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Nyko
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Anglars St-Félix (12) - Col de Bonnecombe (48)

Du 6 au 17 décembre, à Buenos Aires, a lieu la 10ème Conférence des Parties (COP10) à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques. Un débat dans l'air du temps : ces quinze dernières années, la température moyenne à l'échelle du globe n'a cessé d'augmenter. Quelles conséquences pour l'agriculture ? Verra-t-on des oliviers à Dieppe en 2050 ? Bernard Seguin, directeur de recherche à l'Institut national de recherche agronomique (Inra) d'Avignon, et responsable de la mission changement climatique et effet de serre (Micces), répond à nos questions.

Milfeuille Presse : Quelle est la contribution de l'agriculture au bilan des gaz à effet de serre ?

Bernard Seguin : A l'échelle mondiale, elle doit être de 10 à 15 %. En France, les chiffres sont plutôt de l'ordre de 20 % : c'est loin d'être négligeable ! On distingue classiquement trois gaz : le dioxyde de carbone – CO2 – dont on parle beaucoup, puisqu'il est le plus important au niveau de la planète : il contribue à hauteur de 66 % à l'effet de serre global. Dans le domaine agricole, les machines émettent du CO2, il existe aussi une contribution indirecte via la fabrication d'intrants.

A l'inverse, les végétaux et, à plus long terme, le sol, sont capables de stocker le carbone dans le sol. Le bilan est très difficile à faire, surtout si l'on prend en compte la forêt, mais il est généralement admis qu'au bilan, en ce qui concerne le domaine agricole, le bilan est nul : l'agriculture ne contribue pas à l'effet de serre via le CO2. Il existe deux autres gaz principaux, le méthane – CH4 – et le protoxyde d'azote – N2O. Le CH4, deuxième gaz à effet de serre en terme de contribution globale, avec une part de 14 %, est issu des fermentations des milieux humides. Il existe trois sources principales d'émission : les zones humides, type marais et rizières, le rumen des ruminants et les décharges. En France, ils représentent le tiers des émissions de gaz à effet de serre par l'agriculture. Enfin, le N2O représente les deux tiers restants, même si à l'échelle globale c'est lui qui occupe la plus faible part. Son émission est liée à tous les mécanismes de transfert d'azote : en agriculture, c'est l'apport de fertilisants minéraux qui est responsable.

Milfeuille Presse : L'étude que vous et votre équipe avez menée montre que les arbres fruitiers fleurissent de plus en plus tôt, que les variétés utilisées il y a à peine quelques années ne conviennent plus... Comment le paysage agricole français va-t-il évoluer à l'horizon 2010 ?

Bernard Seguin : Avec l'accroissement de l'effet de serre, les modélisateurs proposent un panorama fiable pour la fin de siècle... mais on ne sait pas encore comment on va l'atteindre. On suppose une augmentation de température assez régulière, jusqu'à un réchauffement de 3 à 4°C, en France, pour la fin du siècle. En 2050 on peut raisonnablement s'attendre à une augmentation de 1 ou 2°C. Malgré le réchauffement significatif des 15 dernières années, on n'a pas encore constaté énormément de changement dans la structure des productions lié au changement climatique. Des indices attestent du changement : les chenilles processionnaires remontent peu à peu vers le nord, etc. Mais on est encore dans des gammes de variations de conditions climatiques qui font que les productions s'adaptent.

Milfeuille Presse : Et à un horizon plus lointain ?

Bernard Seguin : Pour constater de réelles différences, il va falloir attendre des échelles plus lointaines, d'ici 2070-2100. Notons d'ailleurs qu'il existe des avantages à ce réchauffement : l'augmentation de la teneur en CO2 dans l'atmosphère stimule la photosynthèse, une légère augmentation de température n'est pas forcément mauvais pour bon nombre de cultures, en particulier les cultures pérennes. Cependant, même si la photosynthèse est stimulée, la durée du cycle des cultures annuelles est réduite, elles ont donc moins de temps pour se développer. Par ailleurs, on risque d'avoir plus de pluie en hiver et moins en été, ce qui n'est pas vraiment souhaitable pour bon nombre de cultures. Enfin, les températures ne doivent pas dépasser un certain seuil. Pour résumer, si on veut garder les mêmes production, il va falloir envisager de changer de variété, afin de tirer profit des avantages du réchauffement.

Milfeuille Presse : En terme de répartition territoriale, quelles différences notables pourra-t-on constater ?

Bernard Seguin : En France, une différence de 1°C correspond à une variation de 200 kilomètres en latitude ou de 150 mètres en altitude. On peut s'attendre à une remontée des cultures vers le nord : jusqu'à présent, on ne pouvait cultiver du maïs grain que jusqu'au nord de Paris. On pourra peut-être bientôt en cultiver dans le Nord-Pas de Calais. On s'interroge pour le sud... Va-t-on cultiver du coton, des agrumes ? On pourrait envisager des cultures comme celles effectuées en Andalousie actuellement. Techniquement, il est donc possible de voir s'effectuer une modification des territoires. Mais la question du marché reste ouverte ! Notons aussi que le problème des terroirs se pose. Ils reposent sur un équilibre fragile entre le climat, le paysage, la température... Nos vignobles qui jusqu'à présent ont profité d'une série de bonnes années n'arrivent-ils pas au maximum de leur potentiel ? Bientôt, verra-t-on l'Alsace faire du Bourgogne ? 2003 a préfiguré ce que pourrait être le climat de la fin de siècle : dans ce cas, la sécheresse a été bien plus dure que la canicule. Enfin, si 1°C est un écart de température peu significatif dans la vie quotidienne, concernant une moyenne spacialisée, c'est énorme !

Source : © Milfeuille Presse

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Pour ne pas changer, que ca soit pour ou contre le réchauffement, c'est toujours truffé d'abérations.

CO2 – dont on parle beaucoup, puisqu'il est le plus important au niveau de la planète : il contribue à hauteur de 66 % à l'effet de serre global

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Chiffre officiel: 39%

Le CH4, deuxième gaz à effet de serre en terme de contribution globale, avec une part de 14 %

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Encore pire, le CH4 représente 2% de l'effet de serre.

Bref, ils ont oublié le premier qui n'est pas comme dit plus haut le CO2, mais la vapeur d'eau, avec 55%.

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Le problème c'est qu'on finit par tout mélanger.

Les pourcentages cités ressemblent ,je dis bien ressemblent ,aux pourcentages de GES d'origine anthropique.

Par exemple le CH4 émis du fait de l'activité humaine représenterait 14% de l'effet de serre de l'ES global de tous les autres gaz émis par l'homme.

à plus

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Oui c'est possible mais dans ce cas, il faut le préciser et surtout ne pas tout mélanger comme ils le font. Car si on ne parle que du pourcentage d'origine anthropique, il ne faut pas mettre un peu plus loin que les dégagement de CH4 proviennent en partie des marais.

N'importe qui qui lira cet article et qui n'est pas au courant des taux réels va croire que le CO2 représente 66 % des GES et le CH4 14%.

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