Front chaud et grésil : incohérence

[Ryusei]

Bonsoir,

 

Je viens vous questionner sur la situation quelque peu étonnante qui s'est produite en ce début d'après-midi, dans le Sud-Ouest.

Une perturbation arrive par le Nord-Ouest.  Elle donne de la neige et du grésil en Vendée, Charente et Gironde, ce qui est compréhensible, en constatant les températures proches de 0°C au sol, surplombées par une masse d'air fraiche en altitude et un Iso 0°C culminant entre 600 et 1000 mètres.

 

Or, ici, vers Mont-de-Marsan, il faisait 8°C lorsque les précipitations sont arrivées, vers 14h30.  C'est justement la nature de ces précipitations qui m'interroge.  Il est tombé du grésil, le même grésil que l'on rencontre lorsque la neige s'apprête à laisser place à la pluie, lors de l'arrivée d'une masse d'air chaude en altitude.

Mais dans notre cas, il faisait très doux en altitude, tandis que l'iso 0°C plafonnait vers 2000m. 

 

https://modeles7.meteociel.fr/modeles/arpege/archives/2019020406/arpege-37-8-3.png?

 

Comment expliquer cela ?

[sebb]

Bonsoir,

Intuitivement, un effet isothermique à l'arrivée des rr, on note sur Arôme, que bien qu'en bout de course, ta T°C 850 hpa est passée dans le négatif en début de front. En ajoutant à cela le fait que c'est un front en phase de dissipation (frontolyse) avec un minimum en perdition, le vent est resté faible et non maritime, permettant à l'effet refroidissant des précipitation venues de plus haut d'opérer davantage, au sein d'un environnement peu énergétique (% d'HR assez bas + rr d'Ac). Donc une transformation durant la chute, mais il restait du solide au moment d'atteindre le sol.

Cela étant la station de MF ne relève pas de cumul entre 14h30 et 15h00 à Mont-De-Marsant, donc très faible précipitations, ce qui tend à écarter l'idée de l'isothermie, mais l'effet bulle des précipitations précédentes en amont reste envisageable.

Mais bon, la glace peut tomber par 30°C, gabarit et processus bien différent bien sûr.

 

Cdlt,

 

Modifié 4 février 2019 par sebb

[Thundik81]

Au passage :

http://www.meteofrance.fr/publications/glossaire/152132-gresil

(http://www.meteofrance.fr/publications/glossaire/152088-granule-de-glace )

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http://www.meteofrance.fr/publications/glossaire/152847-neige-en-grains

http://www.meteofrance.fr/publications/glossaire/152858-neige-roulee

[Ryusei]

Merci beaucoup pour ces explications !

 

Pourtant je ne comprends toujours pas comment un état solide des précipitations ait pu se maintenir jusqu'au sol.  Si encore l'iso 0°C n'avait été qu'à moins de 1000m d'altitude, conjugué avec une température au sol comprise entre 3 et 5°C, cela s'expliquerait aisément, mais ici l'iso se trouvait dans les environs de 1500-2000m d'altitude au moins, et il faisait 8°C.  Sachant que l'intensité des précipitations était très faible, dans ces conditions, un flocon de neige fondrait en seulement 300-400m...  Peut-être un épanchement d'air froid non modélisé, ou situé en très basses couches ?

 

[Cotissois 31]

Il y a 13 heures, Ryusei a dit :

tandis que l'iso 0°C plafonnait vers 2000m. 

 

https://modeles7.meteociel.fr/modeles/arpege/archives/2019020406/arpege-37-8-3.png?

 

A moyenne échelle d'accord, mais avez-vous des simulations réalistes à petite échelle ?

 

Modifié 5 février 2019 par Cotissois 31

[Babarskaja]

Il y a 11 heures, Ryusei a dit :

Sachant que l'intensité des précipitations était très faible, dans ces conditions, un flocon de neige fondrait en seulement 300-400m... 

 

Je crois justement que ton flocon a fondu et s'est transformé en grésil:

 

 

Sur le sondage de Bordeaux Mérignac à 12h,on distingue bien l'iso 0°c à 850hPa avec même une petite couche pas loin du dégel vers 800hPa.

A Mont-de-Marsan,un peu plus encore dans l'air doux en altitude,ces PP se seront ainsi transformé en grésil suite au processus de fonte.

Même avec 1,5 km d'air>0°c les PP solides se conservent jusqu'au sol.

Comme le soulignes @sebb les orages estivaux donnent de la grêle par des températures largement supérieures à 0°c sur des épaisseurs autrement plus importantes..