Arkus

Alerte orange pour la tempête Floris sur l’Écosse demain, clairement hors saison. Le Met Office parle de rafales à 140-150 km/h sur les zones exposées. Certains modèles vont encore un peu plus haut. https://weather.metoffice.gov.uk/warnings-and-advice/uk-warnings#?date=2025-08-04&id=214f8a7e-dcaf-43cf-85ce-131e6b9d79bb

La fraîcheur creuse un peu plus sa place ces derniers jours avec la plus basse anomalie de l'été hier avec -2.1°C. Ça reste évidemment très modeste puisque sur un été entier, -2.1°C d'anomalie minimum c'est exactement le record haut qui date de 2003 ! En termes de déficits cumulés depuis le début de l'été, 2025 reste dans le top 5 des plus faibles valeurs. Et même si on se concentre sur la dernière décade / quinzaine, on est sur des niveaux d'anomalies atteints sur la majorité des étés récents.

Pas mal pour la saison et le climat actuel en effet ! Même si on peut trouver plus frais sur les années récentes, le 8 août 2023 ou le 15 juillet 2016. Pour des références anciennes dans un climat révolu on peut regarder par exemple le 2 août 1976 : 6.2°C à Agen et Mont-de-Marsan, 5.9°C à Gourdon, 5.8°C à Albi, 5.7°C à Bergerac, et des valeurs encore plus basses dans les coins froids du Quercy et Périgord, localement moins de 3°C. Pour Toulouse on était loin des 10°C ce matin, mais on note la Tn de Francazal (14.1°C) bien inférieure à Blagnac (15.6°C) grâce au classique petit coup de catabatique en fin de nuit. Logiquement on devrait être sur la dernière Tx inférieure à 30°C de la série (avant d'ailleurs peut-être une longue série au-dessus). On arriverait à 16 jours, et là aussi à cette période de l'année ce n'est plus forcément habituel. On peut trouver une série de durée égale en 2021 (24 juillet au 8 août), et pour trouver plus long il faut aller en 2011 (20 jours du 12 au 31 juillet). Sinon on peut noter le vent de NO très anormalement présent pour la saison depuis une dizaine de jours, avec 17 km/h de moyenne sur Blagnac. La dernière fois que l'on a eu ça c'était début août 2023. Ça fait beaucoup de coïncidences avec ce mois, espérons que ça ne présage pas une suite similaire, mais on en prend un peu le chemin. Enfin un mot sur la pluie après avoir regardé les stations de la région, on trouve Sadeillan dans le sud du Gers qui n'enregistre que 9.1 mm depuis le 5 juin, quasiment 2 mois. C'est toute une zone de l'est du Gers au centre de la Haute-Garonne qui est à moins de 20 mm. Avec ce qui se profile la végétation va tirer la langue très fortement, sachant que les dernières semaines n'ont pas été si faiblement desséchantes en raison du vent et d'une humidité plutôt réduite.

On a atteint 22 jours et c'est un chiffre définitif, par contre c'est à l'échelle du pays entier. Ce serait intéressant d'avoir la série la plus longue sur une station unique, pour pouvoir comparer aux 13 jours de Norvège et aux valeurs françaises. Je complèterai plus tard mais on a des anomalies désormais hors norme aussi sur le nord de la Finlande et de la Suède avec le prolongement du blocage.

Ainsi juillet s'achève dans une chaleur modérée, 29.1°C de Tx, il faut remonter au 22 du mois pour trouver une valeur similaire et au 18 pour trouver une valeur supérieure, qui est d'ailleurs la dernière au dessus de 30°C. On peut trouver que c'est étonnant de n'avoir pas dépassé ce seuil au cœur de l'été à Toulouse pendant près de deux semaines, et pourtant quasiment pas de réelle fraîcheur. Il n'y a bien que le 23 juillet avec ses 22.7°C de Tx qui rentre dans la catégorie, avec même une chute à 18°C en plein après-midi sous des passages pluvieux. On restait quand même loin des valeurs de référence en la matière comme le 31 juillet 2021 avec 17.7°C de Tx et 13°C en pleine après-midi. En dehors de ça les 26°C ont été atteints tous les jours, et les Tn n'ont jamais été en dessous de 15°C ces deux dernières semaines. Le ressenti n'est ni frais, ni vraiment chaud, le soleil n'est pas omniprésent mais jamais très loin, en vrai sur cette période on vit notre meilleur été ! 😃 Par contre qu'est ce qu'on s'ennuie ferme 😆 Les orages aux abonnés absents, ils se seront résumés à 2/3 grondements sous des averses d'étage moyen ce mois. Le dernier épisode significatif remonte au 25 juin. Comme cela a été noté, la pluie est restée très parcimonieuse, d'ici quelques jours on devrait à Blagnac être à 20 mm sur 2 mois glissants. Hier matin encore quelques averses de bruine qui ont mouillé le sol sans même déclencher de basculement d'auget. A noter aussi le vent de NO notablement présent ces derniers jours.

C'est vrai que la chaleur se poursuit sur une partie de la Finlande, avec des anomalies quand même un peu moins marquées que ce que la Norvège avait pu avoir ces derniers jours. Dans tous les cas, la zone située à l'épicentre de l'épisode, dans le Trøndelag et le Nordland en Norvège, est sortie de la grosse chaleur. Si on prend les données de Trondheim, l'anomalie thermique sur des durées allant de 10 à 15 jours à atteint les 4 sigmas par rapport à la moyenne 1951-2020. Épisode que l'on peut donc qualifier d'"ovni" climatique. On est bien sur très au dessus de tout ce qui a déjà été observé en été sur cette durée : Et même en élargissant l'analyse, c'est désormais l'anomalie thermique la plus haute de la station toutes durées et toutes dates confondues : Si on revient sur les valeurs absolues quotidiennes de Tm, l'épisode est comme je l'avais dit la vague de chaleur la plus sévère de l’historique de la station, d'une bonne marge (presque 50% plus sévère que juillet 2019) : Ce n'est pas la seule station qui connaît sa vague de chaleur la plus sévère, c'est le cas sur toutes les autres de la côte norvégiennes que j'ai regardées, jusqu'à Bergen côté sud, et probablement jusqu'à Mo i Rana côté nord. Certaines stations du nord de la Suède ont également connu leur plus fort épisode. A Oslo, finalement l'écart avec l'épisode de 2018 s'est bien réduit, la vague de chaleur en cours d'achèvement aura moins d'écart avec la première place qu'à avec la 3ème.

Gros coup de chaud dans les Balkans avec certains records absolus battus hier : 43.8°C à Gjirokastër en Albanie (record national récent : 44.0°C en 2023) 44.0°C à Kruševac en Serbie (record national récent : 44.9°C en 2007) 42.5°C à Klinë au Kosovo qui est le nouveau record du territoire.

Le record de la plus longue série de Tx >= 30°C en Norvège a été battu, avec 13 jours consécutifs enregistrés à Grong et Namsskogan, dans le nord de la région de Trondheim. Il était précédemment de 12 jours et datait de 1982. Pour comparaison dans le NO de la France, ça tourne autour de 15 jours. https://www.nrk.no/trondelag/varmerekord-fra-nesbyen-slatt-_-grong-og-namsskogan-med-13-tropedogn-1.17503472

C’est pas mal contraint par le besoin de données depuis 1981 pour le calcul des seuils. En Haute-Savoie c'est principalement de stations de vallée (Cran-Gevrier, Ayse, Chamonix) En Savoie : Bourg-St-Maurice, St-Alban des Hurtières (pas tout à fait le vallée, mais pas très haut), Avrieux (vallée interne, mais vallée quand même) Plus au sud c'est vrai que c'est plus compliqué. Il y a quand même Embrun, St-Firmin aussi. L'intensité c'est juste la Tm du jour le plus chaud, ça ne représente que la hauteur du pic le plus haut de l'événement, qui ne dépend pas de la durée. La sévérité représente le cumul sur toute la durée de l'épisode (ce qui combine donc intensité et durée).

Ça aurait pu être bien pire, si tu y avais été aujourd'hui : gros épisode pluvieux qui se termine, en particulier sur le SO de Sjælland avec plusieurs stations qui ont relevé plus de 120 mm en 24h glissantes ! Pour comparaison le record national est de 168.9 mm. Carte des cumuls depuis minuit : Plus au nord, le blocage scandinave approche de son terme et la vague de chaleur qui va avec. Elle se trouve d'ores et déjà au premier rang de la climato en sévérité à Trondheim. Deuxième rang à Oslo mais loin de l'ovni de 2018. Bilan complet d'ici quelques jours.

Ce qui est amusant c'est que dès la fin d'aprèm il y avait déjà eu une cellule se formant dangereusement près de la station de Blagnac, avant d'aller arroser le NE de l'agglo ! Bon 10 mm ce n'est pas énorme dans l'absolu, à voir ce que donne le reste de la semaine avant une tendance de nouveau plus sèche semble-t-il ...

J'en parle quelques messages plus haut : Après il ne faut pas chercher à analyser le résultat à la loupe sur une ou deux stations. Déjà l'algorithme induit un effet de seuil : ici on a deux stations isolées qui sont juste au dessus des seuils (avec sévérité proche de 1 qui est le minimum), il est probable que les stations voisines sont juste en dessous des seuils avec du coup pas de vague de chaleur enregistrée. Ensuite il y a une sensibilité non négligeable aux inhomogénéités des séries de mesures, ce qui fait que certaines stations seront artificiellement une peu hautes et d'autres un peu basses. Ce qui compte dans ces cartes c'est la vue d'ensemble pour voir la modulation de la sévérité en fonction des régions.

Le caractère exceptionnel de ce mois de juillet est indéniable dans certains secteurs et une belle aubaine après les chaleurs hors norme de juin, mais il faut relativiser son effet sur le long terme, dans la mesure où on est exceptionnellement hauts par rapports aux moyennes très basses du mois le plus sec de l'année. Ça ne fait donc pas des cumuls très gros dans l'absolu. Par exemple Durban-Corbières, qui fait partie des stations ayant battu leur record mensuel de juillet, est pourtant encore à ce jour la station de France avec le plus fort déficit sur une année glissante, avec 39% de déficit !

C'est exactement l'inverse 😛 On a plus de chances de battre 2003 en Txm qu'en Tmm, avec la même méthode de calcul, ça donne 9% de chances. D'ailleurs juin 2025 fut record en Txm avec +4.2°C d'anomalie contre +4.0°C en 2003. Et au 19 juillet, 2025 est toujours devant, +3.7°C contre +3.3°C en 2022 et +3.2°C en 2003. Alors qu'en Tnm juin 2003 fut largement devant, +3.0°C contre +2.4°C en 2025. Aussi, un point que je voulais évoquer sur ce mois de juillet : depuis la fin de la grosse vague de chaleur au début du mois, s'il n'y a pas eu de nouvel épisode au niveau national contrairement au scénario envisagé pendant un moment par les modèles, les critères ont bien été remplis au niveau local dans deux secteurs : Le Sud-Est de manière assez attendue Plus surprenant, l'ensemble de la Bretagne ainsi que quelques départements voisins plus à l'est

Oui encore de gros cumuls pour un mois de juillet en régions méditerranéennes, notamment 94.2 mm à Tarascon qui bat son record mensuel de cumul journalier (84.8 mm en 1991, mesures depuis 1990)

En faisant le bilan partiel au 19 juillet, un peu après la moitié du trimestre, l'anomalie de 2025 est toujours en première place comme depuis début juillet, avec +2.9°C, devant 2003, +2.7°C à cette date : Si on se projette sur la suite de la saison, en se basant sur les statistiques climatiques extrapolées pour 2025, et sans tenir compte des modèles pour les prochains jours, on aurait à ce stade environ 5% de chances de finir en première place devant 2003. C'est relativement faible car il faudrait un mois d'août pratiquement aussi chaud qu'à l'époque, ce qui reste difficile à atteindre même dans le climat actuel. Finir en 2ème place devant 2022 serait déjà plus accessible avec 22% de chances, et la 3ème place devant 2018 est assez probable avec 71% de chances (autrement dit il faudrait que le reste de l'été soit déficitaire dans la référence 2025 pour ne pas y parvenir). Avoir un été excédentaire dans la référence 1991-2020 est évidemment assuré à ce stade (plus de 99.9% de chances).

Quelques grondements en fin de nuit et une brève averse. Blagnac récolte 2.4 mm, je dirais presque contre toute attente. Ca ne change pas grand chose à la situation avec des signes de stress hydrique qui augmentent de jour en jour. Au total désormais 6.8 mm depuis le 5 juin.

Record absolu aujourd'hui pour Trondheim-Værnes avec 34.5°C, contre 34.3°C en juin 2020 (cette valeur étant toutefois légèrement plus remarquable vue sa date plus excentrée du pic estival). La vague de chaleur est loin d'être finie, les modèles la voient perdurer pendant encore une bonne semaine.

Avec les données ouvertes, c'est assez facile de tester des indicateurs moyens nationaux sur d'autres paramètres que la température, et de passer l'algorithme de vagues de chaleur dessus. Pour ce qui est de la Tm vraie au lieu de la moyenne de Tn et Tx, cela change vraiment peu la donne car la majorité des journées de vague de chaleur sont bien ensoleillée avec une courbe de température régulière, donc il y a une bonne corrélation entre les deux indicateurs. La seule légère tendance générale, c'est que passer en Tm vraie rehausse un tout petit peu les épisodes de début d'été, et abaisse un peu ceux de fin d'été. Faire un bilan local est effectivement très instructif, car il y a sur certains épisodes de fortes disparités d'un bout à l'autre de la France. J'avais présenté quelques cartes dans ce sens sur le sujet de l'été 2025 en climato, avec notamment l'illustration de 1976 : épisode moyen au niveau national, mais très fort dans le NO (encore le plus sévère à ce jour sur un certain nombre de stations), et non-existant sur une bonne moitié sud-est. Concernant l'humidex, je pense que j'avais déjà présenté des bilans avec cet indicateur. C'est effectivement instructif car là pour le coup les classements peuvent être significativement changés. Et c'est particulièrement d'actualité car depuis quelques années les vagues de chaleur ont une tendance assez systématique à être de plus en plus humides. Voici ce que donnent les graphiques, en comparaison : Tm ("classique") à gauche, et humidex à droite. Notez que la série d'humidex ne remonte qu'en 1950 (données trop peu fiables avant), donc cela élimine l'épisode majeur de juillet 1947. Graphiques par date : Par durée : Et par jour de l'année :

En effet à surveiller, déjà des valeurs assez hautes avec 32°C à Trondheim par exemple. Et Nikkaluokta qui frôle son record absolu avec 29.6°C (29.9°C en 2021). Pas bon pour les glaciers du Kebnekaise, il a fait 21.9°C à Tarfala à 1100 m au pied des langues glaciaires 🙁

On a atteint en moyenne nationale 192 mm d'ETP sur un mois glissant entre le 11 juin et le 11 juillet, valeur qui se place en 3ème position après les 197 mm de 2022 et 195 mm de 2019. En anomalie, il s'agit même d'une seconde place derrière 2022, et la série des valeurs estivales nous confirme que cette année n'a rien de surprenant, elle s'inscrit dans la poursuite d'une tendance à la hausse. Les valeurs basses des étés 2021 et 2024 n'étaient dans cette tendance elles aussi que de la variabilité "normale" à l'extrémité opposée de la distribution : Localement, c'est clairement le Centre-Ouest de la France qui a les plus forts excès d'ETP du territoire, avec un record absolu pour l'instant frôlé à Poitiers : Cela se traduit bien sûr le bilan hydrique, qui à court terme reflète l'état d'humidité des sols, mi-juillet on tutoie les années les plus sèches 1976 et 2022 : Là aussi, le Centre-Ouest est en tête des valeurs les plus sèches en comparaison à la climatologie, avec une dégradation très rapide de la situation, puisque fin mai c'était encore proche de la moyenne : Ce n'est pas surprenant vu la faiblesse de la pluviométrie dans le coin depuis le début de l'été, en plus de ce temps très desséchant. A la mi-été, certaines stations de la région n'ont pas franchi la barre des 20 mm depuis début juin, avec en particulier le Blanc qui n'a reçu que 13 mm. A noter également des cumuls très faibles depuis le début du printemps, en 4 mois et demie, un peu plus au nord : dans la Sarthe, Souligné-Flacé n'a reçu que 77 mm depuis le 1er mars.

Effectivement ! Le graphique ne montre aucune station de la branche Hers et en aval de celle-ci avant Portet, il faut dire qu'en temps normal c'est loin d'être le plus gros affluent, même si l'étendue du bassin n'est pas à négliger avec des sources en montagne. Pour les variations à Foix, je pense plus pour l'activité hydro-électrique, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de prélèvements pour l'irrigation dans les Pyrénées 😄

En parlant des débits des cours d'eau, petite réaction de la Garonne toulousaine suite aux orages d'hier, avec un pic à 124 m3/s venant essentiellement d'un pic de l'Ariège (107 m3/s à Auterive), qui lui même vient en grande partie d'un pic de l'Hers avec 58 m3/s à Mazères (débit multiplié par 30 !). Cela sans grande surprise puisque c'est la zone qui a récolté une ligne d'orage stationnaire diluvienne hier après-midi. Petite respiration en ce début d'étiage, qui devrait être vite estompée en quelques jours.

Le Perthus approche les 100 mm avec 97.1 mm pour le moment, alors que les pluies se calment. C'est un cumul rarissime pour les PO en juillet puisque sur l'ensemble de la climato du département, la barre des 100 mm n'a été dépassée que sur 1 seul événement : le 14 juillet 2001 avec 130.0 mm à Caixas (un autre poste que celui actuellement actif), et 116.2 mm à St-Marsal. On note aussi le 99.2 mm du 9 juillet 1957 à Prats-de-Mollo. Et le cumul du Perthus arrive juste derrière, en 4ème place. Sachant qu'il n'est même pas définitif.

Magnifique dégradation orageuse en effet ! 😆 Pendant des heures, on pouvait entendre les grondements des cellules stationnaires à l'est du département, avant que ça ne s'approche pour s'effondrer et donner quelques rafales de vent et 3 gouttes de strati. Pas un seul basculement d'auget à Blagnac jusqu'à maintenant. Vu que l'air s'est refroidi, le risque d'orages dans les prochaines heures est sérieusement compromis. C'était peut-être la seule opportunité pour des pluies sérieuses sur le mois de juillet.