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D'où vient notre météomania?


JLF57
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Bonjour,

Je voulais vous faire partager cet article paru ce matin dans la newsletter de notre association clima.fr

D’où vient notre météomania ?

Nous sommes 80 % à nous informer chaque jour du temps qu’il va faire ! À part nous permettre de prendre ou non un parapluie, cette quasi-obsession interroge notre rapport aux éléments incontrôlables de notre existence.

Face à l’augmentation des phénomènes climatiques hors norme (tempêtes, canicules, etc.), notre société, de plus en plus intolérante vis-à-vis de l’imprévu, se tourne vers la météo comme vers un oracle. Huit Français sur dix s’informent tous les jours du temps qu’il va faire (source Médiamétrie, 2009).

Les considérations sur la météo du jour ont d’abord une utilité sociale. Elles nous permettent de découvrir que nous éprouvons des sensations identiques : « Il fait beau aujourd’hui. – Oui, mais un peu frisquet ! » Parler de la pluie et du beau temps est par excellence le sujet de conversation consensuel qui satisfait notre envie de contact et notre désir de communiquer sans nous écharper. C’est sans doute la raison pour laquelle les Anglais, réputés peu expansifs, sont les maîtres quand il s’agit d’échanger sur le sujet.

Nous cherchons comment nous rassurer

Notre intérêt constant pour la météo répond, bien sûr, à notre éternel besoin de nous projeter dans l’avenir, d’organiser et de cadrer le temps : « Vais-je faire une promenade en forêt ou m’offrir une séance de cinéma dimanche ? » ; « Que dois-je répondre aux enfants qui tiennent à une sortie au zoo ? » Nous estimons qu’il doit faire beau le week-end et pendant les vacances, pour que nous puissions jouir au maximum de ces espaces de liberté. Le lundi se doit d’être un jour sombre, aussi gris que notre moral de travailleurs contraints de reprendre leurs postes. Et nous ne nous contentons plus des températures réelles, le chaud ou le froid, nous voulons connaître les "températures ressenties" par notre corps, donc la force du vent, le degré de sécheresse ou d’humidité ambiante.

Dans le dictionnaire, « parler de la pluie et du beau temps » est synonyme de conversation creuse. « Faire la pluie et le beau temps » renvoie au contraire à des images de toute-puissance : celui qui régit les averses et le soleil règne sur la vie. Or, si nous sommes capables de faire pousser des fraises et des tomates dans le désert, nous demeurons impuissants à « faire la pluie et le beau temps » ! Les variations climatiques défient notre fantasme de maîtriser la nature, nous renvoyant ainsi à notre vulnérabilité d’humains. Cette impuissance nous rappelle que nos ancêtres craignaient à ce point que le ciel leur tombe sur la tête, qu’ils ont divinisé les phénomènes météorologiques. L’Égypte antique a déifié Râ, le soleil. Thor, le dieu nordique, régnait sur la foudre et les tempêtes ; Éole gouvernait les vents. Et les religions monothéistes possèdent des rituels païens destinés à invoquer la pluie et féconder la terre. Pour preuve, les processions catholiques en Italie du Sud ou en Espagne, en périodes de sécheresse.

Depuis l’invention des réfrigérateurs et des supermarchés, nous sommes moins tributaires du climat que nos ancêtres ; pourtant, la pluie et le beau temps continuent d’influencer nos existences. La canicule de 2003 nous a brutalement ouvert les yeux sur l’expression « mourir de chaleur » qui avait cessé d’être une simple image… Les psychiatres savent que le manque de lumière hivernal entraîne une recrudescence des troubles anxieux et dépressifs chez les plus fragiles. Mais l’impact du temps sur notre moral n’est pas si évident.

Nous vérifions la stabilité de notre univers

En fait, à l’heure des bouleversements climatiques, une des principales raisons de nous pencher sur les bulletins météorologiques est de vérifier si notre monde reste rationnel, familier, ou si, au contraire, nous devons craindre sa fin prochaine. « Cet orage en janvier, cette chaleur en mai, est-ce normal ? » Le cycle des saisons tient lieu de repère, il nous rassure sur la stabilité de notre quotidien, mais aussi sur celle de notre moi. Après le printemps, l’été, il doit geler en janvier et faire beau en août. De la même façon, après m’être couchée, je dois en principe me réveiller le matin suivant avec le même corps et la même identité. En 1925, l’abbé Gabriel, astronome et secrétaire de la Commission météorologique du Calvados, qui avait l’art de prédire le temps grâce à sa théorie dite des "cycles lunaires et solaires de trois cent soixante-douze ans", s’interrogeait déjà sur le dérèglement des saisons ( Saisons déréglées ? Ou de la conviction qu’il n’y a plus de saisons !, à lire sur francepittoresque.com.). Il remarquait que notre principal critère pour nous plaindre du désordre météorologique n’a rien de rigoureux. C’est notre subjectivité et, plus particulièrement, nos souvenirs qui nous font dire qu’autrefois « il y avait des saisons ». Nous nous souvenons d’un terrible février glacé où nous avons souffert, de beaux étés chauds où nous avons été amoureux, oubliant le climat des années où rien de marquant ne s’est produit dans nos vies.

« Il n’y a plus de saisons » : vrai ou faux ? En tout cas, cette vieille exclamation populaire nous dit d’abord qu’autrefois il y avait des lois, des règles fiables et que, maintenant, rien ne va plus, c’est l’anarchie au ciel et sur terre. Bref : « Avant, c’était mieux ». Un refrain que nous entendrons sûrement tant qu’il y aura des hommes sur terre.

Isabelle TAUBES.

Source Républicain-Lorrain en partenariat avec Psychologies Magazine

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Excellente question . Je crois que pour ma part c'est l'envie d'avoir un meilleur temps un peu plus chaud , surtout plus de soleil . l'ensoleillement baisse ici à Rouen par exemple en octobre : 74h soit 65% de l'ensoleillemnt théorique . Je plaçais un petit espoir avec le réchauffement climatique surtout avec : 2005 et 2007 et bien non dans ce cas il ne reste plus qu'à déménager pour avoir meilleurs temps .

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Il me semble qu'il y a une différence assez importante entre s'intéresser au temps et s'intéresser à la météo. S'intéresser au temps est plutôt rester centré sur son mini univers personnel ; s'intéresser à la météo donne du relief à son angle de vision (muages, etc) et ouvre sur desquestions assez compliquées ; en Normandie, le temps est souvent pour les jardiniers l'occasion de dire : on n'y peut rien, cela ne dépend pas de nous ...

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