gbl Posté(e) 25 novembre 2006 Partager Posté(e) 25 novembre 2006 Dans "Le Monde" de samedi : Réchauffement climatique. L'impact des courants marins Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
chris68 Posté(e) 25 novembre 2006 Sainte-Croix-aux-Mines (68) - 340 m Partager Posté(e) 25 novembre 2006 Le dossier en question: Tous les manuels scolaires le proclament : la douceur du climat européen est due au Gulf Stream. Sans lui, comment expliquer que le Royaume-Uni bénéficie d'hivers plus cléments que le Labrador canadien, situé à la même latitude ? En janvier et en février, l'écart des températures entre les deux rives de l'Atlantique peut en effet excéder 15 °C. Depuis quelques années, les chercheurs s'interrogent sur l'importance réelle de ce phénomène. Certains estiment d'ailleurs que les courants marins de l'Atlantique nord ne joueraient qu'un rôle mineur dans la régulation du climat. Qu'en est-il vraiment ? Les discussions des spécialistes sur ce thème vont bon train, car les modèles des climatologues semblent montrer qu'un réchauffement de la planète va de pair avec un ralentissement de ces courants qui baignent les six continents. Cette hypothèse serait anodine si elle n'avait pour conséquence une possible chute, demain, des températures sur l'Europe. Sans Gulf Stream, finie la douceur des côtes anglaises et bretonnes. C'est en 1855 que le rôle climatique de ce courant chaud a été décrit par un scientifique de la marine américaine, Matthew Fontaine Maury. Mais ce n'est que plus tard que la vraie nature et la trajectoire de ce courant de surface ont été précisées. Il prend naissance dans les eaux du golfe du Mexique, puis remonte le long des côtes nord-américaines avant de se séparer en deux branches. La première, la "dérive nord-Atlantique", monte vers le nord-est et charrie des eaux qui, après un voyage de plusieurs milliers de kilomètres durant lequel elles se refroidissent progressivement, plongent entre la Norvège et le Groenland, contribuant ainsi à des échanges de chaleur avec l'atmosphère. La seconde, la "gyre subtropicale", tourne dans le sens des aiguilles d'une montre et pique vers les côtes de l'Afrique de l'Ouest Stricto sensu, c'est la dérive nord-Atlantique, et non le Gulf Stream, qui tempère l'Europe occidentale. Mais, avec le réchauffement climatique, les glaciers fondent et de l'eau douce s'accumule dans l'océan. A cela s'ajoute un régime de précipitations renforcé dans l'hémisphère Nord. Résultat : les eaux de surface de l'Atlantique nord sont moins salées. Moins lourdes, elles "plongent" donc moins facilement entravant ainsi les transferts de chaleur vers l'atmosphère. Pour certains océanographes, en particulier Richard Seager (université Columbia), la douceur hivernale de l'Europe ne tient que marginalement aux apports de chaleur de l'océan. Les causes de cette situation seraient ailleurs. "M. Seager estime en effet, sur la foi de calculs, que l'écart de température, en hiver, entre les deux rives de l'Atlantique aux latitudes de la France et du Royaume-Uni est essentiellement lié à deux phénomènes. D'une part, les vents d'ouest qui apportent un air maritime sur l'Europe, restituant la chaleur stockée par l'océan en été. De l'autre, les méandres de la circulation atmosphérique entravée par les reliefs américains, en particulier les Rocheuses", explique le climatologue Edouard Bard (Collège de France). Réputés grands régulateurs climatiques, les courants marins ne seraient-ils que des illusionnistes ? Non, assure M. Bard, "car en cas d'un arrêt du transport de chaleur océanique, les modèles atmosphériques de Richard Seager suggèrent une baisse des températures d'environ 4 °C aux latitudes moyennes, de chaque côté de l'Atlantique". Toutefois, l'hiver serait toujours moins rigoureux à Paris qu'à Montréal. NIVEAU DE LA MER M. Bard ajoute que "les données paléoclimatiques démontrent de façon indubitable l'existence d'un couplage fort entre la température et l'intensité de la circulation de l'Atlantique. Avec des baisses de température moyennes de l'ordre de 5 °C en Atlantique, 10 °C en Europe et 15 °C au Groenland". Ces phénomènes, très rapides, sont apparus en quelques décennies seulement. Le dernier aurait eu lieu il y a environ 8 200 ans. L'analyse de sédiments marins suggère qu'il a été provoqué par un apport massif d'eau douce dans l'Atlantique nord, ce qui aurait interrompu, ou fortement ralenti, la circulation océanique. Un tel refroidissement est-il à redouter d'ici à la fin de ce siècle ? Martin Visbeck, directeur du département d'océanographie physique de l'Institut Leibniz des sciences de la mer (Kiel, Allemagne), estime que "le ralentissement des courants de l'Atlantique nord, qui pourrait être de l'ordre de 30 % à la fin de ce siècle, ne supplantera pas le réchauffement en cours en Europe occidentale. Tout au plus, explique-t-il, pourrait-on assister à une légère avancée des glaces de mer tout au nord de l'Europe". On est très loin du scénario catastrophe du film Le Jour d'après, de Roland Emmerich, qui mettait en scène l'émergence brutale d'un âge glaciaire dans l'hémisphère Nord après l'arrêt du Gulf Stream. Quoi qu'il en soit, le ralentissement des courants atlantiques pourrait aussi avoir des conséquences sur le niveau de la mer. "A New York, il est supérieur d'environ un mètre à celui mesuré sur les côtes européennes, explique M. Visbeck. Une réduction de 30 % des courants de l'Atlantique entraînerait, par rééquilibrage, une augmentation du niveau de la mer en Europe de 10 cm. Et ce, sans tenir compte de l'effet dû au réchauffement proprement dit." Autre souci, la plongée des eaux de la dérive nord-Atlantique. Chaque année, elles "épongent" 1 milliard de tonnes environ de dioxyde de carbone atmosphérique. Ce CO2, dissous dans les eaux de surface, est précipité et durablement stocké au fond des océans. Mais un ralentissement des courants marins pourrait freiner ce phénomène et accroître ainsi la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Avec pour conséquence une augmentation des températures, suivie d'une fonte des glaciers et de l'apport d'eaux douces dans l'océan. Situation qui à son tour, contribuerait à ralentir les courants, et ainsi de suite. La circulation des courants de l'Atlantique nord peut-elle s'interrompre dans un très proche avenir ? Voilà un an, une étude publiée dans la revue Nature posait très sérieusement la question. Largement cités et commentés dans les médias, les travaux d'Harry Bryden, du Centre océanographique national britannique, suggéraient que le courant nord-atlantique avait perdu environ un tiers de son intensité depuis le milieu des années 1950. Cette estimation avait soulevé des interrogations : seules cinq mesures avaient été faites (une par décennie environ), les premières par des bateaux transitant entre les deux rives de l'Atlantique. Depuis le printemps 2004, une ligne de bouées installée le long du 26e parallèle, entre l'Afrique de l'Ouest et les Bahamas, permet de mesurer en continu les variations de la circulation océanique dans l'Atlantique nord. Les résultats des deux premières années d'exploitation de cet observatoire ont été rendus publics lors d'un colloque, fin octobre à Birmingham (Royaume-Uni). Ils relativisent les précédentes estimations de M. Bryden. "Pour l'heure, le principal enseignement est que le phénomène est très variable, explique Martin Visbeck (Institut Leibniz de Kiel, Allemagne). Mais rien ne permet pour l'instant de conclure qu'un ralentissement de plus de 10 % est intervenu au cours des dernières décennies." La variabilité du phénomène est telle qu'en novembre 2004 la circulation des courants en Atlantique a très fortement ralenti... avant de reprendre. "Ces oscillations ont pu fausser les premières estimations", estime Paul Tréguer, directeur du réseau d'excellence européen EUR-Océans. Mais rien n'est simple. "Certains modèles prédisent l'existence de phénomènes de seuil, explique Edouard Bard, titulaire de la chaire Evo-lution du climat et des océans au Collège de France. Passé un certain cap, la circulation océanique pourrait ainsi brusquement s'interrompre. Pour certains, nous pourrions être proches de ce seuil, pour d'autres, nous en sommes encore très éloignés." La variabilité et le comportement des courants marins sont encore très mal connus. Des chercheurs de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) ont ainsi observé, entre 1999 et 2000, un renversement de courants équatoriaux circulant entre l'Australie et l'Amérique du Sud. "Ce renversement a été observé au cours d'une seule campagne, mais nous n'avons aucune explication concernant ce phénomène", note Thierry Delcroix, coauteur de ces travaux. Les répercussions climatiques de cette renverse ne sont pas plus connues. Quelqu'un en sait-il plus? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Guest Posté(e) 26 novembre 2006 Partager Posté(e) 26 novembre 2006 dossier tres interessant ,merci chris68 /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
gerardlh Posté(e) 26 novembre 2006 Rouen Est 152 m. Partager Posté(e) 26 novembre 2006 merci chris68 et jbl pour se sujet .Je me permets de siter un paragraphe dessous qui avait donné de chauds débats je crois début novembre. /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> (Pour l'heure, le principal enseignement est que le phénomène est très variable, explique Martin Visbeck (Institut Leibniz de Kiel, Allemagne). Mais rien ne permet pour l'instant de conclure qu'un ralentissement de plus de 10 % est intervenu au cours des dernières décennies." La variabilité du phénomène est telle qu'en novembre 2004 la circulation des courants en Atlantique a très fortement ralenti... avant de reprendre. ) Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
chris68 Posté(e) 26 novembre 2006 Sainte-Croix-aux-Mines (68) - 340 m Partager Posté(e) 26 novembre 2006 Oui, c'est sans doute cela qui a été transformé en "arrêt de 10 jours" dans je ne sais plus quel magazine et qui a occasioné le débat sur IC. Mais j'ignorais par contre ceci: Des chercheurs de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) ont ainsi observé, entre 1999 et 2000, un renversement de courants équatoriaux circulant entre l'Australie et l'Amérique du Sud. "Ce renversement a été observé au cours d'une seule campagne, mais nous n'avons aucune explication concernant ce phénomène", note Thierry Delcroix, coauteur de ces travaux. Les répercussions climatiques de cette renverse ne sont pas plus connues. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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