Iconoclaste

Désolé si ce message en dis plus sur moi et mes attentes que sur ce qu'il va se passer la semaine prochaine. Donc autant crever l'abcès tout de suite: ce que j'ai envie de voir, c'est de la neige en moyenne montagne. J'aime bien quand ça descend plus bas en altitude, mais je peux faire avec un enneigement décent à 1600. Bon, ça c'est dit. Donc avec mes yeux d'observateur très partial, les sorties de modèle des derniers jours n'ont pas grand chose pour me réjouir: Le flux envisagé zonal ondulant pour la semaine du topic est à présent dominé par un blocage Entre Grande Bretagne, France et Allemagne qui empêche une vraie circulation d'Ouest en Est, jusqu'à des latitudes qui sont très loin de nous concerner. Cette situation peut laisser passer du froid continental avec le bon placement, mais pas ou peu de précipitation s'il n'y a pas au minimum une petite anomalie basse bien placée aux environs du golf de Gènes. Et encore, cela ne serait vraiment profitable qu'aux Alpes du Sud et à la crête frontalière avec l'Italie. Or cette anomalie n'existe pour l'instant sur aucun scenario. On serait donc au mieux en froid sec sur une bonne partie de la semaine sur la partie Est de la France, et plutôt en basses couches qu'en altitude d'ailleurs. Mais ça c'est dans le cas où le placement exact de l'Anticyclone est bon. Si ça décale ne serait-ce qu'un tout petit peu vers le Sud-Est, on bascule dans une flux de Sud-Ouest qui ne satisfera aucune forme d'hivernophiles. Une chose qui m'interpelle est la présence encore d'un décrochage de BP qui plonge vers les Açores. Je ne sais pas à combien d'affilé on en est depuis début novembre, mais ça commence à devenir la version 2016-2017 de la récurrence d'hiver: Persistance d'un Anticyclone sur une zone Europe de l'Ouest/GB, et cutoff régulier sur la zone Acores/Portugal/Gibraltar. Exemple: 192H du 6Z de GFS. Est-ce que quelqu'un se souvient avoir observé autant de synoptiques similaires à ce schéma dans le passé? J'avoue que la récurrence des ces anomalies basses dans ce coin de l'Atlantique me perturbe un peu. Si un des expert pouvait apporter un éclairage (même pour dire que je me trompe que ce n'est pas si rare que cela), j'apprécierais beaucoup.

Moi ce que je retiens pour l'instant sur cette semaine du 11 au 18, c'est qu'en moyenne, nos modèles voient un flux de Sud-Ouest plus ou moins ondulant et dynamique, évoluant progressivement vers un flux d'Ouest à peu près aussi ondulant, ce qui laisse la place à un peu de polaire maritime aux passages de front froids en fin d'échéance. Ceci dit, on est encore une fois un peu à l'écart du plus gros dynamisme moyen, il faudra donc surveiller de près les petits décalages des centres d'action, ainsi que la vitesse à laquelle le flux global passe de Sud-Ouest à Ouest. En effet ces éléments pourraient faire la différence entre un temps très doux sans grosses précipitations et un temps plus agité, avec potentiellement quelques épisodes de neige jusque sur les contreforts de nos massifs au passage des fronts froids. Je ne pense pas qu'il faille attendre quoi que ce soit de franchement hivernal pour la plaine, mais pour la montagne ça pourrait bouger un peu, bien que tout cela soit très incertain, puisque dès H+192 (le début de topic donc), le panel GFS montre une belle variété dans la position et l'intensité des différents centres d'action.

Je suis assez d'accord avec ça. D'ailleurs, mis à part les quelques scenarios à la UKMO des runs passés, la non persistance de l'AF semblerait plus être liée à la remise en route d'une vraie circulation zonale ondulante, avec décalage vers l'Est des dorsale, mais également leur évacuation vers l'Est au lieu de s'écrouler sur un même AF stagnant, ce qui laisserait passer de temps en temps un talweg. Si globalement cette évolution (notamment le passage des premiers talweg) est plutôt vue hors topic, on sent sa mise en place progressive arriver dans certains runs sans même avoir à regarder au-delà du samedi-dimanche. Et puis bon, on a bien déjà un ou deux scenarios où un premier talweg passe dès le jeudi. Certes, ce type de temps n'a aucune raison de plaire aux hivernophiles, mais pour ce qui est de la montagne (moyenne à haute), c'est une situation qui est en fait préférable à un flux d'Est de basses couche persistant et sec. En tout cas c'est beaucoup mieux que ce qu'on a vécu de début décembre à fin février l'an dernier.

Les diagrames de températures + RR ne disent pas tout: On voit très clairement sur les diagrames de pression qu'il existe encore des scenarios qui s'éloignent très franchement de l'AF persistant, en tout cas à horizon de la fin du topic, même s'ils sont minoritaires.

Et pourtant, en regardant les PE sur GEFS, on voit bien que même s'ils sont très minoritaires, il reste des scenarios avec disparition de l'AF avant même la fin du topic. Il me semble même que ces scenarios sont paradoxalement presque plus nombreux que sur les runs où le déterministe proposait une solution plus hivernale (mais était totalement isolé de l'ensembliste). Je ne dis pas qu'on ne verra pas un bis de décembre 2015, mais on n'est plus à une surprise près. Pour l'instant, l'activité dépressionaire se rétablit doucement sur le labrador et la zone clef d'échange labrador/gulfstream, avec de fréquents et assez atypiques décrochage vers les Açores tandis que l'Islande semble repousser ces systèmes (ça aussi c'est atypique). Je suis trop novice en météo pour comprendre le pourquoi du comment, mais c'est une situation que je ne me souviens pas d'avoir observé fréquemment en début d'hiver, et surtout l'an dernier. Ce qui établit l'omega pour de bon, c'est la progressive "normalisation" de la situation avec le retour du centre d'action dépressionnaire Islandais et la fin des cutoff systématiques vers les Açores qui coupaient jusqu'ici l'anticyclone de ses racines tropicales à interval assez régulier. Mais on constate aussi que le centre d'action n'arrêterait pas sa migration de Terre-Neuve à l'Islande. A la place, c'est plutôt le rétablissement d'un rail dépressionaire le long de la branche Nord du Gulf Stream puis le retour d'un régime plus zonal, ce qui à mon sens n'est pas réellement équivalent à l'omega persistant de l'an dernier, même si dans un premier temps cela peut en avoir l'aspect au dessus de nos têtes.

Il y a quand même une tendance lourde sur les derniers runs et ce quelque soit le modèle consulté: plus l'échéance se rapproche et plus l'AF est l'option privilégiée. Cette tendance est moins évidente sur les modèles Européens, mais c'est parce qu'ils modélisent cela depuis plus longtemps. J'attend encore de voir l'ensemble GEFS (pour lequel on notait jusqu'ici encore une grosse dispersion pour la fin d'échéance), mais l'option anticyclonique me semble incontournable à présent.

Pour revenir à la semaine du topic, personnellement, je vois trop d'écart entre les différents modèles dès le dimanche 27 pour m'y risquer pour l'instant. C'était un peu le sens de ma remarque sur la dispersion qui ne s'affine pas au fil des runs sur cette journée. En somme le comportement exact du blocage britanique des prochains jours et comblement plus ou moins rapide de la dépression ibérique vont fortement conditionner le temps sensible en France, et ce dès le début de topic.

Bonjour, lecteur depuis bien longtemps, je me suis finalement décidé à m'inscrire. Désolé si mon premier post peut paraître un peu polémique, mais cela me fait réagir. Les statistiques sont une science exacte. En revanche, ce qui n'est ni de la science ni des statistiques, c'est de prendre un échantillon insuffisant au sens statistique, dans des conditions non représentatives et d'en tirer des conclusions hatives. Pour ce qui est des conditions non représentatives, je pense au forçage de l'anomalie d'AO par l'excédent de température du pôle, qui est une situation assez inédite (dans son ampleur et sa durée en tout cas) et qui n'était pas forcément présente lors des différents cas de référence sur lesquels ce raisonnement est appuyé. Dans ces situations assez différentes des conditions moyennes depuis 1950, j'ai tendance à plus regarder ce que donne les modèles de circulation globaux que l'historique des années passées. Pour moi, l'intérêt de l'historique est de valider les modèles dans les situations et évolutions connues (en gros le modèle a-t-il réussi à prévoir l'évolution convenablement à une échelle très macroscopique), pas de faire de la prévision basée sur des indices macros. C'est aussi l'intérêt principal des indices NAO et AO à mon sens: cela permet de donner une forme de score synthétique à la prévision à 7, 10 et 14 jour pour l'ensemble GEFS. Et clairement, depuis quelque semaines, on se rend compte que la réalité sort régulièrement des prévisions de l'ensemble sur les longues échéances, signe d'une succession de situations pas parfaitement appréhendées par ce modèle. La lecture que j'en fait: même dans les situations où il y a peu de dispersion entre les différentes perturbation, la vérité ne sera pas forcément proche du run moyen. Par ailleurs, même si les scenarii semblent assez stables jusqu'à la fin de la première moitié du topic, et ce depuis plusieurs runs, je ne vois pas de resserrement flagrant de l'écart type au fil des échéances, et ce même pour les dernières journées du topic précédent. Fait marquant: au niveau des préalpes du Nord, il y a plus de dispersion pour la journée du 27 dans le run de 00Z que dans les 3 précédents runs! Cela m'inciterait plutôt à la prudence, même si ce point géographique précis peut changer de beaucoup localement avec des différences quasi-invisibles au niveau sinoptique.