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Ces nuages qui pourraient disparaître et accentuer le réchauffement climatique


Yoann44
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Je publie un nouveau sujet suite à la parution de cette étude qui me paraît importante à débattre.

Ce serait l'occasion de discuter sur ce sujet des boucles de rétroaction négatives et positives entre RC et nuages. 

En attendant que pensez-vous de cette étude parue dans Nature Geoscience qui paraît très inquiétante ?

 

Une trop grande concentration de CO2 dans l'atmosphère pourrait empêcher les bancs de stratocumulus de se former... et augmenter la température de 8°C supplémentaires d'ici 140 ans. (Article du Nouvel Obs)

Le lien vers l'étude original :

 

Possible climate transitions from breakup of stratocumulus decks under greenhouse warming

 

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Nombre d'études pointent déjà le fait que les stratocumulus tropicaux et subtropicaux constitueraient une rétroaction positive.

Cette dernière étude nous indique un "tipping point" à 1200ppm de CO2.

C'est inquiétant mais pas très surprenant, hélas.

Ce qui l'est encore plus c'est l'hystérésis, important, du phénomène.

Ceci voulant dire que c'est quasiment irréversible, à échelle humaine.

Il faut se rendre compte que 1200ppm c'est à terme 5K d'augmentation sans ce phénomène.

Avec lui c'est 13K d'augmentation globale.

Autant dire que c'est cuit, c'est le cas de le dire, car Dieu sait quels peuvent être les autres mécanismes qui se mettent en branle à de tels niveaux de température...

Modifié par meteor
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Citation

Ce qui l'est encore plus c'est l'hystérésis, important, du phénomène.

Oui, il est essentiellement dû à l'augmentation du contenu en vapeur d'eau de la couche limite, elle même due au fait que sans nuages, l'évaporation augmente.

Le refroidissement radiatif au sommet des stratocu est essentiel à leur équilibre, de même que la subsidence dont on voit bien qu'elle est critique .

Moi, ça m'intéresse beaucoup parce que j'ai participé dans des temps immémoriaux à la réalisation d'un modèle de stratocu et qu'on avait montré qu'ils avaient un cycle diurne d'autant plus important que le nuage absorbait le rayonnement solaire (cad qu'il y avait des aérosols dedans).  Par contre, il me semble que ça relève plutôt de discussions de spécialistes ou, au moins d'un public assez averti  (genre IC, quoi ! )

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D'après les auteurs il faudrait redescendre en dessous de 300ppm pour retrouver des stratocumulus.

C'est quasiment la première fois, à ma connaissance, que des modèles simulent un "tipping point"  aussi important du côté des hautes températures.

En fait, un état d'équilibre climatique semblerait coexister à côté de l'actuel, mais on ne pourrait, heureusement, y avoir accès qu'en passant par un point haut à 1200ppm.

Cet "univers parallèle" serait beaucoup plus chaud pour une même teneur en CO2.

En tout cas cela changerait, si  vérifié, la courbe T = f(CO2) et expliquerait d'ailleurs, d'après l'article de Carbon brief , certaines données paléoclimatiques.

Même s'il est difficile d'atteindre 1200ppm ceci constituerait une sacrée épée de Damoclès sur nos têtes, car nous ne serions finalement pas si loin d'un véritable cataclysme climatique.

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Il y a 17 heures, sirius a dit :

Moi, ça m'intéresse beaucoup parce que j'ai participé dans des temps immémoriaux à la réalisation d'un modèle de stratocu et qu'on avait montré qu'ils avaient un cycle diurne d'autant plus important que le nuage absorbait le rayonnement solaire (cad qu'il y avait des aérosols dedans)

 

Par curiosité, est-ce que ça a été publié quelque part ? 

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Il y a 5 heures, Higurashi a dit :

 

Par curiosité, est-ce que ça a été publié quelque part ? 

JAS,38 n°5, mai 1981, pp1049-1062

Modifié par sirius
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 Comme noté par Meteor ,  les stratocu tropicaux  semblent bien donner une rétroaction positive. essentiellement à cause de la diminution de la subsidence qui tend à faire une sorte de couvercle et s'oppose à l'entraînement d'air sec au travers de l'inversion sommitale. Le plus de cet article c'est d'explorer plus finement le rôle du rayonnement. Or le refroidissement radiatif au sommet des straocu est le 3e terme du bilan: l'entraînement tend à  éroder l'inversion le refroidissement radiatif tend à la maintenir. Il faudrait pouvoir regarder leur schéma radiatif dans le détail mais clairement, l'augmentation de la quantité de CO2 provoque une augmentation du flux IR descendant et donc une diminution du refroidissement. 

 

Si on veut continuer sur la rétraoction nuageuse, il faut aussi discuter des cirrus.

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Puisque Yoann44 veut qu'on discute des rétroactions nuages, je continue.

 

Le papier de Schneider el al est spectaculaire parce qu'il met en évidence un point de basculement  pas si éloigné que ça . Les auteurs et d'autres en ont d'ailleurs profité pour émettre quelques hypothèses intéressantes quand aux transitions brusques  du passé. Encore faut il s'entendre  sur la signification du mot brusque à l'échelle géologique.

Une remarque quand même: ça n'est certainement pas arrivé au cours des deux derniers millions d'années et donc ça n'arrive pas à l'intérieur d'une fourchette de + 2 à  +3°C ,  C'est déjà ça.

Il y a eu pas mal de papiers qui concourent bien vers cette rétroaction positive des stratocu. L'un des premiers est celui de Bretherton et al en 1997

https://journals.ametsoc.org/doi/10.1175/1520-0469(1997)054<0148%3AMTLTSA>2.0.CO%3B2. Ils advectent des sc au dessus d'un océan dont la température augmente et ils passent progressivement d'un regime de stratocu à un régime de cumulus des alizés. C'est, au fond, ce qui se passe dans l'article de Schneider et al.

Les rôle crucial de la rétroaction des stratocu tropicaux pour la sensibilité des modèles et leur dispersion a été largement souligné par exemple par Bony et Dufresne 

https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/2005GL023851

mais depuis pas très longtemps en fait, on commence à disposer de quelques observations qui vont bien toutes (sauf erreur, j'attends la contradiction)  dans le sens d'une rétraoction positive

12 ans d'observations de MODIS ET AIRS : https://journals.ametsoc.org/doi/10.1175/JCLI-D-15-0734.1

10 ans de CALIPSO : https://www.atmos-chem-phys.net/19/2813/2019/acp-19-2813-2019-discussion.html,  delta(CRE)/delta(SST)=3.0+/-0.26 (W/m2)/K  (CRE= Cloud Radiative Effect)

CERES, ISCCP https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/2015GL067416

 

sans compter ce que je signalais sur Futurasciences

Citation

et article en accès libre 
https://journals.ametsoc.org/doi/pdf...LI-D-18-0335.1
tente une estimation expérimentale de la rétroaction des nuages à partir des observations de l'A Train de 2012 à 2017.
L'estimation est à la fois globale et régionale et par type de nuages

En ce qui concerne la rétroaction globale (notée lambda indice GG dans l'article) elle varie de environ -0.25 en 2012 à +0.25 en 2017 en relation avec le El Nino.
A titre de comparaison, les estimations des rétroactions nuages de CMIP5 tournent entre 0 et 1 W/m2/K (avec le record pour l'IPSL ! )
 

 

reste à faire la même chose pour les cirrus

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