Envisat témoin de l'ouverture du "trou d'ozone" au

[Invité Guest]

© AFP

Le début du processus d'ouverture du trou de la couche d'ozone au dessus du Pôle Sud, un phénomène devenu annuel, a pu être observé cette semaine par le satellite européen d'observation de la Terre Envisat, selon un communiqué jeudi de l'ESA (Agence spatiale européenne).

"Comme les observations d'Envisat sont assimilées à des modèles atmosphériques, elles peuvent en fait servir de base pour la prévision des événements concernant l'ozone. C'est ainsi que l'on peut prévoir l'apparition du trou dans le bouclier d'ozone en ce moment", a expliqué José Ayache, directeur des programmes d'observation de la Terre à l'ESA, cité dans le communiqué.

Les données d'Envisat montrent que l'apparition du phénomène en 2004 intervient deux semaines plus tard que l'an dernier, mais en moyenne à la même époque que pendant les dix dernières années. Le moment du phénomène et son ampleur dans la zone antarctique sont déterminées par les variations météorologiques dans la région.

Le trou d'ozone se maintient en général jusqu'à novembre ou décembre, époque à laquelle les températures remontent, entraînant l'affaiblissement des vents autour du Pôle Sud. L'air pauvre en ozone à l'intérieur du vortex (tourbillon) polaire s'y mélange avec l'air au contraire riche en ozone qui l'entoure.

Seule l'année 2002 a dérogé à ce schéma: un affaiblissement fin septembre des vent du vortex polaire avait coupé en deux le trou d'ozone, qui s'était rapidement dissipé.

L'éventualité d'une reconstitution de la couche d'ozone dans la stratosphère, qui protège la vie sur Terre des rayons ultraviolets (UV), est un sujet largement débattu au sein des scientifiques.

La fragilisation de la couche d'ozone provient de polluants liés à l'activité humaine rejetés dans l'atmosphère, tels que les chlorofluorocarbures (CFC) dont une seule molécule est susceptible de détruire des milliers de molécules d'ozone.

Le satellite Envisat a été placé en orbite en mars 2002. Une réunion internationale autour des résultats obtenus par ce satellite après deux ans et demi d'exploitation réunira quelque 700 scientifiques la semaine prochaine à Salzbourg (Autriche).