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Du 8 mars au 14 mars 2021, prévisions météo semaine 10


_sb

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Aubagne (13400)

Bonjour à tous !

 

La semaine s'annonce pour l'instant comme la précédente, très printanière dans sa configuration. Mais cela peut être trompeur car l'hiver pourrait jouer des prolongations et renouer avec une tradition encore régulièrement ancrée sur notre pays : celle des giboulées avec des gelées matinales, peut-être même du vent. Nous sommes en mars, après tout. ;)

 

Rien n'est sûr, les échéances sont encore assez loin et les scénarios multiples. Toutefois, la zone euro-atlantique reste dans une optique d'échanges entre les régions polaires et les régions subtropicales. En d'autres termes, la probabilité d'avoir un temps soit frais / froid et humide soit très doux / chaud et sec est importante. La demie mesure ne semble pas être au programme, du moins de façon franche. Le vent pourrait aussi s'inviter bien qu'il soit pour le moment difficile d'en dire plus sur ce point.

 

 

Le VP maintient sa concentration, en se décalant quelque peu vers l'Asie.

Côté Pacifique, un train d'ondes de Rossby viendrait perturber la circulation générale du vortex jusqu'en Atlantique, voire l'Europe. Cela a déjà été évoqué sur le topic précédent et continuerait donc sur celui-ci. Ces ondes ont la capacité d'amplifier les échanges méridiens sur notre quadrant, ce sera un élément à surveiller. Les modélisations sont ainsi relativement claires pour le Pacifique, le flou devient trop envahissant en approchant de l'Atlantique, faisant croître l'incertitude sur le comportement de l'AA et des interfaces entre AA et BG groenlandais d'une part et entre AA et BG continentaux d'autre part.

 

500_moy.png

 

Nous entrerions dans le topic avec l'affaissement d'une dorsale qui pointait vers l'Islande durant le week-end précédent. Le froid antérieur, bien présent avec cette dorsale, surtout sur la moitié nord, pourrait faire de la résistance, notamment si les restes de la dorsale s'étale du côté des îles britanniques ou de la mer du Nord.

Toutefois, un radoucissement s'effectuerait par l'ouest, à l'avant d'un thalweg atlantique. Son importance est sujette à caution : on tombe dans les incertitudes liées aux interactions HG / BG et ondes.

 

850.png?run=run06model

 

On remarquera par ailleurs ci-dessus la possibilité de retour d'est en Méditerranée, affectant - ou non si plus à l'est - notre midi méditerranéen, là encore une situation typique du début de printemps météorologique.

 

 

L'option que j'évalue comme majoritaire (~60%) est celle d'un décrochage polaire sur l'Europe (mer du Nord ?), apportant un flux de NW à N froid et humide et potentiellement dynamique (=> d'où le risque venteux). Cela nous apporterait alors un temps sensible typique de mars, avec des giboulées, du vent et une anomalie thermique négative pouvant être forte notamment sur le nord. Ce serait moins net au sud où l'influence des HG est plus proche.

 

Pour illustrer cette option, IFS 00z est magistral (mais se révèlera peut-être totalement faux le jour venu) :

 

500.png?run=run00model

 

La seconde option (~40%) est celle d'une configuration plus classique à l'échelle annuelle : celle d'un retour, au moins provisoire, du VP sur le Groenland avec un AA étiré vers l'Europe. On pourrait alors être plus proche d'un mois d'avril, assez frais au petit matin, très doux à chaud en journée et relativement sec. GFS 6Z illustre cette possibilité :

 

 

500.png?run=run06model

 

 

 

Frais / froid, humide, possiblement venteux d'un côté ; doux à chaud et sec de l'autre ! Le train d'ondes pourrait jouer les arbitres et favoriser l'une ou l'autre option.  :)

Modifié par _sb
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Bonjour,

 

Toujours le retour du vent de nord est derrière un front froid faiblement actif en préalable à l'ouverture de ce topic, un dégradé froid/doux qui devrait voir sa limite froide gagner du terrain vers le sud à l'ouverture de ce topic, tout en mollissant dans sa progression.

 

Derrière le vent, les conditions seraient propices à de bonnes gelées matinales, avant l'installation visiblement assez laborieuse d'un temps perturbé d'ouest en raison d'une sorte de résistance anticyclonique en basses couches comme souvent?, offensive perturbée se renforçant les jours suivants.

 

En gros si le plongeon d'influence pour le weekend des bas géo potentiels est disons Scandinave>UE de l'Est: (infiltration froide jusqu'au nord de la France ces prochains jours)

ECM101-96fmv7_mini.png

 

Le prochain serait à notre nord: (probabilité pluie/vent = ++)

ECM101-192xvl8_mini.png

 

De quoi envisager un bon coup de chaud en fin de topic?

 

 

 

Modifié par sebb
mot oublié...
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Posté(e)
Troche - Altitude 410m / Lagrand - Altitude 600m

Malheureusement, les gelées pourraient faire des dégâts sur tout ce qui est cultures et fruits... À la faveur d'un ciel dégagé, une bonne partie de la France devrait être concerné entre lundi et Mercredi. GFS montre régulièrement du -2°C/-3°C localement -5°C en sachant que vu la période de l'année les Tn ont tendances à être sous estimées.... Au vu de l'échéance cela demande encore peut-être confirmation 

 

Modifié par ggdu19
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Aubagne (13400)

La prévisibilité reste mauvaise quand même au-delà du pronostic : pas de demie-mesure. Soit froid et humide, soit chaud et sec.

Pour l'heure, on est tributaire du Pacifique et des interactions inhérentes lors de la propagation des ondes.

 

Histoire d'illustrer ce constat et en prenant l'échéance maximale pour bien mettre en exergue :

 

GFS 06Z avec un VP très massif au commande :

 

 

500.png

 

IFS 00z où le VP se fait éclater au passage de l'onde :

 

500.png

 

alors que sa moyenne d'ensemble semble désigner un tout autre scénario, nettement plus proche de GFS 06Z :

 

500_moy.png

 

Le temps sensible est bien incertain mais on garde malgré tout des marges assez faibles : froid et humide ou chaud et sec, voire les deux durant le déroulé de la semaine.

Les spaghettis des T850 illustrent tout aussi bien cette dualité hiver ou printemps : le faisceau de l'isotherme 0°C occupe bien la France. Sera-t-il finalement au nord ou au sud ?

 

p-spaghetti-850.png

C'est la même chose pour l'humidité...

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Une incertitude au rendu parfois assez cocasse dans ce genre d'éventail des écoulements atmosphériques possible, puisque selon l'ensemble IFS, nous sommes à proximité de la zone la plus incertaine de l'HN à 192h.

Un écart type qui se ment alors souvent à lui-même puisqu'il augure que la possibilité d'implantation d'une dépression mère sur la zone devient prépondérante, or dans une zone de fort gradient, l'heure et la localisation précise font régulièrement bondir l'ET des dam tout en réduisant celui des possibilités météo.

 

C'est une grille de lecture bien maigre, mais régulièrement efficace, où l'on se projette plus volontiers vers une évolution nous plaçant plus ou moins lentement sous l'influence d'une dépression irlandaise plutôt que sous celle d'un AS, d'autant que la remontée de HG qui irait avec vers les Balkans, est déjà créditée d'une fiabilité correcte pour du 192h.

 

EEH1-192_vfz8.GIF

Modifié par sebb
fautes
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Posté(e)
Aubagne (13400)

Tu as raison, je nuancerai toutefois que ce genre d'interface est extrêmement difficile à appréhender. On a un écoulement froid qui pose souci aux modèles et qui est modélisé de multiples façons. À ce jeu, le GFS 06Z pourrait remporter la palme de la proposition la plus « cocasse » :

 

500.png?run=run12model

 

Sur l'Europe, on a un concentré de tout ce qui peut exister ou presque :D  : une dorsale de l'AA sur le proche-Atlantique et un bout de VP sur l'Islande, typique d'une NAO+ et d'un flux de SW. Pourtant en même temps, on a un début d'essai d'AS, une propagation rétrograde de BG continentaux sur l'Europe centrale, un thalweg en phase d'isolement en Méditerranée occidentale et une descente polaire massive sur l'Europe orientale ! C'est pas rien sur un petit continent comme le notre !! :D

 

Naturellement, le 12Z change, comme change les autres modèles une sortie sur l'autre. D'ailleurs l'écart-type de GFS 12Z est très proche de celui d'IFS 00Z et du 12Z.

 

En essayant de trouver des éléments communs, l'option majoritaire décrite hier, à savoir un établissement plus ou moins marqué de BG du côté de la mer du Nord, reste majoritaire. En faisant ainsi descendre la barocline, la température baisserait, même en flux de SW en altitude, davantage bien sûr en flux de NW. Et l'humidité se renforcerait.

=> temps de mars, frais, voire froid, et pluvieux, voire gibouleux et venteux par moments. À l'image du début de semaine de ce topic prévu encore bien frais.

 

L'option douce et sèche, toujours bien présente ce soir, se maintient autour des 40% également.

=> temps d'avril où l'adage « ne te découvre pas d'un fil » garderait son intérêt : des matinées frisquettes au nord et des après-midi très douces, dans une ambiance globalement sèche à peu humide.

 

 

Cette descente plus ou moins prononcée de la barocline s'illustre bien avec les spaghettis, tant chez GEFS 12Z qu'IFS 12Z où les lignes pleines du premier et les lignes vertes du second marquent la même hauteur, 552 gpdam : la médiane comme la moyenne passe grosso modo par le centre de la France. L'option « 60% » passe par une 552 sud, l'option « 40% » par une 552 nord...

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Et le début de semaine ?

 

Donc frais et pluvieux, surtout sur l'ouest où une hausse relative des températures s'observerait grâce à un flux de SW temporaire pouvant générer un coup de vent de suroît sur la façade ouest du pays. Les timings diffèrent d'un run à l'autre.

Pour résumé :

- passage d'un front chaud modérément actif

- secteur chaud, faiblement pluvieux

- front froid potentiellement actif avec vent fort de SW

Le tiers SE du pays devrait être à l'abri bien que certaines modélisations prévoient des creusements en Méditerranée en lien avec des écoulements froids rétrogrades depuis la descente polaire sur l'est du continent.

 

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Posté(e)
Pessat, commune de Pessat-Villeneuve (63)

Bonjour,

 

L’évolution du temps ne passionne pas. Pas d’événement majeur de prévu dans les prochains jours. Pas de retour sensible du froid, même si une baisse de température est en train de s'amorcer. Les tubes sont assez resserrés avec cette baisse visible pour l'échéance précédente et une hausse de prévue peu importe le point pris comme référence.

 

En effet, sur ces trois exemples (du plus septentrional au plus méridional)l,  une brève hausse du mercure à partir de l'entrée dans cette semaine d'analyse pourrait avoir lieu.

 

graphe_ens3_pvp1.gif

 

Pas de précipitations notables à court et moyen terme, même si le Nord pourrait être légèrement être plus humidifié selon certains scénarios. Toujours côté arrosage, on notera que le mirage d'un arrosage conséquent ne cesse d'être repoussé (mais est toujours visible à long terme (après 144h) sur certains modèles).

 

graphe_ens3_mga7.gif

 

Ceux qui regardent leur téléphone et pensent avoir des prochains jours bien arrosés pourraient être bien déçus :D

 

 

graphe_ens3_tce7.gif

Modifié par darkminimouf
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il y a 21 minutes, darkminimouf a dit :

Bonjour,

 

L’évolution du temps ne passionne pas. Pas d’événement majeur de prévu dans les prochains jours. Pas de retour sensible du froid, même si une baisse de température est en train de s'amorcer. Les tubes sont assez resserrés avec cette baisse visible pour l'échéance précédente et une hausse de prévue peu importe le point pris comme référence.

 

En effet, que ce soit pour le point pris ici le plus septentrional ou le méridional,  une brève hausse du mercure à partir de l'entrée dans cette semaine d'analyse devrait avoir lieu.

 

graphe_ens3_pvp1.gif

 

Pas de précipitations notables à court et moyen terme, même si le Nord pourrait être légèrement être plus humidifié selon certains scénarios.

 

graphe_ens3_mga7.gif

 

Ceux qui regardent leur téléphone et pensent avoir des prochains jours bien arrosés pourraient être bien déçus :D

 

 

graphe_ens3_tce7.gif

On ne peut pas se fier qu’à GFS et son ensembliste. Il est hasardeux d’évaluer la latitude du flux perturbé à date et IFS est par exemple plus incisif sur le retour d’un temps plus dépressionnaire voire tempétueux. L’ensembliste européen balance quelques scénarios assez violents en terme de temps sensible.

 

L’échéance ne nous permet bien évidemment pas de cerner le risque mais au moins d’être prudents sur l’abaissement du flux perturbé.

Modifié par Run999H
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Aubagne (13400)

Tout à fait, IFS 00Z est nettement plus dynamique dans son évolution, avec un flux de NW fort, potentiellement turbulent :

 

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GFS est plus calme mais envoie lui aussi une frontogénèse active vers les mêmes échéances.

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La semaine prochaine devrait débuter par un temps de saison, voire un peu frais. Un talweg d’altitude faiblement dynamique apporterait de l’humidité principalement au sud de la France et sur les reliefs lundi. La Corse en particulier pourrait être exposée à de fréquentes averses. Ailleurs, ce devrait être plus sec ; mardi serait une journée de transition en quelque sorte avant une dégradation du temps sur la France dont l’ampleur est encore incertaine.

 

ECE1-120.GIF?04-12

 

Un train d’onde a été excité au-dessus du Pacifique Nord et va se propager en direction de l’Europe. La situation va devenir plus dynamique sur l’espace euro-atlantique. Sur un diagramme de Hovmoller, on peut mettre en évidence l’accroissement de la vitesse de phase à laquelle se déplacent les ondes de Rossby dans l’écoulement d’ouest. L’intensification du courant jet accompagnera une accentuation de la baroclinie et l’amplification d’ondes courtes. Nous devrions ainsi basculer mardi/mercredi dans un régime zonal plus ou moins actif.

 

Evolution GFS, pour illustration, entre aujourd'hui et mardi prochain à l'échelle hémisphérique :

 

anim_hle0.gif

 

Une première anomalie de tourbillon devrait s’amplifier en gagnant l’Islande ou le nord de l’Ecosse. La déformation de la zone barocline se traduira par le développement d’un système frontal. Rapidement à l’arrière, une seconde anomalie serait en mesure de s’intensifier à une latitude potentiellement plus basse. Il est encore trop tôt pour se prononcer davantage, les écart-types croissent rapidement.

 

EDE1-144.GIF?04-12

 

EEE1-144.GIF?04-12

 

Néanmoins, nous devrions observer dès mercredi un renforcement du gradient de pression par le nord-ouest de la France, et par conséquent du vent, lequel s’orienterait au secteur sud-ouest ou ouest. Dans le même temps, des pluies pourraient concerner le pays dans sa partie nord voire sa quasi-totalité. IFS déterministe modélise des vents soufflant en tempête jeudi sur la moitié nord de la France, là où GFS modélise une tempête plus haute en latitude. L’écart de prévision entre les déterministes pour mercredi/jeudi, aussi bien en terme de précipitations que de vent, est révélateur de l’incertitude qui grandit en allant vers le milieu de semaine, une incertitude qu'on retrouve naturellement dans la prévision d'ensemble.

 

gfs-2-150.png?6

 

gfs-2-150.png?6

 

L’air doux subtropical sur l’Atlantique viendrait alimenter la seconde dépression susceptible d’apporter jeudi un temps pluvieux et venteux au passage d’un éventuel front froid, peut-être suivi d’une traîne au sein d’une masse d’air un peu plus fraîche à partir de vendredi (à confirmer largement).

 

gfs-6-156.png

 

gfs-6-186.png

 

Ci-dessous les diagrammes IFS pour Paris, en guise d'exemple. On visualise les signaux importants de précipitations mercredi et jeudi, et la baisse du champ de géopotentiel qui se profile. Vous remarquerez la dispersion qui croît nettement mercredi, traduisant les incertitudes sur le flux perturbé dans une zone de forts gradients. Dans l’ensemble, les températures en journée la semaine prochaine devraient se situer autour des moyennes de saison. Les températures minimales seraient en hausse et l'amplitude thermique diurne plus faible compte tenu de la couverture nuageuse et du vent. La rotation et l'intensification du vent (secteur N/NE mou => O rapide) est mise en évidence sur la seconde figure.

 

render-gorax-green-000-6fe5cac1a363ec152

 

 

 

render-gorax-green-006-6fe5cac1a363ec152

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Pessat, commune de Pessat-Villeneuve (63)
Il y a 3 heures, Run999H a dit :

On ne peut pas se fier qu’à GFS et son ensembliste. Il est hasardeux d’évaluer la latitude du flux perturbé à date et IFS est par exemple plus incisif sur le retour d’un temps plus dépressionnaire voire tempétueux. L’ensembliste européen balance quelques scénarios assez violents en terme de temps sensible.

 

L’échéance ne nous permet bien évidemment pas de cerner le risque mais au moins d’être prudents sur l’abaissement du flux perturbé.

 

Merci, j'avoue que j'essayais surtout de relancer la machine (plus de message depuis plus de 24h) ayant bien conscience de mes compétences limitées. Mission réussit :)

Modifié par darkminimouf
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Il y a 3 heures, _sb a dit :

Tout à fait, IFS 00Z est nettement plus dynamique dans son évolution, avec un flux de NW fort, potentiellement turbulent :

 

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Oui, on pourrait basculer transitoirement dans un flux de O/NO vendredi à l'arrière de la perturbation, particulièrement vers la Méditerranée, mais aux échéances précédant directement la carte que tu présentes, nous serions globalement sous l'influence d'un flux d'ouest dynamique (tempétieux ?) à faible composante méridienne. L'évolution reste soumise à de nombreuses incertitudes mercredi et jeudi. Par curiosité, sur quelles données t'appuies tu pour évoquer la turbulence de l'écoulement (ta figure ne le montre pas particulièrement il me semble), qu'entends-tu donc ici par "flux potentiellement turbulent" ?  :) 

Modifié par Cers
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Posté(e)
Aubagne (13400)

J'ai hésité avant d'écrire car ce n'était pas dans le sens météorologique stricto sensu. La pause méridienne n'est pas toujours le meilleur moment pour poster ! L'emploi de ce terme ne vient pas d'une modélisation mais plutôt d'une analyse du contexte avec des noyaux à gradients thermiques importants qui transitaient entre Irlande, Manche puis s'infléchissant vers le Bénélux, associés à des intrusions sèches.

Les conditions ne sont en rien certaines et même si ça restait en l’état, rien ne garantirait que ces éléments soient en phase. Je considère ce potentiel qui pourrait donner du « corps » à un flux de surface déjà envisagé assez fort à fort, à l'arrière du coup de tabac dont IFS 00Z faisait état (beaucoup moins sur le 12Z de ce soir).

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Posté(e)
Aubagne (13400)

Concernant les pluies, attendues par certains et redoutées par d'autres, elles seraient globalement au rendez-vous sur ce topic, avec des nuances, les échéances sont lointaines et l'humidité est un paramètre sensible. Plus la barocline s'abaissera, plus les pluies seront naturellement conséquentes. Ce soir, c'est IFS qui est le plus généreux, suivi par GEM puis par GFS.

 

 

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En comparant IFS opé et IFS parallèle d'hier à +168 h, souvent peu éloignés l'un de l'autre pour des raisons déjà évoquées (double vs simple précision, le modèle est quasi-inchangé), on constate qu'en calculant l'état futur de l'atmosphère avec une précision numérique moindre, la version test modélise une cyclogenèse différente en Europe de l'ouest. Les écarts sur le champ de pression s'observent bien après H144. Le contexte de grande échelle ne change quasiment pas à ce stade, on retrouve la signature des grandes ondes, mais les scénarios de cyclogenèse sont très sensibles aux conditions antérieures. On pourrait être tenté de penser que, comme en théorie les erreurs numériques s'amplifient au fil du temps, le run opérationnel est plus "crédible". Or il n'en est rien ! En fait, en moyenne, le passage en simple précision n'affecte pas significativement la prévision à moyen terme. Les deux prévisions peuvent tout à fait être plus ou moins biaisées et on peut voir en quelque sorte les scénarios ci-dessous comme les membres d'un ensemble. :) 

 

 

ECE1-168.GIF?12

 

ECE1-168.GIF?04-0

Modifié par Cers
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Posté(e)
Aubagne (13400)

IFS12z d'hier. La différence mentionnée par Cers sera sans nul doute analysée par ECMWF. Elle a son origine en effet dans le passage d'ondes qui vient propulsé un gros noyau de BG peu mobile sur Terre-Neuve pour rejoindre et fusionner avec un autre noyau vissé jusque là sur la Scandinavie. L'intrusion subtropicale entre Islande et Spitzberg via l'Europe est plus massive sur la version testing.

La différence se perçoit dès 96h et s'amplifie ensuite (168h). Dans le cas de la version testing (à droite), l'interaction avec le Jet a du être être modélisée, avec un rail de BG du sud Groenland au Royaume-Uni. Ce phasage favorable permet l'explosivité du creusement.

Sur l'opérationnel, à gauche, le Jet est très probablement affaibli au sud de l'Islande. Le phasage haute et basse troposphère est limité et le creusement devient classique.

 

op_para_z_hn_96h.png

 

op_para_z_hn_168h.png

 

Ce qui est tout autant curieux sur ce sortie est qu'il n'y a quasiment aucune différence perceptible sur la moyenne d'ensemble alors que l'ensemble a impacté par cette mise à jour d'IFS. Ce qui suggère que la version déterministe testing se retrouve de façon similaire parmi les membres de ses deux ensembles (opé et testing).

La sortie 00z semble garder la prévision opérationnelle de la veille.

Modifié par _sb
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Posté(e)
Aubagne (13400)

Le Jet est vu remonté légèrement vers le nord dans les modélisations de ce soir, limitant de fait le risque de tempête envisagé récemment pour le milieu de semaine sur une moitié nord de la France. La Grande-Bretagne et la mer du Nord jusqu'aux côtes norvégiennes restent exposées, avec des nuances selon les interactions hautes et basses troposphères, en sortie gauche du Jet. 

IFS 12Z semble le plus violent sur l'océan alors que UKMO 12Z est plus violent sur le Royaume-Uni. GEM 12Z est un chouïa plus sud exposant la Manche à de violentes rafales. GFS 12Z est quelque peu intermédiaire. ICON 12Z est le moins téméraire avec une interaction faible.

 

IFS 12Z pour le 10/03 à 6h UTC : vapeur d'eau + pression à la surface lors du maximum. Plus c'est noir, plus l'intrusion sèche est importante.

 

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On pressent sur cette modélisation satellite que le parcours en flux de SW de cette dépression est long, en provenance de l'Atlantique subtropical. On peut le vérifier en remontant les échéances jusqu'aux parages de la mer des Sargasses. Ainsi, guidé par un Jet fort, le creusement initial embarque un fort drain humide générant une rivière atmosphérique. Son intensité est encore imprécise mais de fortes pluies durables sont envisageables sur la zone d'impact continental. Ce soir, le Royaume-Uni est en ligne de mire mais notre NW pourrait être touché aisément par un simple décalage sud.

 

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Ci-dessus l'IWV, l'intégration verticale de la vapeur d'eau dans la troposphère, paramètre plus proche de la PWAT et différent de l'IVT que je montre habituellement car le flux n'intervient pas dans son calcul.

La carte est intéressante puisqu'on y observe clairement la rivière atmosphérique qui aborde l'Irlande. La dépression 1 est celle qui provoquerait une tempête sur le NW de l'Europe. Pour l'heure, son froid froid (en violet, sur son quadrant sud-ouest) guide et aspire à l'avant un drain humide subtropical. Ce dernier est limité dans son avancée vers le nord par le front chaud (en rouge), qui lui est infranchissable. Il glisse alors à l'arrière, dans le secteur chaud, vers l'est-nord-est. La dépression 2, générée classiquement par les BG islandais, a son front froid qui fait suite au front chaud de 1. Ce second front froid réaspire le drain humide vers le front chaud de la dépression 2, sur l'Irlande. Comme 1 poursuit son ascension vers 2, guidé par le Jet, la rivière atmosphérique suivrait finalement ce trajet (flèche orange). On s'aperçoit ainsi qu'un petit décalage est de la trajectoire du Jet, impactant du coup celle de la dépression 1 et de son système frontal, exposerait la Manche et notre NW a ces fortes pluies (la flèche orange descendrait mécaniquement vers le sud). Un tel drain se situe sur le quadrant sud-est d'une dépression, en gagnant progressivement son quadrant est, d'où ce risque.

Note : en 1, la jeune occlusion (en jaune) soulève le drain qui perd ses bases de basses couches.

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Aujourd’hui débute le creusement de deux dépressions sur l’Atlantique Nord. Sur la figure 1, analyse GFS du 8 mars à 00 UTC, on met en évidence un talweg d’altitude lequel s’étire du Groenland à la côte est des Etats-Unis, et déjà plusieurs noyaux de tourbillon absolu modéré à 500 hPa. Notez le fort courant de sud-ouest qui s’établit sur l’Atlantique, en aval du talweg.

 

 

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Figure 1 : champs de géopotentiel, de vent et de vorticité absolue à 500 hPa le 8 mars 2021 à 00 h UTC.

 

 

En surface, deux anomalies cycloniques apparaissent (figure 2 ci-dessous). La seconde en particulier, au sud-ouest de la première, commence à s’amplifier dans une zone favorable au développement des dépressions, où l’augmentation du vent agéostrophique entre le creux et la crête (due à la courbure des isohypses) induit une divergence d’altitude. D’autre part, l’advection positive de vorticité en aval du talweg tend à renforcer les ascendances dans les niveaux inférieurs, retirant de la masse en basses couches et étirant les tubes de vorticité. Sur la figure 2, les traits tiretés représentent les épaisseurs de la couche 1000-500 hPa. Pour rappel, les épaisseurs sont d’autant plus fortes que la température moyenne de la couche considérée est élevée. Le fort gradient d’épaisseur traduit une forte baroclinie, laquelle coïncide avec une augmentation du vent avec l’altitude et un fort courant jet (figure 3). Au cours du processus de cyclogenèse, la dépression va puiser son énergie résultant de l’instabilité barocline : l’énergie potentielle utilisable due au gradient de température est convertie en énergie cinétique. Sur la figure 2, on peut également voir que la circulation cyclonique commence à déformer le champ d'épaisseur, une advection chaude et une advection froide se mettent respectivement en place à l’avant et à l’arrière de la dépression.

 

 

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Figure 2 : pression mer, épaisseur 1000-500 hPa et advection de température en basses couches le 8 mars 2021 à 12 h UTC.

 

 

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Figure 3 : vent et géopotentiel à 250 hPa le 8 mars 2021 à 12 h UTC.

 

 

La nuit prochaine, sous l’effet des advections quasi-géostrophiques, le champ de géopotentiel à 500 hPa se modifie notablement. Deux noyaux de fort tourbillon absolu s’individualisent, associés à l’accentuation d’un premier talweg au sud-est du Groenland et d’un second talweg au sud de Terre-Neuve (figure 4). Tout en s’amplifiant, ces systèmes se décalent vers le nord et l’est. La dépression de surface se creuse très nettement (figure 5). Ce creusement explosif (-24 hPa/12 h, -36 hPa/24 h selon GFS 0Z) et l'amplification du système de façon générale sont à relier à la divergence du vent, aux effets des advections à l'origine d'une circulation secondaire (horizontale et verticale) destinée à rétablir l’équilibre du vent thermique menacé, et surtout une interaction verticale entre l’anomalie de surface et l’anomalie d’altitude. Par ailleurs, à cette échelle dans l’atmosphère, les variations du tourbillon absolu Ta sont reliées essentiellement à la divergence/convergence du vent mais aussi à la vorticité elle-même (terme en Ta x div V), de sorte que le tourbillon peut théoriquement croître de façon exponentielle. Tant que les conditions sont favorables, la dépression se creuse. Au-dessus de l’océan, la faible friction (qui favorise sur terre le comblement des dépressions en déviant le vent près de la surface vers le centre) et les importants transferts d’humidité sont notamment des facteurs favorables au maintien des systèmes dépressionnaires. La libération de chaleur latente qui accompagne la formation des nuages et des précipitations, renforce encore les mouvements ascendants initiés. Sur la figure 5, on met désormais clairement en évidence les advections chaude et froide à l’avant et à l’arrière de la dépression, et la déformation du champ d’épaisseurs. La déformation du champ de température, initiée par la circulation géostrophique, permet la formation d’un système frontal dont le développement est amplifié par des mécanismes de rétroaction positive.

 

 

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Figure 4: champs de géopotentiel, de vent et de vorticité absolue à 500 hPa le 9 mars 2021 à 06 h UTC.

 

 

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Figure 5 : pression mer, épaisseur 1000-500 hPa et advection de température en basses couches le 9 mars 2021 à 06 h UTC.

 

 

La figure 6 montre l’évolution du champ de température à 700 hPa et d'humidité entre 850 et 500 hPa sur 24 h, entre aujourd’hui et demain. Les zones caractérisées par une forte (faible) humidité relative sont en vert (brun). Initialement, une bande humide assez large mais quasi-rectiligne se superpose à la zone barocline puis il est intéressant de voir combien suite à la déformation rapide du champ de température, le champ d’humidité vient "épouser" la forme du système frontal lié à la dépression. Un front occlus s’est à ce stade déjà formé et on note l’apparition d’une intrusion sèche à l’arrière du front, dans une zone de subsidence.

 

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Figure 6 : géopotentiel, température et vent à 700 hPa, humidité relative dans la couche 850-500 hPa.

 

 

Enfin, le creusement de l'anomalie située à une latitude septentrionale est un peu plus tardif. Dans la nuit de mardi à mercredi, on retrouve nos deux dépressions bien formées arrivées à maturité, et l'intensité des advections commence à diminuer.

 

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Figure 7 : pression mer, épaisseur 1000-500 hPa et advection de température en basses couches le 10 mars 2021 à 00 h UTC.

 

Modifié par Cers
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