WeatherExpert Posté(e) 30 novembre 2017 Partager Posté(e) 30 novembre 2017 Bonjour à tous ! Je viens à peine de débarquer sur ce forum de passionnés de météo & de climat que j'ai déjà été témoin de nombreuses données climatiques relevées par des stations météo à travers le monde qui me laissent perplexe. Le point que je voulais aborder est lié à la durée de l'insolation effective, ou plus communément la durée de l'ensoleillement en h/an. Il s'agit de la nébulosité et ça concerne notamment les Etats-Unis. Je constate d'abord quelques incohérences frappantes quand je vois que la ville de Yuma en Arizona enregistrerait une durée moyenne de l'insolation effective de 4 015 h/an sur la période 1961-1990 - soit une fraction moyenne de l'insolation effective s'élevant à près de 91 % - alors que dans le même temps la fréquence moyenne de ciels clairs relevée par sa station météo sur la période 2000-2017 est de 68,7 % sachant qu'un ciel est dit clair lorsque la nébulosité est inférieure ou égale à 2 octas soit 2,5 dixièmes. Et dans le même temps je vois qu'à Assouan en Égypte, on enregistre 3 864 h/an sur la même période qu'à Yuma - soit une fraction proche de 88 % - bien que la fréquence moyenne de ciels clairs là aussi enregistrée sur la même période qu'à Yuma soit de 92,3 %. Comment est-ce possible que le soleil brille moins souvent à Assouan qu'à Yuma alors que le ciel est bien plus clair en moyenne au-dessus de la ville égyptienne ? Ça m'a paru très étrange et j'ai constaté ce type de contradiction pour nombre de stations météo américaines où les durées de l'insolation effective me semblent anormalement élevées au vu de le la nébulosité rencontrée, notamment dans les villes du désert dans le Sud-Ouest américain, que ce soit Yuma (AZ), Phoenix (AZ), Las Vegas (NV), Albuquerque (NM) etc... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
LesClimatsExtrêmesSurTerre Posté(e) 3 décembre 2017 Partager Posté(e) 3 décembre 2017 (modifié) Moi aussi je viens à peine de débarquer sur ce forum. J'ai eu l'occasion d'étudier de près les climats désertiques et surtout de celui du Sahara et de la péninsule Arabique qui restent les deux déserts chauds par excellence et sur tous les aspects y compris la nébulosité et l'insolation. De tout ce que j'ai pu observé, je peux affirmer que le désert Libyque, à savoir la partie essentiellement centrale du Sahara oriental, est la région de la Terre où les hautes pressions subtropicales associées à la branche descendante de la cellule de Hadley sont les plus persistantes et les plus effectives. Autrement dit c'est là où précisément le régime anticyclonique est le plus accentué de tous les déserts chauds dont l'aridité du climat résulte de facteurs semblables. Il faut se rendre compte de l'extrême faiblesse des précipitations et de la nébulosité entre le 18ème et le 25ème parallèles sur des longitudes s'échelonnant entre 20° Est et 33° Est à peu près. À Assouan en Haute-Égypte, une des plus grandes villes si ce n'est la plus grande de toute cette zone saharienne, la nébulosité moyenne annuelle tombe à 0,6 dixième à peu près - ce qui veut dire que le ciel reste presque toujours sans nuage. Il suffit de s'y rendre de temps en temps à diverses périodes de l'année pour s'en apercevoir. Cette nébulosité serait même encore plus basse à Wadi Halfa au Soudan près de la frontière égyptienne à 400 km au sud d'Assouan, car les influences "méditerranéennes" déjà très peu visibles au printemps, la période de l'année la moins stable en Haute-Égypte, le sont encore moins et dans le même temps le village nubien est situé suffisamment au nord pour ne pas subir les effets les plus marginaux de la ZCIT. Dans le Sud-Ouest américain, la configuration atmosphérique est très loin d'être aussi stable. À Yuma en Arizona puisque c'est l'exemple qui a été pris, les influences hivernales liées au courant dépressionnaire qui sévit à des latitudes plus élevées ne sont pas négligeables et pèsent sur la nébulosité de la période la moins chaude. Le printemps y est la saison la plus stable, celle où les précipitations sont les plus rares de même que la nébulosité diminue jusque fin juin. Passé début juillet, des remontées épisodiques de la fameuse mousson augmentent la nébulosité qui reste faible mais quand même... Franchement pas besoin d'avoir fait Sciences Po pour reconnaître que le ciel d'Assouan est bien plus épargné par les perturbations que celui de Yuma. Toutes les cartes officielles sérieuses de la nébulosité annuelle moyenne mondiale établies sur une période de 7 à 13 ans le montrent. En ce qui concerne les durées d'insolation effective, mieux vaut ne pas trop s'y fier car l'évidence est que le soleil est beaucoup moins souvent masqué par le couvert nuageux en Haute-Égypte que dans le Sud-Ouest américain. Modifié 3 décembre 2017 par LesClimatsExtrêmesSurTerre Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Sebaas Posté(e) 3 décembre 2017 Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37) Partager Posté(e) 3 décembre 2017 Et donc avec la même IP on se répond entres potes inscrits en même temps... 5 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
WeatherExpert Posté(e) 9 décembre 2017 Auteur Partager Posté(e) 9 décembre 2017 (modifié) D'après des cartes officielles de nébulosité moyenne annuelle mesurée par la NASA, on voit clairement que le Sahara oriental est la région la moins nuageuse du monde - non seulement le couvert nuageux y est négligeable mais aussi et surtout la fréquence de ciels clairs est extrêmement élevée, les données relevées à Assouan, Louxor pour ne citer que ces deux villes égyptiennes le prouvent. Le Sud-Ouest des Etats-Unis en tant que zone très régulièrement sous l'influence des hautes pressions subtropicales bien que celles-ci ne soient pas aussi imposantes en intensité et dans la durée qu'au-dessus du Sahara ou de la péninsule Arabique par exemple. La première carte montre la nébulosité moyenne annuelle mondiale enregistrée sur une période de 7 ans via le satellite Aqua qui prend les valeurs en question en tout début d'après-midi, précisément à 13h locales. La seconde nous fait part des valeurs prises sur une période de 9 ans via le satellite Terra qui, lui, les enregistrent en matinée, à savoir à 10h30 locales. Ces cartes de premier choix, parmi les plus fiables que j'ai pu trouver jusqu'à présent, ne font que confirmer ce qu'on sait déjà à savoir une nébulosité extrêmement réduite au niveau des déserts subtropicaux - et également au niveau de régions assez marginales du plateau Antarctique périphérique. A contrario le couvert nuageux est très important au niveau des forêts équatoriales & tropicales humides - et sur les zones océaniques sub-polaires ainsi que dans certaines régions tempérées humides des latitudes moyennes. Modifié 9 décembre 2017 par WeatherExpert 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
LesClimatsExtrêmesSurTerre Posté(e) 6 février 2018 Partager Posté(e) 6 février 2018 Très intéressantes ces cartes de nébulosité. Le Sahara y apparaît indubitablement comme la région la moins nébuleuse sur Terre. Par ailleurs, j'ai trouvé sur Wikipédia un passage assez complet explicite dans la rubrique "Climat désertique" sur la nébulosité des déserts chauds : Je cite : "Une des conséquences immédiates de la présence presque permanente des hautes pressions subtropicales, particulièrement accentuées dans certains déserts, est la très haute fréquence annuelle moyenne des ciels clairs (un ciel est considéré comme clair lorsque le couvert nuageux représente moins de 20 % de l'aire totale de la voûte céleste), et a fortiori le nombre très élevé de jours de ciel clair par an dans ces régions. Ce dernier est en effet supérieur à 250 dans la quasi-totalité de tous les déserts chauds : 252,5 à Uyuni en Bolivie ; 266,6 à Bokspits au Botswana ; 272,6 à Yuma en Arizona ; 276,4 à Riyad en Arabie saoudite, 282,0 à Pella en Afrique du Sud ; 292,5 à Adrar en Algérie et – dans les régions les plus ensoleillées du globe – on compte plus de 300 jours de ciel clair par an : 309,4 à Fachi au Niger ; 311,7 à Sossusvlei en Namibie ; 314,9 à Calama au Chili ; 318,6 à Koufra en Libye ; 328,4 à Faya-Largeau au Tchad ; 329,9 à Assouan en Égypte (avec une fréquence moyenne annuelle des ciels clairs supérieure à 92 %) ; 333,6 à Wadi Halfa au Soudan (soit plus de 91 % du nombre total de jours dans une année moyenne, c'est-à-dire près de onze jours sur douze). Pour comparer, ce même nombre est de 193,2 à Séville en Espagne, une des villes les plus radieuses d'Europe, soit un peu plus d'un jour sur deux." Comme ce paragraphe en atteste, Yuma n'est pas du tout la ville la plus ensoleillée du monde, ce qui est loin de me surprendre étant donné sa configuration atmosphérique et météorologique. Les chiffres cités sont vraiment très précis, je me demande bien quelle est leur base de données car pour le coup leur source doit être plus que spécialisée dans ce domaine. Et surtout comme on l'avait observé, c'est bien le nord-est de l'Afrique - entre Égypte, Soudan, Libye et Tchad - que la nébulosité annuelle tombe le plus bas et a contrario que le nombre de jours de ciel clair est le plus haut. 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant