david3 Posté(e) 24 novembre 2006 Partager Posté(e) 24 novembre 2006 " L’objectif du projet de recherche baptisé Atlantis, dont les résultats ont été récemment publiés, était d’essayer d’anticiper et de comprendre les réactions de la société à une élévation importante (5-6 mètres) et brutale (sur un siècle) du niveau des océans, provoquée par le réchauffement de la planète. Utiliser un scénario catastrophe correspond à un choix méthodologique visant à permettre aux acteurs locaux de se projeter dans un avenir par nature incertain. Il s’agit d’intégrer l’importante incertitude concernant la situation future, tout en assurant un certain réalisme de l’image proposée... L’objectif du projet Atlantis était de considérer un événement hypothétique mais plausible, d’une faible probabilité mais aux conséquences très importantes : l’effondrement d’une énorme plate-forme de glace qui repose actuellement en Antarctique, entraînant une élévation de 5 à 6 mètres du niveau des océans. L’originalité de la recherche était d’essayer de comprendre les réponses de la société à un tel changement, de se focaliser sur le problème de l’adaptation des populations... L’Iceshelf Antarctique Ouest par exemple, comprend à peu près 10 % du volume de la calotte glaciaire Antarctique [1]. S’il se détachait de la terre et glissait dans l’océan, cet énorme volume de glace provoquerait une hausse additionnelle [2] du niveau des mers de 5 à 6 mètres. Il ne serait pas nécessaire que la glace fonde pour que le niveau des océans augmente, le simple déplacement de ce gigantesque volume suffirait...." http://www.ecologie.gouv.fr/emeddiat/artic...?id_article=276 Le problème est-ce en premier lieu la montée du niveau des océans ou les tensions génèrées par l'arrivée massive de réfugiés climatiques ? Ref : Richard S. J. TOL, et al., “adaptation to Five Metres of Sea Level Rise”, Journal of Risk Research, vol. 9, n°5 - July 2006, pp. 467-482. http://www.uni-hamburg.de/Wiss/FB/15/Susta...lity/annex8.pdf Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 24 novembre 2006 Partager Posté(e) 24 novembre 2006 Sujet intéressant. Sans parler de 5-6 mètres sur un siècle, a-t-on estimé le coût mondial de la protection des zones côtières innondables d'une hausse de 50 à 100 cm ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
david3 Posté(e) 25 novembre 2006 Auteur Partager Posté(e) 25 novembre 2006 Afrique : Un nouveau rapport sur l'impact du changement climatique en Afrique et sur la vulnérabilité et l'adaptation du continent face à ces changements vient d'être rendu public par le Secrétariat de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Basé sur des données obtenues de plusieurs organes dont le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le rapport indique que la vulnérabilité du continent face au changement climatique est beaucoup plus forte qu'on ne le pensait. Le rapport estime, par exemple, que : - 30 pour cent des infrastructures côtières d'Afrique, y compris les aménagements humains au long du golfe de Guinée et des côtes sénégalaises, gambiennes et égyptiennes, risquent d'être submergées. http://fr.allafrica.com/stories/200611210510.html New Report Underlines Africa’s Vulnerability to Climate Change. 5 November 2006, Nairobi -- Assisting developing countries to adapt to the impacts of global warming, especially those in Africa must be a key focus of the latest round of climate change talks which open tomorrow in Nairobi. http://unfccc.int/2860.php PDF : http://unfccc.int/files/press/news_room/pr...ess_release.pdf Key Findings from the Report : Sea Levels Sea levels could rise by 15 to 95 cm by 2100, according to some estimates. The number of people at risk in Africa from coastal flooding will rise from one million in 1990 to 70 million by 2080. An estimated 30 per cent of Africa’s coastal infrastructure could be at risk including coastal settlements in the Gulf of Guinea, Senegal, the Gambia, and Egypt. Along the East-Southern African coast cities at risk include Cape Town, Maputo and Dar Es-Salaam. A one metre rise in the Atlantic will lead to part of the economic capital of Lagos, Nigeria, disappearing. Alexandria in Egypt could also be severely impacted costing that country over $30 billion a year in lost land, infrastructure and tourist revenues. A sea level rise of 50 cm would inundate 2,000 square km of land in Tanzania costing around $50 million. (...) NB - Données utiles : http://www.geo.arizona.edu/dgesl/research/..._old.htm#images Amérique do nord : http://www.geo.arizona.edu/dgesl/research/...h_america_i.htm Europe : http://www.geo.arizona.edu/dgesl/research/...lr_europe_i.htm Alexandrie, Egypte Lagos, Nigeria Maputo, Mozambique Dar-Es-Salam, Tanzanie Nouvelle-Orléans On peut aussi avoir une bonne idée des conséquences d'une élévation du niveau marin avec le tsunami qui a affecté l'Asie et l'Afrique : L’objectif du projet Atlantis était de considérer un événement hypothétique mais plausible, d’une faible probabilité mais aux conséquences très importantes : l’effondrement d’une énorme plate-forme de glace qui repose actuellement en Antarctique, entraînant une élévation de 5 à 6 mètres du niveau des océans - http://www.ecologie.gouv.fr/emeddiat/artic...?id_article=276 NB - Il est évident que le tsnunami n'est pas du au réchauffement (!) Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 25 novembre 2006 Partager Posté(e) 25 novembre 2006 C'est joli ton album d'images, mais je demandais plus simplement s'il existe une estimation du coût d'une adaptation des zones inondables, pas celle des inondations potentielles en Afrique. Faut dire que depuis que je pose la question exacte des coûts relatifs prévention / adaptation aux alarmistes, personne ne me répond clairement. Je ne vois pas l'intérêt de s'agiter en appelant à la mobilisation générale si l'on n'est pas fichu d'expliquer en quoi elle va consister précisément. Mais je te laisse poster de nouvelles images ou me répondre à côté en renvoyant à un communiqué quelconque mis en gras, en couleur et en gros corps de texte. Il faut bien s'occuper en ces tristes temps d'automne. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Posté(e) 25 novembre 2006 Partager Posté(e) 25 novembre 2006 Faut dire que depuis que je pose la question exacte des coûts relatifs prévention / adaptation aux alarmistes, personne ne me répond clairement. Je ne vois pas l'intérêt de s'agiter en appelant à la mobilisation générale si l'on n'est pas fichu d'expliquer en quoi elle va consister précisément. D'un autre côté l'estimation du coût est loin d'être évidente. Il y a plusieurs options en outre. Soit déménager populations et infrastructures menacées, soit construire des digues, soit les 2. En tenant compte également du fait que les bassins fluviaux amont près des embouchures peuvent être également menacés du fait de la répercussion de la hausse du niveau de la mer sur la hausse du niveau des fleuves. Je pense que les simulations concernant les terres qui seraient immergées suivant le delta niveau sont légions. La construction de digues me semble ce qu'il y a de moins cher. Si on estime à 20000 km (complètement au pif) la longueur des côtes menacées, la connaissance du km de digue devrait nous donner une estimation en y ajoutant les ouvrages spéciaux pour les fleuves (style Tamise). Je ne suis pas expert en maçonnerie mais si on envisage une digue de 50 m2 de section cela fait 50000 m3 au km de béton. Bon tout compris à 200 euros le m3 de béton + 200 euros pour terrassement, fers, ouvrages divers, MO, transport cela fait 20 Meuros/km. Soit pour 20000 km, 400 Geuros. En multipliant par 2 pour tenir compte des aléas de construction et des ouvrages spéciaux de protection des embouchures on ne serait pas loin de 800 milliards d'euros. C'est tout de même accessible si on se donne 10 à 20 ans pour les réaliser au niveau mondial. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
david3 Posté(e) 25 novembre 2006 Auteur Partager Posté(e) 25 novembre 2006 Une rupture de digue et c'est vraiment la catastrophe... Il faudra construire des digues de plus en plus hautes ? Mieux vaut évacuer progressivement, non ? Problème : où vont aller tous ces réfugiés climatiques ? D'ailleurs, est-ce une bonne idée de reconstruire la Nouvelle Orléans alors que l'on sait que l'eau monte et que la fréquence des cyclones de catégorie 4 et 5 augmente ? " Pendant des siècles, les habitants des Pays-Bas ont dû se protéger contre la mer et les fleuves. Le plat pays, qui est en fait le delta de trois grands fleuves : le Rhin, la Meuse et le Waal, a été plusieurs fois touché par des inondations. Pour lutter contre les eaux, des tertres, des digues, des moulins à vent, des écluses et des barrages anti-tempête ont été construits. Longtemps, tout alla bien. Mais, dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1953, un raz-de-marée associé à une tempête de nord-ouest dévaste le sud-ouest du pays. Les digues de Zélande et des îles de Hollande-Méridionale se rompent, entraî nant la mort de plus de 1 800 personnes et de milliers de têtes de bétail et submergeant plus de 150 000 hectares. Le pays est sous le choc, car on n'avait pas connu de catastrophe de ce genre depuis des siècles. À la suite de cette catastrophe est lancé le Plan Delta, un vaste projet de construction de digues et de barrages destinés à protéger le sud-ouest des Pays-Bas contre les eaux... - http://www.minbuza.nl/history/fr/1953 " Il y a un an jour pour jour, l’ouragan Katrina s’abattait sur la côte sud des Etats-Unis, notamment dans le Mississipi, l’Alabama et la Louisiane. Suite à la rupture d’une digue, la Nouvelle-Orléans était envahie à 80% par les eaux et en grande partie dévastée."- http://www.futura-sciences.com/news-ouraga...-apres_9539.php En 30 ans de réchauffement, la fréquence des cyclones de catégorie 4 et 5 a été multiplié par deux... Elévation du niveau marin + cyclones = dangereux cocktail NB - S'ajoute à cela le problème du terrorisme : des villes protègées par des digues sont vraiment vulnérables. C'est joli ton album d'images... Sans commentaire [auto-modération] Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 26 novembre 2006 Partager Posté(e) 26 novembre 2006 En 30 ans de réchauffement, la fréquence des cyclones de catégorie 4 et 5 a été multiplié par deux... Et d'un, ils n'auraient pas tout à fait doublé en presque quarante ans (Webster 2005) : « les ouragans des catégories les plus fortes (4, 5) ont presque doublé en nombre (50 par quinquennat dans les années 1970 à près de 90 par quinquennat dans la dernière décennie) et en proportion (d’environ 20 % à environ 25 %) ».) Et de deux, plusieurs auteurs ont contesté cette conclusion : Pielke 2005, Chan 2006, Klotzbach 2006, Landsea 2006... Et de trois, l'OMM a publié une note où l'on peut lire : > « les connaissances actuelles et techniques disponibles ne permettent pas de donner des indications quantitatives robustes sur les changements potentiels de la fréquence des cyclones. Les rares preuves disponibles permettent d’anticiper un changement nul ou faible de cette fréquence » ; > « L’augmentation rapide des dommages économiques et des dégâts causés par les cyclones tropicaux a été due, dans une large mesure, à l’accroissement des populations côtières, la valeur assurantielle croissante des zones côtières et, peut-être, une sensibilité accrue des sociétés modernes aux dégâts d’infratructure » ; > « aucun impact unique lié aux événements cycloniques de 2004 et 2005 ne peut être associé directement au réchauffement global, bien qu’il puisse y en avoir un pour l’ensemble » ; > « la communauté des chercheurs est profondément divisée pour savoir si les résultats des études récentes [sur l’intensité des cyclones] sont dus, au moins en partie, aux problèmes de bases de données concernant les cyclones tropicaux » http://www.bom.gov.au/info/CAS-statement.pdf Alors, mets un conditionnel à tes assertions, tu seras plus crédible. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 26 novembre 2006 Partager Posté(e) 26 novembre 2006 D'un autre côté l'estimation du coût est loin d'être évidente. (...) C'est sans doute le cas. J'avais un peu cherché sur Google ou GIEC 2001, mais je me suis vite découragé vu le manque d'unité des analyses économiques et la rareté apparente des analyses globales. Il est vrai que je suis moins passionné par cela, les sources existent sûrement. Les non-sceptiques plutôt portés sur la dimension politique et socio-économique du sujet devraient logiquement suivre cela de près. Non ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
david3 Posté(e) 26 novembre 2006 Auteur Partager Posté(e) 26 novembre 2006 1 - Que la multiplication par deux de la fréquence des cyclones de catégorie 4 et 5 en 30 ans soit liée au réchauffement ou à autre chose, cela ne change pas grand chose au niveau de la vulnérabilité des digues. 2 - Même sans augmentation de cette fréquence les digues restent vulnérables 3 - La majorité de la population mondiale vit en zone littorale 4 - Il est fort probable que cette corrélation ne soit pas le fruit du hasard et que les cyclones soient bien boostés par le réchauffement. Elévation du niveau marin + cyclones = danger 80 degrés Farhenheit = 26,6°C http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/physiq...fos/celsius.htm Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alain Coustou Posté(e) 26 novembre 2006 Partager Posté(e) 26 novembre 2006 A propos des actions destinées à réagir à l'élévation du niveau moyen des océans, je pense que la première conisterait à lutter contre le réchauffement climatique. Ceci-dit, vu l'inertie des pprocessus une fois ceux-ci enclenchés, il faut envisager des solutions complémentaires, sans se dissimuler leurs insuffisances. J'ai l'an passé publié le texte suivant: Limiter la hausse du niveau de la mer ? La hausse des températures et l’accroissement de la fréquence et de la violence des tempêtes ne devraient pas être les seules conséquences à redouter d’un emballement du dérèglement climatique. Les populations côtières risqueraient en effet de subir plus ou moins rapidement la menace d’une montée du niveau moyen de la mer. Cette menace nous laisse t’elle désarmés ? N’aurions nous alors aucune alternative que celle qui consisterait à choisir entre abandonner les territoires envahis par les eaux et élever des digues de protection toujours plus hautes et massives, jusqu’à ce que l’effondrement de l’une d’entre elles entraîne des millions de victimes ? Pas tout à fait heureusement. La première défense consiste bien évidemment à tout faire pour éviter l’aggravation de la dérive climatique, puisque c’est cette dernière qui est à l’origine de la montée des eaux. Si le contrôle de l’effet de serre était insuffisant ou trop tardif, il faudrait trouver autre chose, mais ne nous berçons guère d’illusions : il ne nous serait alors au mieux possible que de très légèrement limiter les dégâts. Première solution : créer de nouvelles retenues sur les grands fleuves, notamment – mais pas uniquement – ceux qui se déversent dans l’Océan Arctique. Outre que ces retenues réduiraient d’autant la masse océanique, ils permettraient de multiplier les périmètres irrigués ou d’accroître la production électrique sans faire appel à des combustibles fossiles. Peut-être pourrait-on même redonner vie à deux projets « pharaoniques » longtemps oubliés : le détournement des eaux de l’Ob (le plus long des grands fleuves se jetant dans l’Océan Arctique) vers la mer d’Aral actuellement presque desséchée et qui pourrait ainsi renaître à la vie. Et, en Afrique, le détournement d’une partie des eaux du bassin du Congo vers le bassin du lac Tchad via la vallée du Chari et, au delà, vers la dépression du Djourab, au sud du Tibesti. Des projets titanesques et jusqu’à aujourd’hui considérés comme utopiques, mais qui pourraient partiellement compenser la hausse du niveau de la mer déjà constatée. De plus, leur coût serait probablement bien moins élevé que celui des inondations côtières qu’ils permettraient d’éviter ou de limiter. Enfin, les possibilités d’irrigation qui en découleraient ne seraient absolument pas négligeables. Faire – même partiellement – reverdir les déserts serait aussi un moyen d’accroître l’efficacité du puits de carbone que constitue la végétation… Une utopie ? Hé bien peut-être pas, ainsi que le montrent les informations ci-dessous. Pour en savoir un peu plus sur les projets de remise en eau des grands bassins continentaux : 1) En ce qui concerne la mer d’Aral : Le magazine américain « New scientist », dans son numéro daté du 9 février 2004, fait état sous le titre « Russia reviving massive river diversion plan » de la résurgence d’un vieux projet soviétique. Il s’agirait de détourner une partie (7 %) des eaux des fleuves Ob et Irtych (qui aboutissent à l’Océan Arctique) vers la région de la mer d’Aral par un canal de près de 2500 km. Pour ses défenseurs, ce projet – qui aurait le soutien du président Poutine – présenterait essentiellement un triple avantage : - Ressusciter la mer d’Aral, - Irriguer les plantations de coton du Kazakhstan, du Turkménistan et d’Ouzbékistan, - Réduire le risque d’affaiblissement de la circulation thermohaline, risque dû à l’accroissement du volume des eaux douces déversées dans l’océan arctique. Le canal prévu aurait un débit annuel de 27 km3. 2) En ce qui concerne le lac Tchad : La commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) envisage un transfert d’une partie des eaux des fleuves Oubangui et Congo vers le bassin du lac Tchad menacé d’assèchement. Le caractère sérieux de ce projet a été confirmé en février 2004 par le Comité permanent des experts de la CBLT. Il y a en effet urgence : la superficie du lac est passée de prés de 26 000 km² en 1960 à moins de 2 500 km² en 2004, soit une perte de 91 % en surface et de plus de 95 % en volume. Le projet prévoit un barrage de régulation sur l’Oubangui (un gros affluent du Congo, matérialisant la frontière entre République Centrafricaine et République du Congo) et un canal de transfert des eaux de 120 km. Le financement de l’étude de préfaisabilité du projet est assuré par trois des quatre pays riverains (Nigeria, Cameroun et Tchad). De plus, le lac Tchad est inclus parmi les quatre bassins pilotes retenus pour la gestion intégrée des ressources en eau dans le cadre de l’initiative européenne sur l’eau. Un calcul simple montre que les quelques 36 km3, que ces deux projets soustrairaient chaque année aux eaux fluviales destinées aux océans, réduiraient la hausse du niveau de ces derniers de près de 1 mm/an, soit presque 5 cm en 50 ans. Peu par rapport aux prévisions de montée des eaux mais, en ce domaine, chaque centimètre gagné pourrait s’avérer précieux. De plus, en cas de succès, rien n’interdirait l’élargissement des canaux prévus ou leur doublement par des canaux à plus fort débit. Seconde solution : ennoyer partiellement les dépressions les moins peuplées et suffisamment proches des mers et des océans : Mer Morte entre Israël et la Jordanie (à –408 m), lac Assal entre Djibouti et l’Ethiopie (à –155 m et à 16 Km de la mer Rouge), dépression des Chotts entre la Tunisie et l’Algérie (jusqu’à –40 m pour le Chott Melhrir en Algérie, –15 m pour le Chott el Djérid en Tunisie, à 25 Km du littoral), dépression de Kattara en Egypte... Comme les précédents, ces « grands travaux » pourraient faire gagner tout au plus quelques centimètres sur le niveau des océans mais permettraient aussi de produire de l’hydroélectricité non polluante. Il a été ainsi calculé qu’un canal Méditerranée-Kattara (40 Km de long) permettrait un production hydroélectrique égale à 5 fois celle du grand barrage d’Assouan. La dépression qui atteint la cote -133 m et qui présente une superficie de 18 000 Km² serait en partie occupée par un immense lac salé de 14 000 Km², stabilisé par l’évaporation. Troisième solution : Eh bien non, il n’y existe pas de troisième solution, sauf à appeler ainsi le développement du pompage de l’eau de mer en vue de son dessalement pour l’irrigation ou pour la fourniture d’eau douce aux habitants des pays manquant d’eau. Mais l’effet sur le niveau des océans serait pratiquement négligeable. Encore une fois, nous en revenons à l’essentiel : l’urgence absolue qu’il y a à tout faire pour limiter au maximum le renforcement de l’effet de serre et – si possible – pour le réduire. Alain Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Posté(e) 26 novembre 2006 Partager Posté(e) 26 novembre 2006 Un calcul simple montre que les quelques 36 km3, que ces deux projets soustrairaient chaque année aux eaux fluviales destinées aux océans, réduiraient la hausse du niveau de ces derniers de près de 1 mm/an, soit presque 5 cm en 50 ans. Peu par rapport aux prévisions de montée des eaux mais, en ce domaine, chaque centimètre gagné pourrait s’avérer précieux. euh j'ai l'impression que tu t'es gourré d'un facteur 10. c'est plutôt 0.1mm/an, non? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 26 novembre 2006 Partager Posté(e) 26 novembre 2006 Troisième solution : Eh bien non, il n’y existe pas de troisième solution, sauf à appeler ainsi le développement du pompage de l’eau de mer en vue de son dessalement pour l’irrigation ou pour la fourniture d’eau douce aux habitants des pays manquant d’eau. Mais l’effet sur le niveau des océans serait pratiquement négligeable. Merci de ce texte Alain (cela fait quand même plaisir de lire des énoncés alarmistes à construction rationnelle et ne se contentant pas de copier-coller de trois sites / cinq cartes avec toujours les mêmes trois mots de commentaires ) Outre ce que tu décris, il y a quand même une troisième solution, qui est la plus évidente pour les zones côtières et que nos voisins flamands connaissent bien (sinon, ils seraient déjà noyés) : la construction de digues. Et une quatrième solution : le déplacement progressif des infrastructures et des populations. Si le rythme de hausse est dans la fourchette du GIEC (de 1 à 8 mm / an pendant un siècle), cela ne paraît pas hors de portée pour l'humanité, même si cela suppose des transferts de richesses et de technologies des pays riches vers les pays pauvres concernés. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
david3 Posté(e) 26 novembre 2006 Auteur Partager Posté(e) 26 novembre 2006 PMVE, tempêtes... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alain Coustou Posté(e) 26 novembre 2006 Partager Posté(e) 26 novembre 2006 Outre ce que tu décris, il y a quand même une troisième solution, qui est la plus évidente pour les zones côtières et que nos voisins flamands connaissent bien (sinon, ils seraient déjà noyés) : la construction de digues. Et une quatrième solution : le déplacement progressif des infrastructures et des populations. Eh, Charles! J'ai commencé par citer ta troisième et ta quatrième "solutions", bien plus "alarmistes" que celles que je mets en avant. J'ai en effet écrit au début du texte que tu commentes:"N’aurions nous alors aucune alternative que celle qui consisterait à choisir entre abandonner les territoires envahis par les eaux et élever des digues de protection toujours plus hautes et massives, jusqu’à ce que l’effondrement de l’une d’entre elles entraîne des millions de victimes ?" Les solutions que je propose, tout en étant malheureusement seulement très partielles, sont tout de même nettement plus positives ! Ceci-dit, si la hausse du niveau des océans se confirmait dans les prochaines décennies, il faudrait quand même avoir recours aux déplacements et/ou aux digues... Cordialement, Alain Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 27 novembre 2006 Partager Posté(e) 27 novembre 2006 Les solutions que je propose, tout en étant malheureusement seulement très partielles, sont tout de même nettement plus positives ! Ah pardon, tu les avais si vite évacuées (les deux premières solutions) que je ne les avais pas vu passer Mais entièrement d'accord avec toi sur le principe : si l'ingéniosité humaine peut ainsi transformer le négatif en positif, et non seulement y pallier, c'est la voie préférable. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
david3 Posté(e) 27 novembre 2006 Auteur Partager Posté(e) 27 novembre 2006 Une synthèse concernant les conséquences d'une élévation du niveau de la mer : " Lorsque le niveau de la mer augmente d'un centimètre, il disparaît dans l'océan un mètre de terre côtière. Les conséquences de ceci sont énormes: - La majorité de la population mondiale vit au bord de la mer. Au Bangladesh, par exemple, environ 17 millions de personnes vivent à moins d'un mètre au dessus du niveau de la mer. - Des inondations importantes représentent une menace pour les humains. Beaucoup de gens risquent de mourir et les mouvements de population fuyant les zones inondées, en particulier dans les pays en voie de développement, feront augmenter le risque de propagation de maladies. La quantité et la qualité de l'eau douce sera altérée, ce qui nuit à la santé humaine. - Beaucoup d'espèces vivantes risquent de disparaître, car elles ne pourront pas s'adapter assez rapidement aux changements de la salinité ou de la diminution de la surface recouverte de glace. - Les régions côtières sont essentielles en terme de pêche, de commerce, d'agriculture et de tourisme. Les remparts de protection pour limiter les inondations sur les côtes protègent ces activités économiquement importantes des oscillations naturelles du niveau marin. Cependant, ils peuvent également conduire à des augmentations du niveau de l'eau dans les zones côtières en empêchant la mer de se déverser dans des plaines naturelles. Il peut donc y avoir des inondations catastrophiques si ces remparts viennent à être détruits. " http://www.atmosphere.mpg.de/enid/214c3fdd...la_mer_3hc.html Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 27 novembre 2006 Partager Posté(e) 27 novembre 2006 Une synthèse concernant les conséquences d'une élévation du niveau de la mer : " Lorsque le niveau de la mer augmente d'un centimètre, il disparaît dans l'océan un mètre de terre côtière. Les conséquences de ceci sont énormes: - La majorité de la population mondiale vit au bord de la mer. Au Bangladesh, par exemple, environ 17 millions de personnes vivent à moins d'un mètre au dessus du niveau de la mer. Pour ne prendre que cette première assertion, elle ne semble pas tout à fait exacte. D'après cette carte, 17 millions est le nombre de personnes vivant en dessous de 1,5 mètres au Bangladesh. Source : http://maps.grida.no/go/graphic/potential_...e_on_bangladesh La même source indique que cette hausse est envisageable en 150 ans. Sans même creuser ce chiffre pour analyser sa plausibilité, cela fait cinq générations pour s'adapter d'une manière ou d'une autre. Il me semble que cette adaptativité est un des traits de la nature humaine, et qu'elle est plutôt renforcée par l'évolution récente de nos techniques, non ? Comme tu le dis souvent David pour le climat, la question des délais est importante. C'est aussi vrai pour le délai d'adaptation des hommes au changement. Par ailleurs, je ne peux décidément adhérer aux discours ne soulignant que les aspects négatifs des choses. C'est aussi vain que de ne souligner que les aspects positifs. Et les Bengalis, avant de réduire le carbone et le niveau des mers pour 2100, ils ont besoin d'enrayer l'épidémie de VIH qui commence à prendre de l'ampleur, idem pour le chikungunya, idem pour le manque de kits d'urgence face à la malaria, à la leptosiprose et à la dengue, etc. Et je ne parle pas de la pauvreté, de la sous-nutrition ou de l'analphabétisme. C'est toujours pareil : si on veut soulager la souffrance des gens, on regarde déjà la réalité 2000, pas le modèle 2100. En théorie, les trois actions (pour la santé, le niveau de vie et le climat) sont compatibles. Mais en pratique, on sait très bien que c'est faux : à ressources limitées (et autisme constant), les pays riches donnent en fonction de ce qu'ils perçoivent comme des urgences. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
david3 Posté(e) 27 novembre 2006 Auteur Partager Posté(e) 27 novembre 2006 A vérifier : 1 - Année de la carte que tu donnes 2 - Données sur la croissance démographique en zone littorale au Bangladesh 3 - Comparer carte de l'impact de l'élévation niveau marin 1m et 1m50 (surfaces peuplées concernées) : http://geongrid.geo.arizona.edu/arcims/web...orld/viewer.htm S'adapter...Et en fait, aller où pour ces réfugiés climatiques ? Un exemple : la création d'israël et l'arrivée de populations juives après la seconde guerre mondiale...La situation régionale est encore tendue un demi-siècle après. Quand on connait la façon dont est vécue l'arrivée d'immigrés dans certains pays, il semble naïf de penser qu'il n'y aura aucune tension. Le danger, ce n'est pas seulement la montée du niveau marin en lui-même, mais avant tout les tensions sociales, économiques, ethniques, politiques que cela peut provoquer. Ceci dans un contexte de raréfaction des ressources (eau, pétrole) au niveau global. Imaginons des millions de réfugiés ayant tout perdu à la recherche d'une terre d'accueil. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
miniTAX Posté(e) 27 novembre 2006 Partager Posté(e) 27 novembre 2006 Et les Bengalis, avant de réduire le carbone et le niveau des mers pour 2100, ils ont besoin d'enrayer l'épidémie de VIH qui commence à prendre de l'ampleur, idem pour le chikungunya, idem pour le manque de kits d'urgence face à la malaria, à la leptosiprose et à la dengue, etc. Et je ne parle pas de la pauvreté, de la sous-nutrition ou de l'analphabétisme. C'est toujours pareil : si on veut soulager la souffrance des gens, on regarde déjà la réalité 2000, pas le modèle 2100. En théorie, les trois actions (pour la santé, le niveau de vie et le climat) sont compatibles. Mais en pratique, on sait très bien que c'est faux : à ressources limitées (et autisme constant), les pays riches donnent en fonction de ce qu'ils perçoivent comme des urgences. Effectivement, quand on voit les VRAIS problèmes à résoudre NOW et les menaces ridicules brandies par les alamistes pour 2100, modèles à l'appui, on se dit que certains feraient mieux d'aller voir sur le terrain au lieu de vouloir se poser en sauveur du monde par écran d'ordinateur interposé.Les eaux ne cessent de monter répètent en boucle les alarmistes. Et pourtant, les gens ne cessent d'affluer vers les zones côtières ou aux abords des cours d'eau et les propriétés-les-pieds-dans-l'eau sont les plus appréciées et les plus chères. On se demande bien pourquoi. A quand un modèle climatique qui explique pourquoi, malgré tout ce catastrophe-business, le prix des résidences en bord de plage ne cesse de grimper ??? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
miniTAX Posté(e) 27 novembre 2006 Partager Posté(e) 27 novembre 2006 Troisième solution : Eh bien non, il n’y existe pas de troisième solution, sauf à appeler ainsi le développement du pompage de l’eau de mer en vue de son dessalement pour l’irrigation ou pour la fourniture d’eau douce aux habitants des pays manquant d’eau. Mais l’effet sur le niveau des océans serait pratiquement négligeable. Alain,Il me semble que tu dois avoir oublié plein de solutions non? A titre d'exemple, Palms Island ou The World à Dubai. Et c'est maintenant, pas des "solutions" du futur. Ils sont fous ces promoteurs, à croire qu'ils ne se tiennent pas au courant de la fonte des pôles. Et les acheteurs eux sont carrément inconscients à vouloir se payer plusieurs millions de $ une résidence sensée être englouties par les eaux d'ici 2100 (d'après David, ça "risque" même d'être plus tôt). Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 27 novembre 2006 Partager Posté(e) 27 novembre 2006 S'adapter...Et en fait, aller où pour ces réfugiés climatiques ? Un exemple : la création d'israël et l'arrivée de populations juives après la seconde guerre mondiale...La situation régionale est encore tendue un demi-siècle après. Quand on connait la façon dont est vécue l'arrivée d'immigrés dans certains pays, il semble naïf de penser qu'il n'y aura aucune tension. Le danger, ce n'est pas seulement la montée du niveau marin en lui-même, mais avant tout les tensions sociales, économiques, ethniques, politiques que cela peut provoquer. Ceci dans un contexte de raréfaction des ressources (eau, pétrole) au niveau global. Imaginons des millions de réfugiés ayant tout perdu à la recherche d'une terre d'accueil. A nouveau, il faut raisonner sur la durée. Et comparer ce qui est comparable. Israel, c'est un déplacement brutal de population doublé un choc politique et religieux. Là, on est sur des phénomènes étalés sur des décennies, voire des siècles pour la hausse du niveau des mers. Avec des réponses variées, qui ne sont pas le tout-digue, le tout-déplacement, etc. Avec aussi une transition démographique espérée - en tout cas, fortement encouragée au Bangladesh par l'OMS, parce qu'une population très pauvre qui passe de 50 à 140 millions d'habitants entre 1960 et 2000 sur une zone restreinte, elle rencontre forcément de très gros problèmes, avec ou sans changement climatique. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
david3 Posté(e) 27 novembre 2006 Auteur Partager Posté(e) 27 novembre 2006 A nouveau, il faut raisonner sur la durée. Et comparer ce qui est comparable. Israel, c'est un déplacement brutal de population doublé un choc politique et religieux. Là, on est sur des phénomènes étalés sur des décennies, voire des siècles pour la hausse du niveau des mers. Avec des réponses variées, qui ne sont pas le tout-digue, le tout-déplacement, etc. On raisonne précisément sur un phénomène très rapide. On ne déplace pas des villes de plusieurs millions d'habitants facilement. Et l'élévation du niveau marin ne se fait pas sentir progressivement mais brutalement : conjonction de la grandes marées, tempêtes etc. L'évacuation, si elle n'est pas anticipée, cela conduit à des déplacements massifs et brutaux de population. (exemple : Nouvelle Orléans - On l'a reconstruite...Donc on n'anticipe pas...). Avec aussi une transition démographique espérée - en tout cas, fortement encouragée au Bangladesh par l'OMS, parce qu'une population très pauvre qui passe de 50 à 140 millions d'habitants entre 1960 et 2000 sur une zone restreinte, elle rencontre forcément de très gros problèmes, avec ou sans changement climatique. Le changement climatique exacerbe les problèmes de ces populations. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alain Coustou Posté(e) 27 novembre 2006 Partager Posté(e) 27 novembre 2006 Alain, Il me semble que tu dois avoir oublié plein de solutions non? A titre d'exemple, Palms Island ou The World à Dubai. Et c'est maintenant, pas des "solutions" du futur. Ils sont fous ces promoteurs, à croire qu'ils ne se tiennent pas au courant de la fonte des pôles. Et les acheteurs eux sont carrément inconscients à vouloir se payer plusieurs millions de $ une résidence sensée être englouties par les eaux d'ici 2100 (d'après David, ça "risque" même d'être plus tôt). Il y a effectivement des inconscients pour construire (ou acheter) en zone inondable. Et déverser de la caillasse dans la mer ne me parait guère être une solution pour limiter la montée des eaux /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">J'espére seulement que les iles artificielles de Dubai sont suffisament hautes pour éviter de mauvaises surprises. Et je crains que David3 ait malheureusement raison concernant l'accélération de la montée des eaux... Alain Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés