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Assombrissement, éclaircissement, effet de serre...


charles.muller
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Messages recommandés

Wild et al. viennent de publier un nouveau papier sur la question de l'éclaircissement global (global brightening) en lien avec le réchauffement global.

Rappel : diverses mesures (soit observations au sol, soit observations au sommet de l'atmosphère) ont conclu que l'albedo terrestre a d'abord augmenté entre les années 1960 et les années 1980, puis diminué entre les années 1980 et les années 2000. La première période a été nommée "assombrissement global" (global dimming) et la seconde éclaircissement global. La résultante a été moins d'insolation de surface entre 1960-80, plus entre 1980-2000. L'origine du phénomène reste non élucidée : les aérosols anthropiques (pollution industrielle forte des trente glorieuses, suivies de mesures anti-pollution depuis vingt ans) sont soupçonnés, bien sûr, ainsi que la variabilité naturelle de la nébulosité.

Dans ce nouveau papier, Martin Wild pose directement la question : la hausse d'insolation peut-elle expliquer le réchauffement récent ? Et il répond : non.

Tout d'abord, le papier montre qu'il existe effectivement une corrélation entre les tendances des T et les phases dimming / brightening (ci-dessous)

image3gy4.png

Au-delà, Wild et al analysent plus en détail et montrent que la Tmax avait baissé entre 1958-1985 (conforme au dimming), mais qu'elles ont nettement augmenté entre 1985 et 2002 (conforme au brightening).

image4bv3.png

Toutefois, et c'est le point important, Wild et al. remarque que les valeurs d'insolation sur les terres des années 2000 n'ont pas encore retrouvé les valeurs des années 1960, avant l'assombrissement, d'après les analyse du GEBA (Global Energy Balance Archive). Or, dans le même temps, les températures de surface terrestre ont augmenté de 0,8°C. Déduction : ce n'est pas l'insolation elle-même qui explique cette différence entre 1960 et 2000, mais plus probablement les gaz à effet de serre.

La conclusion de cet article contredit donc l'interprétation sceptique (dont le mienne, j'avais pas mal parlé ici des travaux de Wild 2005 et Pinker 2005 sur ce thème, qui étaient cependant limités aux années 1980-2000).

Le seul point "faible" du papier de Wild est qu'il ne donne pas les estimations GEBA pour 1960 et 2000, de même qu'il précise "Historic radiation data from GEBA are of variable accuracy depending on the individual station". Je lui ai écrit pour avoir des informations exactes sur ce sujet. La marge d'erreur des stations de mesure au sol est souvent assez forte (par exemple 5 W/m2 dans le réseau BRSN), il est donc important de connaître le delta insolation exact entre 1960 et 2000 (ainsi que le nombre de stations concernées pour analyser cette profondeur historique), afin d'évaluer la significativité de la conclusion principale.

En soi, le papier de Wild n'analyse pas sur la cause du réchauffement 1960-2000 (l'auteur considère clairement que les GES sont le candidat). Mais il tend à confirmer que la pause 1960-80 était sans doute liée au couple aérosols-nébulosité, masquant alors le réchauffement.

GEOPHYSICAL RESEARCH LETTERS, VOL. 34, L04702, doi:10.1029/2006GL028031, 2007

Impact of global dimming and brightening on global warming

Martin Wild

Institute for Atmospheric and Climate Science, ETH Zurich, Zurich, Switzerland

Atsumu Ohmura

Institute for Atmospheric and Climate Science, ETH Zurich, Zurich, Switzerland

Knut Makowski

Institute for Atmospheric and Climate Science, ETH Zurich, Zurich, Switzerland

Abstract - Speculations on the impact of variations in surface solar radiation on global warming range from concerns that solar dimming has largely masked the full magnitude of greenhouse warming, to claims that the recent reversal from solar dimming to brightening rather than the greenhouse effect was responsible for the observed warming. To disentangle surface solar and greenhouse influences on global warming, trends in diurnal temperature range are analyzed. They suggest that solar dimming was effective in masking greenhouse warming, but only up to the 1980s, when dimming gradually transformed into brightening. Since then, the uncovered greenhouse effect has revealed its full dimension, as manifested in a rapid temperature rise (+0.38°C/decade over land since mid-1980s). Recent solar brightening cannot supersede the greenhouse effect as main cause of global warming, since land temperatures increased by 0.8°C from 1960 to 2000, even though solar brightening did not fully outweigh solar dimming within this period.

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Toutefois, et c'est le point important, Wild et al. remarque que les valeurs d'insolation sur les terres des années 2000 n'ont pas encore retrouvé les valeurs des années 1960, avant l'assombrissement, d'après les analyse du GEBA (Global Energy Balance Archive). Or, dans le même temps, les températures de surface terrestre ont augmenté de 0,8°C. Déduction : ce n'est pas l'insolation elle-même qui explique cette différence entre 1960 et 2000, mais plus probablement les gaz à effet de serre.

oui c'est important de signaler la prise en compte des températures terrestres plutôt que des températures globales qui subissent bien trop fortement, sur ce genre de période, l'écrasement du à l'inertie océanique.
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Martin Wild m'a répondu :

No , the quantification of this difference is still work in progress.

Qualitatively we see at most of the sites that the recovery is not

full, i.e.

still much below 1960s level, but a single number is not easy to

give, since the stations are very unevenly distributed, and of course

there are regional differences

(such as strong recovery in most industrialized regions, levelling

off in China, no recovery in India).

So it is difficult to come up with one single number properly

weighted, although we are working in this direction

Donc en substance :

- il n'est pas possible de quantifier aujourd'hui la différence d'insolation 1960-2000

- dans l'ensemble nous sommes en dessous des années 1960 mais avec des variations régionales importantes (forte baisse du dimming et donc forte avancée vers les valeurs d'insolation 60s sur la plupart des régions industrialisées, début de changement en Chine, rien en Inde)

- un seul chiffre ne peut moyenner ces tendances, mais on y travaille.

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Pour continuer, c'est évidemment un peu insatisfaisant de ne pas avoir ainsi de quantification et marge d'erreur sur la donnée principale permettant de conclure que l'insolation 2000 est globalement plus faible que l'insolation 1960.

Le site du GEBA est ici :

http://bsrn.ethz.ch/gebastatus/geba_main_frame_set.html

La marge d'erreur des moyennes annuelles est de 2% (5% pour les moyennes mensuelles). Si l'on prend un flux incident direct moyen de surface de allant de 100 à 250 W/m2 dans l'HN (du pôle vers l'Equateur), cela fait donc +/-2 W/m2 à +/- 5 W/m2 de marge d'erreur sur la mesure.

Sur le site GEBA, on trouve un exemple avec une grille 2,5° (12E, 50N - 16E, 52,5N), la cellule de Postdam. On voit que les valeurs début 2000 reviennent vers celles du début des mesures mais restent en-dessous (moyenne glissante, courbe pointillée), avec surtout une forte variabilité annuelle.

pyranot2cell5829nt5.gif

Pour voir comment sont constituées les mesures GEBA, on peut par exemple consulter en ligne le texte de Gilgen et al. 98 :

Means and Trends of Shortwave Irradiance at the Surface Estimated from Global Energy Balance Archive Data, J. Clim, 2042-2061.

Lien :

http://ams.allenpress.com/perlserv/?reques...SI%3E2.0.CO%3B2

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Donc en substance :

- il n'est pas possible de quantifier aujourd'hui la différence d'insolation 1960-2000

- dans l'ensemble nous sommes en dessous des années 1960 mais avec des variations régionales importantes (forte baisse du dimming et donc forte avancée vers les valeurs d'insolation 60s sur la plupart des régions industrialisées, début de changement en Chine, rien en Inde)

- un seul chiffre ne peut moyenner ces tendances, mais on y travaille.

ouf, je me disais bien que tu n'abandonnerais pas aussi facilement que çà un de tes chevaux de bataille default_flowers.gif

donc il reste quoi pour expliquer la hausse des mesures entre 1960 et 2000?

Voyons voir:

- la hausse de la TSI

- l'effet urbain

- la variation naturelle intrinsèque

- un effet "rayons cosmiques"

- une nouvelle étude qui vient infirmer cette vilaine étude de Wild

j'en oublie certainement.

il reste du grain à moudre tout de même pour les sceptiques.

soyons tranquille default_w00t.gif

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ouf, je me disais bien que tu n'abandonnerais pas aussi facilement que çà un de tes chevaux de bataille default_flowers.gif

donc il reste quoi pour expliquer la hausse des mesures entre 1960 et 2000?

Voyons voir:

- la hausse de la TSI

- l'effet urbain

- la variation naturelle intrinsèque

- un effet "rayons cosmiques"

- une nouvelle étude qui vient infirmer cette vilaine étude de Wild

j'en oublie certainement.

il reste du grain à moudre tout de même pour les sceptiques.

soyons tranquille default_w00t.gif

Reconnaissons a Charles l'honnêteté de présenter une étude qui n'alimente pas son scepticisme...
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ouf, je me disais bien que tu n'abandonnerais pas aussi facilement que çà un de tes chevaux de bataille default_cat.gif

donc il reste quoi pour expliquer la hausse des mesures entre 1960 et 2000?

Voyons voir:

- la hausse de la TSI

- l'effet urbain

- la variation naturelle intrinsèque

- un effet "rayons cosmiques"

- une nouvelle étude qui vient infirmer cette vilaine étude de Wild

j'en oublie certainement.

il reste du grain à moudre tout de même pour les sceptiques.

soyons tranquille default_sorcerer.gif

Plus simplement, l'étude de Wild n'apporte aucune quantification permettant d'asseoir sa principale conclusion. S'il avait écrit sans plus de précision : "l'insolation est à un niveau supérieur en 2000 qu'en 1960, il n'est donc pas utile de chercher dans l'effet de serre la cause majeure de la hausse récente des T", je pense que tout le monde aurait demandé des comptes exacts. Eh bien, pour la proposition inverse, c'est pareil.

A la base, cette étude confirme (ou en fait apporte de nouveaux arguments) l'hypothèse selon laquelle l'albedo atmosphérique a connu des changements significatifs entre les années 1960-80 et les années 1980-2000, sur les régions terrestres (Wong 2006 trouve la même tendance sur les Tropiques, où il y a pourtant moins d'aérosols anthropiques). C'est important, et c'est encore peu débattu (le GIEC AR4 consacre de mémoire quelques pages seulement à ces questions).

L'étape suivante, c'est de faire région par région, puis globalement, une estimation de l'insolation 1960 et de l'insolation 2000. J'attends donc cette étape avec intérêt. Il est à la limite étonnant qu'elle ne soit pas disponible tout de suite : le réseau GEBA fait apparemment ses mesures depuis plus de quarante ans, avec moyennes mensuelles et annuelles. Je suppose donc que (comme toujours) l'homogénéisation de ces données n'est pas une chose facile. Or, tout le monde le sait, il suffit d'une amplitude faible pour expliquer une partie des 0,8°C moyens. (D'où le côté inquiétant des marge d'erreur de 2 à 5 W/m2 et de la forte variabilité spatiale / temporelle).

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Plus simplement, l'étude de Wild n'apporte aucune quantification permettant d'asseoir sa principale conclusion.

il n'y a pas de chiffres effectivement mais lorsque je lis ceci:

No , the quantification of this difference is still work in progress.

Qualitatively we see at most of the sites that the recovery is not

full, i.e.

still much below 1960s level,

je ne comprends pas bien ce qu'il veut dire.

comment peut-on juger "qualitativement" d'une insolation plus faible sur la plupart des sites.

si ce n'est pas une erreur de phrasé ou de vocabulaire et que c'est vraiment du qualitatif, c'est pas sérieux.

Comment fait-il pour juger de l'insolation?

Il regarde vaguement le bronzage des gens sur les photos d'archives ou alors il se fie à l'air du temps? default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Non, donc il y a bien des chiffres.

Quant à la variation d'albédo elle ne fait effectivement pas de doute.

Mais ce que je retiens pour ma part c'est que cette variation globale, en bilan, en parallèle avec ce qui a été mesuré par l'ISCCP (depuis 1980 environ), et selon les quelques estimations que l'on peut faire des émissions d'aérosols n'est pas décisive pour expliquer l'augmentation de température constatée sur la période.

d'ailleurs lorsqu'on regarde la variation d'albédo TOA mesurée par l'ISCCP depuis 83 (pas 80):

an9090_ALB_toa.gif

on constate effectivement une diminution (hors Pinatubo) depuis les années 90 jusqu'en 2000 (ce qui confirme l'étude "qualitative" ci-dessus) mais curieusement une augmentation depuis 2000.

On peut se risquer à subodorer une réaugmentation des émissions d'aérosols suite à l'expansion économique asiatique.

Mais ce n'est qu'une hypothèse qualitative et gratuite.

On pourrait en déduire que nous assistons à un nouveau masquage partiel de l'effet GES ces dernières années.

Masquage difficile à diagnostiquer à partir des températures sur une aussi faible période.

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- Sur l'albedo et les données ISSCP, prudence : il y a beaucoup de débats en ce moment. Je crois que j'avais signalé le papier de Evan et al. paru voici une semaine, qui illustre cela (abstract plus loin). Qu'il existe une tendance récente, je suis d'accord avec toi car plusieurs sources la trouvent, indépendamment de la mesure (complexe) de la nébulosité elle-même, comme les satellites ERBE pour la radiation au sommet de l'atmosphère, les pyranomètres genre GEBA en surface, etc. Cela plaide donc en faveur d'une tendance physique réelle, et non d'un biais comme le suggèrent Evan et al.

- Sur la Chine précisément, cette étude de Xia 2005 trouve une tendance comparable. Intéressant, parce que la Chine n'est pas réputée avoir réduit sa pollution industrielle entre 1984 et 2000, années où les auteurs détectent là aussi un passage du dimming au brightening :

Solar radiation reaching the ground in China was analyzed based on four data sets. NCEP reanalysis solar radiation data exceeded surface observations by 40 W/m2 to more than 100 W/m2. Satellite data sets produced by GISS and UMD were correlated significantly with surface observations, but they exceeded surface observations over much of China. Solar insolation in China declined significantly from 1961 to 1990 according to surface observations, but the decrease trend did not persist into the 1990s. Instead, a pronounced increase trend has been observed from 1984 to 2000. Quite different trends were derived from simultaneous satellite estimates. First, the trends were much less than that of surface observations. Second, the trends were negative over much of China. The effects of differences in space-time sampling between satellite-derived and surface-based measurements might account partly for the systematic overestimation by satellite and inconsistency in the trends. More importantly, representation of aerosols in the calculation should be improved in order to make satellite estimates more robust over regions with high aerosol loading.

http://adsabs.harvard.edu/abs/2005AGUFMGC22A..07X

- quand tu écris "cette variation globale, en bilan, en parallèle avec ce qui a été mesuré par l'ISCCP (depuis 1980 environ), et selon les quelques estimations que l'on peut faire des émissions d'aérosols n'est pas décisive pour expliquer l'augmentation de température constatée sur la période" cela dépend de quelle période tu parles exactement. Si, entre 1985 et 2002 (pour reprendre les années de référence de Wild 2007), j'ai +2 W/m2 d'insolation de surface (ou -2W/m2 en SW reflété si l'on raisonne TOA), il est difficile de dire que cette évolution est indifférente à la hausse des T de surface enregistrée sur la même période (on a bien un déséquilibre énergétique transitoire, provoqué en l'occurrence par le couple aérosols-nébulosité). C'est bien pourquoi remonter aux années 1960 et comparer les budgets de surface est décisif pour ce genre de raisonnement.

- enfin, il ne faut pas oublier que les aérosols anthropiques ne sont qu'un des facteurs d'albedo en général, d'évolution de la nébulosité en particulier (effets indirects), et que leur effet maximum est constaté près des sources d'émissions, dans les régions industrialisées. Le problème plus général et bien connu de la nébulosité, c'est qu'on la mesure et la modélise encore difficilement, de sorte que l'on ignore sa variabilité naturelle et forcée. On constate depuis quatre décennies, et surtout deux pour les mesures globales satellitaires, une tendance à la hausse puis à la baisse. Ce n'est pas pour autant que l'on a décomposé l'ensemble des facteurs impliqués dans la tendance.

- Question au passage : en lieu et place de l'illustration (post de Meteor ci-dessus), j'ai le texte [image IPB]. Cela arrive parfois, c'est un problème d'affichage perso ou cela tient à une mauvaise implémentation de la figure ?

***

GEOPHYSICAL RESEARCH LETTERS, VOL. 34, L04701, doi:10.1029/2006GL028083, 2007

Arguments against a physical long-term trend in global ISCCP cloud amounts

Amato T. Evan

Cooperative Institute for Meteorological Satellite Studies, University of Wisconsin-Madison, Madison, Wisconsin, USA

Andrew K. Heidinger

Office of Research and Applications, National Environmental Satellite, Data, and Information Service, NOAA, Madison, Wisconsin, USA

Daniel J. Vimont

Department of Atmospheric Science, University of Wisconsin-Madison, Madison, Wisconsin, USA

Abstract - The International Satellite Cloud Climatology Project (ISCCP) multi-decadal record of cloudiness exhibits a well-known global decrease in cloud amounts. This downward trend has recently been used to suggest widespread increases in surface solar heating, decreases in planetary albedo, and deficiencies in global climate models. Here we show that trends observed in the ISCCP data are satellite viewing geometry artifacts and are not related to physical changes in the atmosphere. Our results suggest that in its current form, the ISCCP data may not be appropriate for certain long-term global studies, especially those focused on trends.”

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- quand tu écris "cette variation globale, en bilan, en parallèle avec ce qui a été mesuré par l'ISCCP (depuis 1980 environ), et selon les quelques estimations que l'on peut faire des émissions d'aérosols n'est pas décisive pour expliquer l'augmentation de température constatée sur la période" cela dépend de quelle période tu parles exactement.

Je parle entre 1960 et 2000.

sinon je suis bien d'accord qu'il y a des variations en cours de route.

Mais nul doute que ma formulation "en parallèle avec ce qui a été mesuré par l'ISCCP" n'était pas très adaptée au fait que je considérais la période 1960-2000.

Bien que je n'arrive décidément pas à avoir les émissions d'aérosols (enfin les estimations) pour la période récente, les quelques petits pifométrages que j'avais déjà commis, sont en relative cohérence avec cette étude.

Bon je ne vais pas en tirer non plus de conclusions définitives mais disons que çà ne me laisse pas trop déconfit.

On se contente de peu.

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Sur le même thème, un papier de Gerald Stanhill paru en janvier 2007 dans EOS (magazine interne de l'AGU). Il est chercheur à l'Institut du sol et de l'environnement (Bet Dagan, Israël) et auteur de plusieurs papiers sur la question (dont Stanhill et Cohen 2001, une review sur le global dimming).

En dehors du débat de fond, Stanhill n'y va pas avec le dos de la cuillère dans sa conclusion. Je résume :

- les grandeurs énergétiques impliqués dans le global dimming / brightening sont à l'évidence importantes pour comprendre l'évolution des températures de surface, puisqu'elles dépassent les autres forçages (en transitoire) sur les dernières décennies, d'abord vers la baisse puis vers la hausse ;

- malgré plus de 70 travaux consacrés à la question et pour la plupart convergents dans leurs conclusions, dont le premier a déjà 30 ans, le sujet brille par son absence dans les rapports du GIEC ;

- cette omission systématique pose la question de la confiance que l'on peut apporter dans un consensus "top-down" (imposés au sommet) ignorant des éléments aussi importants du changement climatique ;

- une autre question indépendante est de savoir si notre compréhension scientifique du changement climatique est suffisante pour établir des vues consensuelles.

Ma foi, je n'aurais pas dit autrement. Mais c'est un chercheur spécialiste de la question qui le dit, dans un magazine très lu par la communauté des physiciens du climat, je suppose que cela aura une certaine portée.

Lien pdf anglais vers le papier de Stanhill

http://www.oce.uri.edu/faculty_pages/mille...nGlobalWarm.pdf

Lien vers les études consacrées à la question (biliographie générale du global dimming) :

http://www.greenhouse.crc.org.au/crc/research/c2_bibliog.htm

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An analysis of many reports of global dimming over the land surfaces of the earth yielded a total reduction of 20 W/m2(watts per square meter) over the 1958–1992period [stanhill and Cohen, 2001]. This negative shortwave forcing is far greater than the 2.4 W/m2 increase in the positive longwave radiative forcing estimated to have occurred since the industrial era as a result of fossil and biofuel combustion [iPCC, 2001]. This longwave heating caused by increased concentrations of the so called greenhouse gases is what provides the consensus explanation of global warming.

Il me semble qu'on a déjà dit qu'on ne pouvait comparer un effet au sol et un effet TOA pour les SW, mais j'ai du rêver.

A moins que je ne comprenne pas le sens de cette étude, où d'ailleurs est instillé un brin de polémique vis à vis du GIEC, je crois que ce Stanhill a du manquer un épisode.

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An analysis of many reports of global dimming over the land surfaces of the earth yielded a total reduction of 20 W/m2(watts per square meter) over the 1958–1992period [stanhill and Cohen, 2001]. This negative shortwave forcing is far greater than the 2.4 W/m2 increase in the positive longwave radiative forcing estimated to have occurred since the industrial era as a result of fossil and biofuel combustion [iPCC, 2001]. This longwave heating caused by increased concentrations of the so called greenhouse gases is what provides the consensus explanation of global warming.

Il me semble qu'on a déjà dit qu'on ne pouvait comparer un effet au sol et un effet TOA pour les SW, mais j'ai du rêver.

A moins que je ne comprenne pas le sens de cette étude, où d'ailleurs est instillé un brin de polémique vis à vis du GIEC, je crois que ce Stanhill a du manquer un épisode.

"On" a déjà dit cela, par exemple Gavin Schmidt sur RC. Mais c'est assez dur à suivre, comme position, il a promis récemment un post consacré à ce sujet et je l'attends avec impatience. Je suis entrain de lire Romanou 2007 qu'il a co-écrit, j'en toucherai un mot sur cette discussion.

D'abord, un W/m2 est un W/m2, c'est le GIEC qui a popularisé cette métrique. On ne peut pas dire que +2,4 W/m2 au sommet de l'atmosphère en 150 ans sont importants et que +20 W/m2 au sol sur 30 ans sont négligeables. Ou alors il faut expliquer pourquoi, non seulement au profane comme toi et moi, mais aussi à un chercheur comme Stanhill, qui n'a pas encore compris apparemment.

Ensuite, s'il existe vraiment un tendance globale à la baisse d'insolation sur une période longue (de vingt ou trente ans par exemple), cela paraît difficile d'analyser les températures de surface sans elle (jusqu'à nouvel ordre, la température telle qu'on la mesure exprime le bilan thermique de la surface et l'insolation en est une composante). Un modèle qui affirme bien simuler les T du XXe siècle, mais qui n'intègre pas cette évolution pluridécennale passe à côté de la réalité (il simule une pente, mais avec des grandeurs énergétiques pour l'obtenir qui ne sont pas les bonnes ; c'est d'ailleurs le cas à mon avis, vu comment les modèles sous-estiment ou sur-estiment les grandeurs réelles, comme l'albedo de surface par exemple).

Enfin, je ne vois pas trop la différence entre dire qu'il y a une baisse (hausse) d'insolation de X W/m2 en surface et dire qu'il y a une hausse (baisse) d'albedo de X W/m2 TOA. Le ryonnement qui n'arrive pas à la surface ne disparaît pas dans la nature : une petite partie est peut-être diffusée-absorbée ans les couches atmopshériques (par certains aérosols), mais la majeure partie est simplement reflétée vers l'espace, ce qui peut s'intégrer dans un budget TOA. C'est ce qu'ont fait Wong et al 2006 pour observer au sommet de l'atmopshère une baisse de 2,1W/m2 du rayonnement sortant SW sur les Tropiques entre 1984 et 1999, ce qui signifie que cette zone a "gagné" 2,1W/m2 d'insolation en deux décennies. Lesquels ne sont pas restés sans effet sur le bilan énergétique transitoire tropical, on s'en doute.

Une réponse beaucoup plus simple serait de dire: ce global dimming / brightening est déjà intégré dans nos calculs sous forme d'effet direct / indirect des aérosols (et de leurs variations décennales d'émission). Mais est-ce bien le cas? Il me semble que la question sous-jacente de ce débat concerne plutôt la nébulosité.

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"On" a déjà dit cela, par exemple Gavin Schmidt sur RC. Mais c'est assez dur à suivre, comme position, il a promis récemment un post consacré à ce sujet et je l'attends avec impatience. Je suis entrain de lire Romanou 2007 qu'il a co-écrit, j'en toucherai un mot sur cette discussion.

D'abord, un W/m2 est un W/m2, c'est le GIEC qui a popularisé cette métrique. On ne peut pas dire que +2,4 W/m2 au sommet de l'atmosphère en 150 ans sont importants et que +20 W/m2 au sol sur 30 ans sont négligeables. Ou alors il faut expliquer pourquoi, non seulement au profane comme toi et moi, mais aussi à un chercheur comme Stanhill, qui n'a pas encore compris apparemment.

Ensuite, s'il existe vraiment un tendance globale à la baisse d'insolation sur une période longue (de vingt ou trente ans par exemple), cela paraît difficile d'analyser les températures de surface sans elle (jusqu'à nouvel ordre, la température telle qu'on la mesure exprime le bilan thermique de la surface et l'insolation en est une composante). Un modèle qui affirme bien simuler les T du XXe siècle, mais qui n'intègre pas cette évolution pluridécennale passe à côté de la réalité (il simule une pente, mais avec des grandeurs énergétiques pour l'obtenir qui ne sont pas les bonnes ; c'est d'ailleurs le cas à mon avis, vu comment les modèles sous-estiment ou sur-estiment les grandeurs réelles, comme l'albedo de surface par exemple).

Enfin, je ne vois pas trop la différence entre dire qu'il y a une baisse (hausse) d'insolation de X W/m2 en surface et dire qu'il y a une hausse (baisse) d'albedo de X W/m2 TOA. Le ryonnement qui n'arrive pas à la surface ne disparaît pas dans la nature : une petite partie est peut-être diffusée-absorbée ans les couches atmopshériques (par certains aérosols), mais la majeure partie est simplement reflétée vers l'espace, ce qui peut s'intégrer dans un budget TOA. C'est ce qu'ont fait Wong et al 2006 pour observer au sommet de l'atmopshère une baisse de 2,1W/m2 du rayonnement sortant SW sur les Tropiques entre 1984 et 1999, ce qui signifie que cette zone a "gagné" 2,1W/m2 d'insolation en deux décennies. Lesquels ne sont pas restés sans effet sur le bilan énergétique transitoire tropical, on s'en doute.

Une réponse beaucoup plus simple serait de dire: ce global dimming / brightening est déjà intégré dans nos calculs sous forme d'effet direct / indirect des aérosols (et de leurs variations décennales d'émission). Mais est-ce bien le cas? Il me semble que la question sous-jacente de ce débat concerne plutôt la nébulosité.

Oui je suis sans doute profane, enfin pas un profane de niveau zéro tout de même.

Je pense tout de même avoir compris la différence entre un bilan SW TOA et SW surface.

Là on parle de SW de surface si tant est d'ailleurs que ce bilan soit exact puisque, d'après les conversations que j'ai suivies sur RC, il aurait été réalisé à partir de seulement 6 sites ce qui est plutôt maigre pour estimer un bilan global.

Mais bref, pour revenir aux comparaisons, 1W/m2 en moins de SW à la surface n'est pas équivalent à 1W/m2 en SW à TOA.

Pas vraiment.

C'est un peu grave pour ce Stanhill de confondre, comme le dit fort justement Gavin, du TOA et de la surface.

Il aurait pu se contenter de collecter les mesures (tu parles d'une étude puissante!).

Que nenni, il a fallu qu'il glose sur le GIEC.

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(...)

Mais bref, pour revenir aux comparaisons, 1W/m2 en moins de SW à la surface n'est pas équivalent à 1W/m2 en SW à TOA.

(...)

Je me suis expliqué en détail au-dessus, ta réponse ne m'avance pas vraiment.
(...)

C'est un peu grave pour ce Stanhill de confondre, comme le dit fort justement Gavin, du TOA et de la surface.

Il aurait pu se contenter de collecter les mesures (tu parles d'une étude puissante!).

Que nenni, il a fallu qu'il glose sur le GIEC.

(...)

Ah mon dieu, il a osé critiquer le GIEC : un crime de lèse-majesté assurément default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Fort heureusement, les rédacteurs en chef d'EOS ont encore jugé opportun de lancer de tels débats (dans les pages Forum de la revue, il faut préciser), ce qui montre que la sainte doctrine du consensus n'a pas définitivement étouffé les sciences climatiques.

Si l'AGU lui ouvre ainsi les pages d'EOS, c'est qu'il doit avoir une certaine légitimité. Tu aurais consulté la page en lien plus haut, cela t'aurait permis de constater que Stanhill a pas mal "collecté de mesures" dans sa vie, et pas seulement sur six sites. Mais pour une raison que je comprends mal (et Stanhill aussi), ces mesures radiatives en surface et celles de quelques dizaines d'autres chercheurs n'intéressent pas vraiment le GIEC. Ils auraient du faire joujou avec Modtrans, comme tout le monde...

Stanhill, G. (1992). "Accuracy of global radiation measurements at unattended, automatic weather stations." Agricultural and Forest Meteorology 61: 151-156.

Stanhill, G. (1995). "Global irradiance, air pollution and temperature changes in the Arctic." Philosophical Transactions of the Royal Society of London A 352: 247-258.

Stanhill, G. (1997). "Physics and stamp collecting: Comments arising from "The NOAA integrated surface irradiance study (ISIS) - a new surface radiation monitoring program."" Bulletin of the American Meteorological Society 78: 2872-2873.

Stanhill, G. (1998). "Long term trends in, and spatial variation of, solar irradiances in Ireland." International Journal of Climatology 18: 1015-1030.

Stanhill, G. (1998a). "Estimation of direct solar beam irradiance from measurements of the duration of bright sunshine." International Journal of Climatology 18: 347-354.

Stanhill, G. (2000). The future of irrigation: The role of climate trends and uncertainties. Theory and Practice of Water Saving Agriculture. H. Guanhua. Beijing, China Water Power Press: 8-17.

Stanhill, G. (2002). "Is the class A evaporation pan still the most practical and accurate meteorological method for determining irrigation water requirements?" Agricultural and Forest Meteorology 112: 233-236.

Stanhill, G. (2003). "Through a glass brightly: Some new light on the Campbell-Stokes sunshine recorder." Weather 58: 3-11.

Stanhill, G. (2005). "Global Dimming: A new aspect of climate change." Weather 60 (1): 11-14.

Stanhill, G. and S. Cohen (1997). "Recent changes in solar irradiance in Antarctica." Journal of Climatology 10: 2078-2086.

Stanhill, G. and S. Cohen (2001). "Global dimming: a review of the evidence for a widespread and significant reduction in global radiation with discussion of its probable causes and possible agricultural consequences." Agricultural and Forest Meteorology 107: 255-278.

Stanhill, G. and S. Cohen (2005). "Solar radiation changes in the United States during the twentieth century: Evidence from sunshine duration measurements." Journal of Climate. 18: 1503-1512.

Stanhill, G. and A. Ianetz (1996). "Long term trends in, and spatial variation of, global irradiance in Israel." Tellus 49B: 112-122.

Stanhill, G. and J. D. Kalma (1994). "Secular variation of global irradiance in Australia." Australian Meteorological Magazine 43: 81-86.

Stanhill, G. and J. D. Kalma (1995). "Solar dimming and urban heating at Hong Kong." International Journal of Climatology 15: 933-941.

Stanhill, G. and S. Moreshet (1992). "Global radiation climate changes in Israel." Climatic Change 22: 121-138.

Stanhill, G. and S. Moreshet (1992). "Global radiation climate changes: the world network." Climatic Change 21: 57-75.

Stanhill, G. and S. Moreshet (1993). "The cooling of Lake Kinneret: A result of solar dimming?" Biosphere 25(8/9): 27-30.

Stanhill, G. and S. Moreshet (1994). "Global radiation change at seven sites remote from surface sources of pollution." Climatic Change 26: 89-103.

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C'est impressionnant cette liste.

On sent que le pb de l'obscurcissement intéresse bp Stanhill.

D'un côté, s'il a les faveurs de CO2 science, site sceptique par excellence, je me méfie un peu, mais bon.

Quant à sa critique du GIEC, il a bien le droit effectivement.

Je me suis expliqué en détail au-dessus, ta réponse ne m'avance pas vraiment.

tant pis.

Si jamais sirius passe par là, il te reexpliquera.

Tu le croiras certainement puisqu'il est expert.

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C'est impressionnant cette liste.

On sent que le pb de l'obscurcissement intéresse bp Stanhill.

D'un côté, s'il a les faveurs de CO2 science, site sceptique par excellence, je me méfie un peu, mais bon.

Quant à sa critique du GIEC, il a bien le droit effectivement.

(...)

Vu le nombre d'études commentées favorablement sur CO2 Science, on peut douter du consensus (si c'est un bon critère pour juger du scepticisme de l'auteur de l'étude commentée, mais je n'y crois pas trop).

Concernant Stanhill, je conjecture en revanche qu'il y a une part de dépit personnel et professionnel, assez compréhensible d'ailleurs: il estime avoir mis à jour un phénomène important depuis 15 ans, et il constate l'indifférence relative de la communauté climatique dont le GIEC est ipso facto le porte-parole.

tant pis.

Si jamais sirius passe par là, il te reexpliquera.

Tu le croiras certainement puisqu'il est expert.

Je ne "crois" ni Sirius ici, ni Yves sur FS, ni Gavin ou autres sur RC, j'essaie simplement de comprendre ce qu'ils expliquent.

Je constate que leur premier réflexe quand on parle du global dimming / brightening, c'est généralement de dire en substance : "ouh là, les mesures sont médiocres, on ne sait même pas si c'est une réalité". Ils ont bien raison, d'ailleurs, mais je vois tellement d'articles publiés sur des mesures médiocres que je trouve cette prudence sélective un peu étrange. A part les GES, si l'on remonte au-delà de quelques décennies, il n'y a plus grand chose de solide dès lors que l'on prétend faire des raisonnements sur des moyennes globales ou même hémisphériques (surtout pas "solides" par rapport aux ordres de grandeur que l'on juge significatifs, quelques dixièmes de degré, quelques mm de pluviosité, quelque hPa ou km/h dans un cyclone, etc.). Néanmoins, je suis d'accord sur le fond et c'était le sens de mon courrier à Wild : quand on parle d'un phénomène global, il faut le quantifier globalement en donnant les méthodes et les marges d'erreur.

La seconde ligne de critique est de dire : l'insolation de surface et le forçage TOA sont deux choses différentes. Ce dont je ne disconviens pas à la rigueur, même si l'on peut sans doute retraduire l'insolation dans un budget TOA transitoire, mais la question n'est pas tellement là. Elle est : si le global dimming / brightening sont des réalités, si les ordres de grandeur proposés par Stanhill, Cohen, Pallé, Wild, Pinker et pas mal d'autres sont les bons, doit-on en conclure qu'il s'agit d'un phénomène important pour analyser les changements climatiques des 50 dernières années, notamment l'évolution des températures de surface? On répond par "oui" ou "non", puis on explique pourquoi.

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