Aller au contenu
Les Forums d'Infoclimat

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

LE GIEC...


LuNaTic
 Partager

Messages recommandés

Quant à Kandel, s'il fait part de ses incertitudes à certains points de vue, citer ce qu'il pense de certaines théories fumeuses serait aussi très intéressant.

Mais la polémique, personnellement, cela ne m'intéresse pas.

Cela m'intéresserait de le savoir (c'est de l'info, pas de la polémique). Dans son que-sais-je sur le réchauffement, j'avais lu qu'il glissait rapidement sur les thèses solaires / cosmiques, en signalant son scepticisme mais sans trop s'attarder ni argumenter. S'il y a des critiques plus précises (si c'est à cela ou d'ailleurs à autre chose que tu pensais) et si elles sont aisément reproductibles, je suis preneur.
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • Réponses 62
  • Créé
  • Dernière réponse

Les plus actifs

C'est incroyable d'écrire qu'il y a stagnation ou décrochement depuis 1990 ! Au risque de me répéter:

EN 11 ANS (1995-2005), ON TROUVE LES 9 ANNEES LES PLUS CHAUDES DEPUIS 1860...Dans l'ordre:

1998

2005

2002

2003

2004

2001

1997

1995

1990

1999

Source: NCDC-NOAA

Justement, votre problème, c'est que vous prenez les chiffres bruts comme argent comptant...Il faut aller au-delà.
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Justement, votre problème, c'est que vous prenez les chiffres bruts comme argent comptant...

Il faut aller au-delà.

Qu'est-ce que cela veut dire "Aller au-delà"?

Toujours des mots, toujours des mots , comme dirait Dalida... On veut des faits et des données chiffrées , mais vous ne pouvez pas en fournir !

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Qu'est-ce que cela veut dire "Aller au-delà"?

Toujours des mots, toujours des mots , comme dirait Dalida... On veut des faits et des données chiffrées , mais vous ne pouvez pas en fournir !

En effet, c'est un peu un dialogue de sourd. default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Je retiens quand même une chose de votre série annuelle (que j'accepte comme valable), pour en revenir au sujet de LuNaTic et donc de ce post : en 1995, quand le GIEC publie son second rapport, le réchauffement 1970-1990 est moindre que le réchauffement 1920-1940, car les années les plus chaudes sont à venir. Cela n'empêche pas le GIEC de discerner une influence anthropique qu'il n'observait pas cinq ans plus tôt : ce ne sont certainement pas les années 1990-1994 qui lui ont permis de constater une surchauffe anormale par rapport à la première moitié du siècle.

(Ceci dit dans l'hypothèse où l'on croit encore que le GIEC n'avait aucun a priori à sa création, hypothèse intenable à mon sens puisque l'homme était tacitement au banc des accusés dès le départ et, comme le montre bien le compte-rendu du Monde, il l'était même explicitement dans les débats publics acompagnant la publication du premier rapport).

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

C'est incroyable d'écrire qu'il y a stagnation ou décrochement depuis 1990 ! Au risque de me répéter:

EN 11 ANS (1995-2005), ON TROUVE LES 9 ANNEES LES PLUS CHAUDES DEPUIS 1860...Dans l'ordre:

1998

2005

2002

2003

2004

2001

1997

1995

1990

1999

Source: NCDC-NOAA

mesures faites comment dans quelles conditions ? nettoyage des instruments de mesures alors que parait-il la loi de DSteafn existe mais effectivement vous ne l'avez pas voté? Pollution des sites où l'on prétend faire une continuité des mesures ! Avance des glaciers neozélandais et norvégiens : c'est du constat c'est pas del m**** statistique.

l'an dernier dans l'hémùisphère austral, bien des records de froid ont été battus : c'est un constat c'est pâs de la m**** statistique.

du propre aveu des opérateurs les mesures éffectuées par les différents satellites ERB au cours du temps ne se recoupent pas avec des dérives. Là-dessus il y eut en 1995 un excellent article dans Science.

Moi je constate, et je ne reste pas au fond d'un obscur bureau pour me gaver de statistiques fussent-elles lyonnaises.

Lees fronts froids descendent de plus en plus bas depuis.... 1990 environ, alors qu'ils restaient tranquillement au Nord entre 1960 et 1990, en entraînant les inondations plus au Nord, alors qu'elles tendent à redevenir dans la logique de ce qu'elles ont toujours été : plus fréquentes au Sud..

S'il y a dérèglement climatique il suffit de se reporter à l'histoire pour voir que cela n'a rien d'étonnant ou de surprenant actuellement, qu'il s'agisse de vaison la Romaine ( 1992) des différentes crues de l'Aude ( 1996, 1999) et du gard ( j'ai suffisamment écrit là-dessus pour ne pas refaire ici l'historique).

Tout le monde constate en montagne, c'est un constat, c'est pas de la m**** statistique, qu'après une remontée des limites l'alpage, il y a au moins stagnation. c'est un constat, encore un, de terrain mais faut-il encore avoir le courage d'aller discuter sur place, ce qui est la base de la méthose d'études des risques fixée depuis 1857 par un écrit célèbre en la matière.

les mesures de température au sol sont effectuées dans des endoits de plus en plus urbanisés l'emm****ment maximal, celui des lois de Murphy, c'est qu'on ne veut pas faire le constat de réflexivité, cela c'est de la physique, pas des discours , pas des chiffres assénés.

Dernier constat, purement gardois, il y a eu depuis 20 ans environ une réhabilitation des oliveraies anciennes avec toutes les méthodes modernes possibles (engrais, entretien et taille). il y a un constat général c'est que l'ouverture des premières fleurs a pris un retard de plus de quinze jours sur les vingt dernières années avec effectivement, deux pas en avant, un pas en arrière, mais une continuité vers le glissement.

Or s'il y a un arbre climatique, et assez peu géologique c'est bien l'olivier, qui a horreur de la pollution ( et de côté là le Gard n'est pas trop mal placé, exception faite des zones de Salindres et de Laudun) mais qui intègre totalement les données climatiques ( température, hydrologie, ensoleillement) .

La variété picholine était récoltée mûre, c'est-à-dire noire fin janvier dans les années 1950/1955, puis malgré l'abandon lié à février 1956 ceux qui récoltaient encore virent ces dates se rapprocher de plus en plus de la Noël, et depuis un quinzaine d'années nous ne sommes pas revenus encore à fin janvier mais les moulins ne ferment plus la première semaine de janvier..... récolte oblige, en prolongeant de dix voire quinze jours ! nc'est un constat, il est général sur le gard quelle que soit encore la variété ( précoce comme la négrette, qui suit comme la corniale adaptée aux zones gardoises plus froides, etc....).

En d'autres termes vous irez dire que le travail de la terre tend à retarder les récoltes.... il faudrait cesser de faire rigoler le premier paysan venu. Et je ne parlai pas de l'asperge...., là-aussi le décalage n'est pas mal !

--

lc30

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

mesures faites comment dans quelles conditions ? nettoyage des instruments de mesures alors que parait-il la loi de DSteafn existe mais effectivement vous ne l'avez pas voté?

Pollution des sites où l'on prétend faire une continuité des mesures ! Avance des glaciers neozélandais et norvégiens : c'est du constat c'est pas del m**** statistique.

l'an dernier dans l'hémùisphère austral, bien des records de froid ont été battus : c'est un constat c'est pâs de la m**** statistique.

du propre aveu des opérateurs les mesures éffectuées par les différents satellites ERB au cours du temps ne se recoupent pas avec des dérives. Là-dessus il y eut en 1995 un excellent article dans Science.

Moi je constate, et je ne reste pas au fond d'un obscur bureau pour me gaver de statistiques fussent-elles lyonnaises.

Lees fronts froids descendent de plus en plus bas depuis.... 1990 environ, alors qu'ils restaient tranquillement au Nord entre 1960 et 1990, en entraînant les inondations plus au Nord, alors qu'elles tendent à redevenir dans la logique de ce qu'elles ont toujours été : plus fréquentes au Sud..

S'il y a dérèglement climatique il suffit de se reporter à l'histoire pour voir que cela n'a rien d'étonnant ou de surprenant actuellement, qu'il s'agisse de vaison la Romaine ( 1992) des différentes crues de l'Aude ( 1996, 1999) et du gard ( j'ai suffisamment écrit là-dessus pour ne pas refaire ici l'historique).

Tout le monde constate en montagne, c'est un constat, c'est pas de la m**** statistique, qu'après une remontée des limites l'alpage, il y a au moins stagnation. c'est un constat, encore un, de terrain mais faut-il encore avoir le courage d'aller discuter sur place, ce qui est la base de la méthose d'études des risques fixée depuis 1857 par un écrit célèbre en la matière.

les mesures de température au sol sont effectuées dans des endoits de plus en plus urbanisés l'emm****ment maximal, celui des lois de Murphy, c'est qu'on ne veut pas faire le constat de réflexivité, cela c'est de la physique, pas des discours , pas des chiffres assénés.

Dernier constat, purement gardois, il y a eu depuis 20 ans environ une réhabilitation des oliveraies anciennes avec toutes les méthodes modernes possibles (engrais, entretien et taille). il y a un constat général c'est que l'ouverture des premières fleurs a pris un retard de plus de quinze jours sur les vingt dernières années avec effectivement, deux pas en avant, un pas en arrière, mais une continuité vers le glissement.

Or s'il y a un arbre climatique, et assez peu géologique c'est bien l'olivier, qui a horreur de la pollution ( et de côté là le Gard n'est pas trop mal placé, exception faite des zones de Salindres et de Laudun) mais qui intègre totalement les données climatiques ( température, hydrologie, ensoleillement) .

La variété picholine était récoltée mûre, c'est-à-dire noire fin janvier dans les années 1950/1955, puis malgré l'abandon lié à février 1956 ceux qui récoltaient encore virent ces dates se rapprocher de plus en plus de la Noël, et depuis un quinzaine d'années nous ne sommes pas revenus encore à fin janvier mais les moulins ne ferment plus la première semaine de janvier..... récolte oblige, en prolongeant de dix voire quinze jours ! nc'est un constat, il est général sur le gard quelle que soit encore la variété ( précoce comme la négrette, qui suit comme la corniale adaptée aux zones gardoises plus froides, etc....).

En d'autres termes vous irez dire que le travail de la terre tend à retarder les récoltes.... il faudrait cesser de faire rigoler le premier paysan venu. Et je ne parlai pas de l'asperge...., là-aussi le décalage n'est pas mal !

--

lc30

[/quote

Selon vous, est-ce que l'on nettoie les instruments plus ou moins qu'autrefois ???

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

mesures faites comment dans quelles conditions ? nettoyage des instruments de mesures alors que parait-il la loi de DSteafn existe mais effectivement vous ne l'avez pas voté?

Pollution des sites où l'on prétend faire une continuité des mesures ! Avance des glaciers neozélandais et norvégiens : c'est du constat c'est pas del m**** statistique.

l'an dernier dans l'hémùisphère austral, bien des records de froid ont été battus : c'est un constat c'est pâs de la m**** statistique.

du propre aveu des opérateurs les mesures éffectuées par les différents satellites ERB au cours du temps ne se recoupent pas avec des dérives. Là-dessus il y eut en 1995 un excellent article dans Science.

Moi je constate, et je ne reste pas au fond d'un obscur bureau pour me gaver de statistiques fussent-elles lyonnaises.

Lees fronts froids descendent de plus en plus bas depuis.... 1990 environ, alors qu'ils restaient tranquillement au Nord entre 1960 et 1990, en entraînant les inondations plus au Nord, alors qu'elles tendent à redevenir dans la logique de ce qu'elles ont toujours été : plus fréquentes au Sud..

S'il y a dérèglement climatique il suffit de se reporter à l'histoire pour voir que cela n'a rien d'étonnant ou de surprenant actuellement, qu'il s'agisse de vaison la Romaine ( 1992) des différentes crues de l'Aude ( 1996, 1999) et du gard ( j'ai suffisamment écrit là-dessus pour ne pas refaire ici l'historique).

Tout le monde constate en montagne, c'est un constat, c'est pas de la m**** statistique, qu'après une remontée des limites l'alpage, il y a au moins stagnation. c'est un constat, encore un, de terrain mais faut-il encore avoir le courage d'aller discuter sur place, ce qui est la base de la méthose d'études des risques fixée depuis 1857 par un écrit célèbre en la matière.

les mesures de température au sol sont effectuées dans des endoits de plus en plus urbanisés l'emm****ment maximal, celui des lois de Murphy, c'est qu'on ne veut pas faire le constat de réflexivité, cela c'est de la physique, pas des discours , pas des chiffres assénés.

Dernier constat, purement gardois, il y a eu depuis 20 ans environ une réhabilitation des oliveraies anciennes avec toutes les méthodes modernes possibles (engrais, entretien et taille). il y a un constat général c'est que l'ouverture des premières fleurs a pris un retard de plus de quinze jours sur les vingt dernières années avec effectivement, deux pas en avant, un pas en arrière, mais une continuité vers le glissement.

Or s'il y a un arbre climatique, et assez peu géologique c'est bien l'olivier, qui a horreur de la pollution ( et de côté là le Gard n'est pas trop mal placé, exception faite des zones de Salindres et de Laudun) mais qui intègre totalement les données climatiques ( température, hydrologie, ensoleillement) .

La variété picholine était récoltée mûre, c'est-à-dire noire fin janvier dans les années 1950/1955, puis malgré l'abandon lié à février 1956 ceux qui récoltaient encore virent ces dates se rapprocher de plus en plus de la Noël, et depuis un quinzaine d'années nous ne sommes pas revenus encore à fin janvier mais les moulins ne ferment plus la première semaine de janvier..... récolte oblige, en prolongeant de dix voire quinze jours ! nc'est un constat, il est général sur le gard quelle que soit encore la variété ( précoce comme la négrette, qui suit comme la corniale adaptée aux zones gardoises plus froides, etc....).

En d'autres termes vous irez dire que le travail de la terre tend à retarder les récoltes.... il faudrait cesser de faire rigoler le premier paysan venu. Et je ne parlai pas de l'asperge...., là-aussi le décalage n'est pas mal !

--

lc30

Vous affirmez que les fronts froids descendent de + en + bas . Voyons ce qu'il en est . Je fais une analyse quotidienne des régimes météorologiques (cartes en surface et géopotentiels) depuis 1970. Vous pouvez les retrouver dans mes articles et chroniques de la revue de Géographie de Lyon ( de 1974 à 1992) et de la Société Linnéenne de Lyon. Voir aussi la revue NIMBUSVoir par ex.: "Régimes météorologiques et diversité climatique dans l'espace rhônalpin" (Rev.de Géo de Lyon, vol.65, n°2, 1990, p.106 à 117)

"Le climat de Lyon et de sa région" (Bul.mens. Soc.linnéenne de Lyon, 1993, 62 (7), P. 217-264)

Voir aussi http://perso.wanadoo.fr/meteolyonnaise/typ...0de%20temps.htm

Voici la fréquence des régimes de NW et de N année après année (en jours)

1970 : 32 /41

1971 : 25 /12

1972 : 17 /11

1973 : 51 /11

1974 : 44 /23

1975 : 22 / 16

1976 : 27 /15

1977 : 26 /12

1978 : 49 /19

1979 : 32 /14

1980 : 31 /22

1981 : 44 /14

1982 : 22 /6

1983 : 30 /8

1984 : 23 /11

1985 : 27 /14

1986 : 27 /10

1987 : 42 /16

1988 : 24 /23

1989 : 24 /10

1990 : 37 /13

1991 : 22 /25

1992 : 30 /6

1993 : 23 /14

1994 : 24 /8

1995 : 23 /12

1996 : 26 /14

1997 : 22 /5

1998 : 18 /11

1999 : 41 /10

2000 : 21 /11

2001 : 32 /11

2002 : 28 /5

2003 : 27 /8

Moyennes 1971-80 : 32,4 /15,5

1981-90 : 30,0 /12,5

1991-2000 : 25,0 /11,6

On perd 7 jours pour les régimes de NW et 4 pour ceux de N

Par ailleurs, les paysans et viticulteurs avec qui je discute ( je ne suis pas un pilier de bureau comme vous le dites)affirment que les phases phénologiques ont gagné de 15 jours à 3 semaines en 50 ans . C'est confirmé par toutes les études de l'INRA. Vous qui êtes nîmois, vous pouvez aller à l'INRA d'Avignon qui a fait pas mal de travaux là-dessus ( Bernard Séguin entre autres)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Remiremont - Porte des Hautes Vosges (400 m)

Avance des glaciers neozélandais et norvégiens : c'est du constat c'est pas de la m**** statistique.

Tout le monde constate en montagne, c'est un constat, c'est pas de la m**** statistique, qu'après une remontée des limites l'alpage, il y a au moins stagnation. c'est un constat, encore un, de terrain mais faut-il encore avoir le courage d'aller discuter sur place, ce qui est la base de la méthose d'études des risques fixée depuis 1857 par un écrit célèbre en la matière.

lc30

C'est vrai que comme toi, je préfère des faits, des constats plutôt que des litanies de chiffres... A titre perso, ça me cause plus dans le poste default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

Cependant, sur le premier point, tu ne peux nier que les glaciers que tu évoques sont bien les seuls du globe à avancer!

Et c'est pas de la m**** de remarque default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Ensuite, tu évoques le cas des alpages. Certes, c'est un argument qui pourrait être recevable mais le problème c'est que, dans les évolutions constatées, tu ne précises pas depuis quelle période cela démarre. Or, ce n'est pas en 10 ou 20 ans que l'on peut enregistrer une dynamique significative de ce genre d'espaces qui ont une forte inertie liée à la lenteur du métabolisme des plantes qui prospèrent à ces altitudes. En outre, le facteur anthropique joue considérablement dans ce cas puisque l'occupation des sols (par l'agriculture ou les activités touristiques) influence nettement les mutations que l'on peut remarquer sur de tels territoires.

Ouh, ça non plus c'est pas de la statistique de m**** default_wacko.png

Dernier constat, purement gardois, il y a eu depuis 20 ans environ une réhabilitation des oliveraies anciennes avec toutes les méthodes modernes possibles (engrais, entretien et taille). il y a un constat général c'est que l'ouverture des premières fleurs a pris un retard de plus de quinze jours sur les vingt dernières années avec effectivement, deux pas en avant, un pas en arrière, mais une continuité vers le glissement.

Or s'il y a un arbre climatique, et assez peu géologique c'est bien l'olivier, qui a horreur de la pollution ( et de côté là le Gard n'est pas trop mal placé, exception faite des zones de Salindres et de Laudun) mais qui intègre totalement les données climatiques ( température, hydrologie, ensoleillement) .

La variété picholine était récoltée mûre, c'est-à-dire noire fin janvier dans les années 1950/1955, puis malgré l'abandon lié à février 1956 ceux qui récoltaient encore virent ces dates se rapprocher de plus en plus de la Noël, et depuis un quinzaine d'années nous ne sommes pas revenus encore à fin janvier mais les moulins ne ferment plus la première semaine de janvier..... récolte oblige, en prolongeant de dix voire quinze jours ! nc'est un constat, il est général sur le gard quelle que soit encore la variété ( précoce comme la négrette, qui suit comme la corniale adaptée aux zones gardoises plus froides, etc....).

En d'autres termes vous irez dire que le travail de la terre tend à retarder les récoltes.... il faudrait cesser de faire rigoler le premier paysan venu. Et je ne parlai pas de l'asperge...., là-aussi le décalage n'est pas mal !

En ce qui concerne les arbres comme indicateurs climatiques, tu cites l'Olivier qui est le plus connu de tous mais qui est loin d'être le seul.

Prenons un autre exemple, celui du Bouleau Blanc,qui biogéographiquement marque la limite Nord du milieu méditerranéen (L'Olivier marquant sa limite Sud en Afrique du Nord).

Cette espèce de Bouleau, très commune sur le reste du territoire Français s'accommode de tous types de sols mais ne resiste pas à de longs stress hydriques couplés à de très fortes chaleurs. Et bien figure toi que son aire de répartition est en net recul depuis maintenant plus de 25 ans et aucune maladie ne semble pouvoir être mise en cause. D'ailleurs, pour être honnête, l'été 2003 fut fatal à de nombreux individus de cette espèce et ce jusque dans les régions du Centre de la France.

A priori, le Bouleau Blanc n'est pas d'accord avec l'Olivier sur les conséquences du réchauffement climatique (mais c'est pas grave, ils se connaissent très peu et ne se cotoie guère si ce n'est dans le Nord des régions au climat méditerranéen). Autre remarque sur ce point, même si cela n'a rien à voir avec de l'agriculture, nombreux sont les gens qui, en pays Lyonnais (et même en Lorraine! default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> ), ont planté des Oliviers depuis une bonne dizaine d'années, ces derniers se portant à merveille moyennant quelques précautions hivernales(jusqu'à un hiver bien rigoureux). Juste pour signaler que l'arbre manifeste de grandes facultés d'adaptation et que l'inverse avec le Bouleau Blanc n'est guère envisageable à moins d'un arrosage continu en été et encore, je ne suis pas sûr que ça serait suffisant.

Et ça, c'est pô des stats de m**** default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">

Enfin, tu relates les périodes de récolte des Olives en pays Gardois (très beau pays d'ailleurs default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> ). Il me semble que tout comme l'ensemble des régions de production dans le monde, il y a eu une adaptation en fonction de l'évolution des goûts des consommateurs.

Or, selon la période de récolte et le degré de maturité des fruits, les produits telle l'huile d'Olive connaissent des grandes variations quant à leur saveur (douce, fruitée, âcre, ...). Je crois que c'est un des facteurs d'évolution à ce sujet. Cela dit, je crois savoir que la mode actuelle pour les récoltes était de ramasser les fruits avant leur pleine maturité afin de mettre en valeur les arômes les plus doux dans le produit fini. Du coup, sur ce point, mon argument est discutable et c'est une façon de laisser le sujet ouvert à la discussion...

A plus!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Cela dit, je crois savoir que la mode actuelle pour les récoltes était de ramasser les fruits avant leur pleine maturité afin de mettre en valeur les arômes les plus doux dans le produit fini.

Ah bon ? Je pensais que la mode était plutôt à la saveur fruitée pour l'huile d'olive, d'où une avancée des récoltes et un artefact au réchauffement (principalement hors France). Pour les olives de table c'est peut-être l'inverse avec un artefact au refroidissement.Là aussi il y a un problème de calibrage des données. default_blush.png
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Cependant, sur le premier point, tu ne peux nier que les glaciers que tu évoques sont bien les seuls du globe à avancer!

Et c'est pas de la m**** de remarque default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

A ce propos, je signale la plus longue étude paléo. (3500 ans) réalisée sur le plus grand glacier alpin (Aletsch). Résultats :

- entre 1450 et 1250 av. JC, 1000 mètres de moins qu'ajourd'hui

- entre 200 av JC et 50 ap JC, équivalent à aujourd'hui

- entre 800 et 1300, retrait de l'Optimum médiéval (équivalent 1930)

- après 1300, refroidissements successifs avec trois pics : env. 1370, env. 1670-80, 1859-60

- depuis 1860, retrait progressif.

Désolé de donner encore plein de chiffres default_flowers.gif Ceux-ci montrent une variabilité pluriséculaire forte, avec un réchauffement moderne n'ayant pour l'instant rien d'exceptionnel par rapport à d'autres optimas récents.

Référence :

Holzhauser, H. et al. (2005), Glacier and lake-level variations in west-central Europe over the last 3500 years, The Holocene, 15, 789-801.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Qu'est-ce que cela veut dire "Aller au-delà"?

Toujours des mots, toujours des mots , comme dirait Dalida... On veut des faits et des données chiffrées , mais vous ne pouvez pas en fournir !

Il y a bien d'autres paramètres climatiques intéressants à étudier... que pensez-vous par exemple de l'augmentation de la pression au sol mesurée en France sur les 50 dernières années ? Et celle mesurée au Mali ? Pourquoi ne parle-t-on jamais de ces paramètres ? L'interprétation de l'évolution d'un seul paramètre n'est pas satisfaisante. Le climat est un tout et il faut en étudier tous les aspects.

On a affaire à un puzzle : une des pièces de ce puzzle est par exemple l'augmentation de température au Mont Aigoual sur les 50 dernières années. Une autre est la baisse de la pluviométrie au Sahel, etc.

Pourquoi ne pas mettre côte-à-côte les pièces du puzzle que nous avons à disposition, sachant que ces pièces ne sont pas de la même valeur ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Vous affirmez que les fronts froids descendent de + en + bas . Voyons ce qu'il en est . Je fais une analyse quotidienne des régimes météorologiques (cartes en surface et géopotentiels) depuis 1970. Vous pouvez les retrouver dans mes articles et chroniques de la revue de Géographie de Lyon ( de 1974 à 1992) et de la Société Linnéenne de Lyon. Voir aussi la revue NIMBUS

Voir par ex.: "Régimes météorologiques et diversité climatique dans l'espace rhônalpin" (Rev.de Géo de Lyon, vol.65, n°2, 1990, p.106 à 117)

"Le climat de Lyon et de sa région" (Bul.mens. Soc.linnéenne de Lyon, 1993, 62 (7), P. 217-264)

Voir aussi http://perso.wanadoo.fr/meteolyonnaise/typ...0de%20temps.htm

Voici la fréquence des régimes de NW et de N année après année (en jours)

1970 : 32 /41

1971 : 25 /12

1972 : 17 /11

1973 : 51 /11

1974 : 44 /23

1975 : 22 / 16

1976 : 27 /15

1977 : 26 /12

1978 : 49 /19

1979 : 32 /14

1980 : 31 /22

1981 : 44 /14

1982 : 22 /6

1983 : 30 /8

1984 : 23 /11

1985 : 27 /14

1986 : 27 /10

1987 : 42 /16

1988 : 24 /23

1989 : 24 /10

1990 : 37 /13

1991 : 22 /25

1992 : 30 /6

1993 : 23 /14

1994 : 24 /8

1995 : 23 /12

1996 : 26 /14

1997 : 22 /5

1998 : 18 /11

1999 : 41 /10

2000 : 21 /11

2001 : 32 /11

2002 : 28 /5

2003 : 27 /8

Moyennes 1971-80 : 32,4 /15,5

1981-90 : 30,0 /12,5

1991-2000 : 25,0 /11,6

On perd 7 jours pour les régimes de NW et 4 pour ceux de N

Par ailleurs, les paysans et viticulteurs avec qui je discute ( je ne suis pas un pilier de bureau comme vous le dites)affirment que les phases phénologiques ont gagné de 15 jours à 3 semaines en 50 ans . C'est confirmé par toutes les études de l'INRA. Vous qui êtes nîmois, vous pouvez aller à l'INRA d'Avignon qui a fait pas mal de travaux là-dessus ( Bernard Séguin entre autres)

Vous donnez là l'évolution du sens du flux sur la France au fil des années. Mais lc30 parlent des fronts froids à l'origine des épisodes cévenols : or ces fronts froids ne traversent pas la France du nord au sud, mais ils traversent le proche atlantique du nord au sud : nuance capitale ! Et ces fronts froids induisent (à l'avant) des flux de sud/sud-ouest sur la France.Sur la France, depuis les années 70, les flux de sud/sud-ouest augmentent en fréquence, en durée et en intensité, avec pour conséquences :

1. un réchauffement en toutes saisons, surtout en hiver,

2. une augmentation des phénomènes violents liés à ces flux : épisodes cévenols, tempêtes, records de douceur/chaleur

Il existe des thèses livrant de telles conclusions : je vous en donnerai les références si ça vous intéresse.

Bien entendu, ces conclusions ne sont pas des certitudes en soit, ce sont des indices, des pièces de puzzle, mais, mises bout-à-bout, elles donnent un ensemble cohérent ce qui, par conséquent, renforce leur valeur : par exemple, la seule donnée de l'augmentation de la température en France est intéressante, mais discutable (instrument de mesure, effet urbain, etc) ; en fait elle-seule ne suffit pas ; nous avons heureusement d'autres indices et c'est ceux-là qui vont donner de la valeur ou non à mon premier indice :

1) 1er indice : augmentation de température en France, surtout au sud

2) 2ème indice : augmentation des flux de sud/sud-ouest au détriment des flux opposés

3) 3ème indice : augmentation de la violence des épisodes cévenols

4) 4ème indice : augmentation de la violence des tempêtes dans le nord-ouest

5) 5ème indice : stabilité du nombre de tempêtes à l'échelle nationale (MF) : ah ?! alors hausse dans certaines régions, baisse dans d'autres ?

6) 6ème indice : augmentation de la pluviométrie dans le nord-ouest du pays

7) 7ème indice : hausse de la pression moyenne sur la France : signe des étés plus chauds ? remontée en latitude des HP subtropicales au niveau de la France ? Mais les fronts froids iraient plus au sud sur le proche atlantique => voir les cartes de wetterzentrale

8) 8ème indice : recul des glaciers alpins depuis la fin des années 80

etc

Mais avec ça se dessine déjà une évolution de la circulation atmosphérique sur les 50 dernières années sur la France et à proximité. A compléter et à corriger avec d'autres indices.

Et là, on ne parle que de la France...

Il y a tant d'autres pays !

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Remiremont - Porte des Hautes Vosges (400 m)

A ce propos, je signale la plus longue étude paléo. (3500 ans) réalisée sur le plus grand glacier alpin (Aletsch). Résultats :

- entre 1450 et 1250 av. JC, 1000 mètres de moins qu'ajourd'hui

- entre 200 av JC et 50 ap JC, équivalent à aujourd'hui

- entre 800 et 1300, retrait de l'Optimum médiéval (équivalent 1930)

- après 1300, refroidissements successifs avec trois pics : env. 1370, env. 1670-80, 1859-60

- depuis 1860, retrait progressif.

Désolé de donner encore plein de chiffres default_laugh.png Ceux-ci montrent une variabilité pluriséculaire forte, avec un réchauffement moderne n'ayant pour l'instant rien d'exceptionnel par rapport à d'autres optimas récents.

Référence :

Holzhauser, H. et al. (2005), Glacier and lake-level variations in west-central Europe over the last 3500 years, The Holocene, 15, 789-801.

DONT ACTE! default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Cependant, il s'agissait de l'évocation d'une évolution sur une bien courte période (je le reconnais) et; en utilisant cette même méthode je n'ai fait que mettre en évidence des conclusions différentes default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> .

Autrement, sans avoir de chiffres aussi précis je connaissais ces fluctuation sur le long terme... Sûr qu'avec des chiffres ça fait plus sérieux default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

J'ai examiné les archives du "New York Times" pour comparer la médiatisation du réchauffement de l'autre côté de l'Atlantique. Comme je le pensais, cette médiatisation est assez différente, avec un intérêt déjà sensible dès les premiers travaux du GIEC (chiffres 1989-1992).

lmnyt5jh.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

J'ai examiné les archives du "New York Times" pour comparer la médiatisation du réchauffement de l'autre côté de l'Atlantique. Comme je le pensais, cette médiatisation est assez différente, avec un intérêt déjà sensible dès les premiers travaux du GIEC (chiffres 1989-1992).

Mon modèle climato-médiatique me dit avec une probabilité significative qu'en 2008 (année bixextille, compter 366 j), dans le Monde, on aurait au moins 1 article par jour sur le RC. Et d'ici 2100, tous les articles du Monde seront exclusivement consacrés au RC default_sad.png/emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20">Il y aurait de grande chance (mais ce n'est qu'une vague spéculation) pour que Monsieur tout le monde soit incolable sur le climat d'ici là. default_sad.png/emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20">

Edit: mon modèle inclut bien entendu le facteur Saddam pondéré du coefficient Hussein et explique parfaitement bien les chutes de température médiatique outre-atlantiques observées lors des 2 guerres du Golfe.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Par ailleurs, les paysans et viticulteurs avec qui je discute ( je ne suis pas un pilier de bureau comme vous le dites)affirment que les phases phénologiques ont gagné de 15 jours à 3 semaines en 50 ans . C'est confirmé par toutes les études de l'INRA. Vous qui êtes nîmois, vous pouvez aller à l'INRA d'Avignon qui a fait pas mal de travaux là-dessus ( Bernard Séguin entre autres)

vous devez pas souvent chausser des bottes ! Quant à l'INRA elle met azu point des variétés qui sont de plus en plus précoces ! pas une seule culure de masse aujourd'hui qui vienne de souche utilisée il y na trente ans .

des variétés plus septentrionales d'olives ( l'agalndau) implantées en masse dans le midi. vous renvoyez vers l'inra? J'ai suffisamment d'entrées d

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 3 weeks later...

Salut,

Alors pour ceux que cela intéresses quelques infos sur le GIEC. D'autres posts suivront dans quelques minutes. Navré pour les notations en bas de page et autres références bibliographiques qui n'apparaissent pas ici mais difficile sur un forum de faire un système d'annotation.

Néanmoins, les principales références bibliographiques et liens internet ici et dans les posts qui vont suivre sont tirés des auteurs ci-dessous et mises en italiques dans le texte :

Agrawala Shardul, « Context and Early Origins of the Intergovernmental Panel on Climate Change », in Climatic Change , Vol. 39, N° 4, 2002.

Le Prestre Philippe, « L’avènement de l’écopolitique internationale », in Protection de l’environnement et relations internationales, Paris, Armand Colin, 2005.

http://www.ens-lyon.fr/Planet-Terre/Infosc...e/IPCC-1995.htm

/index.php?showtopic=11356'>http://forums.infoclimat.fr/index.php?showtopic=11356

http://www.ipcc.ch

AUX ORIGINES DU GIEC

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été crée conjointement par l’Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations Unies pour l’environnement en 1988, ceci afin d’évaluer les informations scientifiques relatives au changement climatique. Méritent dès lors d’être soumis à interrogation la nature, les attributs, ainsi que les caractéristiques et particularités des acteurs et organisations ayant contribué à asseoir le problème du changement climatique sur l’agenda de la politique internationale, tout comme est réclamée la nécessité de comprendre pourquoi en est-on arrivé à mettre sur pied, à la fin des années 1980, un mécanisme d’évaluation de type intergouvernemental sur le changement climatique. Eu égard à ce dernier point, ce sont plus concrètement vers toutes les questions afférentes aux nombreuses complexités de la structure institutionnelle du GIEC et sur la manière dont celle-ci fut façonnée par les acteurs de la politique environnementale internationale au milieu des années 1980 que portera notre attention en dernier lieu.

Bref, est donc soumis ici à interrogation le processus ayant amené à la création d’un Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et plus précisément, pour reprendre les termes de Shardul Agrawala ; « why an intergouvernmental assessment mechanism was deemed necessary in the first place, what the various intricacies in its institutional structure are, and how they were shaped by various actors in the international environmental arena in the mid-1980s ».

Les éléments précurseurs

Comment et par quel processus les questions rattachées au changement climatique ont émergé sur l’agenda de la politique internationale pour conduire jusqu’à la création d’un groupe d’experts intergouvernemental traitant spécifiquement de cette problématique à la fin des années 1980 ? Ainsi que nous le démontrerons avec l’aide d’Agrawala, pour comprendre la manière dont la thématique du changement climatique a pris pied dans le registre politique international, il ne suffit pas simplement de s’intéresser à la façon dont la question a été problématisée, mais surtout par quels acteurs et avec l’appui de quelles méthodes : « The public policy impact of scientific opinions on climate change, therefore, not only depends upon what is being said, but also, who is advancing those conclusions and how they were arrived at ».

Au cours des années 1970, face à la dégradation généralisée de nombreux écosystèmes et suite aux premières catastrophes industrielles, les questions d’environnement commencent à émerger en tant qu’objet central au niveau des relations internationales et occupent une place de choix sur l’agenda politique des pays industrialisés. Fait nouveau, les pays en voie de développement commencent aussi à se préoccuper des problèmes environnementaux. Ainsi, les Etats se soucient davantage des « communaux internationaux (air, océan) et des formes nouvelles de pollution (pétrole, déchets) et moins de conservation ». Les éléments marquants durant cette période sont notamment le fait qu’émerge sur la scène internationale le concept de biosphère ainsi qu’une « perspective systémique » de la protection de l’environnement à l’échelle du globe.

La Conférence de Stockholm en 1972, qui voit alors la participation de 113 Etats, constituera une étape cruciale dans « l’écopolitique contemporaine », puisqu’elle marqua la reconnaissance officielle sur le plan international de la nécessité de « prendre en compte les aspects politiques, sociologiques et économiques des questions d’environnement ». Cette Conférence fut motivée pour plusieurs raisons, notamment la médiatisation croissante des problèmes liés à l’environnement, le besoin de placer le développement économique dans une perspective de durabilité et plus prosaïquement le besoin de résoudre des problèmes environnementaux concrets comme les pluies acides que seule une coopération internationale pouvait résoudre.

Un tel contexte ne pouvait que favoriser la recherche quant à un éventuel impact de l’homme sur le climat. L’émulation dans les milieux scientifiques occidentaux est donc grande, ainsi que le note Agrawala : « Serious scientific interest in man’s impact on global climate and possible societal impacts of the changes came to be mobilized through conferences, loose researchs networks and assessment, particularly from 1970 onwards ». Dès lors, une question lancinante traversera la sphère des chercheurs travaillant dans ce domaine et consistant à savoir dans quelle mesure l’influence de l’homme sur le climat se superpose au « bruit de fond » représenté par sa variabilité naturelle. Celle-ci résulte « aussi bien de fluctuations internes que de causes externes telles que la variabilité de l’activité solaire ou les éruptions volcaniques ». Parvenir à une distinction entre les influences naturelles et celles qui relèvent de l’homme nécessite deux opérations, l’une de « détection » et l’autre « d’attribution ». La « détection » est l’opération consistant à « démontrer qu’un changement climatique observé est hautement inhabituel au sens statistique », tandis que « l’attribution » est l’opération ayant pour nature d’établir « des relations de cause à effet et notamment de contrôler le bien fondé de différentes hypothèses plausibles ».

La détection de changements climatiques inhabituels est déjà mise en avant par les chercheurs durant les années 1960 mais les questions de savoir à qui et à quoi attribuer ces variations du climat resteront de nombreuses années soumises à débat. Débat qui se poursuit encore aujourd’hui d’ailleurs comme on le verra.

Ainsi dès 1963, la problématique du réchauffement climatique est mise en avant par une ONG suite aux premiers indices d’une augmentation du CO2 atmosphérique par rapport à la décade précédente. Cette ONG estime alors qu’un doublement de la teneur en CO2 dans l’atmosphère entraînerait un accroissement de la température de 3.8°C. Deux ans plus tard, le président americain de la « Science advisory committee » reconnut, parmi de nombreuses autres choses, que « the climate change could be caused by human activities and could have important consequences ». Pourtant, la décennie suivante verra l’attention des scientifiques se centrer sur d’autres thématiques que celle des gaz à effet de serre.

Concrètement, le début des années 1970 sera marqué par un intérêt croissant pour le « global cooling » dû aux effets des aérosols industriels - ces derniers étant en effet responsables d’un forçage radiatif négatif -, puis la recherche se focalisera sur la question la variabilité du climat au milieu de la décennie relativement à d’importantes sécheresses ayant sévit dans le Sahel. Ce n’est réellement qu’à partir du début des années 1980 qu’une considération croissante sera accordée par la communauté scientifique à la possibilité d’un réchauffement climatique dû à une augmentation de la concentration des gaz à effet de serre et que cette problématique va investir le champ de la politique internationale.

Considérations techniques

A ce stade de notre exposé, une brève présentation des principaux gaz auxquels on attribue un forçage dans l’effet de serre semble utile pour mieux comprendre la problématique du réchauffement climatique. Notons que le résumé ci-dessous s’inspire des informations recueillies sur les sites www.citepa.org ainsi que forums.infoclimat.fr et que les valeurs chiffrées correspondent aux données actuelles et non à celles du début des années 1980.La problématique des gaz à effet de serre est connue de longue date des chercheurs, les premières théories sur le sujet remontant en effet au milieu du XIXe siècle. Pour prouver et démontrer ces postulats, il faudra pourtant attendre les années 1950 quand la mesure et la modélisation du gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère fut rendue possible par les progrès techniques. Concrètement, l'effet de serre est un phénomène naturel lié à l'absorption des rayonnements Infra Rouge de grande longueur d'onde renvoyés par la surface terrestre, par des composés présents dans l'atmosphère : vapeur d’eau atmosphérique, CO2, CH4, H2O, O3, N2O, CFC . Une partie du rayonnement IR n'est donc pas renvoyé vers l'espace. Il y a ainsi absorption d'énergie, cette dernière étant alors transformée en chaleur. La plupart de ces composés sont présents à l'état naturel ce qui a permis le développement et le maintien de la vie sur Terre. La température moyenne sur Terre est de 15°C ; si l'effet de serre naturel n'existait pas, la température moyenne serait de -18°C et notre planète serait couverte de glace.

Le principal gaz à effet de serre (GES) n’est autre que la vapeur d’eau atmosphérique, qui représente actuellement en moyenne 3 à 4 % du volume de l’atmosphère terrestre. On lui impute de 60 à 66 % de cet effet de serre bénéfique, sans lequel la Terre ne serait qu'une mortelle « boule-de-neige » et sa présence tend à amortir les variations diurnes/nocturnes de température. Les trois autres majeurs GES sont le CO2, le CH4 et le N2O. Constat a été fait que leur concentration dans l’atmosphère a augmenté de manière substantielle depuis le début de l'ère industrielle. La conclusion qu’en tirent les chercheurs à l’époque est que l’on peut attribuer à l’activité humaine la responsabilité de cet accroissement :

1. L’augmentation de la teneur atmosphérique du CO2 (gaz carbonique ou dioxyde de carbone) a été détectée dès les années 1960. Cette teneur est ainsi passée de 0,0315% ou 315 ppmv (particules par million en volume) au milieu des années 1950 à 340 ppmv en 1980. Actuellement elle égale 380 ppmv. Déjà à l’époque (1980), de nombreux scientifiques attribuent cette augmentation de la teneur en CO2 dans l’atmosphère aux activités humaines, notamment par l’utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) et du fait de la déforestation. Les forêts étant en effet des importants puits du carbone, les détruire ne contribue qu’à renforcer la prégnance du CO2 dans l’atmosphère. Actuellement, ce gaz est responsable d’environ 69% du « forçage » de l’effet de serre, dont 59% pour l’utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel…) et 10% pour les effets de la déforestation. Le gaz carbonique est le GES qui a suscité le plus d’attention dans un premier temps car « il a le plus important ratio quantité/demi-vie (c’est-à-dire qu’il est émis en bien plus grande quantité que tous les autres et qu’il a une demi-vie dans l’atmosphère plus longue que la plupart – 120 ans environ, contre 12 ans pour le CH4 par exemple) ».

2. Les sources anthropiques de l’augmentation de la teneur en CH4 (méthane) dans l’atmosphère sont essentiellement dues aux activités agricoles, notamment par la culture du riz ainsi que par l’élevage des ruminants. Actuellement, le CH4 est responsable de 18 % du réchauffement déjà constaté et il est « 23 fois plus « efficace » à masse égale que le CO2 ». La durée de vie du méthane dans l’atmosphère avant son élimination par oxydation varie en fonction de divers paramètres. Il est généralement admis qu'elle est en moyenne de l’ordre d’une douzaine d’années dans les conditions atmosphériques actuelles. Elle peut cependant s’étendre beaucoup plus longtemps pour une partie des molécules concernées et le CH4, gaz très réactif, finit par s'oxyder en donnant essentiellement du CO, du CO2 et de la vapeur d'eau.

3. Le N2O (oxyde nitreux), appelé également protoxyde d’azote ou hémioxyde d’azote, provient de la circulation automobile, de certaines industries et surtout de l’épandage d’engrais azotés par l’agriculture intensive. « A masse initiale égale, ce gaz est 275 fois plus nocif que le CO2 pour l’effet de serre à l’échelle du siècle ». Actuellement, avec une concentration dans l’atmosphère de 0,31 ppmv, il est responsable d’à peu près 5% du réchauffement climatique et son temps de séjour atmosphérique est en moyenne d’environ 114 ans.

Rappelons qu’au début des années 1980, eu égard à la thématique du changement climatique, c’est surtout l’augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère qui inquiète les scientifiques puisqu’il est émis en grande quantité par les principales industries des pays du Nord et que cette teneur croissante en gaz carbonique pourrait avoir, à terme, des conséquences inconnues sur l’équilibre climatique de la Terre. Comme en témoigne le graphique ci-dessous, les accumulations de CO2 atmosphérique - en partie par million de volume (ppmv) - croissent alors de manière exponentielle :

effser1_gif.gif

L’émergence de ces nouvelles inquiétudes sur l’évolution future de la machine climatique va amener à mettre sur pied la première Conférence Mondiale sur le Climat en 1979. Cette dernière servit d’important forum d’échange dévolu exclusivement au changement climatique : « This conference was convened primarly under WMO auspices and had a small organizing committee composed of prominent scientists and bureaucrats from both sides of the Atlantic ». Deux des acteurs centraux à ce congrès seront le diplomate américain Robert M. White et le scientifique James Dooge de l’International Council of Scientific Unions (ICSU) qui, grâce à leur impulsion, amèneront à un accord international sur un programme collaboratif de recherche sur le climat. Concrètement, ledit accord engendrera la création du World Climate Programm (WCP), sous les auspices de l’OMM, de la PNUE et de l’ICSU.

Comme le souligne Agrawala, l’enjeu n’est pas encore de faire pression sur les politiques afin que des mesures d’action soient prises pour lutter contre le changement climatique : « The first World Climate Conference did not make any calls for policy action on climate change ». Mais cette réunion a permis l’établissement de groupes de travail dévolus à cette thématique et de coordonner les recherches entre chercheurs européens et américains à dessein de mieux comprendre et appréhender cette problématique.

Ainsi, ce seront trois sessions de travail qui seront tenues à Villach en Autriche, respectivement en 1980, 1983 et 1985. Le dernier meeting aboutira à la conclusion, par consensus entre les chercheurs présents, que dans la première moitié du XXIe siècle « a rise of global mean temperature would occur which is greater than any man’s history ». Face aux conséquences économiques et sociales qu’une telle conclusion implique, ces experts vont aussi recommander que « scientists and policymakers should begin active collaboration to explore the effectiveness of alternative policies and adjustments ».

Pour la première fois au milieu des années 1980, les experts du climat en appellent explicitement à une collaboration accrue entre milieux scientifiques et politiques pour essayer des trouver des mesures d’atténuation à un futur réchauffement climatique. Les conclusions de ces savants trouveront un important écho dans les médias et auprès d’un public plus large de citoyens par le fait que la fin de la décennie sera marquée par de divers et remarqués aléas climatiques. Précisément, fortes vagues de chaleur en Amérique du Nord durant les étés 1987 et 1988, ouragan Gilbert qui dévasta les Caraïbes avec des dégâts dépassant le milliard de dollars, tempête en Angleterre en octobre 1987… seront autant d’éléments qui attireront l’attention tant sur la question du changement climatique que sur la possibilité de voir les événements extrêmes se multiplier.

default_blink.png

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Genèse du GIEC

Après cette présentation des principaux gaz à effet de serre et des inquiétudes soulevées parmi les scientifiques quant aux conséquences possibles pour le système climatique terrestre de l’augmentation de leur teneur dans l’atmosphère, on comprend dès lors mieux les raisons ayant contribué à asseoir le problème du changement climatique sur l’agenda de la politique internationale. Pourtant, jusqu’à présent, nous sommes restés très vagues sur qui sont ces chercheurs ayant « détecté » les premières anomalies « chimiques » dans notre biosphère et sur la manière dont ils ont attribué à l’homme les causes de ces dérèglements. Dans ce chapitre, il semble pertinent de porter notre attention sur les acteurs et institutions ayant contribué à alerter les politiques sur la gravité supposée de la situation et sur les moyens à mettre en œuvre pour tenter d’y remédier. Pratiquement, il convient de se demander : « How the Villach 1985 findings influenced decisionmaking in the international bodies which had sponsored it, and how their institutional responses as well as influence from key individuals and one governement eventually resulted in the setting up of an intergouvernmental panel – the IPCC – to assess climate change ». L’enjeu ici est donc de comprendre pourquoi en est-on arrivé à mettre sur pied, à la fin des années 1980, un mécanisme d’évaluation de type intergouvernemental sur le changement climatique.

Acteurs

Selon Agrawala, quatre acteurs centraux dans la sphère internationale des changements climatiques peuvent être mis en avant au milieu des années 1980. Ce sont respectivement l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), l’International Council of Scientific Unions (ICSU) et les Etats-Unis. Ainsi qu’écrit précédemment, les trois premiers organismes collaborent entre eux sur les thèmes de la recherche climatique depuis 1980 et la mise en place du World Climate Programm (WCP) en 1980, et fournissent des évaluations à travers les conférences de Villach. A partir de 1985 et les conclusions explicites des chercheurs de la nécessité de la prise de mesure au niveau politique pour affronter la problématique du changement climatique, l’influence de l’ICSU en tant qu’institution va décroître, celle-ci étant en effet plus centrée sur la recherche fondamentale sur le climat que sur les questions afférentes au « global warming ».

Le 4ème acteur est les Etats-Unis. Ces derniers sont alors dans une position unique pour quatre raisons :

1. Tout abord, ils disposent à l’époque d’un presque monopole de l’expertise et des connaissances sur la science climatique : « First it had the most cumulative expertise both in climate change research and in assessments from the Climate Impact Assessment Program and National Research Council (NRC) to Environmental Protection Agency (EPA), and the Department of Energy (DoE) ». Les évaluations et conclusions provenant de ces différentes agences américaines façonnent alors la nature de ceux qui seront établis dans les autres pays occidentaux dans ce contexte naissant d’une internationalisation de l’expertise sur le changement climatique.

2. En deuxième lieu, les Etats-Unis sont les principaux pourvoyeurs de CO2 dans l’atmosphère et toute décision qui stipulerait une baisse de ces émissions menacerait les intérêts économiques des puissantes industries du pays. De ce fait, la liste des opposants à toute réglementation en la matière est étoffée, avec des appuis au sein de l’administration fédérale. Précisément : « The US had a huge stake in the climate problem. It was the biggest contributor to greenhouse gas emissions. Also, any measures at abatement of future emissions could significantly threaten its economic interests. Powerful fossil fuel lobbies with active support from a Republican White House were strongly opposed to any kind of action on climate change ».

3. Troisièmement, en tant que plus important bailleur de fonds du système des Nations Unies, les Etats-Unis disposent d’un poids considérable dans les cercles de décisions de l’OMM et du PNUE. Ils peuvent ainsi marquer de leur empreinte l’orientation des résolutions qui y sont adoptées.

4. Enfin, les Etats-Unis ne constituent pas une boîte noire ayant un point de vue unique sur la manière de traiter le problème du réchauffement climatique. Au contraire, y cohabitent différentes agences gouvernementales traitant des questions d’environnement et qui ont des points de vues antagonistes sur la manière d’appréhender cette thématique : « Fourth, and perhaps most interestingly, various US agencies and research establishments had very different positions on climate change, particularly with regard to the need for any policy responses to it. While assessments like National Research Council emphasized scientific uncertainties and advocates a cautious « wait and see » approach, an to Environmental Protection Agency assessment published the same year painted a dramatically different picture with potentially catastrophic consequences resulting from uncontrolled climate change ».

Cette présentation des quatre principaux acteurs « institutionnels » de la diplomatie des changements climatiques autour de 1985 ne doit pas nous faire oublier le rôle souvent décisif joué par quelques personnalités. On pense ici notamment au directeur du PNUE Mostafa Tolba et au Secrétaire d’Etat américain Georges Schulz. En effet, ce sont les efforts du premier qui serviront in fine à impulser la création d’un Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et l’ouverture d’esprit du second qui permettra sa mise en place effective. Pour Tolba, il s’agit alors de rééditer le succès de l’instauration du régime de l’ozone en matière de changement climatique. Ainsi, en 1985, le PNUE va appeler à une convention sur le climat avec la participation de l’OMM, de l’ICSU et des Etats-Unis.

Les efforts de Tolba vont concrètement permettre l’établissement de deux lieux d’interactions entre ces 4 acteurs. D’une part sera créé l’AGGG (Advisory Group on Greenhouse Gases) et d’autre part un mécanisme d’évaluation intergouvernemental va progressivement prendre forme.

L’AGGG (Advisory Group on Greenhouse Gases)

Cet organisme est créé en 1986, directement à la suite du meeting tenu entre l’OMM, le PNUE et l’ICSU. Composé de 7 membres mandatés par les 3 organismes, son but est de mettre sur pied un petit groupe d’évaluation sur les gaz à effet de serre pour initier si nécessaire une convention globale sur le changement climatique. Les membres de cet organisme ont une posture proactive, arguant que « despite the uncertainties, aggressive policy action was needed on climate change ». Ils proposeront aux politiques de fixer des seuils maximaux à ne pas dépasser en matière de climat, à savoir une augmentation de la température moyenne de 0.1°C par décade et une élévation de 2 à 5 cm par décennie du niveau de la mer. En plus d’être presque dépourvue de financement, la posture presque militante des membres de l’AGGG ne manquera pas de placer l’organisme sous la défiance des politiques, ce qui conduira très rapidement à sa marginalisation dans la sphère de la politique environnementale internationale.

Un mécanisme d’évaluation intergouvernemental

L’établissement d’un tel mécanisme d’évaluation est une réponse parallèle mais différée à la création de l’AGGG. Derrière ce mouvement, on retrouve plus particulièrement la patte des Etats-Unis. Ainsi que présenté au point 4 ci-dessus, les diverses agences américaines proposant des évaluations au niveau du changement climatique ont des points de vue différenciés sur la question :

« They also had vastly different takes on both the magnitude of the problem, the need and nature of any possible responses to it ». Partant, par le fait même que ces agences manquaient de points d’accord pour des raisons idéologiques, un compromis fut atteint entre elles avec la volonté du gouvernement de mettre sur pied un mécanisme intergouvernemental d’évaluation scientifique relativement au changement climatique.

Une structure intergouvernementale

Comment concrètement en est-on arrivé à soutenir un mécanisme d’évaluation intergouvernemental pour traiter des problèmes et enjeux relatifs au changement climatique ? Ainsi que le soulignent les dernières lignes de la page précédente, c’est sur le rôle joué par les Etats-Unis que doit être focalisé l’attention.

Depuis 1985, un consensus scientifique commence à s’ériger sur le fait que le climat change et que nécessité il y a d’agir. Mais la réponse politique va prendre du temps car elle doit être globale et de ce fait concerne tant les économies développées que celles des pays émergents. Il était de surcroît devenu évident que toute réponse sérieuse pour faire face au problème climatique allait avoir des impacts sur les industries des pays riches : « It had become evident that any serious response to climate problem might eventually require a restructuring of energy sectors which formed the heart of most economies ». Là n’est pourtant pas le point central et c’est du côté des USA qu’il faut regarder. Les efforts durant l’année 1985 du directeur du Programme de Nations Unies pour l’Environnement, Mostafa Tolba, pour lancer une convention sur le climat avec la participation des Etats-Unis vont amener ces derniers à réagir et engager un processus de discussion au sein de leur administration et parmi les différentes agences « environnementales ». Il en ressort alors des fortes divergences entre les différents acteurs et organismes. Tant le gouvernement que la majorité des agences se prononcent contre l’implication des Etats-Unis dans des négociations pour l’édification d’une convention sur le climat. Concrètement, « most agencies were not supportive of immediate negociations for a climate convention » et s’ajoute à cela une administration Reagan très liée aux lobbies des énergies fossiles, peu enclins à admettre la réalité d’un réchauffement climatique :« The dominant position of the (Republican) administration meanwhile, was that scientific evidence on climate change was inconclusive at best and did not justify policy actions that would be expensive ».

Pourtant l’Agence pour la Protection de l’Environnement (EPA – Environmental Protection Agency) ainsi que le département d’Etat étaient favorables à l’idée d’une convention mais suggéraient que le gouvernement s’investisse dans un processus d’évaluation international pour résoudre le contentieux scientifique sur la question du changement climatique entre les différentes agences. Le compromis atteint entre ces agences et acteurs aux conceptions antagonistes fut donc de mettre en place un mécanisme d’expertise intergouvernemental, qui permettait en outre à l’administration Reagan de gagner du temps avant de devoir éventuellement imposer des mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Comme le souligne Agrawala, le credo de gouvernement américain est « let’s study the problem more ».

Le sponsor naturel pour une telle organisation était naturellement l’OMM mais cette dernière n’avait pas les capacités d’expertise suffisantes pour couvrir les autres aspects que ceux purement scientifiques sur le changement climatique, notamment la question des mesures de politiques publiques qui devraient être mises en place en réponse aux changements climatiques. Cela plaidait en faveur de l’implication du PNUE. On aboutit donc à « a joint UNEP/WMO intergovernmental mechanism ». La position des Etats-Unis va permettre de mettre sur pied la résolution 9 lors du 10e Congrès de l’OMM en mai 1987 qui reconnaissait « the need for an inter-disciplinary and multi-agency approach (…) to arrange for appropriate mechanisms to undertake further development of scientific and other aspects of greenhouse gases ». C’est suite à ce congrès que le secrétariat de l’OMM, en coordination avec le directeur exécutif de la PNUE va établir formellement « an intergouvernmental mechanism to carry out internationally coordinated scientific assessments of the magnitude, impact and potential timing of climate change ».

default_blink.png

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

LE GIEC : SON ANATOMIE

A ce stade de l’exposé, nous nous proposons de présenter ce qu’est devenu en ce début des années 2000 le mécanisme intergouvernemental d’évaluation du climat dont la mise en place a été formellement décidée en 1987 par l’OMM en coordination avec le PNUE. Nous allons donc présenter le GIEC, sa structure, son organisation, son mode de fonctionnement et ses productions. Les informations contenues dans ce chapitre sont purement formelles et sont tirées du site internet du GIEC, l’adresse précise étant www.ipcc.ch. Elles n’ont pour but que de servir d’appui à l’architecture argumentative de la partie suivante où l’on tentera de montrer pourquoi en est-on arrivé respectivement à une telle structure, organisation et mode de fonctionnement en 2001.

Structure

Rappelons en guise d’introduction que le GIEC a pour mandat d’évaluer les informations tant scientifiques et techniques que socio-économiques au sujet du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines afin de cerner plus précisément les conséquences possibles de ce réchauffement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation. En sa qualité d’organe intergouvernemental, le GIEC est ouvert à tous les pays membres du PNUE et de l’OMM. Ce sont ses pays membres qui financent l’organisme par des contributions volontaires des gouvernements. Concrètement, une fois par année est tenue une assemblée plénière à laquelle participent des centaines de responsables et de spécialistes « relevant des ministères, des institutions et des organismes de recherche compétents des différents pays membres ainsi que des organisations participantes ». C’est à cette occasion que sont prises toutes les décisions importantes, telles que celles ayant trait à sa structure, ainsi qu’au mandat de ses groupes de travail ou encore à son budget. Lors de cette assemblée est aussi décidé s’il faut établir de nouveaux rapports et quel est leur champ d’application.

Organisation

Le GIEC se compose de trois groupes de travail et d’une équipe spéciale pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre. Concrètement chaque groupe a des attributions différentes :1. Le Groupe de travail I est chargé d’évaluer les aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat.

2. Le Groupe de travail II quant à lui s’occupe des questions concernant « la vulnérabilité des systèmes socioéconomiques et naturels aux changements climatiques, les conséquences négatives et positives de ces changements et les possibilités de s’y adapter ».

3. Le Groupe de travail III enfin évalue les solutions envisageables pour limiter les émissions de gaz à effet de serre ou atténuer « de toute autre manière les changements climatiques ».

Ayant à leur tête deux coprésidents (l’un issu d’un pays industrialisé et l’autre provenant d’un pays en développement), les groupes de travail ont un mandat et un plan de travail clairement définis et approuvés par le GIEC dans son ensemble. Durant les assemblées plénières des représentants des gouvernements, les groupes de travail s’accordent sur le champ d’application des rapports qu’ils doivent établir et fournissent des indications quant au choix des auteurs. En fin de processus, ces groupes de travail acceptent le contenu des rapports et approuvent les résumés à l’intention des décideurs.

Ainsi que nous le révèle les lignes précédentes, le GIEC produit principalement des rapports d’évaluation élaborés « par des équipes d’auteurs et soumis à l’examen des gouvernements, qui sont invités à formuler des observations ». Plusieurs types de rapports sont produits, dont le but est principalement de présenter la synthèse des connaissances dans un domaine donné en lien avec les changements climatiques. Il ne s’agit donc pas d’entreprendre des recherches ou de produire de nouvelles connaissances. En plus de ce rôle « d’expertise et de synthèse », les rapports issus du Groupe de travail III se proposent de présenter des stratégies de parade pouvant être adoptées par les décideurs politiques pour faire face aux changements climatiques.

A chacun des rapports des trois groupes de travail (ainsi qu’à tous les autres types de rapports produits par le GIEC) correspond un résumé à l’intention des décideurs. Ce dernier a été conçu pour permettre un accès facilité aux résultats des rapports d’évaluation notamment. Il contient en effet des informations techniques et scientifiques d’une extrême complexité et ne sont donc pas intelligibles tels quels aux décideurs politiques qui n’auraient que la Bible comme livre de chevet. Partant, le résumé à l’intention des décideurs est d'une importance cruciale puisqu'il constitue la base sur laquelle les décisions politiques seront établies. Les informations qui y figurent ainsi que les solutions qui y sont proposées constituent de ce fait un enjeux politique de taille comme nous le verrons par la suite.

Concernant les acteurs participant à l’établissement des rapports du GIEC, ce sont des centaines de spécialistes du monde entier qui contribuent à l’établissement des rapports du GIEC, comme auteurs, collaborateurs ou encore examinateurs. Deux particularités ;

1. D’une part ces spécialistes sont choisis par les bureaux des groupes de travail parmi les candidats présentés par les gouvernements et les organisations participantes ou « sont nommés directement pour leur compétence particulière, attestée par leurs publications et leurs travaux ».

2. D’autre part, il convient que les équipes d’auteurs principaux chargées de la rédaction des différents chapitres des rapports du GIEC comprennent « des experts originaires de toutes les régions et que les principaux points de vue et compétences y soient représentés ».

En substance on retiendra deux éléments qui feront l’objet de débats ultérieurement. A savoir, le rôle joué par les gouvernements dans le choix des experts et l’obligation d’intégrer des savants issus des pays en développement.

Fonctionnement

Suite à cette brève présentation de l’organisation du GIEC, le temps est désormais venu de se plonger un peu plus attentivement sur la manière dont sont produits les rapports d’évaluation. En effet, le mode de production de ces derniers d’une part et des résumés pour les décideurs d’autre part, constituent des objets d’étude particulièrement intéressants dans notre perspective qui consiste à analyser les interactions entre science et politique à l’intérieur du GIEC. Décrivons donc ce processus, non sans rappeler que les rapports sont rédigés par des équipes d’auteurs désignés par les gouvernements et par les organisations internationales et choisis pour une tâche spécifique en fonction de leurs compétences.La particularité des rapports du GIEC est qu’ils doivent faire l’objet d’un examen rigoureux en deux étapes, destinées à garantir « leur fiabilité, leur transparence et leur objectivité ». Au cours de la première étape, les versions préliminaires des rapports sont soumises à l’examen de spécialistes reconnus dans le domaine traité, appelés les « examinateurs ». Les versions révisées sont ensuite soumises à une seconde évaluation par les gouvernements ainsi que de la part de tous les auteurs et examinateurs. Tenant compte des observations formulées par ces spécialistes et par les gouvernements, une version finale pour chaque rapport est alors présentée à l’assemblée plénière en vue de son approbation définitive.

Concrètement, le mode de production des rapports est le suivant :

1. Mise sur pied d’un rapport d’évaluation

La décision d’établir un rapport ainsi que la définition de son champ d’application, de ses grandes lignes et l’élaboration d’un plan de travail à respecter pour sa mise en oeuvre sont prises en session plénière par le GIEC et le groupe de travail compétent. A ce stade, les décideurs tout comme les autres utilisateurs du GIEC sont consultés, de façon à déterminer les questions clefs ayant un rapport direct avec les politiques à suivre en la matière. Quand les grandes lignes ont été approuvées, des équipes d’auteurs principaux sont constituées pour chaque chapitre. On l’a vu, le choix de ces auteurs est, entre autre, suggéré par les gouvernements membres du GIEC : « Les auteurs coordonnateurs principaux et les auteurs principaux sont choisis par les bureaux des groupes de travail compétents parmi les spécialistes proposés et parmi d’autres connus pour leurs publications et leurs travaux ». Les auteurs coordonnateurs principaux (lead authors en anglais et au nombre de 100 environ) seront responsables de la coordination d’ensemble des principales sections des rapports tandis que les auteurs principaux quant à eux se verront conférer la production de sections déterminées de ces rapports. Ils ont essentiellement pour tâche de « faire la synthèse des meilleures informations scientifiques, techniques et socioéconomiques figurant dans des publications dont la valeur scientifique est largement reconnue ».

2. Établissement du premier projet

C’est généralement par une réunion de tous les auteurs coordonnateurs principaux et auteurs principaux que débute le processus de rédaction. Concrètement, suite à ce meeting seront rédigés les premiers projets de texte.

3. Premier examen par des spécialistes

Les premiers projets de texte du rapport vont ensuite être communiqués « à des spécialistes particulièrement compétents et/ou ayant à leur actif de nombreuses publications dans les domaines sur lesquels porte le rapport », ainsi qu’aux scientifiques que gouvernements et organisations participantes auront désignés. A ces examinateurs - environ 700 - est demandé de formuler des observations sur « l’exactitude et l’exhaustivité du contenu scientifique, technique et socio-économique de ces projets et sur leur équilibre général ». C’est ce que l’on appelle le système du « peer-reviewing » ; consistant donc à soumettre son travail à l’évaluation de l’ensemble de la communauté scientifique. Les observations de ces examinateurs sont alors rassemblées par l’unité d’appui technique et examinées au court d’une troisième réunion des auteurs coordonnateurs principaux et des auteurs principaux, puis lors de réunions consacrées aux divers chapitres du rapport. A la suite de ce processus, les auteurs coordonnateurs principaux et les auteurs principaux, avec l’aide des éditeurs-réviseurs, formulent des projets révisés en tenant compte des observations reçues.

4. Deuxième examen, par les gouvernements et les spécialistes

Jusqu’ici le projet de rapport a été relu et corrigé uniquement par des scientifiques. C’est lors de cette 4ème étape que les seconds projets de texte du rapport et le premier projet de résumé à l’intention des décideurs vont être communiqués à tous les gouvernements, ainsi qu’à tous les auteurs et spécialistes prêtant leur concours en tant qu’examinateurs. Tout comme pour la phase précédente, leurs observations et remarques sont à nouveau rassemblées par l’unité d’appui technique, puis examinées lors d’une quatrième réunion des auteurs coordonnateurs principaux et des auteurs principaux, ainsi qu’au moment de la tenue de réunions consacrées aux divers chapitres du rapport. Ici aussi, lors de la révision du texte, les auteurs principaux et les éditeurs-réviseurs doivent tenir compte des observations formulées par les examinateurs en vue de la rédaction de la version définitive. L’élément nouveau cependant est que ce ne sont pas seulement les remarques des spécialistes dont il faut tenir compte, mais aussi celles des gouvernements par l’intermédiaire de leurs représentants.

5. Établissement de la version définitive

Les observations des gouvernements et des spécialistes une fois prises en compte, auteurs coordonnateurs principaux et auteurs principaux établissent, avec l’aide des éditeurs-réviseurs, la version définitive du rapport, qui sera présentée à une session du groupe de travail compétent. Cette version définitive « doit décrire les différents points de vue scientifiques, techniques et socio-économiques, sur un sujet déterminé pouvant donner lieu à controverse, en particulier s’ils s’inscrivent dans le débat politique ». Elle doit aussi mentionner les contributions de tous les auteurs, collaborateurs, examinateurs et réviseurs. Parallèlement, un projet révisé du résumé à l’intention des décideurs est communiqué aux gouvernements pour examen final.

6. Approbation et acceptation

En dernier lieu, la version définitive du rapport contenant le texte intégral des évaluations scientifiques, techniques et socio-économiques est présentée à une session du groupe de travail responsable de son établissement, en vue de son acceptation. Lors de cette session, le résumé à l’intention des décideurs doit être approuvé ligne par ligne. Ce processus d’approbation est ouvert à tous les gouvernements. Précisément, « pour être approuvé comme rapport du GIEC, un résumé à l’intention des décideurs doit être ensuite accepté par le Groupe d’experts ».

Il ressort de cette présentation formelle des modes de production des rapports au sein du GIEC que le processus d’évaluation y est particulièrement développé. La durée d’un examen est d’ailleurs normalement de huit semaines. Rappelons que deux phases d’examen sont prévues, au cours desquelles « les examinateurs sont invités à formuler des observations sur l’exactitude et l’exhaustivité du contenu scientifique, technique et socio-économique des projets de texte ainsi que sur leur objectivité ». Et que lors de la deuxième phase d’examen, les gouvernements sont également conviés à formuler des observations sur les versions révisées. On peut même aller jusqu’à distinguer une troisième étape en toute fin de processus où ce sont spécifiquement les gouvernements qui doivent fournir leur approbation du projet révisé de résumé à l’intention des décideurs.

En synthèse le processus d’évaluation se déroule de la manière suivante :

1. Examen par des spécialistes du premier projet du rapport ;

2. Examen par les gouvernements et les spécialistes du deuxième projet du rapport et du projet de résumé à l’intention des décideurs ;

3. Examen par les gouvernements du projet révisé de résumé à l’intention des décideurs.

La suite ce soir.

default_blink.png

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Fort intéressant. Juste un détail : les rapports GIEC se sont pas exactement "peer-reviewed" au sens courant de cette expression, qui concerne plutôt la phase de prépublication des travaux de recherche (et non des rapports de synthèse sans apports fondamentaux à la recherche). Dans l'esprit, cela revient un peu au même, bien sûr.

Un point que je saisis encore mal : qui en dernier ressort désigne les auteurs / coordinateurs principaux ? Par exemple en France, qui a concrètement désigné Jouzel et Le Treut ? Est-ce le gouvernement, comme cela est suggéré en première intention ? Ou est-ce plutôt de groupe de travail GIEC qui les a directement choisis en interne comme "particulièrement compétents", sans s'en référer à l'autorité politique ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

LE GIEC : SA VIE

Après s’être penchés sur les éléments ayant contribué à placer sur l’agenda politique la question du changement climatique, puis nous être intéressés aux acteurs et institutions ayant participé à la mise sur pied d’un mécanisme d’évaluation intergouvernemental, il convient désormais de porter plus précisément l’attention sur ledit mécanisme d’évaluation et les enjeux, défis et problématiques qu’il soulève. Comme le note Agrawala, « it is the intergouvernmental nature of the IPCC that gives its assessment a special niche, distinct from the myriad other assessments and vendors ». Les côtés positifs d’une telle structure intergouvernementale sont de permettre d’éduquer de nombreux membres de gouvernements sur ce problème du changement climatique, de leur donner l’envie de participer à la table des négociations et surtout de sensibiliser tant les politiques que la société civile à ce problème. Mais d’un autre côté, par le fait même de cette nature intergouvernementale, cela impose des contraintes, des tensions et des coûts : « IPCC assessments are widely regarded as being politically negociated, which has, at times, undermined their credibility ».

Les objectifs de cette partie sont ainsi de mettre en évidence les enjeux, contraintes et problématiques suscités par un mécanisme d’évaluation intergouvernemental sur le climat, où cohabitent, s’affrontent souvent et copulent parfois, intérêts scientifiques et intérêts politiques. A dessein d’y parvenir, une perspective diachronique s’impose car permettant de présenter tous ces éléments dans une dimension dynamique.

Les fondements d’une réussite

Pourquoi le GIEC est-il organisé en trois groupes de travail ? Derrière ce constat, on retrouve ici une fois de plus le rôle central des Etats-Unis, qui par leur influence, vont contribuer à façonner la structure, l’organisation et le fonctionnement du GIEC.

Tout d’abord concernant la structure du GIEC, les négociations quant à l’édification de son architecture restent peu connues et nappées de mystère. Ces dernières se déroulent en juin 1987 entre diverses agences américaines, directement après le congrès de l’OMM qui va établir formellement la nécessité de créer un mécanisme intergouvernemental pour évaluer les possibles effets d’un changement climatique : « This was primarily a back-room effort of design, negociation and compromise. The hub of activity was in the US, where a number of proposals were refined and discussed by various agencies ». Le consensus auquel parviennent les différentes agences américaines est d’inclure au futur GIEC des représentants de pays qui sont impliqués dans les questions relatives au changement climatique, de permettre la représentation des gouvernements provenant des régions périphériques, ainsi qu’accorder le statut d’observateur aux organisations internationales : « The proposal which eventually emerged after inputs from number of US agencies emphasized that this panel should include “ representative of countries making major contributions to various aspects of … climate change ”, and “ allow for adequate representation of countries from all regions … (while) … representatives of … international organizations should participate as observers” ». Cette proposition ne fut pourtant pas envoyée de manière officielle par les USA à l’OMM. Toutefois, en l’absence d’initiative américaine concrète, c’est sur la base de cette proposition informelle que vont s’engager les discussions entre l’OMM et le PNUE pour aboutir in fine à un projet similaire d’organisation. Ce dernier fut alors soumis par le Secrétariat général de l’OMM aux représentants des gouvernements membres de l’organisation afin de savoir si leur pays voulait être représenté dans un Groupe d’experts intergouvernemental sur le changement climatique.

A ce stade, les négociations seront moins nébuleuses mais l’objet des débats tout aussi crucial car allant avoir un impact considérable sur l’organisation du GIEC. En effet, c’est la question de la portée que l’on veut accorder aux évaluations qui va être traité. Concrètement, sur quel objet doit porter l’évaluation : « Should the assessment focus on the science of climate change, its impacts, or the range of avalaible responses, or all three ? ».

Les arguments plaidant en faveur d’évaluations de portée globale traitant de l’ensemble des domaines (ndrl : la science du changement climatique à proprement parler, les impacts de ce celui-ci et les moyens d’y faire face) sont respectivement de pouvoir amener à une prise de décision plus efficiente et de permettre, par cette approche globale, la mise en exergue des incertitudes sur la question et les enjeux transdisciplinaires y afférent. Toutefois, des questions plus prosaïques allaient en défaveur d’évaluations de portée générale. En effet, comme le souligne Agrawala : « Comprehensive assessments consume much more time, money and ressources ». L’idée aussi que les conclusions faites par les sciences dures et dont les évaluations sont difficilement contestables pourraient être contaminées par des disciplines faisant face à beaucoup plus d’incertitudes déplaisait à certaines des parties. Au final, l’organisation du GIEC va être inspirée du Climate Assessment Programm (CIAP), programme américain qui faisait des évaluations globale du climat au début des années 1970, et c’est donc l’approche globale et non sectorielle qui va être avalisée.

Concrètement, Agrawala distingue à la fois des raisons intellectuelles et des raisons humaines qui ont amené à faire du GIEC un organisme proposant une évaluation globale de la science climatologique. Du côté intellectuel, ce mécanisme allait être le premier officiel et systématique mécanisme d’évaluation de l’évolution du climat à l’échelle internationale. C’était donc un défi excitant à relever.

Du côté humain, notons le rôle central joué par N. Sundararaman, un scientifique américain faisant partie de la députation américaine à l’OMM et ayant travaillé pour le CIAP au début des années 1970. Ce chercheur estimait qu’une approche comme celle du CIAP était « the best way to strucuture the proposed intergovernemental assessment ». C’est lui aussi qui va participer à l’écriture de la résolution du Conseil Exécutif de l’OMM stipulant donc qu’un mécanisme intergouvernemental devrait coordonner une évaluation scientifique d’envergure internationale tant sur l’ampleur, l’évolution et les impacts potentiels du changement climatique. Il n’est toutefois pas encore question ici d’intégrer la question des options pour y remédier. Mais sous l’impulsion de Malte, quelques semaines avant la première session plénière du GIEC, une résolution intégrant la problématique des réponses politiques à adopter pour lutter contre le réchauffement climatique fut rédigée à l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Cette résolution appelait donc la GIEC à « immediately initiate action leading…to a comprehensive review and recommendations with respect to…the science of climate change…, social and economic impact(s)…, possible policy responses by Governements to delay, limit or mitigate the impact of adverse climate change, relevant treaties and other legal instruments dealing with climate, (and) elements for possible inclusion in a future international convention climate » (UNGA, 1988) . De ce fait, le mandat du GIEC lui conférant la mission d’examiner tant la science climatique que les impacts et les stratégies de réponses, conduisit à la création de trois « Groupes de Travail » s’intéressant chacun à l’un de ces domaines. Sont donc mis sur pied trois groupes travaillant de manière simultanée et en parallèle. Le Groupe I s’intéressant à la science et à l’évaluation, le Groupe II aux impacts socio-économiques du réchauffement et le Groupe III aux stratégies de réponses et aux politiques à mettre en œuvre comme on l’a vu précédemment.

L’hypothèse d’Agrawala est que c’est justement la mission d’évaluation globale du GIEC et son organisation en trois groupes qui fera son succès. Cela peut paraître paradoxal que l’organisme ait réussi à attirer la participation de scientifiques de haut vol et ait produit des rapports qui avaient une grande crédibilité parmi la communauté scientifique. Une partie de la réponse se trouve dans le fait que la multiplicité des acteurs et leurs divergences de point de vue a eu pour conséquence que chacun a dû lâcher du leste dans sa volonté de contrôler le processus d’évaluation en nommant des scientifiques acquis à des intérêts purement politico-économiques. Mais laissons Agrawala lui-même nous expliquer la raison du succès du GIEC : « Part of the answer lies in the multiplicity of political actors (various US agencies, UNEP, WMO, and many different countries) and the divergence in their respective interests. This may have led to a scenario in which all actors had to give up control of the assessment process by nominating a credible independant scientist to chair the IPCC, as well as through procedural rules such as universal participation, process transparency, and so on ». L’aura dont va très vite bénéficier le GIEC va attirer la participation d’un nombre toujours croissant de scientifiques réputés. De ce fait l’organisme va être source d’intérêts et d’enjeux pour les politiques face auxquels il devra instituer des mécanismes de fonctionnement interne pour s’en prémunir : « This may have set forth a self-reinforcing mechanism : the more credible experts there were already in the IPCC, the more attractive it was for other established experts to join, the more internal strength the institution had to defend its scientific integrity against political pressures ».

Intérêt croissant pour ses productions, légitimité, importance appréciable dans le champ de la politique environnementale internationale sont autant d’éléments qui vont contraindre et contribuer à faire évoluer le fonctionnement du GIEC durant les années suivant sa création : « However, many other features of the IPCC, such as peer review procedures, developing country participation and IPCC’s interaction with the international decisonmaking process, evolved in the years following its establishment ».

Le succès et ses revers

Comment tenter d’être scientifiquement pertinent et politiquement acceptable ?

C’est l’enjeu auquel doit faire face constamment le GIEC. La crédibilité dont il jouit et son rôle de plus en plus accru dans la diplomatie des changements climatiques en font un « acteur » de premier plan. Par-là même, autour du GIEC vont se cristalliser enjeux, luttes et tensions entre les intérêts défendus par les scientifiques et les buts poursuivis par les politiques. La sortie de secours pour concilier ces conflits d’intérêts porte un nom : « le consensus ». La « technologie » utilisée pour y parvenir, bien que louable, ne satisfait pas tout le monde, notamment certains scientifiques. Voyons de quoi il en ressort.

Complexification des procédures

Durant la période de conception du GIEC, comme on l’a vu, ce sont essentiellement de petits groupes d’individus issus du l’OMM, du PNUE et des agences américaines qui ont contribué à façonner l’organisation du GIEC. En revanche, une fois créé et ses premières évaluations établies, l’organisme va être soumis à la pression d’autres acteurs. En effet, tous ne sont pas d’accord avec les conclusions du GIEC et demandent donc à ce dernier de modifier certains de ces modes de fonctionnement : « IPCC was shaped considerably by exogenous pressures which included demands from the bodies of the Framework Convention on Climate Change (FCCC) and increased scrutiny of the IPCC process by many oil exporting countries and special interest groups such as the U.S. fossil-fuel lobby ».

Pour faire face à ces pressions et tenter de rester scientifiquement pertinent et politiquement acceptable, la « technologie » appliquée sera de complexifier les processus d’évaluation. Jusqu’à aboutir au processus en deux phases décrit dans la partie 4 aux pages 14 et 15 et une approbation ligne par ligne des résumés à l’intention des décideurs : « For example, draft chapters of the 1995 Working Group II Second Assessment report went through two full scale reviews: the first involving anywhere from twenty to sixty expert reviewers per chapter (a total of 700 experts from 58 countries were involved), and the second involving all IPCC member governments and the experts who had sent their reviews in the first round ».

Ce processus d’évaluation par les pairs, aujourd’hui très complexe, n’avait pourtant pas été discuté lors des négociations précédant la création du GIEC. Ainsi lors des tous premiers travaux du GIEC, chaque groupe de travail établissait ses propres méthodes d’évaluation. Le Groupe de Travail I avait déjà prévu un mécanisme de « peer-reviewing » par des experts internes et externes, tandis que le Groupe de Travail II indiquait simplement une évaluation par les auteurs ayant contribué au rapport. Comme le note Agrawala, à ce moment-là l’essentiel était de produire un travail de qualité : « These two Working Groups are free to choose the form of the peer review as long as the latter is conducted in such a manner as to assure quality products ».

Mais comme on l’a mentionné, entre 1990 et 1992, de nombreux facteurs politiques vont contraindre le GIEC à améliorer son processus d’évaluation par les pairs pour avoir plus de crédibilité envers les négociateurs politiques en vue de la Conférence de Rio, agendée en 1992. La principale raison, selon Agrawala, est qu’à l’approche de Rio les questions de politique environnementale deviennent très polarisées : « Powerful interest groups with huge stakes in the issue now began to show much more interest in the IPCC. Two notable entrants were lobbying arms of the US fossil-fuel industry: the Global Climate Coalition and the Climate Council ».

A dessein d’être politiquement acceptable, le GIEC va devoir homogénéiser les procédures d’examens entre les différents groupes de travail et établir des règles quant à la manière de sélectionner les contributeurs et examinateurs pour rendre plus transparent le mode de production des rapports. Des règles seront aussi établies quant à la manière d’établir le résumé pour les décideurs : « Perhaps most significantly in terms of its political implications, it was formally stated that all IPCC reports will have policymaker summaries which will be subject to line by line approval at a plenary session of the relevant Working Group (IPCC, 1993) ».

Scientifiquement pertinent et politiquement acceptable

La mise en place de ces procédures complexes d’évaluation avec un premier niveau d’examen par les scientifiques puis un second niveau d’examen par les représentants des gouvernements est la quintessence de cette interaction entre science et politique et où l’on vise à atteindre un consensus. Voyons de quoi il en ressort.

La recherche du consensus

Le GIEC est présenté partout comme le meilleur exemple de consensus scientifique global dans le monde. Pourtant cette organisation comprend une grande quantité d'acteurs ayant des orientations et des buts très différents entre eux. Pour reprendre l'exemple donné dans l'article « consensus science, or consensus politics », les représentants d’une île risquant d'être submergée dans les années à venir par l'élévation du niveau de la mer n'auront sans doute pas les mêmes préoccupations qu'un pays producteur de pétrole soucieux quant à lui de ne pas voir apparaître dans les rapports du GIEC la nécessité de réduire les taux d'émission de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, arriver à un consensus apparaît comme un véritable tour de force, impossible à réaliser sans la mise en place de mécanismes de résolution des conflits. Pour comprendre la manière dont on aboutit à ce consensus, nous allons dans un premier temps observer un exemple concret, celui du SPM (Summary for policymakers – Résumé à l’intention des décideurs) qui est le rapport pour lequel le processus est le plus délicat puisque c'est le résumé sur lequel les politiques ont le plus grand impact . Dans un deuxième temps, nous aborderons les mécanismes de résolution prévus en cas de désaccord persistant.

Si nous avons déjà abordé ce point de manière formelle et descriptive, il nous semble intéressant d’observer les procédures plus en détail, à travers le cas du SPM qui nous semble représenter l’exemple le plus explicite de rencontre entre acteurs politiques et scientifiques.

La réalisation de ce résumé est largement contestée par les détracteurs du GIEC. Sa mise au point est d’une difficulté particulière. Nous avions vu plus haut qu'il ne faisait l'objet que d'une relecture à laquelle étaient inclus les experts ainsi que les représentants des gouvernements. Ceux-ci font part de leurs remarques qui doivent être prises en compte lors de la correction. Pour donner une petite idée de la dimension de cette première phase, lors de sa relecture, chaque mot du résumé du rapport de 2001 du premier groupe de travail a attiré en moyenne une vingtaine de mots de commentaires. Après ces fastidieuses corrections débute la partie la plus ardue et la plus critiquée du travail. Chaque mot du SPM doit être approuvé à l’unanimité par l’assemblée plénière, les négociations, retransmises simultanément en cinq langues et portant sur chaque mot, chaque phrase, peuvent durer des jours. Selon des participants interrogés dans l’article, l’atmosphère y est lourde, tendue, difficile à supporter. Les pressions sont fortes puisque les représentants des gouvernements ont clairement des buts politiques à atteindre qui semblent inconciliables entre eux.

L’attitude de l’Arabie Saoudite à l’assemblée plénière de 2001 est parlante à ce sujet, illustrant la position des pays producteurs de pétrole, elle défend ses intérêts par une attitude d’opposition ferme dès le premier paragraphe. Après une « lutte verbale » de longue haleine, ses représentants parviennent à faire changer la phrase se trouvant à la source des tensions, qui de « Many hundreds of scientists contributed to its preparation and review », devient finalement « Many hundreds of scientists from many countries participated in its preparation and review ». On décèle ici l’influence des pays producteurs de pétrole qui cherchent par tous les moyens à mettre en évidence les incertitudes qui subsistent quant aux effets de la combustion de produits fossiles sur la teneur en GES dans l’atmosphère.

Si, pour certains, les exemples de ce type laissent transparaître une mainmise contestable de la politique sur la science, pour d’autres, ces négociations, qui n’aboutissent qu’à des changements minimes, montrent bien à quel point les limites de la vérité scientifique sont étroites et le travail du GIEC d’une grande qualité. En revanche, pour Agrawala c’est clairement le premier point de vue qu’il faut prendre en compte, arguant que « the line by line consensus approval of policymaker summaries, meanwhile, is an intensely political process » allant même jusqu’à dire que le « line by line consensus approval of IPCC policymaker summaries is clearly an attempt to buy global credibility amongst governments ».

Voyons maintenant ce qu'il en est du SPM du point de vue des mécanismes de résolution des conflits. Comme on peut s'en douter, c'est ici que la question du consensus est à la fois la plus cruciale et la plus difficile à résoudre. Ceci pour les raisons suivantes:

Chaque mot doit être approuvé, donc chaque mot constitue l'objet d'un désaccord potentiel. Le consensus étant la condition sine qua non à l'acceptation du SPM, chaque Etat dispose d'un droit de veto pour bloquer le processus. C'est le niveau de plus grande tension entre politique et science, ici les intérêts des uns et des autres se mêlent et bien souvent s'opposent. Les disputes tournent essentiellement autour de ce qui doit ou ne doit pas figurer dans le rapport.

Comment sont-elles gérées? Selon Siebenhüner, la procédure décrite plus haut (relecture puis acceptation mot à mot) suffit à assurer un « rapport équilibré » et solide d'un point de vue scientifique, celle-ci laisserait peu de place à la défense d'intérêts économiques ou politiques. L'auteur décrit ensuite en détail les solutions prévues dans le cas de problèmes persistants. Tout d'abord les divergences doivent être exprimées et discutées à l'assemblée plénière, si cela ne suffit pas à régler le différent, la discussion se poursuit en groupes restreints. Dans des cas extrêmes, il arrive qu'aucune solution ne soit trouvée à ce stade, la mésentente est alors signalée dans le texte. Mais cette option - généralement adoptée par des Etats producteurs de pétrole - qui ne parviennent qu'avec peine à dissimuler leurs intérêts économiques - est dans la majorité des cas évitée par les gouvernements. En effet, ce type de démarche peut s'avérer coûteuse du point de vue de leur crédibilité si ils ne parviennent pas à appuyer leur position sur des bases scientifiques suffisamment solides. Les auteurs principaux sont par ailleurs présents lors de ces discussions et jouissent d'une forte considération, il est donc extrêmement difficile de remettre en cause leurs conclusions. Ainsi, toujours selon B. Siebenhüner, si ces procédures de décisions sont longues et pénibles, elles permettent tout de même d'atteindre le but recherché du consensus de manière à assurer la crédibilité et la légitimité des rapports sans pour autant opérer de changements significatifs comparé au document de base.

Ces conclusions positives ne sont pas partagées de façon unanime. Les tensions et la pression psychologique pesant sur les acteurs sont lourdes pour aboutir au consensus. Certains reprochent au GIEC la recherche du consensus à tout prix car celui-là ne peut être qu'artificiel étant donné la grande quantité et diversité (idéologique, économique, politique) de ces participants. Le site « climat sceptique » qui se présente comme un lieu d'expression des « esprits libres refusant de croire aveuglément dans les catéchismes du GIEC et autres prêches médiatiques [ » présente plusieurs témoignages qui mettent en doute l'idée de consensus scientifique au sein du GIEC. Le témoignage de John Zillman, principal délégué de l'Australie au GIEC et dirigeant du Bureau météorologique du Commonwealth relate les pressions exercées sur les participants à l'assemblée plénière : « (…) There has been unusually intense pressure for consensus to be achieved even when many individual participants clearly felt extremely uncomfortable with signing on to the "consensus" language. These pressures became extreme in some of the late night meeting when the time for achievement of consensus was running out, delegations were exhausted and dissenting individuals were subject to considerable peer pressure to agree in order to avoid the stigma of being seen to have prevented the IPCC from achieving a consensus report. These pressures have led to increasing questioning of the appropriateness of the concept of "science by consensus" ».

On peut dès lors se poser une question, de quelle forme de consensus parle-t-on exactement ? Dans le cas du GIEC, et autant au niveau scientifique que politique, le consensus ne signifie pas que tous les acteurs sont parvenus à faire converger leurs points de vue. Cette forme de consensus semble plutôt désigner la possibilité donnée à chaque partie de défendre ses intérêts. Aboutir au consensus signifie alors que nul n'a pu opposer aux conclusions finales des chercheurs des preuves suffisamment convaincantes pouvant les remettre en question. Plutôt qu'un véritable consensus ne faudrait-il pas ici parler de compromis entre des acteurs en opposition mais tout de même poussés à la recherche d'un terrain d'entente en l’absence duquel les produits de leur interaction perdraient leur efficacité. C'est, selon nous, dans cette perspective que la question du consensus ainsi que celle des relations entre les différents acteurs doivent être appréhendées.

Le plus intéressant ici n'est peut-être pas de savoir si le consensus est réel ou non puisque malgré les critiques, le GIEC est toujours parvenu jusqu'à aujourd'hui à faire accepter ses rapports à l'unanimité. Donc consensus il y a, même si nous avons montré que cette forme de consensus s'apparente plus à un compromis où les différentes parties acceptent, parfois sous la pression, certaines concessions au prix d'autres avantages. Ce qui nous intéresse en premier lieu est de comprendre le pourquoi d'une recherche de consensus à tout prix. La réponse se trouve sans doute dans le besoin pour le GIEC d'être acceptable d'un point de vue politique. Se conformer aux attentes politiques passe pour le GIEC par la mise en place d'un système d'acceptation à l'unanimité de ses produits selon un modèle démocratique. Ce système lui assure ainsi un haut degré de légitimité politique en permettant que toutes les parties en jeu soient représentées et aient la possibilité de s'exprimer voire même d'opposer leur veto aux décisions de l'assemblée.

A suivre...

Pour charles muller navré du retard mais j'essaie de répondre ce soir autrement ce sera demain matin

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Pour charles muller navré du retard mais j'essaie de répondre ce soir autrement ce sera demain matin

OK.

Sur la question du consensus, je discerne pour ma part deux points différents : l'absence de consensus pour motivation politico-économique (que tu cites surtout) ; l'absence de consensus pour raison scientifique (que tu évoques peu).

Si Lindzen a démissionné en 2001, c'est notamment parce qu'il jugeait scientifiquement fausses certaines assertions du résumé pour décideur et qu'il refusait de cautionner plus longtemps cette distorsion des connaissances. Idem pour Landsea en 2005, qui jugeait scientifiquement prématurée (et méthodologiquement malheureuse) l'attribution à l'homme d'une augmentation d'intensité des cyclones par un futur auteur du GIEC s'exprimant en débat public.

J'ajoute un point : il y a ce que le GIEC dit et ce qu'il ne dit pas, c'est-à-dire les travaux dont il ne se fait pas écho. Cette sélectivité /hiérarchie dans les sources est bien sûr plus délicate à observer, car il faut d'abord les connaître toutes pour montrer ensuite que certaines sont écartées sans être explicitement contre-argumentées. Citer 30 travaux récents sur un sujet précis donne l'impression d'un spectre large sur la recherche en cours. Mais s'il y a en fait 45 travaux récents sur ce sujet et que 15 ne sont pas convoqués à la barre car leur conclusion n'est pas exactement conforme aux autres, cela devient plus douteux. C'est par exemple le cas (à mon avis) dans la première version d'IPCC 2007 sur la question du forçage solaire, dont je ne peux parler en détail pour le moment.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Si Lindzen a démissionné en 2001, c'est notamment parce qu'il jugeait scientifiquement fausses certaines assertions du résumé pour décideur et qu'il refusait de cautionner plus longtemps cette distorsion des connaissances. Idem pour Landsea en 2005, qui jugeait scientifiquement prématurée (et méthodologiquement malheureuse) l'attribution à l'homme d'une augmentation d'intensité des cyclones par un futur auteur du GIEC s'exprimant en débat public.

Pour Lindzen pourrais-tu en dire plus sur les assertions en question?

on peut trouver des explications, sous réserves, sur ce site.

on trouvera, également sous réserves, des appréciations sur Lindzen dans le site Realclimate.

Ces appréciations ne portent pas directement sur la démission de Lindzen mais sur ses convictions dans le domaine climatique.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Pour Lindzen pourrais-tu en dire plus sur les assertions en question?

on peut trouver des explications, sous réserves, sur ce site.

on trouvera, également sous réserves, des appréciations sur Lindzen dans le site Realclimate.

Ces appréciations ne portent pas directement sur la démission de Lindzen mais sur ses convictions dans le domaine climatique.

Non, pas grand chose de plus que ton premier lien qui me semble assez complet. Lindzen s'est surtout plaint des distorisions entre le résumé décideur (SPM) et la partie scientifique, jugeant que le premier (et le seul vraiment lu par 99% des gens) ne reflète pas fidèlement la seconde. Les critiques que j'ai lues ici ou là sous sa plume : le SPM 2001 efface les incertitudes, il affirme que la modélisation de la vapeur d'eau / nébulosité a progressé depuis 1995, il surévalue la cause anthropique du réchauffement récent au regard de ce qu'on peut en dire avec une certitude raisonnable.
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 1 month later...

Un grand merci à LuNaTic et aux autres pour cet exposé très détaillé sur le "GIEC".

Une petite contribution et une question

IPCC est bien Intergovernmental panel on climate change,

Intergouvernemental ne fait pas de difficulté.

Ensuite vient "panel". Les dictionnaires montrent une grande polysémie.

Au moins c'est un groupe d'individus quelconques, au mieux c'est un jury en passant par commission d'enquête.

Je n'ai jamais vu le sens d'"expert"

Groupe d'experts se dit en anglais : group of experts et non "panel".

La meilleure traduction en français serait à mon avis

GICC groupe intergouvernemental sur le changement climatique.

Si l'on veut conserver GIEC il signifiera :

Groupe intergouvernemental d'étude du climat.

Cette dénominations est déjà employée mais rarement.

La question

J'ai cherché qui sont les représentants français à l'IPCC et j'ai trouvé :

Jean Jouzel, géochimiste, seul français à être vice-président d'un groupe.

Michel Petit , ingénieur général des télécommunications

Jean-Marc Jancovici, ingénieur des télécommunications.

Hervé Le Treut, professeur de mécanique, spécialiste de modélisation numérique.

Je n'ai pas trouvé de liste officielle.

Quelqu'un sait-il où elle est publiée ?

Merci.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Ce sujet ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.
 Partager

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...