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Le niveau des océans fluctue en fonction des éruptions volcaniques


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Les éruptions volcaniques ont souvent des effets catastrophiques. De nombreux exemples historiques font état de ces déchaînements de la nature. Mais ces derniers peuvent aussi avoir des effets inattendus.

Une équipe scientifique australo-américaine, dirigée par John Church (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation, Tasmanie), vient de montrer, pour la première fois, que les particules et les gaz émis dans la stratosphère lors des grosses éruptions diminuent l'insolation de la Terre. Et, ce faisant, font baisser le niveau des mers de quelques millimètres. Le niveau océanique initial se rétablit une quinzaine d'années plus tard. "L'effet volcanique contrebalance et masque provisoirement la montée des eaux provoquée par le réchauffement climatique", expliquent les chercheurs dans la revue Nature du 3 novembre.

L'équipe scientifique est parvenue à ce constat en utilisant un modèle climatique, le Parallel Climate Model, et en recensant les données relatives à la température de surface des océans de 1890 à 2000. Elle a pu alors évaluer la dilatation thermique des mers ainsi que l'élévation de leur niveau pendant cette période.

Ils ont alors remarqué que les grosses éruptions volcaniques qui se sont produites depuis 1960 (mont Agung en Indonésie en 1963, El Chichon au Mexique en 1982 et mont Pinatubo aux Philippines en 1991) ont fait baisser le niveau océanique de quelques millimètres. La baisse la plus importante ­ 5 mm ­ étant corrélée à l'explosion au Pinatubo.

Au total, précise l'équipe de chercheurs, "entre 1890 et 2000 , l'action des volcans s'est traduite par une baisse du niveau océanique de 6 mm, la plus grande partie de cette élévation ayant eu lieu de 1960 à 20 00". Ensuite, il faut environ quinze ans pour que le niveau des mers retrouve son niveau précédant l'éruption. L'éruption du Pinatubo se fait encore sentir sur les océans.

De ce fait, une partie de l'élévation du niveau des océans, observée depuis cinquante ans, "reflète peut-être un retour progressif à la normale suivant l'éruption du Pinat ubo", explique dans le même numéro de Nature Anny Cazenave, chercheur au Legos (Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiale de Toulouse) et expert auprès du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat). "Cela p eut expliquer aussi une partie de la montée du niveau des océans détectée par les satellites altimétriques depuis 1993 (3 mm/an comparés à 1,8 mm/ an).

Les données fournies par les marégraphes et par les satellites altimétriques Topex-Poséidon ont, en effet, montré que le niveau des océans s'est élevé de 10 à 20 cm durant le XXe siècle. Depuis 1950, cette ascension a été de 1,8 mm/an, puis est passée à 3 mm/an entre 1993 et 2003. Deux tiers de ce chiffre sont dus à la dilatation thermique des océans et un tiers à la fonte des glaciers de montagne et des glaces du Groenland.

40 À 50 CM D'ICI À 2100

La dilatation thermique des océans se produit mécaniquement quand les eaux se réchauffent. A masse égale, l'eau chaude occupe plus de volume que l'eau froide. Ainsi, même si l'espèce humaine n'émettait plus aujourd'hui de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, la réponse des océans se ferait sentir encore pendant plusieurs siècles et produirait une montée des eaux. Car les océans emmagasinent la chaleur et la restituent très longtemps après, en raison de leur inertie thermique.

Pour l'heure, les émissions de gaz à effet de serre d'origine anthropique continuent. Selon les modélisations et les données les plus récentes, le niveau des océans devrait s'élever de 40 à 50 cm d'ici à 2100. Un chiffre moins élevé que celui prévu il y a quelques années. Il y aura cependant, ajoute Anny Cazenave, "une forte variabilité de la réponse, avec des effets beaucoup plus importants sur l'Arctique que sur l'Antarctique".

Les observations indiquent, en effet, que l'Antarctique est à peu près en équilibre, car il y autant de glace qui se forme (à l'est) que de glace qui fond (à l'ouest). Au Groenland, il y a un peu de fonte, mais de manière modeste : 0,15 mm/an. Cependant, "à l'hor izon 2100, la plus grande contribution viendra de la fonte du Groenland" , précise Anny Cazenave.

Christiane Galus

Article paru dans l'édition du 06.11.05

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Je suis un peu surpris de ce que tu dis car comment ont il pu mesurer cela avec une grandre presition (au mm pres) alors que seul les satellites le font et que depuis le lancement du satellite TOPEX POSEIDON le 10/08/1992. L'eruption du Pinatubo a eu lieu le 07/11/1991 soit avant la mise en orbite du satellite.

En plus l'eau se refroidi lentement et comme des eruptions violentes comme le Pinatubo fait que la terre recoit -3,50 W/m2, d'où une baisse de la température de 0,10 à 0,50°C sur terre pendant environs 3 ans mais moins pour l'ocean. Le rechauffement de l'ocean est aussi lent, mais si il a fallut 3 ans pour que l'eau perd 5 mm a cause des consequences de l'eruption, 25 ans soit 8.33 fois plus pour les ratrapper c'est beaucoup d'apres moi default_rolleyes.gif

Williams

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Enfin, le Pitunabo n'a pas empêché que ce soit 1994 l'année la plus chaude en France!

Est-ce que tu pourrais développer (juste l'essentiel de l'essentiel) parce que je suis un pti' jeune et je n'ai pas d'éxpèrience....Je n'ai pas connu cette éruption, ses conséquences sur la température comme tu le dis en 1994, je n'était qu'un petit bébé, peut-être qu'à l'époque (en 1994) les spécialistes ont dit dans les médias que cette année chaude été dûe à cette (gigantesque j'ai cru comprendre) éruption volcanique ....Merci d'avance default_sorcerer.gif
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Posté(e)
34230 Paulhan - Centre Hérault

Ce n'est peut être pas faux, cela depend aussi de ce que le volcan envoie dans la stratosphère, si c'est surtout des cendres et peu de Co2 on a un refroidissement marqué durant 2 ou 3 ans et puis ca revient à la normale une fois les cendres toutes retombées et la transparence retrouvée.

Si le volcan envoie pas mal de cendres mais aussi de Co2 dans un premier temps la diminution d'insolation entraine un refroidissement puis une fois la transparence retrouvée le Co2 qui lui y reste bien plus longtemps va augmenter l'effet de serre.

Ce n'est qu'une hypothèse ...

Par ailleurs le paramètre de la variabilité du climat causée par les eruptions ne peut être connu, les specialistes en question parlent d'un "retour à la normale " cela me parait etonnant car la normale n'est pas une planète sans eruptions, il y en a eu de tout temps, il y en aura d'autres mais la prevision en ce domaine est quasiment nulle, donc je trouve si cette correlation est reelle hasardeux ou imprudent de donner des chiffres précis de hausse du niveau des oceans comme ils le font.

La prudence aurait consisté à donner une fourchette avec par exemple activité volcanique faible et activité volcanique intense sur la période.

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... une partie de l'élévation du niveau des océans, observée depuis cinquante ans, "reflète peut-être un retour progressif à la normale suivant l'éruption du Pinatubo", explique Anny Cazenave, chercheur au Legos et expert auprès du GIEC. "Cela p eut expliquer aussi une partie de la montée du niveau des océans détectée par les satellites altimétriques depuis 1993 (3 mm/an comparés à 1,8 mm/ an).

Les données fournies par les marégraphes et par les satellites altimétriques Topex-Poséidon ont, en effet, montré que le niveau des océans s'est élevé de 10 à 20 cm durant le XXe siècle. Depuis 1950, cette ascension a été de 1,8 mm/an, puis est passée à 3 mm/an entre 1993 et 2003. Deux tiers de ce chiffre sont dus à la dilatation thermique des océans et un tiers à la fonte des glaciers de montagne et des glaces du Groenland.

40 À 50 CM D'ICI À 2100

La dilatation thermique des océans se produit mécaniquement quand les eaux se réchauffent. Ainsi, même si l'espèce humaine n'émettait plus aujourd'hui de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, la réponse des océans se ferait sentir encore pendant plusieurs siècles et produirait une montée des eaux. Car les océans emmagasinent la chaleur et la restituent très longtemps après, en raison de leur inertie thermique.

Pour l'heure, les émissions de gaz à effet de serre d'origine anthropique continuent. Selon les modélisations et les données les plus récentes, le niveau des océans devrait s'élever de 40 à 50 cm d'ici à 2100. Un chiffre moins élevé que celui prévu il y a quelques années. Il y aura cependant "une forte variabilité de la réponse, avec des effets beaucoup plus importants sur l'Arctique que sur l'Antarctique".

Rien qu'avec les émissions anthropiques de GES, et malgré les éruptions volcaniques, la vitesse de montée des eaux a triplé entre le début et la fin du 20ème siècle (1mm/an pendant les années 1900-1950, 3mm/an depuis 1993 (malgré l'éruption du Pinatubo). Si la même croissance se poursuivait au cours du 21ème siècle, on finirait par atteindre 9mm/an. A celà, il faudrait ajouter les conséquences de l'accélération de la fonte des glaciers et surtout celle des inlandsis de l'Arctique (Groenland et Elesmère), qui devraient dépasser en conséquence la simple dilatation imputable au réchauffement de la masse océanique. On peut estimer que le rytme pourrait ainsi approximativement doubler avec environ 18 mm/an à la fin du siècle.

A celà risquent fort de s'ajouter les conséquences de l'accélération très probable du réchauffement lié au CH4 non anthropique en provenance du dégel (déja en cours) du permafrost et de la déstabilisation (probable d'après moi à partir du milieu des années 2020) d'au moins une partie des gisements de clathrates océaniques. Cependant, la gazéification des clathrates entrainerait aussi un effet de rétroaction négative en créant des "vides" sous les océans, limitant ainsi un peu la hausse de leurs niveau (hypothèse Bratton).

Au total, je crains que la montée réelle des eaux au cours du 21ème sècle soit bien plus forte que prévue. En tout cas très supérieure à un mètre. C'est d'ailleurs également l'opinion du glaciologue américain James Hansen, directeur du Goddard Institute, qui intégre dans ses calculs les effets de rétroaction largement négligés par les "spécialistes" du GIEC.

Restent - ainsi que je le signale dans "Terre, fin de partie?" - les conséquences éventuelles d'une éruption volcanique majeure, qui pourraient plus ou moins provisoirement remettre en cause ce scénario.

En particulier, si le super-volcan Yellowstone (ou le Toba en Idonésie) explosait, tout serait remis en cause. Voir à ce sujet le topic de climatologie actuellement consacré sur Infoclimat au Yellowstone et aux super-volcans ("Baoum"). Les infos qu'on y trouve sont tout simplement terrifiantes.

Alain

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