Les pays sub-limagnais: pays de Cocagne

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Les côtes de Blesle (Vallée de l’Alagnon) furent jadis un vignoble complanté de pêchers, d’abricotiers et d’amandiers – les « bas » fonds étant eux réservés aux pommiers -tout comme la Ribeyre en haute vallée de l’Allier. Seuls les souvenirs émoussés des Anciens rappellent un passé pas si lointain, encore marqué par les mythiques pailhats qui subsistent, entretenus ça et là par quelques bénévoles courageux et la dent des moutons toujours volontaires pour croquer les pousses dissipées des jeunes chênes pubescents prompts à envahir la moindre éclaircie. En Ribeyre, un troupeau de Noire du Velay est d’ailleurs sous statut d’intercommunalité et se doit de sauvegarder ce qui peut l’être encore de l’ancien paysage agropastoral de la vallée de l’Allier ô combien remarquable… Heureuse initiative. Et le rosé - qui ne coule plus a flot - n’est plus depuis longtemps la piquette d’il y a trente ans, nouveaux cépages obligent !… Des initiatives sont donc prises visant à restituer à ce pays de Cocagne son ancienne vocation, au moins pour participer d’un tourisme qui ne soit pas idiot : conservatoires fruitiers et maisons de pays notamment. Reconstituer un patrimoine génétique des variétés fruitières locales et sauver de l’oubli la culture millénaire de ce pays dont on peut penser qu’il demeura longtemps après l’invasion des Francs et ce jusqu’au 12 ème siècle au moins une enclave de « romanité » au sein d’une Europe teutonne…

En ce qui concerne mon humble contribution, je m’attache à maintenir une prairie sèche (potentille printanière, serpolet, orchis militaire, scabieuse, sanguisorbe, panicaut, ail sauvage, sedum acre, muscari à toupet, petite euphorbe, rinanthe, sauge des près, armérie…), à sauvegarder voire à restaurer le corridor des haies existantes (frêne, chênes, érable champêtre, pin sylvestre, tilleul, sorbus aria, cormier, genêt commun et purgatif, fusain, nerprun, groseillier sauvage, épine vinette…) et à réintroduire des variétés fruitières autrefois cultivées (figuier…) et d’autres qui ne l’ont peut-être jamais été (kaki, figuier de Barbarie, pin pignon). Coquetterie risquée!

Et si la lumière méridionale qui baigne mon village les chaudes après midi d’été me pèse, je peux toujours opter pour une promenade sous les hautes frondaisons des hêtres qui s’élèvent altiers sur le versant voisin… ou aller me rafraîchir sous les froides voûtes de la cave, à l’emplacement de l’ancien pressoir, tout près du puits.

Je le confesse : je n’ai pas encore essayé l’amandier mais cela ne saurait tarder !

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Et hop, copier coller, je conserve ce post.

Tres complet, et botaniquement argumenté (bravo ! je suis tres interessé par la botanique), ce post montre les multiples facettes climatiques et botaniques de la Limagne et des buttes.

Pour les amandier, tu devrais connaitre le succes (le figuier de barbarie etant plutot plus difficile a reussir).

Prunus Amygdalus (amandier) se presente en Limagne sous deux formes, qui cohabitent: l'amandier doux (celui dont on mange les fruits), et l'amandier amère (celui dont on tire l'extrait d'amande amere ). Les fruits de ce dernier sont un peu toxique et ont de toute façon tres mauvais au gout.

Il est malheureusement impossible de discerner les deux arbres.

Ces arbres ce reproduisent fidelement par semi.

Personnellement j'eviterais d'acheter un amandier dans le commerce, ils sont greffés sur un prunier Myrobolan, sur pecher, sur un hybride pecher-amandier, ou greffé directement sur amandier.

Cette greffe est inutile chez nous ou le terroir convient tres bien aux "francs" (arbres issu de semi), de plus les arbres issu de semi vivent plus longtemps et deviennent plus fort.

Comme tu semble tres interessé par les variétés locales et la conservation genetique, l'ideal serait que tu recherche dans la region les plus beaux amandiers (ceux des Cezeaux sont tres faciles d'accés, il y en a partout), que tu goute leurs fruit (automne) pour choisir amandier doux ou amere (il semble que les caracteres amere et doux ne se melangent pas par fecondation), que tu recolte les graines des arbres qui te conviennent et que tu fasse ton propre semi en place.

C'est plus long et rebarbatif que de planter un beau sujet de pepiniere, mais c'est plus en accord avec la conservation du patrimoine local.

A+,

François

[Altitude600]

François, connais-tu les brousses à buis de la vallée du Say, près d'Auzon? Elle s'étale sur un ubac et les buis y atteignent jusqu'à 20 cm de diamètre à la base! e paysage y est féérique, presque surréaliste... et pourtant il gèle très fort dans cette vallée où l'on trouve du géranium des bois et du doronic d'Autriche en position abyssage, près du ruisseau! Etonnant non? Un régal pour le botaniste (amateur!) que je suis.

Craché juré, j'essaie l'amygdalus...!

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"François, connais-tu les brousses à buis de la vallée du Say, près d'Auzon?"

Non, mais j'irais y faire un tour, ça a l'air botaniquement tres interessant.

" Elle s'étale sur un ubac et les buis y atteignent jusqu'à 20 cm de diamètre à la base! e paysage y est féérique, presque surréaliste... et pourtant il gèle très fort dans cette vallée où l'on trouve du géranium des bois et du doronic d'Autriche en position abyssage, près du ruisseau! Etonnant non? Un régal pour le botaniste (amateur!) que je suis."

De grands (tres grands) buis, on peut en voir en divers endroits de la vallée de la Sioule dans les combrailles (malheureusement je n'ai plus le nom des villages en tete).

Le buis est en effet un arbre tres robuste, sur le sol comme le climat, la vallée de la Sioule est tres froide, et il y est superbe, mais il prospere en masse aussi sur le puy des couilla par exemple (au dessus de Coudes), qui est au contraire une zone tres chaude parfaite pour une vegetation heliothermopyle.

Le buis pousse parfaitement en sol alcalin, et aussi en sol acide, bref, c'est un champion de l'adaptabilité.

D'un point de vue botanique, les endroits les plus extraordinairs de diversite et d'originalité d'Auvergne, à l'opposé des pelouses arides de la Limagne et des buttes, sont les megaphorbiaies des mont Dore et du Cantal. Exposé plutot au nord, la ou l'eau ne manque jamais et ou le sol est compose d'epaisses couches de terre tres humifère, la vegetation, specifique des montagnes, constitué surtout de plante vivaces, atteint des dimentions etonnantes. C'est le spectacle extraordinaire pour celui qui aime la botanique (et aussi our les autres....)

A+,

François