les méfaits des canons à neige...

[cham4ever]

Bonjour à tous.

Il reste le plus gros problème à mon avis, la surconsommation d’eau.

L’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse s’est livrée en 2004 à quelques calculs : - 80 % des stations de sports d’hiver alpines sont équipées de canons à neige avec 4 000m3 d’eau à l’hectare, l’enneigement artificiel consomme une quantité très supérieure à l’irrigation du maïs et voisine de l’irrigation en arboriculture provençale.- 10 millions de m3 d’eau sont consommés par an pour alimenter les canons à neige, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de plus de 170 000 habitants...

Est-ce bien raisonnable ? Au nom de l’économie, a-t-on le droit de gaspiller de l’eau juste pour les loisirs ?

Ne peut-on pas se contenter de la neige que la nature nous envoie même si sa quantité diminue à cause du réchauffement climatique ? De toutes façons à un moment il faudra bien s’arrêter.

On ne pourra pas indéfiniment pallier le manque de neige par les canons.

C’est toujours la même histoire, les ressources ne sont pas illimitées alors que notre appétit si. Juste une dernière remarque toutes ces informations datent de 2004, depuis le sujet semble n'avoir pas été beaucoup abordé dans les médias grands publics.

Dommage c'est pourtant la saison ou jamais.

[david3]

Il reste le plus gros problème à mon avis, la surconsommation d’eau.

Eau + Energie (...> C02)

Neige de culture : quels effets sur l'environnement ?

Au cours des dernières années, l'enneigement sur l'ensemble des massifs montagneux a diminué de façon significative. Face à ce constat, les stations de ski, dont la bonne santé économique dépend essentiellement de la venue en masse des vacanciers, ont investi dans des équipements de production de neige artificielle (46 millions d'euros en 2002). Ce déploiement de canons à neige assure potentiellement une fréquentation régulière pendant la saison touristique mais avec quels impacts sur le milieu naturel montagnard ?

Petit rappel

La neige de culture est obtenue par pulvérisation puis cristallisation de fines gouttelettes d'eau dans l'air froid ambiant (maximum -2° à -3°C). Les canons à neige peuvent être mobiles ou installés à demeure. Dans ce dernier cas, l'impact paysager est plus fort mais les consommations d'eau et d'énergie sont moindres. En France, il n'existe pas de réglementation spécifique aux installations d'enneigement artificiel (1).

Les dérives du système

Utilisés autrefois pour améliorer certains passages de pistes ou permettre aux touristes de regagner la station les skis aux pieds, les canons à neige assurent désormais l'enneigement de la plupart des pistes de la mi-décembre à la fin avril. Afin de garantir la mise en place de ces équipements, certaines stations vont même jusqu'à défier les autorités en ne déposant leurs demandes d'autorisation pour les prélèvements d'eau qu'une fois les installations en place !

Les impacts sur l'environnement

L'approvisionnement en eau

L'alimentation des canons à neige nécessite de grandes quantités d'eau (2), prélevées dans les ressources superficielles ou souterraines, le réseau d'eau potable ou les retenues d'eau artificielles. En hiver, le débit des rivières et des torrents de montagne est faible. Si le niveau de l'eau est trop bas, cela peut mettre en péril la survie de la faune et de la flore qui vont se trouver piégées dans la glace. Dans ce cas, les stations privilégient les réserves artificielles, qui stockent l'eau en été pour la restituer en hiver. Cette solution est loin d'être optimale car ces bassins de rétention sont parfois construits à l'emplacement de zones humides, nécessitent d'importants travaux pour leur mise en place et défigurent complètement les paysages. En outre, si la demande en eau est forte dès le début de la saison, les stocks sont vite épuisés. Les stations doivent alors prélever de l'eau dans les réserves destinées à l'alimentation humaine !

Le bruit

Installés au bas des pistes dans les zones d'habitation, fonctionnant la nuit, les canons à neige représentent une gêne pour les résidents car ils émettent de 60 à 80 décibels. La faune locale est également perturbée.

La végétation

Fabriquée avec une eau chargée en nutriments et en matière organique voire éventuellement en polluants, la neige artificielle peut causer un déséquilibre dans la composition du sol et perturber le développement d'espèces végétales typiques des milieux montagnards. Plus compacte que la neige naturelle, elle fond généralement moins vite. La période de végétation est alors raccourcie, ce qui conduit à une baisse de rendement des prairies.

Le développement artificiel

La montagne va mal… Les stations ne pensent qu'à développer leur domaine skiable afin de contenter les vacanciers sans se soucier des conséquences sur l'environnement. La généralisation des canons à neige dans les massifs (3) se fait en dehors de toute réflexion sur les effets à long terme. Outre la défiguration des paysages par la création de retenues artificielles, ces dernières pourraient avoir des conséquences sur l'hydrologie à l'aval des zones de montagne. Des conflits d'usage entre la consommation humaine et l'approvisionnement des canons à neige en eau pourraient se généraliser d'ici quelques années. L'utilisation d'additifs comme le snomax (4), couplés à une eau contaminée par des germes fécaux, pourrait conduire à la pollution des sols… Face à cela, les associations de protection de l'environnement demandent aux autorités

compétentes d'arrêter de donner des autorisations au coup par coup sans prise en compte des effets cumulés et souhaitent qu'elles s'emparent du problème afin d'enrayer cette course au suréquipement !

Bibliographie

- Canon à neige : eau secours ! V. Neirinck - Bulletin Mountain Wilderness n°54, 4ème trimestre

2004.

- Neige éternelle ? La neige artificielle en question. Fabrice Lardreau - La montagne et l'alpinisme,

numéro de janvier 2003.

- Impact de la production de neige de culture sur la ressource en eau. Elise Dugleux - Agence de

l'eau Rhône Méditerranée Corse, octobre 2002.

- les additifs ajoutés à l'eau des canons à neige artificielle favorisent la pollution des sols. Nicole

Cabret - Le monde 23/04/04.

(1) : L'exploitation de compresseurs d'air de forte puissance électrique est soumise à autorisation

préfectorale selon la loi du 19 juillet 1976 sur les Installations Classées pour la Protection de

l'Environnement (ICPE). Les prélèvements d'eau dans le milieu naturel sont également sujets à

autorisation, selon la loi sur l'eau du 3 janvier 1992.

(2) : Un ha enneigé nécessite 4000 m3 d'eau par an contre 1700 m3 pour un ha de maïs.

(3) : Selon l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, 15 % des surfaces sont, en moyenne,

enneigées artificiellement dans le bassin (5 à 60% selon les cas). Cette croissance n'est pas finie :

les petites et moyennes stations notamment pourraient avoir recours à ce type d'équipement dans

les années à venir.

(4) : Additif obtenu à partir de la culture d'une bactérie, qui rend le processus de cristallisation plus

rapide et permet de produire de la neige artificielle à des températures plus élevées.

http://www.fne.asso.fr/PA/montagne/dos/neige-culture.pdf

Rapport OCDE : "(...) Les exploitants des stations ont déjà pris des mesures pour s’adapter à l’élévation de la limite d’enneigement et au raccourcissement de la saison, mais la plupart d’entre eux recourent à la technologie au lieu de modifier leurs comportements. La neige artificielle peut être rentable pour eux, mais elle consomme beaucoup d’eau et d’énergie, et a une incidence sur les paysages et les écosystèmes. En outre, les coûts de fabrication de la neige de culture augmentent considérablement à mesure que les températures s’élèvent, et dès lors que celles-ci auront dépassé un certain seuil, fabriquer de la neige ne sera plus viable. Des revêtements de plastique peuvent protéger les glaciers, mais ils ne les empêcheront pas de fondre totalement si la tendance au réchauffement se maintient. Niveler les pentes et détourner les cours d’eau pour modifier le relief mettent l’environnement naturel en péril et accroissent les risques de crues soudaines et d’éboulements. Globalement, l’adaptation obéit aux forces du marché, qui favorisent le statu quo par rapport à des transitions qui pourraient coûter cher économiquement et politiquement à court terme.

Le rapport complet, intitulé Changements climatiques dans les alpes européennes – Adapter le tourisme d’hiver et la gestion des risques naturels, paraîtra en février 2007. (...)

Des informations complémentaires ainsi que des résumés par pays sont disponibles à http://www.oecd.org/env/cc/alps.

[david3]

Que faire contre le réchauffement climatique ?

L’Alpe d’Huez organise du 15 au 17 décembre les 9èmes Rencontres météo montagne. L’occasion pour les scientifiques présents de débattre sur l’impact pour l’environnement de la neige de culture. Un enneigement artificiel qui apparaît de plus en plus indispensable pour assurer la pérennité d’un nombre croissant de domaines skiables. D’après les prospections du Centre d’études de la neige de Grenoble, le nombre annuel moyen de jours de neige (actuellement 170 jours à 1500 m d’altitude dans les Alpes du Nord) devrait chuter à 130 jours en 2030, en tablant sur un réchauffement de +1,8 ° C. Un scénario tout à fait plausible, quand on sait que la température a grimpé de 1 à 3 °C dans les Alpes (selon les massifs), au cours de ces 40 dernières années.

L’investissement massif dans de nouveaux canons à neige constitue-t-il la meilleure réponse des stations à ce réchauffement climatique ? Les stations disposent-elles d’autres solutions pour s’adapter à ce réchauffement climatique ? Votre avis nous intéresse.

http://www.actumontagne.com/en-ce-moment-s...t_8-id_139.html

[Damien49]

L’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse s’est livrée en 2004 à quelques calculs : - 80 % des stations de sports d’hiver alpines sont équipées de canons à neige avec 4 000m3 d’eau à l’hectare, l’enneigement artificiel consomme une quantité très supérieure à l’irrigation du maïs et voisine de l’irrigation en arboriculture provençale.- 10 millions de m3 d’eau sont consommés par an pour alimenter les canons à neige, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de plus de 170 000 habitants...

Est-ce bien raisonnable ? Au nom de l’économie, a-t-on le droit de gaspiller de l’eau juste pour les loisirs ?

Ne peut-on pas se contenter de la neige que la nature nous envoie même si sa quantité diminue à cause du réchauffement climatique ? De toutes façons à un moment il faudra bien s’arrêter.

On ne pourra pas indéfiniment pallier le manque de neige par les canons.

C’est toujours la même histoire, les ressources ne sont pas illimitées alors que notre appétit si. Juste une dernière remarque toutes ces informations datent de 2004, depuis le sujet semble n'avoir pas été beaucoup abordé dans les médias grands publics.

Ca fait longtemps qu'on le dit et de plus en plus de stations chaque années s'équipent de nouveaux canons à neiges. C'est un marché en plein expansion depuis quelques années. Cepandant on ne peut en vouloir aux stations elle-même pour qui un hiver représente un apport économique. Allez dans les stations et interrogés les commercants. Seul l'aspect économique est important sur une saison pour les commercants et on les comprend. Pas de neige, pas de saisons, pas de clients...

[charles.muller]

Excusez-moi, mais le rapport avec l'évolution du climat (ce forum) est quand même de plus en plus ténu, pour ne pas dire inexistant. On a un forum Meteo, environnement et société pour ce genre de question.

[david3]

Evolution du climat / réchauffement ( rapport du GIEC ) ...> Moins de neige à basse altitude en zone alpine....> Problèmes social, économique et environnemental dans les Alpes européennes (rapport OCDE) ...> Comment faire face à l'évolution du climat ?

Bilan : topic en plein dans la thèmatique évolution du climat.

( <-> IPCC/ Climate Change 2001: Impacts, Adaptation and Vulnerability )

La régression des glaciers des Alpes européennes et la diminution d'année en année des espaces skiables est l'une des preuves les plus manifestes du réchauffement. On peut comprendre que ceux qui ont fait de leur spécialité la négation du réchauffement cherchent à cacher ce genre de vérités qui dérangent.

Que faire face à cette évolution du climat en zone alpine ?

1 - Installer des canons à neige partout ?

2 - Tenter de limiter les dégats en réduisant rapidement nos émissions de gaz à effet de serre ?

3 - Tourner en dérision les scientifiques qui s'inquiètent des conséquences sociales, environnementales et économiques du réchauffement, et diffuser sur le net des textes qui sont volontairement faux et qui sont conçus spécialement pour faire en sorte qu'aucune mesure ne soit prise ?