en plein après midi, même en plein soleil, l'air (froid) emmagasiné au fond du TAF n'est pas brassé par le vent, et le soleil ne parvient pas à le réchauffer aussi fort qu'il le ferait sur une surface large et plane.

L'Ile-de-France était au maximum d'une canicule ce 19 août 2009. Sur le chemin du retour, ce soir du 19, il faisait tellement chaud à l'extérieur de la voiture (de l'ordre de 36°C au thermo-voiture), au début de la traversée de la Brie et alors que je voyais le soleil se coucher, que j'ai choisi de fermer les fenêtres et de mettre la clim pour passer la Brie mais aussi la Champagne, où il devait faire à ce moment des températures du même ordre. En fait même un peu plus tard en Champagne, alors que le soleil ne donnait plus, il a fallu que je garde la clim. Par éthique, j'utilise la clim exceptionnellement. Là, comme j'étais seul, c'était surtout pour ne pas m'endormir. C'est pour dire que ce jour il fit vraiment chaud en IDF mais aussi aux alentours. Mais apparemment pas partout, comme on vient de le voir un peu plus haut. En cette fin d'après-midi, lors de ma petite randonnée en forêt, je n'ai jamais envisagé un réel emmagasinement d'air froid au fond du TAF, autrement dit la présence d'un lac d'air froid, comme il peut certainement y en avoir un vrai en plein milieu de la journée, au solstice d'hiver et par beau temps.

Il y avait même un peu de vent par moment au fond du TAF, mais seulement par moment, car à d'autres moments c'était calme. Et puis, peu après, cela reprenait. Je l'ai bien signalé dans le message. Pour moi c'était sans doute une simple brise de vallée, la remontant en phase diurne.

Le soleil donnait bien sur la tourbière, située au fond du TAF. Il y a des photos sur la tourbière, que je n'ai pas osé faire cet après-midi-là, tellement il y avait de lumière aux endroits dégagés. Le paysage était sans relief à cause de cette lumière directe venant du haut et supprimant les ombres. C'était bien trop lumineux et ce n'était pas beau. Le fond de la cuvette est certes encaissé, mais pas au point d'empêcher l'ensoleillement en plein milieu de journée un jour d'été.

Je pense que ces deux degrés de différence, qui doivent être le reflet d'un fonctionnement tout à fait habituel un jour d'été par beau temps, sont simplement dus à la présence de l'eau en abondance au fond du TAF (végétation luxuriante) et donc à une évapotranspiration importante des surfaces foliaires mais aussi des mousses, les sphaignes en particulier, qui prélève dans le milieu de la chaleur (chaleur latente d'évaporation).

Mais quelle climatisation naturelle quand même! C'était étonnant de sentir cette petite différence. Beaucoup auraient pensé le contraire, que le TAF aurait été torride cet après-midi-là? Eh bien, non, ce n'était nullement le cas. Il y faisait étonnamment meilleur que plus haut, notamment au sommet des Pins Brûlés.

Marc.

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  • 2 weeks later...
Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

En tout cas, ce qui m'a le plus surpris était de voir que les Txm étaient, elles aussi, très nettement inférieures dans le TAF, et même en plein été! Qu'elles le soient en hiver, ça je le conçois, mais je n'aurais pas cru cela possible en plein été!

Cela signifierait que le temps a dû être globalement plus beau et plus ensoleillé que la normale. Confirmes-tu?

Bonjour Gaël.Non. En France, l'été météorologique 1978 est pourri, comme le montre bien Guillaume Séchet ( http://www.meteo-paris.com/chronique/?d=1978 ). Sur son site, l'auteur dit que l'été 1978 est très frais et pluvieux, mais aussi que les périodes de temps chaud sont rares et ne persistent jamais très longtemps.

Je n'ai eu qu'à examiner le tracé relatif à l'été météo 1978 sur le thermogramme annuel du fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse pour me rendre compte que sur le plan thermométrique cette remarque générale de Guillaume Séchet reflète bien ce qui s'est passé à cet endroit, si particulier, de la forêt de Montmorency. Ce fut ici un été sans chaleur, ressemblant à un été du Petit Age Glaciaire. Il faut savoir en effet que la moyenne mensuelle des températures maximales journalières (Tx, de 0h à 24h TU) n'est que de 16,7°C en juin, 18,1°C en juillet et 19,0°C en août. Aussi il n'est pas étonnant que la moyenne estivale des Tx ne soit que de 17,9°C. C'est très peu. Quant à la Txx elle n'est que de 23,5°C en juin, 26,0°C en juillet, 23,4°C en août. Txx de l'été: 26,0°C; une misère. Quel contraste avec la vigueur de l'été 1976!

En plus d'une évapotranspiration accentuée par l'abondance estivale de la végétation entourant l'abri du thermographe, un facteur supplémentaire pourrait bien expliquer pourquoi à l'été 1978 la Txm est un peu plus basse au thermographe sous abri qu'au Bourget. Il s'agit de l'encaissement du site où se trouvait le thermographe sous abri. A cause de cette particularité, évidente à la vue d'une carte topographique ( http://img43.imageshack.us/img43/1381/cartefortmontmorency02.jpg ), au cours de cet été 1978, assez tôt dans l'après-midi, le soleil ne devait plus arriver à éclairer la partie de la tourbière où se trouvait l'appareil. Ce qui devait faire plafonner la température assez tôt et par conséquent empêcher l'envolée de celle-ci en fin d'après-midi, si habituelle dans les lieux non encaissés.

Marc.

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Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

En fait (tu me dis si je fais fausse route), j'ai l'impression qu'un TAF "parfait" agirait un peu comme s'il n'y avait aucune advection d'air (notamment doux, cad ces masses d'air océaniques radoucies provenant fréquemment de l'Océan Atlantique). Un peu comme si le bilan radiatif du TAF était un bilan radiatif exempt de tout apport extérieur. Or nous savons qu'en Europe de l'Ouest, les températures qui règnent sont assez nettement supérieures à celles qui prévaudraient si l'air était en quelque sorte "statique", "indigène"... vois-tu ce que je veux dire ?

Bonjour Gaël.Quelques mots de Pierre Pédelaborde, extraits du Chapitre II, concernant les contrastes locaux, de sa thèse monumentale, parue en 1957 ("Le climat du Bassin Parisien", Thèse, Paris, 539 p.), montrent bien comment fonctionnent sur le plan météorologique les creux de la partie centrale du Bassin Parisien. Je le cite:

"En revanche, sur le Centre et l'E du Bassin Parisien, le vent, beaucoup plus faible qu'en Normandie et en Picardie, ne détermine plus la rigueur. C'est au contraire la stagnation qui accroît la fréquence des gels dans les parties déprimées, au cours de la saison froide. Par les nuits claires et calmes, les fonds des vallées connaissent de fortes inversions thermiques. Même à la surface des plateaux et des plaines, des pentes très faibles suffisent pour déclencher l'écoulement de l'air froid vers les creux."

"Le Centre de la cuvette parisienne se comporte comme l'E. Le ralentissement des vents après la traversée de la Normandie explique cet effet. Tandis que les vallées cauchoises et picardes sont plus chaudes que les plateaux, tous les sites les plus froids des environs de Paris correspondent aux altitudes les plus basses. Tricart a montré que les gels tardifs d'avril et de mai affectaient les fonds des vallées en raison de la stagnation pendant les nuits claires."

"Les effets du vent et de la stagnation établissent une hiérarchie thermique variable suivant les saisons. Les pentes sont toujours plus chaudes que les plateaux et les fonds. En hiver et au printemps, les fonds sont nettement plus froids que les plateaux et connaissent des gels plus fréquents, comme l'a montré Tricart. En été, l'impression qui domine presque toujours au fond des vallées est celle de la fraîcheur. Des nuances apparaissent toutefois, suivant la nature des types de temps. Quand les masses restent stagnantes, les plateaux deviennent plus chauds que les vallées, mais l'air y paraît moins lourd en raison du contraste d'humidité."

"De toute façon, autour de Paris comme dans l'E du Bassin, le vent ne devient plus le facteur principal de la rigueur. Il détermine un rapprochement des extrêmes sur les espaces découverts, comme nous l'avons déjà montré en Champagne et en Beauce, mais il ne provoque jamais des retards importants dans la maturation des récoltes. Dans l'W du Bassin Parisien, les hauteurs sont au contraire systématiquement plus froides que les fonds abrités, au cours de toutes les saisons, même lorsqu'il s'agit des vallées étroites du Caux. La diversité locale qui peut s'exprimer dans la Région Parisienne, en fonction du relief, traduit déjà un climat régional tout différent du climat normand."

(Extraits de la thèse de P. Pédelaborde, 1957)

En somme, selon cet auteur, sur le Centre du Bassin Parisien, où les vents sont faibles, la turbulence est insuffisante pour éviter la stagnation de l'air froid et les lieux déprimés connaissent de fortes inversions thermiques.Ceci dit, selon P.N. Frileux ("Remarques sur le climat écologique de l'axe du Bray.", au Bull. Climat. H. - Norm., Rouen, oct. 1971, pp. 31 - 35), même à l'W du Bassin Parisien, la dépression centrale du Bray est très affectée par la stagnation qui lui confère une certaine tonalité climatique continentale.

On voit donc qu'au Centre du Bassin Parisien, du fait du ralentissement important de la circulation atmosphérique, les creux peuvent s'en donner à coeur joie pour collecter l'air froid fabriqué aux alentours et qu'ils tendent de ce fait, mais tendent seulement, vers ce que tu appelles un TAF "parfait". Ce contrairement, par exemple, aux vallées étroites du Caux, à proximité de la Manche, qui ne peuvent même pas prétendre à l'appellation de TAF, compte tenu de l'anémométrie beaucoup trop importante qui affecte cette région située non loin de la mer.

Il est certain que, compte tenu de la latitude relativement très élevée (de l'ordre de 48 à 49°N, on n'est plus très loin du pôle) du Centre du Bassin Parisien, le climat régional serait plus froid, s'il n'y avait pas cette arrivée presque permanente, quoique atténuée comme on a vu plus haut, d'air en provenance directe de l'Océan Atlantique. En effet ces vents d'ouest influencent le climat régional: en rendant les étés un peu moins chauds qu'ils seraient en leur absence mais surtout en adoucissant énormément la rigueur des hivers, qui sans cette espèce d'air conditionné, je dirais de chauffage central, seraient, comme chacun sait, incomparablement plus froids. On passerait d'un climat océanique dégradé à un climat purement continental. Et le climat continental à de telles latitudes, on sait ce que cela donne en hiver: il n'y a qu'à jeter un oeil en direction de l'est, du côté de la Russie...Quant au <> des creux, dans ces nouvelles conditions climatiques, caractérisées par l'absence des vents d'ouest et même carrément par une faiblesse générale de l'agitation de l'air, condition hypothétique posée par Gaël, il serait beaucoup plus froid, parce qu'en plus de l'effet refroidissant dû à la position latitudinale déjà très nordique, la stagnation d'air froid y serait encore plus fréquente. En effet la fabrication d'air froid pourrait fonctionner à un régime bien supérieur, les conditions favorables à celle-ci étant plus fréquentes. Elle ne serait plus contrée par ces mouvements intempestifs de l'air qui de nos jours empêchent fréquemment la formation de l'air froid sur les pentes, par temps radiatif. Alors ces creux tendraient vers le TAF "parfait", c'est-à-dire fonctionnant à plein régime.

Marc.

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Bonjour Marc,

Merci beaucoup, vraiment, pour toutes ces explications, et ton expérience que tu nous fait partager ! C'est sincèrement passionnant. J'ai vraiment envie d'étudier ce phénomène, ici au Québec. Je suis certain qu'il existe des TAF absolument ahurissants. Le problème, c'est qu'il est très difficile de les trouver ici, étant donnée la superficie énorme d'un tel territoire aussi vaste et souvent inaccessible. Mais j'ai ma ptite idée là dessus...

Bye, et merci encore, Marc. Je te reviendrai souvent à ce propos je crois ! default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

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  • 3 weeks later...
Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour Marc.

Merci beaucoup, vraiment, pour toutes ces explications, et ton expérience, que tu nous fait partager! C'est sincèrement passionnant. J'ai vraiment envie d'étudier ce phénomène, ici au Québec. Je suis certain qu'il existe des TAF absolument ahurissants. Le problème, c'est qu'il est très difficile de les trouver ici, étant donnée la superficie énorme d'un tel territoire, aussi vaste et souvent inaccessible. Mais j'ai ma ptite idée là dessus...

Bye, et merci encore, Marc. Je te reviendrai souvent à ce propos je crois! default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Bonjour Gaël. Peu de temps après la parution en 1979 d'un article, très court, à La Météorologie: "Le climat thermique des tourbières de la Cailleuse (forêt de Montmorency, Val d'Oise)", j'ai apporté plus de données sur le même sujet, par un autre paru en 1980 aux pages 15 à 27 du n°1 du Bulletin de L'Association des Amis des Forêts de Montmorency, L'Isle-Adam et Carnelle: "Premières recherches climatiques sur les tourbières de la Cailleuse (forêt de Montmorency, Val d'Oise)".

A noter que le temps utilisé dans cet article est TU. Par ailleurs un erratum: ce qui est appelé improprement "fin de l'aube" est la fin de l'aurore, en d'autres termes le moment du lever du soleil, qui marque le bout de la nuit.

Voici l'article:

premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclimaq.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg

Comme l'aspect des images illustrant l'article est de mauvaise qualité, j'ai fait des scans des documents originaux, que j'avais heureusement mis de côté:

premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclimaa.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg premiresrecherchesclima.th.jpg

Voilà. Bonne lecture à toi Gaël, ainsi qu'aux autres intéressés par le sujet, notamment à 'psncf', 'math92', 'Météo78', 'paparazzi', 'Gil22' et 'Euphydryas'.

Edit: restauration de lien 06/11/2010.

Marc.

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Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour à tous.

Voici une version condensée de l'article cité juste au-dessus, parue en 1986 aux pages 25 à 28 du n°425-426 du Monde des Plantes: "Données botaniques et climatiques sur les tourbières de la Cailleuse (forêt de Montmorency, Val d'Oise)". Le temps utilisé dans celle-ci est encore TU. Erratum: dans cet article, ce qui est appelé "aube" n'est pas potron-minet, mais précisément le moment du lever du soleil.

donnesbotaniquesetclima.th.jpg donnesbotaniquesetclima.th.jpg donnesbotaniquesetclima.th.jpg donnesbotaniquesetclima.th.jpg

Bonne lecture.

Marc.

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Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour Gaël.

Par un message du 08 juin 2010 - 21:24 sur ce topic - rappelons qu'il s'agissait à cet instant de comparer les températures minimales journalières (Tn) relevées au fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse avec celles relevées aux environs (butte des Pins Brûlés, le Bourget) - j'avais dit ça, à propos d'un projet de mise en ligne d'un article concernant le topo-climat de cette tourbière:

Pour ce qui concerne les températures minimales journalières, ce qui nous intéresse ici exclusivement, l'apport d'un autre article de moi (: "Une année météorologique à la tourbière de la Cailleuse (forêt de Montmorency)", au Bulletin de l'Association des Amis des Forêts de Montmorency, L'Isle-Adam et Carnelle (AFOMIC), n°2, 1981, pages 27-41) réside dans la mise en évidence des moyennes mensuelles des températures minimales journalières au TAF. Pour l'instant je ne mets pas de lien vers cet article, car, long et détaillé, il ne concerne pas que l'analyse des températures minimales journalières, en plus il montre l'enregistrement annuel dans sa totalité ainsi qu'une liste présentant pour chaque jour de l'année températures minimale et maximale, et surtout il ne fait pas de comparaison avec les environs, notamment le Bourget.

Après une discussion sur les températures minimales journalières mais aussi les maximales journalières (Tx), ainsi que leurs diverses moyennes (Tnm et Txm), j'ai pensé que le moment était venu de mettre en ligne cet article, qui a dû rester jusqu'à présent à peu près ignoré compte tenu de la faible diffusion de ce bulletin - d'ailleurs sont sans doute dans le même cas mes autres articles parus à ce même bulletin. Il faut voir que l'article en question, avec de nombreuses données, est une revue détaillée de ce qui s'est passé pendant un an sur le plan thermique en un des lieux d'Ile-de-France les plus particuliers sur le plan topo-climatique. Tel qu'il est conçu cet article ne fait absolument aucune comparaison avec d'autres lieux, contrairement à l'article "Données complémentaires sur le climat thermique des tourbières de la Cailleuse", paru à La Météorologie VIe Série n°26 Septembre 1981 et présenté plus haut.

Cependant, pour construire cet article à La Météorologie, qui se veut une comparaison entre deux endroits très brève - à noter que n'y sont présentées, à côté de quelques données mensuelles surtout dans le texte, pratiquement que des données saisonnières et annuelles, beaucoup sous forme de tableau - j'ai bien été obligé de me servir des données mensuelles du Bourget. Celles-ci, reflet des conditions régionales, je les ai toujours: elles pourront être comparées avec les données mensuelles relatives au fond du TAF (topo-climat).

En attendant, voici:

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Il y a trente ans les thermogrammes mensuels avaient été calqués pour l'article, car les rubans hebdomadaires originaux étaient peu présentables. Les calques viennent d'être scannés:

thermographesousabrilac.th.jpg thermographesousabrilac.th.jpg thermographesousabrilac.th.jpg thermographesousabrilac.th.jpg thermographesousabrilac.th.jpg thermographesousabrilac.th.jpg thermographesousabrilac.th.jpg thermographesousabrilac.th.jpg thermographesousabrilac.th.jpg thermographesousabrilac.th.jpg thermographesousabrilac.th.jpg thermographesousabrilac.th.jpg

Marc.

Edit: restauration de liens faite par moi le 19/07/2010, suite au remplacement d'une image de l'article (celle finale, concernant la bibliographie) par un message "403 FORBIDDEN... requests". Je n'ai pas pu saisir la raison de cette suppression. En effet je ne vois pas dans le contenu de l'image retirée ce qui justifierait. De plus, l'image en question m'appartient car je suis l'auteur de la publication qui la contient. J'attends un signe de la modération. Dernière restauration de liens 18/09/2010.

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Bonjour Marc (ou Jean-Marc ?),

Merci encore pour tous ces éléments que tu t'es donné la peine de nous poster et de nous expliquer.

Tout ceci est très intéressant. Après la lecture de ton papier, j'aurai ceci à te demander : s'agissant des Tx estivales au fond de la tourbière de la Cailleuse, tu dis que lors des journées très chaudes (et sèches) de l'été 76, les sphaignes étaient elles aussi complètement brûlées et que la température de surface des mousses était très élevée, mais que, quelques décimètres en profondeur, la température maximale y était beaucoup plus basse qu'en surface. Jusque là, pas de problème.

Mais alors, pourquoi m'avais-tu dit que les Txm du TAF en été étaient plus basses que celles du Bourget ? Qu'en est-il finalement : fait-il plus chaud au fond du TAF (donc à 2m au dessus de la tourbière) durant ces après midi chaudes et ensoleillées d'été qu'en plaine, ou est-ce le contraire ?

Car aussi, d'après un des tes croquis, la température de l'après midi monte légèrement plus haut au fond du TAF qu'en haut de la butte (ce qui semble logique). Mais du coup, cela signifierait que le rafraîchissement créé par l'évaporation des eaux de la tourbière ne fonctionnerait pas tant que ça alors finalement ? Qu'en est-il par rapport aux plaines environnantes ? (ex : Le Bourget)

Merci ! default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

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Posté(e)
Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour Gaël.

Bonjour Marc (ou Jean-Marc ?).

Pour l'état civil c'est bien évidemment Jean-Marc, mais on m'appelle couramment Marc.
Après la lecture de ton papier, j'aurai quelque chose à te demander, s'agissant des Tx estivales au fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse. Tu dis que lors des journées très chaudes (et sèches) de l'été 1976, les sphaignes étaient elles aussi complètement brûlées et que la température de surface des mousses était très élevée, mais qu'à quelques décimètres en profondeur, la température maximale était beaucoup plus basse qu'en surface. Jusque-là, pas de problème.

C'est déjà ça.default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> A noter que les sphaignes n'étaient absolument pas brûlées. Mais leur extrémité apicale était quand même complètement sèche. La consistance de l'amadou. Une dessication qui s'étendait aussi plus ou moins vers le bas en suivant la tige feuillée. La surface du tapis de sphaignes était blanchâtre. C'était désespérant à voir et faisait craindre un incendie.
Mais alors, pourquoi m'avais-tu dit que les Txm du TAF en été étaient plus basses que celles du Bourget?

A la page 124 des "Données complémentaires sur le climat thermique des tourbières de la Cailleuse", le tableau I montre la moyenne des températures maximales journalières (Txm) du TAF (T: tourbière) en l'été météorologique de 1978. Celle-ci n'est que de 17,9°C, à comparer avec celle du Bourget (21,1°C) pour la même période. Soit 3,2°C d'écart.A noter aussi à la page 123 du même papier que la Txm du TAF lors d'un des mois de cet été-là (juillet 1978) est nettement plus basse (18,1°C) que celle du Bourget (21,7°C). Soit 3,6°C d'écart.

Qu'en est-il finalement: fait-il plus chaud au fond du TAF (donc à 2m au-dessus de la tourbière) qu'en plaine, durant ces après-midi chauds et ensoleillés d'été, ou est-ce le contraire?

C'est le contraire, comme le montre une comparaison de l'enregistrement annuel du thermographe sous abri au fond du TAF avec les données du Bourget. La justesse de cette idée m'a été encore confirmée l'été dernier par les observations fortuites, plus haut relatées, que j'ai pu faire sur le site le 19 août 2009, au maximum d'une canicule, à l'aide d'un thermomètre ordinaire itinérant.
Car aussi, d'après un de tes croquis, la température de l'après-midi monte légèrement plus haut au fond du TAF qu'en haut de la butte (ce qui semble logique). Mais du coup, cela signifierait que le rafraîchissement créé par l'évaporation des eaux de la tourbière ne fonctionnerait alors pas tant que ça finalement. Qu'en est-il par rapport aux plaines environnantes (ex : Le Bourget)?

Il s'agit du croquis à la page 21 des "Premières recherches climatiques sur les tourbières de la Cailleuse". Là, ce n'est pas l'été, mais à peu près le tout début du printemps météorologique.

On approche alors de l'équinoxe de printemps. Le soleil est donc déjà bien haut sur l'horizon du site à l'heure solaire de midi, ce qui favorise l'ensoleillement.

De plus, bien évidemment, à cette époque de l'année l'aspect de la végétation est encore complètement hivernal. Ce qui frappe alors surtout, ce sont les taches blanches des troncs sinueux des quelques bouleaux chétifs émergeant d'un tapis de sphaignes recouvert par une couche aérée d'herbes beiges. Pas une fougère en effet, même pas un brin de vert, pour atténuer un peu l'austérité de ce paysage de taïga russe. Voilà donc tout ce qu'on voit à cette période. Et cet aspect doit durer encore plusieurs semaines, puisqu'au fond du TAF la végétation ne commence à verdir que vers la fin d'avril.

C'est pour dire que dans ces conditions (absence complète de feuilles aux arbres) la transpiration, obligatoirement fort réduite au niveau des plantes supérieures, doit être assurée pour l'essentiel par les sphaignes et autres mousses, qui se trouvent elles-mêmes à l'abri d'herbes desséchées. Tout ceci joue certainement un rôle très limitant dans le bilan de l'évaporation du site et par conséquent dans celui de la consommation de chaleur latente due à ce phénomène.

A cette époque de l'année, dès que le soleil s'en mêle, la température peut bien monter au fond du TAF. Résultat de cette quasi-absence du rafraîchissement dont tu parles. Ce fonctionnement un peu spécial et qui peut étonner est d'ailleurs une particularité de cette période, comme je l'ai régulièrement constaté. On ne l'observe pas aux autres parties de l'année. Ainsi, au début comme au milieu du printemps, le TAF peut être carrément un trou à chaud dans l'après-midi, comme je l'ai d'ailleurs déjà signalé ailleurs sur le forum d'IC.

Marc.

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

A la page 124 des "Données complémentaires sur le climat thermique des tourbières de la Cailleuse", le tableau I montre la moyenne des températures maximales journalières (Txm) du TAF (T: tourbière) en l'été météorologique de 1978. Celle-ci n'est que de 17,9°C, à comparer avec celle du Bourget (21,1°C) pour la même période. Soit 3,2°C d'écart.

A noter aussi à la page 123 du même papier que la Txm du TAF lors d'un des mois de cet été-là (juillet 1978) est nettement plus basse (18,1°C) que celle du Bourget (21,7°C). Soit 3,6°C d'écart.

Oups, désolé Marc ! J'ai lu un peu trop vite. default_blushing.gif
Il s'agit du croquis à la page 21 des "Premières recherches climatiques sur les tourbières de la Cailleuse". Là, ce n'est pas l'été, mais à peu près le tout début du printemps météorologique.

On approche alors de l'équinoxe de printemps. Le soleil est donc déjà bien haut sur l'horizon du site à l'heure solaire de midi, ce qui favorise l'ensoleillement.

De plus, bien évidemment, à cette époque de l'année l'aspect de la végétation est encore complètement hivernal. Ce qui frappe alors surtout, ce sont les taches blanches des troncs sinueux des quelques bouleaux chétifs émergeant d'un tapis de sphaignes recouvert par une couche aérée d'herbes beiges. Pas une fougère en effet, même pas un brin de vert, pour atténuer un peu l'austérité de ce paysage de taïga russe. Voilà donc tout ce qu'on voit à cette période. Et cet aspect doit durer encore plusieurs semaines, puisqu'au fond du TAF la végétation ne commence à verdir que vers la fin d'avril.

C'est pour dire que dans ces conditions (absence complète de feuilles aux arbres) la transpiration, obligatoirement fort réduite au niveau des plantes supérieures, doit être assurée pour l'essentiel par les sphaignes et autres mousses, qui se trouvent elles-mêmes à l'abri d'herbes desséchées. Tout ceci joue certainement un rôle très limitant dans le bilan de l'évaporation du site et par conséquent dans celui de la consommation de chaleur latente due à ce phénomène.

A cette époque de l'année, dès que le soleil s'en mêle, la température peut bien monter au fond du TAF. Résultat de cette quasi-absence du rafraîchissement dont tu parles. Ce fonctionnement un peu spécial et qui peut étonner est d'ailleurs une particularité de cette période, comme je l'ai régulièrement constaté. On ne l'observe pas aux autres parties de l'année. Ainsi, au début comme au milieu du printemps, le TAF peut être carrément un trou à chaud dans l'après-midi, comme je l'ai d'ailleurs déjà signalé ailleurs sur le forum d'IC.

D'accord, cette fois tout est bien clair pour moi. Merci !Aussi, tu viens de m'écrire quelque chose de très intéressant (je l'ai surligné en gras): la phéonologie de la végétation est donc différente de celle des alentours, avec ce retard au printemps. Saurais-tu évaluer ce retard ? Je suppose aussi que le "jaunissement" des feuilles automnales y est plus précoce ? Ces retards sont-ils globalement d'un même ordre de grandeur d'une année à l'autre ? (j'imagine que l'occurrence des gels nocturnes tardifs y sont pour qq chose ? ou bien les tn < 5°C ?)

J'en déduis donc que ces trous à froid sont détectables par imagerie satellitaire, à condition de disposer de données assez résolues. Je compte bien me pencher là dessus...

Gaël

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Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour à tous.

Vous êtes conviés à prendre connaissance au topic "Petite balade dans un monde un peu plus hivernal que Paris" (forum "Photos, vidéos et matériel de prise de vue") du contenu d'un article que j'ai écrit il y a bien longtemps dans un but de protection de la nature: "Connaissance et sauvegarde de la tourbière de la Cailleuse (forêt de Montmorency, Val d'Oise) - Pour la création d'une réserve naturelle", paru en 1981 aux pages 16 - 26 du n°2 du Bulletin de l'AFOMIC.

Voir l'article au message #84 ('taf95' 27 juin 2010 - 03:03):

Les mêmes images, mais avec une meilleure qualité, se trouvent au message #86 du même topic ('taf95' 29 juin 2010 - 01:16):

Marc.

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Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour.

Ma question, au suivi du temps en IDF de juillet 2010:

Le vent semblant s'être calmé en Ile-de-France au seuil de la nuit du 17 au 18 juillet 2010, d'après ce que je lis ici, ce qui me fait supposer que dès-lors les conditions météo étaient optimales pour un froid nocturne hors de saison dans les creux, combien aurait-il fait au fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse, en forêt de Montmorency, ce 18 juillet au lever du soleil? A votre avis default_confused1.gif .

Clément m'a répondu (topic IDF):
Concernant le TAF de Montmorency, tout ce que je peux dire c'est qu'avec seulement 8.6°C de Tn à Longchamp, il y a des chances que ce soit descendu bien bas à la Cailleuse. Pour donner une idée, la station de Rouen-Boos a enregistré une minimale proche de 6°C hier. Située sur un plateau, cette station n'a évidemment rien d'un TAF.

Peut-être autour de 5°C à Montmo ce matin-là? Qui sait, peut-être moins encore?!.

Ma réponse, qui suivit sur le même topic:
Pourquoi pas?

Un peu d'Histoire. J'ai relevé de telles températures (au-dessous de 5°C) au fond du TAF (thermographe à 1m70 au-dessus du sol, sous abri) en juillet 1978! Température minimale (de 0h à 24h TU): 3.0°C le 01, 4.0°C le 06, 3.9°C le 07 et 3.2°C le 16, pour juillet 1978. Pour s'étendre un peu sur cet été d'antan, voyons de la même manière ses autres mois: 3.4°C le 10, 2.0°C le 11, 1.8°C le 12, 0.0°C le 13, 3.7°C le 14, 4.3°C le 20, 3.5°C le 25, 2.4°C le 26, 4.8°C le 28 et 4.7°C le 30, pour juin 1978; 3.9°C le 18, 4.9°C le 26, 1.7°C le 27, 2.2°C le 28, 3.4°C le 29, 4.8°C le 30, 2.1°C le 31, pour août 1978. Pour plus de détail, voir sur topic "Les trous à froid en France" post #433: 'taf95' 19 juillet 2010 - 00:04 ( /topic/17358-les-trous-a-froid-en-france/page__st__432'>http://forums.infoclimat.fr/topic/17358-les-trous-a-froid-en-france/page__st__432).

Une telle série de températures minimales journalières (Tn) au-dessous de 5°C à une station d'IDF pour les trois mois d'un été météorologique, même si celui-ci est atypique, eh bien quand même, il faut le faire! Non? Ces données méritaient bien d'être copiées sur le topic "Les trous à froid en France".Marc.
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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Bonjour Marc,

Il y a quelques jours, je t'avais posé la question suivante : "Aussi, tu viens de m'écrire quelque chose de très intéressant ("la végétation ne commence à verdir que vers la fin d'avril"): la phéonologie de la végétation est donc différente de celle des alentours, avec ce retard au printemps. Saurais-tu évaluer ce retard ? Je suppose aussi que le "jaunissement" des feuilles automnales y est plus précoce ? Ces retards sont-ils globalement d'un même ordre de grandeur d'une année à l'autre ? (j'imagine que l'occurrence des gels nocturnes tardifs y sont pour qq chose ? ou bien les tn < 5°C ?)"

Je me permets de te la reposer donc... default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Merci

Gaël

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Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour Gaël.

Je n'ai pas oublié ta question. Simplement, à cause de l'actualité météorologique récente en IDF (un petit coup de frais entre deux vagues de chaleur), j'ai choisi de parler d'abord des Tn estivales au TAF de la Cailleuse. Sinon j'aurais été encore plus décalé par rapport à l'événement.

L'année dernière, sur le suivi du temps en Ile-de-France de mars 2009, j'ai abordé des questions de phénologie, suite aux remarques de 'mickaelchristoph' que voici:

Rien de neuf sous le soleil. Juste une petite remarque pour la journée d'aujourd'hui. Hormis la belle performance du mercure, il faut aussi saluer les hygromètres, qui sont descendus assez bas. 27% de minimale du côté de Trappes, ce qui faisait un petit moment. C'est surtout grâce à un air encore plus sec advecté par un flux sensible de Nord-Est. Résultat: les Td sont repassés largement sous les 0°C, avec -2°C à 21h.

A suivre cette nuit l'affaiblissement du vent, ce qui va permettre aux températures de s'abaisser plus que la nuit dernière. On va donc retrouver un écart entre le sol et la température sous abri de l'ordre des 3°C. En gros, le sol devrait afficher une température faiblement négative demain matin (-1°C), mais l'air suffisamment sec ne devrait occasionner quasiment aucune gelée blanche (dépôt assez faible dans les zones les plus froides). Bonne nuit étoilée à tous.

Ma réponse fut:
27% d'humidité relative minimale aujourd'hui à Trappes: quelle sécheresse en effet! Ceci annonce donc pour l'IDF une belle nuit étoilée avec peu de chaleur latente libérée par changement d'état de la molécule d'eau. Il faudra donc s'attendre à un effet tampon minimal de ce phénomène de libération de chaleur latente sur l'abaissement de la température du sol et de l'air au-dessus induit par la radiation nette dans l'infrarouge.

Autrefois, au printemps, par ce type de nuit (ciel clair étoilé, absence de vent et air sec) j'observais de fortes inversions thermiques superficielles dans le TAF de la tourbière de la Cailleuse, en forêt de Montmorency, et il faisait beaucoup moins froid au sommet de la butte voisine des Pins Brûlés.

Sur les bouleaux du TAF, point de glace ou si peu: de quoi éventuellement blanchir très légèrement avec de petits grains de glace les branchettes et faire passer leur couleur du brun au gris clair, ce qui faisait un paysage végétal terne et "triste" dominé par le blanc des troncs et le gris des houppiers. Mais alors, quel froid!

En tout cas pas ces aiguilles de glace de plusieurs centimètres de long que j'ai pu observer au petit matin par temps très humide et qui blanchissaient les cimes des bouleaux du fond du TAF, le rendant d'une beauté sublime, tandis que l'on ne ressentait pas une différence de température importante entre le fond de cuvette et le haut de la butte des Pins Brûlés.

Ce type de nuit, lorsqu'il se répète de nombreuses fois au printemps, peut entraîner un retard surprenant du verdissement des bouleaux verruqueux qui poussent au fond du TAF. Voir mon article: "Observations sur la foliaison et le développement du feuillage des bouleaux verruqueux de la butte de Montmorency" à La Météorologie VI ème Série n°27 Décembre 1981.

En forêt de Montmorency, des contrastes frappants entre les dates de foliaison du bouleau verruqueux ne sont toutefois pas observés toutes les années. En effet les printemps ne sont pas marqués également par la stagnation d'air froid dans le TAF; celle-ci n'affectant bien sûr que les printemps sereins.

L'agitation et la nébulosité des printemps troublés, en supprimant la stagnation et en faisant se confondre les courbes thermiques des diverses localités en forêt de Montmorency, diminuent la dispersion dans le temps des dates de foliaison.

Ce printemps, s'il continue à être serein en IDF, comme il est en ce moment, pourrait bien offrir dans le TAF de la Cailleuse un nouvel exemple de retard de verdissement pour le bouleau verruqueux, comme ceux que j'ai observés autrefois durant les printemps sereins de 1971, 1973 et 1977.

J'invite donc ceux qui seraient intéressés par ces histoires de retard phénologique à aller observer sur place ce qui va se passer ce printemps-ci en forêt de Montmorency.

Si les conditions météorologiques actuelles persistaient, je pense que cela pourrait intéresser Math ('math92') et Philippe ('psncf') de voir un beau matin au sortir d'une nuit radiative le haut de la butte des Pins Brûlés déjà toute verdie, orné de bouleaux verruqueux pleins de grandes feuilles d'un vert tendre, alors qu'à proximité immédiate, juste en contrebas, au fond de la cuvette, le paysage reste complètement hivernal d'aspect, marqué une fois de plus par le gris terne des brindilles légèrement ponctuées de glace des arbres de la même espèce. Ceux-ci n'ont alors pas encore fini de subir l'hiver qui peut traîner longtemps dans ces bas-fonds et même s'attarder jusqu'à l'orée de l'été, offrant des gels nocturnes estivaux parfois en juin et même plus tard encore certaines années.

Ces observations ne sont qu'un hors-d'oeuvre. Je vais développer en mettant en ligne l'article concernant le bouleau verruqueux. Mais pour l'instant il est tard.Marc.
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Neubois (Bas-Rhin)

Bonjour Marc.

Il y a quelques jours, je t'avais posé la question suivante: "Aussi, tu viens de m'écrire quelque chose de très intéressant ("la végétation ne commence à verdir que vers la fin d'avril"): la phénologie de la végétation est donc différente de celle des alentours, avec ce retard au printemps. Saurais-tu évaluer ce retard? Je suppose aussi que le "jaunissement" des feuilles automnales y est plus précoce (?). Ces retards sont-ils globalement d'un même ordre de grandeur d'une année à l'autre? J'imagine qu'y sont pour quelque chose l'occurrence des gels nocturnes tardifs (?) ou bien les tn < 5°C (?)."

Je me permets de te la reposer donc... default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Merci

Gaël

Bonjours Gaël.Voici le papier concernant le bouleau verruqueux, dont j'ai promis la mise en ligne hier ("Observations sur la foliaison et le développement du feuillage des bouleaux verruqueux de la butte de Montmorency" aux pages 83 à 86 de La Météorologie VIe Série n°27 Décembre 1981):

foliaisondesbouleauxver.th.jpg foliaisondesbouleauxver.th.jpg foliaisondesbouleauxver.th.jpg foliaisondesbouleauxver.th.jpg

Comme l'aspect des tirages en noir et blanc des diapositives illustrant l'article ne me plaisait pas, j'ai fait des scans des originaux (© Jean-Marc Chipoulet) faits avec un appareil photo argentique Voigtländer Vitomatic IIIb:

bouleauxverruqueuxausom.th.jpg bouleauverruqueuxausomm.th.jpg bouleauxverruqueuxautaf.th.jpg bouleauverruqueuxautafd.th.jpg

Les deux premières images, faites le 9 avril 1977 à 7h (TU), montrent l'état d'un bouleau verruqueux, au sommet de la butte des Pins Brûlés. Ce bouleau est en feuilles et en montre déjà de grandes.

Les deux dernières, faites ce même jour (la seconde aussi à 7h, mais la première un peu plus tard, à 7h30) montrent un autre bouleau verruqueux, qui pousse un peu au-dessus du fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse. Ce bouleau, encore d'aspect absolument hivernal, ne montre toujours aucune feuille (bourgeons complètement clos). En plus il est blanchi par des grains de glace (gelée blanche).

Je vais terminer en ajoutant des scans de deux autres diapos de moi, faites aussi ce jour-là à 7h dans le TAF:

peuplementdebouleauxver.th.jpg peuplementdebouleauxauf.th.jpg

La première, prise un peu au-dessus du fond du TAF, dans une lande bordant la tourbière de la Cailleuse qu'on peut apercevoir au loin un peu plus bas, mais aussi la seconde, prise quelques pas au-delà de ce point, donc en plein dans la tourbière de la Cailleuse, c'est-à-dire carrément au fond du TAF, montrent à quel point l'aspect du peuplement arbustif, plus ou moins dense et surtout à base de bouleaux (verruqueux et pubescent), du fond de ce TAF peut être encore hivernal.

A noter qu'au lever du soleil il a fait -5,7°C au thermomètre min-max à l'air libre et que quelques minutes avant 7h il fait encore -3,2°C. Mais une demi-heure plus tard, grâce au soleil, la température franchit la barre du 0°C. A 7h30 il fait déjà 2,4°C.

Sur cette question concernant les variations interindividuelles de la date de foliaison, voilà pour commencer.

Dernière révision de liens: 06/10/2010.

Marc.

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Bonjour Gaël.

Bonjour Marc,Merci beaucoup pour tes réponses, et pour les scans couleurs ! C'est très apprécié.

Je lirai tout ça dès que possible.

Bye,

Gaël

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  • 1 month later...

Il s'agit donc en effet d'un beau TAF, je n'aurais pas cru que là-bas, en plein Finistère (département que je connais très bien moi aussi, mais je connais un peu moins l'Arcoat j'avoue) un lac pût geler alors que la Tm de janvier avoisine les 5°C à cette altitude et dans ces environs, en principe !

Visiblement, ce TAF de Yeun Elez doit avoir une Tm de janvier pas mal plus basse.

Bonjour Gaël.L'été vient de finir. Je retrouve l'Alsace et pose les sacs. Le mois d'août me conduisit successivement en Bretagne (cap Sizun et pays bigoudin, puis monts d'Arrée), Rouergue (vallée du Lot), enfin pays du Mont-Blanc. La cause de ce périple en voiture de quelques milliers de kilomètres est essentiellement des obligations familiales. La rançon du temps qui passe. Ouf!

Mais j'ai quand même pu profiter de quelques bonnes petites parenthèses entre ces multiples corvées. Et je les ai savourées. Ce furent notamment quelques nuits de camping au bord du lac de Saint-Michel (monts d'Arrée) mi-août. L'une d'elles fut interrompue avant l'aube, ce qui me permit de profiter une nouvelle fois des lumières et des ambiances particulières caractéristiques de l'aurore par ciel complètement dégagé, au cours d'une balade glaciale au fond du TAF qu'est l'immense cuvette des marais du Yeun Elez. Cette balade me mena à la tourbière du Vénec et à ses alentours immédiats. Humm! Eh oui. Je reviendrai plus tard sur ceci avec des relevés thermiques instructifs et plusieurs images.

Plus tard une halte au-dessus de Saugues (Haute-Loire) pour contempler le paysage particulier qu'offre un gros TAF d'Auvergne. C'est édifiant. Au bout de la route s'offrit un panorama extraordinairement étendu sur le massif du Mont-Blanc. Une nouvelle fois je venais d'arriver à Sallanches. C'était fin août. Cette étape obligée me permit quand même d'apprécier l'état actuel des glaciers en regardant au-dessus des Houches ou du Tour et en approchant notamment celui des Bossons. Une consolation: avec ce vent du nord et un ciel plutôt tourmenté, le soleil était puissant lorsqu'il se montrait et la lumière souvent magnifique, en plus un peu de neige saupoudra les parois situées en altitude. Je posterai ultérieurement à propos du TAF de Saugues sur le topic, ça c'est sûr. Mais peut-être aussi sur les glaciers du Mont-Blanc à un autre topic.

Pour revenir à la citation concernant le TAF de Yeun Elez, voici une image montrant clairement le lac de Saint-Michel (ou de Brennilis) gelé: http://www.yeun-elez.com/images/modeles/1247584329.JPG . Par l'auteur (©Frédéric Louandre) elle est intitulée "Soir de gel sur Botmeur".

A bientôt.

Marc.

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Bonjour Gaël.

L'été vient de finir. Je retrouve l'Alsace et pose les sacs. Le mois d'août me conduisit successivement en Bretagne (cap Sizun et pays bigoudin, puis monts d'Arrée), Rouergue (vallée du Lot), enfin pays du Mont-Blanc. La cause de ce périple en voiture de quelques milliers de kilomètres est essentiellement des obligations familiales. La rançon du temps qui passe. Ouf!

Mais j'ai quand même pu profiter de quelques bonnes petites parenthèses entre ces multiples corvées. Et je les ai savourées. Ce furent notamment quelques nuits de camping au bord du lac de Saint-Michel (monts d'Arrée) mi-août. L'une d'elles fut interrompue avant l'aube, ce qui me permit de profiter une nouvelle fois des lumières et des ambiances particulières caractéristiques de l'aurore par ciel complètement dégagé, au cours d'une balade glaciale au fond du TAF qu'est l'immense cuvette des marais du Yeun Elez. Cette balade me mena à la tourbière du Vénec et à ses alentours immédiats. Humm! Eh oui. Je reviendrai plus tard sur ceci avec des relevés thermiques instructifs et plusieurs images.

Plus tard une halte au-dessus de Saugues (Haute-Loire) pour contempler le paysage particulier qu'offre un gros TAF d'Auvergne. C'est édifiant. Au bout de la route s'offrit un panorama extraordinairement étendu sur le massif du Mont-Blanc. Une nouvelle fois je venais d'arriver à Sallanches. C'était fin août. Cette étape obligée me permit quand même d'apprécier l'état actuel des glaciers en regardant au-dessus des Houches ou du Tour et en approchant notamment celui des Bossons. Une consolation: avec ce vent du nord et un ciel plutôt tourmenté, le soleil était puissant lorsqu'il se montrait et la lumière souvent magnifique, en plus un peu de neige saupoudra les parois situées en altitude. Je posterai ultérieurement à propos du TAF de Saugues sur le topic, ça c'est sûr. Mais peut-être aussi sur les glaciers du Mont-Blanc à un autre topic.

Pour revenir à la citation concernant le TAF de Yeun Elez, voici une image montrant clairement le lac de Saint-Michel (ou de Brennilis) gelé: http://www.yeun-elez.com/images/modeles/1247584329.JPG . Par l'auteur (©Frédéric Louandre) elle est intitulée "Soir de gel sur Botmeur".

A bientôt.

Marc.

Bonjour Marc,Ça fait plaisir de te lire de nouveau. On sent le passionné que tu es, et tu parviens à nous (en tout cas pour ce qui me concerne) transmettre ta passion !

Sacré périple que tu as fait. Nous en faisons un presqu'aussi grand lorsque nous revenons en France (raisons familiales aussi), entre Brest et l'est Lyonnais. Et donc, je connais moi aussi très bien le nord-finistère, de même que la région de Salanches et surtout les Houches-St Gervais. Il est très probable que nous retournions en France l'été prochain, et si l'occasion se présente, cela me ferait particulièrement plaisir de te rencontrer aux alentours de ce TAF de Yeun Elez, vers Brennilis, pour justement en parler. En tout cas, je pense sérieusement passer par là bas pour voir "la bête", et pourquoi pas y planter la tente aussi. (en revanche, je ne sais pas si ma blonde sera enchantée de se les geler dans une tente plantée au fond d'un trou à froid, qu'elle définirait plutôt par "trou perdu" ! Ah les femmes ! default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> )

Sinon, assez édifiant en effet le lac de Brennilis gelé !

Et on attend tes prochains récits avec impatience...

Et merci pour ton article traitant de la végétation en forêt de la Cailleuse.

Gaël

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Bonjour Gaël.

Le camping municipal de Brennilis est situé au bord du lac Saint-Michel, précisément à l'ouest du lieu-dit Nestavel-Braz (voir carte: http://www.youdig.fr/bretagne-auberge.com/images/circuitduyeun.gif . Un peu en pente puisqu'au pied d'une colline, il est très vert, avec beaucoup d'herbe et des arbres pour faire de l'ombre. C'est extrêmement calme. De la plage, on a une vue magnifique sur le lac et les montagnes cernant la cuvette du Yeun Elez. A cet endroit j'ai l'impression d'être au bord d'un lac d'Irlande. Certes cette plage est au niveau le plus bas du fond de la cuvette (le niveau du lac), mais les emplacements ne sont pas tous à ce niveau, en effet la plupart sont sur la pente, en gradins.

J'ai remarqué (voir mon message sur ce topic: #380 13 novembre 2009 - 01:49, ) qu'au camping, en été la nuit et par conditions radiatives, il ne fait pas si froid que ça, et même à proximité de l'eau, sa zone la plus basse. Ce que j'expliquerais par le fait qu'au-dessus du camping il ne doit pas se trouver de sources d'air froid capables de l'alimenter en air froid de façon significative, mais aussi par le fait que l'eau tiède de la petite baie contiguë, large à peine de quelques centaines de mètres, empêche l'air froid stagnant sur les espaces situés de l'autre côté de ce golfe, là où sont la tourbière du Vénec et les prairies et landes tourbeuses voisines, de pouvoir atteindre le camping.

En effet, s'il arrive sur l'eau de la baie, cet air froid va peu à peu se transformer en air tiède par échauffement de l'air au contact d'une eau relativement chaude. En hiver, je ne sais pas comment cela se passe, cela pourrait être bien différent en présence de glace et de neige sur les eaux du lac.

Tout ceci pour dire de ne pas tenir les températures relevées au camping en été par nuit radiative pour représentatives de celles qui sévissent au même moment à d'autres endroits du fond de la cuvette du Yeun Elez, comme la tourbière du Vénec, située tout près de là, ou encore le secteur d'Ar Yeun tout là-bas au pied du Menez Mikel (à propos de ceci, de nouveau voir sur ce topic le message cité juste au-dessus). Je dis bien: en été. En ce qui concerne l'hiver, surtout les périodes où l'Arrée est enneigé (celles-ci ne manquent pas d'après la littérature mais aussi les témoignages recueillis sur place) et le lac gelé et recouvert par la neige, je ne sais pas comment ça marche la nuit en conditions radiatives au fond de ce TAF, en effet je n'ai jamais été dans ce coin de Bretagne en hiver et ne connais malheureusement toujours pas l'Arrée sous la neige. Je pense que c'est à cette saison que le fond de la cuvette du Yeun Elez, ce que tu appelles "la bête", offrirait les plus belles surprises sur le plan thermique.

En été ta blonde n'aura donc pas l'occasion de se les geler (comme tu dis) dans une tente plantée au camping municipal de Brennilis, par contre je ne dirais pas du tout la même chose si la tente était plantée sauvagement à d'autres endroits du fond de la cuvette du Yeun Elez, notamment au Vénec, au Libist ou à Ar Yeun (voir, à propos de camping sauvage près de Ty-Aryun en juillet 1972, mon message sur ce topic: #356 14 octobre 2009 - 00:24, ).

Au camping, le paysage fait un peu bocage accidenté. C'est plutôt plaisant, mais sans trop de caractère. On sait (voir au-dessus) qu'en été la nuit par beau temps le froid s'accentue nettement lorsqu'on s'éloigne du camping par un chemin longeant tout d'abord le lac, en direction de la tourbière du Vénec. Je l'ai régulièrement constaté. Il faut savoir qu'alors on se dirige vers de très vastes surfaces de prairies humides, landes tourbeuses et tourbières. Un espace immense, horizontal près du lac, en pente très faible au-delà et de plus en plus accentuée à fur et à mesure qu'on s'approche du pied des roc'hs. Aussi ce relief fait vraiment penser à celui d'une assiette à soupe, plutôt qu'à celui d'une cuvette. Sur cet espace sont les sources d'air froid. Mais aussi les secteurs où celui-ci peut stagner en été. En effet en hiver la zone de stagnation peut en toute logique s'étendre à toute la surface du lac s'il est gelé et recouvert par la neige.

Lorsque je suis en Bretagne, ce qui est peu fréquent (des périodes de plusieurs années se sont même déjà écoulées sans que j'y fusse, même une de plus de dix ans - 1996 à 2009) compte tenu surtout de la distance que cela fait depuis l'Alsace mais aussi du choix fréquent de voir comment c'est ailleurs, je passe l'essentiel de mon temps aux alentours de Douarnenez, étant donné que ma base est sur la côte nord du cap Sizun.

Cependant chaque fois que je fais un séjour là-bas j'ai à coeur d'aller passer un peu de temps dans les monts d'Arrée, en m'arrêtant au camping municipal de Brennilis. Si ça manque, j'ai la nostalgie. Ce camping est agréable. C'est très ouvert sur le lac et on voit bien au loin la tourbière du Vénec. Je n'y vois jamais beaucoup de monde, pas besoin de réserver. Ni barrière, ni panneau, ni piscine etc...Ce n'est pas un camping de standing. Très simple.

Ce coin de Bretagne qu'est la cuvette du Yeun Elez: un "trou perdu" ? Oui, mais moins qu'il y a une bonne quarantaine d'années lorsque mon père regagnant l'Ile-de-France en bagnole m'a déposé un beau matin d'été à Pleyben avec mon vélo. La balade à vélo qui commença ici me mena ce matin-là dans l'Arrée et continua dans l'après-midi jusqu'au cap Sizun. Elle est relatée aussi dans le message #356 du topic, référencé un peu plus haut. Celle-ci me conduisit autour du lac Saint-Michel et c'est ce jour que je me suis épris de l'Arrée.

Les routes que je suivis à vélo dans cette immense cuvette du Yeun Elez étaient encore des chemins de terre, l'asphalte ne s'était pas encore imposé. Aujourd'hui presque toute les voies de circulation sont revêtues. Cependant on peut encore emprunter quelques pistes de terre pour traverser en voiture les landes et tourbières et accéder aux rives du lac.

Le pays, comme tout l'Argoat, s'est modernisé. Les villages ont été restaurés, ils sont plus coquets qu'autrefois et font plutôt "résidences secondaires"... Il y a même des projets d'accélérer le développement touristique avec l'atout que sont ce lac (pour la pêche) et ces paysages peu ordinaires (balades-nature, soirées-légendes...).

Par conséquent c'est moins rural qu'autrefois. Mais cette remarque est valable pour toute la France des campagnes, je crois. C'est la contrepartie du développement. On perd partout peu à peu en authenticité et en âme et assiste à l'urbanisation de ces espaces ruraux et au mitage de nos paysages, comme je l'ai encore une fois vu cet été en traversant la France. Un enlaidissement généralisé. Voilà mon impression à ce jour. Ce n'est pas gai.

En tout cas ce serait bien de se rencontrer à Brennilis, mais encore faudrait-il que je sois l'été prochain en Bretagne.

Salut à toi.

Marc.

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Ban de Laveline alt 420 m

Bonsoir à tous(tes), amoureux(ses) des froidures locales.

Si vous avez l'occasion de faire un tour sur ce site du massif du Schnneberg, signalé par neigement:

/index.php?/topic/59742-infos-sur-lancien-glacier-du-grafen-weiher/'>http://forums.infoclimat.fr/index.php?/topic/59742-infos-sur-lancien-glacier-du-grafen-weiher/

Ça vaut certainement le coup de s'y promener avec un thermomètre.

Bonne balade.

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Bonjour Marc,

En tout cas, je pense sérieusement passer par là-bas pour voir "la bête", et pourquoi pas y planter la tente aussi.

Sinon, assez édifiant en effet le lac de Brennilis gelé !

Et on attend tes prochains récits avec impatience...

Gaël

Bonjour Gaël. En voici quelques bribes.Le 14 août 2010 en fin d'après-midi j'étais à la dernière étape d'une virée à la journée en voiture dans l'Arrée: Menez Mikel.

Cette virée m'a fait découvrir à pied la tourbière du Libist au fond de la cuvette du Yeun Elez. Je n'y avais encore jamais été. Pour cette première visite, effectuée à partir de la piste de Botmeur à la plage du Libist, j'ai eu droit, un peu après avoir franchi le ruisseau du Roudouhir sur le chemin du retour, à une averse que j'avais vu venir sous de gros nuages sombres et qui arriva sur moi alors que j'étais déjà engagé sur un immense espace presque complètement découvert. Pour éviter d'être trempé j'ai ouvert mon parapluie. Il était assez grand pour donner prise au vent qui avait fini par se lever et le faisait s'agiter dans tous les sens. En plus il était à pointe métallique, ce qui me faisait craindre le pire au cas où un orage aurait éclaté en cet endroit à ce moment. Par chance l'averse passa rapidement et il n'y eut pas d'éclairs, mais avec ce vent insistant et ce parapluie à peu près incontrôlable, l'extérieur de ma polaire, aspergée, a fini par être mouillé. Heureusement au bout du chemin la voiture. Au sec.

Je fis donc halte au haut de Menez Mikel. J'aime bien m'y arrêter en fin de journée après une longue marche dans les marais cernant le lac Saint-Michel. Il faisait environ 15°C au thermomètre de la voiture laissée au parking sous la chapelle située au sommet. A cet endroit m'attendait un vent beaucoup plus fort que celui rencontré cet après-midi-là au fond de la cuvette. Avec cette température, plutôt fraîche pour un 14 août, le facteur de refroidissement dû au vent devait être remarquable pour la saison. D'ailleurs il n'y avait pas beaucoup de monde là-haut. Et ils n'y restaient pas longtemps. Ce vent de nord était en effet franchement réfrigérant, mais heureusement je portais en plus du reste un épais ciré de mer pour couper tout ça. En outre le ciel était à peu près recouvert de nuages: http://img7.imageshack.us/img7/9231/151ao.jpg . Quelques trouées de ciel dégagé laissaient quand même passer la lumière du soleil, à cet instant assez bas sur l'horizon, et éclairaient le Yeun Elez, en bas des pentes: http://img29.imageshack.us/img29/7563/153m.jpg . Dans les tourbières cela faisait des taches de lumière qui se mouvaient sur le fond sombre du marais. Vus d'ici, les éléments ne laissaient pas prévoir des conditions radiatives au Yeun Elez pour la nuit prochaine.

Pas étonnant donc que le soir il fît aussi doux que 15°C au camping de Brennilis (thermo-voiture). Il faut dire que compte tenu de la topographie des lieux (position en fond de cuvette, avec les conséquences thermiques classiques d'une telle situation, toutefois atténuées par la proximité de l'eau du lac, relativement chaude la nuit au moins en été), de la saison, déjà bien avancée puisque c'est mi-août, et de l'heure tardive, une telle température ne me semble relativement pas bas du tout. Un tel niveau est simplement dû à la persistance d'une couverture nuageuse importante sur l'Arrée. S'il faisait donc relativement doux, le vent était plus fort encore que la veille au soir, jour de mon arrivée dans l'Arrée. Dans ce cas, bonjour le facteur de refroidissement dû au vent!

La nuit venue, je suis allé, comme la veille au soir, vers la digue de Nestavel en longeant le lac. Au bord de celui-ci, le vent était plus fort au niveau du camping qu'à proximité de la digue, car il soufflait du nord. Simple question d'exposition. Le ciel était toujours couvert, mais quelques trouées montraient des étoiles.

A 22h(TU) - à noter que dans ce message tous les temps sont temps universel (TU) - , il faisait toujours de l'ordre de 15°C à ma place de camping (thermo-voiture). Les quelques arbres entourant cet emplacement y limitaient la force des rafales de vent. Et depuis la tente, à travers les larges trouées ménagées par les branches, je pouvais voir que le ciel était toujours recouvert de nuages. Mais avec ce vent c'était réfrigérant. Je m'endormis alors.

Le 15 août à 3h je me réveille. Quel temps fait-il? Comme la température sous la tente n'a pas baissé au fil des heures de façon sensible, je pense que le ciel est toujours bouché. Mais des fois que... Je sors de la tente: le ciel est totalement dégagé et le vent nul! Entre-temps, au cours de la nuit, les conditions météorologiques ont donc bien changé. Je vais voir au thermo-voiture: 12°C à cette heure très matinale. La baisse par rapport à la veille au soir (3°C) est quand même bien faible. Peut-être que le changement des conditions météo - dégagement du ciel et arrêt du vent - n'a eu lieu que tard dans la nuit. De toute façon je ne vais pas me recoucher sous un ciel dégagé comme ça et choisis sur-le-champ d'aller voir ce qu'il se passe là-bas, du côté de la tourbière du Vénec.

A 3h35 je me trouve donc déjà au bord du lac, sur un des pontons. Il fait toujours nuit. C'est à peu près l'aube, compte tenu de la présence d'une faible lueur blanche au-dessus de l'horizon vers le nord-est, grosso modo en direction de la Feuillée. A cet endroit, situé sur la plage, donc loin des arbres, on a évidemment une vue étendue sur la voute céleste (facteur de vision du ciel presque maximal). En plus, ce qu'on voit du ciel est superbe. Complètement dégagé, c'est plein d'étoiles. Mais le ciel que ce matin-ci j'ai le bonheur d'embrasser du regard n'est pas tel qu'il se présenterait en ville à cause des pollutions tant atmosphérique que lumineuse avec seulement quelques étoiles visibles, les plus brillantes. Là on a affaire à une multitude de points lumineux d'intensités variées qui fait rêver. Pour moi c'est toujours un enchantement lorsque je contemple ce genre de ciel. L'air ici est clair, comme bien entendu il n'y a pas de brume. J'y agite un thermomètre itinérant à environ 1m70 de hauteur: 10,8°C. Il est destiné à me servir durant la suite de la balade (une remarque: plus tard, à mon retour en Alsace, ce thermomètre ordinaire a été étalonné de nouveau, c'était avec de l'eau déminéralisée gelée). Pour revenir au ponton, il n'y a presque pas de vent. Je note seulement une très légère brise de nord. C'est peu perceptible.

A 3h55 je me trouve sur un chemin qui mène du camping au Vénec en longeant tout d'abord le lac. Le début du chemin certes est assez dégagé, mais au-delà il est bordé d'arbres, dont le couvert va en s'accroissant, ce qui fait comme un chemin creux. A l'endroit où je suis, le peu qu'on voit du ciel entre les branches est déjà moins clair qu'au ponton: on voit moins d'étoiles. Cette plus faible densité en points lumineux est simplement due à la présence d'un léger brouillard en basse couche. Pas étonnant: en avançant sur le chemin je remarquais qu'autour de moi l'air devenait plus trouble. D'ailleurs du fait que la pénombre s'était accentuée à cause des arbres et du brouillard, j'ai dû allumer ma lampe assez tôt pour éclairer le sol du chemin. Sans ça je n'aurais pas pu continuer. Ici les arbres s'égouttent. A des points différents de ce lieu je note à 1m70 de hauteur la même température (8,8°C).

La balade me conduit ensuite carrément jusqu'en bordure de la tourbière du Vénec. Pour cela j'abandonne le chemin pour un layon à peine visible serpentant dans une prairie de plus en plus humide à fur et à mesure que j'avance vers la tourbière. Ce cheminement final me fait pénétrer dans un paysage riche en herbes et complètement découvert. Ce qui me fait poursuivre dans un brouillard un peu plus épais.

A 4h15 je suis contraint de m'arrêter à la limite de la prairie humide. Au-delà, bottes ou pas, les pas s'enfoncent de plus en plus profondément dans la tourbe... Evidemment il vaut mieux ne pas continuer! Cette prairie humide a été déjà mentionnée par moi dans un message du topic, concernant un matin du même type. Même si avec l'aube il est devenu plus lumineux et même s'il est encore troublé par le brouillard en basse couche qui s'obstine toujours à envelopper le paysage, le ciel, au-dessus de ma tête, reste quand même assez sombre et suffisamment transparent pour qu'on puisse y distinguer des étoiles. Néanmoins j'ai une fois de plus l'impression d'être confiné dans une boîte. Au nord une barre de nuages apparaît à l'horizon. Quant à l'air, il est calme. Alors que dehors il y a encore très peu de lumière, le brouillard, je peux le voir tomber dans le faisceau lumineux de ma lampe torche. J'approche de moi le faisceau lumineux pour mieux voir. Un voile diaphane, un peu fantomatique, formé par de très fines gouttelettes d'eau agitées, comme dansantes, devient alors visible. La brouillasse! C'est comme un crachin extrêmement fin. Aussi je ne peux pas le sentir toucher la peau de mes mains ou celle de mon visage. A cet endroit, prise de la température de l'air à hauteur de hanche (environ un mètre). Pour cela le thermomètre est posé à la surface du couvert lâche, donc très aéré, que constitue le bout des feuilles des herbes formant un touradon que j'ai choisi au hasard parmi ceux disposés autour de moi. Il montre 3°C seulement! Quel froid! En plus je suppose que l'air à 1m70 de hauteur est presqu'aussi froid. Dans ces conditions, froid et humidité évidemment saturante, et comme en plus je passe à cet endroit la plupart de mon temps à piétiner, les cinq couches de vêtements que je me suis mises sur le dos avant de quitter la tente (maillot de corps, chemise, polaire fine, polaire plus épaisse et veste) ne sont franchement pas de trop. Peut-on se croire en été avec ça sur le dos? Voilà bien un exemple des conséquences de la tyrannie matinale des trous à froid. Enfin il règne en ce lieu un grand silence, troublé par moment par quelques cris d'oiseaux d'eau, type mouettes, volant au loin au-dessus du lac.

A 4h25 je suis au même endroit. Sur l'herbe il fait toujours aussi froid: encore 3°C. Mais le temps est en train de se gâter. A l'est, partiellement cachées par des arbres en limite de prairie humide, des nuées grises défilent à basse altitude, un peu au-dessus de l'horizon. La barre nuageuse que l'on aperçoit au loin, à l'est et au nord, est en train d'approcher. L'herbe est pleine de gouttes d'eau. De même que les arbrisseaux, des saules surtout, que l'on rencontre ici et là dans cette prairie. Finalement tout est détrempé. C'est peut-être dû en partie aux pluies de la veille, mais sans doute surtout à la rosée qui s'est formée durant la nuit à la faveur de conditions radiatives visiblement très passagères, sans oublier qu'en plus il brouillasse comme à côté d'un brumisateur.

A 4h30 certes on voit plus clair, il y a plus de lumière. Mais le soleil n'est pas encore levé. D'ailleurs je suis alors persuadé que je ne pourrai pas assister au lever du soleil, à cause de cette barre de nuages qui devrait empêcher que je n'observe l'émergence du soleil au-dessus de l'horizon. Toujours 3°C sur l'herbe. Ici je ne sens toujours pas de brise. Il règne un grand calme.

4h35: toujours 3°C dans l'air au contact de l'herbe. La température est remarquablement stable. Tout cela signifie qu'au niveau de l'herbe, le bilan énergétique est en équilibre. La chaleur sensible reçue de l'air, que ce soit par le haut en provenance de l'atmosphère ou par le bas en provenance du sol, ainsi que l'apport en calories par le contre-rayonnement infrarouge venu du ciel et le rayonnement émis par le sol, sans oublier la chaleur latente libérée par la condensation liquide (formation de rosée), tous ces apports calorifiques semblent contrebalancés exactement par le bilan du rayonnement infrarouge de l'herbe.

A 4h50 je m'adonne à la photographie, mais sans pied. Ces images, plutôt panoramiques, sont prises en général avec un grand angle: http://img834.imageshack.us/img834/5118/165hr.jpg , http://img84.imageshack.us/img84/6811/166ai.jpg , http://img838.imageshack.us/img838/2796/167s.jpg . On voit une fine couche de brume sur la tourbière du Vénec. Et toujours ces 3°C sur l'herbe. Stupéfiante stabilité de la température, encore. Et quelle ambiance!

Mes excuses pour le bruit très important sur les images prises le plus tôt, mais il y avait trop peu de lumière. J'aurais dû penser à me mettre en mode "prise de nuit". Mais j'étais distrait à cet instant-là. En tout cas de tels moments étaient vraiment à faire partager.

A 4h55 une température un peu en hausse: 3,5°C sur l'herbe. http://img829.imageshack.us/img829/864/170f.jpg

5h05. Il fait encore 3,5°C au thermomètre itinérant posé sur l'herbe. Le voici: http://img693.imageshack.us/img693/1676/172go.jpg, http://img691.imageshack.us/img691/4329/171dm.jpg .

5h10. Les bouts des herbes et les toiles d'araignées accrochées bougent très légèrement à cause d'une faible brise. En plus tout cela est perlé de gouttes d'eau. Température sur l'herbe: toujours 3,5°C. Remarquablement constante donc, la température à la surface de l'étendue des touradons. Le ciel maintenant est bleu pâle. Ce n'est plus le moment de chercher à y discerner des étoiles.

5h15. Encore 3,5°C sur l'herbe. http://img46.imageshack.us/img46/9392/176ej.jpg , http://img835.imageshack.us/img835/5337/179de.jpg .

"En contemplant ça, ressentais-je encore l'impression d'être en Bretagne?", me dis-je aujourd'hui, après mon retour en Alsace. Eh bien, j'en doute. Les paysages que je vous montre, avec les étendues apparemment immenses du haut-marais qu'est le Vénec, sur fond de montagnes nues, sont en effet complètement décalés. En tout cas ils m'évoquent présentement d'autres lieux, évidemment beaucoup plus au nord... Notamment vers la Suède.

5h25. Sur l'herbe, la température vient de monter: 5,5°C. Le ciel est plus lumineux, d'un bleu moins pâle. Quelques nuages planent à l'horizon. Le bout de l'herbe se balance d'un centimètre environ. http://img204.imageshack.us/img204/9454/181jy.jpg , http://img178.imageshack.us/img178/7325/182o.jpg , http://img192.imageshack.us/img192/3638/183um.jpg , http://img827.imageshack.us/img827/2524/184i.jpg , http://img266.imageshack.us/img266/5643/185fw.jpg , http://img291.imageshack.us/img291/9729/186aj.jpg , http://img707.imageshack.us/img707/4683/187xr.jpg

5h30. La brume est maintenant presqu'absente de la zone que j'embrasse du regard. Sur l'herbe: 6,5°C; ça continue à monter. http://img214.imageshack.us/img214/6749/188z.jpg , http://img707.imageshack.us/img707/5738/189s.jpg , http://img412.imageshack.us/img412/2691/190wj.jpg , http://img195.imageshack.us/img195/2839/191az.jpg

5h45. Sur l'herbe il ne fait plus que 5,5°C. Petit retour en arrière dû à je ne sais trop quoi, peut-être un va-et-vient d'air froid. Des nuées lèchent les sommets de Menez Mikel et Roc'h Trédudon.

5h50. Sur l'herbe: 6,0°C. Cela remonte. Le paysage, vu d'ici, est désormais sans brume. Le ciel est bleu. Au loin, en direction de l'ouest, sur les hauteurs au-delà du lac, traînent toujours quelques nuées. A l'est, des cirrus illuminés par le soleil levant. Ces cirrus sont blancs. Dans la même direction, un voile nuageux d'altitude à travers lequel perce timidement le soleil.

6h. Tuchen Kador est dans les nuages, mais ne le sont ni Roc'h Trédudon, ni Menez Mikel. Sur l'herbe: 8,2°C.

6h05. Il y a des cératopogonidés, mais en petit nombre heureusement. Quel fléau, sinon! Sur l'herbe: 8,7°C.

6h10. Sur l'herbe: 9°C. Des nuages gris arrivent de l'est à basse altitude et me cachent peu à peu les cirrus. De ce fait le soleil n'arrive pas à illuminer le paysage de la tourbière.

6h15. Sur l'herbe: 9,7°C. Un peu de vent.

6h20. Sur l'herbe: 10,4°C. Léger vent. Le ciel se couvre de nuages. Les cératopogons sont toujours là. http://img530.imageshack.us/img530/9949/212cg.jpg, http://img97.imageshack.us/img97/4450/214ns.jpg , http://img826.imageshack.us/img826/5079/215u.jpg

6h25. Sur l'herbe: 10,4°C. Le soleil apparaît dans mon dos, à la faveur d'une trouée nuageuse, il est déjà assez haut au-dessus de l'horizon. Roc'h Trédudon est encore dans les nuages, Menez Mikel simplement léché par des nuées, comme Tuchen Kador.

6h30. Sur l'herbe: 11,2°C. Un peu de vent.

J'abandonne cet endroit de rêve pour revenir au chemin par lequel j'y ai accédé depuis le camping. A 6h40 il fait 12,3°C, cette fois-ci à 1m70 de hauteur au-dessus du chemin.

A mon retour en Alsace, j'ai lu une fiche détachable placée au bout du n°264 (septembre 2010) du magazine Terre Sauvage. Celle-ci concerne justement Brennilis. Il y est écrit: "Plante rare du Massif armoricain, l'orchidée des marais apprécie le froid intense. Elle se plaît dans la tourbière, où la température du sol peut atteindre les 0°C en plein été."

Au cours de cette randonnée, commencée vers l'aube, je n'ai pas vu de glace, notamment pas de gelée blanche au sol ou sur la végétation. Cependant je me suis contenté des bords du lac et d'aller jusqu'à la prairie humide bordant la tourbière du Vénec. Pour des raisons de difficulté d'accès, mais aussi de danger (enlisement), comme de respect du milieu naturel (éviter au maximum de piétiner), je ne suis pas allé sur cette tourbière (mon unique visite au Vénec date de l'été 1976...).

Aussi, vu la remarque relevée dans T. S., plus ce dont j'ai déjà parlé sur ce topic à propos du topo-climat du fond de la cuvette du Yeun Elez et aussi ce que je viens d'observer aux alentours du Vénec vers l'aube du 15 août 2010, je dirai qu'il n'est pas du tout impossible que dans cette tourbière, qui est un haut-marais typique, il ait gelé ce matin-là non seulement à la surface des massifs de bruyères mais encore, et surtout, à la surface des coussins de sphaignes bien dégagés. Pour ne pas dire plus.

Et ce, bien que je n'aie pas trouvé d'informations montrant qu'il avait fait bien frais cette nuit-là en Bretagne. C'est pour dire... Que peut-on attendre en cas de coup de froid estival, comme il en arrive certaines années sur la France?

Données techniques. APN compact: mju 1030 SW (Olympus), thermomètre ordinaire: Wpro (Whirlpool).

Voilà. C'est fini. Ouf! Bonne lecture à toi Gaël ainsi qu'à tous les autres qui auront bien voulu se munir de patience à la lecture de ce très long post.

Marc.

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(NB: MESSAGE NON ACHEVE: J'AI ENCORE DES IMAGES A INSTALLER)

Bonjour Gaël. En voici quelques bribes.

[...]

PASSIONANT ! C ést dire combien les tafs sont des lieux trés singuliers qui attirent des (a)gen(t)s très spéciaux...
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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Bonjour Marc (ainsi, bien sûr, qu'à toux ceux intéressés par ce sujet),

Eh bien, quel récit ! Et le tout dans un français impeccable, comme le sont tous tes messges, ce qui est très agréable car de plus en plus rare de nos jours, mais c'est une autre histoire...

Par tes explications précises, on peut aisément suivre l'évolution des conditions météo dans ce très beau coin de l'Argoat. Mais j'ai une remarque (oui, tu l'auras remarqué, on m'appelle souvent "monsieur ouimais", surtout ici au Québec où les Ouimet sont des noms assez répandus... pardon pour ce trait de caractère déplaisant) : lorsque tu poses le thermomètre sur le bout des herbes hautes, ne penses-tu pas que ce thermomètre lui-même rayonne vers l'espace, et donc se refroidit plus que la mesure qu'il donnerait s'il était agité dans les airs comme tu l'avais fait quelques instants plus tôt ? maintenant, il est vrai, certes, que l'air était visiblement complètement saturé de vapeur d'eau. Donc le point de rosée était sans doute très proche des 3°C. Ainsi, même les plus fortes pertes par rayonnement ne devaient sans doute pas faire baisser la température mesurée bien en-deça de ce qu'elle aurait donné "plus conventionnellement"... mais je me dis que lorsque tu agis de même dans d'autres conditions (plus sèches notamment), la température indiquée par le thermo posé sur l'herbe est biaisée par son propre rayonnement IR.

Qu'en penses-tu ?

Sinon, pour revenir à ton message précédent, lorsque tu décris la progression incessante de l'urbanisation des zones rurales françaises, je ne peux que déplorer, tout comme tu le fais, ce fait. J'ai lu qu'en 2000, déjà 9% de la superficie du territoire français était devenu des surfaces artificielles, c'est à dire bétonnées (routes, bâtiments, aires de stationnement, etc...). Et que ce taux progressait fortement chaque année. Cela se confirme visuellement, "sur le terrain". C'est édifiant, c'est bien triste, et c'est surtout scandaleux. Ce taux atteint donc 10-11% aujourd'hui en 2010, ce qui signifie : enlaidissement de la campagne française, perte de l'identité même du territoire de ce pays, tout cela au nom du profit à court terme. (mais là encore, c'est une autre histoire...)

Mais pour en revenir à la météo, cette très forte "urbanisation à la française" conduit inexorablement à augmenter de façon inéluctable l'impact des îlots de chaleur urbains. On n'en parle que très peu, et pourtant, avec plus de 10% de surface bétonnée, il est facile d'imaginer le gain énorme de chaleur absorbée par le sol. Donc les villes et même les campagnes désormais, sont en train de se réchauffer beaucoup plus qu'elles ne le feraient ailleurs, dans un environnement bien moins urbanisé, et surtout ne connaissant pas une telle progression du taux d'urbanisation !

Mais, tu constateras que, lorsque je dis cela, on a vite tendance à me faire passer pour ce qu'on appelle un "sceptique" (tu sais, ceux qui ne veulent pas admettre la cause humaine dans la part du réchauffement climatique), alors que je n'en fais absolument pas partie. On dirait même que ce sujet devient tabou ! En réalité, je ne fais que préciser que ce fait (le réchauffement urbain) est certainement fortement sous estimé, notamment en France. Mais là encore, je m'égare, je m'égare... default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Voilà, en tout cas, merci encore pour tes récits admirables.

Bonne journée,

Gaël

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