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Données anciennes


ChristianP
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Besse sur Issole (83 - Alt 275 m à 26 km de la mer)

Bonsoir,

Je poursuis un sujet du forum prévis moyen terme qui dérive vers la climato :

Anecdote parle de Septembre 2004 :

fera-t-on aussi bien en terme de chaleur qu'en 1895 ?

A Paris : 35.5°C le 3/9, 36.2°C le 7, et 28 à 33°C du 23 au 30 !!!

le mois de septembre 1895 fut le plus chaud des annales, il détient le record absolu pour un mois de septembre (36.2°C) et c'est peut-être le plus sec (0.1 mm).

source : www.lameteo.org

Combien de fois faudra-t-il signaler sur ce forum que les données du passé lointain non homogénéisées (en gros avant 1950 pour les stations non équipées d’abris modernes) ont peu de sens quand on les compare aux valeurs actuelles ?

D'autant plus lorsque l’on zoome dans l’année et que ce sont des records journaliers qui concernent la saison chaude et qu’on ne connaît pas le matériel utilisé et son incidence.

En 1895, il n'y avait même pas l'abri type Montsouris (1896) qui surchauffe déjà beaucoup par rapport aux abris modernes dans ces types de temps chauds.

A Paris le Bourget d'après les données homogénéisées par l'OMM et le NCDC (qui tiennent compte des stations voisines, des changements de matériel, de l'environnement, de l'urbanisation, et des éventuels déplacements..., données uniquement jusqu'en 1990, sep 1982 et sep 1990 non disponibles ou non validés) c'est septembre 1949 le plus chaud avec 18.8°, viennent ensuite 1961 18.7°, 1865 et 1895 avec 18.5°. A voir s'il n'y a pas eu d'autres mois de septembre plus chauds depuis 1990 sans oublier 1982 (à vérifier dans des données homogénéisées)

C'est très étonnant comme certains amateurs (voir des pro, d’après la source de ton msg) semblent aimer penser que ces changements importants de matériel, d'environnement, voir des déplacements, sont négligeables. On pourrait même en déduire qu'ils jugent le matériel moderne et les normes actuelles pas plus efficaces et totalement inutiles.

Le thermomètre contre un mur ou dans une pièce bien aérée (c’était une des anciennes méthodes utilisée pour relever la T) a encore de beaux jours, si les passionnés ne sont pas plus rigoureux que mon voisin. Il ne s’intéresse pas du tout au climat passé, mais avec son thermo à l’ombre à ras de la fenêtre il me raconte qu’il a vu des dizaines de jours > 40° à l’ombre l’été dernier à plus de 80 m de mon abri qui n’en a vu qu’un (5 j dans un abri en classe 4) !

Même depuis 1950 il faut être prudent, il y a eu des changements dans certaines stations, comme l'a très bien montré Patrick (M. Météo) dans un de ses messages sur Paris.

Le changement d'abri a eu lieu en 1948 (les 40,4 de 1947 ont été mesurés avec l'ancien). Par ailleurs, l'abri a été déplacé en 1980, il était situé avant près du Prado mais des arbres lui faisaient trop d'ombre d'où son déplacement vers sa position actuelle. Les conditions de mesure restent loin d'être idéales (perturbations liées aux arbres ambiants différentes selon qu'ils ont des feuilles ou pas, pratique de l'arrosage qui freine la hausse des tempés en journée). D'ailleurs en cette saison, les maxis sont souvent plus bas à Montsouris qu'au Bourget par exemple.

Voilà le genre de précisions que l’on aimerait voir plus souvent et surtout récupérer ce minimum d’infos vitales dans un espace pro comme OKAPI !Sans accès aux métadonnées très précises et un travail pointu sur les données brutes, l'amateur ne peut pas faire grand chose avec des données anciennes.

Vivement que MF publie les longues séries homogénéisées.

Avant de sortir des tendances ou des théories avec des données brutes assez anciennes, il faut s’intéresser à certaines infos et techniques énumérées par l’OMM ici :

http://www.wmo.ch/web/wcp/wcdmp/html/WCDMP-53.pdf

Ensuite il faut les appliquer.

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La même prudence devrait prévaloir sur les données très anciennes (antérieures à l'invention des thermomètres). Or, ce qui me gêne un peu, c'est que les spécialistes qui appellent légitimement à la prudence sur les données anciennes sont les mêmes qui peuvent dire aussi que la décennie 1990 est la plus chaude qu'ait connue la planète depuis un millénaire. Est-ce bien sérieux ce genre d'affirmation? Est-ce bien scientifique? Passons le débat de savoir si une température moyenne planétaire a un sens pour une planète qui compte des climats très différents et qui évoluent en permanence. Cette moyenne est de toute façon excessivement difficile à calculer, même de nos jours. Mais certains climatologues seraient donc capables, aux dixième de °C près, de calculer cette moyenne pour la décennie 1102-1111 par exmple? Ou 1067-1076? Comment donc font-ils pour homogéniser leurs mesures? Se basent-ils donc uniquement sur des bulles d'air dans la glace des pôles? La moyenne des tempé planétaires homogénisée se trouve donc dans ses bulles d'air?

Allons, allons, cela n'est pas sérieux... Christian, vous avez absolument raison sur les données anciennes, ce qui permet aussi de rappeler à quel point cette prudence devrait être encore plus forte pour les données très anciennes!

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Pour compléter:

A Paris voici les dits records de chaleurs et leur répartitions selon les dates (record mensuel)

période 1873-1900: 3 records de chaleur (septembre, novembre et décembre)

période 1900-1950: 5 records de chaleur (avril, mai, juin, juillet et septembre)

période 1950-1989: 2 records de chaleur (février et mars)

période 1990-2003: 2 records de chaleur (janvier et août)

Voici le même recensement pour les records de froid:

période 1873-1900: 9 records de froid (mars, avril, mai, juin août, septembre, oct, nov, déc)

période 1900-1950: 2 records de froid (janvier et juillet)

période 1950-1989: 1 record de froid (février)

période 1990-2003: aucun record de froid

En regroupant pour prendre les dates de Christian voici le nombre de record chaud / froid

avant 1950 (67 ans): 8 / 11

après 1950 (53ans): 4 / 1

On voit qu'il y a bien un problème, la période avant 1950 obtient 19 records contre 5 records après 1950, alors que le début du siècle était plutot réputé pour être avec de vrais hivers, la décennie 1990 a été annoncé comme la plus chaude, avec en autre en hiver des températures très élevés et cette décénie ne bat pourtant que 2 records (tous les 2 en 2003).

Donc a moins d'une période super continentale il ets bizarre de voire des minimales de -24.9°C (ce qui peu être possible il semblent que les arbres mourraient et que la terre était gelée sur 60cm en banlieue) et d'avoir sur la meêm courte période du 36.2°C en septembre, ce que l'on a déjà du mal à atteindre en plein été (en août 2003 9 jours >35°C à Orly, mais c'est très rare).

En totu cas ça fait beacuoup de record pour cette période et peu pour "l'ère du réchauffement" comme on nous le crie sur tout les toits.

A+

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Illustration : Evolution des températures maximales à Pau sur le XXe siècle.

En prennant les données brutes des moyennes des températures maximales annuelles on constaterait un refroidisssement de l'ordre de -1,2°C par siècle alors qu'en réalité se sont réchauffées de +0,7°C !

Voir les graphes ci-dessous :

05_02_evolution.jpg

05_03_evolution.jpg

Sources des images :Le réchauffement climatique sur le siècle en France

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la presse de l'époque parle de ce mois de septembre très chaud, on voit un dessin où les gens sont accablés de chaleur, il faut donc au moins 30°C pour ressentir cela ! et ce n'est pas qqs dixièmes de degrés qui changeront l'analyse : le mois de septembre 1895 fut exceptionnel, en particulier la dernière décade.

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Posté(e)
Besse sur Issole (83 - Alt 275 m à 26 km de la mer)

Anecdote, il est évident que septempbre 1895 a été bien chaud, il est 3 ème en valeur corrigée. Mais il n'est pas le premier ni aussi extraordinaire que le laissent penser les chiffres publiés dans ton msg. Il y a eu plus chaud depuis avec des mesures modernes.

Tiens donc, toi qui critique toujours la presse quand elle parle de climat, là elle redevient fiable.

Pour le ressenti de l'époque, les gens n'avaient pas le même confort de vie, la même alimentation, ils marchaient beaucoup, ils travaillaient physiquement autrement plus qu'aujourd'hui, pendant de très longues heures. C'étaient bien plus difficile qu'actuellement dans la voiture, dans le métro ou au bureau.

Ce que je conteste surtout, ce sont ces annonces sans réserves, d’anciens records de Tx dans une saison chaude, donc probablement faux de plusieurs degrés et non de quelques dixièmes (comparés à la façon de relever la T actuellement), ainsi que le nb de jours au dessus de certains seuils, irréaliste et non comparable aux valeurs actuelles sans corrections.

J'ai montré en mai avec des mesures dans du matériel moderne, qu'avec 0.2° d'écart sur une Tx moy (moins lisse qu'une T moy globale mensuelle) entre 2 stations normalisées distantes de qq dizaines de m, on pouvait relever 2 fois plus de jour à 25° (10 j au lieu de 5 j, avec un écart maxi journalier en Tx de seulement +0.9°, car les valeurs étaient proches de la limite de ce seuil)

Les gros écarts aux seuils sont plus faciles à obtenir avec des différences journalières bien plus importantes.

En juin 2001, pour +0.9° d'écart de T moy, je relève 14j avec un écart sur Tx journalière > à 2°, 6j avec un écart > 3°, 1 j = 4°.

En août 2001, une diff de T moy de +0.9° a donné un écart de +12j >=35°.

Là les abris sont modernes, avec une T à l'ombre hors abri actuel, la dispersion des valeurs entre un mauvais et un bon emplacement, est bien plus importante.

Donc des dixièmes négligeables ce n'est pas le cas surtout à la saison chaude même dans du matériel moderne.

Une moyenne peut lisser les valeurs énormément selon le niveau des chiffres dans la série. Il y a les Tn, ainsi que des Tx plus faibles dans le tas, voir très faibles qui vont compenser les plus grosses Tx faussées. Surtout que l'ancien abri sous-estime les Tn et que l’on sait qu’une Tn hors abri est plus faible, ce qui fait que ce n'est pas la moy globale du mois qui subit les gros écarts mais bien les Tx en période très chaude.

D’après les tests de l'abri « 1896 », 24% des Tx relevées sur un an ont plus de 2° d’écart par rapport à l’abri actuel, avec pourtant un été peu chaud dans les essais (donc de nombreux cas de nuages et pluie dans les mois considérés, en 2003 les écarts auraient été beaucoup plus fréquents et importants).

La très grande majorité de ces écarts se produisent à la saison chaude d’autant que le vent au niveau de l’abri est faible (l'abri était bien placé donc bien ventilé ce qui n'est pas souvent le cas dans le passé accentuant encore la fréquence des erreurs)

Le fait qu'il n'y avait pas cet abri en 1895 n’arrange pas les choses, tu peux retirer facilement plusieurs degrés à la liste des valeurs maxi de sep 1895, et non quelques dixièmes.

Il serait intéressant de voir la valeur brute de la T moy de sep 1895 pour voir de combien elle a été corrigée.

Quelqu'un peut-il nous communiquer la T moy brute de sep 1895 pour Paris le Bourget ? Merci.

La moindre des choses en parlant de ces vieilles données journalières, c'est de ne pas les faire passer pour argent comptant (il y a des débutants qui ne peuvent pas faire le tri et relativiser ce type de msg avec x !!! sur des valeurs du niveau de celles de mon voisin)

Il faudrait émettre des réserves à chaque fois qu’on publie d’aussi anciennes valeurs, en précisant qu’elles sont probablement plus chaudes et difficilement comparables surtout en Tx journalières vu les conditions de mesures très différentes à l'époque.

C’est d’ailleurs ce que tu fais si bien quand une personne rapporte un réchauffement dans des valeurs récentes non homogénéisées dans une station qui s’est urbanisée, et c’est bien normal, ça l’est moins quand tu oublies ce principe dans d’autres cas.

Malheureusement à ma connaissance, on ne sait pas encore corriger assez précisément un extrême du jour aussi ancien... mais bon, je ne suis pas au courant de tout dans ce domaine, loin de là. Si quelqu’un a des infos à ce sujet…

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Que de choses justes dans vos post sur ce fil, Christophe !

D'ailleurs vos remarques amenent la question suivante:

On s'evertue à mesurer avec le plus de fiabilité possible les differents parametres meteo, dont la temperature est l'un des plus delicat à mesurer avec exactitude (et vous en savez quelque chose !).

Or, en ce qui concerne l'evolution du climat et seulement son evolution, le plus important n'est-il pas d'avoir de tres longues series de mesures effectuées strictement de la même façon (et dans le même environnement, ce qui pose le pb de l'urbanisation mais aussi de la vegetation...), plutôt que d'avoir des mesures de plus en plus "exactes", certes tres interessantes, mais qui sont tres penalisantes pour l'observation de l'EVOLUTION du climat ?

Bref, ne faudrait-il pas "figer" un type de station de mesures météo, pour des decennies voire plus, quitte à ajouter de nouveaux appareil de mesures plus "performants" sans retirer les anciens.

Car j'ai bien peur que les normes changent encore plusieurs fois dans les decennies à venir, et même si nous avons des moyens de traitement de données plus performant maintenant, ces changements seront source d'incertitudes..

Reste le pb du prix ...

Amicalement,

François

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Je pense qu'il est "impossible" de réussire à reconstitué la température réelle sur la abse d'une température fausse car il n'y a pas que la température qui varie, il y a aussi d'autre paramètre qui peuvent faire qu'un jour les écart serotn plus fort que l'autre:

ensoleillement

taux d'humidité

vent

et le tout à chaque heure de la nuit, il faudrait ainsi avoir tout ces relevés et juste pour pouvoir réajsuté non ?

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Juste une petite question sur ce sujet: l'impressionnant 44°C relevé à Toulouse en 1923 a-t-il été homogénéisé ou faut-il le prendre également avec prudence?

Autre question: que donne l'homogénéisation sur les tempés mini?

Lozere

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merci pour l'info et la diapo historique... Est-ce quelqu'un aurait l'équivalent homogénéisé pour ce "record" français? Quelqu'un travaillant à MF par exemple?

Sinon, que donnent les valeurs homogénéisés pour les tempés mini? Doit-on les prendre avec la même prudence que les valeurs maxi?

Merci d'avance

Lozere

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Posté(e)
Besse sur Issole (83 - Alt 275 m à 26 km de la mer)

Bonjour,

François,

Les pluies et les rafales de vent maxi sont plus variables d'un point à l'autre que la T, d’autant plus qu’on s’éloigne des normes pour les mesurer (on peut arriver à 100% d’erreur dans la mesure des précipitations en classe 5 et sans pannes !)

Le maintien de la qualité des normes d’un site dans le temps est primordial. Mais si on n’est pas assez précis au niveau matériel, l’incertitude devient bien trop grande. Il a fallu l’améliorer pour étudier au mieux les petites variations de la température de chaque jour.

Actuellement le matériel est très correct pour calculer des T moyennes, mais on a encore du chemin à faire pour les Tx du jour (voir plus bas les recommandations de l’OMM suivies par les US)

Par exemple, en saison chaude si l’on relevait une Tx record à Clermont F. dans l’abri actuel, dans le meilleur des cas dans ce bon site aux normes classe 1 (2 c’est pareil) pour la T, il faudrait qu’elle dépasse de +0.85° l’ancien record, pour être à peu près certain à 95% qu’il a fait réellement plus chaud que le jour de l’ancien record.

Donc ne pas se réjouir trop vite quand un record est battu de quelques dixièmes en cette saison d’autant plus lorsqu’il y a peu de vent.

Comme le 3 de ce mois ici, tout content default_wub.png , j’ai relevé un « nouveau » record pour un mois de septembre, 33.1° améliorant un 32.5° de 98.

Pourtant, je ne peux affirmer objectivement qu’il a fait réellement plus chaud qu’en septembre 98 en regardant uniquement la valeur dans l’abri standard. Mais avec un abri plus performant je peux le soupçonner, car j’ai relevé 32.7° dans l’abri ventilé mécaniquement qui supprime une bonne partie de l’incertitude due à l’abri (il faut aussi être certain que le site n’a pas baissé en qualité où qu’il a été amélioré depuis le dernier record).

Enfin le problème est réglé le record a été nettement dépassé le 4/09 avec 34.8° (34.1° dans le ventilé). Par contre au Luc, impossible de savoir si pendant les 36.1° du 04/09/2004 il a fait réellement plus chaud que pendant les 36.0° de septembre 1949.

En pratique, on peut essayer d’estimer si un record de Tx à la saison chaude a été réellement battu même de quelques dixièmes dans un abri standard. On peut regarder la vitesse du vent moyen aux alentours de l’heure de la Tx (comparer aussi cette vitesse à celle pendant l’ancien record). S’il est à plus de 20 km/h/10mn à 10 m de haut, et qu’il semble régulier on pourra penser qu’il a fait réellement plus chaud (uniquement en classe 1 ou 2).

L’incertitude de nos abris bien placés devient négligeable à partir de 10 km/h de vent au niveau de l’abri. Mais dans un mauvais site trop clos avec 20 km/h à l’anémo à 10 m, il n’y a pas 10 km/h à hauteur d’abri, ce n’est plus pareil.

Il faut donc récupérer les bonnes infos sur le site comme par exemple le relevé des masques, la vitesse et la direction du vent pour mieux analyser la valeur (on peut être classe 4 à cause d’une direction bouchée alors que dans une autre direction bien dégagée avec du vent, la Tx est « bonne » comme en classe 1 ou 2)

Si on utilisait toujours l’ancien abri de 1896 sur le bon site de Clermont F., l’incertitude aurait été bien plus grande.

Pour être à peu près certain (à 95%) d’améliorer une valeur, il aurait fallu que la T dépasse l’ancien record de +2.5° (dispersion des valeurs très grande avec cet abri, jusqu’à +3.5° en Tx pendant les essais) en utilisant la PT 100 moderne ( je n’ai pas d’infos sur la précision du thermo sur le terrain en 1896) !

Autre problème, cet abri n’était pas souvent bien placé et l’incertitude est bien plus grande encore dans ces cas.

A quoi sert une comparaison avec un record de chaleur qui peut-être faux de plus de 5° selon les conditions ?

Il faut donc du bon matériel avec un bon emplacement pour connaître au mieux les valeurs extrêmes dujour, bien plus que pour les moyennes globales.

Mais malheureusement aujourd’hui toutes les stations ne sont pas en classe 1 et 2, voir 3 cas limite (+1.5°, 95%).

En classe 4 et 5 selon le type de perturbation les erreurs son plus bien importantes.

(Ne pas toujours se fixer uniquement à la classification, une station en site très ventilé en classe 5 à cause de sources de chaleur provenant de la nature artificielle du sol, ou à cause d’une hauteur d’abri trop haute non réglementaire, donnera de bien meilleures Tx qu’une station dans un site naturel très cloisonné à cause de dégagements très insuffisants avec des obstacles très proches. Ce ne sera pas le cas en Tn)

Certaines stations cumulent même, un défaut de site avec des abris modernes de moindre qualité (quand même meilleurs que celui de 1896).

Dans des sites classe 4 particulièrement mauvais et dans certaines classes 5 parfois on ne mesure pas mieux la T qu’avec l’ancien abri lorsqu’il a été particulièrement très bien placé en classe 1 ou 2.

C’est pourtant de cette façon qu’on a récolté deux « 44.1° » au cours de l’été 2003.

Ca fait pas mal de temps que l’OMM recommande l’utilisation des abris ventilés mécaniquement qui s’approchent au mieux de La Température (lorsqu’ils sont bien placés).

Dans leur meilleur réseau de suivi du climat, les US utilisent 3 abris ventilés mécaniquement par station (avec mesure permanente de la vitesse de rotation des ventilos pour être certain que la ventilation ne faiblit pas dans le temps) ainsi qu’un anémo au niveau des abris pour corriger l’erreur résiduelle minime restant en cas de vent nul.

Bien entendu un abri de ce style placé au hasard ne serait pas très rentable. Une étude de la circulation d’air sur le site est réalisée, la classification MF de Michel Leroy a été reprise et appliquée. Le site ne doit pas changer de façon significative sur une très grande étendue pendant un minimum de cinquante ans.

A noter qu’avec ce niveau, inutile de disposer des stations tous les km2. Ils ont calculé précisément la densité nécessaire et efficace pour cerner la T sur tout le territoire avec ce type de réseau.

Quand on place très correctement une station elle est représentative de la T de l’air au dessus d’une grande étendue.

Lozère,

Pour le 44.0° s'il a bien été relevé dans l'ancien abri positionné comme actuellement, la probabilité est très forte pour qu'il n'y ait pas eu plus que 41 à 42°.

Pour les Tn aussi il y a parfois de gros problèmes surtout dans des lieux comme l’arctique, avec le vent givrant fréquent. Je vois mal quelqu’un présent en permanence dehors pour déblayer les aérations et l’intérieur des abris jour et nuit dans le blizzard. Les erreurs se chiffrent en degrés.

De plus un thermo hors abri, relève des Tn en générale plus froides. L’abri de 1896 limite ce phénomène mais il reste un peu plus froid en Tn qu’un abri actuel. Il y a bien entendu une bonne homogénéisation à réaliser pour les Tn contaminées par l’urbanisation. Donc les valeurs brutes en Tn sont là aussi peu significatives sans travailler sur les données des séries et sans infos sur tous les changements et leur influence.

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Bonjour default_cool.png

"Pour les Tn aussi il y a parfois de gros problèmes surtout dans des lieux comme l’arctique, avec le vent givrant fréquent. Je vois mal quelqu’un présent en permanence dehors pour déblayer les aérations et l’intérieur des abris jour et nuit dans le blizzard. Les erreurs se chiffrent en degrés"

Je ne peux m'empêcher de remettre cette photo de l'abri situé en haut du Solunska Glava, situé en Macédoine à 2504 m... default_cool.pngdefault_wub.pngdefault_cool.png

SOLUNSKA GLAVA

Philip

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Christian:

François,

Les pluies et les rafales de vent maxi sont plus variables d'un point à l'autre que la T, d’autant plus qu’on s’éloigne des normes pour les mesurer (on peut arriver à 100% d’erreur dans la mesure des précipitations en classe 5 et sans pannes !)

Bien sûr, le vent est encore bien plus difficile à mesurer et variable que la temperature :-)

Au fait, existe-t-il des stations qui utilisent des anemometres soniques ( materiel basé sur la propagation d'une onde sonore, dont la vitesse et connue, et qui restitue la vitesse du vent (en 3 D si on le souhaite) grâce à l'effet dopler, ce qui est tres precis et presente l'avantage considerable de l'absence totale de l'inertie des anemometres mecaniques à hélice) ?

Sinon merci pour les explications precises que tu as donné sur le prélèvement des temperatures, les progrés qui ont été faits, et la grande prudence dont il faut faire preuve pour comparer les valeurs "records" relevés avec du materiel differents (sur des sites qui eux même peuvent évoluer), ce qui amene bien au pb des longues series qui sont souvent peu exploitables.

D'ailleurs pour l'étude de l'évolution du climat, je retiendrai surtout cela:

Ca fait pas mal de temps que l’OMM recommande l’utilisation des abris ventilés mécaniquement qui s’approchent au mieux de La Température (lorsqu’ils sont bien placés).

Dans leur meilleur réseau de suivi du climat, les US utilisent 3 abris ventilés mécaniquement par station (avec mesure permanente de la vitesse de rotation des ventilos pour être certain que la ventilation ne faiblit pas dans le temps) ainsi qu’un anémo au niveau des abris pour corriger l’erreur résiduelle minime restant en cas de vent nul.

Bien entendu un abri de ce style placé au hasard ne serait pas très rentable. Une étude de la circulation d’air sur le site est réalisée, la classification MF de Michel Leroy a été reprise et appliquée. Le site ne doit pas changer de façon significative sur une très grande étendue pendant un minimum de cinquante ans.

Avec ces abris ventilés on est peut etre en presence de standards qui pourront s'imposer pendant des decennies et enfin nous permettre d'avoir des données vraiment comparables.

Amicalement,

François

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Oui mais pour avoir une idée de la température Cirrus il n'y a pas que les thermomètres antropologiques si je puis dire, il y a les thermomètre naturels:

les dates de floraison

le type de végétations

la survie ou non de divers espèce au gel

les périodes de gel

le nombre de mort en cas de chaleur

etc...etc.... j'y connais rien mais il y a des moyens de retracer dans les grandes lignes les climats passés et de voir s'il y a une évolution, sans prendre en compte les relevés humain, qui sont d'ailleurs trop récents.

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Oui, mais ces données sont très difficiles à exploiter... Je vous conseille vivement "Histoire du climat depuis l'an mil" de Leroy-Ladurie (1967) sur ce sujet.

un exemple de piège: la culture de l'olivier et je cite l'historien:

« D’une manière générale, les témoignages récents sur les localisations mouvantes des plantes agricoles sont difficiles et même dangereux à interpréter en termes de « changement de climat ». Un exemple, en France : pendant toute la durée du PAG (1550-1850), et en particulier de 1550 à 1600, décennies ultra-froides, l’olivier n’a cessé de déplacer vers le nord sa limite septentrionale de culture. Faut-il interpréter cette dérive comme la preuve d’un réchauffement du climat ? Sûrement pas ! Nous savons en effet, par d’autres témoignages, que jamais le climat d’Europe n’a été aussi frais que pendant cette période, précisément qualifiée de PAG. Si l’olivier néanmoins persiste, en ces années-là, à se reculer vers le Septentrion, c’est à cause des courageux efforts des oléiculteurs qui, contre le courant, contre le climat, s’obstinent à planter plus au nord afin de profiter d’un marché grandissant. Paradoxalement, la limite nord de l’olivier français ne redescendra vers le sud… qu’au XXème siècle ! En pleine période de réchauffement pourtant, où les plus beaux espoirs seraient théoriquement permis pour une colonisation par l’olivier des régions septentrionales ! […] Les changements de climat n’ont joué aucun rôle quant aux vagabondages de l’olivier. J’en dirai volontiers autant des déplacements des limites nord de la vigne, dans la période historique… »

De même, la dendroclimatologie (étude du climat à partir de l'étude des anneaux des arbres) est une science complexe dont les résultats sont très délicats à interpréter.

Seule exception peut-être: les dates de vendange.

Lozere

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