Un hiver qui n'en finit pas dans l'est de la France
L'arrivée du mois de mars n'est pas synonyme de redoux dans l'est de la France qui connaît un hiver particulièrement long avec des températures qui se maintiennent sous la barre des 10 degrés depuis plus de trois mois par endroits, ce qui constitue un record.
"La situation météorologique est assez inhabituelle en Lorraine, sans perturbation ni flux de sud qui aurait pu nous apporter un air plus doux et ainsi casser cette période de froid qui semble interminable", analyse Bernard Rouyer de Météo France Metz.
Selon le prévisionniste, l'hiver est exceptionnel, plus par sa durée et son absence de douceur que par la rudesse des températures.
La barre symbolique des 10 degrés a été franchie pour la dernière fois le 13 novembre dans la capitale lorraine, un record selon Météo France qui indique que les précédents dataient des années 1962-63 et 1972-73 où le mercure s'était maintenu au-dessous de cette limite pendant 79 jours.
"Nous avons connu de nombreuses nuits sans gelée cet hiver mais globalement, en journée, la température n'est jamais montée très haut et l'on plafonne actuellement à 4 ou 5 degrés", relève Bernard Rouyer.
L'épisode neigeux le plus important dans l'est s'est déroulé fin décembre. Il n'a duré que cinq à six jours et la couche de neige n'a atteint que 15 cm à Metz contre un maximum de 26 cm relevé en février 1969, assure-t-on encore à Météo France Metz.
Le constat est le même en Alsace où l'on souligne toutefois que l'hiver 2005-2006 est loin de compter parmi les plus rigoureux enregistrés dans l'est.
"Si l'on retient le critère des températures extrêmes, les hivers 1955-56 et 1971-72 sont largement plus froids avec des pics atteignant les -23 degrés", précise Grégory Fifre, climatologue à Météo France Strasbourg.
Ce dernier note que les 10 degrés ont été franchis à plusieurs reprises en Alsace "mais trop peu et trop peu longtemps" pour que l'on puisse parler d'un franchissement significatif du seuil.
La longueur de cet hiver est aussi nettement perçue par les jardiniers, professionnels ou amateurs, qui disent avoir pris du retard dans certains de leurs travaux.
"La terre, trop dure par endroits, nous empêche de procéder à la plantation d'arbustes ou à la taille des rosiers comme nous le faisons d'habitude à pareille époque", indique Michel Koenig, responsable des espaces verts à la ville de Metz.
"Pour cette raison, certaines équipes ont été affectées à d'autres tâches comme le défrichage de zones boisées ou encore l'entretien du mobilier urbain", explique-t-il.
Il note également certains signes de la nature qui ne trompent pas. "Les noisetiers actuellement en fleurs auraient dû l'être il y a un mois, tout comme les perce-neige", observe-t-il.
source: wanadoo actualités