Des positifs de très faible puissance

[Ryusei]

Bonjour,

 

J'ai remarqué depuis cet été, et notamment depuis qu'on enchaîne les semaines maussades, que la plupart des positifs tombant sous des orages faibles n'affichent qu'une très faible valeur de kA.

Jugez-en cet exemple :

 

 

Or, j'ai toujours entendu dire que les positifs étaient des éclairs surpuissants, plutôt rares en outre (alors qu'un éclair sur deux est de cette polarité sur la carte).

 

Qu'est-ce qui explique cela ?  Comment sont réparties les charges électriques au sein de ces petits orages ?

[Higurashi]

Bonjour, 

 

Ces éclairs sont rares quand on les rapporte à la climatologie générale.

Sur un moment ou un orage donné, ils peuvent bien sûr dominer. 

 

Les positifs ont une distribution étirée vers les intensités de courant très élevées, mais ça ne veut pas dire que ce sont forcément des éclairs intenses.

Pour donner une idée, 50 % des coups négatifs ont une intensité inférieure à 30 kA et 50 % des coups positifs ont une intensité inférieure à 35 kA.

Modifié 7 août 2021 par Higurashi
Orthographe.

[Ryusei]

Merci beaucoup pour ta réponse !  😇

[Damien49]

Il y a malheureusement beaucoup d'idées reçues sur les positifs y compris parmi les chasseurs d'orages aguerris.

 

Un éclair lisse sans ramification n'est pas forcément un positif

Un éclair droit sans zig-zag n'est pas forcément un positif

Une foudre  très lumineuse n'est pas forcément un positif

Un coup de tonnerre très intense n'est pas forcément un positif

Un positif ne part pas forcément du haut de l'orage

Un positif n'est pas forcément très intense

Une foudre extranuageuse partant de l'enclume avec beaucoup de ramifications n'est pas forcément un négatif

 

Beaucoup de croyances sur les positifs. Ce qui est une probabilité statistique plus forte devient alors vite une règle, puis un dogme.

[Ryusei]

Très intéressant ce que tu avances, j'ai parfois l'impression qu'un mythe orbite autour des éclairs de cette polarité.  D'ailleurs, même sur des forums outre-mer, la littérature demeure toujours la même.

Des phrases du type « ce coup de tonnerre explosif est typique d'un positif ! » contribuent à rendre vigoureuses certaines croyances à l'égard de ces éclairs ;  alors qu'à l'opposé, en analysant attentivement certaines cartes de détection de foudre, je me suis rendu compte que :

 

1) les positifs semblent constituer aisément un quart - si ce n'est la moitié - des éclairs reportés dans un orage ;

2) ils sont souvent de très faible intensité (inférieurs à 15kA) ;

3) je vois un grand nombre de négatifs excéder les 20kA, et une certaine quantité culminer au-delà des 100kA

4) tout éclair confondu, leur intensité a tendance à augmenter sur les parties océaniques (je me souviens des « Superbolt » de l'an dernier, sur le littoral aquitain, dont l'intensité s'élevait parfois à plus de 500kA)

5) sur le terrain, un positif de 54kA était tombé à 1.5km de chez moi.  Le coup de tonnerre n'avait aucune attaque dans son enveloppe sonore (définitivement pas un coup de canon)

 

Au passage, j'ai une question : qu'est-ce qui influe sur l'intensité d'un éclair ?  Est-ce du pur hasard, ou nos connaissances ne sont juste pas encore suffisamment aiguisées pour le savoir ?

[Vincent_L]

En effet, les impacts négatifs peuvent être très violents.

 

Lors de l'épisode du week-end dernier, un impact très puissant est tombé sur mon quartier à Nîmes, provoquant une déflagration énorme faisant vibrer les murs (et provoquant des cris d'effroi chez les voisins tout en grillant pas mal de box au passage ).

 

Sur le coup j'ai instinctivement pensé "wahou sacré positif" ! En fait après analyse c'était un négatif d'environ 150 kA sur la carte foudre !

[Higurashi]

Je rajouterais que l'existence de coups avec inversion de polarité (ce qu'on appelle la foudre bipolaire) n'aide probablement pas à faire la part des choses.