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Production d'électricité renouvelable et météo


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Au sujet du rapport entre stock d' eau disponible pour les barrages et épaisseur du manteau neigeux, quelques citations du tout récent doctorat de Manon Cassagnole (2021) intitulé: "  Analyse du lien entre la qualité des prévisions hydrologiques et leur valeur économique pour le secteur hydroélectrique Manon Cassagnol  " :

 

"Sur la Durance à Serre-Ponçon, un pic de revenus de gestion (et donc de production) est observé entre le mois d’avril et le mois de juin. La production est intense à cette période de l’année, en raison des forts apports hydrologiques liés à la fonte des neiges, et, par conséquent, aux très faibles valeurs marginales de l’eau à cette période" (p 176)

 

"sur la Durance à Serre-Ponçon, le contraste entre les fortes valeurs marginales de l’eau en hiver et les faibles valeurs de l’eau au printemps est plus fort que sur l’Ain à Vouglans. Cette différence entre les deux bassins versants peut s’expliquer par le régime hydrologique à dominante nivale de la Durance à Serre-Ponçon (pic d’apport en mai/juin avec la fonte des neiges). Les valeurs de l’eau sont donc plus faibles quelques mois avant mai/juin, ce qui permet de vider le réservoir pour pouvoir stocker les apports hydrologiques liés à la fonte des neiges." (p 199)

 

A la lecture de cet important travail (225 pages de qualité universitaire), on comprend bien qu'à cette saison (mars - avril), c'est le stock nival qui dicte sa loi. Il dicte même en partie sa loi en janvier / février car le turbinage massif hivernal n'a lieu qu'à condition que l'on soit assuré de pouvoir reconstituer le stock au printemps avec l'aide de la fonte du manteau neigeux. Si cela est vrai pour Serre Ponçon, c'est encore plus vrai au Chevril, au Mt Cenis ou au Chambon qui ont des régimes encore plus "neige" que la Durance à Serre-Ponçon...

 

Lien vers le doctorat Analyse du lien entre la qualité des prévisions hydrologiques et leur valeur économique pour le secteur hydroélectrique (archives-ouvertes.fr)

 

 

A une époque, la Suisse fournissait des cartes de ce type sur lesquelles on peut d'un seul coup d'œil se faire une idée des l'état des stocks (neige équivalent eau) par rapport à la moyenne. météo France a probablement un modèle capable de faire pareil mail il n'est pas en libre accès...

SWE-diff.jpg

 

Fin février 2023, le bilan est exceptionnellement mauvais (ci-dessous) :

Très peu de neige durant l'hiver 2022/23 : ce n'est pas la hauteur de neige qui est déterminante pour la situation hydrologique, mais la quantité d'eau contenue dans la neige qui peut être libérée lors de la fonte des neiges. Cet équivalent en eau de la neige (SWE) est, cet hiver (ligne noire), considérablement inférieur à la moyenne (ligne grise épaisse).

Schneewasseräquivalent ganze Schweiz Februar 2023

 

C'est probablement guère mieux chez nous derrière la frontière. La conclusion qui s'impose c'est que si les barrages français sont plutôt bien remplis actuellement, cela s'explique avant tout par le fait que l'on anticipe des apports printaniers très faibles (très peu de neige à fondre).

Et voilà comment on en arrive à une conclusion radicalement opposée à celle que l’on tirerait à la seule lecture du stock présent dans les barrages ...

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Or, nous arrivons maintenant au moment de bascule où, avec les températures douces et une production d'électricité éolienne qui s'annonce bonne les prochains jours sur toute l'Europe du Nord, les stock devraient à nouveau commencer à se remplir.

 

image.jpeg.f9cb3637464f42bc939d8562ca6135b6.jpeg

 

Dans le contexte énergétique que l'on connait, cela peut sans aucun doute être considéré comme un beau succès européen. Plusieurs raisons à ce succès sont visibles sur ce graphique :

1- Un effort de remplissage important dès mars 2022

2- Un effort de sobriété, notamment du côté des industries (sensible à partir de l'été 2022 surtout)

3- Un automne très doux (jusqu'au 15 novembre environ), c'est dans cette période que l'on s'est éloigné une première fois de la moyenne

4- Une phase douce et très venteuse entre le 17 décembre et le 20 janvier qui marque un arrêt complet de la baisse des stocks.

5- La montée en puissance des renouvelables (solaires et éolien) qui a permis d'épargner des quantités colossales de gaz à l'échelle européenne (En Europe, l’éolien et le solaire ont fourni davantage d’électricité que le gaz pour la première fois en 2022 - Le Temps)

 

Les rapports sortis depuis janvier montrent que les Français (citoyens et entreprises) ont fait de beaux efforts pour contribuer à ce résultat. Cependant, la production électrique française a complètement bousillé le bilan national sur le front du gaz. D'ailleurs, aujourd'hui, la France est le pays d'Europe qui a les stocks les plus faibles (29%).

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La faiblesse des stocks français s'explique en grande partie par l'utilisation intensive des centrales à gaz cet hiver pour tenter d'amortir les défaillance du mix électrique français.

Depuis plus d'un an, le nucléaire est à la peine (ce qui peut être considéré comme un problème structurel vu l'âge du parc nucléaire français) et l'hydroélectrique a subit de plein fouet la sécheresse (problème conjoncturel mais qui va probablement se répéter de plus en plus souvent). Résultat des courses, la France qui disait pouvoir aider l'Allemagne pour son approvisionnement en gaz l'automne dernier n'est plus si loin que ça d'importer du gaz allemand ...

Remarquez, ça ne ferait que compléter le tableau de la dépendance énergétique française vu que les Allemands et les Espagnols (stocks de gaz respectivement remplis à 64 % et 78 %) ont déjà passé l'année à nous vendre de l'électricité pour nous éviter le black-out...

Depuis toujours, la France importait du pétrole, depuis toujours, elle importait du gaz...En tardant à s'engager massivement dans le solaire et l'éolien, on est en droit de penser qu'elle sera désormais aussi durablement importatrice d'électricité.

Modifié par Quercus
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Hier, l’Etat français a fait connaître ses choix pour le développement de plusieurs projets d’éolien offshore en manche et dans l’Atlantique pour un total de 2.5 Gwh. https://www.offshorewind.biz/2023/03/27/france-reveals-potential-developers-of-two-offshore-wind-farms/
 

Comme toujours avec la France en ce qui concerne l’éolien et le solaire, ça manque d’ambition (l’Ecosse a annoncé 24,8 Gwh pour 2030 par exemple…). Enfin, faut bien commencer par un bout.

 

Tres français aussi ce qui s’est passé hier avec 2 Gwh de projets solaires et éoliens refusés pour des raisons essentiellement administratives…

 

https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/03/27/energies-renouvelables-comment-l-administration-a-rate-l-allocation-de-pres-d-un-gigawatt-d-eoliennes_6167189_3234.html

 

 

Pour le projet Centre Manche 1, le Lauréat (EDF) annonce en revanche un projet très ambitieux au tarif de seulement 44.9 euros / Mwh. Ce qui est très ambitieux aussi, c'est qu'ils envisagent d'installer pour 1 Gwh avec pas plus de 47 éoliennes. Ils pensent donc installer des éoliennes d'une puissance unitaire de 22 Mwh. Il s'agit donc d'éoliennes qui n'existent pas à l'heure actuelle. Au large du Cotentin, le 8e et plus grand parc éolien en mer français attendu d'ici à 2031 (msn.com)

 

Tout cela bat en brèche l'argumentation de Jancovici consistant à dire qu'avec le temps, on est contraint de se rabattre sur des secteurs moins rentables, avec des vents moins forts qui font monter les coûts. Cette argumentation ne tient pas compte des évolutions technologiques.

Contrairement à ce que Jancovici (et ses disciples) affirme, plus le temp passe et plus les technologies permettent d'exploiter des gisements de vent de qualité. Après le terrestre, on est entré dans la phase d'accélération de l'éolien offshore posé. Cela permet de passer le facteur de charge de 25 % à 35 / 40 % environ (en Baltique les Allemands ont certaines années des facteurs de charge de 50%). Dans dix ans, ce sera au tour de l'éolien flottant (les Japonais développent des turbines flottantes de 15 Mwh). L'éolien flottant permettra d'accéder à des gisements de vent encore meilleurs (Nord de l'Ecosse, mers Celtiques, Golfe du Lion) et d'espérer avoir des facteursde charge supérieurs à 50 %.

Pour Jancovi (qui fait tout pour décrédibiliser les énergies solaires et éoliennes), la puissance électrique extraite de chaque kilomètre carré dans les années 2000 est considérée comme invariable. Or, en installant des turbines plus hautes on capte beaucoup plus d'énergie. Cela signifie donc que chaque unité de surface peut produire davantage...

 

Ironie du sort, en trainant des pieds pour s'engager rapidement dans ces énergies, la France bénéficiera de technologies plus abouties pour les parcs offshore qu'elle développera, qu'elle le veuille ou non, dans les trente prochaines années. Par contre, ce ne seront pas des technologies / emplois français.

Modifié par Quercus
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Droue-Sur-Drouette (28)
Il y a 7 heures, Quercus a dit :

Ce qui est très ambitieux aussi, c'est qu'ils envisagent d'installer pour 1 Gwh avec pas plus de 47 éoliennes. Ils pensent donc installer des éoliennes d'une puissance unitaire de 22 Gwh. Il s'agit donc d'éoliennes qui n'existent pas à l'heure actuelle.

Je pense que tu voulais dire 1GW et 22 MW.

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Laussonne 43150 (930m)
Il y a 22 heures, Quercus a dit :

ils envisagent d'installer pour 1 Gwh avec pas plus de 47 éoliennes. Ils pensent donc installer des éoliennes d'une puissance unitaire de 22 Gwh. Il s'agit donc d'éoliennes qui n'existent pas à l'heure actuelle.

....

Tout cela bat en brèche l'argumentation de Jancovici...

...Contrairement à ce que Jancovici (et ses disciples) affirme....

...Pour Jancovi (qui fait tout pour décrédibiliser les énergies solaires et éoliennes)...

 

 

waouh !

Si j'interviens c'est que je me sens un peu "interpellé" par ce terme de "disciple" et par l'attaque en règle faite à JMJ

je te rassure, certes, j'ai beaucoup lu JMJ (pas toujours d'accord avec tout ce qu'il a écrit mais plutôt d'accord sur l'essentiel) mais je ne me sens pas pour autant membre d'une secte , si secte il devait y avoir dans le domaine de l'énergie et son futur il faut certainement chercher ailleurs...

Là tu t'attaques à un sacré "morceau" dont le seul tort (aux yeux de certains) a été d'affirmer (et de démontrer au passage) que le nucléaire aura sa place dans un monde où les renouvelables prendront logiquement une place prépondérante oui, mais pas toute la placec'est sûr qu'en disant ça il ne s'est pas fait que des amis dans le monde des trottinettes.

quelques phrases incomprises de JMJ qui font encore polémique :

- "Les éoliennes et les panneaux solaires n’ont pas servi à décarboner le pays" il a dit ça après l'arrêt de Fessenheim en constatant que les puissances équivalentes éoliennes et solaires mises en service en parallèles depuis n'avaient pas réussi à plus décarboner notre production électrique, ça c'est un fait avéré !

- Il na jamais affirmé que les renouvelables étaient inutiles il a seulement fait une mise en garde en disant  "Le solaire et l'éolien sont renouvelables, mais les dispositifs de capture ne le sont pas, car si on a été capables de produire ce genre de dispositifs en grande quantité et pour pas cher en consommant toujours plus de carburants fossiles, il faut se demander s'il est possible de maintenir cette production et la maintenance des dispositifs existants, dans un monde sans ces énergies fossiles "

C'est vrai qu'aucune étude sérieuse n'a été faite sur ce sujet, le pétrole a été le roi de la mondialisation et dans un monde sans pétrole la démondialisation risque de s'imposer et ceci posera certainement des problèmes de fabrication, d'import et de transport.... des dispositifs énergétiques dans bon nombre de pays (ex avec la Tchéquie, l'Italie du nord, l'Autriche, la Slovaquie....)

 

'ils envisagent d'installer pour 1 Gwh avec pas plus de 47 éoliennes. Ils pensent donc installer des éoliennes d'une puissance unitaire de 22 Gwh

en écrivant ça, je constate que tu vas avoir du mal à te mettre au niveau du bonhomme que tu flingues (comme tu as pu le faire envers certains contradicteurs du forum)

Concernant le projet : j'ai lu* que le premier parc fera 1GW de puissance installée avec entre 50 et 75 machines (surplombant la mer de 260 à 300m) je suppose donc que 50 serait le nombre dans le cas de gros progrès sur les futures éoliennes..... qui devraient être mises en service en 2030 ! donc pourquoi pas.

mais avec 75 éoliennes (de 13.4MW) c'est possible dès demain (car la Vesta V236 affiche à ce jour une puissance de 15MW ) .

*Infos techniques différentes et donc à confirmer,

quoiqu'il en soit c'est un beau projet... mais bien tardif

Modifié par bill43
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Il y a 7 heures, Hiigaraa a dit :

Je pense que tu voulais dire 1GW et 22 MW.


Bien entendu, autant je crois au progrès techniques, autant les éoliennes de 22 Gwh, j’ai comme un doute 🤣

 

@ Bill qui se sent à nouveau personnellement attaqué par mon précédent post alors que je faisais référence à un sujet qu’il n’a jamais évoqué : N’imagine pas qu’à chaque fois qu’un être humain réfléchisse aux questions énergétiques il pense forcément à toi. Tu n’es pas le centre du monde…

 

Pour ce qui est de jancovici , je lui reconnais beaucoup de qualités à commencer par le fait de mettre le sujet des énergies au cœur des réflexions pour l’avenir. Mais il faut reconnaître que quasiment tous les calculs qu’il a pu faire il y’a 10 ans (rendements, fiabilité  et coût des différentes sources d’énergie notamment) sont à mettre à la poubelle. 

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Posté(e)
Droue-Sur-Drouette (28)
Il y a 2 heures, Quercus a dit :


Bien entendu, autant je crois au progrès techniques, autant les éoliennes de 22 Gwh, j’ai comme un doute 🤣

 

@ Bill qui se sent à nouveau personnellement attaqué par mon précédent post alors que je faisais référence à un sujet qu’il n’a jamais évoqué : N’imagine pas qu’à chaque fois qu’un être humain réfléchisse aux questions énergétiques il pense forcément à toi. Tu n’es pas le centre du monde…

 

Pour ce qui est de jancovici , je lui reconnais beaucoup de qualités à commencer par le fait de mettre le sujet des énergies au cœur des réflexions pour l’avenir. Mais il faut reconnaître que quasiment tous les calculs qu’il a pu faire il y’a 10 ans (rendements, fiabilité  et coût des différentes sources d’énergie notamment) sont à mettre à la poubelle. 

Il reste quand même deux coquilles que j'avais corrigée dans mon précédent message. La première, mineure, c'est le W majuscule pour les Watts. Ensuite, plus majeure, la puissance est exprimée en Watts et non en Watts/heure. (22MW = 79,2GJ/h si on veut quand même utiliser la notion de temps)

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il y a 27 minutes, Hiigaraa a dit :

Il reste quand même deux coquilles que j'avais corrigée dans mon précédent message. La première, mineure, c'est le W majuscule pour les Watts. Ensuite, plus majeure, la puissance est exprimée en Watts et non en Watts/heure. (22MW = 79,2GJ/h si on veut quand même utiliser la notion de temps)

 

Pour tout dire, que les lettres soient en majuscule ou en minuscule, que l'on s'exprime en watts ou en watts/heures, ça ne change pas grand chose. On comprend bien le sens du post. Cela n'enlève rien à la compréhension du message, ni à son intérêt. Et puis, il faut raison garder, nous sommes sur un forum. On évite de dire des grosses bêtises sur le fond, mais on est pas au même niveau d'exigence (surtout sur la forme) que dans une publication scientifique avec impact factor de 10 !

 

En tout cas, le message de Bill me donne envie de "démonter" certaines affirmations de Jancovici dans mes prochains posts. Au programme donc

-La question des facteurs de charges et donc des coûts des différentes sources d'électricité

-La question du foisonnement

-La question du soutien des filières par l'argent public

Modifié par Quercus
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Posté(e)
Laussonne 43150 (930m)
Il y a 4 heures, Quercus a dit :


...autant je crois au progrès techniques, autant les éoliennes de 22 Gwh, j’ai comme un doute 🤣

 

@ Bill qui se sent à nouveau personnellement attaqué par mon précédent post 

 

1- moi aussi j'ai comme un doute....

2- tu m'as encore mal lu, j'ai simplement dis que j'étais interpellé par ton post (rien de vraiment personnel) c'est juste la confusion que je relève encore sur énergie/puissance et l'outrance verbale qui te caractérise pour qualifier les contradicteurs (germanophobe, disciple...) 

 

Pour JMJ tu feras un peu ce que tu veux en sortant les "vieux dossiers" mais tu lui accorderas au moins une qualité, celle qui est de se remettre en cause.

Si il y a bien une chose que l'on doit porter à son crédit c'est son fort engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique en proposant des solutions viables et réalistes

Dans un domaine aussi pointu qui dépend de l'émergence de technologies nouvelles (quelquefois inédites voire surprenantes) et de problèmes géopolitiques (stratégique et/ou militaire) qui déboulent avec fracas je ne trouve pas aberrant que son discours puisse évoluer.

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Le 29/03/2023 à 11:25, bill43 a dit :

1- moi aussi j'ai comme un doute....

2- tu m'as encore mal lu, j'ai simplement dis que j'étais interpellé par ton post (rien de vraiment personnel) c'est juste la confusion que je relève encore sur énergie/puissance et l'outrance verbale qui te caractérise pour qualifier les contradicteurs (germanophobe, disciple...) 

 

Pour JMJ tu feras un peu ce que tu veux en sortant les "vieux dossiers" mais tu lui accorderas au moins une qualité, celle qui est de se remettre en cause.

Si il y a bien une chose que l'on doit porter à son crédit c'est son fort engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique en proposant des solutions viables et réalistes

Dans un domaine aussi pointu qui dépend de l'émergence de technologies nouvelles (quelquefois inédites voire surprenantes) et de problèmes géopolitiques (stratégique et/ou militaire) qui déboulent avec fracas je ne trouve pas aberrant que son discours puisse évoluer.

 

Mode HS

 

Outrance verbale ?

Etre le "disciple" de quelqu'un n'a rien de dégradant. Tu me qualifierais de disciple de Darwin ou Copernic, je serais même très flatté... L'autre problème vois-tu, c'est que je n'ai jamais dit que tu étais le disciple de qui que ce soit. Ce dont je me rend compte en revanche progressivement, c'est que tu as une certaine propension à la paranoïa (et ça, je te le concède, ce n'est pas très flatteur).

Pour ce qui est de la germanophobie, rien d'outrancier, je dirais même que c'est un euphémisme. Il suffit de relire (entre autres), ton post du 8 mars (extraits non exhaustifs) : les Allemands sont  :

1- " une nouvelle fois le caillou dans la chaussure européenne"

2- "la pierre d'achoppement d'un système européen équilibré" (quand on songe que c'est en grande partie grâce à eu qu'on a pas eu de coupure en 2022 ça laisse rêveur)

3- "Comment peut-on encore faire confiance à ce pays (l'Allemagne)"

 

En un seul post et après bien d'autres, tes propos ont été en effet bien suffisants pour être qualifiés de germanophobes.

 

Fin de mode HS

 

Au Sujet de Jancovici, je reconnais ne pas avoir fait un doctorat sur la philosophie du bonhomme, ni avoir lu ou écouté l'intégralité de ses déclarations. Je ne suis donc pas trop certain de pouvoir juger de sa capacité à se remettre en cause. Ceci étant dit, j'ai tout de même lu l'intégralité de son bouquin / BD paru en octobre 2021 et intitulé  "Le monde sans fin". Il ne s'agit donc pas d'un "vieux" dossier.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que si il y a des remises en causes avec ce qu'il disait 10 ou 15 ans plus tôt, il faut sortir le microscope pour les trouver. Les conclusions sont invariablement les mêmes à savoir que le solaire est un gadget, l'éolien inutile voir nocif et que la seule vraie bonne solution fiable, c'est le nucléaire. Manque de bol pour lui, l'année 2022 et passée dessus, et son bouquin a pris un sérieux coup de vieux.

 

Figure : P 127 d'un monde sans fin de Jancovici (octobre 2021)

image.thumb.jpeg.e03472151835cbc649252e0667f64af0.jpeg

 

Entre autres arguments, on retrouve toujours l'hypothèse qu'il pourrait y avoir des périodes de deux semaines consécutives sans soleil ni vent (cf. ci-dessus) et qu'il faudrait donc une capacité de pilotables équivalente à la totalité de la consommation pendant deux semaines pour garantir la sécurité électrique.

Où est-il allé pêcher une idée pareille ? En tout cas, on la retrouve invariablement depuis près de 20 ans dans toutes ses argumentations. Il est donc probablement un ingénieur sérieux et surtout un communicant / influenceur d'exception, mais côté météorologie il a encore de sacrés progrès à faire.  Ni la climatologie, ni l'observation de la production du solaire et de l'éolien ne viennent valider l''hypothèse de productions solaires et éoliennes nulles pendant 15 jours consécutifs.

 

Il n'est pas exclu qu'il y ait une forme de malhonnêteté intellectuelle dans les conclusions de Jancovici même si je me garderais bien de l'affirmer. Ce qui est certain en revanche, c'est qu'une grosse partie de ce que j'estime être des erreurs s'explique par le fait qu'il compare les bilans du nucléaire et des ENR (solaires & éoliens) sur la période 2000-2010 alors que ces technologies étaient (dans cette décennie) à des stades de développement très différents. Le nucléaire, globalement maîtrisé n'était pas encore entré dans la douloureuse phase de sénescence (on commence à en faire les frais) dans les années 2000. A l'image d'une bagnole ayant dépassé les 100 000 bornes, les centrales nucléaires vont accumuler les déconvenues comparables à celles de 2022 et nous ne retrouverons pas les facteurs de charge et coûts de production des années 2000 (La France risque un manque d’électricité vers 2035, voici pourquoi (msn.com)).

Dans les années 2000, le nucléaire était au top de ses performances (coûts de production, facteur de charge etc.) et la question du coût du démantèlement était encore lointaine (et très rarement abordée par Jancovici d'ailleurs). A l'inverse le solaire et l'éolien étaient encore des technologies embryonnaires. L'éolien offshore était même de la science fiction (il n'y a qu'à voir l'illustration ci-dessus qui montre qu'en 2021, Jancovici ne l'envisage pas comme un élément de l'équation...). Il y a là un travers qui n'est pas spécifique à Jancovici (ni au sujet des énergies) qui consiste à ne pas être capable d'intégrer les technologies disruptives pour penser le futur (ce que l'on produira, inventera, consommera, comment on envisagera le monde).

 

Cela revient à penser la période cible (20 à 60 ans dans le futur) à partir de technologies du passé (souvent à partir d'observations ayant 10 à 20 ans). Au final, cela revient à avoir une bonne cinquantaine d'année de retard sur la technologie du présent. Avec un tel raisonnement et ce type de biais cognitif, les Jancovici des années 1960 n'auraient jamais envisagé que l'on puisse produire la majorité de l'électricité française avec des centrales nucléaires  20 ans plus tard...

 

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Nous voilà en avril, il nous est donc possible de tirer un bilan de la saison hivernale qui s'achève (sous l'angle énergétique bien entendu). Météo France propose une synthèse de cet hiver avec pas mal d'informations, même si certaines d'entre-elles sont incomplètes et s'arrêtent à la fin février comm_presse_hiver_2022-2023_web.pdf (meteofrance.com)

 

Météo France note, entre-autres que : "Cet hiver, les conditions météorologiques ont été pilotées par un anticyclone des Açores plus puissant que la normale avec une position en moyenne plus au nord-est. Les trajectoires des perturbations ont ainsi été fréquemment décalées vers le nord de l’Europe."

Les 15 premiers jours de février furent même exceptionnellement anticycloniques (Anticyclone record et conditions très stables en cette première quinzaine de février - KERAUNOS Observatoire Français des Tornades et des Orages Violents). L'hiver a été plutôt doux mais avec des phases froides asses durables. La journée la plus froide fut celle du 17 décembre.

 

La production des différentes énergies renouvelables a donc été largement dictée par ces conditions très anticycloniques, ce qui n'est pas très favorable aux renouvelables (beaucoup de nuages bas pour le solaire, peu de vent et surtout très peu d'eau pour l'hydroélectricité)

 

ENSOLEILLEMENT / énergies photovoltaïque :  Dans les normes sur la saison, voir légèrement déficitaire: Dans les normes en décembre, déficitaire en janvier, excédentaire en février, déficitaire en mars. La production des panneaux solaires est à l'avenant (et naturellement très basse à cette saison, même si elle remonte sensiblement à partir de février avec un facteur de charge qui dépasse 10 % : 803 Mw en décembre (facteur de charge 4.9 %), 964 Mw en janvier (facteur de charge 5.9 %), 1890 Mw en février (facteur de charge 11.6 %), 2150 Mw en mars (facteur de charge 13.2 %).

 

 

VENT / production éolienne: Un peu moins que la moyenne sur la saison (6281 Mw en moyenne cet hiver soit un facteur de charge de pile 30 %) : Météo France ne dit rien des conditions de vent mais, d'une manière générale les hautes pressions ne sont pas favorables au dynamisme et elles se traduisent généralement sur le plancher des vaches par peu de vent. A l'échelle mensuelle, il y a assez peu de variations car les grandes phases météorologiques de cet hiver ont souvent été à cheval entre deux mois (très venteux de mi-décembre à mi janvier, puis très calme de mi janvier à mi-février). La production éolienne s'établie donc ainsi : 6030 Mw en décembre (facteur de charge 28.9 %), 7410 en janvier (facteur de charge 35.5 %), 4490 en février (facteur de charge 21.5 %), 7020 en mars (facteur de charge 33.6 %).

 

 

EAU / hydroélectricité : Météo France est formel, l'hiver a été exceptionnellement sec même si le mois de mars est venu améliorer un peu le bilan. Cela n'a que peu de conséquences sur l'activité hydroélectrique hivernale mais c'est un fait, les stocks sont faibles et la production hydroélectrique des prochains mois s'annonce à nouveau très faible avec des fleuves qui auront probablement des débits très inférieurs aux moyennes. Je cite Météo France : ", la quantité de neige est devenue très déficitaire à partir du début du mois de janvier. Fin février, l’enneigement est très déficitaire sur les Pyrénées et il atteint un niveau record de faible enneigement sur les Alpes pour un 1er mars."

Météo France enfonce ensuite une porte ouverte (même si cela ne semble pas évident pour tout le monde) en disant : "L’épaisseur du manteau neigeux en fin d’hiver permet d’anticiper le niveau d’alimentation des cours d’eau en période de fonte à la fin du printemps et au début de l’été"

 

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A ma connaissance, ce genre d’éoliennes old school est plutôt destiné à créer un mouvement vertical de va et viens pour pomper de l’eau. Rien empêche de mettre un petit alternateur dessus cependant 

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Ce 15 avril 2023, l'Allemagne va débrancher définitivement ses 3 derniers réacteurs nucléaires. Formidable nouvelle pour les uns, catastrophe climatique pour les autres. A titre personnel, j'aurais tendance à dire que c'est un peu prématuré vu qu'ils ne sont pas (encore) autonomes en ENR pour compenser. Néanmoins, au rythme d'installation du solaire et et de l'éolien outre Rhin, la perte de ces 2.8 Gw de nucléaire sera très vite effacée. L'Allemagne installera pas loin de 8 Gw de solaire en 2023 (1.6 Gw rien que sur janvier / février) L’Allemagne a ajouté 1,62 GW d’énergie photovoltaïque en janvier et février – pv magazine France (pv-magazine.fr) et probablement autour de 5-6 Gw d'éolien en 2023 et 2024 avant de monter à 10 Gw/an à partir de 2025 Bilan 2022 de l´éolien en Allemagne – Allemagne Energies (allemagne-energies.com)).

Avec les facteurs de charge que l'on observe sur le nucléaire, l'éolien et le solaire, on peut donc considérer que la "perte" des 3 réacteurs nucléaires allemands sera en gros compensée par les installations solaires et éoliennes de l'année.

 

Ce ne serait sûrement pas le point de vue de Jancovici qui a toujours tendance à surestimer le facteur de charge du nucléaire et à sous estimer celui des ENR. Faisons un peu le point sur ce sujet.

 

Dans ce billet (Quel est le vrai coût de l’électricité ? – Jean-Marc Jancovici) écrit en 2012, Jancovici analyse le coût des différentes sources d'énergie. Il rappelle que ce coût est en grande partie dépendant du facteur de charge. En effet, si une infrastructure est peu coûteuse mais avec un facteur de charge très faible (comme le solaire), le coût réel (ce qu'il appelle le  Kw efficace) peut être important. Au final, et comme toujours avec Jancovici, le résultat est que le nucléaire est l'énergie décarbonée la moins coûteuse. Le problème, c'est que ses calculs s'appuient sur des facteurs de charge faux, ou pour être plus précis, sur des facteurs de charge qui ont été justes mais qui ne le sont plus. Dans l'article, il présentait le tableau suivant :

 

image.thumb.jpeg.664d38705ec00f6d5f0d8b17570b4b36.jpeg

 

Le facteur de charge du nucléaire est annoncé entre 70 et 90 % alors que celui de l'éolien terrestre serait de 15 à 25 % et celui de l'éolien en mer serait compris entre 30 et 40 %.

Il faut reconnaître que ces chiffres sont assez proches de ceux observés dans les décennies 1990-2010.

 

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Jancovici qui a souvent beaucoup de mal à intégrer le fait que ces chiffres ne sont valables qu'à un instant du cycle de production considère (dans tout ce que j'ai pu lire de lui) que ces facteurs de charge sont immuables et que l'on peut se reposer dessus pour échafauder les scénarios du futur. C'est une erreur majeure (à moins que ce ne soit par malhonnêtetée intellectuelle).

 

Dans les années 1990 - 2000 le nucléaire était en pleine force de l'âge, comme un jeune homme de 25 ans ! Pas de pannes, peu d'entretien, le feu sacré.

Au même moment, éolien et solaire étaient encore des technologies embryonnaires bien éloignées de leur optimum (avec toutes maladies infantiles que cela implique). En comparant les performances (facteurs de charge) de l'éolien et du nucléaire dans ces années, Jancovici demande à un enfant de 7 ans de se mesurer aux performances d'un mec de la vingtaine (par ailleurs archi dopé à l'argent public dans les années 1960-1970)... 

 

Il est intéressant de voir comment ces facteurs de charge ont évolué depuis, maintenant que le jeune homme est devenu un quadra et que le bambin a pris un peu de masse musculaire.

 

image.jpeg.d70237744c9bbb0b3d25c971701a8dd3.jpeg

 

Ce graphique est sans appel, le facteur de charge de l'éolien terrestre ne cesse d'augmenter et on est désormais bien loin des 15 à 25 % de Jancovici. Alors que Jancovici prédisait plutôt une baisse des facteurs de charge dans l'éolien (sous prétexte que les meilleurs localisations auraient été équipées en premier), c'est exactement l'inverse que l'on observe. Les éoliennes terrestres installées dans les années 2018, 2019 et 2020 ont des facteurs de charge supérieurs à 30 % partout. Avec une moyenne à 35 % on est bien loin des 20 % de Jancovici. Les performances du bambin ont augmenté de 70 % environ, de quoi fausser tous les calculs pour l'avenir... Idem pour l'éolien offshore qui se rapproche de plus en plus des 50 % de facteur de charge quand Jancovici annonce bien 10 points de pourcentage de moins.

 

Quid du nucléaire ?

 

figure-3-4-1-1-production-nette-electricite.svg

 

En France, la production nucléaire est sur une pente baissière depuis une quinzaine d'années environ. A périmètre constant (ou presque), cela signifie que le facteur de charge baisse aussi. Ceux qui parmi vous ont passé la quarantaine savent que cela s'accompagne de nouveaux rendez-vous chez les spécialistes : cardiologue, dermatologue, gastroentérologue... Pour les centrales nucléaires c'est pareil. Et fin 2021, patatra. La visite qui devait être de routine débouche sur une opération. Oh, on est encore loin de l'arrêt cardiaque mais on est prévenu, notre parc nucléaire n'a plus la vigueur de ses 20 ans !

En 2022, le parc nucléaire français est tout juste parvenu à dépasser les 50 % de facteur de charge (51,6%). En Aout, certains jours, alors que nous importions environs 10 Gwh et que le gaz était à un prix stratosphérique le facteur de charge est même descendu à 30 %. Au pic de consommation du 12 décembre 2022 à 19h le facteur de charge du nucléaire était de 67 %. Quelle que soit le pas de temps choisi (annuel, mensuel ou en pointe), on est donc très loin des chiffres de Jancovici (70 à 90 %). Et rien ne dit que l'on aura pas des performances encore plus mauvaises certaines années à l'avenir...

 

 

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Colombier (42) , Alt. 1030 m
Le 29/03/2023 à 08:50, Quercus a dit :

 

Pour tout dire, que les lettres soient en majuscule ou en minuscule, que l'on s'exprime en watts ou en watts/heures, ça ne change pas grand chose. On comprend bien le sens du post. Cela n'enlève rien à la compréhension du message, ni à son intérêt. Et puis, il faut raison garder, nous sommes sur un forum. On évite de dire des grosses bêtises sur le fond, mais on est pas au même niveau d'exigence (surtout sur la forme) que dans une publication scientifique avec impact factor de 10 !

 

En tout cas, le message de Bill me donne envie de "démonter" certaines affirmations de Jancovici dans mes prochains posts. Au programme donc

-La question des facteurs de charges et donc des coûts des différentes sources d'électricité

-La question du foisonnement

-La question du soutien des filières par l'argent public

Il me semble que si, confondre puissance et énergie, ça ne permet pas de poser une conversation sérieuse surtout sur un thème aussi "polémique" que celui-ci.

 

Par ailleurs, je partage ton analyse du vieillissement inéluctable du parc nucléaire (et je pense qu'il arrivera un jour un incident imposant un arrêt rapide et durable du parc, comme l'a fait le Japon après Fukushima) et je partage l'analyse de @bill43 sur l'impérieuse nécessité de développer le stockage (les STEP sont efficaces mais seront difficile à développer, je crois beaucoup au mécanique (volant d'inertie qui peut être transparent en surface) et pourquoi à l'hydrogène même si les rendements sont faibles voir catastrophiques aujourd'hui, mais cela peut changer.

 

Et malgré la raréfaction des ressources, je crois assez à la  pico hydro electricité, à rebours de nos instances administratives, mais l'investissement est marginal pour des structures qui vieillissent bien avec un peu d'entretien ( au delà du siècle pour une centrale hydro correctement entretenue)

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Tout comme toi metre3, je suis un inconditionnel des STEP, et de très longue date (je crois que ça date de ma visite de grand maison avec ma classe à la fin des années 1980...). Contrairement à Bill (qui apprécie aussi les STEPs), je pense qu'il y a énormément de possibilités non exploitées en France. Il y a des dizaines de sites potentiels dans les Alpes, le massif central ou les Pyrénées, y compris à partir  de retenues existantes qui ne demandent qu'à être connectées entre-elles. Certaines ont des volumes énormes tant en amont qu'en aval (chaînes de barrages du Drac ou de la Dordogne), d'autres sont de petite dimension entre des grands barrages et des retenues collinaires de très haute altitude destinées à l'enneigement de domaines skiables (Chambon > 2 Alpes ; Chevril > Tignes etc..), dans ce cas on compense le volume par des dénivelés vertigineux.

 

On peut aussi imaginer de multiplier les sites comme celui du Revin dans les Ardennes qui développe tout de même 800 Mw avec une hauteur de chute de seulement 250m et un bassin supérieur de seulement 0,7 km².

 

Revin.jpg

 

Il y a aussi des sites de bord de mer intéressants (pas besoin de faire des retenues inférieures) autour de la Méditerranée et en bord de Manche (ce qui serait à étudier de prés avec le développement de l'éolien offshore à proximité). Sur les bords de la Manche le meilleur potentiel se trouve précisément... à l'emplacement de l'usine de retraitement de la Hague avec 175m de dénivelé pour un site qui occupe actuellement 2,6 km². Il y a donc sur le seul site de l'usine de retraitement une capacité environ trois fois supérieure à celle installée au Revin. D'autres sites presque aussi intéressants existent également dans le secteur de Landerneau (Finistère) avec plus de 150 m de dénivelé en bord de mer.

 

flamanville.jpg

 

Sur les bords de la Méditerranée, le meilleur site se trouve vers Menton sur un ancien site militaire (le Mont Agnel). Le site ne mesure "que" 0,4 km² mais le dénivelé est de 1 150m. C'est donc potentiellement là encore 3 "revins" potentiels.

 

Mont Agnel.jpg

 

Ce ne sont là que deux exemples choisis sur des sites très proches de la mer et déjà plus qu'anthropisés (on ne peut pas s'y opposer sous prétexte environnemental).

 

Cela revient à construire environ 3 km² de retenues pour obtenir environ 5 Gw de STEP.

 

 

 

 

 

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Colombier (42) , Alt. 1030 m
il y a 19 minutes, Quercus a dit :

Tout comme toi metre3, je suis un inconditionnel des STEP, et de très longue date (je crois que ça date de ma visite de grand maison avec ma classe à la fin des années 1980...). Contrairement à Bill (qui apprécie aussi les STEPs), je pense qu'il y a énormément de possibilités non exploitées en France. Il y a des dizaines de sites potentiels dans les Alpes, le massif central ou les Pyrénées, y compris à partir  de retenues existantes qui ne demandent qu'à être connectées entre-elles. Certaines ont des volumes énormes tant en amont qu'en aval (chaînes de barrages du Drac ou de la Dordogne), d'autres sont de petite dimension entre des grands barrages et des retenues collinaires de très haute altitude destinées à l'enneigement de domaines skiables (Chambon > 2 Alpes ; Chevril > Tignes etc..), dans ce cas on compense le volume par des dénivelés vertigineux.

 

Ne pas confondre site potentiel et site réalisable (pour x ou y raisons)

il y a 19 minutes, Quercus a dit :

Ce ne sont là que deux exemples choisis sur des sites très proches de la mer et déjà plus qu'anthropisés (on ne peut pas s'y opposer sous prétexte environnemental).

 

Cela revient à construire environ 3 km² de retenues pour obtenir environ 5 Gw de STEP.

 

C'est bien des causes environnementales (et pas seulement des prétextes) qui vont rendre compliqué la réalisation de STEP comme elles rendent compliqué la mise en place de pico centrale.

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Il y a 10 heures, metre3 a dit :

Ne pas confondre site potentiel et site réalisable (pour x ou y raisons)

C'est bien des causes environnementales (et pas seulement des prétextes) qui vont rendre compliqué la réalisation de STEP comme elles rendent compliqué la mise en place de pico centrale.

 

Tu as tout a fait raison sur le fait qu'il peut y avoir des tas de raisons pour faire capoter les projets d'infrastructures quels qu'ils soient. Néanmoins, tout dépend du contexte. Les Allemands ne voulaient plus entendre parler d'éoliennes et devant la perspective de coupures de courants avec la fin du gaz russe, ils ont changé d'avis et se décident à lancer massivement des projets offshore. La fin justifie les moyens. Ca, c'est une constante.

De toute façon les blocages auront lieu quel que soit l'option choisie et je ne suis pas certain que les STEPs rencontreront plus d'opposition que les EPR... En vérité, soyons honnêtes, le constructions d'EPR rencontrerait beaucoup plus d'oppositions.

 

Pour les STEPs, la "chance" c'est que dans le contexte énergétique du futur, les ENR remplaçant largement le nucléaire, nous n'avons pas forcément besoin d'augmenter drastiquement les volumes de stockage. Ce qu'il faut surtout augmenter, c'est la puissance. En effet, on ne sera plus dans le schéma de longues phases de stockage (surtout estivales) suivies de longues phases de déstockage (surtout hivernales). Il s'agira en fait surtout de stocker les surplus quotidiens du solaire de la mi journée pour les redistribuer en début de matinée et en soirée. D'ci 20 ans les excès du solaire impliqueront par moment d'être en mesure de stocker des dizaines de Gwh d'électricité rien qu'en France. Les infrastructures de petite dimension mais de grosse puissance comme celle du Revin semblent tout à fait adaptées, d'autant plus qu'elles peuvent être déployées sur une grande quantité de sites, et donc pourquoi pas à proximité des plus grosses concentration d'éoliennes / fermes solaires.

 

Il reste une option cependant (vers laquelle on se dirige malheureusement), c'est d'être importateurs chroniques d'électricité et de l'importer de chez nos voisins... qui eux avancent bien plus vite que nous dans les ENR.

 

EDIT de ce matin : Météo France a sorti le tant attendu bilan du SWE pour se faire une idée du véritable niveau des stock hydrauliques BulletinSituationHydrologique_MMAAAA (meteofrance.fr)

 

Alpes : "Au 1er avril, l’équivalent en eau du manteau neigeux est déficitaire sur la quasi-totalité des Alpes et sur l’ensemble du Jura. Il est généralement déficitaire de 10 à 50 % de l’est de la Haute-Savoie au nord-est des Alpes-de-Haute-Provence. Le déficit dépasse 50 % sur le reste de la chaîne alpine, voire 75 % de l’ouest de la Savoie à l’ouest des Hautes-Alpes, sur une grande partie des Alpes-de-Haute-Provence, la quasi-totalité des Alpes-Maritimes et du Jura ainsi que plus localement en Haute-Savoie. Il est par endroits plus proche de la normale sur l’est de la Savoie"

 

Dans le détail, c'est pire dans les Alpes du Sud qui, contrairement aux Alpes du Nord n'ont pas bénéficié des précipitations de mars.

 

 

Pyrénées : "Au 1er avril, la quantité d’eau stockée dans le manteau neigeux est déficitaire de plus de 75 % sur la quasi-totalité de la chaîne pyrénéenne".

 

Malheureusement donc, les barrages qui ont les plus grands volumes de stockage (Serre Ponçon, Sainte Croix, Vouglans, Dordogne et Drac), drainent tous des bassins versants sur lesquels le volume d'eau stocké sous forme de neige est très faible, largement sous la moyenne. Pas de miracles à attendre donc sur les stocks d'eau liquide dans ces barrages au cours du printemps. Seuls les barrages savoyards (et ceux du BV de la Romanche) devraient avoir des apports se rapprochant des normes du fait de la fonte du manteau neigeux, mais le volume réuni de tous les barrages savoyard n'atteint même pas le volume de Serre Ponçon... Quant à ceux de la Haute Savoie...

 

SWE Alpes du Nord.jpg

SWE alpes du Sud.jpg

SWE pyrénées.jpg

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Colombier (42) , Alt. 1030 m

Pas sur, elles vont se faire en périmètre fermé (sur les sites CPEN actuel, EDF a déjà acheté le terrain nécessaire), facile à défendre et à protéger pour des raisons de sécurité "nationale" au contraire des STEP qui se feront en milieu ouvert (comme les mega bassines). Et puis, si la communication officielle est efficace et "vend" la nécessité des EPR contre l'absence de coupure , c'est tout cuit. Il n'y qu'a voir la psychose engendrée par des annonces de potentiels délestages locaux et exceptionnels de 2 h, comme si on ne pouvait pas vivre 2 h sans électricité ! Je n'ose imaginé les réactions si on devait avoir 2 x 2 h de délestage quotidien sur une large part du territoire !

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En effet, avec une bonne campagne de comm’ on peut faire passer à peu prés n’importe quoi, mais je pense qu’il est tout de même plus facile d’argumenter en faveur des STEP que des EPR pour des raisons multiples : coût, temps de construction, maitrise technique, intégration au système des ENR etc.
Puis les EPR (quand ils marchent…) c’est bien beau, mais ça ne résout pas le problème des surproductions ponctuelles, ni celle des pics de consommation. Et ça, je pense que n’importe quel français est capable de le comprendre.

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Colombier (42) , Alt. 1030 m
Il y a 3 heures, Quercus a dit :

En effet, avec une bonne campagne de comm’ on peut faire passer à peu prés n’importe quoi, mais je pense qu’il est tout de même plus facile d’argumenter en faveur des STEP que des EPR pour des raisons multiples : coût, temps de construction, maitrise technique, intégration au système des ENR etc.
Puis les EPR (quand ils marchent…) c’est bien beau, mais ça ne résout pas le problème des surproductions ponctuelles, ni celle des pics de consommation. Et ça, je pense que n’importe quel français est capable de le comprendre.

On se connait pas assez, mais j'aurais bien répondu : "Optimisme béat", parce que entre savoir ce qu'il faut faire, comprendre ce que cela implique et accepter de le faire avant la majorité, il y a un monde que beaucoup ne sont pas près à accepter.

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Je ne dis pas que ce serait simple, mais juste que ce serait pas moins simple de construire une quinzaine d’epr. Surtout dans le temps imparti et avec l’exemple catastrophique de flamanville. Optimisme béa aussi pour ceux (dont tu ne fais pas partie je crois) qui pensent que l’on peut avoir une quinzaine d’epr disponibles avant 2035.

Modifié par Quercus
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Colombier (42) , Alt. 1030 m

si en 2035, il y a un EPR en service ( en plus de Flamanville, si jamais il démarre un jour), on ne sera pas trop en retard !

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il y a 4 minutes, metre3 a dit :

si en 2035, il y a un EPR en service, on ne sera pas trop en retard !

En effet. Mais il finira quand même bien par démarrer un jour !

 

Mais puisque tu ne semble pas beaucoup plus optimiste que moi sur le nucléaire, et que tu es plus pessimiste que moi sur l’association enr / STEP tu l’imagines comment le futur électrique de la France ? 

 

 

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Colombier (42) , Alt. 1030 m
il y a 7 minutes, Quercus a dit :

En effet. Mais il finira quand même bien par démarrer un jour !

 

Mais puisque tu ne semble pas beaucoup plus optimiste que moi sur le nucléaire, et que tu es plus pessimiste que moi sur l’association enr / STEP tu l’imagines comment le futur électrique de la France ? 

 

 

Pas trop mal pour les 10 ans à venir, ensuite mal à partir du moment où on aura fait l'écrétage facile qui demande peu d'efforts (comme cette hiver et peut être 25 % de plus), que les pbs sur les CPEN se multiplieront rendant la disponibilité aléatoire, que les réseaux d'import seront saturés et que nous n'avancerons pas plus vite sur la multiplication tout azimut des Enr, du stockage et de la sobriété. Contrairement aux allemands, je pense que nous sommes incapables (plus capables, nous l'avons été dans le passé) de mettre un coup d'accélérateur pour éviter le mur, alors nous allons y aller tout droit.

Moi, j'étais de ceux qui pensait que mettre 50 % de nucléaire dans notre mix, c'était faire preuve de prudence voir de bon sens pour ne pas dépendre d 'une seule source et pouvoir faire face à un arrêt total de la filière suite à incident mais que cela n'empéchait pas de relancer des constructions compte tenu de l'âge des centrales (on sait qu'une mécanique qui vieillit même avec une (ou plusieurs) grosse révision, c'est plus aléatoire et moins puissant qu'une neuve) et de la fermeture incontournable de certaines (à cause principalement de la proximité des frontières et de la libre circulation d'un éventuel nuage dans l'espace Schengen 😒 ), mais là c'est un peu tard surtout qu'avec la remontée des taux, la situation financière va vite se compliquer.

 

Les scénarios partent toujours du principe que nous pourrons satisfaire nos besoins , jamais sur le principe d'adapter nos besoins à la disponibilité potentielle dans une optique prudente voire conservatrice, comme ça on verrait l'immensité des efforts à fournir pour conserver une certaine qualité de vie.

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