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Pourquoi pas refroidir la terre...


rico
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en résumé si le gs s'arrètait,nous aurions un climat continental,non?

C'est pas si simple: les vents seront toujours d'ouest, donc amenant toujours "en moyenne" de l'air marin, donc on resterait moins rigoureux que les facades est de continents.

Il y a actuellement des études faites sur le climat avec un GS en bon état, ou un GS ralenti: rien de décisif sur la France, peut être plus de signal chez nos voisins grands bretons...

Bref, un problème encore ouvert.

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Merci pour le lien, Planète Bleue (http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=9664)

Voici le constat très intéressant que j'ai relevé : (...) Il propose également qu’un effort soit réalisé pour impliquer davantage les sciences humaines sur cet enjeu. C’est un aspect trop souvent sous-estimé.

Bon...je pense que vous aurez commencé à deviner que je suis effectivement du côté des sciences humaines. Je crois bien qu'en la matière c'est bien la permière fois que je lis noir sur blanc que certains préconisent qu'on fasse un peu plus appel à elles pour la compréhension de certains phénomènes.

Et j'en suis plus que ravie default_w00t.gif

Bonne nuit à tous

Favoriser le développement de comportements éco-responsables, cela relève effectivement pour moi aussi en premier lieu de la sociologie et de la psychologie.

1 - Qu'est-ce qui pousse les gens à toujours vouloir possèder plus de biens (3 voitures, 4 TV etc...) ? Avoir plus que son voisin ? Comment faire pour que cela change ? L'éclairage des sciences humaines est plus qu'utile pour tenter de répondre à ces questions (voir à ce sujet l'article "Mieux vaut être riche et en bonne santé", Le Monde )

2 - Comment les gens perçoivent leur relation avec l'environnement ? Se sentent -ils concernés individuellement ? Font-ils le lien entre le global et le local ?

3 - Enfin, comment faire pour que le concept de croissance durable (suicidaire, théorie de la terre plate) qui est à la base de notre société actuelle se transforme en concept de l'harmonie durable entre les hommes, la terre et les autres êtres vivants ? (Economie - Social - Environnement) - J'aime beaucoup l'approche de Wangari MAATHAI à ce sujet : Prix Nobel de la paix 2004 elle a lancé un programme de reforestation en Afrique (Mouvement de la ceinture verte : Kenya, Tanzanie, Ouganda, Malawi, Lesotho, Ethiopie, Zimbabwe). Elle déclare aux Courriers de l’UNESCO : « Si nous voulons sauvegarder la nature, commençons par protéger les êtres humains (…). Pour beaucoup de dirigeants de la planète, le développement continue malheureusement de signifier culture extensive de denrées agricoles exportables, barrages hydroélectriques ruineux, hôtels, supermarchés et produits de luxe, qui contribuent au pillage des ressources naturelles. C’est une politique à courte vue qui ne répond pas aux besoins essentiels des gens : une alimentation suffisante, de l’eau potable, un toit, des hôpitaux de proximité, de l’information et la liberté (…) La paix sur Terre dépend de notre capacité à protéger notre environnement vivant ».

(...)Il [P. VERGES] propose également qu’un effort soit réalisé pour impliquer davantage les sciences humaines sur cet enjeu. C’est un aspect trop souvent sous-estimé. Pourtant, il est évident que nos modes de vie, ce qui relève de la culture en général est depuis la nuit des temps lié au climat...(...)

- http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=9664
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Physiquement, il est assez logique que le réchauffement soit plus important l'été que l'hiver: cela vient du fait que l'été est aussi prévu plus sec: sol plus secs, donc réchauffement plus important. Alors qu'en hiver, le consensus des modélisateurs (si j'ose dire) prévoit plutôt des hivers plus humides.

Oui je suis d'accord et j'adhere à cela. Cependant, pourquoi le réchauffement des 30 dernières années qui a été tout de meme assez rapide, surtout dans les années 90, n'a pas mis spécialement l'accent sur les étés.

Je veux bien que cela soit différent pour le futur, mais si de manière logique et générale, un réchauffement affecte plus les étés, ca aurait du etre le cas jusqu'à présent, et cela ne l'est pas vraiment.

Il y a probablement une explication, mais je ne l'ai pas. Peut etre que 30 ans ne permettent pas un assez bon recul, et que la variabilité météo fait que les différences entre saisons ne sont pas encore apparues clairement......

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Favoriser le développement de comportements éco-responsables, cela relève effectivement pour moi aussi en premier lieu de la sociologie et de la psychologie

Oui et je crois que dans un premier temps, il serait important de faire passer le message qu'il n'est pas encore trop tard pour bien faire, à savoir se poser un peu, prendre du recul et arrêter cette course folle (c'est loin d'être le cas aujourdh'ui).

Cela dit, il serait aussi important d'être nombreux à distiller cet "état d'esprit".

Agir sur les causes humaines du réchauffement climatique ne pourra se faire ni de façon totalement volontariste, ni par culpabilisation. Alors, il faut trouver d'autres voies.

Je crois aussi que même si la situation est urgente, il faut paradoxalement s'extraire de ce sentiment de l'urgence, qui ne peut générer que des réponses "réactives" sous l'effet de la panique (et à mon sens, agir directement sur le climat en est une).

Mais voilà, je doute qu'ici même par exemple ce type de débat passionne les foules...Nous verrons bien...

Mais je persévèrerai.

Bonne nuit en attendant

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Oui et je crois que dans un premier temps, il serait important de faire passer le message qu'il n'est pas encore trop tard pour bien faire, à savoir se poser un peu, prendre du recul et arrêter cette course folle (c'est loin d'être le cas aujourdh'ui).

Cela dit, il serait aussi important d'être nombreux à distiller cet "état d'esprit".

Agir sur les causes humaines du réchauffement climatique ne pourra se faire ni de façon totalement volontariste, ni par culpabilisation. Alors, il faut trouver d'autres voies.

Je crois aussi que même si la situation est urgente, il faut paradoxalement s'extraire de ce sentiment de l'urgence, qui ne peut générer que des réponses "réactives" sous l'effet de la panique (et à mon sens, agir directement sur le climat en est une).

Mais voilà, je doute qu'ici même par exemple ce type de débat passionne les foules...Nous verrons bien...

Mais je persévèrerai.

Bonne nuit en attendant

Compte sur moi pour essayer de diffuser cet état d'esprit default_dry.png - Au fait sommes responsables, coupables ou victimes du changement climatique ?

Un livre très intéressant sur ce sujet, avec une approche philosophique (philosophie politique et sociale) :

Pour un catastrophisme éclairé. Quand l'impossible est certain - Jean-Pierre Dupuy - 224 p., 01/03/02, Collection : La Couleur des idées - ISBN : 2020538970

Ce livre est une réflexion sur le destin apocalyptique de l'humanité. Celle-ci est devenue capable au siècle dernier de se détruire elle-même, soit directement par les armes de destruction massive, soit indirectement par l'altération des conditions qui sont nécessaires à sa survie. Le franchissement de ce seuil était préparé depuis longtemps, mais il a rendu manifeste et critique ce qui n'était jusqu'alors que danger potentiel. Nous savons ces choses, mais nous ne les croyons pas. C'est cela le principal obstacle à une prise de conscience, et non pas l'incertitude scientifique dont les théoriciens de la " précaution " nous rebattent les oreilles. Ce livre propose une nouvelle façon d'aborder ces questions. Fiche Livre : http://www.seuil.com/fichelivre.asp?ARTICID=53897 :

Jean-Pierre Dupuy est professeur de philosophie sociale et politique à l’École polytechnique et à Stanford, directeur de recherche au CNRS et membre du comité d’éthique et de précaution de l’INRA. Il est l’auteur, entre autres, de Pour un catastrophisme éclairé (Seuil, 2002, « Points », 2004).

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Rico (message n°1) :

Diverses méthodes [pour refroidir la terre] existent et des scientifiques plancheraient déjà sur la faisabilité de certaines (certains projets financés directement par le gouvernement américain) :

- envoyer un million de tonnes de poussières d'aluminium et de souffre dans l'atmosphère pour obscurcir le ciel.

- disposer un énorme miroir de 2000km de diametre entre la Terre et le Soleil à l'endroit où les forces gravitationnelles des 2 astres s'annulent (un espèce de climatiseur géant terrestre)

- augmenter le nombre de micro-gouttelelettes dans les nuages pour les "blanchir" et augmenter ainsi l'albédo terrestre. Pour y parvenir, John Latham propose de répartir des centaines de turbines géantes sur tous les océans, capable de pulvériser l'eau de mer salée vers le ciel.

- Repeindre en blanc tous les toits des habitations terrestres

On peut aussi stocker le gaz carbonique, en jetant du fer à la mer par exemple...

Je souhaite revenir à la problématique de départ de cette discussion : l'homme a t-il le droit de modeler le climat à sa guise ? (par exemple en essayant de refroidir la terre par les techniques dont nous avons parlé) - N'est ce pas commettre l'hybris ( =démesure; l'homme qui commet l'hybris est coupable de vouloir plus que la part qui lui est attribuée par la partition destinale) et risquer de subir la néméris ? (la némésis est dans la mythologie grecque le châtiment des dieux qui a pour effet de faire se rétracter l'individu à l'intérieur des limites qu'il a franchies - Wikipédia) - Les conséquences du réchauffement climatique que nous subissons, est-ce également une forme de néméris en réponse à l'hybris de notre société industrielle hyperconsommatrice ? Cette approche mythologique est à mon avis très intéressante dans ce débat (ce qui ne veut pas dire qu'il faut ne pas prendre en compte les données scientifiques).

" L’hybris industrielle a brisé le cadre mythique qui fixait les limites à la folie des rêves " - Ivan Illitch [ Jean Pierre DUPUY s'inspire de sa philosophie (et de celle de Hans Jonas) dans Pour un catastrophisme éclairé - Quand l'impossible est certain ].

Wikipédia :

Dans la mythologie grecque, Hybris est une divinité allégorique personnifiant l’hybris (du grec ancien ὕϐρις / húbris), notion grecque que l'on peut traduire par « démesure ». C'est un sentiment violent inspiré par les passions et plus particulièrement, par l'orgueil. La religion grecque antique ignore la notion de péché tel que le conçoit le christianisme. Il n'en reste pas moins que l'hybris constitue la faute fondamentale de cette civilisation. Elle est à rapprocher de la notion de Moïra, qui signifie en grec à la fois « destin », « part », « lot » ou « portion ». Les Anciens concevaient en effet le destin en termes de partitition. Le destin, c'est le lot, la part de bonheur ou de malheur, de fortune ou d'infortune, de vie ou de mort, qui échoit à chacun en fonction de son rang social, de ses relations aux dieux et aux hommes (voir, dans l'article Moïra, la partition du monde opérée par les trois grands Cronides, qui détermine le destin de chacun). Or, l'homme qui commet l'hybris est coupable de vouloir plus que la part qui lui est attribuée par la partition destinale. La démesure désigne le fait de désirer plus que ce que la juste mesure du destin nous a attribués. Le châtiment de l'hybris est la némésis, le châtiment des dieux qui a pour effet de faire se rétracter l'individu à l'intérieur des limites qu'il a franchies. Hérodote l'indique clairement dans un passage significatif :

« Regarde les animaux qui sont d'une taille exceptionnelle : le ciel les foudroie et ne les laisse pas jouir de leur supériorité ; mais les petits n'excitent point sa jalousie. Regarde les maisons les plus hautes, et les arbres aussi : sur eux descend la foudre, car le ciel rabaisse toujours ce qui dépasse la mesure. » (Histoire, VII, 10). [commentaire : difficile de ne pas penser (sans sombrer dans le mysticisme) aux cyclones dont la puissance est très vraissemblablement liée au réchauffement de la planète et qui s'abattent sur les USA, le pays le plus gaspilleur de la planète]

Si l'hybris est donc le mouvement fautif de dépassement de la limite, la némésis désigne le mouvement inverse de la rétractation vengeresse. La mythologie regorge de récits mettant en scène un personnage puni pour son hybris envers les dieux : Tantale, Minos, Atrée, etc., sont tous maudits pour cette raison. Dans la Théogonie d'Hésiode, les différentes races d'hommes (de bronze, de fer, etc.) qui se succèdent sont de même condamnées pour leur hybris. D'une certaine manière, la faute d'Agamemnon dans le premier livre de l'Iliade relève de l'hybris en tant qu'il dépossède Achille de la part de butin qui devrait justement lui revenir. La conception de l'hybris comme faute détermine la morale des Grecs comme étant une morale de la mesure, de la modération et de la sobriété, obéissant à l'adage « pan metron », qui signifie littéralement « de la mesure en toute chose », ou mieux encore « jamais trop » ou « toujours assez ». L'homme doit rester conscient de sa place dans l'univers

, c'est-à-dire à la fois de son rang social dans une société hiérarchisée et de sa mortalité face aux dieux immortels.

Zeus%20di%20Smyrne.jpg

La science peut mener au meilleur comme au pire. L'homme n'a t-il pas dépassé la mesure ? Notre mode de vie (consommation, transports etc...) est-il sobre, modéré, mesuré ? La science nous permettera t-elle de retrouver la mesure ou servira t-elle à aggraver notre hybris ?

L'approche scientifique du climat est fondamentale. Les éclairages de l'histoire, de la philosophie, de la mythologie et de l'éthique sont pour moi très intéressants et complémentaires à l'approche scientifique.

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Très intéressantes tes informations, Planète Bleue.

Je connaissais la némesis, mais pas l'hybris.

Et je pense effectivement que se tourner vers les Anciens, est une façon d'appliquer la célèbre formule de Rabelais : "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme".

Je pense que si l'on remplace les Dieux grecs par les forces de la Nature, alors on a là une traduction tout à fait adéquate à notre époque.

Les Grecs devaient savoir de façon intuitive ce qu'il en coûte de lui réclamer plus que ce qu'elle ne peut fournir.

Ou en d'autres termes d'outrepasser les lois, disons physiques, qui sont en dernier recourt, celles qui feront "force de Loi", bien au-delà des lois humaines qui finalement se révèlent bien impuissantes à contenir la folie humaine.

La science nous permettra t-elle de retrouver la mesure ou servira t-elle à aggraver notre hybris ?

Oui, dans la mesure où elle peut être connaissance de l'âme humaine. Cela dit, personnellement, je trouve impropre le terme de "sciences humaines" en réalité. Du fait que la démarche scientifique est basée principalement sur la mesure et le quantifiable. Que les chiffres rentrent en jeu.

Or...peut-on entre autres mesurer la puissance d'une pulsion ? Par exemple celle qui nous pousse à vouloir consommer toujours plus.

La science en tant que telle ne peut agir sur le désir humain.

L'approche scientifique du climat est fondamentale. Les éclairages de l'histoire, de la philosophie, de la mythologie et de l'éthique sont pour moi très intéressants et complémentaires à l'approche scientifique.

Je ne suis pas totalement d'accord sur les termes. Dans cette optique, on est en risque de considérer que la démarche philosophique ou éthique n'est qu'une démarche intellectuelle, en quelque sorte superfétatoire.

Ce serait comme un luxe pour "intellos", alors que l'urgence frappe à la porte (c'est un peu ce qui est contenu dans tes termes de "très intéressants"). A la limite, je dirais : peut importe que cela soit intéressant, l'essentiel étant que cela puisse avoir une action dans le réel.

La science peut aussi être considérée comme un système en vase clos, productrice d'effets en chaîne et de problèmes d'une extrême complexité qu'elle va chercher à résoudre selon la même logique, avec des résultats incertains.

Eh bien, dans l'urgence, je pense qu'il serait bon d'obéir maintenant à une autre logique...

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Laure :

Je ne suis pas totalement d'accord sur les termes. Dans cette optique, on est en risque de considérer que la démarche philosophique ou éthique n'est qu'une démarche intellectuelle, en quelque sorte superfétatoire. Ce serait comme un luxe pour "intellos", alors que l'urgence frappe à la porte (c'est un peu ce qui est contenu dans tes termes de "très intéressants"). A la limite, je dirais : peut importe que cela soit intéressant, l'essentiel étant que cela puisse avoir une action dans le réel.

La science peut aussi être considérée comme un système en vase clos, productrice d'effets en chaîne et de problèmes d'une extrême complexité qu'elle va chercher à résoudre selon la même logique, avec des résultats incertains.

Eh bien, dans l'urgence, je pense qu'il serait bon d'obéir maintenant à une autre logique...

C'est vrai, tu as raison, ma phrase est maladroite, elle peut laisser penser que l'approche scientifique est au centre et que les autres approches gravitent autour (ce n'est pas ce que je pense en réalité, je me suis mal exprimé). Il est d'ailleurs à mon sens indispensable d'avoir en permanence une approche inspirée de la pensée complexe d'Edgar Morin.

emorin.jpg

La Pensée Complexe

(Cette présentation succincte de la pensée complexe est extraite de l'avant propos rédigé par Edgar Morin à son ouvrage "Introduction à la Pensée Complexe" ESF Éditeur, 1990).

"Nous demandons légitimement à la pensée qu'elle dissipe les brouillards et les obscurités, qu'elle mette de l'ordre et de la clarté dans le réel, qu'elle révèle les lois qui le gouvernent. Le mot de complexité, lui, ne peut qu'exprimer notre embarras, notre confusion, notre incapacité de définir de façon simple, de nommer de façon claire, de mettre de l'ordre dans nos idées.

Aussi la connaissance scientifique fut longtemps et demeure encore souvent conçue comme ayant pour mission de dissiper l'apparente complexité des phénomènes afin de révéler l'ordre simple auquel ils obéissent.

Mais s'il apparaît que les modes simplificateurs de connaissance mutilent plus qu'ils n'expriment les réalités ou les phénomènes dont ils rendent compte, s'il devient évident qu'ils produisent plus d'aveuglement que d'élucidation, alors surgit le problème : comment envisager la complexité de façon non-simplifiante ? …

Sa définition première ne peut fournir aucune élucidation : est complexe ce qui ne peut se résumer en un maître mot, ce qui ne peut se ramener a une loi, ce qui ne peut se réduire à une idée simple. Autrement dit, le complexe ne peut se résumer dans le mot de complexité, se ramener à une loi de complexité, se réduire à l'idée de complexité. La complexité ne saurait être quelque chose qui se définirait de façon simple et prendrait la place de la simplicité.

… La nécessité de la pensée complexe ne peut s'imposer que progressivement au cours d'un cheminement où apparaîtraient tout d'abord les limites, les insuffisances et les carences de la pensée simplifiante, puis les conditions dans lesquelles nous ne pouvons éluder le défi du complexe. Il faudra ensuite se demander s'il y a des complexités différentes les unes des autres et si l'on peut lier ensemble ces complexités en un complexe des complexes. Il faudra enfin voir s'il est un mode de pensée, ou une méthode capable de relever le défi de la complexité. Il ne s'agira pas de reprendre l'ambition de la pensée simple qui était de contrôler et de maîtriser le réel. Il s'agit de s'exercer à une pensée capable de traiter avec le réel, de dialoguer avec lui, de négocier avec lui.

Il faudra dissiper deux illusions qui détournent les esprits du problème de la pensée complexe.

La première est de croire que la complexité conduit à l'élimination de la simplicité. La complexité apparaît certes là où la pensée simplifiante défaille, mais elle intègre en elle tout ce qui met de l'ordre, de la clarté, de la distinction, de la précision dans la connaissance. Alors que la pensée simplifiante désintègre la complexité du réel, la pensée complexe intègre le plus possible les modes simplifiants de penser, mais refuse les conséquences mutilantes, réductrices, unidimensionnalisantes et finalement aveuglantes d'une simplification qui se prend pour le reflet de ce qu'à y a de réel dans la réalité….

La seconde illusion est de confondre complexité et complétude. Certes, l'ambition de la pensée complexe est de rendre compte des articulations entre des domaines disciplinaires qui sont brisés par la pensée disjonctive e disjonctive

(qui est un des aspects majeurs de la pensée simplifiante) ; celle-ci isole ce qu'elle sépare, et occulte tout ce qui relie, interagit, interfère. Dans ce sens la pensée complexe aspire à la [colo=red]connaissance multidimensionnelle. Mais elle sait au départ que la connaissance complète est impossible: un des axiomes de la complexité est l'impossibilité, même en théorie, d'une omniscience. …Elle comporte la reconnaissance d'un principe d'incomplétude et d'incertitude. Mais elle porte aussi en son principe la reconnaissance des liens entre les entités que notre pensée doit nécessairement distinguer, mais non isoler les unes des autres.

Pascal avait justement posé que toutes choses sont " causées et causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates, et que toutes (s'entretiennent) par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes ". Aussi la pensée complexe est animée par une tension permanente entre l'aspiration à un savoir non parcellaire, non cloisonné, non réducteur, et la reconnaissance de l'inachèvement et de l'incomplétude de toute connaissance…(...).

"

Source : http://www.mcxapc.org/static.php?file=apc.htm&menuID=APC

Le poème au coeur de la pensée complexe :

Le poème original, en espagnol.

Chant XXIX Proverbios y cantarès,

Campos de Castilla, 1917.

Caminante, son tus huellas

el camino, y nada mas ;

caminante, no hay camino,

se hace camino al andar.

Al andar se hace camino,

y al volver la vista atras

se ve la senda que nunca

se ha de volver a pisar.

Caminante, no hay camino,

sino estelas en la mar.

Antonio Machado

En français :

Marcheur, il n'y a pas de chemin,

Le chemin se construit en marchant.

C'est l'une de mes phrases préfèrées

Bonne nuit Laure default_crying.gif

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Ben dis donc, le français est bien concis par rapport à l'espagnol ! default_wub.png

Je connaissais la formule, ne savait pas qu'elle était de Machado.

Je te répondrais un peu plus tard (je veux dire demain ou après-d.,).

Merci pour la très belle photo. Je crois que je vais faire de beaux rêves ! default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">default_crying.gif

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Il existe un autre élément qui contribue au moins un peu à justifier la prévision selon laquelle les étés se réchaufferaient plus que les hivers: l'évolution de l'albédo liée au recul de nombreux glaciers et à la diminution estivale de l'extent de la banquise.

Quand à un éventuel - et à mon avis peu probable, mais ce n'est qu'un avis - arrét du GS, s'il nous vaudrait des hivers plus froids en régime de vent d'ouest-nord-ouest, il ne nous épargnerait pas des étés caniculaires... Autrement dit, on risquerait fort de perdre sur les deux tableaux.

Le forçage radiatif des GES anthropiques est, proportionnellement, plus important l'hiver que l'été donc le réchauffement devrait être plus marqué l'hiver que l'été, toutes choses égales par ailleurs. C'était du moins l'avis des climatologues au moment de la sortie du rapport du GIEC 2001, corroboré par les stats. La France risque-t-elle de connaître une évolution opposée ?
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Le forçage radiatif des GES anthropiques est, proportionnellement, plus important l'hiver que l'été donc le réchauffement devrait être plus marqué l'hiver que l'été, toutes choses égales par ailleurs. C'était du moins l'avis des climatologues au moment de la sortie du rapport du GIEC 2001, corroboré par les stats. La France risque-t-elle de connaître une évolution opposée ?

Pas seulement la France. Disons l'Europe occidentale et septentrionale à des degrés divers. Mais on aborde là la question des différences d'évolution climatique d'une zone de la Terre à l'autre et ce n'est pas simple. C'est là que des modèles - encore à valider et perfectionner - très détaillés et inspirés des modéles météorologiques peuvent apporter des éléments de prévision ou du moins des pistes de réflexion. Le modéle climatique actuellement développé par le CNRS fait partie de ces modèles qui tentent de découvrit les tendances (ce ne sont de toute manière que des tendances et encore largement aléatoires) d'évolution région par région.

Pour ma part je raisonne sur un modèle "pragmatique" semi global bien moins ambitieux et infiniment moins complexe, nécessitant une puissance de calcul modeste - je ne dispose que d'un bon PC pour travailler et faire mes calculs - mais qui a au moins le mérite de prendre en compte des éléments le plus souvent négligés par les autres (évolution de la banquise et CH4 non anthropique par exemple) et de ne pas laisser l'arbre cacher la forêt.

Ce sont ces éléments négligés ou sous-estimés jusqu'ici qui peuvent tout changer et pourraient remettre en cause les prévisions précédentes du GIEC (et des équipes s'en tenant aux mêmes variables) en prévoyant une évolution approximativement linéaire avec une marge d'incertitude importante.

Déjà, cet été, des particularismes importants semblent avoir joué un rôle en fonction des régions de la Terre. La Sibérie (et il faudrait distinguer Sibérie occidentale et Sibérie orientale, plus froide), l'Arctique, la région atlantique de la mer des Caraïbes et du golfe du Méxique, etc... ont connu des évolutions très importantes. Evolutions peut-être en partie due à des phènomènes purement météorologiques, mais plus vraisemblablement surtout imputables à un effet de seuil climatique. Les 2 ou 3 prochaines années permettront soit de confirmer, soit d'infirmer cette analyse.

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Pas seulement la France. Disons l'Europe occidentale et septentrionale à des degrés divers. Mais on aborde là la question des différences d'évolution climatique d'une zone de la Terre à l'autre et ce n'est pas simple. C'est là que des modèles - encore à valider et perfectionner - très détaillés et inspirés des modéles météorologiques peuvent apporter des éléments de prévision ou du moins des pistes de réflexion. Le modéle climatique actuellement développé par le CNRS fait partie de ces modèles qui tentent de découvrit les tendances (ce ne sont de toute manière que des tendances et encore largement aléatoires) d'évolution région par région.

Pour ma part je raisonne sur un modèle "pragmatique" semi global bien moins ambitieux et infiniment moins complexe, nécessitant une puissance de calcul modeste - je ne dispose que d'un bon PC pour travailler et faire mes calculs - mais qui a au moins le mérite de prendre en compte des éléments le plus souvent négligés par les autres (évolution de la banquise et CH4 non anthropique par exemple) et de ne pas laisser l'arbre cacher la forêt.

Ce sont ces éléments négligés ou sous-estimés jusqu'ici qui peuvent tout changer et pourraient remettre en cause les prévisions précédentes du GIEC (et des équipes s'en tenant aux mêmes variables) en prévoyant une évolution approximativement linéaire avec une marge d'incertitude importante.

Déjà, cet été, des particularismes importants semblent avoir joué un rôle en fonction des régions de la Terre. La Sibérie (et il faudrait distinguer Sibérie occidentale et Sibérie orientale, plus froide), l'Arctique, la région atlantique de la mer des Caraïbes et du golfe du Méxique, etc... ont connu des évolutions très importantes. Evolutions peut-être en partie due à des phènomènes purement météorologiques, mais plus vraisemblablement surtout imputables à un effet de seuil climatique. Les 2 ou 3 prochaines années permettront soit de confirmer, soit d'infirmer cette analyse.

Merci, j'ai l'impression que la déclinaison régionale du réchauffement est un casse-tête engendrant des incertitudes équivalentes, en intensité, à la certitude d'un réchauffement global. Ces incertitudes risquent d'être exploitées par les révisionnistes.
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Nous savons ces choses, mais nous ne les croyons pas. C'est cela le principal obstacle à une prise de conscience, et non pas l'incertitude scientifique dont les théoriciens de la " précaution " nous rebattent les oreilles

Excuse-moi, Planète Bleue, je n'ai pas eu le temps de reprendre dans les détails tous les éléments que tu apportes.

Mais cette phrase extraite de "Quand l'impossible est certain" de J.P. Dupuy m'a particulièrement frappée.

Effectivement, je crois que l'on ne veut pas croire à l'impensable, jusqu'à en avoir la preuve.

Je ne sais pas jusqu'à quand l'on va attendre l'ultime vérification, la preuve irréfutable.

Pour ma part, je me dis souvent : mais comment pourrait-il en être autrement ? Comment peut-on croire que notre développement industriel exponentiel et les rejets de CO2 qui vont avec pourraient par miracle ne contrarier en rien notre environnement et l'atmosphère ?. Ce serait d'une certaine façon croire encore au Père Noël.

Par ailleurs, lorsque je vois les conséquences des cyclones à répétition, je vois se dérouler sous mes yeux quelque chose qui est tout sauf un film de science fiction.

Et ce serait pourtant l'occasion de se poser concrètement les bonnes questions : que préférons-nous : en revenir à un mode de consommation moins destructeur de l'environnement, nous satisfaire d'un mode de vie pourtant très acceptable, même s'il convient de renoncer à un certain nombre de nos "caprices" ou bien...se retrouver du jour au lendemain, sans toit ni nourriture, obligés sans cesse de déserter nos lieux de vie, reconstruire jusque ce que, à nouveau...

Personnellement, je comprends les habitants des régions touchées qui préférent finalement rester chez eux en croisant les doigts, plutôt que d'être obligés de partir une fois de plus. Je devine que cela doit être épuisant et que l'on puisse finir par ne plus vouloir bouger le petit doigt et tant pis si l'on doit vivre sa dernière heure...

C'est pourquoi...je préfère me contenter de ce que j'ai (et qui est déjà énorme) même si au regard du mode de vie américain je vis comme une presque...pigmée ! (je vous fais grâce des détails sur mon mode de vie personnel, je n'aime pas trop l'impression de me donner en exemple..).

Bon...voilà...c'était ma pensée du soir default_ohmy.png/emoticons/ohmy@2x.png 2x" width="20" height="20">

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même si au regard du mode de vie américain je vis comme une presque...pigmée !

Ah bon, parce qu'au regard du mode de vie français tu vis comme un pacha?

Comment essayer d'arranger les choses dans ce monde si on continue de croire bêtement que les américains sont les méchants et nous les gentils?

Tous les américains ne sont pas des G. Bush, il y a aussi des gens là-bàs qui vivent aussi modestement que toi, je te rassure!

@+

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C'était une façon de parler ! Quel intérêt à pinailler ainsi ?

Jusqu'à nouvel ordre l'expression "American way of life" parle d'un mode de vie particulier, quand bien même tous les Américains ne "bénéficieraient" pas de ce mode de vie-là.

Par ailleurs je précise que je suis allée aux US voici quelques années, que j'ai des amis américains et qu'accessoirement j'ai fait des études d'anglais. Ce qui tendrait à prouver que je suis assez loin de faire de l'anti-américanisme primaire comme tu le sous-entends, Imk. default_shaun.gif

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C'était une façon de parler ! Quel intérêt à pinailler ainsi ?

Jusqu'à nouvel ordre l'expression "American way of life" parle d'un mode de vie particulier, quand bien même tous les Américains ne "bénéficieraient" pas de ce mode de vie-là.

Par ailleurs je précise que je suis allée aux US voici quelques années, que j'ai des amis américains et qu'accessoirement j'ai fait des études d'anglais. Ce qui tendrait à prouver que je suis assez loin de faire de l'anti-américanisme primaire comme tu le sous-entends, Imk. default_shaun.gif

Autant pour moi, désolé...
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Nous savons ces choses, mais nous ne les croyons pas. C'est cela le principal obstacle à une prise de conscience, et non pas l'incertitude scientifique dont les théoriciens de la " précaution " nous rebattent les oreilles

C'est effectivement le message fort de Dupuy. C'est une approche très intéressante. La psychologie et la sociologie y ont toute leur place.

Jean Pierre DUPUY : « La première insuffisance qui entache la notion de précaution est qu'elle ne prend pas la juste mesure du type d'incertitude auquel nous sommes présentement confrontés : une incertitude objective, non épistémique, mais qui n'est pas un aléa. La deuxième insuffisance du principe de précaution est que, n'arrivant pas à se déprendre d'une normativité qui est celle du calcul des probabilités, il passe à côté de ce qui fait l'essence de la normativité éthique en matière de choix dans l'incertain. La raison la plus importante qui conduit à rejeter le principe de précaution est encore à venir. C'est que, mettant l'accent sur l'incertitude scientifique, il se trompe complètement sur la nature de l'obstacle qui nous empêche d'agir devant la catastrophe. Ce n'est pas l'incertitude, scientifique ou non, qui est l'obstacle, c'est l'impossibilité de croire que le pire va arriver. » - Cité des Sciences

Traduction : c'est uniquement quand on a de la m**** jusqu'au cou (pardon pour l'expression) que l'on commence à prendre conscience du danger, voir la m**** monter progressivement à ses pieds, ce n'est pas suffisant. On s'imagine difficilement mourir de cette manière. L'homme et la mort...Vous imaginez vous mourir ? C'est peut être de là que vient le blocage : l'impossibilité de concevoir d'une part sa propre fin et d'autre part une fin tragique.

J'aime beaucoup mettre les photos des auteurs : cela humanise leurs propos :

dupuy.jpg

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je vous invite à lirece texte en analysant chaque phrase :

Le désespoir de l'énergie - Par Jean Marc Jancovici (polytechnicien, Ingénieur Conseil spécialiste Energie- Climat)

Le texte ci-dessous est celui d'une petite nouvelle parue dans le numéro d'octobre 2005 du magazine l'Expansion, qui portait sur l'énergie. "On" m'avait demandé d'imaginer comment on pourrait vivre dans quelques décennies. Voici - hélas - une réponse parmi d'autres (et qui n'est bien sûr même pas la pire possible) si nous continuons à nous intéresser de façon secondaire aux problèmes d'énergie et de climat, mais entendons nous bien : je suis le premier à souhaiter que cela n'arrive pas !

Anne referma d'un geste lent l'album jauni par les années, en se maudissant une fois de plus de ne pas l'avoir jeté à l'instant même où elle l'avait retrouvé par hasard dans son grenier. Maintenant, c'était trop tard : telle une droguée, elle y revenait encore et encore, malgré le sentiment d'anéantissement qui la gagnait inéluctablement ensuite. Les photos ne mentaient pas, bien sûr : il y avait réellement eu une forêt autour de la maison, et une petite fille joyeuse qui y poursuivait le garçon voisin, un peu grassouillet mais si drôle... Progressivement vaincus par la sécheresse, les incendies, ou les maladies accompagnant des hivers trop doux, chênes et pins avaient cédé la place à une improbable garrigue, qui seule parvenait à subsister.

Anne n'avait pas faim : les 32 °C dans la cuisine lui ôtaient l'appétit. La température extérieure ne descendrait pas plus bas en ce mois d'août, même la nuit, alors inévitablement la chaleur finissait par entrer partout. Un puissant mistral soulevait des nuages de poussière ocre, arrachée aux champs situés en contrebas. Il faudrait bien, malgré ces conditions, qu'elle aille à vélo au bourg voisin dans la soirée, si elle voulait avoir une chance quelconque de se procurer des légumes pour améliorer la ration distribuée par la Milice. En échange de courges ou de tomates qui poussaient encore ici et là, elle proposerait des travaux de couture, étant l'une des dernières de la région à toujours disposer d'une machine à coudre mécanique. A petite échelle, ce troc de voisinage était toléré par la Milice, à cause de la pénurie de vêtements neufs.

Malgré la difficulté qu'il y avait à savoir ce qui se passait ailleurs, Anne savait qu'elle n'était pas la plus malheureuse. Elle avait conservé, immense privilège, le droit d'habiter dans sa maison, hors de l'enfer des villes. Tous ceux qui n'avait pas été affectés aux champs, aux industries qui fonctionnaient encore, ou recrutés par les divers services du Ministère du Développement Perpétuel erraient dans des ghettos urbains devenus d'immenses prisons à ciel ouvert, désoeuvrés et souvent malades. Sans calendrier précis, la Milice y effectuait de temps à autres une distribution gratuite d'alcool ou de haschisch - c'était un des rares choix qui restait - qui provoquait la formation d'interminables files d'attente, et fournissaient autant d'occasions de rixe entre les prétendants aux paradis artificiels.

Anne s'en souvenait comme si c'était hier. Le 26 février 2015, des islamistes fondamentalistes avaient pris le pouvoir au Pakistan. Prises par surprise, les nations occidentales démocratiques n'avaient rien fait, à part gesticuler un peu devant les caméras : l'opinion ne voulait pas risquer une bombe sur New-York ou Tokyo en jouant les gros bras ! Un an plus tard, pourtant, deux bombes atomiques, probablement acheminées dans de simples cargos-suicide, anéantissent simultanément Manhattan et le principal terminal pétrolier du Golfe Persique. Trouver les concours nécessaires chez les scientifiques pakistanais n'avait pas du être difficile pour les organisateurs de ces attentats du siècle : la haine contre les nations industrielles avait cru au même rythme que la présence de leurs armées dans les pays pétroliers. Même les Français avaient largement encouragé cette invasion larvée lorsque la voiture pour tous leur avait semblé menacée. L'Occident assista alors, impuissant, à l'écroulement progressif du magnifique château de cartes qui avait fait son quotidien pendant quelques décennies, et que tout le monde avait un peu hâtivement cru acquis pour l'éternité. Tant que les nouvelles de l'étranger lui parvenaient encore, Anne avait vu tous ces peuples autrefois qualifiés de civilisés se précipiter les uns derrière les autres, à la faveur de la récession massive et de l'explosion du chômage qui avaient suivi les événements de 2016, dans les bras de prophètes illuminés encore inconnus de tous quelques années auparavant. Et puis plus rien, à part la propagande officielle.

Si elle avait eu le coeur à rire, Anne aurait ressorti quelques vieux exemplaires de magazines qui avaient échappé Dieu sait comment aux fouilles périodiques de la maison. Il y était question de croissance durable et de développement industriel planétaire, d'ère des loisirs et du tourisme de masse appelée à durer, de civilisation hydrogène et de biocarburants qui remplaceraient le pétrole, et encore de quelques promesses diverses d'un avenir nécessairement meilleur. Comment les journalistes et ceux qui les lisaient avaient-ils pu à ce point croire que les histoires les plus belles sont les plus probables ? Certes, la voiture à hydrogène était bien là, mais seuls les Miliciens en possédaient : elles étaient hors de prix. Il est vrai qu'avec des routes tordues par la chaleur l'été, et un bitume qui faisait de plus en plus défaut pour les réparer, ce n'était pas nécessairement très utile d'en posséder une. Adieu les vacances, à peu près toutes les paires de bras valides étant nécessaires pour pallier la baisse de l'énergie disponible, adieu le divorce, devenu illégal - et de toute façon comment se séparer, quand l'état seul décidait qui logeait où ? -, adieu le travail choisi, les emplois étant affectés par la planification centrale, adieu l'éducation longue, les enfants étant uniquement formés pour le métier qui leur serait assigné, et depuis 10 ans on ne mangeait quasiment plus de boeuf, les rendements agricoles étant en chute libre.

Il y a 2 ans, l'alerte avait été chaude, et Anne en frissonnait encore : le Logiciel d'écoutes automatiques l'avait dénoncée pour emploi du mot « opposition », qu'elle avait malencontreusement utilisé pour parler du comportement de Sophie à sa mère, affectée en Bretagne. Le plus enviable des sorts en cas de dénonciation, qu'elle soit le fait d'un homme ou du Logiciel, était d'être affecté aux travaux pénibles en camp d'internement, qui signifiaient généralement une mort par épuisement ou maladie au bout de quelques mois. Tout ce qui avait été accueilli comme un progrès du temps du monde libre semblait désormais se retourner contre nous. La carte bancaire, obligatoire (les billets avaient été supprimés), permettait de savoir à tout moment combien chacun dépensait : difficile dans de telles circonstances d'organiser la moindre action illégale ! Les puces implantables à GPS permettaient de localiser chacun en temps réel, ce qui simplifiait bien sûr les contrôles. Tout logement disposait automatiquement d'un ordinateur pour son courrier, rendant illusoires les espoirs d'échapper à la surveillance systématique des échanges - un logiciel ne s'endort pas au bout de quelques heures de travail répétitif, lui. Gare à quiconque était trouvé porteur d'une lettre manuscrite : il avait nécessairement quelque chose à cacher. Plus que le rationnement et la cohabitation forcée, plus que les maladies et le climat qui semblait devenir fou, c'était vraiment cette liberté perdue qui lui pesait le plus, elle qui avait connu le monde « d'avant ». Sophie prenait souvent les histoires de sa grand-mère pour des contes pour enfants, tellement ce qui s'offrait à ses yeux était devenu différent de ce qu'Anne lui racontait. Mais la prochaine fois que sa petite fille refuserait de la croire, elle lui sourirait d'un air tendre, au lieu de se comporter comme une idiote en lui mettant ces photos d'une époque révolue sous le nez.

Une chose émerveillait encore Anne : que les armes atomiques accumulées du temps de la prospérité n'aient pas encore été utilisées en Europe, malgré que cela fasse 23 ans - déjà ! - que la France avait basculé dans la dictature, tout comme l'essentiel de ses voisins (sauf peut-être la Grande-Bretagne, personne ne savait au juste). Ou peut-être ces armes avaient-elles été utilisées sans que l'on s'en rende compte ; comment savoir ? N'était-il pas possible que les effets de conflits lointains soient indécelables avec des gens qui mourraient bien plus jeunes « qu'avant » de toute façon, à cause de l'alcool gratuit et du rationnement des soins médicaux ?

La rapidité avec laquelle tout avait basculé la sidérait encore. On est jeune, dit le dicton, tant que l'on se croit éternel et invincible. Elle avait ô combien satisfait à cette définition ! Comme tous ses amis lorsqu'elle avait l'âge de Sophie, elle avait trouvé normal d'avoir une voiture, son appartement, de la viande chaque jour, le dernier modèle de téléphone, dix robes différentes, et de prendre l'avion pour partir en vacances. Tout le monde faisait pareil, où était le problème ? Les conséquences « plus tard » ne la préoccupaient pas plus que le temps d'un article occasionnel dans le journal. Si c'était si grave, "on" en parlerait plus que ca dans les media, c'était évident ! Et si problème il y avait, les ingénieurs allaient trouver des solutions, comme ils l'avaient toujours fait ! Quelle naïveté... Ce n'était pas seulement elle qui avait été jeune, mais l'ensemble de la population, du plus riche bourgeois au dernier des smicards. Comment ses propres grands-parents, qui vivaient alors comme un cadre de la Milice d'aujourd'hui, avaient-ils pu se considérer comme « modestes » ? Qu'elle aurait souhaité les ressusciter, tous autant qu'ils étaient, juste pour leur jeter à la figure ce que le monde était devenu par leur faute ! Comment tous ces gens avaient-ils pu à ce point se détourner du futur de leurs propres enfants ?

La Milice avait rejeté la demande d'enfant unique de Sophie, sans motifs comme d'habitude. C'est probablement mieux ainsi, pensa Anne en regardant par la fenêtre. Dans deux heures, les alentours se videraient et resteraient déserts jusqu'à la nuit. Certes, les travaux nocturnes en extérieur signifiaient un risque accru de maladies à cause des moustiques, mais la chaleur dans la journée était vraiment trop insupportable.

La radio s'alluma toute seule. Un climatologue autorisé prit la parole, pour expliquer que le réchauffement du climat était en train de s'accélérer, que notre planète allait prendre au moins 15 °C d'ici 2200, et que la terre ne pourrait alors nourrir que 100 millions d'hommes. Suivait une allocution du ministre de la propagande qui expliqua que les négociations avec la Norvège pour reloger d'urgence les Provençaux et les Aquitains ayant échoué, et l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et la Pologne lorgnant les mêmes terres, c'était la guerre, avec mobilisation des femmes. Anne regarda Sophie qui venait de rentrer dans la cuisine, et fondit en larmes.

Bienvenue en 2048.

Suite : http://www.manicore.com/documentation/arti..._expansion.html

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Waoo ! Très fort ce texte. Décidément Planete Bleue, tu as le don de dénicher des perles !

Entre parenthèses je voulais répondre à un autre texte que j'avais cru lire ici et dont je ne garde qu'une vague mémoire, l'ayant lu rapidement vers 14h. L'aurais-tu supprimé à 15h39 comme indiqué ? (il était en particulier question de l'action des femmes pour en revenir à un mode de vie plus raisonnable; je pense pourtant que c'est bien là que je l'ai lu...).

Par ailleurs, je n'ose pas poster ici dans son entier une lettre qu'a écrite la communauté Shuar Washint's de la Forêt amazonienne de l'Equateur à Bush à d'autres.

J'en cite quelques extraits :

"Monsieur le Président Constitutionnel de la République de l’Équateur, Monsieur le Président des États-unis et Messieurs les dirigeants pétroliers des États-unis, c’est avec la plus haute considération que nous vous informons qu’à partir d’aujourd’hui et durant des milliers de générations futures plus jamais nous ne permettrons que soit exploité le pétrole sur les territoires de la nation Shuar.

Par la présente, la Communauté Shuar Washints’ de la Forêt amazonienne de l’Équateur, vous informe de sa position ferme face aux intérêts de l’exploration, exploitation, transport et commercialisation pétrolière du territoire Shuar de Washints’.

Monsieur le Président Constitutionnel de la République de l’Équateur, Monsieur le Président des États-unis et Messieurs les dirigeants pétroliers des États-unis, c’est avec la plus haute considération que nous vous informons qu’à partir d’aujourd’hui et durant des milliers de générations futures plus jamais nous ne permettrons que soit exploité le pétrole sur les territoires de la nation Shuar.(...)

Au cours de l’Assemblée de la Communauté Shuar Washints’, à l’unanimité et soutenus par tous les frères Shuars de la Jungle, nous avons ratifié de ne pas autoriser l’entrée des compagnies pétrolières dans notre Communauté.(...)

Monsieur le Président de l’Équateur, Monsieur le Président des États-unis et Messieurs les pétroliers, vous entendez que l’économie est le salut aux problèmes sociaux, politique, économiques et le fameux développement. De notre vision, nous voyons un monde chaotique remplacé par vos sciences technologiques avec la perte de touts les principes humains.(...)

Il ne vous suffit pas que, en Amérique du Nord, des catastrophes dues au dérèglement de la nature surgissent, au Centre du continent les Villes soient détruites et au Sud de l’Amérique un fleuve Amazonas soit en tain de s’assécher chaque jour davantage et où des millions de poissons disparaissent.(...)

La compagnie AGIP de l’Italie est en train de contaminer notre forêt et nous lui avons déjà demandé de se retirer d’urgence, mais elle refuse de nous écouter. Nous espérons qu’elle se retirera le plus rapidement possible ou nous serons obligés de faire appel à d’autres instances de forces supérieures.

Pour tout ceci et d’autres multiples raisons, nous vous rappelons une dernière fois notre position face aux intérêts de l’exploitation du pétrole.

La présente sera la seule et l’unique lettre face à cette réalité et la position de la Nation Shuar de Washints’ n’est pas négociable.

Pour la paix mondiale et un peuple plus humain et plus fraternel.

Cordialement,

Gonzalo Ayuy Yapakchi Gilberto Tserembo Ayuy

Président Vice président "

Voilà...ça pourrait nous faire réfléchir sur nos angoisses par rapport à la fin du pétrole et la façon radicalement différente dont d'autres ailleurs, envisagent les choses...Puissions-nous accepter de prendre une étincelle de leur sagesse...

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34230 Paulhan - Centre Hérault

Je viens de lire les projections de JM Jancovici, une chose en ressort nettement en ce qui concerne les differents scenarios, la fourchette haute d'un rechauffement de +5° est improbable pour 2100, la valeur médiane est plus proche des perspectives des emissions par limitation des ressources fossiles, c'est deja rassurant mais on arrive tout de même à quelque chose comme +3,5° de hausse, ce qui et deja énorme.

Je ne crois absolument pas en une limitation volontaire des emissions de GES, malgré toutes les campagnes de sensibilisation qu'on pourra faire, même si une majorité s'y conforme il restera toujours suffisamment d'irresponsables pour acheter des 4x4 ou pour consommer sans compter, quand on voit que la consommation moyenne d'un Occidental est des dizaines de fois superieure à celle d'un habitant des pays du tiers monde on voit trés bien qu'une minorité suffit a destabiliser toute politique incitative de reduction des emissions de GES ou ce qui va avec de ressources fossiles qu'elles soient sous forme d'energie ou de matieres premières.

Seule donc une politique volontariste et coercitive pourrait amener à une reduction de ces emissions et à une consommation raisonnée, le problème est donc d'ordre politique, la democratie aujourd'hui a le liberalisme economique comme corrollaire et l'economie de marché, autrement dit une autoregulation par l'offre et la demande, la democratie liberale n'est donc pas du tout adaptée à une reduction raisonnée de ces emissions, faut il donc souhaiter la dictature?

Pour les chiffres que j'en ai retirés ils sont interessants, le Peak Oil petrolier est bien imminent, la consommation d'énergie au niveau mondial est actuellement de 4,75 Milliards de TEP au rythme actuel de consommation de 82 millions de barils/jour soit 13 millions tonnes/ jour (1 baril = 159 litres).

Les reserves prouvées et ultimes se situant aux alentours de 450 milliards de tonnes dont 130 avaient deja ete consommées avant 2000 on peut ajouter que 20 de plus ont ete consommées soit 150 il reste donc 300 milliards de TEP de petrole tout compris, conventionnel 210 milliards de TEP + 100 milliards de TEP de non conventionnel extractible on arrive en arrondissant un peu au dessus à 320 milliards de TEP.

http://www.manicore.com/documentation/articles/ERCA.html

Resultat en ce qui concerne le petrole le moment du Peak Oil se situant lorsque la moitié des reserves globales aura ete consommé il se situe donc vers 450/2 soit 225 milliards, chiffre que nous aurons atteint donc dans 75/5 = 25 ans au rythme de consommation actuel.

Ce chiffre comprend le non conventionnel et l'amelioration escomptée du taux de recuperation et les decouvertes esperées futures, si on s'en tient au conventionnel qui représente l'immense majorité du petrole extrait et consommé on en est beaucoup plus prés puisque ce chiffre est de 210 Milliards de TEP restants sur un total de 360 initialement on arrive à un pic du petrole conventionnel à la valeur de 180 milliards de TEP, 150 ayant ete consommés, le rythme actuel etant de prés de 5 milliards par an on n'est plus qu'à 6 ans debut 2005 ce qui nous amène à 2010.

Entre les previsions de l'Aspo qui indiquent le Peak Oil en 2007 et celles de l'auteur la difference n'est que de 3 ans, le rapport remis à Galouzeau de Villepin indique ce pic vers 2013.

En conclusion on ne fera pas l'economie d'une politique de coercition, parce que rien n'indique que les acteurs economiques ont la volonté de relever le defi energetique dans les délais impartis, s'endormant sur des projections irrealistes selon lesquelles le Peak Oil ne se produirait pas avant 2040 et developpant par ailleurs des theories fumeuses et mensongères sur un pretendu benefice pour l'humanité du rechauffement climatique, alors que tout indique le contraire.

Le problème est que ce sera dans un contexte de crise permanente que nous allons avoir à affronter les conséquences du dereglement climatique.

Le reveil sera difficile, la cigale ayant chanté tout l'été ...

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Seule donc une politique volontariste et coercitive pourrait amener à une reduction de ces emissions et à une consommation raisonnée, le problème est donc d'ordre politique, la democratie aujourd'hui a le liberalisme economique comme corrollaire et l'economie de marché, autrement dit une autoregulation par l'offre et la demande, la democratie liberale n'est donc pas du tout adaptée à une reduction raisonnée de ces emissions, faut il donc souhaiter la dictature?

Mais qu'est ce qu'il faut pas entendre parfois.....

Et ca continue avec des discours politiques ridicules. Plus grand chose à voir avec la climato.

Tu crois qu'un dictateur a comme soucis le réchauffement de la planète? C'est navrant d'entendre de telles inepties, encore plus sur un forum climatologie.

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Mais qu'est ce qu'il faut pas entendre parfois.....

Et ca continue avec des discours politiques ridicules. Plus grand chose à voir avec la climato.

Tu crois qu'un dictateur a comme soucis le réchauffement de la planète? C'est navrant d'entendre de telles inepties, encore plus sur un forum climatologie.

Tu me fais dire ce que je n'ai pas dit ou plutot ecrit, c'est une deformation outrancière de mes propos, je n'ai pas dit que je souhaitais la dictature mais je pose une question simple, peut on faire confiance aux consommateurs ou au marché en general pour reduire les emissions de GES et la consommation d'energies fossiles?

Ma réponse est NON, donc il faudra bien une politique volontariste et un encadrement de la part des Etats pour faire changer les comportements et les modes de consommation, cela peut se faire de deux façons, ou on taxe à mort par la fiscalité et on laisse s'autoreguler, dans ce cas les riches continueront à consommer tant et plus parce qu'ils auront les moyens et les pauvres eux serreront la ceinture ou alors on legifère à la source et on encadre l'industrie, l'economie et les consommateurs avec des normes trés strictes reposant sur des seuils en emission ou en gaspillage energetique de façon à limiter les ecarts.

Nul doute que des liberaux considereront cette dernière methode comme dictatoriale, il suffit de voir que les professions de foi politiques actuelles font de la democratie la conséquence de l'economie de marché, cela on peut en être sur! n'etant pas du tout liberal je qualifierai cette methode d'interventionniste et je ne suis pas contre et je suis aussi dans ce cas contre l'economie de marché non regulée.

Mais le problème n'est pas là, l'essentiel est ailleurs, ne pas se perdre dans ces considerations et voir l'aspect des ressources energetiques qui conditionnent aussi le climat futur c'est surtout cela qui est important.

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Waoo ! Très fort ce texte. Décidément Planete Bleue, tu as le don de dénicher des perles !

Entre parenthèses je voulais répondre à un autre texte que j'avais cru lire ici et dont je ne garde qu'une vague mémoire, l'ayant lu rapidement vers 14h. L'aurais-tu supprimé à 15h39 comme indiqué ? (il était en particulier question de l'action des femmes pour en revenir à un mode de vie plus raisonnable; je pense pourtant que c'est bien là que je l'ai lu...).

Merci Laure,

Je passe pas mal de temps à lire livres et revues et je suis très motivé pour que les choses changent.

Je suis persuadé que s'il y avait plus de femmes dans les gouvernements de la planète, on prendrait beaucoup plus en compte les problématiques environnementales et sociales. Il est possible que tu ais lu un texte relatif à Wangari Maathai : africaine, écologiste, très engagée dans un combat contre la déforestation et militante pour la démocratie et les droits des femmes, elle a reçu en octobre 2004 le Prix Nobel de la Paix.

J'ai écrit un petit texte sur elle fin 2004 ( http://planetebleue.canalblog.com/archives.../15/444467.html )

NobelAnnounced029.jpgWangari_Maathai.jpg

Par ailleurs, je n'ose pas poster ici dans son entier une lettre qu'a écrite la communauté Shuar Washint's de la Forêt amazonienne de l'Equateur à Bush à d'autres.

J'en cite quelques extraits : "Monsieur le Président Constitutionnel de la République de l’Équateur, Monsieur le Président des États-unis et Messieurs les dirigeants pétroliers des États-unis, c’est avec la plus haute considération que nous vous informons qu’à partir d’aujourd’hui et durant des milliers de générations futures plus jamais nous ne permettrons que soit exploité le pétrole sur les territoires de la nation Shuar (...)

Oui, en Equateur il y a un fort mouvement de contestation face aux activités pétrolières. Il existe un réseau de résistance international basé à Quito :

Oilwatch.com (je suis abonné à la newsletter et j'ai signé l'une des pétitions)

MURAL_RESISTENCIAS__JPEG_jpg1.jpg

Message : " Stop au changement climatique - Les indigènes ne sont pas aveugles, ils ne s'opposent pas au développement, ils s'opposent au développement aveugle."

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Mais qu'est ce qu'il faut pas entendre parfois.....

Et ca continue avec des discours politiques ridicules. Plus grand chose à voir avec la climato.

Tu crois qu'un dictateur a comme soucis le réchauffement de la planète? C'est navrant d'entendre de telles inepties, encore plus sur un forum climatologie.

Je pense moi aussi que tu interprètes de travers le message de Torrent. En ce qui me concerne je ne parlerais pas de "dictature" verte (voir article de Jancovici, Bienvenue en 2048 plus haut dans cette discussion) mais de système de régulation (fiscalité etc...). Il ne faut pas confondre état de droit (avec Loi et Règlements fixant les droits et les devoirs des citoyens) et dictature. Il n'y a pas que le système anarchiste comme alternative à un système dictatorial et réciproquement. En outre nous sommes en plein dans le sujet : comment limiter le réchauffement de la planète, comment réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Il est apparu que chercher à refroidir la terre d'une autre manière que par la réduction des émissions de gaz à effet de serre (voir article à l'origine de cette discussion, message n°1) était beaucoup trop risqué et qu'il fallait prendre en compte les aspects éthiques (référence à la mythologie grecque et à la philosophie des indiens d'Amérique).

Il apparait que les éclairages de la sociologie et de la psychologie peuvent sérieusement nous aider à répondre à cette question (comment réduire les émissions de gaz à effet de serre ?) . Devenir eco-responsable, comme ne manque pas de le rappeler à juste titre Nicolas Hulot chaque fois qu'on l'interroge sur un plateau TV, cela relève en premier lieu du domaine du comportement (voir le Défi pour la terre qu'il a lancé en partenariat avec l'ADEME ).

Climat - Energie - Politique : tout est lié. Parler sciences du climat sans s'intéresser aux aspects sociaux, environnementaux, économiques et politiques est pour moi tout simplement sans intérêt et stérile. Nous avons à mon sens besoin d'une approche d'une part globale, (d'où la référence à la pensée complexe d'Edgar Morin un peu plus haut dans cette discussion) et d'autre part lucide de la problématique du réchauffement de la planète (référence au catastrophisme éclairé de JP DUPUY). Approches qui sont loin d'être "ridicules" - Ce n'est pas ton avis Stalbuck ?

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Méjantel-Barjac - 820m - Lozère

Hello

Planète Bleue, bonne idée que tu as concernant le sujet socio/psychologique.

Qu'avons-nous à attendre de nos gouvernements pour lutter contre le réchauffement ? Caricaturalement, des batailles politiques électorales, des conflits d'interets sociaux ou personnels, ou une économie de marché trop bien ancrée dans la réalité quotidienne.

Devenir eco-responsable est un acte salutaire, mais au combien méprisé par le "grand public", qui a d'autres chats à fouetter comme payer ses factures, ou joindre les deux bouts en fin de mois, et qui souvent hélas se borne aux informations médiatiques et médiatisées. Sans compter sur les déplacements nécessaires pour le travail de bons nombres d'entre nous.

Une approche différente du problème pourrait-être plus bénefique. ( ce n'est que mon avis heing default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> )

Stipulez aux gens combien coutera la vie de tout les jours ( fruits, légumes, viande, denrées diverses, etc... ). Pour l'instant, les organismes comme MF prévoient des hivers particulièrements chauds, sécheresses à répétition, etc...

On sait ce que cela induit sur la productivité céréalières, l'elevage bovin, etc.... Si le "grand public" se rend compte à SON ECHELLE ( $$$$ ) de ce que le rechauffement climatique peut provoquer, peut-être réagira t'il plus rapidement, et adoptera alors un comportement eco-responsable.

Par ailleurs, on peut déjà mettre en lumière les problèmes de remboursements des assurances lorsque les gens perdent leurs biens suite à des intempéries climatique ( bien que les roles des municipalités et promoteurs y jouent aussi .. ).

Bon, voila, c'est une idée, loin du domaine de la climatologie, mais potentiellement un point particulié qui peut succiter l'interet de ceux qui sont désintéressés ...

@+

BaSHaR

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Mais qu'est ce qu'il faut pas entendre parfois.....

Et ca continue avec des discours politiques ridicules.

Cette réflexion politique n'est pas ridicule mais centrale.
Plus grand chose à voir avec la climato.

En tant que science ou en tant que paramètre social essentiel ?
Tu crois qu'un dictateur a comme soucis le réchauffement de la planète? C'est navrant d'entendre de telles inepties, encore plus sur un forum climatologie.

C'est un constat d'impasse politique de la part de Torrent, pas une préconisation. On peut l'énoncer sous la forme d'un choix entre 3 alternatives :

1) démocratie consciente du problème et qui s'impose une sobriété énergétique très sensible pour faire face au réchauffement et a à la dépletion imminente des carburants fossiles

2) éco-dictature (celle dont parle Torrent)

3) laisser faire ce qui nous ramène au 2) avec des crises (guerres) en plus.

Dire que l'on ne croit pas à la solution 1) ne veut pas dire que l'on soutient la 2) ou la 3).

Avant de critiquer, il faut être sûr d'avoir bien compris l'interlocuteur.

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