Frédéric Bruls Posté(e) 5 janvier 2007 Partager Posté(e) 5 janvier 2007 Bonjour, Tout d’abord, un petit topo des derniers soubresauts climatiques : La Belgique a connu son automne le plus chaud depuis le début des mesures officielles en 1833, à savoir 13.9 °, soit rien moins que... 3.5° au dessus de la normale. Mieux encore, tous les automnes les plus chauds, (cela est valable aussi pour les autres saisons) se situent dans les vingt dernières années. Enfin, depuis 1989, la Belgique connaît une année sur deux des moyennes annuelles thermiques =< 11° (normale 9.8°), ce qui se rencontre une fois tous les trente à ...cent ans ! 2006 sera d'ailleurs la plus chaude, avec 11.35°. Il semblerait qu’à peu de choses près, les mêmes anomalies de température aient été constatées et enregistrées dans une grande partie de L’Europe. Sans crainte de trop extrapoler, et malgré le caractère toujours chaotique de notre climat, nous ne pouvons tout de même pas nier cette évidence : la terre se réchauffe, les conséquences seront nombreuses et variées, tantôt positives (un peu), tantôt négatives (beaucoup). Ce qui me frappe aujourd'hui, plus que tout autre chose, est que nous assistons pour la première fois dans l'histoire humaine (du moins celle connue des hommes et relatée dans les livres) à un renversement de la donne. Un environnement qui change rapidement face à une humanité qui semble comme percluse, incapable de réagir, prenant même un malin plaisir, du moins en donne-t-elle l'impression, à jouir de son propre pouvoir de destruction ! Mais passons sur la pose morale, qui est sans effet sur l’effet qui nous préoccupe… Le problème du réchauffement climatique est le plus sournois de tous les dangers. En effet, cet ennemi avance masqué. La variabilité naturelle du climat nous empêche de voir distinctement les changements latents et profonds qui frappent notre planète et lorsque nous les verrons (je parle du vulgum pecus, pas des scientifiques dont les moyens d'investigation leur permettent d’ores et déjà de les distinguer), il sera trop tard pour en limiter l'amplitude. De plus, la notion même de réchauffement instille, dans l’esprit des gens, une valeur intrinsèquement positive. En effet, l’homme est un singe tropical qui a migré vers des continents glacés, et il n’est pas imbécile de penser que nous n’avons pas gardé du froid que des bons souvenirs… Nous disons froid, et nous pensons mortalité, faim, maladie. Nous disons chaleur, et nous viennent à l’esprit des images d’été, farniente, abondance, plaisir…Ceci augmente encore la difficulté mentale d’appréhender la problématique des changements globaux dans sa véritable complexité. Ainsi, malgré le réchauffement désormais avéré, nous aurons encore des vagues de froid, des hivers comme 1963 seront toujours possibles, mais ils deviendront de plus en plus rares (à titre d'information, l'hiver 2006, que l'on a présenté dans certains médias comme exceptionnellement froid, fut tout de même, en Belgique du moins, 4.5° plus chaud que 63). A l'inverse, les vagues de chaleur seront plus longues, plus fréquentes et plus intenses. Enfin, je dirai volontiers qu'il ne faut pas se laisser leurrer par des intuitions ou des impressions générées par des phénomènes passagers, aussi remarquables soient-ils, mais se fier aux statistiques patiemment élaborées. Ce n'est pas le record de chaleur de cet automne qui constitue en soi une présomption de réchauffement, mais bel et bien la longue, très longue série d'années chaudes qui caractérisent notre époque actuelle, et ce, partout dans le monde. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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