Le phénomène El Nino

[Sebaas]

NOUMEA (AFP) - Une mission océanographique de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) doit quitter vendredi la Nouvelle-Calédonie pour installer des émetteurs dans le Pacifique, afin de mieux comprendre le phénomène El Nino.

"L'objectif de cette campagne est d'étudier le front de salinité situé le long de l'Equateur, car il est impliqué dans les déplacements du réservoir d'eau chaude de l'océan Pacifique ouest, et donc dans les oscillations du phénomène El Nino/La Nina", a déclaré Christophe Maes, océanographe de l'IRD.

Lors de cette mission d'un mois, les scientifiques vont installer une vingtaine de flotteurs Argo dans cette zone océanique, plus vaste que l'Europe, située au niveau de l'Equateur dans le Pacifique ouest et où les températures en surface sont toujours supérieures à 28°.

Le phénomène El Nino se caractérise par un déplacement de ce réservoir d'eau chaude vers le centre du bassin, dont l'influence sur l'atmosphére engendre d'importantes perturbations climatiques. Le phénomène La Nina consiste en un déplacement du réservoir vers l'ouest.

Les flotteurs, que vont installer les scientifiques, transmettent par satellite des données essentielles à l'étude de l'océan et du climat telles que la température et la salinité de l'eau, et sont programmés pour descendre à 2000 mètres tous les dix jours. Le réseau international Argo compte à ce jour près de 1.800 flotteurs répartis dans les océans Atlantique, Indien, Pacifique et Austral.

Cette campagne de l'IRD constitue la première contribution française au déploiement du réseau Argo dans le Pacifique.

En 1997, un important épisode El Nino avait provoqué la mort de 22.000 personnes sur les continents américain, africain et asiatique ainsi qu'en Australie, en raisons d'incendies, de pluies diluviennes ou de cyclones. Le coût de ces catastrophes avait été estimé à 34 milliards de dollars, a indiqué l'IRD.