Bonjour.
Je suis nouveau dans ce forum et je suis, depuis un certain temps, avec intérêt ce qui s'y écrit. J'avoue être impressionné par la passion et les connaissances météo des intervenants.
Mon message concerne le bilan de l'hiver 2008-2009. Ayant lu, selon différentes sources, y compris Météo-France, que cet hiver est le 3ème plus froid depuis 20 ans en France (je ne suis pas d'accord), je souhaite apporter un témoignage personnel sur le "ressenti" de cet hiver en Midi-Pyrénées où j'habite (Toulouse et Tarbes). Je ne raisonne pas en hiver météo (décembre-janvier-février) mais plutôt en saison froide. Et cet hiver, la saison froide a commencé bien tôt, à savoir fin octobre et on peut considérer qu'elle ne se termine que maintenant (encore que ...) début mars, soit 4 mois et demi de "saison froide", une longueur jamais vue depuis 20 ans ici. En réalité, c'était "au froid" depuis mai 2008 et l'été qui a suivi a été un "petit été". Il n'y a pas eu de grands froids cet hiver (pas de très fortes gelées comme en janvier 1985 (-17°C à Toulouse et Tarbes !)) mais un froid continu et humide, on le sait d'origine scandinave. Néanmoins, j'en viens aux relévés de température normailisés tels qu'ils sont officiellement pratiqués (relevés sous abri, hauteur définie ...) et qui, à mon avis, ne reflètent qu'incomplètement la réalité du froid. Je pense qu'un meilleur bilan des hivers pourrait être fait à partir d'une température "ressentie", un paramètre utilisé par la météo suisse par exemple. Donc, ça se pratique ailleurs. Bien sûr, il y a de la subjectivité dans un tel paramètre, mais enfin.
Prenons d'abord, le "ressenti" personnel (je ne suis pas un frileux) qui fait que l'on doit s'habiller plus (2 voire 3 couches de vêtements). Et bien, il a fallu s'habiller "hiver" dès la fin octobre et ça continue encore à mi-mars. Le "ressenti" vient aussi du peu d'ensoleillement : que de journées que j'appelle 'cataplasmes". Et puis, des précipitations, pluie et neige, ce qui n'a rien à voir avec les 3 années précédentes par exemple pour lesquelles il n'a quasiment pas plu. Ayant, à Tarbes, la chaîne des Pyrénées devant les yeux, je ne l'ai pas vue depuis 20 ans aussi longtemps et à des altitudes aussi basses autant enneigée. Et bien sûr du vent : à Toulouse on est habitué mais pas à Tarbes ! On peut ajouter aussi la réponse de la nature à cet hiver 2008-09, à savoir par exemple la floraison du mimosa, qui a eu lieu assez souvent à mi-janvier ces 20 dernières années à Toulouse, et qui a lieu seulement maintenant début mars cette année.
J'en viens enfin à un autre paramètre, c'est la consommation de chauffage de ma maison toulousaine et de mon appartement tarbais où j' habite pour mon travail. J'ai des données de consommation (en kWh) depuis 2000 pour Toulouse et depuis 1988 pour Tarbes. Sur les deux sites, cet hiver correspond, avec des pratiques de chauffage similaires, à une augmentation de 30 % pour la maison toulousaine et 50 % pour l'appartement tarbais, si je compare à l'année précédente qui, on le sait n'a pas été bien froide. Aucun hiver n'a nécessité autant de chauffage depuis 2000 pour moi à Toulouse et depuis 1988 pour moi à Tarbes. Ne figure dans le classement des hivers pour lesquels j'ai dû chauffer, que l'hiver 1991-92 à Tarbes (et à un degré moindre 2004-05) et de toute façon avec une consommation inférieure de 20 % à celle de cet hiver 2008-09. Vous remarquerez que je n'ai pas dans mes statistiques personnelles, les 2 autres hivers les plus froids depuis 20 ans cités, les hivers 1990-91 et 2005-06. Tout cela pour dire quand même que cet hiver 2008-09 est celui que j'ai "ressenti" comme l'hiver le plus froid de ces 20 dernières années.