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Climat et santé


Nyko
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Anglars St-Félix (12) - Col de Bonnecombe (48)

Réchauffement de la planète, changements climatiques, effets sur la santé, le professeur Jean-Pierre Besancenot, chercheur CNRS à la faculté de médecine de Dijon, responsable du laboratoire climat et santé nous livre le fruit de ses recherches.

Le moindre pic de chaleur enregistré ces jours derniers renvoie immédiatement à l'épisode de canicule du mois d'août. Vous êtes nombreux à vouloir prendre les devants, au cas où. Les effets de ces températures hors norme apparaissent pour beaucoup comme très inquiétants pour la santé. Que faire, quelles sont les conséquences prévisibles ? Car les scientifiques s'accordent désormais presque tous : d'autres périodes caniculaires se produiront dans les années à venir.

Le professeur Jean-Pierre Besancenot, directeur de recherche CNRS à Dijon, responsable du laboratoire climat et santé à la faculté de médecine le confirme avec les conséquences qu'un tel phénomène induit sur la santé : « Des températures se maintenant à un niveau anormalement élevé peuvent faire des centaines, voire des milliers de victimes. On l'a observé, cette surmortalité touche principalement les personnes âgées, plutôt de sexe masculin en Amérique du nord et de sexe féminin en Europe. Les sujets à plus haut risque sont ceux qui vivent seuls, malades ou grabataires, ceux qui prennent à dose excessive des médicaments favorisant la surcharge calorique et (ou) les individus de faible niveau socio-économique, habitant des logements mal ventilés et non climatisés ».

Le risque est aussi plus important pour les personnes vivant au dernier étage d'un immeuble. Toutefois précise encore le professeur, cette surmortalité n'est pas due uniquement à l'hyperthermie, à la déshydratation ou au coup de chaleur, « elle est aussi alimentée par les maladies cardio-vasculaires, cérébrovasculaires, respiratoires et mentales ».

Pas de récupération nocturne

Facteur par ailleurs très important : cette surmortalité dépend aussi en grande partie des températures minimales qui jouent souvent un rôle décisif, en permettant ou pas un repos nocturne réparateur. Ce qui n'était pas le cas l'an dernier lors de l'épisode de canicule qui a duré à peine quinze jours, alors qu'elle a semblé beaucoup plus longue du fait de sa pénibilité car, dans ce cas précis, la température nocturne ne descendait pratiquement pas en dessous de 24°.

Le manque de fraîcheur empêchait de récupérer, le tout multiplié sur plusieurs jours a fragilisé les personnes les plus vulnérables. « La chaleur emmagasinée pendant la journée n'a pas pu s'évacuer, explique encore Jean-Pierre Besancenot, à cause de l'effet de serre qui a produit une sorte de chape sans possibilité de rafraîchissement ».

Par ailleurs, la configuration des villes - Dijon est dans une cuvette - la construction dans nos climats continentaux accentuent encore le maintien de la chaleur, à la différence des pays méditerranéens ou situés dans des zones globalement plus chaudes : l'habitat avec des rues étroites, des petites ouvertures favorisent le maintien de la fraîcheur. La végétation joue aussi un rôle. Parcs et arbres sont autant d'éléments qui apportent de la fraîcheur. C'est ainsi qu'Athènes, qui accuse souvent une forte mortalité en été, remplace des zones d'habitat insalubre par des espaces verts.

Urgence absolue

La prise de conscience est donc déterminante « pour mesurer les risques et ainsi voir comment les gérer au mieux et mettre en place des actions de prévention ». Ainsi la climatisation qui apparaît comme la panacée et permet, il est vrai, de « souffler » un peu la nuit ou dans la journée après un séjour prolongé à la chaleur, est aussi un facteur de risque : la climatisation rejette de l'air chaud et accroît l'effet de serre, sans oublier le risque de légionnellose.

En fait, dit encore le chercheur, « on peut s'adapter à un accroissement d'un à deux degrés mais il est vrai aussi que ce réchauffement de la planète risque de s'accompagner d'une hausse des phénomènes extrêmes, tempêtes, crues ».

Les dernières mesures enregistrées l'attestent : depuis 1987, nous avons connu 8 années parmi les plus chaudes du XXe siècle et 1998, 2002 et 2003 ont été les trois plus chaudes de ces 35 dernières années. Conséquence prévisible : le rythme de la mortalité en France s'inverserait avec un plus grand nombre de décès en été - alors que, jusqu'ici, ces derniers étaient plus importants en hiver.

Autre facteur à prendre en compte : la pollution qui, combinée à la chaleur provoque des problèmes de santé notamment en milieu urbain, avec des conséquences, là encore sur les personnes les plus vulnérables. Dans son étude « Environnement, risques et santé », le professeur Besancenot conclut : « De nombreux facteurs sont en jeu mais, en démêlant la complexité de cet écheveau, il devrait être possible de préciser, pour chaque endroit, les grandes orientations à imprimer aux politiques de protection civile et de santé publique pour que les vagues de chaleur soient de moins en moins synonymes de morts prématurées. Même si la quantité d'inconnues subsiste encore, la perspective d'un réchauffement planétaire confère à cette démarche une urgence absolue ».

Anne-Marie KAISER

Le temps et ses conséquences.

Certaines personnes se disent très dépendantes du temps, d'autres pas. Qu'en est-il ? Une étude a montré que les risques d'infarctus sont plus importants par temps froid ; par exemple, lorsque la température moyenne descend en-dessous de - 4°, le risque est alors plus que doublé ; le froid a la propriété d'élever la tension. Cette même étude a mis en avant le rôle de la pollution atmosphérique jointe aux effets de la chaleur, surtout chez les fumeurs.

Conséquences éventuelles d'une hausse des températures sous nos latitudes : le retour ou l'émergence de maladies comme le paludisme dont le dernier cas en France a été enregistré en 1943.

Par ailleurs, le nombre de cancers de la peau est en augmentation en lien sans doute avec le rétrécissement de la couche d'ozone, les rayons UV pénétrant avec plus d'intensité. C'est ainsi que deux fois plus de cataractes ont été observées lors d'une étude chez des habitants du sud de la France. La même étude menée aux États-Unis a abouti aux mêmes conclusions.

Prudence donc avec l'exposition au soleil, à éviter entre 11 et 18 heures (heure actualisée en fonction de l'heure solaire).

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