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Quel avenir pour l'agriculture en France?


Bofix

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Voilà, pour faire suite à nos échanges concernant l'agriculture sur le topic du jardinage, j'ouvre ce sujet afin d'éviter de polluer l'autre topic.

 

L'agriculture mérite d'être expliquée, de faire prendre conscience aux consommateurs la nécessité de sauver l'agriculture française, en consommant mieux pour pas forcément plus cher.

Qu'elle soit conventionnelle, bio, ou raisonnée, chaque agriculture à sa place sur le territoire et la relation du producteur au consommateur est un lien qu'il faut absolument conservé, voir même développé, et dans les deux sens.

Que vous soyez agriculteurs ou consommateurs, venez ici pour débattre de vos idées ou points de vue, en respectant les choix de chacun .

 

Qu'attendez-vous de l'agriculture demain? Faites vous encore confiance aux produits dans vos assiettes? Comment faire pour que les consommateurs achètent des produits de nos campagnes? Etes-vous prêts à augmenter votre budget alimentation pour manger plus seinement? Vous voulez en savoir plus sur le monde agricole? Allons-y, ouvrons les débats!

 

Pour ma part, je suis fils d'arboriculteur, je cultive avec l'aide d'un cousin retraité 5000m² de cultures maraîchères en agriculture raisonnée pour une vente directe sur les marchés (en complément d'une activité salariée en logistique alimentaire) et presque 3ha de terre qui sont principalement en friches ou cultivées par un collègue polyculteur, en raisonnée là-aussi. Mon matériel à une moyenne d'âge de 20ans... A côté, mon petit potager pour ma consommation familiale est sans aucun phytosanitaire depuis plus de 10ans.

 

Voilà pour ma présentation. J'espère que nos échanges seront riches et utiles pour les uns comme pour les autres. Si la modération décide que ce sujet n'a pas sa place, libre à elle de le supprimer ou le déplacer. Merci.

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Hey   Je ne suis pas agriculteur, je suis un jardinier très amateur.   Je fais un petit potager, qui va s'agrandir dans les années à venir. J'essaie la fameuse technique de ne plu

Tout à fait d'accord avec toi, @boubou07 . Moi aussi je ressens parfaitement le fait que nous sommes qu'une simple attraction parfois, en plus de nous accuser d'être des pollueurs, bien sûr, et que no

Et il faudrait aussi que TOUT le monde agricole soit solidaire entre nous, mais ça, c'est une autre paire de manches! C'est souvent les gros contre les petits, les éleveurs contre les céréaliers, les

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Palaja (Aude) - Contrefort des Corbières

Je travaille dans le monde agricole et plus particulièrement la viticulture.
Par rapport à la viticulture, et donc le vin, je voudrais dire en 1er que c'est le secteur numéro 1 au niveau du biologique et que les caves particulières ont fait énormément d'efforts là-dessus depuis 20 ans et surtout depuis 5 ans.... Je crois qu'en gros il y a pas loin de 40% de vins bios aujourd'hui dans le monde des caves particulières, ce qui est énorme et qui dans quelques années dépassera les 50% tellement le rythme des conversions en bio est important dans ce secteur de l'agriculture.

Ensuite, concernant quelques messages que j'ai pu lire ces derniers temps ici, je suis beaucoup moins pessimiste que certains.
Les producteurs locaux ont jamais eu autant de succès et les grandes et moyennes surfaces ferment ou se vendent.
Tandis que les magasins bios ouvrent.
Moi je vais dans de petites enseignes pour certains produits et dans les magasins bios pour les légumes, les fruits, les céréales....

Dans mon département, ultra-agricole, les céréaliers font de moins en moins de céréales du fait des sècheresses et surtout que les céréales se vendent très peu chers, moins que le coût de production, et c'est là que le danger existe et est en train d'arriver. Les agriculteurs vivent des rentes des années 90 où ils sont devenus très riches (je parle de mon dépt) et des parents qui ont mis de côté....
Aujourd'hui les enfants vivent grâce à ça, des aides bien sûr, mais ça ne durera pas éternellement.
Il y a donc un danger très important.

Entre la baisse du nombre des terres agricoles, l'âge moyen des agriculteurs qui est près de 55 ans dans mon département, je peux presque dire que l'agriculture au sens large sera quasi morte dans 20 ans. Bien sûr il restera tous les marchés de niche, locaux, des petits producteurs, mais ça ne suffira pas à suffire notre alimentation et on importera de plus en plus.

A part ça, je fais mon potager, j'ai une 30aine de fruitiers qui m'abreuvent 😛 pendant plusieurs mois par an.

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Posté(e)
Torfou, à la jonction 44-49-85. Begard (22) pour les vacances
Il y a 1 heure, romainT31 a dit :

Dans mon département, ultra-agricole, les céréaliers font de moins en moins de céréales du fait des sècheresses et surtout que les céréales se vendent très peu chers, moins que le coût de production, et c'est là que le danger existe et est en train d'arriver. Les agriculteurs vivent des rentes des années 90 où ils sont devenus très riches (je parle de mon dépt) et des parents qui ont mis de côté....
Aujourd'hui les enfants vivent grâce à ça, des aides bien sûr, mais ça ne durera pas éternellement.
Il y a donc un danger très important.

 

À voir la différence entre le cours mondial du blé et celui pratiqué en France, cela confirme ce que tu dis: une belle manne dans les années 90, suivi d'une contraction beaucoup plus importante et d'une volatilité inquiétante.

images.jpeg.bff0969549aa4d20c881163c8510a2c3.jpeg

 

Question: 

En repensant une politique agricole et un réinvestissement dans le secteur, ne pourrait-on pas limiter les incertitudes sur le marché financier (et les spéculations qui s'ensuivent)? 

Bon... la question est purement rhétorique.

La vraie question est sans doute plutôt : réinvestir comment, dans quelle direction, renouveler qui et quoi ? (Pratiques agricoles, pratiques commerciales, pratiques alimentaires, recherches agronomiques, régulations des marchés agricoles mondiaux...)

 Où situer notre curseur, entre "tout plan" et "tout marché"?

Et tout aussi important, comment redonner envie aux jeunes de cultiver?

Modifié par Flora
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Posté(e)
Palaja (Aude) - Contrefort des Corbières
il y a 59 minutes, Flora a dit :

 

À voir la différence entre le cours mondial du blé et celui pratiqué en France, cela confirme ce que tu dis: une belle manne dans les années 90, suivi d'une contraction beaucoup plus importante et d'une volatilité inquiétante.

images.jpeg.bff0969549aa4d20c881163c8510a2c3.jpeg

 

Question: 

En repensant une politique agricole et un réinvestissement dans le secteur, ne pourrait-on pas limiter les incertitudes sur le marché financier (et les spéculations qui s'ensuivent)? 

Bon... la question est purement rhétorique.

La vraie question est sans doute plutôt : réinvestir comment, dans quelle direction, renouveler qui et quoi ? (Pratiques agricoles, pratiques commerciales, pratiques alimentaires, recherches agronomiques, régulations des marchés agricoles mondiaux...)

 Où situer notre curseur, entre "tout plan" et "tout marché"?

Et tout aussi important, comment redonner envie aux jeunes de cultiver?


Malheureusement tout est tributaire du reste du Monde.

Chose grave aujourd'hui, l'agriculture française n'est plus tributaire des sècheresses en Australie ou des inondations au Brésil, mais aujourd'hui des nouveautés géopolitiques.
Trump + Brexit + Chine = cocktail explosif pour TOUTE notre agriculture.

J'ai envie aussi de parler de l'agriculture aux sens boursier.... Oui aujourd'hui, le monde agricole est gangréné par la folie spéculative d'investisseur étranger.
Ca, vous devez tous le savoir ou en avoir entendu parler.
Dans les céréales cela pose d'énormes problèmes.

Dans la vigne, moins, et pourtant de graves problèmes existent.... Outre les soucis géopolitiques qui sont très mauvais (beaucoup de gens exportent en Angleterre par exemple et depuis le Brexit, pas la moindre affaire ne se fait. Idem avec la Chine, les Etats-Unis...), il faut savoir que la récolte mondiale en 2019 a été en baisse dans TOUS les pays.
En France, la récolte a été en baisse donc aussi.
Pourtant les cours n'ont pas remonté et cet hiver, aucune affaire ne se fait....

Toute notre monde agri-économique ne repose plus sur rien.

Seuls faits dont on entend parler c'est le gel sur les fruitiers et les légumes dont certains maraichers ou arboriculteurs se gavent au final (le gel ne concerne que des petites régions mais les zones non gelées se remplissent les poches au passage....)

 

Donc moi, perso, je pense qu'on va à la catastrophe un jour.

Voilà mon petit passage économique 😄
 

Tout n'est pas noir, je préfère le dire, mais on est plus dans le "gris" que le "blanc" et les indicateurs pour l'avenir vont vers le "gris foncé"....

Modifié par romainT31
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Posté(e)
Hauts d'Essey / Hauts de Saint-Max / Vieille ville de Nancy
Il y a 3 heures, Bofix a dit :

Qu'attendez-vous de l'agriculture demain?

Le respect du vivant (sol, eau, faune) et des Hommes. (agriculteurs et consommateurs)

Et que la question alimentaire ne soit plus confisquée par et pour des intérêts privés.

C'est tout ^^

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Pour moi, l'agriculture telle qu'on l'a connu dans les années 80-90 est morte et enterrée.

A un jeune qui s'installe aujourd'hui, je lui souhaite beaucoup de courage. Trop de cours volatils, trop de spéculation, on ne peut pas avoir une vision claire sur du long terme.

 

La vente de nos produits est sans doute davantage orientée vers les magasins de producteurs, les circuits courts, que le lien avec le consommateur soit permanent et avec le moins d'intermédiaires possibles.

Mais voilà, comme dit plus haut, tous ceux qui sont agriculteurs aujourd'hui âgés de 50/60ans, qui reprendra derrière eux demain? La plupart des enfants ne reprennent pas, ce milieu n'étant pas attirant pour beaucoup compte-tenu du temps à y passer pour le salaire en retour. Sur ma commune, il y a 30 ans nous étions une trentaine d'exploitants, aujourd'hui 4. Les terres agricoles se réduisent à vitesse grand V en raison de l'urbanisation et ces nouveaux arrivants ne tolèrent plus rien sur les pratiques agricoles qui restent...

 

Comme tous métiers manuels aujourd'hui, la main d'oeuvre fait défaut, même dans le secteur des céréales ou pour beaucoup de jeunes, la seule chose qui les intéressent est de savoir si l'exploitation est équipée de matériel d'une marque renommée, avec clim' et GPS... Ce manque de bras pèse beaucoup pour les exploitations bio, et c'est là également que ça coince au-delà d'une certaine surface, d'autant que la mécanisation est moindre qu'en agriculture classique.

 

La crainte, c'est aussi d'avoir des grandes industries fermières, des "usines à terre" menées par des groupes financiers (français ou étrangers) travaillant plusieurs milliers d'hectares à la recherche de productivité et de rentabilité financière, mais se préoccupant sans doute moins de l'entretien du territoire, de la gestion de la faune et de la flore...

 

Est-ce que l'avenir est au tout biologique? Je ne pense pas non plus: déjà pour des question de main d'oeuvre, mais surtout qu'une culture sans aucun soin pharmaceutique sera forcément sujette à des maladies à un moment ou l'autre. C'est d'ailleurs le cas aujourd'hui où certains bio ne peuvent plus cultiver, car ils ne maîtrise plus naturellement tel ou tel fléau... Et pour nourrir une population sans cesse plus nombreuse, l'agriculture biologique, bien moindre en terme de rendement, ne suffira pas à elle seule.

 

Moi aussi je suis coincé si je veux éviter les herbicides: multiplier les faux semis, multiplier le travail superficiel du sol, tout celà à un coût non négligeable et un impact également sur l'environnement avec l'utilisation du matériel, au final ce n'est plus rentable, et quand on travaille à perte, au bout d'un moment, il vaut mieux savoir arrêter...

Pour respecter la vie du sol, j'ai choisi de ne plus systématiquement labourer et travailler le sol en profondeur, mais là aussi il y a des limites, avec des graminées résistantes que seule la charrue arrive à freiner l'expansion. Je préfère encore labourer que desherber chimiquement, entre deux maux je choisi le moins pire...

 

Enfin, il n'y a pas de recette miracle, une méthode qui va fonctionner chez certains à l'instant T ne fonctionnera pas ou moins bien au même moment, dans des sols ou un climat différent.

 

 

 

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Posté(e)
Aubenas en Ardèche méridionale

il y a tellement de choses à dire en effet que ça mériterai un forum entier ! 😆

je vais parler de mon cas personnel : je suis apiculteur et je fait principalement de la vente au détail, en magasin de producteurs et sur les marchés en automne/hiver. 

là où je suis d'accord avec @romainT31, c'est quand il dit que les supermarché sont en difficulté et que les consommateurs se tournent de + en + vers les magasins bio, les magasins de producteurs et la vente directe. beaucoup de gens cherchent la qualité désormais. en Ardèche, les magasins bio poussent comme des champignons et les magasins de producteurs marchent très bien. 

en revanche, le problème se situe au niveau de la production. exemple dans mon magasin de producteurs (comme dans d'autres...) : le syndrome du rayon vide par rupture de stock...

la production locale ne couvre pas la demande dans beaucoup de domaine.

pour en revenir à mon activité, le nouveau climat que nous avons ici depuis 5 ou 6 ans est totalement défavorable à l'apiculture. pour ne pas dire catastrophique.

2017 et 2019 ont été les pires années pour moi en 20 ans d'apiculture. et de loin !

en bref, des hivers trop doux suivis de printemps trop précoces provoquent un développement trop rapide des colonies d'abeilles (et 2020 est un cas d'école pour l'instant...)

ensuite retour de froid en avril/mai avec sécheresse et vent du nord récurrent = pas ou peu de butinage. les colonies très populeuses meurent de faim et diminue. il faut nourrir au sucre pour éviter le désastre.

puis l'été arrive d'un coup, sec et caniculaire provoquant une absence de butinage par manque de nectar. 

(pour ceux qui l'ignorent, le miel vient du nectar que certaines plantes secrètent dans leurs fleurs pour attirer les insectes pollinisateurs. en cas de stress hydrique, la première chose que font ces plantes est de cesser de produire du nectar, ou même si elles en produisent un peu, celui-ci est rapidement séché par la chaleur...). 

pour finir, septembre et octobre sont secs également, les colonies ne peuvent se refaire une population et un stock de miel pour attaquer l'hiver tranquillement. il faut nourrir à nouveau mais même comme ça, beaucoup de colonies sont trop petites pour passer l'hiver, il faut les réunir 2 par 2 et c'est autant de ruches en moins...

donc la production est en chute libre (divisée par 3 en 30 ans à l'échelle de la France avec aussi les problème de santé des abeilles que l'on connait)

en ce qui me concerne, si ce climat se répète plus ou moins année après année, ce sera la fin de mon activité. même en déménageant les ruches en montagnes les récoltes restent maigres, la sécheresse étant généralisée. ceci dit, dans ce contexte, 2018 a été une exception (printemp doux et bien arrosé), je croise les doigts pour que 2020 lui ressemble ! 

pour ce qui est de mes collègues et amis agriculteurs ardéchois, leur situation ressemble beaucoup à la mienne : grave pénurie de fourrage, fruitiers assoifés et parfois abimés par les gelées tardives, légumes qui peinent à se développer au printemps par manque de chaleur, de plus en plus de ravageurs par manque de froid en hiver et tout le monde impacté par les canicules hors-normes de l'été. donc : grosses difficultés de production.

peut-être ma région est-t-elle particulière; le sud Ardèche depuis une dizaine d'années passe d'un climat méditerranéen dégradé bien arrosé à un climat méditerranéen pur et dur avec sécheresse estivale sévère. nous avons donc de gros problèmes d'adaptation. la flore souffre énormément. 

en tous cas, notre agriculture est en pleine mutation. l'arboriculture traditionnelle s'effondre (châtaigne, pomme, cerise) alors que la culture de l'olivier et de la vigne se dévelloppe. et il y a bien d'autres choses à faire...

pour moi, d'une manière générale en France, nous sommes en train de perdre nos terres fertiles (urbanisation + sécheresse + épuisement des sols) et notre autonomie alimentaire. il nous faut des bras, de la volonté (individuelle et politique) et des consommateurs responsables (acheter local et de qualité).

il faut retrouver collectivement la conscience de l'importance de la bonne nourriture et de l'entretient des campagnes.

et se battre pour s'adapter au réchauffement climatique !  

 

     

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Il y a 2 heures, Bofix a dit :

Enfin, il n'y a pas de recette miracle, une méthode qui va fonctionner chez certains à l'instant T ne fonctionnera pas ou moins bien au même moment, dans des sols ou un climat différent.

 

Les interventions sont intéressantes, je reviens sur ce point car il me semble, naïvement je l'avoue, que la solution est forcément d'abord locale et ensuite internationale.

On est dans un mode où tout doit être standardisé et uniformisé afin de réduire ces fameux coûts pour accroître la rentabilité. Pas la rentabilité pour l'agriculteur, on l'a bien compris. Le culture de la pomme de terre et l'élevage bovin doivent obéir aux mêmes règles que la construction automobile ou l'ingénierie informatique. Cela ne peut pas fonctionner. En premier lieu, répondre aux besoins du sol et  de la population, ça, c'est local. En second lieu, répondre aux besoins de l'Humanité. Pas une mince affaire !...

 

Forcément, les youtubers et autres influenceurs sont plus glorifiés et médiatisés que les agriculteurs. L'agriculture est médiatiquement sale, has been, puante voire inutile. Pardon, mais ce sont des « bouseux ». Ça ne donne pas envie ... Pourtant, faire des tableaux Excel à longueur de journée pour une banque qui s'assoit sur ses salariés ou ranger des caisses à longueur de journées dans un entrepôt froid est-il plus enviable ? Tous les jours, je côtoie des gens qui font ces métiers « parce qu'ils faut bien gagner sa croûte ». Pourquoi pas bosser dans l'agriculture ? (« c'est sale, ça pue, ... » mais ce n'est qu'une image partiale et partielle et pas plus sale et puante qu'une autre). Au moins, hors grandes industries de l'agro, leur métier aurait plus de sens et d'utilités. Accessoirement, ça désemplirait un peu les villes.

Ok, ça demande aussi à casser des habitudes : Auchan, le smartphone 24/24, ...

En même temps, on a des millénaires de racines agricoles au sein de chacun d'entre nous.

 

Travailler la terre, c'est travailler son environnement, non ? Nouveaux défis avec des enjeux concrets et visibles. Au moins en partie. Bref, du sens.

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Posté(e)
Palaja (Aude) - Contrefort des Corbières

Je voulais aussi dire quelque chose, malheureusement je ne n'ai pas le droit de révéler des chiffres qui ne m'appartiennent pas, mais les sols sur TOUT le pourtour méditerranéen s'appauvrissent à vitesse V. J'ai connaissance d'analyses de laboratoires indépendants qui montrent la chute libre des minéraux présents dans le sol (potassium, calcium, zinc....) et ça c'est gravissime pour l'avenir.
En 10 ans, ces taux de minéraux ont parfois été réduits de moitié, du fait des sécheresses répétées surtout (les minéraux ne pénètrent plus dans les sols en gros)
Chez toi @boubou07 qui es dans une zone un peu moins sèche, tu remarques ça? (ou des agriculteurs te l'ont fait remarqué?!)
Ces sécheresses font du mal aux arbres dans leurs parties aériennes mais même leur sous-sol ne les nourrit plus!

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Bonjour

Je commence par présenter mon activité.

Je suis paludier et agriculteur, avec mon épouse nous avons une petite exploitation

qui se compose d'une production de sel et un petit élevage ovin qui nous procurent des agneaux de pré salé.

Pour la partie sel l'avantage est que c'est une production 100 pour 100 naturels, c'est le soleil et le vent qui ce 

charge du gros du travail nous on règle les niveaux d'eau ( évidement c'est très résumé, c'est assez dur comme travail)

L’inconvénient c'est que nous sommes en coopérative et que là on ne gère pas tout.

Coté brebis on a la chance de pâturer sur une zone humide constitué de pré salé et donc de concilier élevage

et écopastoralisme  afin de préserver au mieux ce milieu et même d'avoir contribué  a y améliorer la biodiversité.

Nous ne sommes pas en bio, mais n'utilisons aucun produit chimique pour le sol. Les soins des animaux ce fait avec 

des huiles  essentielles et de l'homéopathie sauf nécessité absolue , alors utilisation de produits pharmaceutiques.     

Les agneaux sont vendu en direct au consommateur, et c'est une relation de confiance qui c'est installé avec les clients,

qui sont devenu d’ailleurs bien plus que de simple client avec le temps.

 

Pour l'avenir de l'agriculture  en générale, comme on peut déjà le voir dans les messages ici, les choses sont certainement

très complexe, les problèmes sont tellement divers et variés entre le local, le national et l'international. Viens ce rajouter a

ça le RC avec toutes ces conséquences catastrophiques pour la nature et donc l'agriculture.

Le plus choquant, en premier avant l'avenir de l'agriculture est ce désarroi dans cette profession, on connait les chiffres 

insoutenables de suicides, et il faudrait déjà prendre des mesures sérieuses pour enrayer ce fléau. Redonner espoir dans ce métier

a commencer par certain organisme qui n'ont aucun scrupule a appuyer sur la tête.   

 

Ensuite, je pense qu'il faudra trouver des solutions pour changer notre agriculture, la réduction des produits

chimiques par exemple est certainement indispensable, il y a une demande de toutes parts, qu'elle soit humaine

animal ou végétale. Cela aurait déjà du être mieux pris en compte et accompagné.  

Il faudrait peut-être déjà favoriser et mieux aider des petites structures, a tailles  plus humaines, malheureusement

pour l'instant on va plutôt  vers l'agrandissement dans la plupart des cas.

La pression est aussi très forte sur le foncier, urbanisation, développent touristique et bien autres.

Et la problématique local n'est rien comparé a celle mondiale, et là je dois dire que je ne vois pas 

comment on peut s'en sortir il y a tellement tout et son contraire.   

   

 

 

 

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Il est évident que la météo ne joue pas en notre faveur et le changement climatique se fait sentir de pire en pire années après années...

Des hivers de moins en moins froids, des gels ravageurs au printemps, des canicules qui se répètent tous les étés...

On pourra toujours essayer de changer nos façons de travailler, mais pas de contrer le climat, simplement s'y adapter, en changeant nos productions.

 

Comme le souligne @boubou07 le changement climatique affecte aussi les abeilles, et derrière, la pollinisation que nous avons tant besoin dans nos fruits ou légumes.

 

Je suis d'accord: il est nécessaire de revaloriser l'image du milieu agricole. Ce n'est pas un métier de bouseux ni une voie de garage , mais au contraire un noble métier qui permet de nourrir la population, tout en travaillant avec la nature et en respectant l'environnement. Les médias, l'Education Nationale, tout le monde à son rôle à jouer dans cette promotion de l'agriculture.

Venant des médias, c'est mal parti: chaque sujet qui concerne l'agriculture est toujours contre nous! Quand une image montre un agriculteur en train de pulvériser dans une parcelle, même des produits biologiques, la légende est toujours "il épand des pesticides" et non des produits phytosanitaires... Toujours montrer une image négative, faire naître la peur, ça fini par s'ancrer dans la tête des gens. L'agriculteur est toujours celui qui pollue, jamais celui qui entretien le territoire où celui qui recycle tout ce qui sort quand vous tirez la chasse d'eau.

 

La population d'aujourd'hui (et ce sera certainement pire dans les prochaines générations) ne sait plus ni cuisiner, ni acheter des légumes et les préparer, simplement ouvrir un plat tout prêt et le passer au micro-ondes. Les gens ne savent même plus ce qu'ils mangent, si c'est de saison ou non! Quand je vois les rayons de framboises marocaines en vente en ce moment en supermarché, limite en "promo", en février!!  Les gens sont devenus fous de consommer tout ça...

 

Enfin, des années en arrière, des agriculteurs ont monté des coopératives afin de mieux vendre leurs produits et à meilleurs prix. Aujourd'hui, ces mêmes coopératives tiennent les paysans en allant chercher ces productions à l'étranger à un prix bien plus bas, obligeant ainsi ces producteurs français à s'aligner sur ces prix.

 

C'est tout le système qu'il faut remettre à plat avant qu'il soit trop tard...

 

 

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Quel plaisir de lire ces lignes...

 

Je vais me présenter un peu aussi. Je suis dans mon métier "officiel" contrôleur de gestion, comme l'a dit @_sb, je remplis des tableaux Excel à longueur de journée, mais pas pour satisfaire des actionnaires. Sinon je suis passionné par le vin et la viticulture, j'ai même passé un BTS viti-oeno il y a une quinzaine d'année. J'ai une autre passion qui est la cuisine et tout ça, associé aux événements de ma vie, m'a poussé à me poser énormément de questions relatives à l'agriculture et l'alimentation en général depuis 20 ans.

 

En tant que consommateur, ma priorité va au local et aux petits commerçants. En dehors des produits laitiers, je n'achète plus en GD (et surtout pas dans les sociétés cotées en bourse) depuis des années. Il en est de même pour les produits laitiers, je boycotte depuis longtemps les grands groupes genre Lactalis, Nestlé,... Ma viande vient du boucher du village d'à côté qui ne s'approvisionne qu'en local et mes fruits et légumes viennent de différents maraîchers bio du coin. Il faut dire aussi que j'habite dans un pays de cocagne... Il suffit de bien choisir son endroit, d'y jeter une graine et tout pousse ici moyennant peut-être un peu d'arrosage... Pour le vin, c'est également 100% bio. Et au moins 50% biodynamie.

 

Nos gouvernants ont décidé de faire de l'agriculture un problème européen puis mondial. Cela répond à la logique financière de ces 40 dernières années car seul le profit a été glorifié. Peu importe le bon sens, peu importe la logique. La France, qui devait être le grenier à blé de l'UE est devenue importatrice nette de blé. Le bon sens voudrait que l'on consomme ce que l'on a à notre disposition or, on fait venir des produits de base (maïs, blé, soja,...) des 4 coins de l'Europe voir du monde.

 

Je crois énormément au local pour l'essentiel de la consommation. Y compris les céréales. Je pense également que d'avoir autorisé une société comme Bayer de détenir la production de semences, d'engrais, de produits phyto et de médicaments est une erreur. Il y a au moins conflit d'intérêts...

 

Comme je l'ai dit sur l'autre topic, les sols ont été négligés depuis une 50aine d'année alors qu'il s'agit de la plus grande richesse de l'agriculteur, c'est le frigo de l'agriculteur. Et il se remplit tout seul si on y fait attention. Pour ceux que ce domaine intéresse, il faut regarder quelques vidéos des époux Bourguignon...

 

Bon, je ne vais pas vous imposer plus de lecture, je pense que d'autres réactions viendront plus tard!!

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Il y a 5 heures, Bofix a dit :

 

Comme tous métiers manuels aujourd'hui, la main d'oeuvre fait défaut, même dans le secteur des céréales ou pour beaucoup de jeunes, la seule chose qui les intéressent est de savoir si l'exploitation est équipée de matériel d'une marque renommée, avec clim' et GPS... Ce manque de bras pèse beaucoup pour les exploitations bio, et c'est là également que ça coince au-delà d'une certaine surface, d'autant que la mécanisation est moindre qu'en agriculture classique.

 

c'est un point essentiel, la main d'oeuvre est chère et dure à trouver. En même temps, ça peut se comprendre, ramasser des melons par exemple, ça va une matinée,le premier job', mais c'est 'chiant' et usant, il faut le reconnaître.

Si on laisse de côté la valeur travail au sens labeur, chère à nos aînés  et à Lafontaine , on peut entendre qu'en 2020, ce sont des boulots dernier recours. Surtout que c'est mal payé en général, encore 2000 euros net 35h, serait incitatif, mais nombre d'exploitants ne se sortent pas eux-même ce niveau de revenu...il faudrait donc robotiser pour les tâches de ce type qui ne le sont pas encore.

C'est un discours qui passe d'ailleurs encore assez mal , mais c'est une réalité, et c'est bon signe de mon point de vue/

 

En parlant se saisonnalité des fruits & légumes, je ne suis pas certain que la consommation de viande toute l'année  trouve davantage de légitimité environnementale. Donc, tout qualificatif ayant besoin d'une référence,  je ne me permettrais pas de juger fou quelqu'un qui mange des framboises en février en référence à celui mange un steak (9 calories végétales pour produire 1 calorie de viande bovine) sans parler de l'éthique (souffrance animale).

 

Modifié par sebb
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Par rapport a ce que Sebb a dit:

Comme je disait plus haut, il faut favoriser et aider des structures a taille humaine, ainsi

on pourrait concevoir des emplois plus diversifiés sur l'exploitation et donc moins ennuyeuses.

Pour ça il faut que l'agriculteur puisse avoir les moyens de rémunérer a sa juste valeur le travail tout

en ayant lui même un revenu décent. Rien est fait pour ça aujourd'hui.

Pour les choix alimentaires, la logique voudrait que l'on consomment des produits de saison, et varier son

alimentation viande comprise évidemment.

Il faut aussi je crois bien différencier l'agro-industrie avec les autres, surtout en ce qui concerne le bien être animal.   

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Oui c'est une piste a explorer, mais il faudra pour cela que les exploitations à structures familiales arrivent à baisser leur prix. Je suis effaré de voir le prix en vente direct, tu te dis pourtant là ce n'est pas la faute des intermédiaires, je ne vais pas payer plus cher et augmenter en qualité, et ben non, on te répond que c'est le prix de la qualité, et ce à juste titre en l'état du coût de production.

Je trouve le prix d'équilibre de l'extensif/terroir/bio trop élevé par rapport aux produits de grandes cultures.

 

Effectivement, comme cela a déjà été abordé, nous avons désormais un taux du revenu consacré à l'alimentaire entre 15 et 18% je crois, la plupart des gens sont prêts selon les stats que j'ai pu lire à faire un effort, mais le niveau d'effort demandé est perçu comme un frein à l'achat pour 84 à 88 % des sondés sur les études que j'ai pu lire.

 

Un effort prêt à être consenti pour une bonne majorité, parce que information, parce que prise de conscience, parce que environnement, parce que santé, parce que recroquevillement clocher, parce que authenticité etc...des raisons variées, propre à chacun, mais globalement le consommateur est prêt à l'effort. Par contre 5 centimes de plus le kilo: ok, 30 centimes c'est non, parce que sur un an 5 centimes * le nbr de kilos consommé ça fait déjà un bel effort; un bel effort que le slogan manger moins mais manger mieux ne saura compenser. 

 

Ainsi, seul 12 à 15%, un peu plus en région parisienne (revenus) consomment le bio de façon courante. 

 

Donc il faudrait réussir à baisser le coût de production, et ça le petit producteur ne peut pas faire, à mon avis pour diminuer le delta avec le conventionnel qui est déjà loin d'être donné, ça passe par de l'investissement en terme d'automatisation. C'est le meilleur moyen de vendre en préservant sa marge, mais c'est aussi s'appuyer dans ce cas sur le système, devenir tributaire des banques. Ce capitalisme qui est devenu l'ennemi public de tous les maux, je crois à tort.

Pour le moment, quelqu'un au smic avec 2 enfants, la bio te dit "wtf!" Donc je ne suis pas sûr d'avoir envie de soutenir, pour le moment, en l'état,  l'idéologie du bio label'. Partagé, car c'est peut-être aussi un passage nécessaire, pour que le bio (j('y mets terroir régional, circuit court, et toussa hein") soit demain à la portée de tous. 

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Aubenas en Ardèche méridionale

il faudrait aussi instaurer une sorte de protectionnisme agricole.

les couts de transports étant faibles et les pays voisins produisant moins cher, les paysans français se retrouvent face à une concurrence

contre laquelle ils ne peuvent rien.

exemple les collègues apiculteurs qui vendent en gros doivent accepter de vendre leur miel au prix de l'Europe de l'est, ce qui correspond grosso modo au cout de production du miel ici chez nous... 

la solution est double : des consommateurs qui acceptent de mettre le prix pour bien se nourrir et des producteurs nombreux qui exploitent de petites structures ayant une éthique écologique. le tout sur des marchés locaux.

la nourriture à pas cher est pour moi une chimère, une fausse bonne idée. on ne peut pas se nourrir à pas cher sauf en mangeant de la m..... venu d'on ne sait où ,ou bien en l'achetant à des producteurs locaux traités comme des esclaves... il faut revenir de là.

la nourriture + chère c'est gagnant-gagnant : le consommateur mange sainement et le producteur gagne correctement sa vie.

pour rejoindre @marco44, quand je vois certains agriculteurs autour de moi c'est d'une tristesse... des gens abimés par le travail, désabusés, épuisés, écoeurés et sans le sou. 

il faut changer de paradigme : en finir avec le système dans lequel l'agriculteur n'est qu'un fournisseur de matière première sous-payé.

l'agriculteur doit transformer (éventuellement, en fonction des produits) et vendre lui-même aux consommateurs. en bref maitriser sa fillière de bout en bout.

abandonner la vente à des intermédiaires gourmands de belles marges fut une erreur terrible. 

et retournons à la terre, c'est à dire à nos racines, il y a tant d'espaces à l'abandon (en tous cas par chez moi...)

et pour répondre  à @romainT31, l'épuisement des terres est moins grave chez moi (coté Cévennes) en Ardèche calcaire, pays de la vigne, je ne sais pas (je pose pas de ruches là-bas) mais ici en piémont cévenol peu d'agriculture depuis la déprise des années 60, mis à part ovins, abeilles, châtaignes et olives. bref pas de champs et pas d'intensif (ce qui permet d'avoir encore des abeilles en relative bonne santé) l'absence de terrain plat pose des limites drastiques en matière agricole. mais ce qui est sûr c'est que les sécheresses de ces dernières années font très mal au couvert végétal !    

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il y a 22 minutes, boubou07 a dit :

il faudrait aussi instaurer une sorte de protectionnisme agricole.

les couts de transports étant faibles et les pays voisins produisant moins cher, les paysans français se retrouvent face à une concurrence

contre laquelle ils ne peuvent rien.

exemple les collègues apiculteurs qui vendent en gros doivent accepter de vendre leur miel au prix de l'Europe de l'est, ce qui correspond grosso modo au cout de production du miel ici chez nous... 

la solution est double : des consommateurs qui acceptent de mettre le prix pour bien se nourrir et des producteurs nombreux qui exploitent de petites structures ayant une éthique écologique. le tout sur des marchés locaux.

la nourriture à pas cher est pour moi une chimère, une fausse bonne idée. on ne peut pas se nourrir à pas cher sauf en mangeant de la m..... venu d'on ne sait où ,ou bien en l'achetant à des producteurs locaux traités comme des esclaves... il faut revenir de là.

la nourriture + chère c'est gagnant-gagnant : le consommateur mange sainement et le producteur gagne correctement sa vie.

pour rejoindre @marco44, quand je vois certains agriculteurs autour de moi c'est d'une tristesse... des gens abimés par le travail, désabusés, épuisés, écoeurés et sans le sou. 

il faut changer de paradigme : en finir avec le système dans lequel l'agriculteur n'est qu'un fournisseur de matière première sous-payé.

l'agriculteur doit transformer (éventuellement, en fonction des produits) et vendre lui-même aux consommateurs. en bref maitriser sa fillière de bout en bout.

abandonner la vente à des intermédiaires gourmands de belles marges fut une erreur terrible. 

et retournons à la terre, c'est à dire à nos racines, il y a tant d'espaces à l'abandon (en tous cas par chez moi...)

et pour répondre  à @romainT31, l'épuisement des terres est moins grave chez moi (coté Cévennes) en Ardèche calcaire, pays de la vigne, je ne sais pas (je pose pas de ruches là-bas) mais ici en piémont cévenol peu d'agriculture depuis la déprise des années 60, mis à part ovins, abeilles, châtaignes et olives. bref pas de champs et pas d'intensif (ce qui permet d'avoir encore des abeilles en relative bonne santé) l'absence de terrain plat pose des limites drastiques en matière agricole. mais ce qui est sûr c'est que les sécheresses de ces dernières années font très mal au couvert végétal !    

Devant ce genre de discours peu consensuel, ce n'est pas facile d'avoir un dialogue, puisque tu préconises d’augmenter le budget des ménages dans l'alimentaire sous la contrainte en plus, (douanière) pour sauver l'agriculture.

 

Ben pour moi, à un tel niveau, c'est non.

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Palaja (Aude) - Contrefort des Corbières

@boubou07 Moi aussi je suis en plein pays de la vigne , les champs céréaliers sont plus à l'ouest.

L'appauvrissement des sols se situent dans les vignes. Ces dernières n'ont quasiment plus de ressources alimentaires pour subvenir à leur métabolisme et se contentent de très peu (un peu d'eau et donc très peu de minéraux).

Ceci pose de grands questionnements sur l'avenir de la culture de la vigne en zone méditerranéenne. 

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il y a 10 minutes, romainT31 a dit :

@boubou07 Moi aussi je suis en plein pays de la vigne , les champs céréaliers sont plus à l'ouest.

L'appauvrissement des sols se situent dans les vignes. Ces dernières n'ont quasiment plus de ressources alimentaires pour subvenir à leur métabolisme et se contentent de très peu (un peu d'eau et donc très peu de minéraux).

Ceci pose de grands questionnements sur l'avenir de la culture de la vigne en zone méditerranéenne. 

Il existe une technique utilisée entre autre en  viticulture qui consiste à apporter de la flore (champignons) et/ou je ne sais plus trop de la faune (bactéries) , ces derniers dégradent ensuite le sol pour en faire des éléments nutritifs pour la plante. Les résultats seraient réels, mais je ne sais pas ce qu'il en est réellement, je ne cite pas de marque, l'idée n'est pas de faire la promotion ou de dénoncer x opérateurs.

As-tu connaissance de résultats sur ce sujet?

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Aubenas en Ardèche méridionale

Sebb je peux comprendre ta réaction de trouver exagéré de mettre autant d'argent dans l'alimentaire. 

mais personnellement je pense que c'est essentiel. nous sommes faits de ce que nous mangeont. 

manger sain, bio, de qualité c'est peut-être cher, mais si ça peut éviter d'avoir un cancer à 50 ans ça vaut largement le coup il me semble...

et il me semble aussi que non seulement le nombre de cancer explose mais qu'en plus, les pathologies liées à la malbouffe (problèmes cardiaques, diabète, choléstérol, obésité, etc...) coute des sommes pharaoniques à la société. 

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Sur la finalité de manger mieux je pense qu'il y a consensus, simplement il me semble comme déjà dis que le consommateur est prêt à l'effort mais l'écart avec le conventionnel qui a un coût déjà non négligeable, est trop important. Chaque consommateur se voit déjà prélever par la contrainte,  de 120 euros annuel pour le financement de la pac. Aucune idée des modalités de redistribution aux exploitants que je suppose injuste, il n'en demeure pas moins que c'est déjà un effort du consommateur en plus de celui qu'il est désormais majoritairement prêt à consentir pour l'alimentaire, et donc entre autre pour sa santé.

 

Forcer par contrainte douanière le consommateur à payé le coût de production actuel en guise de rupture (changement de paradigme comme tu le dis) est une source d'instabilité sérieuse dans une société à fleur de peau (ex: gilet jaune suite à la taxe essence). En bref, partir sur la rupture par l'extrême pour éviter le mur, c'est à mon avis accélérer vers le mur.  Non seulement pour quelqu'un qui n'arrive plus à joindre les 2 bouts, l'environnement, le durable etc devient alors le dernier des soucis, mais c'est en plus favoriser sa dépendance au système financier. 

Cela étant, je comprends que par sentiment d'impuissance, d'injustice, d'absence de solutions, par dépit,ce genre de discours se fasse écho de plus en plus sur la planète. 

 

 

 

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Il y a 13 heures, Bofix a dit :

Qu'attendez-vous de l'agriculture demain? Faites vous encore confiance aux produits dans vos assiettes? Comment faire pour que les consommateurs achètent des produits de nos campagnes? Etes-vous prêts à augmenter votre budget alimentation pour manger plus seinement? Vous voulez en savoir plus sur le monde agricole?

Ce n'est pas facile de répondre à toutes ces questions. En partant du postulat que l'on souhaite tous qu'elle permette de nourrir tout un chacun, il est évident, à mes yeux, qu'il est nécessaire de la protéger. Rien qu'au niveau stratégique, ne plus être autosuffisant sur le plan alimentaire et à l'échelle d'un pays peut s'avérer problématique. Notre histoire est faite de périodes calmes mais aussi de périodes instables, incertaines. La protéger aussi pour lui permettre de produire sain et pour tout le monde. Je ne suis pas loin de la proposition de boubou07. Je pense aussi qu'elle doit être rémunérée à sa juste valeur. Le travail fournit est conséquent et les agriculteurs (trices) doivent pouvoir vivre de leur métier, ce qui serait la moindre des choses. 

Depuis l'apparition de la politique agricole commune, elle a fortement évolué et a pris sa place dans les échanges mondiaux. C'était un peu le but... Elle s'est spécialisée, a beaucoup investi pour pouvoir produire et vendre ses produits à moindre coût et pour être compétitive. On l'a aidé et on l'aide encore pour ça. Dans les années 60 et 70, des pionniers ont souhaité revenir à des modes plus simples de production agricole, plus sains ou dit autrement plus du tout productiviste. C'est à ces personnes que l'on doit le cheminement qui a abouti à l'idée de produire bio. Noter que quand même à cette époque, on ne doutait pas de la qualité du produit final, on regardait juste comment la production était faîte pour en être convaincu alors que maintenant, on ne regarde que le produit final et cela ne dit plus rien sur le comment il a été produit (présence d'un cahier des charges sur le produit final, la standardisation nous guette, le tout est de savoir dans quel sens elle ira). Bon, le bio coûte plus cher, les rendements ne sont pas les mêmes qu'en conventionnel et les pratiques professionnelles aussi. Mais je suis conscient qu'il y a un problème dans tout ça : je caricature mais en gros, si tu as de la tune tu bouffes des produits sains à ta guise, si tu n'as pas de tune, et bien non, ce n'est pas pour toi, ou alors, exceptionnellement.  Je ne pense pas que la solution viendra du monde agricole. A mes yeux, la politique doit être porteuse d'une telle ambition car c'est elle qui a fixé les objectifs de l'agriculture depuis la seconde guerre mondiale. C'est à elle d'en changer les modalités. Après tout, elle doit être garante de l'égalité, même au niveau alimentaire.

La question de l'agriculture de demain et de l'évolution du climat doit être posé aussi à mes yeux. Le réchauffement climatique est là et les territoires de production risquent de connaître des chamboulements. Qu'est-ce qu'on pourra produire et à quel endroit? Les cartes risquent d'être redistribuées que ce soit au niveau de la métropole qu'au niveau du continent européen et du monde entier.

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Ce que je remarque souvent, c'est que les gens regardent à deux fois avant d'accepter une hausse des prix, aussi minime soit-elle, sur les denrées alimentaires issues de productions locales ou bio.

En revanche, ont-il le même raisonnement pour remplacer (inutilement) leur portable pour un plus récent, pour partir en vacances, pour tout ce qui touche aux loisirs, pour être à la mode en vêtements et être comme tout le monde? Je ne pense pas et c'est bien dommage. Alors oui, manger c'est tous les jours et ça coûte cher, le reste revient moins souvent et ce sont plus des achats "plaisirs", mais quand même.

 

A l'image des médecins, je pense qu'être agriculteur seul aujourd'hui en travaillant 70h par semaine (et gagnant beaucoup moins qu'un médecin à la fin!) ne peut plus perdurer ainsi et n'attire pas des foules de repreneurs. La solution est peut-être dans le regrouppement à plusieurs petites exploitations tout en restant à taille humaine, le partage des tâches et du matériel?

 

 

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Hauts d'Essey / Hauts de Saint-Max / Vieille ville de Nancy

Une intervention du célèbre Claude Bourguignon à voir et revoir..."C'est pas les cailloux qui remontent mais la terre qui s'en va !"

 

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Palaja (Aude) - Contrefort des Corbières
il y a 30 minutes, Bofix a dit :

Ce que je remarque souvent, c'est que les gens regardent à deux fois avant d'accepter une hausse des prix, aussi minime soit-elle, sur les denrées alimentaires issues de productions locales ou bio.

En revanche, ont-il le même raisonnement pour remplacer (inutilement) leur portable pour un plus récent, pour partir en vacances, pour tout ce qui touche aux loisirs, pour être à la mode en vêtements et être comme tout le monde? Je ne pense pas et c'est bien dommage. Alors oui, manger c'est tous les jours et ça coûte cher, le reste revient moins souvent et ce sont plus des achats "plaisirs", mais quand même.

 

A l'image des médecins, je pense qu'être agriculteur seul aujourd'hui en travaillant 70h par semaine (et gagnant beaucoup moins qu'un médecin à la fin!) ne peut plus perdurer ainsi et n'attire pas des foules de repreneurs. La solution est peut-être dans le regrouppement à plusieurs petites exploitations tout en restant à taille humaine, le partage des tâches et du matériel?

 

 


Moi je pense que "oui" ils ont le même raisonnement.
Beaucoup de gens ne partent plus en vacances, ne changent pas leur garde-robe tous les mois ou ne changent pas leur téléphone tous les 6 mois.
A la TV on vous montre des péages bondés le 30 juillet, des magasins de téléphonie où il y a la queue et des jeunes filles qui s'habillent comme de vraies femmes, mais c'est loin d'être une généralité.
La priorité pour beaucoup de gens aujourd'hui, c'est se nourrir. En loisirs, pour ceux qui le peuvent, c'est jardiner ou aller se balader et faire un peu de sport quand ils le peuvent.
Regarder à 2 fois avant d'accepter des hausses des prix je trouve normal. Si tu touches moins de 2000€ par mois, tu es obligé de le faire.
Je pense que les français ne peuvent pas faire plus qu'ils ne le font aujourd'hui, sinon ils finiront par ne plus manger du tout si les prix réaugmentent encore...

Par rapport à ta dernière phrase, oui c'est LA solution je pense vu que je connais des gens qui le font et ils fonctionnent mieux que ceux qui ne le font pas.
Par exemple 1 ou 2 qui s'occupent de la production à 90% et vente à 10%  et 1 ou 2 qui s'occupent de la vente à 90% et production à 10%.
Mais il y a aussi des risques de mésententes ou incompétences et ça peut aussi tourner au vinaigre.

@sebb Promis si j'ai connaissance de ces résultats d'expérience, j'en ferai part. En tout cas il me semble vaguement en avoir entendu parler.
@slo tu as fait ton BTS où si c'est pas indiscret?

 

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