amorce de cyclogenèse dans un anticyclone

[Higurashi]

Lorsque l'on regarde ces 2 prévisions frontologiques pour lundi et mardi prochain, on voit qu'il y a une sorte de cyclogenèse qui s'opère carrément dans l'anticyclone des Acores ... Une petite explication la dessus ?

Mis à part un conflit de masse d'air logique, il doit y'avoir quelque chose en supplément pour qu'une amorce de depression se trouve dans un champ de hautes pressions ?

[Damien49]

Cas très classique d'une advection d'air chaud en basse couche rencontrant une zone barocline. Je ne sais pas si on peut vraiment parler d'une cyclogenese, tout au plus une légère ondulation.

Après toutes les questions que tu as posé sur ce mécanisme depuis quelques mois dans la zone question-réponse, je suis étonné que tu te serves encore de ce genre de cartes simplistes. En te servant simplement du couple de carte ThétaE (TPE) / 1.5PVU (anomalie de tropopause) tu aurais déjà mille fois plus d'informations sur ce qui se passe et la réponse à tes questions.

[Cotissois 31]

Tu pourrais montrer le géopotentiel 500 hPa et la T850 associée ? (ou comme dit Damien la thetaE et la 1.5PVU)

Un jour, je vous ferai un schéma pour comprendre pourquoi les "anticyclones" comme çà avec une circulation pseudo-fermée sur des milliers de kilomètres ne sont pas importants dans la compréhension météorologique. En soi, c'est pour beaucoup le traçage des isobares qui laisse une fausse impression.

[Cotissois 31]

Petit exercice, comment vous délimiteriez l'anticyclone sur cette carte ?

[Higurashi]

Cotissois, pour ton image on remarque qu'il est sur le proche altlantique...

Sinon tu peut preciser ce que tu entend pas " c'est le traçage des isobares qui laisse une fausse impression" ? Merci

[hailstone]

Les cyclogénèses sont le résultat de l'interaction entre une anomalie positive de tourbillon près de la tropopause et d'une anomalie chaude en thetaE dans les basses couches, avec une amplification des vitesses verticales et du tourbillon conduisant à une chute locale de la pression atmosphérique. Cette interaction peut se produire n'importe où dans l'atmosphère, peu importe la pression atmosphérique moyenne ambiante : il est fréquent de rencontrer des faiblesses relatives de tropopause au sein d'une zone de haute tropopause de grande échelle (petite anomalie positive, cyclonique, de tourbillon de haute troposphère au sein d'une vaste zone à tourbillon négatif, anticyclonique). Ainsi, on peut trouver des dépressions très actives avec de fortes pluies orageuses et du vent soutenu par 1020hPa, dépression relative entourée de pressions plus élevées genre 1030hPa.

Tout ça pour dire que le concept d'anticyclone et de pression atmosphérique "à la norvégienne" a créé beaucoup d'idées reçues sur le fonctionnement réel de l'atmosphère. Il vaut mieux raisonner en termes d'anomalies de tropopause et de gradient de ThetaE pour bien appréhender les phénomènes météo. La pression atmosphérique n'est que le résultat des ascendances et subsidences de grande échelle, elles-mêmes crées par les advections de hauts et bas géopotentiels suivant les déformations du courant-jet.

[Cotissois 31]

Oui merci hailstone pour ce résumé

Pour mon petit exercice, tu as tracé 3 isobares, mais lequel tu retiens pour définir l'anticyclone ?

Et tu as tracé un seul isobare pour joindre 2 zones distinctes. Donc un anticyclone... ou 2 ?

Je pourrai continuer longtemps, mais l'idée est là : un anticyclone ne répond pas à une circulation bien identifiée, comme on pourrait le faire pour une dépression.

Le problème des isobares, c'est justement d'entourer une zone de hautes pressions, en faisant croire que c'est 1 anticyclone.

Au-dessus 1030 hPa, je ne dis pas, mais pour 1020 hPa on ne peut jamais dire facilement la zone cyclonique et la zone anticyclonique, même si un isobare semble faire un tour complet dans le sens des aiguilles d'une montre. Donc in fine, tu ne peux pas dire "une amorce de cyclogénèse dans un anticyclone", puisque tout le monde pourra identifier l'anticyclone de façon différente.

Et pour être pragmatique, il faut quasiment toujours voir le champ de pression comme un ensemble de dépressions, thalwegs et dorsales.

[Higurashi]

Merci à vous deux, je comprend mieux maintenant . j'aurais juste encore besoin d'une précision sur la dernière phrase de Cotissois, il n’y a pas un moyen simple (schéma ou autre) de se représenter le champ de pression ?

Ou avez-vous eut toutes ces infos au fait ?

[Damien49]

Il faut que tu vois le champ de pression comme une conséquence, pas une cause. Tant que tu considèreras en premier lieu le champ de pression comme un centre d'action qui pilote la météorologie, tu auras du mal à comprendre. Ce qu'il faut repérer sur les champs de pressions ce sont les variations de pressions, pas les valeurs absolues de pressions ou les formes des anticyclones comme l'explique cotissois). Quand tu comprends ça, tu cherches alors à comprendre ce qui fait varier la pression (la cause donc). Et là il faut en effet aller voir d'autres cartes que les géopotentiels et les champs de pressions. Hailstone y réponds. Carte de thétaE pour voir ce qui se passe en basse couche et carte 1.5PVU pour voir ce qui se passe en altitude. Grossièrement comme déjà dit c'est l'interaction de ces 2 champs (thétaE et 1.5PVU) qui explique le mieux ces variations de pressions.

ThétaE (repérer les advections chaudes) : http://www.meteociel...6&code=0&mode=6

1.5PVU (repérer les anomalies de tropopause et les zones baroclines/jet) : http://www.meteociel...6&code=0&mode=4

Au bout d'un moment, avec l'habitude, on finit par ne même plus regarder les cartes de pressions et géopotentiel, autant directement analyser les vraies causes pour comprendre le temps qui fait ou fera.

[Higurashi]

Merci !

Donc pour en revenir au sujet principal, tout ça permet parfois la constitution d'une onde barocline dans un champ de haute pression liés a ces Théta'E et la 1,5 pvu ?

[Cotissois 31]

Oui le plus important c'est de repérer les anomalies de theta-e et celles de la 1.5PVU.

Je serais un peu moins extrêmiste que la réponse de Damien : la pression mer ne doit pas être trop négligée dans l'observation en temps réel, car avec le vent10m ce sont deux variables de poids pour juger si un modèle se comporte bien ou pas. Mais je le rejoins bien sur le fait qu'elle n'est pas fondamentale dans la compréhension. Utiliser une carte isobare avec les fronts n'est pas très judicieux pour comprendre ce qui se passe. Et chercher à savoir où est l'anticyclone est un peu la dernière chose à faire (malgré tous les espoirs portés sur une remontée l'anticyclone des Açores, une jolie image d'Epinal)

[Higurashi]

Merci !

N'empeche, même sur les sites météo ou la télé en ce moment, ils disent le temps en se basant sur l'anticyclone comme si il n’y avait que lui ...

[Damien49]

La plupart des gens se contenteront même d'un simple beau pictogramme sur leur région.

[Higurashi]

Oui, après je pense que c'est aussi basé sur des cartes comme celles que j'ai posté au tout début de ce sujet, pour qu' il y'ait un minimum de facilité à l'audiance pour comprendre ^^

Je verrais mal une météo publique débarqué avec des cartes de Théta et de Géopotentiel

[Damien49]

Pour les cartes 1.5PVU, c'est clair que ça reste technique. Pour les cartes de thétaE, par contre pourquoi pas, ça le mérite de bien montrer les masses d'airs et leur énergie potentielle. Je trouve ça même plus explicite qu'une carte des fronts.

[Higurashi]

Pour les cartes de thétaE, par contre pourquoi pas, ça le mérite de bien montrer les masses d'airs et leur énergie potentielle. Je trouve ça même plus explicite qu'une carte des fronts.

Ouep, mais sa m'étonnerai que les cartes de thétaE se résument juste a montré des masses d'air et leur énergie ^^

Ce paramètre on le voit presque partout quand on aborde des choses complexes , il doit regorgé d'autres utilités