Couverture neigeuse et prévisions

[sebinnis]

Bonjour,

Tout d'abord excusez-moi si ce sujet a déjà été traité; je n'ai pas pris la peine de fouiller dans l'historique

Ma question ayant été posée à tort (je m'en excuse auprès des modérateurs) sur le topic LT je la traite dans ce fil :

1) La superficie des surfaces enneigées peut-elle avoir une influence sur des prévisions à court, moyen ou long terme ?

2) Si oui, les modèles intègrent-ils le paramètre de la couverture neigeuse ? (Eventuellement, quels sont ceux qui le cernent le mieux ?)

3) Si oui, en quoi cela influence-t-il les prévisions ? Si non, a-t-on recours à d'autres moyens permettant d'affiner les prévisions ? Si oui, lesquels ?

Cordialement.

[HauteTarentaise73]

Bonjour,

Tout d'abord excusez-moi si ce sujet a déjà été traité; je n'ai pas pris la peine de fouiller dans l'historique

Ma question ayant été posée à tort (je m'en excuse auprès des modérateurs) sur le topic LT je la traite dans ce fil :

1) La superficie des surfaces enneigées peut-elle avoir une influence sur des prévisions à court, moyen ou long terme ?

2) Si oui, les modèles intègrent-ils le paramètre de la couverture neigeuse ? (Eventuellement, quels sont ceux qui le cernent le mieux ?)

3) Si oui, en quoi cela influence-t-il les prévisions ? Si non, a-t-on recours à d'autres moyens permettant d'affiner les prévisions ? Si oui, lesquels ?

Cordialement.

Je vais te répondre vite fait de ceux que je pense savoir :

Oui la neige au sol influence déjà la température au sol, notamment par temps clair.

Concernant les modéles, aucune idée mais je pense pas.

[Warren117]

Mais une question...quand tu parles de superficie des surfaces enneigées, tu parles au niveau locale (France, région, département) ou alors tu parles au niveau de l'hémisphère nord avec son enneigement et sa surface de glaces aussi ? Ce qui là peux, je pense, influencer sur le positionnement de centres d'actions et peut entraîner certains blocages ou autres (comme ce dont on parle assez souvent sur le topic du Québec, la récurrence de blocage de dômes anticyclonique sur le Groenland envoyant un flux océanique doux sur le Québec au lieu d'un flux continental... Mais nous ne sommes pas sûr si cela ai un rapport avec l'enneigement du Groenland ou pas)

Après au niveau beaucoup plus Local, mis à part sur les températures où cela va beaucoup influer, je ne pense pas que cela change beaucoup d'autres choses. Après je peux me planter si ça se trouve, je ne suis pas maître en la matière

[Canada Goose]

Sauf erreur de ma part, la réponse aux 3 questions est oui.

Je n'ai pas le temps de rentrer dans les détails mais CFR, par exemple, pourrait te répondre mieux que moi. /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

[TreizeVents]

Oui, la couverture neigeuse a une influence très importante sur les prévisions, même à court terme comme par exemple la prévision des températures par temps clair.

Bien sûr que les modèles intègrent la couverture neigeuse des terres, ainsi que la présence de banquise d'ailleurs dans les régions arctiques, sans cela ils seraient franchement moins fiables qu'ils ne le sont actuellement. Après, les modèles sont "nourris" des mêmes observations initiales de la couverture neigeuse, et je ne pense pas qu'on puisse dire "tel modèle la gère mieux que tel autre".

Le principal problème qui se pose dans les prévisions à moyen et long terme, c'est la prévision de cette évolution de la couverture neigeuse qui peut générer une propagation des erreurs lorsqu'elle est mal établie.

Pour donner un exemple concret, tu peux avoir un modèle qui prévoit qu'il devrait neiger à J+2, et que du fait des ciels dégagés sur cette couche de neige au sol les Tn devraient être très froides les jours suivants avec constitution d'un anticyclone thermique permettant d'entretenir un blocage. Dans un cas comme celui-la, on devine bien que si la prévision de neige s'avère erronée (finalement il a plu ou il n'est rien tombé), tout le reste de la prévision tombera aussi. Or, quand on sait à quel point les modèles ont parfois du mal à modéliser correctement les précipitations neigeuses même à court terme, on devine à quel point cela peut impacter négativement le reste de la prévision moyen / long terme.

C'est un problème récurrent notamment chez GFS, qui du fait de sa tendance à sous estimer les températures au sol, modélise beaucoup trop souvent la présence de neige au sol. Pour te donner un exemple concret, selon ce modèle on devrait avoir de la neige au sol cette nuit sur le Finistère, le Cotentin ou encore du côté de Dunkerque :

Bon, la c'est de l'erreur qui n'a pas une très grande influence sur la suite des évènements et que je donne davantage pour l'anecdote, mais lorsque l'on voit que de telles erreurs sont possibles à très court terme (c'est quand même clair qu'il ne va pas neiger à Bergues et à Carhaix Plouguer ce soir...), cela n'a pas de quoi rassurer. Là où cela peut devenir gênant, c'est quand ce type d'erreur se propage sur de très grandes surfaces car là cela va impacter les prévisions de manière plus franche. Un exemple ? Dans le topic long terme, ce soir, on parle des prévisions de GFS pour la fin de semaine prochaine, prévisions établies sur la base du fait suivant : quasiment toute la France serait couverte de neige mercredi soir.

Cela ne veut pas dire qu'il faut tout jeter et arrêter de regarder ce modèle au delà de J+5, d'autant qu'il n'a pas tort dans le fait qu'il y aura au moins de la neige sur les massifs (mais en Aquitaine ou en Anjou, euh...), mais c'est quand même bien d'avoir ce problème à l'esprit.

Petite chose aussi, la je tape essentiellement sur GFS, mais cela ne veut pas dire que les autres sont plus performants. Cela veut seulement dire que c'est le seul modèle pour lequel on dispose de tous les paramètres afin de pouvoir juger de chaque détail...