Alain Coustou Posté(e) 28 juin 2005 Partager Posté(e) 28 juin 2005 Je recopie une notule d'actualité parue dans le dernier n° de Ciel & Espace: "Bonne nouvelle : grâce à la réduction des gaz polluants dans l'atmosphère, l'éclat de la Terrre a augmenté de 4% en dix ans ! De 1960 à 1990, les scientifiques avaient au contraire constaté un assombrissement de la planète, dû au blocage des rayons solaires par une atmosphère polluée. La mauvaise nouvelle est que le chauffage du sol, désormais plus efficace, devrait se traduire par une augmentation de l'effet de serre..." Cet articulet me laisse un peu perplexe. S'agit-il vraiment de gaz polluants (il n'est pas dit lesquels) ou plus précisement d'aérosols ? Si c'était le second cas, il n'y aurait rien de bien nouveau: J'ai moi-même noté la réduction (d'environ 1/4 par rapport au début des années 70) de la diffusion des aérosols de SO2 en signalant que (d'après le 3ème rapport du GIEC) la participation de ces aérosols au forcage radiatif est nettement négative: de l'ordre de -0,4W/m² (Terre, fin de partie? page 129). Et puis il serait plus exact de parler ici de bilan radiatif que d'effet de serre, car il s'agit plus d'une question d'albédo que de blocage des infra-rouges sur une longueur d'onde précise. En tout cas, en ce qui concerne les aérosols atmosphèriques (et les nuages) et leur rôle dans le climat, on en saura peut-être un peu plus dans quelques mois, grace au satellite Calipso (Cnes-Nasa) et au satellite américano-canadien Cloudsat. Ces deux engins - qui rejoindraient quelques autres déjà en orbite - devraient être lancés le 22 juillet pour "scruter simultanément l'atmosphère avec toutes les techniques disponibles " (information provenant également du même n° de Ciel et Espace, page 22). Alain Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Posté(e) 28 juin 2005 Partager Posté(e) 28 juin 2005 Si on parle transfert radiatif les 342 W/m2 moins l'albédo de 30% soit 239 W/m2 environ, pour faire très simple, sont à l'origine d'un effet de serre d'environ 150W/m2 .Il s'agit là des flux moyens globaux sur la planète qui sont à l'origine de la température moyenne de l'ordre de 14°C qui règne sur Terre. Si un flux supplémentaire de 4 W/m2, par exemple, passe à travers l'atm, il va provoquer non seulement une augmentation de la température de surface, par stricte application de la loi de Wien, mais aussi un flux IR plus important émanant de la surface et donc un peu plus d'effet de serre. Si l'on tient compte des mêmes proportions que plus haut cela nous donne un effet de serre de l'ordre de 2 W/m2 en plus. Il y a donc bien augmentation de l'ES en valeur absolue pas relative. Si cela est vrai nos affaires ne vont pas s'arranger. Mais prendre cette nouvelle avec toute la prudence qui s'impose. Voir note et commentaires parus à ce sujet dans realclimate ici. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alain Coustou Posté(e) 29 juin 2005 Auteur Partager Posté(e) 29 juin 2005 Le texte de Real Climate répond à mon interrogation: ce sont bien les aérosols qui sont concernés. En ce qui concerne le chiffrage des effets de ces aérosols sur le bilan radiatif global: -4W/m², c'est la réduction totale estimée comme provenant des aérosols de SO2. Le bilan global des aérosols autres que ceux de SO2 est probablement à peu près équilibré ou légérement positif et leur émission tend plutôt à s'accroitre en raison de l'accroissement des émissions d'aérosols carbonés en provenance des centrales thermiques, de plus en plus nombreuses dans le monde, et des incendies de forêts. L'augmentation de brillance ne signifie pas que la totalité de ces aérosols disparait, il n'ya donc pas augmentation du bilan radiatif de 4W/m², mais au maximum +1W/m² (valeur découlant du fait que les émissions d'aérosols de SO2 ont été réduites de 25% entre les années 70 et la fin du 20ème siècle) en ne tenant compte que du SO2 et +0,66W/m² (les 2/3) en tenant compte de l'ensemble des aérosols. C'est cette dernière valeur qui a été effectivement mesurée. Comme tu le notes, l'augmentation de l'effet de serre qui en résulte est effectif en valeur absolue mais non relative. Cette augmentation provient non pas d'un renforcement du role des GES, mais de l'accroissement de l'énergie reçue du soleil et parvenant jusqu'au sol. Dernière remarque: il ne faut pas regretter la réduction des aérosols de SO2: ils sont fortement soupçonnés d'être responsables en grande partie des pluies acides, si nocives pour les forêts dans certaines régions du globe et donc coupables de réduire l'efficacité du puits de carbone végétal. Alain Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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