d'un procès-verbal de 1775

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Un vieux proverbe dit : sécheresse n'a jamais valu détresse ? Le document suivant montre excatement le contraire.

Du registre coté C 1176 des Archives du Gard j'ai relevé, sous la plume de l'intendant du diocèse de Nîmes les propos suivant relatifs à l'année 1775. On peut dire qu'à l'époque l'intendant représentait un chef de service d'une sous préfecture. En recopiant j'ai respecté l'orthographe du manuscrit.

"Que depuis près de deux ans le ciel semble refuser la pluye aux voeux des habitants de ce diocèze. Que cette longue sécheresse qui avait beauoup nui aux récoltes de l'année dernière n'a pas moins porté préjudice à celle de la présente année; que les prières publiques après avoir annoncé le mal n'ont pû obtenir le remède.......

'On a vu des communautés entières manquer d'eau et obligées de l'aller chercher au loin, d'autres craignant d'en manquer absolument demander la permission de faire garder les sources publiques affin qu'on ne pût pas en abuser. D'autres proposer que chacun fut taxé tant pour la boisson que pourl'usage des bestiaux.

A Nismes où les puits ne tarissent jamais et fournissent une eau aussy abondante que salubre, on les a vû presque tous taris ou ne donner que de l'eau malsaine ce qui n'était jamais arrivé.

L'eau se vend dans les rues à la mesure. Il a même été un tems où l'on était obligé de suspendre les batimens et les teintures faute d'eau pour éteindre la chaux et pétrir le mortier et pour le lavage des marchandises, et ce qui est bien plus terrible, dans ce même tems on craignait avec raison de ne pouvoir faire réduire les grains en farine. De là sont résultées des maladies, même des épidémies dans certains cantons tels que Vauvert où sans parler des personnes qui ont péri, les bêtes à corne ont essuyé une mortalité considérable dont mention particulière est faite à la suite du présent procè-verbal.

D'autre part les oliviers encore bien faibles par les ravages des hyvers précédents ont au mois de juin essuyé un brouillard qui a infiniment nui à la récolte. Si les arbresn'ont pas été endommagés, cette récolte est presque nulle, aussy l'on paye aujourd'huy à douze ou treize sols la livre d'huile qui communement et avant la ruine des olliviers ne se vendait que qutre ou cinq." Fin de citation

Donc des sécheresses longues ont aussi existé au XVIIIème siècle. La ruine des oliviers par le gel s'est produite quatre fois au cours de ce même siècle contre deux fois au XXème ( 1956 pour la totalité du terroir et 1985 pour la partie "est" du Rhône), alors que le XIXème siècle n'enregistre pas un foid susceptible de détruire les oliveraies.

Le rapport de l'intendant est important, puiqu'il donne ensuite les secours versés au titre de ce que nous appellerions aujourd'hui "les calamités agricoles".

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