Météo : fera-t-il beau cet été ?

[Stanislas]

dimanche 15 juin 2008

Météo : fera-t-il beau cet été ?

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Pluie ou soleil cet été ? Fiables à 48 heures, les prévisions sont plus aléatoires au-delà de sept jours.

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Soleil ou crachin cet été ? À Météo France, la tendance prévisionnelle est à la normale quand d'autres annoncent du chaud après un printemps pourri.

Et si nous parlions de la pluie et du beau temps ? Du climat de juillet et août ? Comme il a fait chaud au nord de la Loire toute la semaine et mauvais au sud, c'est bon pour qui ? Si l'on en croit l'oncle du cousin de la tante germaine et son adage préféré « Saint-Médard grand pissard, il pleut quarante jours plus tard », que risque-t-on ?

Autrefois, nos ancêtres paysans, grands observateurs de la nature, y allaient de leurs dictons légendaires. A les entendre, plein d'à propos. « Mars nébuleux, été pluvieux ». « Pluie de Saint-Jean (le 24 juin) dure longtemps ». « Le plus souvent ça prête à sourire, souligne Patrick Galois, prévisionniste à Météo France qui, en revanche, accorde du crédit aux expressions du genre « lune cerclée, pluie assurée ». Là, par exemple, des cirrostratus forment un halo autour de la lune et annoncent des pluies. Les marins savent lire ces signes. Reste que ces observations sont des prévisions à très courte échéance, quelques heures au maximum. »

Lorsqu'il s'agit d'évoquer les prévisions saisonnières des scientifiques, il douche tout excès de confiance absolue. « C'est vrai que même Météo France donne aussi une tendance sur trois mois, du 1^erjuin au 31 août mais on ne pourra jamais prédire avec fiabilité le temps qu'il fera au-delà de sept jours. C'est comme pour un match de foot, les jeux sont ouverts. Certes, la dernière synthèse des modèles anglais ou américains dégage une possibilité d'un été plus chaud que la normale, mais ce n'est pas le cas pour le modèle français. Tout cela est donc à prendre avec des pincettes d'autant que les prévisions sont moins fiables en été qu'en hiver. »

Sous nos climats tempérés, le système serait plus chaotique. Alors impossible de savoir à quoi s'attendre dans l'ouest de la France ?

« Le 21 juin ? Pas mauvais »

« La tendance n'est pas différente de celle en cours sur l'ouest de l'Europe, souligne Georges Pennaneach, directeur de prévisions au centre météo de Rennes. Les synthèses qui penchent pour du chaud sont majoritaires mais ça reste des probabilités. En revanche, pour le 21 juin et la bascule de l'été, ce n'est pas mauvais. On s'oriente vers une hausse des températures. C'est une tendance mais on ne peut pas dire qu'il va faire 23° même si c'est mon chiffre médian aujourd'hui... ».

Bardée de capteurs (10 000 stations dans le monde, 250 en France) et scrutée par des satellites, la Terre est sous haute surveillance. Et les 3 500 spécialistes français disposent de données à ne plus savoir qu'en faire. Mais pas question de les interpréter n'importe comment. « La climatologie joue aussi beaucoup. En fonction des lieux, un même type de temps ne donne pas le même résultat. Et ce n'est pas parce qu'on n'annonce pas de pluie qu'il ne va pas pleuvoir. Pas parce qu'on annonce du soleil qu'il y en aura. Les gens ont parfois du mal à nous comprendre. »

À l'heure où la concurrence entre le public et le privé fait rage - la météo est devenue un marché stratégique - beaucoup d'acteurs économiques s'arrachent des tendances à prix d'or à l'image du monde agricole, des producteurs d'électricité, des professionnels du tourisme... Alors beau ou pas l'été ? Pour l'heure, ces prévisions saisonnières ne seraient au mieux fiables qu'à 60-65 %. En cette mi- juin, on comprend pourquoi les prévisionnistes de Météo France préfèrent ne pas trop se mouiller sur un sujet qui fait tant causer.

Pierre CAVRET.