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samedi 22 octobre 2005, 17h43
Des météorologues américains volent à travers l'ouragan jusque dans l'oeil de Wilma
La ceinture fermement bouclée, secoués pendant des heures par les vents violents de Wilma, un groupe de météorologues américains a traversé l'ouragan en avion pour tenter de mieux connaître la vitesse de ses vents et la direction qu'il prendra.
A bord d'un Lockheed WP-3D Orion, un quadrimoteur à hélice équipé de nombreux appareils de mesures, d'ordinateurs, d'écrans radars et, bien sûr, d'une bonne provision de sacs en papier, une équipe de dix personnes de l'Administration nationale américaine chargée des océans et de l'atmosphère (NOAA) a décollé de Floride jeudi en direction de l'oeil du cyclone Wilma. Se trouvait aussi à bord le journaliste de l'agence Associated Press (AP) auteur de ces lignes.
Pendant neuf heures, l'équipage a été ballotté dans le bruit infernal du vent. Parfois, une rafale faisait plonger l'appareil, donnant aux passagers l'impression de la chute libre.
Leur mission était d'aller mesurer au plus près la force des vents de Wilma, à plusieurs altitudes différentes. "Le but n'est pas seulement d'entrer dans l'ouragan mais surtout de faire plusieurs passages pour repérer son évolution", a expliqué Jack Parrish, le directeur du vol qui est déjà entré 475 fois dans l'oeil d'un cyclone. L'avion, spécialement construit en 1976, en est lui à sa 79e tempête.
Une heure après son décollage de la base militaire de Tampa (Floride), l'appareil rencontre les premières turbulences. Rapidement, le ciel se couvre de gros nuages sombres et, alors qu'il reste plus de 300km avant d'arriver au coeur du cyclone, les deux pilotes n'ont plus aucune visibilité.
Penché sur le radar, Jack Parrish pointe soudain une tache sur son écran. "Là, c'est l'oeil!", crie-t-il: entre des formes incompréhensibles bleues, vertes et jaune, se dessine un cercle presque parfait de plus de 60km de diamètre.
Pour le technicien Bill Olney, c'est le moment de parachuter la première "sonde": un cylindre de 45cm recouvert de carton qui va enregistrer et transmettre toutes les informations sur les conditions météo avant de disparaître en mer.
Reste le plus dur: franchir le "mur" de vents et de pluie qui se dresse devant l'avion. Après plusieurs minutes de terribles secousses, c'est le calme et le pilote éteint même le signal "attachez vos ceintures". Par le hublot, on aperçoit désormais la mer et la crête d'écume qui se forme sur les énormes vagues 3.000 mètres plus bas. Tout autour, se dressent les puissants nuages qui tapissent l'oeil de Wilma.
Il faut ensuite repérer l'endroit où il n'y a pas de vent du tout, quelque part au centre de l'oeil du cyclone, avant de commencer les mesures qui seront transmises en temps réel par satellite au centre météorologique de Miami, qui surveille les ouragans.
La vitesse maximale enregistrée est de 233km/h, une solide catégorie 4, puis des vitesses légèrement inférieures aux passages suivants au travers de l'oeil et de sa périphérie agitée, ce qui pourrait indiquer une tendance à une baisse d'intensité sans que les scientifiques puissent l'assurer. A plus de 100km du centre, les vents ont la puissance d'un ouragan et à 320km, ils ont encore la force d'une tempête. Rejoignant la Floride, les techniciens se préparent déjà à leurs prochaines missions: il y en aura encore plusieurs avant l'arrivée de Wilma sur la Floride. AP
lp/v0759/Bg
Pierre_91